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UPMC 3M270 Algèbre 2018-2019

TD 3 - Corrigé

1 Actions de groupes
Exercice 1. 1) Déterminer les orbites des actions naturelles de Sn et de An sur l’ensemble des entiers entre 1 et n.

L’action naturelle du groupe symétrique Sn sur J1, nK est définie par

Sn × J1, nK −→ J1, nK
.
(σ, i) 7−→ σ (i)
Cette action ne possède qu’une seule orbite car tout entier j entre 1 et n peut être obtenu à partir d’un autre
entier i par la transposition échangeant i et j. L’action naturelle du groupe alterné An sur J1, nK est obtenue par
restriction

An × J1, nK −→ J1, nK
.
(σ, i) 7−→ σ (i)
On remarque que cette action possède deux orbites si n est égal à 2, car le groupe alterné est alors trivial, et
possède une orbite si n est au moins égal à 3, car on peut obtenir un entier j à partir d’un autre entier i en
utilisant un 3-cycle (i j k), où k est un entier différent de i et de j.

2) Soit H le sous-groupe de Sn engendré par la transposition (1 2). Déterminer les orbites de l’action naturelle
de H sur l’ensemble des entiers entre 1 et n.
L’action naturelle de H sur J1, nK est donnée par

H × J1, nK −→ J1, nK
.
(σ, i) 7−→ σ (i)
Cette action possède n − 1 orbites, données par

{1, 2} , {3} , . . . , {n} .

3) Soit H le sous-groupe de Sn engendré par le n-cycle (1 2 . . . n). Déterminer les orbites de l’action naturelle
de H sur l’ensemble des entiers entre 1 et n.
L’action naturelle de H sur J1, nK est donnée par

H × J1, nK −→ J1, nK
.
(σ, i) 7−→ σ (i)
Cette action possède une seule orbite, car on a

i = σ i (1) ,
où σ désigne le n-cycle (1 2 . . . n).

Exercice 2. Déterminer les orbites pour l’action naturelle de GLn (R), de SLn (R), et de On (R) sur Rn .

On va commencer par traiter le cas de l’action naturelle de GLn (R) sur Rn . L’orbite de x ∈ Rn est donnée par

[x] = {M x, M ∈ GLn (R)} .


Or, on sait que si x et y sont deux vecteurs non nuls de Rn , il existe M ∈ Gln (R) telle que l’on ait y = M x,
donc l’orbite d’un vecteur non nul de Rn est égale à Rn privé de l’origine. L’autre orbite pour cette action est le
singleton {0}.
On passe maintenant au cas de l’action naturelle de SLn (R) sur Rn . Deux cas sont à distinguer.
• 1er cas : On suppose dans un premier temps que l’on a n = 1.
Le groupe SL1 (R) étant le groupe trivial {1}, les orbites de son action sur R sont les singletons.
• 2ème cas : On suppose maintenant que l’on a n ≥ 2.
Soit x un vecteur non nul de Rn , que l’on complète en une base (x, e2 , . . . , en ) de Rn . Soit y un vecteur non
nul de Rn , que l’on complète en une base (y, e02 , . . . , e0n ) de Rn . On définit alors l’application R-linéaire

u : Rn −→ Rn
qui envoie x sur y et ei sur e0i . Il s’agit d’une application inversible, dont on note d le déterminant. On définit
alors l’application R-linéaire

v : Rn −→ Rn
qui envoie x sur y, e2 sur d1 e02 , et ei sur e0i pour i ≥ 3. Alors v induit un élément de SLn (R) qui envoie x sur y.
Les orbites de l’action naturelle de SLn (R) sur Rn sont dans ce cas l’origine et son complémentaire dans Rn .

Il reste maintenant à traiter le cas de l’action naturelle de On (R) sur Rn .


On commence par remarquer que deux vecteurs x et y ne peuvent être dans la même orbite pour cette action
que s’ils sont de même norme.
Soit x un vecteur non nul de Rn de norme r. On se donne alors une base orthonormale

x

B1 = r, e2 , . . . , en
de Rn . Soit y un vecteur non nul de Rn également de norme r. On se donne une base orthonormale
y
e02 , . . . , e0n

B2 = r,

de Rn . On définit alors l’application R-linéaire

u : Rn −→ Rn
qui envoie B1 sur B2 en respectant l’ordre des éléments. L’application u est orthogonale et envoie x sur y.
Les orbites de l’action naturelle de On (R) sur Rn sont donc les sphères de centre l’origine.

Exercice 3. Dans chacun des cas suivants, montrer qu’on obtient une action de groupe, déterminer les stabilisateurs,
les orbites, et écrire l’équation aux classes.

1) L’action d’un groupe fini G sur lui-même par translation à gauche g · x = gx.

Il s’agit dans un premier temps de montrer que l’application

ϕ : G × G −→ G
(g, x) 7−→ gx
vérifie la définition d’une action de groupe. On note eG le neutre de G.

On commence par remarquer que pour tout élément x de G, on a

ϕ (eG , x) = eG x = x .
De plus, pour tous éléments g, h, x de G, on a

ϕ (g, ϕ (h, x)) = ϕ (g, hx) = g (hx) = (gh) x par associativité de G


= ϕ (gh, x) .

Soit x un élément de G. Le stabilisateur de x est donné par

Stab (x) = {g ∈ G, ϕ (g, x) = x} = {g ∈ G, gx = x} = {eG } .


L’orbite de x est donnée par

O (x) = {ϕ (g, x) , g ∈ G} = {gx, g ∈ G} = G.


L’équation aux classes prend donc ici la forme suivante

#G = [G : Stab (eG )] = #G,


car l’action ne possède qu’une seule orbite (on dit qu’elle est transitive).

2) L’action d’un groupe fini G sur lui-même par conjugaison g · x = gxg −1 .

Il s’agit dans un premier temps de montrer que l’application

ϕ : G × G −→ G
(g, x) 7−→ gxg −1
vérifie la définition d’une action de groupe. On note eG le neutre de G.
On commence par remarquer que pour tout élément x de G, on a

ϕ (eG , x) = eG x e−1
G = x .
De plus, pour tous éléments g, h, x de G, on a
−1
ϕ (g, ϕ (h, x)) = ϕ g, hxh−1 = g hxh−1 g −1
 
= (gh) x (gh) par associativité de G
= ϕ (gh, x) .

Soit x un élément de G. Le stabilisateur de x est donné par

g ∈ G, gxg −1 = x

Stab (x) = {g ∈ G, ϕ (g, x) = x} = = CG ({x}) .
L’orbite de x est donnée par

gxg −1 , g ∈ G .

O (x) = {ϕ (g, x) , g ∈ G} =
L’équation aux classes prend donc ici la forme suivante
n
P
#G = [G : CG ({xi })] ,
i=1

où x1 , . . ., xn est un système de représentants des classes de conjugaison de G.

3) L’action de G sur G/H par g 0 · (gH) = g 0 gH, où H est un sous-groupe d’indice fini d’un groupe G.

Il s’agit dans un premier temps de montrer que l’application

ϕ : G × G/H −→ G/H
(g 0 , gH) 7−→ g 0 gH
vérifie la définition d’une action de groupe. On note eG le neutre de G.
On commence par remarquer que pour tout élément g de G, on a

ϕ (eG , gH) = eG gH = gH .
De plus, pour tous éléments g1 , g2 , et g3 de G, on a

ϕ (g1 , ϕ (g2 , g3 H)) = ϕ (g1 , g2 g3 H) = g1 (g2 g3 ) H = (g1 g2 ) g3 H par associativité de G


= ϕ (g1 g2 , g3 H) .
Soit g un élément de G. Le stabilisateur de gH est donné par

= {g 0 ∈ G, ϕ (g 0 , gH) = gH} = {g 0 ∈ G, g 0 gH = gH} g 0 ∈ G, g −1 g 0 gH = H



Stab (gH) =
 0
g ∈ G, g −1 g 0 g ∈ H

=
 0
g ∈ G, g 0 ∈ gHg −1

=

= gHg −1 .

L’orbite de gH est donnée par

O (gH) = {ϕ (g 0 , gH) , g 0 ∈ G} = {g 0 gH, g 0 ∈ G} = G/H.


L’équation aux classes prend donc ici la forme suivante

#G/H = [G : H] ,
car l’action considérée ne possède qu’une seule orbite.

4) L’action de G par conjugaison sur l’ensemble des conjugués de H.

Il s’agit dans un premier temps de montrer que l’application

ϕ : G×C −→ C
−1
g1 g2 Hg2−1 g1−1
 
g1 , g2 Hg2 7−→
vérifie la définition d’une action de groupe, où C désigne l’ensemble des conjugués de H dans G. On note eG le
neutre de G. On commence par remarquer que pour tout élément g de G, on a

ϕ eG , gHg −1 = eG gHg −1 eG = gHg −1 .




De plus, pour tous éléments g1 , g2 , et g3 de G, on a

−1
ϕ g1 , ϕ g2 , g3 Hg3−1 = ϕ g1 , g2 g3 Hg3−1 g2−1 g1−1
 
= g1 (g2 g3 ) H (g2 g3 )
−1
= (g1 g2 ) g3 Hg3−1 (g1 g2 ) par associativité de G
ϕ g1 g2 , g3 Hg3−1 .

=

Soit g1 un élément de G. Le stabilisateur de g1 Hg1−1 est donné par

Stab g1 Hg1−1 g2 ∈ G, ϕ g2 , g1 Hg1−1 = g1 Hg1−1 g2 ∈ G, g2 g1 Hg1−1 g2−1 = g1 Hg1−1


   
= =
n −1 o
g2 ∈ G, g1−1 g2 g1 H g1−1 g2 g1

= =H

g1 g2 ∈ G, g2 Hg2−1 = H g1−1

=

= g1 Stab (H) g1−1 .

L’orbite de g1 Hg1−1 est donnée par


n o
−1
O g1 Hg1−1 ϕ g2 , g1 Hg1−1 , g2 ∈ G
  
= = (g2 g1 ) H (g2 g1 ) , g2 ∈ G = C.

