Vous êtes sur la page 1sur 5

VIVALDI - ORLANDO FURIOSO

OPERA SERIA:
L’opera seria est un opéra de tradition et de langue italienne pratiqué au xviiie
siècle.

Son caractère est noble et « sérieux », ce qui l’oppose à l'opera buffa, de caractère
comique et enjoué, héritier de la tradition de la commedia dell'arte.

L’opera seria fut très en vogue dans presque toute l'Europe pendant le xviiie siècle
- à l'exception notable de la France. Ce terme est plus récent et souvent synonyme
de dramma per musica (dramma in musica, dramma musicale) : celui-ci apparaît
en frontispice des livrets et il est chronologiquement antérieur. Cependant l'opera
seria est une forme évoluée du dramma per musica, une forme dont les
caractères se définissent de façon plus précise, plus régulière et se stabilisent plus
ou moins au cours du xviiie siècle.

Structure:
L' opera seria est construit de façon stricte sur les conventions du dramma per
musica en vogue pendant la période du haut baroque. Il utilise l'aria da capo avec
successivement : thème principal, thème secondaire et retour du thème principal
avec vocalises et ornementations ad libitum par le chanteur. Les arias sont séparés
par les récitatifs (recitativo secco ou, plus rarement recitativo accompagnato)
pendant lesquels progresse l'action. L'œuvre peut aussi comprendre quelques
ensembles (duos, trios etc).

L'opera seria traditionnel débute généralement par une ouverture orchestrale en


trois mouvements (allegro-largo-allegro) précédant les trois actes répartis en
scènes. Celles-ci se composent de récitatifs entrecoupés d'arias à caractère
virtuose exprimant le plus souvent des sentiments, réflexions, émotions du
chanteur. À la fin de son air, en principe, le chanteur quitte la scène, suscitant les
applaudissements des spectateurs. Le compositeur se doit de doser subtilement le
nombre et le caractère des arias entre les différents solistes, en fonction de
l'importance de leur rôle dans la distribution, de leur notoriété et de leurs
exigences parfois capricieuses. Il arrive même parfois qu'un chanteur parvienne à
imposer au compositeur d'inclure dans son opéra un air lui ayant déjà réussi dans
une autre œuvre - ou à l'inverse refuse de chanter un air lui semblant ne pas
mettre suffisamment en valeur son art et sa virtuosité vocale. Le dernier acte se
termine par un chœur entonné par les solistes, mais généralement homophone et
peu développé.

DISTRIBUTION:
ORLANDO: contralto, Marie-Nicole LEMIEUX (rôle travesti)
ALCINA: mezzo soprano, Jennifer LARMORE
ANGELICA: soprano, Veronica CANGEMI
RUGGIERO: contro-tenore Philippe JAROUSSKY
ASTOLFO: baritano-basso, Lorenzo REGAZZO
BRADAMANTE: mezzo soprano, Ann HALLENBERG
MEDORO: mezzo soprano, Blandine STASKIEWICZ (rôle prévu pour castrat)

Choeurs "les éléments":


Sopranos: eliette parmentier, roselyne heuze, cyprille meier, francoise roudier.
Altos: fabienne fontana, emmanuelle heim, sandra raoulx, joelle gay.
Ténors: francois roche, pierre vié, benoit porcherot, pascal richardin.
Basses: ludovic povost, didier chevalier , mathieu heim, bertrand maon.

ENSEMBLE MATHEUS:
Violons 1: laurence paugam, francesco colletti, heide sibley, sayaka ohira,
emmanuel curial, julien chauvin, bérénice lavigne.
Violons 2: francoise paugam, laura corrola, anne-violaine caillaux, saori furukawa,
mathieu kasolter.
Altos: malik haudidier, mirjam schmidt, laurence tricari.
Violoncelles: pauline warnier, jérôme huille, nicolas crnjanski, frédric baldassare.
Contre basse: thierry runarvot.
Guitare: philippe spinosi.
Clavecin: hélène clerc-murgier.
Flûte: jean marc goujon.
Hautbois: andréa mion, giulio ciarelli.
Cors: karen libischewski, cristoph thelen.
Trompette: paolo bacchin, christoph draegger.

Orlando ou Orlando furioso est un opéra en trois actes d'Antonio Vivaldi avec un
livret de Grazio Braccioli, d'après le poème éponyme écrit au xvie siècle par
L'Arioste. La première représentation eut lieu au Teatro Sant'Angelo de Venise en
1727. Le numéro du Catalogue Ryom de cette œuvre est le RV 728.

