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Figures de style - cours

Une figure de style est un procédé qui agit sur la langue et


crée un effet de sens ou de sonorité. 

Il existe des figures de répétition :

♥ L'anaphore : c'est la répétition d'un mot ou d'un groupe de mot en début de


phrase

♥ Le pléonasme : Il s'agit de l'emploi d'un terme superflu (exemple : monter en


haut)

♥ La gradation : des mots sont assemblés successivement de manière croissante


ou décroissante

♥ Le parallélisme : reprend une structure syntaxique (exemple : partir pour tout
laisser, quitter pour tout abandonner)

♥ La répétition : le même mot est réécrit plusieurs fois

 Il y a aussi des figures d'analogie :

♥ L'allégorie : on représente des valeurs abstraites avec des images concrètes

♥ La personnification : elle attribue des caractéristiques humaines à un objet, un


animal...

♥ La comparaison : Il y a un comparé (celui que l'on compare à quelque chose),


un comparant ('quelque chose') et un outil grammatical de comparaison
(comme, tel que...)

♥ La métaphore : c'est une comparaison plus directe car il n'y a aucun outil
grammatical.

 La figure d'exagération :

♥ L'hyperbole : Elle exagère l'expression d'une idée pour la mettre en relief.


Utilisée dans l'ironie, la caricature, par exemple.

 Les figures d'atténuation :

♥ La litote : On suggère quelque chose mais on ne le dit pas clairement


(exemple : Je ne suis pas mécontent de ton travail)

♥ La prétérition : On fait semblant de ne pas vouloir dire quelque chose, mais on
le dit quand même (exemple : Je ne vise personne...)
♥ L'euphémisme : Il permet de rendre une réalité moins brutale (il nous a
quittés = sous entendu, il est mort)

♥ L'antiphrase : On exprime le contraire de ce que l'on pense, c'est une figure


IRONIQUE (exemple : Que tu es drôle !)

Enfin, il y a les figures de construction :

♥ L'antithèse : elle met en parallèle des mots qui désignent des réalités
opposées (exemple : certains aiment le jour comme d'autres préfèrent la nuit)

♥ L'oxymore : Deux mots opposés l'un à côté de l'autre.

♥ L'asyndète : il n'y a aucun mot de liaison entre des groupes syntaxiques qui se
suivent.

♥ Polysyndète : c'est le contraire de l'asyndète, c'est-à-dire qu'il y a une


exagération des mots de liaison.

1. "'Tes yeux sont noirs comme du charbon." comparaison 

2. "Il est décédé." euphémisme 

3. "Ce n'est pas gentil." litote 

4. "Il n'y a pas d'eau ! C'est la vie de château !" antiphrase 

5. "Descends en bas." pléonasme 

6. "Ton cœur est un coffre-fort." métaphore 

7. "Je vais mourir de soif !" hyperbole 

8. "Une obscure clarté." oxymore 

9. "Le soir, Paris s'habille d'un ruban de lumières." personnification 

10. "Ma mère me tuera si je ne travaille pas." hyperbole 

Attention : L'hyperbole est une figure d'exagération (amplification)

"Mourir de soif" ou "ma mère me tuera si je ne travaille pas" sont des


hyperboles.
Défi
Lisez la définition proposée pour chacune des figures de style suivantes, puis
démontrez votre maitrise de ces figures en atteignant le score de 70 % à la fin du
module.

Métaphore
Figure qui établit un parallèle entre deux éléments sans l’aide d’un terme
de comparaison.

Ex. : Les ailes du temps

Comparaison
Figure qui établit un parallèle entre deux éléments à l’aide d’un terme de
comparaison (comme, pareil à...).

Ex. : Elle est fragile comme un oiseau.

Antithèse
Figure qui rapproche deux contraires (deux termes ou idées qui
s’opposent par le sens) dans un même énoncé.

Ex. : Je l’aime et le déteste.

Gradation
Figure qui marque la progression à l’aide d'une série de termes disposés
selon un ordre de valeur (ou un niveau d’intensité) croissant ou
décroissant.

Ex. : C’en est fait; je n’en puis plus; je me meurs; je suis mort; je suis
enterré. (Molière, L'Avare

Indiquez quelle figure de style est employée dans l’exemple suivant.