L’équation aux classes prend donc ici la forme suivante

#C = [G : Stab (H)] ,
car l’action considérée ne possède qu’une seule orbite.

Exercice 4. 1) Montrer que le groupe des isométries d’un triangle équilatéral est isomorphe à S3 .
On rappelle que le groupe des isométries du triangle équilatéral

est donné par



D3 = id, r, r2 , s, sr, sr2 ,
où s est la réflexion par rapport à l’axe des abscisses et r est la rotation de centre l’origine et d’angle 2π
3 . On
remarque par ailleurs que chacune de ces isométries induit une permutations des sommets A, B, et C du triangle.
On considère alors l’application

f : D3 −→ S3
,
u 7−→ u|{A,B,C}
qui est bien un morphisme de groupes entre deux groupes de cardinal 6. Comme aucun élément de D3 différent
de l’identité ne fixe chaque sommet, ce morphisme f est injectif, et est donc un isomorphisme de groupes.

2) Soit n ∈ N∗ . Décrire le groupe diédral Dn des isométries d’un polygone régulier à n côtés.
On commence par remarquer que le polygone régulier à n côtés dont les sommets sont les racines n-ème de
l’unité est symétrique par rapport à l’axe des abscisses. Si on note s la symétrie associée, on obtient un élément
de Dn de déterminant −1.
Comme pour les cas précédents, le sous-groupe Dn+ de Dn formé des éléments de déterminant 1 est engendré
par la rotation r de centre l’origine et d’angle 2π
n . On a donc

Dn = id, r, . . . , rn−1 , s, sr, . . . , srn−1 .

3) Décrire le groupe des isométries d’un cube.


On considère le cube C suivant

L’objectif est de montrer que le groupe des isométries de ce cube, noté D (C) est isomorphe à S4 en considérant
le morphisme de groupes

ϕ : D (C) −→ S4
u 7−→ u|{D1 , D2 , D3 , D4 }
qui à une isométrie préservant C associe la permutation des grandes diagonales D1 , D2 , D3 , et D4 représentées
ci-dessus. Il s’agit dans un premier temps de remarquer que cette application est bien définie, car l’image par
une telle isométrie d’une grande diagonale est une droite vectorielle (par linéarité) passant par deux sommets
du cube (par isométrie), donc est une grande diagonale.
Le fait qu’il s’agisse d’un morphisme de groupes est immédiat. On va maintenant montrer qu’il s’agit d’un
isomorphisme de groupes.

• Injectivité : Une isométrie qui fixe les quatre grandes diagonales en fixe en particulier trois, dont des
vecteurs directeurs forment une base de R3 , et est donc l’identité.

• Surjectivité : Pour cela, on va montrer que toutes les transpositions de S4 sont dans l’image de ϕ. On
se donne deux entiers i et j distincts entre 1 et 4. On considère à présent le plan Π engendré par Di et Dj . La
transposition (i j) est alors l’image par ϕ de la symétrie orthogonale par rapport à Π. Ceci donne la surjectivité,
car S4 est engendré par les transpositions.

Exercice 5. Soient G un groupe et X un ensemble. On suppose donnée une action de G sur X. Montrer qu’il existe
alors un morphisme de groupes G −→ S (X). Réciproquement, montrer que tout morphisme de groupes G −→ S (X)
induit une action de G sur X.
On rappelle qu’une action de groupe de G sur X est la donnée d’une application

ϕ : G×X −→ X
(g, x) 7−→ g·x
telle que pour tout élément x de X, on ait

ϕ (eG , x) = x ,
où eG est le neutre de G, et telle que pour tous éléments x de X et g, g 0 de G, on ait

ϕ (g, ϕ (g 0 , x)) = ϕ (gg 0 , x) .


Une telle action étant donnée, on lui associe un morphisme de groupes

ψϕ : G −→ S (X)
.
g 7−→ [x 7−→ ϕ (g, x)]
Réciproquement, à un tel morphisme de groupes ψ, on associe une action de G sur X par

ϕψ : G×X −→ X
.
(g, x) 7−→ ψ (g) (x)

Exercice 6. Théorème de Cayley. Soit G un groupe fini d’ordre n. Montrer qu’il existe un morphisme de groupes
injectif de G dans Sn . Indication : on pourra utiliser l’action de G sur lui-même par translation à gauche.

On considère l’action de G sur lui-même par translation à gauche, définie par le morphisme de groupes

ϕ : G −→ S (G)
.
g 7−→ [h 7−→ gh]
Le groupe G étant fini d’ordre n, le groupe S (G) des bijections de l’ensemble sous-jacent G, qui ne sont pas
nécessairement des morphismes de groupes, est isomorphe à Sn . Il reste à montrer que ϕ est injectif.

Soit g un élément du noyau de ϕ. L’élément neutre de S (G) étant l’application identité, on a

gh = h
pour tout élément h de G. En prenant pour h l’élément neutre e de G, on obtient

g = e ,
ce qui donne l’injectivité de ϕ, et permet de conclure.
Exercice 7. Soit G un groupe fini agissant sur un ensemble X.

1) On suppose que l’action soit sans point fixe, que l’ordre de G soit égal à 15 et que X soit de cardinal 17.
Déterminer le nombre d’orbites et leur cardinal.
On commence par rappeler que si x est un élément de X dont on note [x] l’orbite, on a une bijection

G/Stab (x) −→ [x]


,
gStab (x) 7−→ g·x
le quotient à droite étant un ensemble, et non un groupe. Le théorème de Lagrange, qui donne l’égalité

#G = # (Stab (x)) × # (G/Stab (x))


dit alors que le cardinal de chaque orbite divise l’ordre de G. Dans le cas qui nous concerne, cela signifie que les
orbites de l’action considérée sont de cardinal 1, 3, 5, ou 15. L’hypothèse selon laquelle l’action n’a pas de point
fixe implique de plus qu’aucune orbite ne peut être réduite à uns singleton. On note alors respectivement n3 , n5 ,
et n15 le nombre d’orbites de cardinal 3, 5, et 15. L’équation aux classes donne alors

17 = #X = 3n3 + 5n5 + 15n15 .


On commence par remarquer que si l’entier n15 est au moins égal à 1, on a

17 ≥ 3n3 + 5n5 + 15 ,
ce qui donne

2 ≥ 3n3 + 5n5 .
Ceci est impossible, et il n’existe donc aucune orbite de cardinal 15. On a alors

17 = #X = 3n3 + 5n5 .
La résolution de cette équation diophantienne, en gardant à l’esprit que n3 et n5 sont tous les deux positifs,
montre que l’on a

(n3 , n5 ) = (4, 1) .
Pour conclure, l’action considérée possède 5 orbites, dont 4 de cardinal 3 et 1 de cardinal 5.

2) On suppose maintenant que G soit d’ordre 33 et X de cardinal 19. Montrer que l’action considérée possède
des points fixes.

La remarque faite dans la question précédente permet d’affirmer que le cardinal d’une orbite pour l’action
considérée, divisant l’ordre de G, vaut 1, 3, 11, ou 33. On note respectivement n1 , n3 , n11 , et n33 le nombre
d’orbites de cardinal 1, 3, 11, et 33. L’équation aux classes donne

19 = #X = n1 + 3n3 + 11n11 + 33n33 .


On remarque alors qu’il ne peut y avoir d’orbite de cardinal 33, ce qui donne n33 = 0 et

19 = n1 + 3n3 + 11n11 .
On suppose par l’absurde que l’entier n1 soit nul, c’est-à-dire que l’action considérée n’ait pas de point fixe. On
a alors

19 = 3n3 + 11n11 .
Cette équation n’a pas de solution dans N2 , car l’entier n11 vaut au plus 1, et que ni 19 ni 8 n’est divisible par 3.

Par conséquent, l’action de G sur X admet au moins un point fixe.

Exercice 8. Formule de Burnside. Soit G un groupe fini agissant sur un ensemble fini X. Pour tout élément g de G,
on note χ (g) le nombre de points fixes de g.
1) Montrer que le nombre d’orbites est donné par
1
P
#G χ (g) .
g∈G

Indication : on pourra dénombrer l’ensemble S = {(g, x) ∈ G × X, g · x = x} de deux manières différentes.


Avant toute chose, on rappelle que pour tout élément x de X, le stabilisateur de x est

Stab (x) = {g ∈ G, g · x = x} .
Pour tout élément g de G, le fixateur de g est défini par

Fix (g) = {x ∈ X, g · x = x} .
On peut alors écrire S de deux manières différentes
F F
Stab (x) × {x} = S = {g} × Fix (g) .
x∈X g∈G

Par définition, le cardinal de Fix (g) est égal à χ (g). On note à présent n le nombre d’orbites de l’action considérée
dont on se donne un système de représentants x1 , . . ., xn . On a
n
P P #G P P #G
#S = #Stab (x) = #[x] = #[xi ] = n #G.
x∈X x∈X i=1 x∈[xi ]

Ceci permet bien de conclure.

2) Application : combien de colliers distincts de huit perles bleues, rouges, ou vertes peut-on réaliser ? Indication :
on pourra compter les orbites des coloriages d’un octogone sous l’action du groupe diédral associé.
On modélise la situation de la façon suivante

On dira que deux colliers sont les mêmes si les configurations associées sont égales à un élément du groupe
diédral D8 près. Il s’agit donc de compter les orbites des coloriages d’un octogone sous l’action du groupe diédral
associé. On note n ce nombre. La question 1 donne
1
P
n = 16 χ (g) .
g∈D8

Il s’agit donc de calculer tous les χ (g). On rappelle à cet effet que l’on a

D8 = id, r, . . . , r7 , s, sr, . . . , sr7 ,
π
où r est la rotation de centre l’origine et d’angle 4, et s est la réflexion par rapport à l’axe des abscisses.
On remarque alors que l’on a
 
χ (id) = 38 , χ (r) = 3, χ r2 = 32 , χ r3 = 3,
   
χ r4 = 34 , χ r5 = 3, χ r6 = 32 , χ r7 = 3,
 
χ (s) = 35 , χ (sr) = 34 , χ sr 2
= 35 , χ sr 3
= 34 ,
   
χ sr4 = 35 , χ sr5 = 34 , χ sr6 = 35 , χ sr7 = 34 .
Tout ceci donne

1

n = 16 38 + 3 + 32 + 3 + 34 + 3 + 32 + 3 + 35 + 34 + 35 + 34 + 34 + 34 + 35 + 34 = 498 .
Exercice 9. Soit G un groupe d’ordre n agissant transitivement sur un ensemble X de cardinal l.

