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UNIVERSITE ORAN 2
FACULTE DE DROIT
ET DES SCIENCES POLITIQUES
I NTRODUCTION
A U D ROIT F ISCAL
C OURS
D E L ICENCE
D ROIT P UBLIC E CONOMIQUE
P R . B ACHIR Y ELLES C HAOUCHE
A NNEE UNIVERSITAIRE
2018-2019
1
Introduction au droit fiscal Pr. B. Yelles Chaouche 2018-2019
SOMMAIRE
INTRODUCTION
TITRE I
LES REGLES RELATIVES AUX SOURCES
DU DROIT FISCAL ET A L’ETABLISSEMENT DE L’IMPOT
TITRE II
PRESENTATION DU SYSTEME FISCAL ALGERIEN
2
Introduction au droit fiscal Pr. B. Yelles Chaouche 2018-2019
INTRODUCTION
INTRODUCTION
1
- Le directeur général des impôts fait le constat suivant : « le paysage qui prévalait à la veille de la réforme
fiscale de 1992 présentait un système complexe peu rentable sur le plan budgétaire et en retrait par rapport
à l’évolution économique », Discours de bienvenue au séminaire de lancement du jumelage entre la DGI et la
DGFIP, Alger le 22 février 2011.
2
- Le décret du 31 juillet 1948 uniformisa le régime fiscal en Algérie, il comportait les impositions suivantes : la
contribution foncière sur la propriété bâtie et non bâtie, l’impôt sur les bénéfices de l’exploitation agricole,
l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux, l’impôt sur les bénéfices des professions non
commerciales et l’impôt sur les traitements et salaires. A ces impositions s’ajoutait un impôt complémentaire
sur l’ensemble du revenu. Voir à ce sujet : Jacques GARELICK et Georges DEPUYDT, Fiscalité algérerienne,
SNED, SNED, Alger, 1972 ; Jean ALEXANDRE, Droit fiscal algérien, OPU, Alger, 1984 ; Abdelkader
BOUDERBAL, La Fiscalité à la portée de tous, La Maison des Livres, Alger, 1984.
3
- JORA n° 102 du 22/12/1976.
4
- JORA n° 70 du 2/10/1977.
5
- JORA n° 103 du 26/12/1976.
6
- JORA n° 81 du12/1977.
3
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enfin le code du timbre1. Ce système dura jusqu’en 1991 date à laquelle le code des impôts
directs ainsi que celui des taxes sur le chiffre d’affaires vont connaître une réforme
substantielle. A partir de 2005, l’administration fiscale connaitra également une
restructuration profonde.
4
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- Voir l’article 9 du code des taxes sur le chiffre d’affaires. Voir également : DE n° 11-223 du 21 juin
2011 fixant les équipements et matériels sportifs bénéficiant de l’exonération de la TVA, JORA, n°
35, 2011.
6
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quelle que soit l’activité ayant généré ces bénéfices. Cependant la loi de finances
pour 2008 a introduit pour la première fois une discrimination entre :
- d’une part, les bénéfices tirés des activités de commerce et de service qui
restent soumis au taux de 25% ;
- et d’autre part, les bénéfices des activités de production de biens, de
bâtiment des travaux publics et des activités touristiques, soumis aux taux
réduit de 19%.
La loi de finances pour 2015 a supprimé cette différenciation des taux pour assujettir
les bénéfices des sociétés relevant de l’IBS à un taux unique de 23 % ce qui fait que les
sociétés engagées dans la production perdent le privilège fiscale qu’elles avaient1.
La loi de finances complémentaire pour 2015 a restauré la différenciation
des taux en fonction de la nature de l’activité :
- 19%, pour les activités de production de biens ;
- 23%, pour les activités de bâtiment, de travaux publics et
d’hydraulique ainsi que les activités touristiques et thermales à
l’exclusion des agences de voyages ;
- 26%, pour les autres activités.
En cas de l’exercice concomitant de plusieurs activités, les personnes
morales assujetties à l’IBS doivent tenir une comptabilité séparée pour ces
activités, permettant de déterminer la quote-part des bénéfices pour chaque
activité à laquelle le taux de l’IBS approprié doit être appliqué. Le non-respect
de la tenue d’une comptabilité séparée entraîne systématiquement l’application
du taux de 26%.
Par cette discrimination, le législateur entend avantager fiscalement les
activités de production en réduisant le taux d’imposition de 26% à 19%. Pour
l’application de cette disposition, le législateur détermine ce qu’il entend par
activité de production de biens : c’est l’extraction, la fabrication, le façonnage
ou la transformation de produits. Il exclue de ce régime de faveur les activités de
conditionnement ou de présentation commerciale en vue de la revente ainsi que
les activités minière et d’hydrocarbures. S’agissant des activités touristiques, il
vise la gestion des complexes touristiques ainsi que les stations thermales, à
l’exclusion des agences de voyages.
- L’entrée en bourse : les sociétés dont les actions ordinaires sont cotées
en bourse bénéficient d’une réduction de l’impôt sur le bénéfice des sociétés
égale au taux d’ouverture de son capital social en bourse pour une période de 05
ans (Art. 66 LF 2014).
