Vous êtes sur la page 1sur 9

Université Privée de Marrakech

CHAPITRE 2 : ANALYSE DE
DYNAMIQUE DES STRUCTURES

Année Universitaire: 2020/2021


Z. KAHOT

1
CHAPITRE 2 : ANALYSE DE DYNAMIQUE DES STRUCTURES
I. Systèmes à un degré de liberté :

1. Oscillations libres :

On parle d’oscillations non amorties quand l’amortissement est nul, c’est-à-dire c=0.
Avec
c : constante d’amortissement [Ns/m] ou [kg/s]

Schéma du système :

Un système non amorti peut être modélisé, à sa position d’équilibre et à sa position déformée, comme présenté
à la figure ci-dessous. Les 5 hypothèses de base du modèle sont :

- le ressort a un comportement force/déformation qui est linéaire ;


- le ressort est sans masse ;
- il n’y a aucune friction provenant des rouleaux ;
- la masse est indéformable, et ;
- la résistance de l’air est négligée.

Remarque : En réalité, dans les applications du génie civil, ces hypothèses ne sont jamais satisfaites. Toutefois,
l’utilisation d’un tel modèle est très utile car elle permet de saisir les interrelations entre les différentes
grandeurs du système ainsi que les tendances associées.

Dans un système linéaire, la gravité n’a aucun effet sur le mouvement oscillatoire, même pour des oscillations
verticales.

Avec :

m : masse de l’oscillateur,
k : rigidité, [N/m]
c : coefficient d’amortissement.

Les forces agissant sur le bloc sont :

 Force extérieure imposée : (𝒕)


 Force de rappel du ressort : 𝒇1(𝒕) = 𝒌𝒖
 Résistance de l’amortisseur : 𝒇2(𝒕) = 𝒄𝒖

2
D’après la deuxième loi de Newton ou le principe fondamental de la dynamique :

∑ 𝑭𝒆𝒙𝒕 = 𝒎𝒖

𝒇(𝒕) − 𝒄𝒖− 𝒌𝒖 = 𝒎𝒖

𝒇(𝒕) = 𝒎𝒖 + 𝒄𝒖 + 𝒌𝒖

Oscillation libre ça vous dire qu’on n’a pas la présence d’une force extérieure, dans ce cas l’équation de
mouvement s’écrit sous la forme suivant :

𝒎𝒖 + 𝒄𝒖 + 𝒌𝒖 = 0

1.1 Oscillations libres non amorties :

Dans ce cas notre système est un système conservatif et l’équation de mouvement s’écrit comme suit :

𝒎𝒖 + 𝒌𝒖 = 0

k
𝒖+𝑚 𝒖=0

k
On pose 𝜔0 ² = 𝑚 (Pulsation en rad/s).

𝒖 +𝜔0 ² 𝒖 = 0

Le discriminent dans ce cas-là égale à :

𝜟 = −𝟒𝜔0 𝟐 < 0

La solution générale de l’équation est :

𝒖(t) = A sin (𝜔0 t) + B cos (𝜔0 t)

On peut l’écrire aussi sous la forme suivante :

𝒖(t) = 𝑈0 cos (𝜔0 t – φ)

Si on trace cette solution en fonction du temps :

3
2𝜋
(T = 𝜔 )
0

Valeurs dynamiques pour des structures de génie civil :

Voici une liste de quelques considérations quant aux valeurs dynamiques (période et fréquence propre) de
diverses structures de génie civil :

Bâtiments : Plus la hauteur du bâtiment est élevée, plus sa rigidité diminue, et plus sa fréquence propre est
petite car la fréquence propre est fonction de la rigidité. Ainsi, un bâtiment d’une trentaine d’étages a une
fréquence propre plus faible qu’un bâtiment plus petit.

Barrages : les barrages ont généralement une fréquence propre élevée (dépendante de la hauteur d’eau); un
phénomène d’oscillation pourrait être induit par des turbulences créées par le fluide sortant à la prise d’eau si
celle-ci a un dysfonctionnement soudain.