La planète est une poubelle.


Bonne réponse
Il s’agit d’une métaphore : on établit un lien entre deux réalités (planète et poubelle)
sans terme explicite de comparaison (comme, tel que, ainsi que...).

Vous aimez votre café noir et vos dents blanches.


Mauvaise réponse
C’est une antithèse : on rapproche deux contraires (café noir et dents blanches)
dans une même phrase pour créer un effet de contraste.
Des faits divers semblables à des tragédies grecques.
Bonne réponse
C’est une  comparaison, parce qu’on rapproche deux réalités à l’aide d’un terme
explicite de comparaison (semblables à).

Indiquez quelle figure de style est employée dans l’exemple suivant.

J’ai tout perdu : mes vêtements, ma maison, ma famille


C’est une  gradation  ascendante  : on énumère des termes selon un ordre croissant, du
plus faible (vêtements) au plus fort (famille).

J’ai la tête en gigue


C’est une  métaphore  puisqu’on rapproche deux réalités (tête  et  gigue) sans un
terme explicite de comparaison

Interami : quand vos proches sont loin.


C’est une antithèse : on rapproche deux contraires (proches et loin) dans un même
énoncé pour créer un jeu de mots.

Je l’aime un peu, beaucoup, passionnément.


Bonne réponse
C’est une gradation ascendante : on présente des termes selon un ordre de valeur
croissant, du plus faible (un peu) au plus fort (passionnément).

Je l’aime un peu, beaucoup, passionnément.


Bonne réponse
C’est une gradation ascendante : on présente des termes selon un ordre de valeur
croissant, du plus faible (un peu) au plus fort (passionnément).

Ô beauté? Ton regard, infernal et divin,


Verse confusément le bienfait et le crime
Bonne réponse
Cet exemple présente deux antithèses, parce qu’on rapproche les expressions contraires
suivantes :

 infernal et divin;
 bienfait et crime.

Cet exemple présente aussi une métaphore (le regard qui verse), mais les antithèses


ressortent davantage.
Hyperbole
Figure qui présente une nette exagération de la réalité.

Ex. : Avoir des tonnes de devoirs à faire.

Euphémisme
Figure qui consiste à remplacer un mot (ou une expression) jugé déplacé
ou offensant par un terme atténué.

Ex. : Il s’est endormi. (plutôt que Il est mort.)

Personnification
Figure qui consiste à attribuer une ou des caractéristiques humaines à
une réalité non humaine (objet, animal ou idée).

Ex. : Le malheur est venu cogner à ma porte.

Parallélisme
Figure qui présente deux phrases construites de façon semblable et
portant sur un même objet ou sur des thèmes parallèles.

Ex. : L’automne s’est annoncé. Les espoirs se sont envolés.

Exercice

Indiquez quelle figure de style est employée dans l’exemple suivant.

C’est une dame d’un certain âge.


C’est un euphémisme, parce qu’on remplace un terme qui pourrait être jugé
offensant (vieille) par un terme atténué (certain âge).

Quand il éternuait, la montagne entière tonnait.


Il s’agit d’une hyperbole puisqu’il y a une nette exagération de la réalité.

Tiens v’là l’bonheur


Tout pomponné
Il s’agit d’une personnification : on attribue des caractéristiques humaines au bonheur.

Qu’avec toutes les larmes qui tombent


J’ai pensé calmer mes remords
Et fournir en eau le Tiers-Monde
C’est une hyperbole : prétendre pouvoir fournir en eau le Tiers-Monde avec des larmes
parait largement exagéré.

Les femmes le disent. Les tests le prouvent.


Bonne réponse
Il s’agit d’un parallélisme, car les deux phrases sont construites de la même façon
(même syntaxe) et portent sur un même objet : l’efficacité d’un produit de beauté.

Il était prêt pour le dernier voyage de la vie.


Bonne réponse
Il s’agit d’un euphémisme utilisé pour atténuer la douloureuse réalité qu’est la mort.

Mon sillon? Le voilà. Ma gerbe? La voici.


Bonne réponse
Les deux premières phrases sont construites comme les deux dernières. Il s’agit
donc d’un parallélisme.