1
- Art. 12 LF 2015 modifiant art. 150-1 du CIDTA)
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TITRE I
LES REGLES RELATIVES AUX SOURCES
DU DROIT FISCAL
ET A L’ETABLISSEMENT DE L’IMPOT
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CHAPITRE 1ER
LES SOURCES DU DROIT FISCAL
Parmi les sources du droit fiscal on distingue à titre principal des sources
juridiques (constitution, conventions internationales, actes législatifs et
réglementaires) et, à titre subsidiaire, des sources infra juridiques (doctrine
administrative).
1
- Loi n° 16-01 du 6 mars 2016 portant révision constitutionnelle, JORA n° 14, 2016.
2
- Article 140-12 de la constitution : « Le Parlement légifère dans les domaines suivants : …les règles
concernant la création, l’assiette, le taux des impôts, contribution, taxes et droits de toute nature ».
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1
- Le champ d’application de l’impôt progressif a tendance à se rétrécir de plus en plus. Voir à ce propos notre
étude : Les mutations du droit fiscal algérien, Ouvrage collectif Sous la direction de Walid LAGGOUNE,
« Algérie cinquante ans après. La part du droit », Editions AJED, Alger, 2013, Tome II, p. 729 à 780.
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- UMA (23/07/1990) ; Syrie (14/09/1997) ; Jordanie (16/09/1997) ; Qatar (25/08/1998) ; Sultanat d’Oman
(9/04/2000) ; Bahreïn (11/06/2000) ; Egypte (17/02/2001) ; E.A.U. (24/04/2001) ; Yémen (29/01/2002) ;
Liban (26/03/2002) ; Soudan (06/2003) ; Koweït (31/05/2006). Voir à ce propos Aïs Souhila, Les
conventions internationales en droit fiscal, Mémoire de magister, Oran, 2011.
2
- Italie (03/02/1991) ; Belgique (15/12/1991), Roumanie (28/06/1994) ; Turquie (02/08/1994) ; Bulgarie
(25/10/1998) ; France (17/10/1999) ; Pologne (31/03/2000) ; Espagne (07/10/2002), Autriche (17/06/2003) ;
Portugal (02/12/2003) ; Russie (10/03/2006). Voir mémoire précité.
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1
- Voir art. 123 constitution de 1996 devenu art. 141 dans la constitution de 2016 : « Relèvent également de la
loi organique les matières suivantes : l’organisation et le fonctionnement des pouvoirs publics ; le régime
électoral ; la loi relative aux partis politiques ; la loi relative à l’information ; les statuts de la magistrature
et l’organisation judiciaire, la loi relative aux lois de finances et la loi relative à la sécurité nationale ».
2
- Art. 141 Const.
3
- Loi n° 84-17 du 7 juillet 1984 relative aux lois de finances, JORA n° 28, 1984, modifiée et complétée par la
loi n° 88-05 du 12 janvier 1988, JORA n° 2/1988, modifiée et complétée par la loi n° 89-24 du 31 décembre
1989, JORA n° 01/1990.
4
- L’article 38 de la loi de finances pour 1991 institue un impôt sur le revenu global (IRG) et un impôt sur les
bénéfices des sociétés.
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1
- Articles 5 et 77 de la loi relative aux lois de finances.
2
- Les dispositions législatives de la loi de finances sont suivies d’annexes suivantes :
Etat A : Recettes définitives appliquées au budget général de l’Etat ;
Etat B : Répartition par département ministériel des crédits ouverts au titre du budget de fonctionnement ;
Etat C : Répartition par secteur des dépenses à caractère définitif du plan national.
3
- Ainsi l’article 1er de la loi de finances dispose chaque année : « Sous réserve des dispositions de la présente
loi, la perception des impôts directs et taxes assimilées, des impôts indirects, des contributions diverses, ainsi
que tous les autres revenus et produits au profit de l’Etat continuera à être opérée pendant l’année….
conformément aux lois et textes d’application en vigueur à la date de publication de la présente loi au
JORA».
« Continuerons à être perçus en 20…, conformément aux lois, ordonnances, décrets législatifs et textes
d’application en vigueur à la date de publication de la présente loi au JORA, les divers droits et revenus
affectés aux comptes spéciaux du Trésor, aux collectivités territoriales, aux établissements publics et
organismes dûment habilités ».
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§4 - Les ordonnances
Jusqu’à une date récente, les ordonnances constituaient une source de droit importante
en matière fiscale. Ce sont des actes à caractère législatif émis par le Président de la
République dans un domaine qui relève initialement de la compétence du Parlement en cas de
vacance de l’APN ou dans les périodes d’intersession du Parlement (art. 124 de la constitution
de 1996). Le texte ainsi pris doit être soumis à l’approbation du Parlement à sa prochaine
session. La technique des ordonnances est utilisée notamment quand il s’agit de loi de
finances complémentaires. Les premiers codes fiscaux ont été pris par voie d’ordonnance, il
en été ainsi également pour les lois de finances complémentaires (de 2000 à 2015, sur les 11
lois de finances complémentaires, neuf ont été établies par voie d’ordonnance).
La réforme constitutionnelle de 2016 est venue donner à cet instrument un caractère
exceptionnel. L’article 124 ne permet au Président de la République de légiférer par voie
d’ordonnance que sur des questions urgentes, et après avis du Conseil d’Etat et seulement
« en cas de vacances de l’APN ou durant les vacances parlementaires».
