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INTRODUCTION :

Qu'est-ce que le droit ?

Vous avez tous une certaine idée, plus ou moins vague, de ce qu’est le droit.

Pour vous, sans doute, le droit est ce qui ordonne, ce qui interdit. L’idée que
vous avez du droit est essentiellement liée à la contrainte, à la sanction.

Mais le droit, c’est aussi beaucoup plus que cela. Le droit est partout. Le droit
régit la vie des hommes. Les règles de droit sont destinées à régir les rapports
humains. Aussi, le droit surgit dans tous les rapports humains. Il n’est pas
étranger aux rapports d’affection : le droit régit les rapports entre époux, y
compris pour des questions aussi intimes que la fidélité ou l’assistance pendant
la maladie, mais aussi les rapports entre les parents et les enfants,
déterminant les règles de filiation, les rapports d’autorité, les devoirs
réciproques…

(Le droit, lui, suppose, la présence de l'autre : il n'a pas son siège dans le for
intérieur, mais dans les rapports sociaux qu'il organise. Les juristes le disent en
latin : ubisocietas, ibi jus (là où il y a société, il y a droit).)

 Le droit régit naturellement les rapports économiques,

Par ex. les dispositions juridiques relatives à la concurrence, à la


consommation, à la publicité, à la bourse, aux investissements…

 Les rapports des individus avec l’Etat, les rapports des Etats entre eux.
Partout, il y a du droit…. Parce que le droit est consubstantiel à
l’existence d’une société. Dès qu’il y a une société, il y a du droit.

En effet, à partir du moment où plusieurs personnes vivent ensembles,


naît aussitôt un besoin d'ordonner leurs conduites. Ces règles de
conduites, éparses et diverses, composent un ensemble : le Droit.
Le droit est un phénomène vivant. Les règles naissent, vivent, meurent,
évoluent dans leur contenu, parce que la société et les hommes qui la
composent, évolue.
Parce que les rapports humains sont complexes, le droit est complexe.
Mais ce droit désigne plusieurs phénomènes. Le mot droit a plusieurs
sens qu’il ne faut pas confondre. Ces sens ne doivent pas être confondus
mais mis en relation.

 LES DISCIPLINES JURIDIQUES:


Elles se subdivisent en deux grandes catégories:
- Le droit privé
- et le droit public
Chacune de ces deux branches comprend un droit interne et un droit
international.
*D’un côté:
. Le droit privé interne
. Le droit international privé
* De l’autre côté
. Le droit public interne
. Le droit international public.

Nous laisserons de côté cette dernière classification, car l’exposé sera


axé sur la distinction du droit privé et du droit public qui couvre
l’ensemble des disciplines juridiques et qui demeure fondamentale,
malgré sa remise en cause par une partie de la doctrine.

 LE DROIT PRIVE :

« Le droit privé est celui qui régit les rapports entre particuliers
ou avec les collectivités privées, telles que les associations, les
sociétés et qui assure prioritairement la sauvegarde des
intérêts individuels. »
 Le droit privé comprend principalement le droit civil et le droit
commercial.

1- Le droit civil ‫اﻟﻘﺎﻧوﻧﺎﻟﻣدﻧﻲ‬: Ce droit occupe une place privilégiée : il a une


valeur générale et donne les principes généraux. Le droit civil
constitue le droit commun‫اﻟﺷرﯾﻌﺔاﻟﻌﺎﻣﺔ‬. Cela signifie qu'il s'applique, en
principe, à tous les rapports de droit privé, sauf si un droit spécial a
été édicté pour une matière déterminée. Cette fonction particulière
s'explique par le fait que le droit civil est la branche la plus ancienne
du droit.

En France, le droit civil régit d'abord la famille (aspects


extrapatrimoniaux : mariage-divorce-filiation et aspects patrimoniaux :
régimes matrimoniaux-successions, libéralités), ensuite la propriété et
enfin le droit des obligations (contrat-responsabilité civile).
Le droit civil forme le tronc commun et des rameaux en ont été
détachés. (Tronc commun pour toutes les autres branches du droit).

2-Le droit commercial‫ اﻟﻘﺎﻧوﻧﺎﻟﺗﺟﺎري‬: Il contient les règles dont l'application


est réservée soit aux particuliers qui effectuent des actes de commerce,
soit aux commerçants.
Il régit donc aussi bien les sociétés constituées pour la réalisation
d’opérations commerciales, que le fonds de commerce du simple
commerçant ou encore des actes de commerce, ensemble des actes
accomplis par un commerçant dans l’exercice et pour les besoins de son
commerce.

 LE DROIT PUBLIC :

Le droit public « est celui qui régit les rapports de droit dans
lesquels interviennent l'Etat (ou une autre collectivité
publique) et ses agents. Le droit public régit l'organisation de
l'Etat et des collectivités publiques ainsi que leurs rapports
avec les particuliers ».
Ainsi, il contient les règles d'organisation de l'Etat et celles qui
régissent les rapports entre les particuliers et l'Administration.

Le droit public se subdivise aussi en plusieurs branches. Il comprend


principalement le droit constitutionnel‫ اﻟﻘﺎﻧوﻧﺎﻟدﺳﺗوري‬qui fixe les règles de
base d'organisation de l'Etat, le droit administratif‫ اﻟﻘﺎﻧوﻧﺎﻻداري‬qui
réglemente la structure de l'Administration et ses rapports avec les
particuliers, les finances publiques‫اﻟﻣﺎﻟﯾﺔاﻟﻌﺎﻣﺔ‬et le droit
fiscal‫اﻟﻘﺎﻧوﻧﺎﻟﺿرﯾﺑﻲ‬qui réunissent les règles gouvernant les dépenses et les
recettes des collectivités publiques, les libertés publiques‫اﻟﺣرﯾﺎﺗﺎﻟﻌﺎﻣﺔ‬qui
définissent les divers droits de l'individu dans la société et les modalités
de leur protection.

Droit public et Droit privé: critères de la


distinction

S’il est aisé de définir d’une façon précise les deux disciplines, il est
beaucoup, plus difficile de dégager le ou les critères qui permettent de
distinguer le droit public du droit privé.

a) Définitions:

Il ne fait pas de doute que le Droit public a pour objet l’organisation de


l’Etat et des collectivités publiques, comme les régions, les provinces, les
préfectures et les communes. Le droit public s’occupe également des
rapports de droit qui peuvent se nouer entre:
- d’une part, l’Etat et les collectivités publiques;
- et d’autre part, les simples particuliers.

Ainsi, la délimitation des attributions du Parlement et du Gouvernement


est une question de droit public et plus précisément de droit
constitutionnel, parce qu’il s’agit de fixer les compétences des deux
organes de l’Etat: le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif.
De même, la règlementation d’un service public, comme l’enseignement,
l’énergie ou le transport relève d’une autre branche du droit public: le
droit administratif. Il en va ainsi parce que ces activités de la vie
économique et sociale sont prises en main par l’Etat lui-même.
Par conséquent, le droit public s’attache à tous les rapports de droit qui
mettent en cause l’Etat ou l’un de ses démembrements.

En revanche, le droit privé ne s’intéresse qu’aux rapports des personnes


privées entre elles.
C’est le cas des questions relatives à ce que l’on appelle le statut
personnel, familial et successoral, comme la règlementation du mariage,
la liquidation des successions, la tutelle qui s’exerce sur la personne et
les biens d’un enfant mineur: ‫اﻟﻘﺎﺻر‬
Il en va de même des questions qui relèvent du droit des contrats et
des obligations: la vente, l’hypothèque, le contrat de bail ou contrat de
location portant sur un immeuble à usage d’habitation.
Dans tous ces exemples, il existe des rapports de droit qui mettent en
cause les particuliers entre eux. C’est le droit privé.

Il est donc possible de définir d’une façon assez précise le droit public et
le droit privé. Mais quels sont les critères qui permettent de distinguer
ces deux branches de droit?

b) Les critères de la distinction:

- Critère relatif à la finalité de la règle de droit


- Critère relatif aux caractères des règles de droit
- Critère relatif aux sanctions des règles de droit

1- Critère relatif à la finalité de la règle de droit :

Suivant ce premier critère,


- Le droit public se trouve au service de la société: son but consiste à
donner satisfaction à l’intérêt général;
- Le droit privé est au service de l’individu: il se propose de protéger
les intérêts particuliers, les intérêts privés.