Elle travaille vingt-six heures par jour, huit jours sur sept.
Bonne réponse
C’est une hyperbole, car la réalité est exagérée, voire impossible

Des trains sifflaient de temps à autre et des chiens hurlaient de


temps en temps.
C’est un parallélisme, car les deux phrases syntaxiques (de chaque côté du et) sont
construites de la même façon et portent sur un même objet : le bruit.

Et passent des cocotiers 


Qui écrivent des chansons d’amour
Bonne réponse
C’est une personnification, car on prête une capacité humaine (écrire) à un arbre.

Défi réussi!
Votre résultat : 80 %
Anaphore
Figure qui consiste en la répétition d’un même mot ou d’un même
groupe de mots au début d’un vers ou d'une phrase.

Ex. : Marcher à jeun, marcher vaincu, marcher malade […]  (Victor


Hugo, Le petit roi de Galice)

Litote
Figure qui consiste à atténuer une réalité positive.

Ex. : Va, je ne te hais point. (plutôt que Va, je t’aime.) [Pierre


Corneille, Le Cid]

Chiasme
Figure qui consiste à inverser l’ordre des mots de deux groupes de mots
ou de deux phrases.

Ex. : La beauté sur les fronts, dans les cœurs la pensée […] (Victor
Hugo, Melancholia)

Oxymore
Figure qui consiste à unir deux mots apparemment contradictoires dans
un même énoncé, souvent côte à côte; l’oxymore est proche de
l’antithèse (voir module A).

Ex. : Cette obscure clarté qui tombe des étoiles […] (Pierre Corneille, Le
Cid)

Exercice :

Indiquez quelle figure de style est employée dans l'exemple suivant.

Les écoliers ne détestent pas les congés de devoirs.


C’est une litote, parce qu’on atténue une réalité positive. En effet, plutôt que d’affirmer un
fait de façon positive (les écoliers adorent les congés de devoirs), on exprime ce fait sous
forme négative (les écoliers ne détestent pas les congés de devoirs). En atténuant ainsi le
propos, on le renforce et on insiste sur la réalité.
Indiquez quelle figure de style est employée dans l’exemple suivant.

Je suis d’Amérique et de France


Je suis de chômage et d’exil
Je suis d’octobre et d’espérance
Je suis une race en péril
CLAUDE GAUTHIER,
LE PLUS BEAU VOYAGE
Bonne réponse
Parce que les mêmes mots se répètent au début des vers, il s’agit d’une anaphore.

Manger pour vivre ou vivre pour manger.


Il s’agit d’un chiasme, car les termes sont inversés d’une phrase à l’autre : Manger
pour vivre / vivre pour manger.

 le soleil noir de la mélancolie


Bonne réponse
C'est un oxymore : l’auteur unit deux mots apparemment contraires (soleil et noir)
pour parler d’une seule et même réalité, d’un seul et même objet.

Les mariniers me voient vieillir


Je vois vieillir les mariniers
C’est un chiasme : l’auteur dispose les termes de ces deux vers de façon inversée,
croisée.

Rome, l’unique objet de mon ressentiment!


Rome, à qui vient ton bras d’immoler mon amant!
Rome qui t’a vu naître, et que ton amour adore!
Rome enfin que je hais parce qu’elle t’honore!
Comme tous les vers commencent par le même mot (Rome), il s’agit d’une anaphore.

Ce dessert n’est pas mauvais du tout.


Bonne réponse
C’est une litote puisqu’on atténue une réalité positive. En fait, on veut dire que ce
dessert est très bon.

Je sais que c’est la coutume


D’adorer ces nains géants
Bonne réponse
C’est un oxymore : l’auteur unit deux mots apparemment contradictoires
(nains et géants) en les plaçant côte à côte pour parler d’une seule et même réalité.
Attention à ne pas confondre l’oxymore avec l’antithèse. En effet, contrairement à
l’oxymore, l’antithèse n’accole pas deux mots contraires l’un à l’autre. Elle rapproche
seulement deux mots ou groupes de mots opposés dans une phrase (ex. : « Il y avait
des géants et des nains. »).

Un roi chantait en bas, en haut mourait un Dieu.


Mauvaise réponse
C’est un chiasme : dans un même vers, l’auteur dispose les termes de manière
inversée, croisée.