1
- Plusieurs exemples peuvent être apportés à ce propos. La loi de finances pour 1988 apporte dans son article
165 une modification aux dispositions de l’article 517 du code de commerce relatif au chèque. La loi de
finances pour 1991 modifie dans son article 123 l’article 103 relatif aux assurances instituant l’obligation
pour les importateurs et les producteurs de produits alimentaires de contracter une assurance contre les
dangers que pourraient subir les consommateurs. La loi de finances complémentaires pour 1992 a modifié
trois législations : la loi sur la comptabilité nationale, la loi sur le plan annuel et la loi de 1981 relative à la
cession des biens de l’Etat. La loi de finances pour 1996 modifie l’ordonnance n° 71-81 du 29 décembre
1971 relative à la condition d’exercice de la profession de conseil fiscal ; modifié et complétée encore une
fois par l’article 54 de la LF 2010. La loi de finances pour 2001comporte dans son article 40 l’abrogation de
la loi du 7 février 1981 portant cession des biens de l’Etat. La loi de finances pour 1995 prévoit la restitution
des salles de cinéma nationalisées en 1964 à leurs propriétaires ou ayant droits. La loi de finances pour 2003
réserve dans son article 95 les activités d’importation aux sociétés commerciale dont le capital social dépasse
10.000.000 DA. La loi de finances pour 2004 interdit dans son article 46 l’importation des vins, une
interdiction qui est abrogée par la loi de finances pour 2006. La loi de finances pour 2005 complète dans son
article 65 la loi relative à l’expropriation pour cause d’utilité publique par un article 12 bis par lequel elle
autorise l’administration expropriante à procéder à la prise de possession immédiate pour les opérations de
réalisation des infrastructures d’intérêt général après avoir consigné le montant des indemnités alloués au
profit des intéressés auprès du Trésor public. La loi de finances complémentaire pour 2009 apporte de
sérieuses modifications à l’ordonnance de 2001 relative au développement de l’investissement. Cette
ordonnance avait déterminé les garanties devant être accordées aux investisseurs, notamment étrangers : la
liberté d’entreprendre, l’égalité entre investisseurs, la liberté de cession, la garantie de transfert du capital
investi et des revenus... Ces garanties vont connaître en 2009 une révision à la baisse. La même loi n’autorise
les banques à accorder des crédits aux particuliers que dans le cadre des crédits immobiliers, les crédits à la
consommation sont ainsi interdits (art. 75).
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Toutefois, cette source du droit fiscal subsiste toujours en cas de non-approbation par
le Parlement de la loi de finances dans un délai de 75 jours (art 138-10).
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- Décret exécutif n° 93-250 du 24 octobre 1993 fixant les conditions de réévaluation des immobilisations
corporelles amortissables figurant au bilan des entreprises et organismes régis par le droit commercial ;
décret exécutif n° 92-270 du 6 juillet 1992 fixant la liste des investissements immobiliers et ouvrant droit au
taux réduit sur les bénéfices réinvestis ; décret exécutif n° 93-271 du 10 novembre 1993 fixant es modalités
d’évaluation des biens immeubles, bâtis et non bâtis, ainsi que les revenus fonciers pour l’établissement de
l’assiette fiscale en cas d’insuffisance de déclaration ; décret exécutif n° 2005-470 du 12 décembre 2005
fixant les modalités de mise en œuvre des avantages fiscaux et douaniers accordés aux investissements
réalisés par les chômeurs promoteurs âgés de 35 à 50 ans.
2
A.I. du 4 juillet 1993 définissant les activités des secteurs dans lesquels les salaires des personnels techniques
et d’encadrement de nationalité étrangère employés par les sociétés étrangères sont soumis à une retenue à la
source mensuelle de l’impôt sur le revenu global au taux de 20%.
3
- La différence entre les circulaires et les instructions de service se situe à deux niveaux. L’instruction de
service qui est plus contraignante que la circulaire consiste essentiellement dans des prescriptions
impératives. Quant à la circulaire, elle peut contenir également ce genre de prescriptions, mais sa fonction de
documentation et d’exposition des questions qu’elle traite reste cependant dominante. L’autre distinction
consiste dans le fait que la circulaire sert souvent de forme ou de contenant à une instruction, et que le
contraire ne peut pas se produire.
4
- La lettre administrative est un document au moyen duquel un administrateur adresse personnellement une
communication à un ou plusieurs destinataires appartenant ou non à l’administration. Elle s’identifie à la
circulaire dans la mesure où elle s’adresse à une pluralité d’agents administratifs.
5
- La note de service constitue un document qui traite des affaires courantes, elle est le mode normal de
transmission des instructions suivant une hiérarchie descendante. Elle peut être utilisée dans les relations
interservices.
6
- Le mot ordre éveille l’idée d’un mandement à teneur à la fois plus précise et plus stricte et, ensuite en une
injonction ou prohibition adressée à l’agent. Si, par un ordre, l’administration ordonne, commande ou défend,
par une instruction elle se limite à analyser, renseigner, rappeler, avertir ou tout simplement suggérer. Dans le
même sens, on peut dire que l’instruction permet aux inférieurs de bien comprendre la loi pour mieux
l’appliquer ; alors que l’ordre est plutôt une injonction impérative d’un supérieur à un inférieur, F. Vincent,
Le pouvoir de décision unilatérale des autorités administratives, LGDG, 1966, p. 214.