 Ce critère est relatif car dans certains cas le droit public prend en
considération également les intérêts particuliers. Dans d’autres
cas, le droit privé se préoccupe de l’intérêt général. (on peut
évoquer à cet égard, les règles du droit de la famille qui prend en
charge à la fois les intérêts des particuliers et l’intérêt général.
(c’est le cas de l’obligation alimentaire ou « Nafaqa » posée par
l’art. 187 du nouveau Code de la Famille du 3 février 2004)
2 - Critère relatif aux caractères des règles de droit :

Pour mieux opposer les deux grandes branches du droit, d’autres


auteurs ont soutenu qu’elles ont des caractères différents:
- Le droit public serait un droit impératif ou contraignant: un droit qui
permet de soumettre l’individu à la volonté de l’Etat.
- Le droit privé serait un droit libéral, un droit faisant régner la
volonté de l’individu. Un particulier ne peut être tenu d’exécuter
une obligation que dans la mesure où il l’avait librement accepté
notamment en signant un contrat.

Comme le précèdent, ce critère est bien loin de faire l’unanimité.


Le droit public n’est pas toujours un droit impératif. C’est aussi un droit
libéral, un droit qui garantit aux citoyens la liberté de circuler, la liberté
d’opinion, la liberté d’expression ou la liberté d’association.
À l’opposé, si le droit privé est, en règle générale, un droit libéral, un
droit faisant prévaloir la volonté de l’individu, il comporte également un
certain nombre de dispositions impératives. Des règles contraignantes
qui, à l’exemple des règles de droit public, s’imposent aux particuliers.
C’est ainsi que l’art. 5 de l’ancienne Moudaouana dispose que la
constitution d’une Dot au profit de l’épouse est nécessaire. Ce même
article prohibe le contrat qui dispenserait le fiancé de cette obligation.
3- Critère relatif aux sanctions des règles de droit :

On retiendra, à cet égard, trois séries de différences d’ordre technique


entre le droit public et le droit privé.
- En premier lieu, nous relevons que le droit privé est dominé par un
principe séculaire d’après lequel « Nul ne peut se faire justice à soi-
même ». Par ex. si un particulier prétend avoir un droit contre un
autre, le paiement d’une somme d’argent à la suite d’un prêt, il n’a
pas la possibilité de passer directement à l’exécution. Il ne peut pas
obliger le débiteur à s’acquitter de sa dette. Il doit au préalable saisir
le tribunal compétent pour faire reconnaitre l’existence du droit
invoqué par un jugement.
Dans le cadre du droit public, si l’administration prétend avoir un
droit contre un particulier, par exemple le paiement des impôts
directs, elle bénéficie d’un privilège exorbitant: le privilège
d’exécution d’office.

- Une autre différence entre les deux grandes branches du droit réside
dans l’exécution des décisions de justice.
S’il s’agit d’un litige de droit privé, l’exécution des jugements peut
être assurée par des mesures de contrainte qu’on appelle les voies
d’exécution ‫ طرﻗﺎﻟﺗﻧﻔﯾذ‬. Si un débiteur ‫ اﻟﻣدﯾن‬refuse de payer son
créancier ‫ اﻟداﺋن‬, celui-ci doit avant toute chose s’adresser à la justice
pour faire reconnaitre l’existence de son droit. (C’est l’application de
l’adage « nul ne peut se faire justice à soi- même). Si le tribunal saisi
lui donne raison, il pourra à la suite de ce jugement, faire procéder à
la saisie des biens: ‫ ﺣﺟزاﻻﻣوال‬de son débiteur. Il s’agit d’une vente
forcée, le propriétaire n’ayant pas la possibilité de s’y opposer.

 On peut donc déduire que l’exécution des décisions de justice est


assurée, en matière de droit privé, par des mesures de contrainte
très efficaces.
 Dans le droit public, ces voies d’exécution sont exclues chaque fois
que l’administration est mise en cause. Il est inconcevable de
permettre à un individu, par exemple à un fournisseur d’une cité
universitaire qui n’est pas payé, de saisir un bien de l’Etat.

- Il existe entre les deux disciplines une troisième et dernière


différence, qui concernait davantage l’organisation judicaire française
que les juridictions marocaines.
Depuis la révolution de 1789 et plus précisément une loi de 1790 qui
avait consacré le principe de séparation des autorités administrative
et judiciaire. Le législateur français a institué deux ordres de
juridictions: les juridictions judicaires et les juridictions
administratives.

Les litiges de droit privé sont soumis aux juridictions judiciaires, qui se
situent à trois niveaux:
 À la base, il y a les tribunaux d’instance et les tribunaux de
grande instance, qui se différencient selon l’importance des
contestations (petits procès et grandes affaires), constituent
le premier degré de juridictions.

 À un échelon intermédiaire, les Cours d’appel jouent le rôle


de second degré de juridiction.

 Au sommet, la Cour de Cassation qui a pour mission


d’assurer l’unité d’interprétation de la règle de droit.

S’agissant des litiges de droit public ou de droit administratif, on


constate que le système français les fait relever de la compétence
d’une autre catégorie de juridictions: les juridictions administratives.

 Sur ce point de la compétence des tribunaux, la législation


marocaine ne faisait, jusqu’à la loi n°41-90, aucune distinction
entre le droit public et le droit privé. Tous les litiges, qu’ils soient
d’ordre privé ou administratif, étaient jugés par les mêmes
tribunaux: les tribunaux judiciaires, et plus précisément les
tribunaux de première instance, les cours d’appel et la cour
suprême.
 Pour mieux garantir les droits et les libertés individuels, et réaliser
un contrôle plus efficace de la légalité administrative, il a été jugé
souhaitable d’instituer, dans notre pays, des tribunaux
administratifs, distincts des juridictions judiciaires. (loi 41-90/
création de tribunaux administratifs).

Droit public et Droit privé: Les applications


pratiques de la distinction

Dans nos Facultés de Droit, certaines matières sont enseignées comme


étant des matières classiques de droit privé, alors que d’autres matières
sont présentées comme étant des matières aussi classiques de droit
public.

Pourtant, la classification du droit public et du droit privé est mise en


échec par un certain nombre de disciplines que l’on peut ranger
indifféremment dans l’une ou l’autre branche: ce que certains appellent
les matières mixtes.

a) Les matières de droit public :

On retrouve la subdivision annoncée précédemment:


1- Le droit public interne;
2- Le droit international public.

1-Le droit public interne

Le droit constitutionnel et le droit administratif constituent sans doute


les principales matières du droit public interne ou national. Mais, il faut
également évoquer d’autres matières, comme les libertés publiques et
finances publiques qui ont de multiples incidences sur la vie en société et
les citoyens.
-LE DROIT CONSTITUTIONNEL comprend l’ensemble des règles qui
déterminent l’organisation politique de l’Etat. Il s’attache aux trois
organes de l’Etat: le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et l’autorité
judiciaire, promue par la nouvelle constitution de 2011 au rang de
véritable pouvoir, pour fixer leur organisation et leur fonctionnement.
Il faut préciser que le droit constitutionnel s’intéresse également aux
modalités de participation des citoyens à l’exercice du pouvoir.

- LE DROIT ADMINISTRATIF a pour objet principal l’organisation et le


fonctionnement des administrations, des personnes morales
administratives telles que les communes, les provinces, les préfectures,
les régions et les différents établissements publics.

-Le droit public interne comprend également, les libertés publiques qui
déterminent les droits de l’individu dans la société et s’efforcent
d’assurer leur sauvegarde. (Liberté d’opinion, liberté de la presse, liberté
de réunion…)
-Les finances publiques et le droit fiscal relèvent également du droit
public. Ils s’occupent, en effet, de la gestion des finances de l’Etat et des
administrations: recettes, impôts, dépenses, budget.

2- Le droit international public

Ce droit s’attache aux rapports entre Etats et au statut des organisations


internationales ou régionales ( ex. l’ONU, la ligue arabe, l’Union
européenne).
Il s’agit d’un droit qui est encore en cours de formation. Depuis toujours,
les conflits entre Etats étaient réglés beaucoup plus par la guerre que par
le droit. Mais progressivement, l’idée de justice a fait son chemin, pour
marquer les rapports entre nations. De la sorte, des règles de droit ont
fini par se dégager à partir de quatre sources principales:
1- Les traités internationaux;
2- Les coutumes et les usages qui caractérisent la pratique
internationale;
3- Les principes généraux;
4- La jurisprudence qui découle des décisions rendues par les juridictions
internationales, comme la Cour Internationale de justice de Lahaye.