1) Montrer que tous les stabilisateurs d’éléments sont conjugués.

Soient x1 et x2 deux éléments de X. L’action de G sur X étant transitive, on fixe un élément g2 de G tel que
l’on ait x2 = g2 · x1 . On a alors

Stab (x2 ) = Stab (g2 · x1 ) = {g ∈ G, gg2 · x1 = g2 · x1 }


g ∈ G, g2−1 gg2 · x1 = x1

=
= g2 {g ∈ G, g · x1 = x1 } g2−1
= g2 Stab (x1 ) g2−1 .
Ceci montre bien que tous les stabilisateurs sont conjugués.

2) Montrer que l divise n.

L’action de G étant transitive, n’importe quel élément x de X fournit un système de représentant. La formule
des classes donne alors
n
l = #Stab(x) ,
ce qui montre bien que l divise n.

3) Montrer que l’union


S
S = Stab (x)
x∈X

est de cardinal au plus n − l + 1.

On commence par numéroter les éléments de X de la façon suivante

X = {x1 , . . . , xl } .
On remarque alors que l’on a
l
S
S = Stab (x1 ) ∪ (Stab (xi ) \ {eG }) ,
i=2

ce qui donne
l
n n
P 
#S ≤ #Stab (x1 ) + #Stab (xi ) = l + (l − 1) l −1 = n − l + 1.
i=2

On a ici utilisé la question 1 pour dire que tous les stabilisateurs sont de même cardinal.

4) On suppose que l’on ait l ≥ 2. Montrer qu’il existe au moins l − 1 éléments de G sans point fixe.

Il s’agit ici de remarquer que l’on a


S
S = Stab (x) = {g ∈ G, ∃x ∈ X, g · x = x}
x∈X
= G \ {g ∈ G, ∀x ∈ X, g · x 6= x} ,
donc l’ensemble E des éléments de G n’ayant pas de point fixe est donné par

E = G\S .
En utilisant la question précédente, on trouve alors

#E = #G − #S ≥ n − (n − l + 1) = l−1 .
Il existe donc bien au moins l − 1 éléments de G sans point fixe.
5) Application : montrer qu’un groupe fini n’est jamais la réunion des conjugués d’un sous-groupe propre.
Montrer que ceci est toutefois possible pour un groupe infini.
Soient G un groupe fini et H un sous-groupe de G distinct de G tout entier. On considère l’action de G sur
l’ensemble quotient G/H définie par

G −→ S (G/H)
.
g 7−→ [g1 H 7−→ gg1 H]
Le stabilisateur d’un élément g1 H pour cette action est donné par

Stab (g1 H) = {g ∈ G, gg1 H = H} = g1 Hg1−1 .


Comme H est distinct de G, l’ensemble G/H est de cardinal au moins égal à 2, et la question 3 donne
! !
−1
S S
# gHg = # Stab (gH) ≤ n − # (G/H) + 1 < n .
g∈G g∈G

En particulier, la réunion des conjugués de H dans G ne saurait être égale à G tout entier.

Ce résultat devient toutefois faux dans le cas où G est infini. En effet, si on considère pour G le groupe GLn (C)
avec n entier naturel au moins égal à 2, et pour H le sous-groupe Tn (C) des matrices triangulaires supérieures, la
trigonalisation des matrices à coefficients complexes montre que GLn (C) est la réunion des conjugués de Tn (C).

Exercice 10. Soit p un nombre premier. On appelle p-groupe tout groupe dont l’ordre est une puissance de p.

1) Soit G un p-groupe agissant sur un ensemble fini X. On pose

XG = {x ∈ X, ∀g ∈ G, g · x = x} .
Montrer que l’on a #X ≡ #X G mod p.
On commence par se donner un système de représentants x1 , . . ., xN de l’action considérée. La formule des
classes donne alors

#X G +
P P P
#X = # [xi ] + # [xi ] = # [xi ]
i, #[xi ]=1 i, #[xi ]≥2 i, #[xi ]≥2

#G
#X G +
P
= #Stab(xi ) .
i, #[xi ]≥2

Or, si x est un élément de G dont l’orbite comporte au moins deux éléments, son stabilisateur est différent de G
tout entier. Comme G est un p-groupe, le quotient G/Stab (x) associé est alors de cardinal une puissance de p
strictement supérieure à 1. En réduisant l’égalité ci-dessus modulo p, on obtient alors

#X ≡ #X G mod p ,
ce qui permet de conclure.

2) En déduire que le centre d’un p-groupe n’est jamais trivial.


Soit G un p-groupe, dont on considère l’action sur lui-même par conjugaison, qui est définie par

G −→ S (G)
 .
g 7−→ [h 7−→ ghg −1
On remarque alors que l’on a, pour cette action,

g ∈ G, ∀h ∈ G, ghg −1 = h

GG = = Z (G) .
La question précédente donne alors

#Z (G) ≡ #G mod p
≡ 0 mod p,
la dernière congruence venant du fait que G est un p-groupe. Ceci montre que le cardinal du centre de G est
un multiple de p au moins égal à 1, car le neutre de G commute avec tous les autres éléments du groupe. En
particulier, le centre de G est de cardinal au moins égal à 2, et ne saurait donc être trivial.

3) Déterminer, à isomorphisme près, tous les groupes d’ordre p2 .


Soit G un groupe d’ordre p2 . On commence par remarquer que le centre Z (G) de G est non trivial, car G est
un p-groupe, et est donc d’ordre p ou p2 . Deux cas se présentent.

• 1er cas : Si Z (G) est d’ordre p2 .


Le groupe G est alors abélien, et l’on peut montrer (directement ou en utilisant le théorème de structure), qu’il
est isomorphe à l’un des groupes additifs suivants
2
(Z/pZ) , Z/p2 Z .

• 2ème cas : Si Z (G) est d’ordre p.


On rappelle que le centre de G est un sous-groupe distingué de G. Le théorème de Lagrange donne alors

#G = #Z (G) × # (G/Z) ,
donc le groupe quotient G/Z (G) est d’ordre p, et est donc cyclique. Ceci montre que G est abélien, et donc que
son centre est d’ordre p2 , ce qui est absurde. Ce cas est donc impossible.

4) Donner une condition nécessaire et suffisante pour qu’un p-groupe soit simple. En déduire la forme, à
isomorphisme près, des p-groupes simples.
Soit G un p-groupe. La question 2 permet d’affirmer que le centre de G, qui est un sous-groupe distingué de G,
est non trivial. Ceci donne

Z (G) = G .
Le groupe G étant alors abélien, le théorème de structure permet de trouver un isomorphisme de groupes

G ' Z/pα1 Z × . . . × Z/pαk Z ,


où les entiers αi sont rangés par ordre décroissant, de sorte à avoir les divisibilités habituelles. On rappelle que
tout sous-groupe d’un groupe abélien est distingué, donc un groupe abélien est simple si et seulement si ses seuls
sous-groupes sont le groupe trivial et lui-même.

On remarque alors que le groupe ci-dessus ne peut être simple que si les entiers k et α1 valent tous deux 1.

Réciproquement, le groupe additif Z/pZ est bien simple.

Par conséquent, l’unique p-groupe simple est le groupe additif Z/pZ.

Exercice 11. Lemme de Cauchy. Soient G un groupe fini et p un facteur premier de l’ordre de G. On va montrer
que G possède au moins un élément d’ordre p.

1) Montrer que l’on fait agir Z/pZ sur {(x0 , . . . , xp−1 ) ∈ Gp , x0 . . . xp−1 = 1} en posant

m · (x0 , . . . , xp−1 ) = (xm , . . . , xp−1+m ) ,


les indices étant pris modulo p.
Soient m un entier et (x0 , . . . , xp−1 ) un p-uplet d’éléments de G tels que l’on ait

x0 . . . xp−1 = 1 .
Pour tout entier i entre 0 et p − 1, on note ri le reste de la division euclidienne de m + i par p. On va dans un
premier temps montrer que l’on a

xr0 . . . xrp−1 = 1 ,
ce qui n’est a priori pas évident, puisque G n’a aucune raison d’être abélien. De la même façon que dans l’exercice
précédent, on montre que l’application

J0, p − 1K −→ J0, p − 1K
i 7−→ ri
est l’identité ou peut êre identifiée à une permutation cyclique de J0, p − 1K. On pose j = r0 . Il s’agit donc de
montrer que l’on a

xj . . . xp−1 x0 . . . xj−1 = 1 ,
avec des conventions d’écriture évidentes si j est nul. Cette dernière égalité revient à prendre celle de départ et
−1
à la multiplier à gauche par xj . . . xp−1 et à droite par (xj . . . xp−1 ) . Ceci montre que l’application

ϕ : Z/pZ × Ep −→ Ep
(m, (x0 , . . . , xp−1 )) 7−→ (xm , . . . , xp−1+m )
est bien définie, où l’on a posé

Ep = {(x0 , . . . , xp−1 ) ∈ Gp , x0 . . . xp−1 = 1} .


Il est alors clair que l’action de la classe de 0 modulo p induit l’identité. L’autre axiome des actions de groupes
est quant à lui satisfait par additivité des congruences.

2) Conclure en écrivant l’équation aux classes.