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- L’objet de la directive consiste dans l’organisation de l’action des fonctionnaires subordonnés disposant d’un
pouvoir discrétionnaire. Elle leur indique la manière d’exercer la compétence discrétionnaire que la loi leur a
accordée. La directive constitue, donc, un des objets que peut avoir la circulaire.
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faits, ce qui entraîne souvent des modifications dans le contenu du texte initial.
La double qualité du ministre, membre du gouvernement et chef de
l’administration de son ministère, lui permet d’élaborer une interprétation
uniforme des textes et qu’il impose à tous les agents relevant de son
département.
Les textes nécessitant une interprétation sont les textes qui sont d’un
contenu confus, ésotérique ou technique. Expliquer un texte c’est le rendre
intelligible. Mais le commenter, est une opération par laquelle le ministre essaie
de convaincre les agents de l’importance de la législation qu’ils sont appelés à
mettre en œuvre, et à l’objectif qu’elle poursuit. Un fonctionnaire pour qui la
législation paraît claire et convaincante ne montrera aucune résistance pour la
mettre en application.
On peut dire, en conclusion, que la circulaire interprétative doit traduire
avec fidélité la volonté de l’auteur du texte à appliquer ; elle ne doit modifier ni
en plus, ni en moins son contenu. Un travail de clarification nécessaire avec la
prolifération et la complexité des textes notamment fiscaux, car il n’est pas
toujours aisé de saisir la volonté précise du législateur.
Mais il faut avouer que ceci n’est pas toujours le cas, car il arrive que la
circulaire ajoute ou retranche des dispositions nouvelles à la législation à
appliquer, sous prétexte de l’adapter aux faits.
- La circulaire d’application et sa fonction d’adaptation
Entre les faits et le droit existe souvent un écart ou un décalage en raison
du caractère général et abstrait de la règle de droit. Dans les faits, l’agencement
et l’activité de l’administration comportent un décalage plus ou moins sensible
par rapport aux règles qui les régissent, lequel décalage a amené l’administration
à procéder à l’adaptation de la règle aux faits, mais ceci ne va sans modifications
dans le contenu de cette règle.
Cette attitude de l’administration à prendre une certaine liberté vis-à-vis
des textes pour les adapter aux faits trouve son fondement dans les impératifs de
nécessité ; elle permet « d’éliminer une partie de la contradiction fatale entre
les textes, par définition rigide, et la fluidité de la vie sociale »1 . Cette fonction
d’adaptation de la règle de droit aux faits est attribuée à la circulaire. Elle peut
s’effectuer de deux manières : soit par l’extension du champ d’application de la
règle de droit, soit par sa restriction. Dans l’hypothèse où la circulaire retreint le
champ d’application d’une loi en soustrayant certaines situations à cette loi, on
tombe dans le domaine des dérogations administratives.
La dérogation est la faculté pour une autorité administrative déterminée
agissant dans le cadre d’une mission d’exécution et d’adaptation de la règle de
1
- P. LECOQ, Le pouvoir de dérogation de l’administration, thèse Lille, 1971, p. 194.
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- P. LECOQ, op, cit, p. 93.
24
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1
- Les modalités de mise en œuvre de cette procédure du rescrit sont fixées par le décret exécutif n° 12-334 du 8
septembre 2012, JORA n) 50, 2012.
2
- Ce sont les entreprises exerçant dans le domaine des hydrocarbures, les sociétés de capitaux et les
groupements de sociétés dont le chiffre d’affaires est égal ou supérieur à 100.000.000 DA (art. 106 du CFP).
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CHAPITRE 2
L’ETABLISSEMENT DE L’IMPOT
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- L’évaluation forfaitaire
Elle est prévue pour les contribuables, à revenu modeste, exerçant une
activité à caractère commercial, industriel ou artisanal (quand le chiffre
d’affaires annuel ne dépasse pas 30.000.000 DA pour les vendeurs de biens et
pour les prestataires de services. Elle est appliquée pour l’impôt forfaitaire
unique qui réunit trois impositions : l’IRG, la taxe professionnelle et la TVA.
Cette méthode cherche davantage à approcher la vérité d’une situation
économique du contribuable mais sans pour autant l’atteindre. L’administration
fiscale propose au contribuable une imposition qu’elle fixe selon des moyens
empiriques. Cette méthode est moins coûteuse pour l’administration et
généralement souple et moins contraignante pour le contribuable du fait qu’il est
affranchi de l’obligation de tenir une comptabilité. Il doit cependant tenir un
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registre coté et paraphé par les servies fiscaux récapitulant le détail de ses achats
et ventes appuyé des factures et pièces justificatives.
- L’évaluation au réel ou la méthode déclarative
Elle est socialement juste et économiquement efficace. Elle est applicable
aux contribuables dont le chiffre d’affaires dépasse 30.000.000 DA. Sont
également assujettis à ce régime : les grossistes, les concessionnaires, les
exportateurs et les réalisateurs de travaux publics… quel que soit le montant de
leur chiffre d’affaires. Cette méthode part d’une présomption que le contribuable
est de bonne foi et que par conséquent l’impôt sera calculé sur la base des
déclarations qu’il fournit. Toutefois, l’administration conserve le droit d’exercer
un contrôle a posteriori pour s’assurer de la sincérité de ses déclarations.
Cette méthode exige du contribuable la tenue d’une comptabilité régulière
et des documents prévus aux articles 8 et 9 du code de commerce (le livre-
journal, le bilan et le compte de ses résultats)1.