Il ne fait pas de doute que la communauté internationale se met peu à


peu, sous le règne du droit.
Malheureusement, la force demeure parfois le dernier mot, comme en
témoignant certains conflits récents. Et les auteurs mettent toujours
l’accent sur les imperfections du droit international.

 Le droit public diffère du droit privé par :

-Une finalité différente: il vise à satisfaire l'intérêt de la collectivité. Il


est au service de l'intérêt public alors que le droit privé est au service des
individus.

b) Les matières de droit privé:


Le droit civil et le droit commercial constituent les principales matières
de droit privé.

1- Le droit civil:

C’est la matière fondamentale de tout le droit privé. Depuis le droit


romain, toutes les connaissances juridiques se réduisaient
principalement au droit civil et accessoirement au droit commercial.
Même à notre époque, au Maroc comme en France, ce sont
toujours les règles du droit civil – notamment le droit des contrats, les
obligations- qui doivent recevoir application chaque fois qu’un texte
spécifique fait défaut: on dit que le droit civil constitue le droit commun
‫ اﻟﺷرﯾﻌﺔاﻟﻌﺎﻣﺔ‬.
 Domaine d’application du droit civil
Il importe de retenir que le domaine d’application de ce droit civil est
extrêmement étendu. Il régit la plupart des rapports qui se nouent
quotidiennement entre les particuliers, au sein de la société.
Ainsi, c’est le droit civil qui détermine tous les éléments qui permettent
d’individualiser les personnes: le nom, l’état civil, le domicile.
- Le droit civil règlemente également la famille et s’intéresse aux
différents problèmes patrimoniaux et extra -patrimoniaux qui peuvent se
poser dans ce cadre: mariage, filiation, répudiation et divorce,
successions et libéralités.
- Le droit civil s’intéresse aussi au droit subjectifs, qui sont des
prérogatives reconnues aux particuliers et qui peuvent soit porter sur
des choses – ce sont les droits réels: ‫ اﻟﺣﻘوﻗﺎﻟﻌﯾﻧﯾﺔ‬, en particulier le droit de
propriété –, soit s’exercer contre une autre personne: ce sont les droits
personnels ou de créance.
- Nous touchons par là à l’un des domaines les plus vastes du droit civil:
le droit des contrats et la théorie générale des obligations.

2- Le droit commercial:

A l’origine le droit commercial se confondait avec le droit civil.


Pourtant, à partir du XVIIe siècle, il a commencé par s’en détacher pour
acquérir progressivement une grande autonomie.

Pourquoi cette mutation?

Cette mutation s’explique par des considérations liées aux pratiques


commerciales. Le monde des affaires n’a pas les mêmes préoccupations
et les mêmes exigences que les autres activités de l’individu. Du fait
même que les transactions commerciales sont fondées sur la confiance
réciproque et le crédit, elles doivent s’effectuent avec une grande
souplesse et beaucoup de rapidité.
Or, les règles traditionnelles du droit civil, qui se caractérisent par leur
formalisme, les délais qu’elles imposent, ne pouvaient satisfaire les vœux
de la profession commerciale.
Signalons que le droit commercial règlemente de façon générale cette
profession commerciale, qu’elle soit exercée à titre individuel ou sous
forme de société: société anonyme, société à responsabilité limitée, etc
Il régit également les actes et les effets de commerce comme la lettre
de change ‫( اﻟﻛﻣﺑﯾﺎﻟﺔ‬qu’on appelle dans le langage courant: traite) et le
billet à ordre ‫اﻟﺳﻧدﻷﻣر‬, que ces actes soient accomplis par des
commerçants ou des non- commerçants.
Au Maroc, jusqu’à une période, toute récente, l’ensemble de la matière
commerciale était régie par une législation qui remontait à l’époque du
protectorat: le Code de commerce de 1913.
Mais, depuis 1996, le pays a réalisé une refonte totale des textes, avec
l’avènement du nouveau Code de commerce (1996), d’une loi sur les
sociétés anonymes (1996), et d’une loi relative à la société en nom
collectif, à la société en commandite simple, à la société en commandite
par actions, à la société à responsabilité limitée et à la société en
participation (1997), ainsi d’une loi sur les groupements d’intérêt
économique.
 Une dernière remarque mérite d’être mise en relief: la même
évolution qui a affecté le droit civil classique a également
bouleversé le droit commercial. Avec le développement de
l’interventionnisme de l’Etat qui a éprouvé le besoin de contrôler
de plus près certaines activités, un certain nombre de matières
ont fini par se détacher du droit commercial. C’est le cas, depuis
un certain temps déjà, du droit maritime. C’est le cas aussi, à une
époque plus récente, du droit des assurances, matière qui a été
codifiée (Code des assurances) et de la propriété industrielle (qui
a pour objet les brevets d’invention et les marques de fabrique).
Ces nouvelles disciplines, issues du droit commercial, sont
toujours présentées comme étant des matières de droit privé.

C- Les matières mixtes


Il existe certaines matières qui semblent faire partie à la fois du droit privé et
du droit public.
Cela englobe essentiellement:

- Le droit pénal
- De la procédure civile
- Et le droit international privé

1- Le droit pénal
Ces termes doivent être compris ici dans leur sens le plus large, pour désigner
à la fois:

-Le droit pénal général qui comprend les règles générales qui s’appliquent à
toutes les infractions et leurs sanctions ainsi qu’aux conditions de la
responsabilité pénale.

-Le droit pénal spécial qui traite des règles qui régissent chacune de ces
infractions en particulier.

- Et la procédure pénale qui concerne l’organisation, le déroulement et le


jugement du procès pénal.

Ce droit pénal, entendu dans un sens aussi large, sera rangé dans le droit public
ou dans le droit privé, suivant que l’on envisage son objet même ou la
technique suivie.

Si l’on prend en considération l’objet même du droit pénal, il apparaitra sans


doute comme une matière de droit public. Il est destiné, en effet, à déterminer
les agissements qui troublent la société et à organiser la répression de ces
infractions. Or, les peines infligées aux délinquants, ainsi d’ailleurs que les
mesures modernes de rééducation, sont toujours prononcées au nom de l’Etat.
La puissance publique ayant le monopole de l’incrimination et la maitrise e la
sanction, on peut donc en déduire que le droit pénal relève du droit public.

Si l’on s’attache cette fois à la technique utilisée par le droit pénal, on peut
conclure que cette discipline s’apparente davantage au droit privé.

-C’est que de nombreuses règles pénales constituent la garantie et la


sanction des droits reconnus aux particuliers et qu’on appelle les droits
subjectifs: ‫ اﻟﺣﻘوق‬. L’un des buts essentiels de la loi pénale consiste précisément
à protéger les biens et l’intégrité des personnes. Ainsi, en répriment un délit,
comme le délit de vol, le code pénal cherche à défendre un droit privé: le droit
de propriété.

- Cette assimilation du droit pénal au droit privé se retrouve également au


niveau de l’organisation judiciaire: ce sont les mêmes juridictions – les
tribunaux de première instance et les Cours d’appel – qui rendent à la fois la
justice pénale et la justice civile.

2- La procédure civile ou droit judiciaire privé


Cette deuxième matière mixte a un double objet:

- l’organisation des différentes juridictions,

- l’exercice des actions en justice et le déroulement du procès.

*Dans la mesure où la procédure civile s’attache à l’organisation des


juridictions, elle apparait incontestablement comme une matière de droit
public, puisque ces règles de procédure concernent l’organisation d’un service,
celui de la justice.

*Si l’on prend en considération les règles relatives à l’exercice des actions en
justice et au déroulement du procès, il s’en dégage que ces questions sont
indéniablement des questions de droit privé, puisqu’il s’agit de déterminer la
manière dont les particuliers peuvent faire valoir leurs droits devant les
tribunaux.

3- Le droit international privé


Cette matière présente le même caractère mixte que la procédure civile et le
droit pénal.

Par certains aspects, il s’apparente au droit privé et par d’autres aspects, au


droit public.
La partie la plus importante de cette discipline s’intéresse aux rapports privés,
aux rapports entre particuliers, mais qui comportent un élément international,
un élément d’extranéité.

C’est le problème des conflits de lois, conflits qui peuvent opposer la loi
nationale à une ou plusieurs lois étrangères, en raison de la nationalité de l’une
des parties, du lieu de l’accident ou du lieu de situation des biens revendiqués.