Il s’agit avant toute chose de remarquer que l’orbite d’un élément (x0 , . . . , xp−1 ) est donnée par
 
[(x0 , . . . , xp−1 )] = xσ(0) , . . . , xσ(p−1) , σ ∈ Sp est un p − cycle .
En particulier, chaque orbite est de cardinal 1 si tous les xi sont égaux, et de cardinal p sinon. On se donne
maintenant un système de représentants X1 , . . ., XN de cette action. La formule des classes donne
N
P P P
#Ep = # [Xi ] = # [Xi ] + # [Xi ]
i=1 i, #[Xi ]=1 i, #[Xi ]≥2

P
= # {i ∈ J1, N K, # [Xi ] = 1} + # [Xi ] .
i, #[Xi ]≥2

p−1
Il s’agit maintenant de remarquer que Ep est de cardinal (#G) , car choisir un élément de Ep revient à choisir
les p − 1 premiers éléments x0 , . . ., xp−2 dans G, et à prendre pour xp−1 l’inverse qu’il faut. On rappelle de
plus qu’une orbite à un élément correspond à un élément x de G vérifiant xp = 1. Un tel élément étant d’ordre
égal à 1 ou p, il existe un élément de G d’ordre p si et seulement s’il existe un élément non trivial de ce groupe
dont l’orbite est un singleton. On a
p−1
(#G) = # {i ∈ J1, N K, # [Xi ] = 1} + p # {i ∈ J1, N K, # [Xi ] ≥ 2} .
Réduisant cette égalité modulo p, on remarque que # {i ∈ J1, N K, # [Xi ] = 1} est un multiple de p au moins
égal à 1, car le neutre 1 de G vérifie bien 1p = 1. Il existe donc un élément x de G non trivial vérifiant xp = 1.
Un tel élément est d’ordre p, car p est premier.

Exercice 12. 1) Soient n un entier naturel non nul et G un groupe ayant un sous-groupe d’indice n. Montrer que G
a un sous-groupe distingué d’indice divisant n!. Indication : on pourra considérer un morphisme de G dans Sn .

Soit H un sous-groupe de G d’indice n. L’action naturelle de G sur G/H est donnée par le morphisme de groupes

ϕ : G −→ S (G/H)
g0 7−→ [gH 7−→ g 0 gH]
fournit bien un morphisme de G dans Sn , car G/H est précisément de cardinal n. Le noyau de ce morphisme
de groupes est alors un sous-groupe distingué K de G tel que le groupe quotient G/K s’injecte dans Sn . Par
théorème de Lagrange, l’indice de K dans G divise donc n!.
2) On suppose G fini, et on note p le plus petit diviseur premier de l’ordre de G. Montrer qu’un sous-groupe H
de G d’indice p est nécessairement distingué (dans G).

On note m l’ordre du groupe G. En reprenant les notations de la question précédente, on a

ker ϕ = {g 0 ∈ G, ∀g ∈ G, g 0 gH = gH} =
 0
g ∈ G, ∀g ∈ G, g −1 g 0 g ∈ H

 0
g ∈ G, ∀g ∈ G, g 0 ∈ gHg −1

=

gHg −1 .
T
=
g∈G

Ce noyau est un sous-groupe distingué de G inclus dans H, donc son indice dans G divise à la fois p! et m. Or,
si q est un facteur premier commun à p! et m, alors q divise le produit

p × (p − 1) . . . × 2 × 1 ,
donc q divise un entier compris entre 1 et p. Comme q est premier et divise aussi m, il est égal à p, ce dernier
étant le plus petit facteur premier de m. Le pgcd de p! et de m est donc égal à p, car p est un facteur premier
simple de p!. Ceci montre que le noyau de ϕ est un sous-groupe distingué de G d’indice p inclus dans H. Ceci
permet de conclure.

Exercice 13. Une action d’un groupe G sur un ensemble X est dite n-transitive, pour un entier naturel n non nul,
si pour tous n-uplets (x1 , . . . , xn ) et (y1 , . . . , yn ) d’éléments de X, il existe un élément g de G tel que l’on ait

g · xi = yi
pour tout entier i entre 1 et n. Il est important de noter que g ne dépend pas de i.

1) Une action n-transitive est-elle (n − 1)-transitive ? Est-elle (n + 1)-transitive ?

On considère une action n-transitive d’un groupe G sur un ensemble X. Pour tous (n − 1)-uplets (x1 , . . . , xn−1 )
et (y1 , . . . , yn−1 ) d’éléments de X, il existe alors un éléments g de G tel que l’on ait

g · xi = yi ,
ce que l’on peut voir en appliquant la définition de la n-transitivité ci-dessus aux n-uplets (x1 , . . . , xn−1 , xn−1 )
et (y1 , . . . , yn−1 , yn−1 ). En revanche, rien ne permet d’affirmer que l’action considérée soit (n + 1)-transitive.

Si l’on considère deux (n + 1)-uplets (x1 , . . . , xn+1 ) et (y1 , . . . , yn+1 ) d’éléments de X, on peut par exemple
trouver deux éléments g et g 0 de G tels que l’on ait

 g · xi = yi pour tout i ∈ J1, nK
.
 g0 · x
n+1 = yn+1

Il convient cependant de remarquer qu’il n’est en général pas possible de trouver un même élément de G
vérifiant ces deux propriétés.

2) Montrer que l’action naturelle de GL2 (R) sur l’ensemble des droites vectorielles du plan est 3-transitive.

On commence par remarquer que cette action naturelle est bien 2-transitive, car si l’on peut prend deux droites
vectorielles distinctes D1 et D2 du plan, deux vecteurs directeurs de ces droites, notés v1 et v2 forment une base
de R2 , et l’on peut toujours passer d’une base à une autre par une matrice inversible.

Il est toutefois en général faux de dire que l’on peut passer d’une famille de trois vecteurs du plan à une autre par
une matrice inversible, ce qui est la raison pour laquelle l’énoncé parle de passer d’une famille de trois droites
à une autre.

On se donne deux familles (D1 , D2 , D3 ) et (D10 , D20 , D30 ) de trois droites du plan, que l’on suppose être constituées
de droites distinctes, sans quoi le résultat découle de ce qui a été fait ci-dessus.
On note v1 , v2 , v10 , v20 des vecteurs directeurs respectifs des quatre droites D1 , D2 , D10 , D20 . Les familles (v1 , v2 )
et (v10 , v20 ) forment alors toutes deux des bases de R2 , et l’on note P la matrice de passage entre ces deux bases.
On se donne alors des réels tous non nuls λ, µ, λ0 , et µ0 tels que l’on ait
(
v3 = λv1 + µv2
.
v30 = λ0 v10 + µ0 v20
On pose alors
λ0
" #
λ 0
M = µ0 ·P ,
0 µ
0 µ0
qui est une matrice inversible envoyant le vecteur v1 sur λλ v1 , donc la droite D1 sur D1 , le vecteur v2 sur µ v2 ,
donc la droite D2 sur D2 , et le vecteur v3 sur V30 , donc la droite D3 sur D3 .

2 Sous-groupes de Sylow
Exercice 14. Soit G un groupe d’ordre pq, où p et q sont deux nombres premiers vérifiant p < q et q non congru
à 1 modulo p. Montrer que G possède un unique p-Sylow et un unique q-Sylow. En déduire que G est cyclique. Que
peut-on dire dans le cas où q est congru à 1 modulo p ? Donner un exemple.

On va commencer par montrer que G possède un unique p-Sylow et un unique q-Sylow. On note np et nq les
nombres respectifs de p-Sylow et de q-Sylow. Le théorème de Sylow donne alors
(
np | q
.
np ≡ 1 mod p
Comme q est premier, le fait que np divise q implique que l’on ait np ∈ {1, q}. Or, par hypothèse, l’entier q n’est
pas congru à 1 modulo p, donc la congruence ci-dessus empêche d’avoir np = q, ce qui donne finalement

np = 1 .
On passe maintenant aux q-Sylow. Le théorème de Sylow donne
(
nq | p
.
nq ≡ 1 mod q
Comme p est premier, le fait que nq divise p implique que l’on ait nq ∈ {1, p}. Or, par hypothèse, on a p < q,
donc p ne saurait être congru à 1 modulo q, donc la congruence ci-dessus empêche d’avoir nq = p, ce qui donne
finalement

nq = 1 .
Par conséquent, le groupe G possède un unique p-Sylow et un unique q-Sylow. On va à présent montrer que G
est cyclique. On note Hp l’unique p-Sylow de G et Hq l’unique q-Sylow de G. Comme p et q sont premiers, ces
sous-groupes de Sylow sont tous deux cycliques, et on écrit
(
Hp = hxi
,
Hq = hyi
où x et y sont des éléments de G. On va montrer que x et y commutent. Pour cela, on remarque que Hp et Hq
sont d’intersection triviale, car p et q sont premiers et distincts, donc sont premiers entre eux, et que ce sont des
sous-groupes distingués de G, car leur conjugué par n’importe quel élément de G donne encore un sous-groupe
de Sylow de même cardinal. On a alors
∈Hp
z }| {
x yx−1 y −1 ∈ Hp ∩ Hq = {eG } .
| {z }
∈Hq
Ceci montre bien que x et y commutent. En particulier, le produit xy est d’ordre pq, ce qui montre le caractère
cyclique de G. Il reste enfin à étudier le cas où q est congru à 1 modulo p. On peut considérer le cas suivant
(
p = 2
.
q = 3
Le groupe symétrique S3 est bien d’ordre 6, possède un unique 3-Sylow, mais il possède trois 2-Sylow, chacun
étant engendré par l’une des transpositions de S3 . Ce groupe n’est pas non plus cyclique.

Exercice 15. 1) Montrer qu’un groupe d’ordre 63 n’est jamais simple. Indication : utiliser les théorèmes de Sylow.
Soit G un groupe d’ordre 63 = 32 × 7. On note n7 le nombre de 7-Sylow de G. Le théorème de Sylow donne
(
n7 | 32
.
n7 ≡ 1 mod 7
Le fait que n7 divise 9 dit que cet entier vaut 1, 3, ou 9. Cependant, la congruence ci-dessus enpêche d’avoir n7
d’être égal à 3 ou à 9, ce qui donne

n7 = 1 .
Le conjugué d’un 7-Sylow de G par n’importe quel élément étant encore un 7-Sylow, le résultat ci-dessus montre
que l’unique 7-Sylow de G en est un sous-groupe distingué. Par conséquent, le groupe G ne saurait être simple.