Attention à ne pas confondre le chiasme avec le parallélisme. Le parallélisme consiste en la


présentation de deux phrases construites de façon semblable et portant sur un même objet
ou sur des thèmes parallèles (ex. : « Un roi chantait en bas, un Dieu mourait en haut. »).

Pas de cuillère. Pas de mélange. Pas d’excuse


Bonne réponse
C’est une anaphore, parce que les trois phrases de l’exemple commencent par les
mêmes mots.

Comme ces phrases sont construites de la même façon, on pourrait aussi parler de
parallélisme.

Allégorie
Figure qui permet de représenter de manière concrète et animée une
idée abstraite, grâce à une histoire ou à une image.

Ex. : La faucheuse (pour représenter la mort)

Synesthésie
Figure qui implique plus d’un sens à la fois (ex. : l’odorat et la vue) dans
une même expression.

Ex. : Une odeur verte

Ellipse
Figure qui consiste à ne pas tout dire, à omettre volontairement un ou
des mots.

Ex. : Chandelles, musique et sushis. Soirée réussie.


Métonymie/Synecdoque
Figures qui consistent à remplacer un terme par un autre terme qui lui
est lié par un rapport soit logique (dans le cas de la métonymie), soit
d’inclusion (dans le cas de la synecdoque).

Ex. de métonymie : Boire une bonne bouteille. (rapport logique : prendre


le contenant pour le contenu)
Ex. de synecdoque : Une voile s’avance. (rapport d’inclusion : prendre la
partie pour le tout)

Exercice :

Nous nous sommes rencontrés dans un bar. Coup de foudre.


Hypothèque.
C’est une ellipse : on omet volontairement des mots, et le lecteur doit combler les
vides.

Important : l’ellipse doit être claire, ce n’est pas une devinette

. J’ai lu un Michel Tremblay pendant mes vacances.


C’est une métonymie, parce qu’on peut lier les mots substitués (un livre) aux mots
employés (un Michel Tremblay) dans un rapport logique (on prend l’auteur pour le
livre).

Rappel : la synecdoque ressemble à la métonymie, sauf que la synecdoque consiste


à remplacer un terme par un autre terme qui lui est lié par un rapport d’inclusion et
non par un rapport logique (ex. : prendre la partie pour le tout ou le tout pour la
partie; prendre le genre pour l’espèce ou l’espèce pour le genre).

De vieilles mains attendent une lettre.


C’est une synecdoque, parce qu’on remplace le tout (la personne) par l’une de ses
parties (les mains); on relie ces termes dans un rapport d’inclusion.

Une odeur délicieuse et chantante.


C’est une synesthésie : on fait appel à plusieurs sens
(odeur [odorat]; délicieuse [gout]; chantante [ouïe]) pour définir une perception, pour
en exprimer les nuances.
Note : on peut aussi, comme le poète Charles Baudelaire,
appeler correspondances les synesthésies.

Ils ont obtenu un emploi et trouvé un toit.


Mauvaise réponse
Il s’agit d’une synecdoque, parce qu’on remplace le tout (la maison) par l’une de ses
parties (le toit); on peut relier ces termes dans un rapport d’inclusion.

Bord de mer, soleil, terrasse… Quelles vacances!


Bonne réponse
C’est une ellipse : on omet volontairement des mots, et le lecteur doit combler les vides,
déduire ce qu’on ne dit pas (ex. : qu’il y a eu des vacances à la mer; qu’il faisait beau; qu’il y
avait une terrasse).

Il est difficile d’obtenir un volant en course automobile


Bonne réponse
C’est une métonymie, car il existe un lien logique entre les mots substitués (un poste de
pilote) et le terme employé (volant).

Cette voix verte presque marine

Je suis le bon pasteur, je connais mes brebis et mes brebis me


connaissent, comme le Père me connaît et que je connais le
Père, et je donne ma vie pour mes brebis. J’ai encore d’autres
brebis [...]
Bonne réponse
C’est une allégorie : l’histoire racontée implique un sens figuré. Elle représente une idée
abstraite (les croyants dans leur relation avec Dieu) par du concret (les brebis et le bon
pasteur).

Note : le passage je connais mes brebis et mes brebis me connaissent représente


un chiasme.

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