Ex. Un mariage entre un marocain et une étrangère est-il régi par la loi
marocaine ou par la loi étrangère de l’épouse?

Le même problème se pose à propos de la succession du marocain qui décède


à l’étranger tout en y laissant des biens. Il s’agit bien là de rapports de droit
privé, de relations qui s’établissent entre particuliers. Ils restent des rapports
de droit privé même dans l’hypothèse où le tribunal saisi est parfois conduit à
leur appliquer une loi étrangère.

Seulement, le DIP se préoccupe également de la condition des étrangers et du


problème de la nationalité.

* La condition des étrangers: il s’agit essentiellement de déterminer les


conditions de leur séjour au Maroc et les droits dont ils peuvent bénéficier.

* Le problème de la nationalité: il s’agit en particulier de se demander quelles


sont les conditions d’acquisition ou d’attribution de la nationalité marocaine.

Or, ces deux séries de questions relèvent sans conteste du droit public. Au
regard des étrangers, les prérogatives de la puissance publique s’exercent
pleinement. Au Maroc, comme partout ailleurs, le séjour des étrangers est
soumis à une réglementation de police.

De son côté, la question de nationalité appartient certainement au droit public,


puisqu’elle se définit comme étant le lien qui unit l’individu à l’Etat.

 Les sources du droit


La règle juridique peut avoir des origines diverses : La loi bien sûr, mais aussi
la coutume, les décisions des juridictions et autres.

Les sources du droit sont variées. Pour plus de facilité, on peut les regrouper
par catégories. Afin de bien cerner la question deux classifications s’imposent:

a) Les sources internes


On peut distinguer les sources traditionnelles et les sources modernes.

1 : Les sources traditionnelles

Deux sources peuvent être soulevées, la première, est le droit musulman qui a
joué et qui joue toujours un rôle prépondérant dans notre vie juridique, la
deuxième est le droit coutumier que les autorités du protectorat français
s'étaient forcées de développer à côté du droit musulman.

* Le Droit musulman

À la différence d’autres religions, l'Islam a conçu un cadre d'organisation des


rapports sociaux, tout en traitant évidemment des aspects purement religieux.

La Constitution marocaine du 29 juillet 2011. Après avoir précisé dans son


préambule, que le Royaume du Maroc est un « État musulman », cette
constitution comme d’ailleurs les précédentes disposent dans son article 3 que
« L'Islam est la religion de l'État, qui garantit à tous le libre exercice des
cultes».

Le droit musulman constitue une source fondamentale de notre droit positif,


surtout en matière de statut personnel, familial et successoral et dans le cadre
des immeubles non immatriculés.

*- Le Droit coutumier (la coutume)

 À la différence des dispositions législatives ou réglementaires, les


règles coutumières ne sont pas élaborées par un corps constitué
de l’État, comme le Parlement ou le gouvernement. Elles
procèdent directement et spontanément des pratiques populaires
: c’est en quelque sorte le peuple lui-même qui crée la coutume.
 La coutume est une règle de droit qui découle d’une pratique
ancienne, d’un usage qui s’était prolongé dans le temps.
 La coutume provient directement et spontanément des pratiques
populaires. Ainsi, la règle coutumière s’établit par l’habitude d’agir
de telle ou telle façon. Ce sont des actes qui se répètent
constamment pour devenir obligatoires et chaque membre dans
une société peut s’y conformer.

 Il faut rappeler que la règle coutumière n’est pas constituée


uniquement par une pratique ou un usage ancien. Il faut de plus
que les particuliers s’estiment tenus d’agir comme on l’avait
toujours fait avant eux.

Donc quels sont les éléments constitutifs de la règle coutumière?

 Eléments constitutifs de la coutume:

La coutume apparaît comme une pratique de la vie juridique qui présente un


caractère habituel et qui, de ce fait, tend à se poser en règle de droit. La
coutume suppose la réunion d'un élément matériel et d'un élément
psychologique.

*L’élément matériel : est une pratique constante, un comportement de la vie


sociale. Cependant, toute règle de conduite sociale (politesse) n’est pas
obligatoirement une coutume. Une pratique ne devient une coutume que si
elle est ancienne, constante, générale, et notoire.

* L’élément psychologique : consiste dans le fait que l’opinion commune croît


qu’un comportement est obligatoire et s’impose à tous. La conviction d’agir en
vertu d’une règle obligatoire distingue la coutume des usages sociaux.

 La coutume s'oppose à la loi par sa formation lente et non délibérée.

- Avantages?
Cette création lente a pour avantage d'adapter parfaitement la règle de droit
aux idées morales, aux besoins économiques et sociaux du groupe. De plus, la
coutume n'est pas figée comme une loi, elle évolue en fonction des besoins et
des mœurs du groupe (ce qui explique sa vivacité en droit des affaires).

2 : Les sources modernes


-La Loi et le Règlement,

-La Jurisprudence

-et la Doctrine

1- La Loi et le règlement

 Les lois : Les dispositions qui émanent du pouvoir législatif.


 Les règlements : les dispositions qui sont prises par le pouvoir exécutif.

- Les organes compétents :


 Pour les lois :

Le principe général est : La loi est normalement l’œuvre du pouvoir


législatif.

Selon l’article 70 de la constitution, «Le Parlement exerce le pouvoir législatif. Il


vote les lois, contrôle l’action du gouvernement et évalue les politiques
publiques ».

Il faut dire que ce principe n’est pas absolu, il subit certains nombres
d’exceptions, qui n’ont cessé de prendre de l’importance.
 Pour les règlements :

Ils émanent exclusivement du pouvoir exécutif, des autorités administratives. Il


s’agit de dispositions variées et d’importance inégale :

- Le Dahir du Souverain : Ce sont les décisions royales;

- Les décrets du Premier ministre : Ces actes réglementaires sont parfois


qualifiés par l’expression, décrets gouvernementaux;

-Les arrêtés ministériels : Il s’agit des textes réglementaires pris par les
membres du gouvernement.

- L’autorité de la loi et du règlement

Il s'agit de savoir, dans quelle mesure de la loi et le règlement s'imposent


aux personnes et aux différentes juridictions. Il faut, à cet égard, distinguer les
deux catégories de normes juridiques :

 En ce qui concerne les lois, il importe de vérifier si elles sont ou non


conformes à la Constitution. C’est le problème du contrôle de la
constitutionnalité des lois.
 Pour ce qui est des règlements, il est nécessaire de vérifier s’ils sont ou
non conformes à la loi. C’est le problème du contrôle de la légalité des
règlements.

- Le contrôle de la constitutionnalité des lois


La Cour constitutionnelle est composée de douze membres nomméspour un
mandat de neuf ans non renouvelable. Six membres sont désignés par le Roi,
dont un membre proposé par le Secrétaire général du Conseil supérieur des
Ouléma, et six membres sont élus, moitié par la Chambre des Représentants,
moitié par la Chambre des Conseillers parmi les candidats présentés par le
Bureau de chaque Chambre, à l’issue d’un vote à bulletin secret et à la majorité
des deux tiers des membres composant chaque Chambre.
Chaque catégorie de membres est renouvelable par tiers tous les trois ans.

Le Président de la Cour Constitutionnelle est nommé par le Roi, parmi les


membres composant la Cour.

 Une loi votée par le Parlement peut être contraire à la Constitution ou à


l’un des principes qui en découlent.
 Le contrôle de la constitutionnalité des lois, compte tenu de ses
incidences, ne peut être exercé que par une juridiction suprême ou une
cour constitutionnelle, habilitée à annuler la loi inconstitutionnelle.
 Une disposition déclarée inconstitutionnelle ne peut être promulguée ni
mise en application.
 Les décisions de la Cour Constitutionnelle ne sont susceptibles d’aucun
recours. Elles s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités
administratives et juridictionnelles.

- La force obligatoire de la loi

La règle de droit présente un caractère obligatoire. Cette force obligatoire


prend naissance avec l’entrée en vigueur de la loi et se prolonge tant qu’elle
n’a pas été abrogée.

 L’entrée en vigueur de la loi

Deux formalités doivent être respectées pour qu’une loi soit applicable :

La première formalité : la promulgation, ne concerne que la Constitution elle-


même et les lois votées par le Parlement. C’est le Souverain qui ordonne au
pouvoir exécutif d’exécuter les lois votées par le Parlement.