2) Montrer qu’un groupe d’ordre 30 n’est jamais simple. Indication : compter les éléments d’ordres 2, 3, et 5.
Soit G un groupe d’ordre 30 = 2 × 3 × 5. On commence par remarquer que les p-Sylow de G, pour p ∈ {2, 3, 5},
sont exactement les sous-groupes de G engendrés par les éléments d’ordre p. Compter le nombre de p-Sylow
permet donc de compter le nombre d’éléments d’ordre p, en prenant garde au fait que deux éléments d’ordre p
peuvent engendrer le même p-Sylow. On note np le nombre de p-Sylow de G.
Pour p = 2, le théorème de Sylow donne
(
n2 | 15
.
n2 ≡ 1 mod 2
Le fait que n2 divise 15 donne n2 ∈ {1, 3, 5, 15}, et chacun de ces cas est permis par la congruence ci-dessus.
Pour p = 3, le théorème de Sylow donne
(
n3 | 10
.
n3 ≡ 1 mod 3
Le fait que n3 divise 10 donne n3 ∈ {1, 2, 5, 10}, et la congruence ci-dessus empêche n3 d’être égal à 2 ou à 5, ce
qui donne n3 ∈ {1, 10}.
Pour p = 5, le théorème de Sylow donne
(
n5 | 6
.
n5 ≡ 1 mod 5
Le fait que n5 divise 6 donne n5 ∈ {1, 2, 3, 6}, et la congruence ci-dessus empêche n3 d’être égal à 2 ou à 3, ce
qui donne n5 ∈ {1, 6}.
On va maintenant étudier chacune de ces possibilités, afin de montrer qu’un des trois entiers n2 , n3 , ou n7 est
nécessairement égal à 1, ce qui donnera dans chaque cas un sous-groupe distingué de G.
On commence par remarquer qu’un 5-Sylow de G possède exactement 4 éléments d’ordre 5, donc avoir n5 = 6,
ce que l’on suppose, donne 24 éléments d’ordre 5, auxquels on ajoute le neutre e, pour obtenir 25 des 30 éléments
de G. Un 3-Sylow de G ayant exactement 2 éléments d’ordre 3, on ne peut avoir n3 = 10, car ceci donnerait 20
éléments d’ordre 3, et donc 45 éléments au total. Pour résumer, parmi n5 et n3 , l’un au moins est égal à 1.
Selon le cas, l’unique 3-Sylow ou 5-Sylow de G en fournit un sous-groupe distingué.

3) Montrer qu’un groupe d’ordre 36 n’est jamais simple. Indication : le faire agir sur l’ensemble de ses 3-Sylow.
Soit G un groupe d’ordre 36 = 22 × 32 . On note P3 l’ensemble des 3-Sylow de G, et n3 le cardinal de cet
ensemble. Le théorème de Sylow donne

n3 | 4

.
n3 ≡ 1 mod 3
Le fait que n3 divise 4 donne n3 ∈ {1, 2, 4}, tandis que la congruence ci-dessus empêche n3 d’être égal à 2, ce
qui donne n3 ∈ {1, 4}. Si n3 vaut 1, l’unique 3-Sylow de G en est un sous-groupe distingué non trivial, ce qui
permet de conclure.
On suppose donc dans la suite que n3 vaut 4. On dispose d’une action de G sur P3 définie par le morphisme de
groupes

ϕ : G −→ S (P3 )
 .
g 7−→ [H −→ gHg −1
Par théorème de Sylow, on sait que les 3-Sylow de G sont deux à deux conjugués, donc le fait que n3 vaille 4
empêche le morphisme de groupes ci-dessus d’être trivial. S’il était injectif, on aurait

36 = #G ≤ #S (P3 ) = 4! = 24 ,
ce qui serait absurde. Ceci montre que le noyau de ϕ est différent du sous-groupe trivial et de G tout entier.
S’agissant de plus d’un sous-groupe dsitingué de G, on peut également conclure dans ce cas.
En définitive, un groupe d’ordre 36 ne peut pas être simple.

Exercice 16. Soient p et q deux nombres premiers, ainsi que α et β deux entiers naturels non nuls.

1) On suppose que l’on a p > q. Montrer qu’un groupe d’ordre pα q n’est jamais simple.
Soit G un groupe d’ordre pα q. On note np le nombre de p-Sylow de G. Le théorème de Sylow donne alors
(
np | q
.
np ≡ 1 mod p
Comme q est premier, le fait que np divise q donne np ∈ {1, q}. Cependant, la congruence ci-dessus ne saurait
être satisfaite pour np = q, car p est strictement plus grand que q. Ceci donne donc np = 1. L’unique p-Sylow
de G est alors un sous-groupe distingué non trivial de G, et ce dernier ne peut donc être simple.

2) On suppose que l’on a pα < q + 1. Montrer qu’un groupe d’ordre pα q β n’est jamais simple.
Soit G un groupe d’ordre pα q β . On note nq le nombre de q-Sylow de G. Le théorème de Sylow donne alors
(
nq | pα
.
nq ≡ 1 mod q
Comme p est premier, le fait que nq divise pα montre qu’il existe un entier γ entre 0 et α tel que l’on ait

nq = pγ .
La congruence ci-dessus dit alors que q divise pγ − 1. Si γ est non nul, cela donne les inégalités

q+1 ≤ pγ ≤ pα ,
ce qui est absurde. L’entier γ est donc nul, ce qui donne nq = 1. L’unique q-Sylow de G est alors un sous-groupe
distingué non trivial de G, et ce dernier ne saurait donc être simple.

3) On suppose que (q − 1)! n’est pas divisible par pα . Montrer qu’un groupe d’ordre pα q n’est jamais simple.
Soit G un groupe d’ordre pα q. On note np le nombre de p-Sylow de G. Le théorème de Sylow donne alors
(
np | q
.
np ≡ 1 mod p
Comme q est premier, le fait que np divise q donne np ∈ {1, q}. Si np est égal à 1, l’unique p-Sylow de G en est
un sous-groupe distingué non trivial, et l’on peut conclure. On suppose donc que l’on ait np = q.
On note alors Pp l’ensemble des p-Sylow de G. On dispose d’une action de G sur Pp définie par le morphisme
de groupes

ϕ : G −→ S (Pp )
 .
g 7−→ [H 7−→ gHg −1
Or, par théorème de Sylow, les p-Sylow de G sont deux à deux conjugués, donc ce morphisme de groupes n’est
pas trivial, car np est égal à q. Si ϕ était injectif, on aurait la divisibilité suivante

pα q | q! ,
ce qui est absurde, car (q − 1)! n’est pas divisible par pα . Ceci montre que le noyau de ϕ est un sous-groupe
distingué non trivial de G, et ce dernier ne peut donc pas être un groupe simple.

Exercice 17. Soient p, q, et r trois nombres premiers vérifiant p < q < r. Soit G un groupe d’ordre pqr. On note
respectivement np , nq , et nr le nombre de p-Sylow, de q-Sylow, et de r-Sylow de G.

1) Montrer que si G est simple, alors on a np ≥ q, ainsi que nq ≥ r et nr = pq.


On suppose que G soit un groupe simple. Le théorème de Sylow donne
(
np | qr
.
np ≡ 1 mod p
Comme q et r sont premiers, le fait que np divise qr donne np ∈ {1, q, r, qr}. L’entier np ne peut cependant pas
valoir 1, car G est un groupe simple, donc on a np ∈ {q, r, qr}. En particulier, comme r est strictement supérieur
à q, on a

np ≥ q .
On passe à nq . Le théorème de Sylow donne
(
nq | pr
.
nq ≡ 1 mod q
Comme p et r sont premiers, le fait que nq divise pr donne nq ∈ {1, p, r, pr}. L’entier np ne peut cependant pas
valoir 1, car G est un groupe simple, donc on a nq ∈ {p, r, pr}. De plus, la congruence ci-dessus empêche nq de
valoir p, car q est strictement plus grand que p. On a donc nq ∈ {r, pr}. On a donc en particulier

nq ≥ r .
Il reste enfin à traiter le cas de nr . Le théorème de Sylow donne
(
nr | pq
.
nr ≡ 1 mod r
Comme p et q sont premiers, le fait que nr divise pq donne nr ∈ {1, p, q, pq}. L’entier nr ne peut cependant pas
valoir 1, car G est un groupe simple, donc on a nr ∈ {p, q, pq}. De plus, la congruence ci-dessus empêche nr de
valoir p ou q, car r est strictement plus grand que p et que q. On a donc

nr = pq .

2) En déduire que G n’est pas simple.


On commence par remarquer qu’un r-Sylow de G possède exactement r − 1 éléments d’ordre r. La question
précédente dit alors que G possède pq (r − 1) éléments d’ordre r.

De même, un p-Sylow de G a exactement p − 1 éléments d’ordre p, et un q-Sylow de G possède exactement q − 1


éléments d’ordre q. En comptant le nombre N d’éléments d’ordre 1, p, q, ou r de G, on a alors

N ≥ 1 + pq (r − 1) + q (p − 1) + r (q − 1) = 1 + pqr − 
p
q +q − q + rq − r
p
= pqr + (r − 1) (q − 1) > pqr,
ce qui est absurde. Le groupe G ne peut donc pas être simple.
Exercice 18. Soient G un groupe d’ordre pair au moins égal à 4 et S un 2-Sylow de G. On suppose S cyclique.
Montrer que G n’est pas simple. Indication : considérer une action de G sur lui-même et utiliser le morphisme de
signature.