Par ailleurs, il doit souscrire avant le 30 avril de chaque année auprès de
l’inspecteur des impôts directs une déclaration du montant du bénéfice
imposable se rapportant à l’exercice précédent, ainsi que le montant du chiffre
d’affaires réalisé, le numéro d’inscription au registre de commerce, le nom et
l’adresse du comptable ou experts comptables chargés de tenir la comptabilité
ou d’en déterminer ou d’en contrôler les résultas généraux.
Le contribuable soumis au régime du bénéfice réel doit fournir en même
temps que la déclaration une multitude de renseignements consignés sur les
imprimés fournis par l’administration fiscale :
- les extraits de comptes des opérations et notamment un résumé du
compte de résultats ;
- une copie du bilan,
- le relevé par nature des frais généraux,
- le relevé des amortissements et provisions constitués par
prélèvement sur les bénéfices avec l’indication précise de l’objet de
ces amortissements et provisions,
- un état des résultats permettant de déterminer le bénéfice imposable ;
- le cas échéant, l’engagement de réinvestir ;
- un relevé des versements en matière de taxe sur l’activité
professionnelle.
1
Art. 20 et 152 du code des impôts directs et taxes assimilées.
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simplifié introduit par la loi de finances de 20081. Ces contribuables sont tenus de souscrire
avant le 30 avril de chaque année, une déclaration du montant de leur bénéfice imposable de
l’année ou de l’exercice précédent. De même qu’ils doivent fournir en lieux et place des
documents prévus pour les contribuables soumis au réel les documents suivants sous une
forme simplifiée :
- un bilan abrégé,
- un compte simplifié de leur résultat fiscal faisant apparaître le
bénéfice brut ainsi que les frais et charges,
- un tableau des amortissements, le relevé des provisions,
- un tableau de variation des stocks.
Ces tableaux sont fournis par l’administration fiscale.
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1
- Art. 104 du CID..
2
- Art. 281 noniès du CID.
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PRESENTATION DU SYSTEME FISCAL ALGERIEN
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CHAPITRE 1ER
STRUCTURE DU SYSTEME D’IMPOSITION
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C’est un impôt qui est perçu sur les biens immobiliers et mobiliers tels
que les véhicules particuliers d’une cylindrée supérieure à 1.800 cm3, les yachts,
bateaux de plaisance, les avions de tourisme et les chevaux de course. C’est un
impôt progressif dont le taux varie entre 0 et 1,5 % selon les tranches. Le
montant de cette imposition est affecté à raison de 60% au budget de l’Etat, 20%
aux budgets communaux et 20% au Fonds national du logement.
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la viande et assise sur le poids de la viande nette des animaux abattus. Son tarif
est de 10 DA par kg de viande.
5 - Taxe pour usage des appareils récepteurs de radiodiffusion et de
télévision.
Sous-section 3 : Le code des taxes sur le chiffre d’affaires (CTCA)
Le nouveau code des taxes sur le chiffre d’affaires a été introduit par
l’article 65 de la loi de fiances pour 1991. Il comprend la taxe sur la valeur
ajoutée et la taxe intérieure de consommation et la taxe sur les produits
pétroliers.
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Les impositions qui prennent la forme d’un timbre fiscal sont prévues par
l’ordonnance n° 76-103 du 9 décembre 1976. Les actes soumis au timbre sont
notamment :
- les effets négociables et non négociables,
- les quittances,
- les affiches,
- les contrats de transport,
- les passeports,
- le permis de chasse,
- les permis de construire,
- les cartes d’identité et de séjour,
- les actes consulaires,
- la conduite des véhicules automobiles et engins roulants,
- la taxe annuelle pour la possession de bateaux de plaisance et droit
de timbre gradué sur les attestations d’assurances automobiles,
- le registre de commerce,
- la vignette sur les véhicules automobiles.
1
- Ord. n° 01-02 du 20 août 2001 instituant un nouveau tarif douanier, JORA n° 47, 2001.
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1
- Art. de la loi de finances pour 2003
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1
- Voir décret d’application n° 98-149 du 13 mai 1998, JORA n° 31, 1998.
40
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1
- DE n° 18-185 du 10 juillet 2018 fixant le montant du timbre d’avocat et les modalités de son acquittement,
Jora n° 42, 2018.
41
Introduction au droit fiscal Pr. B. Yelles Chaouche 2018-2019
CHAPITRE II
ORGANISATION DE L’ADMINISTRATION FISCALE
Les affaires fiscales relèvent du ministère des Finances qui est composé
de huit directions générales dont la direction générale des impôts1. Cette
direction générale comporte une inspection générale et neuf directions dont deux
ont été introduites dans le cadre de la réforme de 2007 : la direction des relations
publiques et de la communication et la direction de l’information et de la
documentation2.
La direction des relations publiques et de la communication a été créée
pour mettre en œuvre une nouvelle approche des relations administration fiscale
– usagers. Elle a pour mission de mettre en place une nouvelle stratégie de
communication, de développer une politique de communication en direction des
1
- Décret exécutif n° 95-55 du 15 février 1995 modifié et complété portant organisation de l’administration
centrale des finances ; DE n° 06-476 du 14 décembre 2006. Il se compose de huit directions générales : la
DG des études et des prévisions ; la DG du trésor ; la DG des finances ; la DG des Douanes ; la DG des
domaines de l’Etat ; la DG des relations financières avec l’étranger ; la DG de la comptabilité ; et la DG des
impôts.