La seconde formalité : la publication, elle concerne aussi bien les lois que les
règlements. Une loi ou règlement est exécutoire dès sa publication au Bulletin
Officiel. (B.O)

 L’abrogation de la loi
Les lois et les règlements s’appliquent d’une façon indéfinie, toutefois, la même
autorité qui a l’habileté de les créer et les mettre en vigueur, peut les
remplacer par de nouvelles dispositions.

- L’application de la loi dans le temps


Lorsqu'une loi nouvelle est adoptée, se pose inévitablement la question de
savoir si la loi nouvelle remplace l'ancienne. C’est la question de l’application
de la loi dans le temps.

Pour résoudre ces conflits éventuels, le droit marocain retient deux principes
qui semblent se compléter :

- Le principe de la non-rétroactivité des lois nouvelles ;

- Le principe de l’effet immédiat des lois nouvelles.

 Le principe de la non-rétroactivité des lois nouvelles :

Le principe de non-rétroactivité signifie qu’une loi nouvelle ne peut pas


bouleverser les situations établies. La non-rétroactivité des lois impliquequ’une
loi ne peut pas s’appliquer à des faits ou actes antérieurs à son entrée en
vigueur.

 Le principe de l’effet immédiat des lois nouvelles :

Le principe de l’application immédiate de la loi signifie que la loi nouvelle régit


toutes les situations juridiques en cours au jour de son entrée en vigueur.

2- La jurisprudence
La jurisprudence, c’est l’ensemble des décisions rendues par les juridictions sur
les différents problèmes portés devant elles.
 Les décisions prises orientent et incitent le législateur à créer ou à
modifier certains textes de droit.

3- La doctrine
La doctrine est l’ensemble des opinions sur le droit que les auteurs publient
dans leurs ouvrages.

Parmi les juristes qui publient leur opinion, on peut distinguer :

- Les théoriciens, comme les professeurs de droit ;

- Les praticiens, essentiellement magistrats, avocat et notaires.

b) Les sources internationales du droit


On peut distinguer entre :

- Les sources écrites : traités internationaux, sentences arbitrales, règlements


élaborés par les organisations internationales, résolutions et recommandations
établies par des organes internationaux ;

- Et les sources non écrites : coutumes, principes généraux du droit.

La distinction du droit objectif et du droit


subjectif

- LE DROIT OBJECTIF :

Le droit est, en premier lieu, un ensemble de règles destinées à organiser la vie


en société. A cet ensemble, on applique l'expression Droit objectif.
- Il s'agit de délimiter la part de liberté et de contrainte de chacun. Il
faut définir ce qui est permis ou pas pour que la vie sociale soit
possible. La société établit des règles destinées à régir son
fonctionnement, et par voie de conséquence, à organiser les relations
des personnes qui la composent.

Autrement dit, le droit objectif‫ اﻟﻘﺎﻧون‬est constitué par l’ensemble des règles
imposées par l’autorité publique, pour régir l’organisation même de la société
et la situation qui est faite, dans cette société, aux individus.

Lorsqu'on étudie la règle de droit objectif, cela signifie qu'on prend en


considération la règle de droit, en elle-même et pour elle-même, abstraction
faite de son contenu. On envisage ce qui est commun à toutes les règles
juridiques : ses caractères, ses classifications, ses sources, son domaine
d'application, etc...

-LES DROITS SUBJECTIFS :

Le mot droit a une seconde signification. Le Droit objectif reconnaît, en effet,


des prérogatives aux individus. Ces prérogatives sont des droits subjectifs dont
les individus peuvent se prévaloir dans leurs relations avec les autres.

Dans ce second sens, le droit est envisagé de façon plus concrète et


particulière. On examine les droits dont une personne est titulaire, les
prérogatives individuelles que les personnes ont vocation à puiser dans le corps
de règles constitué par le droit objectif.

-Le droit, pris dans son sens subjectif, désigne alors une prérogative accordée à
telle ou telle personne. Il s'agit par exemple du droit de propriété, de droit de
vote, du droit de grève, du droit d'exercer l'autorité parentale sur ses enfants,
etc...

 « Les droits subjectifs ‫ اﻟﺣﻘوق‬désigne les pouvoirs, les prérogatives qui


sont reconnus aux particuliers. »
 Le droit objectif
La notion de « droit objectif » désigne l’ensemble des règles ayant vocation à
régir la vie d’une société. Ainsi, l'étude du droit objectif passe par celle des
règles qui le composent.

 La règle de droit
Le droit est un mode d’organisation sociale, à côté d’autres comme la morale,
la religion.Les rapports sociaux sont en effet régis par différentes règles qui
parfois s’accordent.Ainsi, par exemple, les crimes comme le vol sont
condamnés par le droit, la morale ou la religion.

- La règle de droit : la règle de droit est habituellement définie comme une


règle de conduite dans les rapports sociaux, générale, abstraite et obligatoire,
dont la sanction est assurée par l’autorité publique.

-La règle morale : ce sont les normes établissant une opposition entre le bien
et le mal.

-La règle religieuse : les commandements imposés par la religion.

I : Les caractères de la règle de droit

 1/ La règle de droit est générale, abstraite et égalitaire

La règle de droit est générale, abstraite, et égalitaire, en ce sens qu’elle ne


s’adresse pas à une personne en particulier. Elle ne prend pas en considération
les spécificités de chaque individu.

La règle de droit est générale. Cela signifie qu'elle a vocation à s'appliquer à


toutes les personnes qui forment le corps social.

Autrement dit, la règle de droit est générale : cela signifie qu'elle a vocation à
s'appliquer à toutes les personnes qui forment le corps social. Cela explique
qu'elle soit toujours formulée de manière générale et impersonnelle.
On rencontre souvent les formules : "Quiconque..." ; "Toute personne...". La
règle concerne chacun et ne vise personne en particulier. Cela ne signifie pas
pour autant que toutes les règles de droit ont vocation à régir toutes les
personnes. Parfois la règle de droit s'applique à un groupe de personnes : les
salariés, les employeurs, les médecins, les consommateurs, les propriétaires,
les conducteurs d'automobiles, les époux.

L’application de la règle de droit est générale dans l’espace, donc la règle de


droit s’applique de la même manière sur un espace donné (ex : le territoire
marocain). C’est la raison pour laquelle que l’on qualifie comme étant une règle
sociale, c’est-à-dire qu’elle s’adresse à tous les membres de la société qui
doivent respecter obligatoirement ses dispositions.

La règle de droit assure l’égalité de tous. Les individus sont égaux devant la
règle du droit.

La règle de droit est une règle abstraite, cela signifie qu’elle est impersonnelle
et susceptible de s’appliquer à toute personne ou à toute institution qui réunit
des conditions objectivement déterminées, ou à tous les faits ayant réuni les
conditions exigées par la loi.

On rencontre souvent les formules : "Quiconque..." ; "Toute personne...". La


règle concerne chacun et ne vise personne en particulier.

Cela ne signifie pas pour autant que toutes les règles de droit ont vocation à
régir toutes les personnes. Parfois la règle de droit s'applique à un groupe de
personnes : les salariés, les employeurs, les médecins, les consommateurs, les
propriétaires, les conducteurs d'automobiles…

 2/La règle de droit est obligatoire

La règle juridique doit être respectée. La règle de droit est une norme
obligatoire, une « règle de conduite imposée dans les relations sociales pour
ordonner la société ».

La règle de droit est un commandement : elle a un caractère obligatoire. Si elle


était dépourvue de ce caractère, elle ne serait qu'un conseil laissé à la
discrétion de chacun et non un ordre. La règle de droit doit être respectée pour
pouvoir jouer son rôle d'organisation de la société.

Soit elle crée chez le citoyen l’obligation d’agir d’une certaine façon, soit elle
interdit d’agir de telle autre façon ; elle prescrit de faire quelque chose ou
l’interdit.

 La règle de droit s’impose à tous les membres de la société concernés


par ses dispositions, et qui doivent la respecter sous peine de
l’application d’un certain nombre de sanctions, et ce par le biais de la
puissance publique.
 Le rôle de la règle de droit ne consiste pas à faire des recommandations
et encore moins de donner des conseils. Il s’agit plutôt de véritables
commandements. »

Toutefois, ce caractère obligatoire n’est pas uniforme. Il faut distinguer entre la


règle de droit supplétive ou interprétative et la règle impérative.

