Explorer les Livres électroniques
Catégories
Explorer les Livres audio
Catégories
Explorer les Magazines
Catégories
Explorer les Documents
Catégories
La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les
limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la
licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie,
sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de
l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage
dans une base de données est également interdit.
SUMMARY
This paper presents three scheduling situations from a technical point of view. First, static
© Presses Universitaires de France | Téléchargé le 03/05/2021 sur www.cairn.info (IP: 105.71.21.82)
I. INTRODUCTION
II . 1. ORDONNANCEMENT STATIQUE
II . 2. ORDONNANCEMENT DYNAMIQUE
II . 3. ORDONNANCEMENT RÉACTIF
d’évolution dont il sera ici question, qui s’appuie sur une approche plus
macroscopique de la planification et de l’ordonnancement en gestion de
production. On assiste en effet à une remise en question progressive, pru-
dente mais aussi déterminée, des approches purement descendantes
(Dauzère-Pérès & Lasserre, 2002 ; Nakamura, 2001). La planification
purement descendante, des espaces problèmes les plus abstraits vers les
espaces problèmes les plus concrets, sans retour en arrière, avait déjà
montré ses limites dans bien d’autres domaines (en particulier en intelli-
gence artificielle et en psychologie cognitive : Hoc, 1987).
On assiste à une convergence de réflexions et de propositions de solu-
tion, en ce qui concerne la gestion de production, entre psychologie
ergonomique (ex. : Tremblay, 1998 ; Valax & Cellier, 1992) et formali-
sation (ex. : Erschler & Thuriot, 1992 ; Hatchuel & Sardas, 1992). Si les
approches descendantes peuvent assurer la cohérence des décisions entre
les centres de décision, elles ne sont pas en mesure d’assurer une robus-
tesse suffisante car elles ne peuvent pas traiter toutes les interactions, de
sorte que les décisions doivent être remises en question au niveau de cen-
tres subordonnés. C’est alors que les différents niveaux de décision doi-
vent créer des marges d’autonomie, souvent en contradiction avec les
règles organisationnelles, pour modifier les plans et les ordonnancements
afin de s’adapter aux circonstances. Cette problématique prend de plus
en plus d’importance dans les travaux récents (MacCarthy & Wilson,
2001 ; van Wezel, 2001 ; Wiers, 1997), en considérant l’ordon-
© Presses Universitaires de France | Téléchargé le 03/05/2021 sur www.cairn.info (IP: 105.71.21.82)
Ces travaux sont convergents avec des travaux formels visant à gérer
le plus convenablement possible le compromis entre cohérence et robus-
tesse des choix. C’est notamment le principe de l’ASC (Analyse sous con-
trainte) présenté par Erschler et Thuriot (1992). Dans le cadre d’une
hiérarchie de centres de décision qui ne peut être remise en question
pour maintenir une cohérence, il s’agit, à chaque niveau, de caractériser
les ordonnancements admissibles (incomplets) pour proposer au déci-
deur un choix d’issues cohérentes avec les contraintes. La robustesse
d’une décision correspond à la marge d’autonomie laissée par les con-
traintes créées par cette décision pour les centres situés en aval. Cette
approche vise, à la fois, à expliciter l’autonomie locale et à assister la
coordination de décisions distribuées qui soient cohérentes avec l’amont
et robustes vis-à-vis de l’aval.
Bien qu’ils intègrent encore peu d’évaluations fondées sur des métho-
des satisfaisantes, les travaux récents sur les interfaces de soutien à
l’opérateur s’appuient sur des analyses d’observations en situation réelle
ou en situation simulée faisant appel à des scénarios réalistes. Comme
bien des démarches ergonomiques, la dérivation des « besoins » d’assis-
tance s’appuie sur des stratégies humaines considérées comme des don-
nées non modifiables. L’opérateur est considéré comme un expert qui
adopte la meilleure stratégie possible. On cherche alors à assister cette
stratégie, sans trop argumenter sur la nécessité de l’assister, et on ne se
pose pas la question de l’opportunité de soutenir d’autres stratégies qui
pourraient être plus efficientes.