2
- Ces directions générales sont : l’inspection générale des services fiscaux ; la direction de la législation et de la
réglementation fiscale ; la direction des opérations fiscales et du recouvrement ; la direction du contentieux ;
la direction de l’informatique et de l’organisation ; la direction de l’administration et des moyens ; la
direction des recherches et vérification. (JORA n° 75 du 2 décembre 2007).
42
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1
- Décret exécutif 02-303 du 28 septembre 2002 modifiant et complétant le décret n° 91-60 du 23 février 1991
déterminant l’organisation et les attributions de l’administration fiscale, JORA n° 64, 2002).
2
- Décret exécutif n° 06-327 du 18 septembre 2006 fixant l’organisation et les attributions des services
extérieurs de l’administration fiscale, JORA n° 59, 2006 ; Arrêté interministériel du 21 février 2009 fixant
l’organisation et les attributions des services extérieurs de l’administration fiscale.
3
- Art. 160 du code des procédures fiscales.
43
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compétence quelle qu’en soit la forme juridique et quel que soit le lieu de leur
principal établissement, de leur direction effective ou de leur siège social1.
Sous-section 2 : Les structures régionales
En plus de la direction régionale des impôts et la direction des impôts de
wilaya qui sont maintenues, deux nouvelles structures sont créées au niveau
local : le centre des impôts et le centre de proximité des impôts.
§1 - Le centre des impôts (CDI). Relèvent de ce centre, les contribuables
exerçant des activités à caractère industriel et commercial soumis au régime
simplifié dont le chiffre d’affaires est supérieur à 10.000.000 DA, ainsi que les
contribuables exerçant des professions libérales. La création des CDI répond à la
nécessité d'améliorer la gestion et le contrôle des entreprises de moyenne
importance, des personnes physiques relevant du régime du réel ou du régime
simplifié ainsi que des membres des professions libérales. La particularité du
centre des impôts réside dans le fait qu’il soit l’interlocuteur fiscal unique des
contribuables. Il prend en charge, notamment les travaux d'immatriculation, le
suivi des obligations déclaratives et de paiement, la comptabilisation des
recettes, le contrôle et l'action en recouvrement.
Les services principaux de gestion sont : le service de la fiscalité du
secteur industriel ; le service de la fiscalité du secteur du bâtiment et des travaux
publics ; le service de la fiscalité du secteur commercial, le service de la fiscalité
du secteur des prestations de services, et enfin le service de la fiscalité du
secteur des professions libérales2.
§2 - Le centre de proximité des impôts3. C’est une structure qui gère les
dossiers des contribuables qui ne relèvent pas du périmètre de compétence de la
DGE et du centre des impôts. Ce sont notamment les entreprises individuelles
suivies au régime du réel ou au régime simplifié, exerçant les activités
1
- Art. 3 du décret exécutif n° 06-327 du 18 septembre 2006 précité. La direction des grandes entreprises est
composée de 5 sous directions :
- la sous-direction de gestion chargée de la gestion des dossiers fiscaux des entreprises régies par le droit
commun et les entreprises non résidentes, l’assiette et le suivi du recouvrement des impôts et taxes et le
traitement des dossiers de remboursement de la TVA ;
- la sous-direction du contrôle et des fichiers, elle est chargée notamment de l’exécution et du suivi des
programmes de vérification de comptabilité, la réalisation d’enquêtes et d’investigation ;
- la sous-direction du contentieux : l’examen et l’instruction de toute réclamation et recours relevant de la
compétence de DGE, la formalisation et le suivi des dossiers contentieux portés devant les instances
judiciaires ;
- la sous-direction des moyens : la gestion des carrières du personnel, l’établissement du budget annuel, le
mandatement des dégrèvements…
- la recette des impôts : elle est chargée notamment des règlements effectués par les contribuables spontanés
ou de rôles généraux ou individuels ainsi que le suivi de leur situation en matière de recouvrement et
procéder au recouvrement forcé le cas échéant.
2
- Les centres des impôts sont classés en trois types selon l’importance des dossiers gérés : CDI type 1 doivent
gérer plus de 8000 dossiers ; les CDI type 2 doivent gérer entre 4000 et 8000 dossiers et les CDI type
3 gèrent moins de 4000 dossiers.
3
- DE n° 06-327 du 18 septembre 2006 et arrêté interministériel du 21 février 2009 précités.
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Introduction au droit fiscal Pr. B. Yelles Chaouche 2018-2019
suivantes : les opérations faites en gros ; les opérations de vente faites par les
concessionnaires ; les distributeurs des stations-services ; les contribuables
effectuant des opérations d’exportation ; les lotisseurs, marchands de biens
assimilés ainsi que les organisateurs de spectacles, jeux et divertissements de
toute nature ; les fabricants et marchands d’ouvrages en métaux précieux.
Relèvent également du CPI les sociétés non éligibles à la DGE et les membres
des professions libérales.
Les impôts et taxes concernés sont : l’IRG sur bénéfices industriels et
commerciaux et bénéfices non commerciaux, la taxe sur l’activité
professionnelle (TAP) et la taxe sur la valeur ajoutée.