La règle supplétive ou interprétative


- C’est une règle qui ne s’applique que si la personne n’a pas choisi une
autre règle, une personne peut rejeter son application. Elle ne s’applique
que dans la mesure où la personne n’a pas exprimée de volonté
contraire.
- Ces règles se proposent en réalité de combler à l’avance le silence
éventuel, observé par les auteurs d’un contrat. En effet, les particuliers,
faute de temps ou si les connaissances juridiques nécessaires leur font
défaut, n’ont pas toujours la possibilité d’aménager toutes les modalités
d’une transaction. À titre préventif, le législateur le fait à leur place, mais
tout en leur laissant la possibilité d’adopter au moment de la rédaction
de leur convention, des clauses différentes.

La règle impérative ou d’ordre public


C’est une règle qui s’impose en toutes circonstances et on ne peut
écarter son application par convention contraire. C’est une règle d’ordre
public et elles s’imposent à tous, ni les individus ni les juridictions ne
peuvent les écarter, ou déroger leurs dispositions.
Ainsi, toute atteinte à la vie d’autrui est incriminée par le code pénal.
C’est une règle impérative que les particuliers ne peuvent se dispenser
d’appliquer. Les poursuites seront engagées, même si la future victime
était consentante ou se trouvait dans un état désespéré.
De la sorte, l’euthanasie tombe sous le coup de la répression, même si
l’auteur de l’acte bénéficie généralement d’une modération de la peine.
Dans le même ordre d’idées, l’art. 407 du CP punit de l’emprisonnement
d’un an à 5 ans le complice d’un suicide qui s’est réalisé avec l’accord de
la victime.

 3/ La règle de droit est sanctionnée par l’autorité publique


(sanctions civiles, sanctions pénales)(Le caractère coercitif de la
règle de droit)
La règle de droit en principe obligatoire, sa vocation est d’être respectée.
Pour garantir ce caractère obligatoire, des sanctions s’imposent. Il s’agit
d’une sanction étatique.

* Signification du caractère étatique de la sanction


Seule la règle de droit est sanctionnée par l’autorité
publique.Contrairement à d’autres règles de conduite sociale.
Seule la puissance publique a le monopole de la contrainte légitime.
Le progrès du droit a permis de limiter les pouvoirs des particuliers en
conférant aux autorités de l’État les prérogatives nécessaires pour faire
jouer la sanction, qu’elle soit civile ou pénale.

* Les sanctions de la règle de droit


Les sanctions sont nombreuses. On les rattache à leur objectif qui peut
être soit l’exécution, soit la punition, soit la réparation.

-Premier objectif : l’exécution


Il s’agit de faire exécuter une obligation, un contrat. La sanction prend la
forme d’une exécution forcée, en nature, comme la saisie des biens de
celui qui ne veut pas payer.

Deuxième objectif : la punition

Les sanctions qui ont un caractère de punition relèvent principalement


du droit pénal. Les peines sont très diverses dans leur nature, leur
objectif (réprimer, punir, réinsérer dans la société) et leur forme (peines
d'amende, prison…).

Troisième objectif : la réparation

Les sanctions réparatives visent à la réparation d’une action, d’un


comportement dommageable ou à la réparation d’une faute (l’octroi de
dommages-intérêts; c’est-à-dire une somme d’argent d’un montant égal
à la valeur du dommage).

 Les sanctions
Nous laisserons de côté certaines mesures coercitives qui n’ont qu’une
portée limitée, comme les sanctions disciplinaires qui sont prononcées
par les supérieurs hiérarchiques. Nous retiendrons uniquement les deux
grandes catégories qui représentent l’ensemble du travail quotidien des
différentes juridictions du Royaume.
1- Les sanctions civiles:
Les sanctions civiles sont plus fréquentes et plus diversifiées. Elles
peuvent être réparties, selon l’effet recherché, en deux grandes
catégories:
-La réparation
-La contrainte

1- Les sanctions civiles destinées à assurer la réparation:


L’inobservation de la règle de droit dans les relations qui s’établissent
entre les particuliers provoque un certain déséquilibre que les sanctions
civiles se proposent précisément de réduire, en prévoyant la nullité des
actes juridiques viciés ou des dommages- intérêts.

La nullité:‫اﻟﺑطﻼن‬
C’est une sanction civile qui vise sans doute à priver, pour l’avenir, un
acte contraire à la loi de tout effet, mais qui se propose aussi d’effacer
tous les effets produits par cet acte, dans le passé. Ainsi, selon l’article
224 du nouveau code de la Famille, les actes de gestion de l’incapable
sont nuls et ne produisent aucun effet.
Les dommages- intérêts : ‫اﻟﺗﻌوﯾﺿﻌﻧﺎﻟﺿرر‬
Toute personne qui occasionne par son comportement un dommage à
autrui engage sa responsabilité. La réparation du préjudice subi par la
victime consiste précisément à lui attribuer une somme d’argent ou des
dommages – intérêts.

2- Les sanctions civiles produisant une contrainte:


Il faut distinguer suivant que la contrainte provoquée est directe ou
indirecte.
Certaines sanctions civiles exercent une contrainte directe sur la
personne elle-même. Ainsi, la personne qui occupe un local sans pouvoir
justifier un contrat, écrit ou verbal, de location risque de faire l’objet
d’une mesure d’expulsion.
D’autres sanctions civiles produisent seulement une contrainte indirecte.
Dans cette hypothèse, la sanction s’exerce, non contre la personne elle-
même, mais contre ses biens. Ex. si un débiteur refuse de payer ses
dettes, il sera possible, à la suite d’un jugement de condamnation, de
procéder à la saisie de ses biens.

b) Les sanctions pénales:


Conformément au principe de la légalité pénale, la législation pénale
détermine tous les comportements qui troublent la société. Les auteurs
de ces agissements anti-sociaux s’exposent à des peines dont
l’importance varie en fonction de la gravité des faits commis.
À cet égard, le code pénal distingue, selon la gravité des sanctions, trois
grandes catégories d’infractions: les crimes, les délits et les
contraventions.

1- Les crimes

Ce sont les infractions les plus graves. Les peines qui les sanctionnent
varient de la dégradation civique jusqu’à la peine capitale, en passant par
la réclusion perpétuelle ou à temps (de 5 à 30 ans). Ainsi, si le meurtre
est puni de la réclusion perpétuelle, le meurtre commis avec
préméditation‫ ﺳﺑﻘﺎﻻﺻرار‬ou guet-apens ‫ اﻟﺗرﺻد‬est puni de la peine de
mort.

2- Les délits:
Ces infractions de gravité moyenne sont de deux sortes:
a- Les délits correctionnels: ‫اﻟﺟﻧﺣﺎﻟﺗﺄدﯾﺑﯾﺔ‬
Ils font appel à des peines d’emprisonnement dont la durée est
comprise entre 2 et 5 ans. Citons à titre d’exemple, l’art. 494 du Code
Pénal qui punit de l’emprisonnement d’un an à 5ans et d’une amende
celui qui « par fraude, violences ou menaces, enlève une femme mariée,
la détourne ou la déplace… des lieux où elle été placée »

b- Les délits de police: ‫اﻟﺟﻧﺣﺎﻟﺿﺑطﯾﺔ‬


Ces infractions se situent entre les délits correctionnels et les
contraventions. La peine d’emprisonnement encourue est d’un minimum
de 1 mois et d’un maximum égal ou inférieur à 2 ans et d’une
amendesupérieure à 1200 dh. C’est ainsi l’art. 483 du Code Pénal prévoit
une peine d’emprisonnement d’un mois à 2 ans à l’encontre de celui qui
se rend coupable d’un outrage public à la pudeur ‫اﻹﺧﻼﻻﻟﻌﻠﻧﯾﺑﺎﻟﺣﯾﺎء‬.