On commence par noter n = 2α m l’ordre de G, où m est un entier impair. On considère l’action de G sur
lui-même par translation à droite, définie par le morphisme de groupes

ϕ : G −→ S (G)
 .
g 7−→ [g 0 7−→ g 0 g −1
Le groupe S (G) étant naturellement isomorphe à Sn , on dispose d’un morphisme de groupes

ε : S (G) −→ {−1, 1}
correspondant à la signature. On se donne à présent un générateur s de S. On va montrer que l’on a

ε ◦ ϕ (s) = −1 .
L’ensemble quotient G/S étant de cardinal m, on fixe des éléments g1 , . . . , gm de G tels que l’on ait

G = g1 S t ... t gm S .
α
Pour tout entier i entre 1 et m et tout entier j entre 0 et 2 − 1, on a

ϕ (s) g i sj = g i sj−1 ,
l’exposant j − 1 étant considéré modulo 2α . Ceci montre que la permutation ϕ (s) de G agit comme un cycle ci
de taille 2α sur g i S. On a alors, en tant que permutations de G

ϕ (s) = c1 . . . cm ,
ce qui donne
2α +1 2α +1 m
ε ◦ ϕ (s) = ε (c1 ) . . . ε (cm ) = (−1) . . . (−1) = (−1) = −1.
| {z }
m fois

Ceci montre que le morphisme de groupes

ε ◦ ϕ : G −→ {−1, 1}
n’est pas trivial. Il n’est pas non plus injectif, sans quoi ε ◦ ϕ serait un isomorphisme de groupes, et G serait de
cardinal 2, ce qui a été exclu. Ceci montre que le noyau de ε ◦ ϕ est un sous-groupe distingué non trivial de G,
et que ce dernier ne saurait donc être simple.

Exercice 19. Soient p un nombre premier impair et G un groupe d’ordre 2p.

1) Montrer que G contient deux sous-groupes K = hai d’ordre p et H = hbi d’ordre 2 tels que l’on ait

G = HK = {hk, h ∈ H, k ∈ K} .

Comme 2 et p sont des facteurs premiers distincts de l’ordre de G, le théorème de Cauchy permet de se donner
un élément a de G d’ordre p et un élément b de G d’ordre 2. On pose ensuite

K = hai et H = hbi .
On remarque alors que K est un sous-groupe d’ordre p, donc d’indice 2, de G. Il s’agit donc en particulier d’un
sous-groupe distingué de G. L’exercice 9 du TD 3 dit alors que HK est un sous-groupe de G, de cardinal
#(H×K)
#HK = #(H∩K) = 2p ,
l’intersection de H et de K étant triviale car p est premier avec 2. Ceci montre l’égalité souhaitée.

2) Montrer qu’il existe un entier i entre 1 et p − 1 tel que l’on ait


bab = ai ,
puis que p divise i2 − 1.
Il s’agit ici de remarquer que K est distingué dans G et que b est d’ordre 2, donc on a

bab ∈ K .
Ceci permet de fixer un entier i entre 0 et p − 1 tel que l’on ait

bab = ai .
Cet entier i ne peut être nul, car a est différent du neutre de G. Ceci permet de conclure.
Il reste à montrer que p divise i2 − 1. On a
2 i i
ai = ai = (bab) = bai b = b2 ab2 = a ,
ce qui donne, en notant eG le neutre de G,
2
−1
ai = eG ,
Ceci montre que l’ordre de a, qui vaut p, divise i2 − 1.

3) En déduire que G est soit cyclique, soit diédral (i.e. isomorphe à Dp ).


La question précédente montre la divisibilité suivante

p | i2 − 1 = (i + 1) (i − 1) .
Comme p est premier, cela signifie que p divise i + 1 ou i − 1. On va donc traiter ces deux cas séparément.

• 1er cas : Si p divise i − 1. On a alors ai = a, ce qui donne

a = ai = bab ,
donc a et b commutent, car b est d’ordre 2. L’élément ab de G est alors d’ordre 2p, donc G est cyclique.

• 2ème cas : Si p divise i + 1. On a alors ai = a−1 , ce qui donne

a−1 = ai = bab .
Cette relation permet de déterminer entièrement la table de G, dont on remarque qu’il est alors isomorphe au
groupe diédral Dp .

Exercice 20. Soit G un groupe simple.

1) Montrer que tout morphisme de groupes non trivial de G dans un autre groupe est injectif.
Soit H un groupe. On se donne un morphisme de groupes non trivial

ϕ : G −→ H .
Le noyau de ϕ est alors un sous-groupe distingué de G, différent de G tout entier car ϕ n’est pas le morphisme
trivial. Comme G est simple, le noyau de ϕ est trivial, et le morphisme de groupes ϕ est donc injectif.

2) On suppose que G soit fini, simple, et d’ordre 168. Soit H un sous-groupe de G d’indice m ≥ 2.

a) Construire un morphisme de groupes de G dans Sm . En déduire que m est au moins égal à 7.

On considère l’action de G sur l’ensemble quotient G/H par translation à gauche, définie par

ϕ : G −→ S (G/H)
0
.
g 7−→ [gH 7−→ g 0 gH]
L’indice m de H dans G valant au moins 2, le morphisme de groupes ci-dessus n’est pas trivial. Son noyau étant
un sous-groupe distingué de G différent de G tout entier, il est trivial, et ϕ est donc injectif. Le groupe des
permutations de G/H étant de cardinal m!, le théorème de Lagrange dit alors que l’ordre de G, qui vaut 168,
doit diviser m!. Le premier entier m ≥ 2 pour lequel ceci soit possible étant 7, on a le résultat.

b) Combien G possède-t-il d’éléments d’ordre 7 ?


On commence par remarquer que l’on a 168 = 23 × 3 × 7. Un élément d’ordre 7 de G engendre donc un 7-Sylow.
Réciproquement, un 7-Sylow de G contient exactement 6 éléments d’ordre 7. On note n7 le nombre de 7-Sylow
de G. Le théorème de Sylow donne
(
n7 | 24
.
n7 ≡ 1 mod 7
Le fait que n7 divise 24 donne n7 ∈ {1, 2, 3, 4, 8, 12, 24}, tandis que la congruence ci-dessus empêche n7 d’être
dans {2, 3, 4, 12, 24}. On a donc n7 ∈ {1, 8}. Comme G est simple, l’entier n7 ne peut valoir 1, sans quoi
l’unique 7-Sylow de G en serait un sous-groupe distingué non trivial. On a donc n7 = 8.
Par conséquent, on a 8 × 6 = 48 éléments d’ordre 7 dans G.

c) Montrer que le nombre de 3-Sylow de G est égal à 7 ou à 28. En déduire que G ne possède pas
d’éléments d’ordre 21.
On note n3 le nombre de 3-Sylow de G. Le théorème de Sylow donne
(
n3 | 56
.
n3 ≡ 1 mod 3
Le fait que n3 divise 56 donne n3 ∈ {1, 2, 4, 7, 8, 14, 28, 56}, tandis que la congruence ci-dessus empêche n3
d’être dans {2, 8, 14, 56}. On a donc n3 ∈ {1, 4, 7, 28}. Comme G est simple, l’entier n3 ne peut valois 1, sans
quoi l’unique 3-Sylow de G en serait un sous-groupe distingué non trivial. Enfin, si n3 vaut 4, l’action de par
conjugaison de G sur ses 3-Sylow se traduit par un morphisme de groupes

G −→ S4 ,
non trivial car les 3-Sylow de G, qui sont au nombre de 4, sont deux à deux conjugués par le théorème de Sylow.
La question 1 dit alors que le morphisme de groupes introduit ci-dessus est injectif, ce qui est absurde car S4
est d’ordre 24, alors que G est de cardinal 168. Par conséquent, on a bien n3 ∈ {7, 28}. Il reste à montrer que
le groupe G ne possède pas d’éléments d’ordre 21.
On raisonne par l’absurde. On suppose que l’ensemble P des sous-groupes cycliques d’ordre 21 ne soit pas vide.
On considère alors l’action de G sur P définie par le morphisme de groupes

G −→ S (P )
 .
g 7−→ [K 7−→ gKg −1
On remarque que cette action est bien définie, car le conjugué d’un élément d’ordre 21 est encore un élément
d’ordre 21. Soit H un élément de P . Le stabilisateur de H est alors un sous-groupe de G d’indice au moins 2,
sans quoi H serait un sous-groupe distingué non trivial de G, ce qui serait absurde car G est simple. Par la
question 1, ce stabilisateur est donc d’indice au moins 7 dans G, et la formule des classes donne

#P ≥ [G : Stab (H)] ≥ 7 ,
donc il existe au moins 7 sous-groupes cycliques d’ordre 21 dans G, chacun d’entre eux ayant ϕ (21) = 12
éléments d’ordre 21, où ϕ est la fonction indicatrice d’Euler. Ceci montre qu’il existe au moins 7 × 12 = 84
éléments d’ordre 21 dans G.

Enfin, si l’entier n3 était égal à 7, l’action de G sur l’ensemble de ses 3-Sylow par conjugaison donnerait un
morphisme de groupes injectif

G −→ S7 ,
qui enverrait un élément d’ordre 21 de G sur un élément d’ordre 21 de S7 . Ceci est absurde, car S7 n’a pas de
tel élément, ce que l’on peut voir en utilisant la décomposition en produit de cycles à supports disjoints. Ceci
montre alors que le nombre de 3-Sylow de G est égal à 28, ce qui donne 56 éléments d’ordre 3.
En combinant tous ces arguments, on a

168 = #G ≥ 1 + |{z}
|{z} 56 + |{z}
48 + |{z}
84 = 189,
neutre ordre 3 ordre 7 ordre 12

ce qui est absurde. Le groupe G ne possède donc pas d’éléments d’ordre 21.

3) On suppose que G soit d’ordre 280. Montrer que G ne peut pas être simple.

On commence par remarquer que l’on a 280 = 23 × 5 × 7. Pour tout nombre premier p ∈ {2, 5, 7}, on note np
le nombre de p-Sylow de G.
On commence par traiter le cas de p = 5. Le théorème de Sylow donne
(
n5 | 56
.
n5 ≡ 1 mod 5
Le fait que n5 divise 56 donne n5 ∈ {1, 2, 4, 7, 8, 14, 28, 56}, tandis que la congruence ci-dessus empêche n5
d’être dans {2, 4, 7, 8, 14, 28}. On a donc n5 ∈ {1, 56}.
On passe maintenant à p = 7. Le théorème de Sylow donne
(
n7 | 40
.
n7 ≡ 1 mod 7
Le fait que n7 divise 40 donne n7 ∈ {1, 2, 4, 5, 8, 10, 20, 40}, tandis que la congruence ci-dessus empêche n7
d’être dans {2, 4, 5, 10, 20, 40}. On a donc n7 ∈ {1, 8}.
On suppose alors par l’absurde que G soit simple. Comme G n’a pas de sous-groupe distingué non trivial, on ne
peut alors avoir un unique 5-Sylow ou un unique 7-Sylow, ce qui donne
(
n5 = 56
.
n7 = 8
Un p-Sylow de cardinal p ayant exactement p − 1 éléments d’ordre p, on a 224 éléments d’ordre 5 et 48 éléments
d’ordre 7. Le nombre de 2-Sylow de G étant supérieur à 2, on a au moins 281 éléments dans G, ce qui est absurde.