La principale caractéristique du centre de proximité des impôts est d’être,
lui aussi, l’interlocuteur fiscal unique des contribuables pour l’accomplissement
de l’ensemble de leurs obligations fiscales. S’agissant de ses missions : il est
compétent en matière d’assiette, de contrôle, de recouvrement et du contentieux
des impositions relevant de sa compétence.
Le centre des impôts ainsi que le centre de proximité des impôts
accomplissent leurs missions sous l’autorité hiérarchique de la direction des
impôts de wilaya1. Il reste à préciser que ces deux structures ne sont pas encore
toutes opérationnelles ; en attendant leur mise en place, ce sont les inspections et
les recettes qui continueront à exercer leurs attributions réciproques.
Cette modernisation du système fiscal et la restructuration de
l’administration fiscale sont conçues pour favoriser le développement
économique et social du pays.
1
- Art. 17 du décret exécutif n° 06-327 précité.
45
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BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages généraux :
- La fiscalité à la portée de tous, A. BOUDERBAL, La maison du livre ;
46
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Textes
- Loi n° 07-11 du 25 novembre 2007 portant système comptable financier, JORA n°
74, 2007 ;
- Décret exécutif n° 08-156 du 26 mai 2006 portant application des dispositions de la
loi n° 07-11 du 25 novembre 2007 portant système comptable financier, JORA n°
, 2008
- Arrêté du 26 juillet 2008 fixant les règles d’évaluation et de comptabilisation, le
contenu et la présentation des états financiers ainsi que la nomenclature et les
règles de fonctionnement des comptes, JORA n° 19, 2008 ;
- Arrêté du 26 juillet 2008 fixant les seuils de chiffres d’affaires, d’effectif et
l’activité applicables aux petites entités pour la tenue de la comptabilité financière
simplifiée, JORA n° 19, 2008.
47
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Impôt progressif
1) Revenu de 20.000 DA : Il se compose de deux tranches
Jusqu’à 10.000 DA 0% = 0 impôt
De 10.001 DA à 20.000 DA = 10.000 DA X 20% = 2.000 DA
Total à payer : 2.000 DA
2) Revenu de 100.000 DA : il se compose de trois tranches
1ère tranche jusqu’à 10.000 DA 0% = 0 impôt
2ème tranche : de 10.001 DA à 30.000 DA = 20.000 DA X 20% = 4.000 DA
3ème tranche : de 30.001 DA à 100.000 DA = 70.000 DA X 30% = 21.000
Total à payer : 25.000 DA
3) Revenu de 200.000 DA : il se compose de quatre tranches
1ère tranche jusqu’à 10.000 DA 0% = 0 impôt
2ème tranche : de 10.001 DA à 30.000 DA = 20.000 DA X 20% = 4.000 DA
3ème tranche : de 30.001 DA à 120.000 DA = 90.000 DA X 30% = 27.000 DA
4ème tranche : de 120.001 DA à 200.000 DA = 80.000DA X 35% = 28.000 DA
Total à payer : 59.000 DA
On peut résumer la différence entre les différents systèmes d’imposition par le tableau
suivant :
Taux
Revenu mensuel proportionnel Taux progressif
20%
20.000 DA 4.000 DA 2.000 DA
100.000 DA 20.000 DA 25.000 DA
200.000 DA 40.000 DA 59.000 DA
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Le journal :
Le journal est un registre comptable sur lequel le commerçant enregistre, par ordre
chronologique, les opérations de son commerce.
L’entreprise doit avoir une trace de tous les flux qui ont pris naissance soit au cours
d’opérations entre elle et les différents agents économiques, soit à l’intérieur d’elle-même1.
Art. 9.- Toute personne physique ou morale, ayant la qualité de commerçant, doit tenir un
livre journal enregistrant jour par jour les opérations de l'entreprise ou récapitulant au
moins mensuellement les résultats de ces opérations à la condition de conserver, dans ce cas,
tous documents permettant de vérifier ces opérations jour par jour2
Article 20 de la loi n° 07-11 portant sur le système comptable financier :
« Le livre journal enregistre les mouvements affectant les actifs, passifs, capitaux
propres, charges et produits de l'entité. En cas d'utilisation de journaux auxiliaires, le livre
journal ne comprend que la centralisation mensuelle des écritures portées sur les journaux
auxiliaires (totaux généraux mensuels de chaque journal auxiliaire) ».
Contenu du journal :
- la date de l’opération ;
- le nom du ou les comptes crédités ;
- le nom du ou des comptes débités ;
- le libellé explicatif (résume sous une forme concise l’opération enregistrée).
Choix des journaux auxiliaires
L’entreprise ouvre les journaux auxiliaires qu’elle juge nécessaires, en fonction des
opérations de la même nature qui se répètent fréquemment.
Les journaux auxiliaires qui se répètent souvent dans les entreprises
- Les journaux de la trésorerie : Tel que le journal banque et le journal caisse, ces
journaux enregistrent toutes les opérations monétaires de l’entreprise comme les
dépenses et les recettes.
- Les journaux de tiers : Ces journaux contiennent toutes les opérations effectuées par
l’entreprise avec les tiers tels que les achats dans le journal des achats, et le journal
des ventes qui contient toutes les opérations de ventes.
1
- Initiation a la comptabilité, Edition OPU, Alger
2
- Le Code du commerce l’article 9,10,..,18 la page 5,6 d’édition BERTI 2009.