3- Les contraventions:
Il s’agit des infractions les moins graves qui donnent lieu à des
sanctions assez légères: une amende de 30 à 1.200 dh et (ou) une courte
détention. C’est ainsi que le stationnement illicite n’est puni que d’une
simple peine d’amende.
Telles sont les principales sanctions civiles et pénales qui permettent de
faire respecter les règles de droit.
La mise en œuvre de l’une ou l’autre série de sanctions suppose
nécessairement l’intervention de l’autorité publique, et plus précisément
de l’autorité judiciaire. Selon les cas, l’application d’une sanction
entraine des incidences qui peuvent être extrêmement graves sur la
personne, son honneur, sa liberté, sa vie ou sur ses biens.
C’est pourquoi des mesures aussi lourdes de conséquence ne peuvent
être prononcées que par la juridiction compétente, avec toutes les
garanties d’indépendance qu’elle présente pour les justiciables. On
retrouve, indirectement, le principe traditionnel d’après lequel « nul ne
peut se faire justice à soi-même. »

 Les droits subjectifs


Le droit subjectif constitue une prérogative individuelle. Il a un titulaire:
le sujet de droit, auquel il confère une certaine liberté, une faculté, un
pouvoir. Il lui procure la satisfaction individuelle d’un intérêt personnel.
1- La classification des droits subjectifs
2- Les titulaires des droits subjectifs
3- Les sources des droits subjectifs

I- Classification des droits subjectifs

Deux distinctions essentielles :


a) Entre les droits patrimoniaux‫اﻟﺣﻘوﻗﺎﻟﻣﺎﻟﯾﺔ‬ et les droits
extrapatrimoniaux‫; اﻟﺣﻘوﻗﻐﯾراﻟﻣﺎﻟﯾﺔ‬
b) Les droits patrimoniaux se divisent eux-mêmes en droits réels et
droits personnels.

 Les droits patrimoniaux


Les droits patrimoniaux sont classés en fonction de leur objet. On
distingue en effet, selon qu'ils portent sur l'activité d'une personne, sur
une chose matérielle ou sur une chose immatérielle, entre les droits
personnels (1), les droits réels‫( اﻟﺣﻘوقاﻟﻌﯾﻧﯾﺔ‬2) etles droits intellectuels
‫( اﻟﺣﻘوﻗﺎﻟذھﻧﯾﺔاواﻟﻣﻌﻧوﯾﺔ‬3).

1. Les droits personnels


Le droit personnel est le droit qu’a une personne (le créancier) d’exiger
d’une autre personne (le débiteur) l’accomplissement d’une certaine
prestation.
Le droit personnel repose par conséquent sur un lien de droit unissant
deux personnes. Ce rapport juridique est une obligation. Considéré du
point de vue du débiteur, c’est une dette, qui figure au passif du
patrimoine. Du point de vue du créancier, c’est une créance, qui figure à
l’actif du patrimoine.
Le droit personnel n’établit de rapports qu’entre le créancier et le
débiteur. Ainsi, le créancier ne peut exiger l’exécution de l’obligation que
du seul débiteur.
2. Les droits réels
À la différence des droits personnels, les droits réels n’existent qu’en
nombre limité. Le droit réel est celui qui donne à la personne un pouvoir
direct et immédiat sur une chose. Le droit réel est un droit absolu,
opposable à tous.
Le titulaire de droit réel dispose d’un droit de suite et d’un droit de
préférence.
La définition des différents droits réels relève donc de la loi seule, le
rôle du contrat étant limité à leur mise en œuvre.
Les droits réels entrent dans une classification exhaustive opposant les
droits réels principaux‫ اﻟﺣﻘوﻗﺎﻟﻌﯾﻧﯾﺔاﻻﺻﻠﯾﺔ‬aux droits réels accessoires
‫اﻟﺣﻘوﻗﺎﻟﻌﯾﻧﯾﺔاﻟﺗﺑﻌﯾﺔ‬.

 Les droits réels principaux :


Essentiellement composé du droit de propriété et de ses
démembrements.
- Le droit de propriété :
La propriété est le droit de jouir et disposer des choses de la manière la
plus absolue. Ce droit est :

Exclusif : le propriétaire et le seul maître de ses choses.


Absolu : le propriétaire exerce les pouvoirs les plus étendus sur la chose
dont il est propriétaire.

- Les démembrements de la propriété :


Les démembrements de la propriété, ce sont des droits réels qui
confèrent à leur titulaire une partie seulement des prérogatives
attachées au droit de propriété. On peut citer à titre d'exemple :
L'usufruit‫ﺣﻘﺎﻻﻧﺗﻔﺎع‬: C’est un droit rbbnvéel de jouissance sur un immeuble
dont la propriété appartient à autrui. Par exemple, s'agissant d'un bien
immobilier, d'en encaisser des loyers.
Le droit d’usage‫ ﺣﻘﺎﻻﺳﺗﻌﻣﺎل‬: ce droit confère à son titulaire le droit d’user
de la chose et d’en percevoir les fruits dans la limite de ses besoins et
non pour en tirer des revenus.
Le droit d'habitation : c'est un droit qui permet seulement l'usage. Le
bénéficiaire de ce droit ne peut le transmettre à quelqu’un d’autre, et il
ne peut pas le louer.

 Les droits réels accessoires


Ces droits réels accessoires sont l'accessoire de créance dont ils
garantissent le paiement.
Un créancier cherche à se prémunir contre l'insolvabilité de son
débiteur. Il réclame des sûretés qui peuvent être personnelles: caution,
mais aussi réelle: les sûretés réelles consistent dans l'affectation d'un
bien appartenant au débiteur au paiement de la dette: bien qui va servir
de garantie du paiement de la dette.
-S’il s’agit d’un immeuble, c’est l’hypothèque‫اﻟرھﻧﺎﻟرﺳﻣﻲ‬qui constitue
le droit réel accessoire.
- S’il s’agit d’un meuble, c’est le gage‫;اﻟرھﻧﺎﻟﺣﯾﺎزﯾﻠﻠﻣﻧﻘول‬
-S’il s’agit d’un fonds de commerce, c’est le nantissement.
 Les droits réels accessoires confèrent à leurs titulaires deux
prérogatives :
*Le droit de suite‫ ﺣﻘﺎﻟﺗﺗﺑﻊ‬: est la prérogative qui appartient à certains
créanciers d'exercer leurs droits sur un bien en quelque main qu'il se
trouve. (le titulaire de ce droit est en mesure de revendiquer le bien
entre les mains de quiconque.)
*Le droit de préférence‫ﺣﻘﺎﻻﻓﺿﻠﯾﺔ‬: est l'avantage que détiennent certains
créanciers limitativement désignés par la loi d'être payés avant d'autres
créanciers.
Par ex. Le créancier hypothécaire est en mesure de saisir l’immeuble
hypothéqué et de se payer sur le produit de la vente par préférence au
créancier ordinaire.

 Les droits extrapatrimoniaux:


Il s’agit de droits qui, n’ayant en eux-mêmes aucune valeur pécuniaire,
n’entrent pas dans le patrimoine.
La valeur impécunieuse permet de regrouper différents droits (1) qui
présentent en principe des caractères communs (2).

1 : Les différents types de droits extrapatrimoniaux


a- Les droits de la personnalité
Les droits de la personnalité peuvent être définis comme les prérogatives
extrapatrimoniales ayant pour objet les éléments essentiels de la
personnalité de leur titulaire.
Les droits de la personnalité sont des droits qui permettent à toute
personne d'obtenir des autres les reconnaissances et le respect de son
individualité propre (ensemble de caractéristiques physiques et
morales). Les droits de la personnalité concernent principalement la
protection de l’intégralité corporelle, le droit de la vie, le droit à
l’intégrité morale, le droit à la vie privée, etc.
b- Les droits familiaux
Les droits familiaux, ce sont les droits qui résultent de l’organisation
juridique de la famille. Il s’agit des droits résultant du mariage ou de la
parenté.
c- Le droit moral de l’auteur
Le droit moral de l’auteur doit être distingué de ses droits pécuniaires
dits « droits d’auteur ». En effet, il concerne la nature de la création
littéraire et artistique. Ce droit permet à l’auteur de faire reconnaître la
paternité de son œuvre, de veiller à son respect et de décider ou non de
sa divulgation. Ce droit, lui permet également de retirer ses avantages
pécuniaires.

2:Les caractéristiques des droits extrapatrimoniaux


Les droits extrapatrimoniaux sont hors commerce. Du fait de l’absence
de valeur pécuniaire qui peut leur être attribuée, ils sont incessibles,
intransmissibles, insaisissables et imprescriptibles.

-Incessibles, les droits patrimoniaux sont incessibles, c'est-à-dire qu'ils ne


peuvent pas être vendus ou échangés contre d'autres biens.
-Intransmissibles, les droits extrapatrimoniaux ne peuvent pas être
transmis aux héritiers du défunt par voie successorale.
Insaisissables, les droits extrapatrimoniaux d'une personne ne peuvent
pas être saisis par ses créanciers, car seuls les biens compris dans son
patrimoine sont saisissables.
Enfin, imprescriptibles, les droits extrapatrimoniaux ne peuvent pas
s’acquérir par l’écoulement du temps ou s’éteindre par leur non-usage
prolongé. Ils sont imprescriptibles, car ils sont inhérents à la personne.