198 J.-M. Hoc, N. Mebarki et J. Cegarra
VI . 2. COOPÉRATION HOMME-MACHINE
© Presses Universitaires de France | Téléchargé le 03/05/2021 sur www.cairn.info (IP: 105.71.21.82)
Terssac, Erschler, & Lompré, 1996 ; Sauer, sous presse). Ces ajustements
sont réalisés par les chefs d’atelier, ceux-ci s’avérant indispensables à la
coordination dans l’incertain par leurs communications avec d’autres opé-
rateurs (Hatchuel & Sardas, 1992).
Jusqu’à présent, peu d’études ont été menées sur la négociation entre
opérateurs dans le cadre du réordonnancement. Pourtant, comme le note
Mérin (2000), alors qu’un ordonnancement est sous la responsabilité
d’une seule personne, la plupart des décisions sont prises collectivement.
Il convient alors de s’intéresser aux outils qui permettent la coopération
entre chefs d’ateliers favorisant aussi les échanges avec les services
annexes (comme, par exemple, le service planification) (Camalot
& Esquirol, 1998 ; Erschler, 1996).
Vernon (2001) proposait d’adopter le cadre du CSCW1 ce qui permet-
trait d’enrichir les travaux en ordonnancement par une analyse des
besoins en matière de coopération. On sait, par exemple, que le remplace-
ment de diagrammes de Gantt « papier » (affichés sur un mur) par
une version électronique réduit les échanges coopératifs (Whittaker
& Schwarz, 1999). Ils perdent en effet leur rôle de soutien au référentiel
opératif commun.
C’est en fait à la condition d’une double prise en compte des besoins
cognitifs et sociaux que les échecs constatés d’assistance aux opérateurs
(notamment par Kerr, 1992) pourront être corrigés.
© Presses Universitaires de France | Téléchargé le 03/05/2021 sur www.cairn.info (IP: 105.71.21.82)
l’on excepte sa reprise dans une démarche de génie industriel par Higgins
(2001). D’autres approches théoriques pourraient être exploitées, notam-
ment les modèles de gestion de contraintes (Darses, 1991) ou les modèles
de workflow, développés dans le cadre de l’étude des activités collectives
(Myers & Berry, 1999). En tout cas, la littérature montre que les modèles
formels utilisés dans l’ordonnancement statique ne sont pas de bons can-
didats pour modéliser l’opérateur humain.
Les recherches sur les facteurs humains dans l’ordonnancement ont
éclairci certaines des questions posées au début de cet article, telles que la
nature des stratégies de réduction de la complexité, la place de l’opérateur
humain dans le processus d’ordonnancement, la coopération homme-
machine, etc. Toutefois, certaines autres questions restent encore sans
réponse, par exemple, la nature des stratégies de réduction d’incertitude,
la nature de l’expertise humaine ou les activités de diagnostic dans le
réordonnancement. Par ailleurs, la dimension collective du processus
d’ordonnancement reste encore sous-estimée.
De l’état actuel de la recherche sur les facteurs humains dans
l’ordonnancement se dégagent quatre grandes catégories de problèmes à
approfondir. Certes, ces catégories ont déjà été en partie abordées, mais
elles gagneraient sans doute à être mieux ancrées théoriquement et à don-
ner lieu, au-delà des études de cas, à des approches plus génériques. Dans
ce domaine de recherche en ergonomie cognitive comme dans bien
d’autres, une ouverture à d’autres modèles que ceux qui sont générale-
© Presses Universitaires de France | Téléchargé le 03/05/2021 sur www.cairn.info (IP: 105.71.21.82)
Les études de cas réalisées ont eu le mérite de livrer une part des stra-
tégies et des connaissances expertes qui ne pouvaient transparaître des
approches formelles menées loin des opérateurs concernés. Un gros tra-
vail reste à faire pour mettre ces études en perspective, y déceler des inva-
riants cognitifs, autant que des différences selon les types de situations. Là
comme ailleurs, une typologie cognitive des problèmes reste à faire pour
se donner les moyens de généraliser. Qu’y a-t-il de différent (et de com-
mun) entre les stratégies d’un débutant et celles d’un expert ? Entre celles
d’un technicien d’ordonnancement et celles d’un chef d’atelier ? Entre
celles développées pour ordonnancer un atelier, un aéroport, une entre-
prise de logistique, etc. ?