49
Introduction au droit fiscal Pr. B. Yelles Chaouche 2018-2019
- Les journaux des stocks : sont réparti en deux, l’un pour les entrées de marchandises
et matières et fournitures (journal auxiliaire des entrées) et l’autre pour les sortie
(journal auxiliaire des sorties)
Pour les opérations les plus rares, il est ouvre un journal des opérations diverses pour ce
dernier il n’est pas question d’article type, le choix des colonnes de ventilation est plus
hasardeux, c’est pour cette raison qu’il est généralement tenu comme un journal classique.
Forme du tracé des journaux Art. 11. - Le livre journal et le livre d'inventaire sont tenus
chronologiquement sans blanc, ni altération d'aucune sorte ni transport en marge. Ils sont
cotés et paraphés par un juge du tribunal dans la forme ordinaire23
x auxiliaire:
Le journal auxiliaire est un journal spécialisé par type d’opérations. Son tracé est par
conséquent adapté aux écritures à enregistrer.
Le journal centralisateur
Le centralisateur regroupe les différentes écritures des journaux auxiliaires, c’est une
récapitulation mensuelle des totaux de chaque compte. L’organisation du système
centralisateur comprend ainsi, l’établissement du journal général ou centralisateur à partir des
totaux des journaux auxiliaires.
Le Grand livre
Le grand livre regroupe l’ensemble des comptes utilisés par l’entreprise pour le suivi de
ses comptes en concordance avec les totaux des écritures des journaux auxiliaires. Lorsqu’une
opération a été inscrite au journal auxiliaire, elle doit ensuite être reportée sur le grand livre1.
Il est utilisé pour classer, récapituler les opérations et pour réparer les états financiers2
Total
Balance
Elle est la résultante de toutes les écritures des écritures des exercices éléments de base
du bilan. Il est donc de la plus haute importance qu'elle soit rigoureusement juste. Dans cette
balance, on doit trouver tous les comptes d'actif et de passif du bilan d’ouverture, les comptes
des mouvements de la période ainsi que les comptes de gestion (charges et produits) tenus dans
les livres de l'entreprise. Elle rassemble les sommes de tous les mois précédents et est dits
cumulée.
1
www.becompta.be
2
Comptabilité et analyse des états financiers, 2e Edition de boeck 2008 /Karine Cerrada/ Yves de rongé /Michel
de Wolf/ Michel Gatz
50
Introduction au droit fiscal Pr. B. Yelles Chaouche 2018-2019
Pour établir la balance, nous devons tout d’abord totaliser les débits, les crédits des
comptes des grands livres, ensuite calculer leurs soldes, sans oublier de reporter les à nouveau
des comptes sur les grands livres1.
Le modèle de la balance
Le livre d’inventaire
Article 20 de la loi n° 07-11 portant sur le système comptable financier :
➢ Les actifs et les passifs des entités soumises la présente loi doivent faire l'objet, au
moins une fois par an, d'inventaires en quantité et en valeur sur la base d'examens
physiques et de recensements de documents justificatifs.
➢ Le livre d'inventaire reprend le bilan et le compte de résultats de l'entité.
➢ Le livre journal et le livre d'inventaire sont cotés et paraphés par le président du
tribunal du siège de l'entité.
➢ La comptabilité est tenue manuellement ou au moyen de systèmes informatiques.
Art. 10.- Elle doit également faire tous les ans un inventaire des éléments actifs et passifs
de son entreprise et finir tous ses comptes en vue d'établir son bilan et le compte de ses
résultats ce bilan et le compte de résultats sont copiés sur le livre d'inventaire.9
Bilan
C’est la « photographie » de l’entreprise sous forme de tableau ou la partie gauche
contient les soldes débiteurs des comptes patrimoniaux l’actif et du passif 1, 2, 3, 4, 5 de
l’année actuelle et précédente et donne un solde final.
Ainsi que les soldes créditeurs des comptes d’amortissements et de provisions pour
dépréciation, la partie droite les soldes créditeurs des autres comptes patrimoniaux2.
Bilan est un document de synthèse et un état récapitulatif des actifs, et passifs (externe
= dettes) et des capitaux propres de l’entité à la date de clôture sans numéro de comptes3.
2
Cours de comptabilité financière selon les normes IAS/IFRS et le SCF 2007
3
Arrêté du 26 juillet 2008 fixant les règles ….. , Journal officiel n° 19 du 25 mars 2009.
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Introduction au droit fiscal Pr. B. Yelles Chaouche 2018-2019
1
- Arrêté du 26 juillet 2008 fixant les règles ….. , Journal officiel n° 19 du 25 mars 2009.
52
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1
- travail fait dans le bureau de stage comptabilité 2010/2011
«
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Comptabilité simplifiée
(Arrêté du 26 juillet 2008, JORA n° 19, 2009)
1
La loi n° 07 du 25/11/2007 portant système comptable financier Art 2
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I - L’administration centrale
1) Ministère de Finances
Décret exécutif n° 95-55 du 15 février 1995 modifié et complété portant organisation
de l’administration centrale des finances
DE n° 06-476 du 14 décembre 2006
Il se compose de sept directions générales :
- La DG des études et des prévisions ;
- La DG du trésor ;
- La DG des finances ;
- La DG des Douanes ;
- La DG des domaines de l’Etat ;
- La DG des relations financières avec l’étranger ;
- La DG de la comptabilité ;
- et la DG des impôts.
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