II : les titulaires des droits subjectifs


Les droits subjectifs sont des prérogatives accordées aux individus.Les
titulaires de droit, on les appelle des sujets de droit.
 La personnalité juridique correspond à cette qualité de sujets de
droit. C’est elle qui permet d’avoir et d’exercer des droits et
obligations.

a) Les sujets des droits subjectifs


La personnalité juridique confère à la personne une double capacité :
Une capacité de jouissance qui traduit l’aptitude à être titulaire de
droits, etune capacité d’exercice qui autorise à les exercer librement.
Toute personne est, par principe, un sujet de droit : que ce soient des
personnes physiques (1), ou des personnes morales (2).

1. Les personnes physiques


 Tout être humain a la personnalité juridique et ce, quelle que soit
sa race, son sexe, sa couleur ou toute autre considération.
 La personnalité juridique est acquise de la naissance à la mort. La
naissance fixe le début de la personnalité juridique. La personne
devient dès lors, titulaire de droits et d’obligations.
 La personnalité juridique est reconnue à tout individu né vivant et
viable, dès sa naissance. Toutefois, une distinction est à faire. C’est
le cas des personnes incapables. Ces derniers ne possèdent pas
tous les attributs. Les personnes frappées d’une incapacité de
jouissance ne peuvent pas être titulaires de droits. A l’inverse,
l’incapacité d’exercice n’empêche pas une personne d’être
titulaire de droits, mais l’empêche de les exercer (exemple : les
mineurs).

La capacité est l’aptitude d'une personne à avoir des droits et des


obligations et à les exercer elle-même. Il faut distinguer entre la
capacité de jouissance et la capacité d’exercice.

*La capacité de jouissance: est l’aptitude à devenir titulaire d’un droit ou


d’une obligation.
*La capacité d’exercice : est l’aptitude à exercer les droits dont on est
titulaire.

 Selon les dispositions du code de la famille, la personne, qui a


atteint l’âge de 18 ans, et qui n’est pas déclaré atteint d’une
mesure d’incapacité d’exercice, peut accomplir tous les actes de la
vie juridique.
2 : Les personnes morales
Les personnes morales sont des groupements que le droit assimile aux
personnes physiques en leur conférant des droits et des obligations. En
particulier en leur reconnaissant un patrimoine distinct de celui de ses
membres.
Les personnes morales se divisent en catégories très variées :
- Les personnes morales de droit public (État, collectivités territoriales,
établissements publics)
- et les personnes morales de droit privé. Parmi ces dernières, certaines
sont à but lucratif (sociétés, groupements d’intérêt économique),
d’autres à but non lucratif (associations, syndicats).

III : les sources des droits subjectifs


On distingue deux types de sources de droits subjectifs :
- Les actes juridiques (1)
- et les faits juridiques (2).

1 : Les actes juridiques


L’acte juridique se définit comme « une manifestation de volonté
destinée à produire des effets de droit ».
 Ce sera, par exemple, un contrat, un accord entre deux individus
ou plus, en vue de faire naître entre eux des obligations. Ce qui le
caractérise, est que ses conséquences juridiques sont recherchées
par son auteur.

a- Classification des actes juridiques


Deux classifications à retenir : les classifications relatives aux conditions
de formation de l’acte et les classifications relatives à l’objet de l’acte.

* Quant à leur formation, les actes juridiques se divisent en deux


catégories :
- Les actes unilatéraux : sont ceux qui reposent sur la volonté d'une
seule personne, par exemple, le testament.
- Les actes bilatéraux ou plurilatéraux : sont ceux qui nécessitent le
concours de deux ou plusieurs volontés, par exemple, le contrat.

*Quant à leur contenu, les actes juridiques font l’objet de trois


classifications principales :

* Les actes conservatoires, qui ont pour but le sauvegarde du patrimoine


(par exemple : la publication d'un droit), les actes d'administration, qui
correspondent à la gestion courante du patrimoine (par exemple, un bail
à courte durée).
* Les actes à titre onéreux, qui représentent un intérêt patrimonial pour
chacune des parties (par exemple, la vente) ; les actes à titre gratuit, qui
reposent sur l’intention libérale et ne comportent pas de contrepartie
pécuniaire (par exemple, la donation).
* Les actes entre vifs, qui produisent leurs effets du vivant des
intéressés, et les actes à cause de mort, dont les conséquences sont
différées jusqu’au décès (par exemple, le testament).

b.- Les conditions de validité des actes juridiques


La validité des actes juridiques est soumise à quatre conditions de fond :

*La capacité : celle-ci suppose en principe la majorité et l’absence de


mesure de protection telle que mise en tutelle.
*Le consentement : c’est-à-dire le consentement de, ou des auteurs de
l’acte. Celui-ci doit être sain, pas entaché ni d'erreur, ni de dol ni de
violence. (Vices du consentement).
* L’objet : c’est le résultat juridique que les parties ont voulu produire,
celui-ci doit être déterminé, licite et moral. Par exemple, un contrat ne
peut pas valablement porter sur une substance dont le commerce est
prohibé.

* La cause : celle-ci doit en particulier être licite et morale. La cause


correspond aux motivations des parties pour conclure un contrat.
 L’acte juridique qui ne répond pas aux conditions ci-dessus est
atteint d’une cause de nullité. On distingue alors, entre la nullité
relative (1) et la nullité absolue (2).

- La nullité relative : elle est encourue en cas de vices de consentement


(erreur, dol, violence) ou en cas de non-respect des règles relatives à
la capacité.

 La nullité relative ne peut être invoquée que par la personne


protégée par la règle violée.

- La nullité absolue : elle est fondée sur la défense de l’intérêt général.


Elle sanctionne la violation des irrégularités relatives à l’objet et à la
cause.

 La nullité absolue est d’ordre public, elle peut être invoquée par
tout intéressé.

2 : Les faits juridiques


Le fait juridique se définit comme «un événement (volontaire ou non)
produisant par lui-même des effets de droit».
- L'exemple type est celui des dommages et intérêts versés à la victime.

On peut distinguer deux types de faits juridiques, selon qu’il s’agit de


faits de la nature (a) ou de faits de l’homme (b).

a- Les faits de la nature


Les faits de la nature sont des faits juridiques involontaires. Ils se
caractérisent par l'absence totale de la volonté, ce sont les fruits du
hasard.
C’est le cas en particulier des deux événements essentiels de la vie: La
naissance et le décès. C’est le cas aussi, des événements de force
majeure, par exemple, une tempête ou un naufrage. C’est le cas,
également du simple écoulement du temps, par exemple, la prescription
(La prescription est le mode d'acquisition ou de perte d'un droit par
l'écoulement d'un délai défini par la loi. Elle peut également désigner la
perte d'un droit lorsque celui-ci n'a pas été exercé pendant un certain
temps.) ‫ اﻟﺗﻘﺎدم‬permet d’acquérir ou d’éteindre un droit.

b- Les faits de l’homme


Les faits de l’homme sont des faits juridiques voulus par
l’homme.L’événement lui-même est voulu et recherché.
Tel est le cas des quasi-contrats qui obligent à restituer ou à compenser
l’avantage reçu d’autrui. On peut citer l'enrichissement sans
cause‫اﻹﺛراءﺑدوﻧﺳﺑب‬. Ainsi, l’art 66 du D.O.C fait obligation à celui qui s’est
indûment (d’une manière illégitime) enrichi aux dépens d’autrui, de
restituer la chose ou la valeur qui fait l’objet de cet enrichissement
injuste.
C’est le cas d’un quasi-délit, un fait juridique volontaire non intentionnel,
dans ce cas seul l’événement est voulu, ses conséquences, matérielles et
juridiques, ne le sont pas.
 (Les "quasi-délits" sont des engagements qui résultent du
dommage qu'une personne a provoqué sans droit mais
involontairement au détriment d'autrui et qui l'oblige à en réparer
les conséquences. C'est le domaine de la responsabilité civile.
Cette dénomination englobe, la responsabilité dérivant, soit du
dommage résultant d'un acte fait par son auteur, soit du
dommage causé par ceux dont il répond légalement, soit encore
de celui causé par le fait des animaux ou des choses dont il a la
garde juridique.)
Enfin, c’est le cas de délit, un fait juridique volontaire intentionnel,
l’événement n’est pas seulement voulu, mais ses conséquences
matérielles le sont également. Seules les conséquences juridiques ne le
sont pas.

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