Les descriptions de stratégies restent encore de nature très symbo-
lique, en s’appuyant sur le formalisme classique des règles de production.
Or, il semble bien que certains aspects cruciaux de ces stratégies relèvent
de processus subsymboliques, comme dans bien d’autres domaines de la
prise de décision en situation complexe (Klein, Orasanu, Calderwood,
& Zsambok, 1993 ; Zsambok & Klein, 1997). La nature de l’expertise
n’est pas parfaitement circonscrite. Or, il n’est pas impossible qu’à un
niveau d’expérience avancée, un raisonnement à base de cas soit déve-
L’assistance à l’ordonnancement humain 203
Les études de cas mises à part, la plupart des recherches se sont déve-
loppées sur l’ordonnancement statique. Or, l’ordonnancement en situa-
tion dynamique et le réordonnancement en temps réel sont des activités
très courantes qu’il faudrait mieux couvrir. Ils concernent les responsables
de production et ils nécessitent d’autant plus un soutien que l’ordon-
nancement n’est pas l’activité principale de ces opérateurs. Là encore, les
activités de diagnostic sont majeures. C’est dans ces situations où le pro-
cessus d’ordonnancement ou de réordonnancement doit se dérouler sous
© Presses Universitaires de France | Téléchargé le 03/05/2021 sur www.cairn.info (IP: 105.71.21.82)
Remerciements
Nous remercions S. Dauzère-Pérès et les experts anonymes de la revue
pour leurs précieuses suggestions d’amélioration.
BIBLIOGRAPHIE
Rasmussen, J., & Vicente, K. (1987). Cognitive control of human activities and
errors : Implications for ecological interface design. Roskilde, DK : RISØ National
Laboratory, Research Report.
Roux, W., Dauzère-Pérès, S., & Lasserre, J.-B. (1999). Planning and schedu-
ling in a multi-site environment. Production Planning & Control, 10, 19.28.
Sanderson, P. M. (1989). The human planning and scheduling role in advanced
manufacturing systems : An emerging human factors domain. Human Factors,
31, 635-666.
Sanderson, P. M. (1991). Towards the model human scheduler. International
Journal of Human Factors in Manufacturing, 1, 195-219.
Sauer, J. (sous presse). Modeling and solving multi-site scheduling problems. In
R. Jorna (Ed.), Planning and intelligence. New York : Wiley.
Sharit, J., & Elhence, S. (1990). Allocation of tool-replacement decision-making
responsibility in flexible manufacturing systems. International Journal of Indus-
trial Ergonomics, 5, 29-46.
Smith, H. T. (1972). Human decision making in a sequential task. Paper presented
at the International NATO Advanced Study Institute on Information Science. Seven
Springs, PA, August.
Smith, H. T., & Crabtree, R. G. (1975). Interactive planning : A study of compu-
ter aiding in the execution of a simulated scheduling task. International Journal
of Man-Machine Studies, 7, 213-231.
Smith, P. J., McCoy, E., & Layton, C. (1997). Brittleness in the design of coope-
rative problem-solving systems : The effects on user performance. IEEE Tran-
sactions on Systems, Man, and Cybernetics – Part A : Systems and Humans, 27,
360-371.
Stefik, M. (1981). Planning with constraints. (MOLGEN : Part 1). Artificial Intelli-
© Presses Universitaires de France | Téléchargé le 03/05/2021 sur www.cairn.info (IP: 105.71.21.82)