Exercice 21. Soit G un groupe de cardinal n = pα m, où p est un nombre premier ne divisant pas m.

1) Soient P et Q deux p-Sylow distincts de G. Montrer que l’on a

P ∩Q = Q ∩ NG (P ) ,
où NG (P ) est le normalisateur de P dans G.

On commence par rappeler que le normalisateur de P dans G, défini par

g ∈ G, gP g −1 = P ,

NG (P ) =
contient P , qui en est un sous-groupe distingué, et est ici son unique p-Sylow. On remarque alors que Q ∩ NG (P )
est un p-groupe, en tant qu’intersection d’un groupe et d’un p-Sylow, inclus dans NG (P ). Ceci donne l’inclusion

Q ∩ NG (P ) ⊆ P ,
car tout p-groupe inclus dans NG (P ) est inclus dans un p-Sylow de NG (P ), donc dans P . On a donc

Q ∩ NG (P ) ⊆ Q ∩ P .
L’inclusion réciproque a déjà été justifiée, car NG (P ) contient P . Ceci permet de conclure.

2) On suppose à présent que l’ensemble X des p-Sylow de G soit de cardinal p + 1. Montrer que P agit sur X
par conjugaison. Déterminer l’orbite de P , vu comme élément de X, et son stabilisateur. Faire de même pour Q.
On considère l’action de G sur X par conjuguaison, définie par le morphisme de groupes

G −→ S (X)
 ,
g 7−→ [H 7−→ gHg −1
que l’on peut restreindre à P pour obtenir un morphisme de groupes

P −→ S (X)
 .
g 7−→ [H 7−→ gHg −1
Ceci montre que P agit sur X par conjuguaison. On souhaite maintenant déterminer l’orbite [P ] de P , vu comme
élément de X. On a

gP g −1 , g ∈ P

[P ] = = {P } .
Ceci montre par ailleurs que le stabilisateur de P , vu comme élément de X, est égal à P , vu comme groupe.
Comme X est de cardinal p + 1, et que Q n’est pas dans l’orbite de P , l’orbite de Q est de cardinal au plus p.
De plus, le stabilisateur de cet élément de X est donné par

g ∈ P, gQg −1 = Q

Stab (Q) = = P ∩ NG (Q) = P ∩Q .

3) Montrer que l’intersection de P et de Q est de cardinal pα−1 .


On commence par utiliser la question précédente, qui donne
#P
# (P ∩ Q) = #Stab (Q) = #[Q] ≥ pα−1 .
Les p-Sylow P et Q de G étant tous deux de cardinal pα et étant distincts, on a alors le résultat, par le théorème
de Lagrange.

Exercice 22. Soient p et q deux nombres premiers distincts, ainsi que n et m deux entiers naturels, et G un groupe
d’ordre pn q m . On suppose que G possède un unique p-Sylow Hp et un unique q-Sylow Hq . Montrer que G est isomorphe
à G/Hp × G/Hq .

On commence par remarquer que le théorème de Sylow, appliqué au cas étudié ici, dit que Hp et Hq sont des
sous-groupes distingués de G. Ils sont de plus d’intersection triviale, leurs ordres étant premiers entre eux. On
considère alors l’application

Hq −→ G/Hp
y 7−→ [y]Hp
obtenue par composition de l’inclusion de Hq dans G et de la projection canonique sur G/Hp . Il s’agit d’un
morphisme de groupes, de noyau Hq ∩ Hp = {e}, où e est le neutre de G. Son injectivité donne de plus sa
bijectivitié par cardinalité. Les groupes Hq et G/Hp sont donc isomorphes. Par symétrie des rôles de Hp et Hq ,
les groupes Hp et G/Hq sont de même isomorphes. On va donc montrer qu’il existe un isomorphisme de groupes

G ' Hq × Hp .
Pour cela, on va commencer par montrer que Hq et Hp commutent. On se donne donc deux éléments x et y
respectivement dans Hq et Hp . On a
∈Hq
z }| {
x yx−1 y −1 ∈ Hp ∩ Hq = {e} .
| {z }
∈Hp

Ceci permet d’affirmer que l’application

Hq × Hp −→ G
(x, y) 7−→ xy
est un morphisme de groupes. Le fait que Hq et Hp soient d’intersection triviale montre par ailleurs que ce
morphisme est injectif. Il est bijectif pour des raisons de cardinal, et est donc un isomorphisme de groupes. Ceci
permet de conclure.
Exercice 23. On suppose qu’il existe un groupe simple G d’ordre 90.

1) Combien G possède-t-il de 5-Sylow ?


On commence par remarquer que l’on a 90 = 2 × 32 × 5. On note n5 le nombre de 5-Sylow de G. Le théorème
de Sylow donne
(
n5 | 18
.
n5 ≡ 1 mod 5
Le fait que n5 divise 18 donne n5 ∈ {1, 2, 3, 6, 9, 18} tandis que la congruence ci-dessus empêche l’entier n5
d’être égal à 2, 3, 9, ou 18. On a donc

n5 ∈ {1, 6} .
Le conjugué d’un 5-Sylow de G par un élément de G étant encore un 5-Sylow, le groupe G ne saurait avoir un
unique 5-Sylow, qui en serait alors un sous-groupe distingué, étant un groupe simple. On a donc

n5 = 6 .

2) Combien G possède-t-il de 3-Sylow ? Quelle est l’intersection de deux 3-Sylow distincts ? Indication : on
pourra considérer les ordres possibles pour le centralisateur d’un élément dans une telle intersection.
On note n3 le nombre de 3-Sylow de G. Le théorème de Sylow donne alors
(
n3 | 10
.
n3 ≡ 1 mod 3
Le fait que n3 divise 10 donne n3 ∈ {1, 2, 5, 10}, et la congruence empêche n3 d’être égal à 2 ou à 5. On a donc

n3 ∈ {1, 10} .
Le groupe G étant simple, il ne saurait avoir un unique 3-Sylow, qui serait alors un sous-groupe distingué de G
d’ordre 9. Ceci donne finalement

n3 = 10 .
On va maintenant déterminer l’intersection de deux 3-Sylow distincts S et S 0 .

Soit g un élément de G appartenant à la fois à S et à S 0 . Son centralisateur dans G est défini par

h ∈ G, hgh−1 = g .

CG (g) =
S’agissant d’un sous-groupe de G, l’ordre du centralisateur de g divise 90. On va montrer qu’il contient S et S 0 .
Pour cela, on remarque que l’exercice 10 permet d’affirmer que S et S 0 , qui sont des groupes d’ordre 9, sont
abéliens. Comme g appartient à S, on a alors

hgh−1 = g
pour tout élément h de S, ce qui montre l’inclusion de S dans CG (g). On montre de même que S 0 est contenu
dans ce centralisateur. Le théorème de Lagrange dit alors que l’ordre de CG (g) est un multiple de 9, car S est
un sous-groupe de CG (g), différent de 9 car ce centralisateur contient S et S 0 , qui sont distincts.

Pour résumer, l’ordre de CG (g) est un diviseur de 90 et un multiple de 9 différent de 9. Ceci donne

m = #CG (g) ∈ {18, 45, 90} .


Il s’agit maintenant de traiter ces trois cas séparément.

• 1er cas : L’entier m est égal à 90.


Le centralisateur de g est alors égal à G tout entier, ce qui signifie que g appartient au centre Z (G) de G, qui,
étant un sous-groupe distingué du groupe simple G, est égal au sous-groupe trivial ou à G. Il ne saurait être
égal à G, qui serait alors abélien, et ne pourrait être simple.
Dans ce cas, l’élément g est trivial.
• 2ème cas : L’entier m est égal à 45.
Dans ce cas, le sous-groupe CG (g) est d’indice 2 dans G, donc est distingué, ce qui est absurde car G est simple.
Ce cas est donc impossible.

• 3ème cas : L’entier m est égal à 18 = 2 × 32 .


On note alors k3 le nombre de 3-Sylow de CG (g). Le théorème de Sylow donne alors
(
k3 | 2
.
k3 ≡ 1 mod 3
L’entier k3 est alors égal à 1, ce qui signifie que CG (g) possède un unique 3-Sylow. Ceci est impossible, car il
contient à la fois S et S 0 .

Ceci montre que l’intersection de deux 3-Sylow distincts est triviale.

3) Conclure.
Les deux question précédentes montrent que l’on a

n3 = 10
,
n5 = 6
mais aussi que l’intersection de deux 3-Sylow (resp. de deux 5-Sylow) distincts est triviale.
En effet, le cas des 3-Sylow a été traité dans la question précédente, et les 5-Sylow, étant d’ordre 5, ne peuvent
que s’intersecter trivialement quand ils sont distincts par théorème de Lagrange.
Ceci permet de minorer l’ordre de G en comptant les éléments de ces sous-groupes de Sylow. On a

#G ≥ 1 +
|{z} 10 × 8 + 6×4 = 105 .
| {z } | {z }
neutre différent du neutre dans un 3-Sylow différent du neutre dans un 5-Sylow

Ceci est absurde, car G est d’ordre 90. En définitive, il n’existe donc pas de groupe simple d’ordre 90.

Exercice 24. On suppose qu’il existe un groupe simple G d’ordre 180.

1) Combien G possède-t-il de 5-Sylow ?