Ponts :L’élancement étant en rapport direct avec le type de section, plus un pont est élancé (dans le sens
longitudinal de la travée), plus sa fréquence propre diminue, celle-ci variant de 5 à 11 Hz pour un pont à
section ouverte long de 20 m jusqu’à 0.6 Hz pour un pont haubané avec une portée de 140 m.

Cheminée : Ce genre de structure est très exposé au vent ; les cheminées sont donc particulièrement
exposées aux effets dynamiques.

Cadres : Plus le rapport entre les rigidités des traverses et des montants est grand, plus la fréquence
propre est élevée.

En général, l’ordre de grandeur de la fréquence propre des structures du génie civil, toutes confondues, se
situe entre 0.5 et 10 Hz, à quelques exceptions près.

4
1.2 Oscillations libres amorties :

Dans ce cas notre système est un système dissipatif et l’équation de mouvement s’écrit
comme suit :

𝒎𝒖 + 𝒄𝒖 + 𝒌𝒖 = 0

c k
𝒖+𝑚 𝒖+𝑚 𝒖=0

c
On pose 2𝜆 = 𝑚 (Facteur d’amortissement en 𝑠 −1 ).

𝒖 +2𝜆 𝒖 +𝜔0 𝒖 = 0

La solution générale de l’équation est :

𝒖(t) = A 𝑒 𝑟𝑡

Elle peut s’écrire sous la forme suivante :

𝒖(t) = 𝐶1 𝑒 𝑟1 𝑡 + 𝐶2 𝑒 𝑟2 𝑡

Où :

𝑟1 = - λ + √𝜆² − 𝜔0 ² et 𝑟2 = - λ - √𝜆² − 𝜔0 ²

Sont les solutions de l’équation caractéristique suivante :

r² + 2 λr + 𝜔0 ² = 0

Trois cas d’amortissements du système peuvent alors se présenter : un amortissement faible,


un amortissement critique ou un amortissement fort.

La figure ci-dessous illustre ces trois niveaux d’amortissement.

5
𝜆
ζ=𝜔
0

Les valeurs du coefficient d’amortissement ζ pour le béton et l’acier sont présentées dans le
tableau suivant. On constate que ce coefficient vaut pour le béton environ le triple de celui
caractérisant l’acier. La plupart des structures de génie civil ont un coefficient
d’amortissement ζ compris entre 0 et 0.2 ; l’amortissement est donc relativement faible. Il faut
cependant remarquer que l’amortissement visqueux n’est qu’une approximation très grossière
des phénomènes divers responsables de la déperdition d’énergie. De plus, le niveau
d’amortissement dépend de l’amplitude des oscillations.


Béton 0.02 – 0.15
Acier 0.001– 0.07
Bois 0.05 – 0.20

2. Oscillations forcées :
La figure ci-dessous illustre le modèle d’un système amorti sollicité par des oscillations
forcées ou entretenues. Ce modèle s’applique à des cas tels que des ouvrages pour piétons (ex.
: passerelle), des ponts (sous l’effet du trafic), l’effet du vent sur des ponts haubanés et
suspendus, etc. Une force perturbatrice périodique est appliquée sur ce système :

F(t) = F0 sin (ωt)

6
Bilan des forces en position déformée :

Ainsi, selon la Loi de Newton, l’équation du mouvement s’écrit :

∑ Fx = m x (t)

-kx(t) - c x(t) + F(t) = m x (t)

F(t) = m x (t) + kx(t) + c x(t)

L’équation différentielle du mouvement de ce système est donnée par :

F0
x + 2λx + ω0 ²x = m sin (ωt)

La solution de l’équation est constituée d’une solution homogène xh (t) , qui


représente le mouvement oscillatoire de la structure (solution de l’équation du
mouvement du même système oscillatoire sans oscillations forcées) et d’une solution
particulière xp(t) , représentant l’effet de la force périodique appliquée sur la
structure. Pour un temps t suffisamment grand, seule l’oscillation forcée persiste ; à
noter que celle-ci ne dépend pas des conditions initiales.

xh (t) = U0 cos (𝜔0 t – φ)

xp(t) = X sin (ω t – b)

Où U0 et X sont des constantes.