Vivaldi était l'impresario (directeur) du teatro Sant Angelo. Giovanni Alberto


Ristori composa première version en 1713 depuis le livret de Braccioli. C'est un
succès.
Vivaldi le reprend l'anné suivante mais depuis la version du poème (inspiré par ce
temps de l'Orlando innamorato di Matteo Boiardo) avec de nouveau un livret de
Grazio Braccioli : Orlando finto pazzo, qui n'eut vraisemblablement aucun succès.
Très rapidement, Vivaldi décida de le remplacer et de reprendre le Orlando furioso
de Ristori auquel il apporta les modifications rendues nécessaires par les
changements d'interprètes. C'est ainsi que fut présenté fin 1714 le premier
Orlando furioso écrit par Vivaldi, même si sa contribution ne fut que partielle.
Vivaldi reprit ce thème une dizaine d'années plus tard. Des représentations d'un
nouvel Orlando furioso dont seules les arias furent écrites par Vivaldi ont été
mentionnées à Prague et Breslau en 1724 et 1725. Il ne reste plus de trace de ces
créations.
Finalement, c'est en 1727, que Vivaldi reprit le sujet dans son intégralité et que fut
donnée la première représentation du Orlando furioso dans sa version connue
aujourd'hui, mais sous le titre de Orlando. Le livret de Grazio Braccioli de 1713 fut
en grande partie repris pour les récitatifs alors que la plupart des arias sont
différentes. Une partie de ces dernières se trouvent déjà dans des opéras
précédents comme Orlando finto pazzo ou Farnace datant lui aussi de 1727.
L'auteur des modifications du livret est inconnu.
Les arias de Orlando furioso sont en majorité de type allegro. Celles de type
adagio sont rares.

Histoire:
L'action de l'opéra se déroule sur l'île de la vieille magicienne Alcina qui a établi
son pouvoir en dérobant les cendres de Merlin l'enchanteur et qui par ses sorts
séduit les chevaliers pénétrant sur l'île. Alcina a accueilli Angelica, fille du roi de
Cathay, amoureuse de Medoro et désirée par le paladin Orlando. Au début du
drame, arrivant sur l'île, Orlando est chargé de détruire la puissance d'Alcina. Son
fidèle compagnon Astolfo s'y trouve déjà, ensorcelé par Alcina.

ACTE 1:
Alcina promet à Angelica de lui rendre Medoro devenu introuvable et de la
protéger des assiduités d'Orlando. Angelica trouve son bien-aimé Medoro
agonisant après s'être échoué sur le rivage. La magicienne Alcina sauve la vie de
Medoro. Orlando surgit et jaloux veut tuer Medoro. Alcina le sauve en le
présentant comme le frère d'Angelica. Orlando demande pardon à Angelica qui le
trompe en l'assurant de son amour tout en déclarant la même chose à Medoro.
Restée seule, Alcina voit arriver le paladin Ruggiero et le séduit en le faisant boire
une eau magique. La bien-aimée de Ruggiero, Bradamante, découvre Alcina et
Ruggiero, qui ensorcelé ne la reconnaît pas. Bradamante s'enfuit désespérée.

ACTE 2
Bradamante se retrouve seule face à Ruggiero et grâce à un anneau magique
rompt le sort qui ensorcelait Ruggiero. Celui-ci demande pardon mais Bradamante
l'abandonne méprisante. Orlando tente de consoler Ruggiero en lui promettant
des temps meilleurs. Astolfo est épris d'Alcina mais celle-ci le rejette et Astolfo
décide de se venger. Bradamante et Ruggiero se retrouvent et se réconcilient.
Angelica déclare son amour à Medoro et le persuade de la laisser agir pour se
libérer d'Orlando. Angelica envoie alors Orlando dans la montagne hantée par un
monstre pour chercher un vase magique, censé leur garantir un amour éternel.
Malgré les mises en garde d'Astolfo, Orlando se retrouve piégé dans une caverne
par un sort d'Alcina, mais réussit à s'échapper, prêt à se venger lui aussi. Angelica
et Medoro célèbrent leurs noces sous le regard d'Alcina qui se lamente de la perte
de Ruggiero. Angelica et Medoro gravent sur les arbres un témoignage de leur
bonheur. Orlando découvre les inscriptions, devient fou de rage et perd la raison.

ACTE 3
Ruggiero, Astolfo et Bradamante, croyant Orlando mort, préparent leur vengeance
contre Alcina et invoquent la protection de la magicienne Melissa. Ils retrouvent
Alcina devant le temple où sont conservées les cendres de Merlin. Alcina y
invoque les dieux pour retrouver l'amour de Ruggiero. Bradamante se présente
comme le chevalier Aldarico qui cherche à se venger de Ruggiero. Alcina tombe
amoureuse d'Aldarico. Arrive Orlando qui devenu fou tient des propos
incohérents et suscite la compassion de Ruggiero et Bradamante. Arrive Angelica.
Alcina, Ruggiero et Bradamante jugent sévèrement son absence de pitié envers
Orlando, en plein désarroi. Resté seul, Orlando voit la statue de Merlin et la prend
pour Angelica. Il tente de s'en emparer et se bat contre Aronte, le gardien du
temple, le tue, et avant de sombrer dans le sommeil arrache la statue ce qui
provoque l'effondrement du monde et du pouvoir d'Alcina. Alcina, vaincue,
réapparaît. Ruggiero et Bradamante l'empêchent de poignarder Orlando endormi.
Arrivent Astolfo et les soldats de Logistilla. Orlando est réveillé et recouvre la
raison. Alors qu'Alcina part en promettant sa vengeance, Orlando, plein de
sagesse, pardonne Angelica et Medoro.

Vous aimerez peut-être aussi