Afin de déterminer X, on va remplacer la solution xp(t) dans l’équation différentielle du


mouvement :

F0
-X ω² sin(ωt- b) + 2λXω cos(ωt- b) + ω0 ² X sin (ω t – b) = m sin (ωt)

Ce système peut être écrit de la manière suivante :

F0
sin(ωt) . (-Xω² cosb + 2λXω sinb + ω0 ² X cosb - m ) + cos(ωt) . (Xω² sinb + 2λXω cosb + ω0 ²
X sinb) = 0

Afin de satisfaire cette équation, il faut que les deux parenthèses soient nulles, ce qui
implique :

7
2λω
-X(ω0 ² - ω²) sinb + 2λXω cosb = 0  b = Arctan ( )
ω0 ² − ω²

F0
F0 m
X(ω0 ² - ω²) cosb + 2λXω sinb =m  X =
2
√(ω20 − ω2 ) +4λ²ω²

A noter que l’expression de X peut aussi s’écrire :


F0 F0
m k 𝛿𝑠𝑡
X= = =
2 2 2
ω2 λ²ω² ω2 λ²ω² ω2 λ²ω²
ω0 ².√(1− ) +4 √(1− ) +4 √(1− ) +4
ω2
0 ω20 ω2
0 ω20 ω2
0 ω20

k F0
Où : ω0 ² = m et le déplacement statique 𝛿𝑠𝑡 = k

𝛿𝑠𝑡
x(t) = xh (t) + xp(t) = U0 cos (𝜔0 t – φ) + sin (ω t – b)
2
ω2 λ²ω²
√(1− 2 ) +4 2
ω0 ω0

1
On pose Rd = (Facteur d’amplification dynamique)
2
ω2 λ²ω²
√(1− 2 ) +4 2
ω0 ω0

3. Système sur un support mobile :

On considère le système schématisé sur la figure suivante :

𝒖(𝒕)
m

k c
𝒙𝒈(𝒕)

Le déplacement totale sera donnée par : 𝒙 (𝒕) = 𝒙(𝒕) + 𝒖(𝒕)

𝒙(𝒕): Est le déplacement de sol donné par 𝒙𝒈(𝒕) = 𝑿𝒈𝟎 𝒔𝒊𝒏(ω0 𝒕),
(𝒕) : Est le déplacement de ressort du capteur.

On suppose qu’il n’y a pas des forces appliquées sur le capteur, l’équation de mouvement est :

8
𝒎𝒙̈ + 𝒄𝒙̇ + 𝒌𝒙 = 𝟎
𝒎(𝒙̈ 𝒈 + 𝒖̈ ) + 𝒄(𝒙̇ 𝒈 + 𝒖̇ ) + 𝒌(𝒙𝒈 + 𝒖) = 𝟎

Le capteur se réagit lorsque ces forces de rappels et d’amortissements commencent à travailler


ou bien par des forces qui provoquent des déplacements et vitesses 𝒖 et 𝒖̇ d’où :

𝒄𝒙̇ 𝒈 = 𝒌𝒙𝒈 = 𝟎
𝒎𝒖̈ + 𝒄𝒖̇ + 𝒌𝒖 = −𝒎𝒙̈ 𝒈
𝒎𝒖̈ + 𝒄𝒖̇ + 𝒌𝒖 = 𝑭𝒔𝒊𝒔𝒎𝒊𝒒𝒖𝒆

Dans le cas statique on a : 𝑭𝒔𝒊𝒔𝒎𝒊𝒒𝒖𝒆 = k 𝒙𝒈(𝒕)

Avec : 𝒌 = 𝒎ω0 ²

D’où :

𝑭𝒔𝒊𝒔𝒎𝒊𝒒𝒖𝒆 = 𝒎ω0² 𝑿𝒈𝟎 𝒔𝒊n (ω0 𝒕)

Vous aimerez peut-être aussi