On commence par remarquer que l’on a 180 = 22 × 32 × 5. On note n5 le nombre de 5-Sylow. Le théorème de
Sylow donne
(
n5 | 36
.
n5 ≡ 1 mod 5
Le fait que n5 divise 36 donne n5 ∈ {1, 2, 3, 4, 6, 9, 18, 36}, tandis que la congruence ci-dessus empêche n5
d’être égal à 2, 3, 4, 9, ou 18. Ceci donne

n5 ∈ {1, 6, 36} .
Comme G est simple, il ne peut avoir un unique 5-Sylow, qui serait un sous-groupe distingué de G d’ordre 5.
On suppose alors que l’entier n5 soit égalà 6. L’action de G par conjugaison sur l’ensemble de ses 5-Sylow donne
alors un morphisme de groupes

ϕ : G −→ S6
qui est non-trivial par théorème de Sylow, donc injectif car G est simple et que le noyau de ce morphisme
de groupes est un sous-groupe distingué de G. En composant ce morphisme de groupes par le morphisme de
signature, on obtient alors un morphisme de groupes

ε ◦ ϕ : G −→ {−1, 1} .
Le noyau de ce morphisme ne pouvant être trivial pour des raisons d’ordre, il est égal à G tout entier par
simplicité de G, ce qui signifie que le morphisme ε ◦ ϕ est trivial. Ceci montre que l’image de ϕ est incluse dans
le groupe alterné A6 , et donc que G est isomorphe à un sous-groupe d’indice 2 de A6 .
Il s’agit à présent de remarquer que A6 n’admet pas de sous-groupe d’indice 2.
Deux méthodes sont possibles pour cela. On peut observer qu’un tel sous-groupe serait distingué dans A6 , ce
qui contredirait la simplicité de ce dernier, ou bien procéder de manière plus élémentaire.
Un éventuel sous-groupe d’indice 2 de A6 contiendrait tous les carrés d’éléments de A6 , donc contiendrait tous
les 3-cycles, qui sont les carrés de leurs carrés. Les 3-cycles engendrant le groupe alterné A6 , on aurait alors une
absurdité. Finalement, on obtient

n5 = 36 .

2) Combien G possède-t-il de 3-Sylow ? Quelle est l’intersection de deux 3-Sylow distincts ?


On note n3 le nombre de 3-Sylow de G. Le théorème de Sylow donne alors
(
n3 | 20
.
n3 ≡ 1 mod 3
Le fait que n3 divise 20 donne n3 ∈ {1, 2, 4, 5, 10, 20}, tandis que la congruence ci-dessus empêche n3 d’être
égal à 2, 5, ou 20. On a donc

n3 ∈ {1, 4, 10} .
Le groupe G étant simple, il ne saurait avoir un unique 3-Sylow, qui serait alors un sous-groupe distingué de G
d’ordre 9. On suppose que l’entier n3 soit égal à 4. L’action de G sur l’ensemble de ses 3-Sylow par conjugaison
induit alors un morphisme de groupes

G −→ S4
qui est non-trivial par théorème de Sylow, donc injectif car G est simple. Ceci est impossible, car on a

#S4 = 24 < 180 = #G .


Ceci montre que l’on a

n3 = 10 .
Il reste maintenant à déterminer l’intersection de deux 3-Sylow distincts S et S 0 .

Soit g un élément de G qui soit à la fois dans S et dans S 0 .

Le centralisateur CG (g) de g dans G est alors un sous-groupe de G, donc son ordre divise 180 par théorème de
Lagrange. De plus, les groupes S et S 0 sont abéliens car d’ordre 9, donc sont contenus dans ce centralisateur. Le
théorème de Lagrange permet alors d’affirmer que l’ordre de CG (g) est un multiple de 9, différent de 9, car ce
centralisateur contient S et S 0 .

Pour résumer, l’ordre de CG (g) est un diviseur de 180 et un multiple de 9 différent de 9, ce qui donne

m = #CG (g) ∈ {18, 36, 45, 90, 180} .


On va traiter chacun de ces cas séparément.

• 1er cas : L’entier m est égal à 180.


Le centralisateur de g est alors égal à G tout entier, ce qui signifie que g appartient au centre Z (G) de G, qui,
étant un sous-groupe distingué du groupe simple G, est égal au sous-groupe trivial ou à G. Il ne saurait être
égal à G, qui serait alors abélien, et ne pourrait être simple.
Dans ce cas, l’élément g est trivial.

• 2ème cas : L’entier m est égal à 90.


Dans ce cas, le sous-groupe CG (g) est d’indice 2 dans G, donc est distingué, ce qui est absurde car G est simple.
Ce cas est donc impossible.

• 3ème cas : L’entier m est égal à 36 ou à 45.


On considère l’action de G sur l’ensemble quotient G/CG (g) définie par le morphisme de groupes

χ : G −→ S (CG (g))
.
g1 7−→ [g2 CG (g) 7−→ g1 g2 CG (g)]
On remarque alors que ce morphisme de groupes est non trivial, donc injectif, car G est simple. Ceci fournit,
selon la valeur de m, un morphisme de groupes injectif de G dans S4 ou S5 , ce qui est absurde, car ces deux
derniers groupes sont d’ordres respectifs 24 et 120, tous deux strictement plus petits que l’ordre de G.

• 4ème cas : L’entier m est égal à 18 = 2 × 32 .


On note k3 le nombre de 3-Sylow de CG (g). Le théorème de Sylow donne alors
(
k3 | 2
.
k3 ≡ 1 mod 3
Ce cas est donc impossible, car CG (g) contient au moins deux 3-Sylow, qui sont S et S 0 .

On a ainsi montré que l’intersection de deux 3-Sylow distincts est triviale.

3) Conclure.
Les deux question précédentes montrent que l’on a

n3 = 10
,
n5 = 36
mais aussi que l’intersection de deux 3-Sylow (resp. de deux 5-Sylow) distincts est triviale.
En effet, le cas des 3-Sylow a été traité dans la question précédente, et les 5-Sylow, étant d’ordre 5, ne peuvent
que s’intersecter trivialement quand ils sont distincts par théorème de Lagrange.
Ceci permet de minorer l’ordre de G en comptant les éléments de ces sous-groupes de Sylow. On a

#G ≥ 1 +
|{z} 10 × 8 + 36 × 4 = 225 .
| {z } | {z }
neutre différent du neutre dans un 3-Sylow différent du neutre dans un 5-Sylow

Ceci est absurde, car G est d’ordre 180. En définitive, il n’existe donc pas de groupe simple d’ordre 180.

Exercice 25. Montrer qu’il n’existe pas de groupe simple d’ordre 252.
On commence par remarquer que l’on a

252 = 22 × 32 × 7 .
Soit G un groupe simple d’ordre 252, dont on suppose par l’absurde l’existence.

On note n7 et n3 les nombres respectifs de 7-Sylow et de 3-Sylow de G. Le théorème de Sylow donne


(
n7 | 36
.
n7 ≡ 1 mod 7
Le fait que n7 divise 36 donne n7 ∈ {1, 2, 3, 4, 6, 12, 18, 36}, tandis que la congruence ci-dessus empêche n7
d’être égal à 2, 3, 4, 6, 12, ou 18. On a donc

n7 ∈ {1, 36} .
Le groupe G étant simple, il ne saurait avoir un unique 7-Sylow, qui en serait alors un sous-groupe distingué
d’ordre 7. Ceci donne donc

n7 = 36 .
On remarque de plus que, les 7-Sylow de G étant d’ordre 7 premier, deux tels sous-groupes distincts s’intersectent
trivialement par théorème de Lagrange. Le nombre N7 d’éléments d’ordre 7 de G est donc donné par

N7 = 36 × 6 = 216 .
On passe maintenant aux 3-Sylow. Le théorème de Sylow donne
(
n3 | 28
.
n3 ≡ 1 mod 3
Le fait que n3 divise 28 donne n3 ∈ {1, 2, 4, 7, 14, 28}, tandis que la congruence ci-dessus empêche n3 d’être
égal à 2, 14. On a donc

n3 ∈ {1, 4, 7, 28} .
Le groupe G étant simple, il ne saurait avoir un unique 3-Sylow, qui en serait alors un sous-groupe distingué
d’ordre 9. Ceci donne donc

n3 ∈ {4, 7, 28} .
Si l’entier n3 était égal à 4, l’action de G par conjugaison sur l’ensemble de ses 3-Sylow fournirait un morphisme
de groupes injectif

G −→ S4 ,
ce qui serait absurde, car l’ordre de S4 , qui vaut 24, est strictement plus petit que celui de G. On a donc

n3 ∈ {7, 28} .
On va maintenant montrer que l’intersection de deux 3-Sylow distincts S et S 0 de G est triviale.

Pour cela, on considère un élément g de G qui soit à la fois dans S et S 0 , ainsi que son centralisateur

h ∈ G, hgh−1 = g

CG (g) = .
Par théorème de Lagrange, l’ordre de ce sous-groupe de G divise 252. De plus, les sous-groupes S et S 0 de G
étant d’ordre 9, ils sont abéliens, donc contenus dans CG (g). Ceci montre que l’ordre de CG (g) est un multiple
de 9, car S est un sous-groupe de CG (g), différent de 9, car S et S 0 sont distincts.

Pour résumer, l’ordre de CG (g) est un diviseur de 252 et un multiple de 9 différent de 9. Ceci donne

m = #CG (g) ∈ {18, 36, 63, 126, 252} .

• 1er cas : L’entier m est égal à 252.


Le centralisateur de g est alors égal à G tout entier, ce qui signifie que g appartient au centre Z (G) de G, qui,
étant un sous-groupe distingué du groupe simple G, est égal au sous-groupe trivial ou à G. Il ne saurait être
égal à G, qui serait alors abélien, et ne pourrait être simple.
Dans ce cas, l’élément g est trivial.

• 2ème cas : L’entier m est égal à 63 ou à 126.


On considère l’action de G sur l’ensemble quotient G/CG (g) définie par le morphisme de groupes

χ : G −→ S (CG (g))
.
g1 7−→ [g2 CG (g) 7−→ g1 g2 CG (g)]
On remarque alors que ce morphisme de groupes est non trivial, donc injectif, car G est simple. Ceci fournit,
selon la valeur de m, un morphisme de groupes injectif de G dans S4 ou dans S2 , ce qui est absurde, car ces
deux derniers groupes sont d’ordres respectifs 24 et 2, tous strictement plus petits que l’ordre de G.

• 3ème cas : L’entier m est égal à 36.


On remarque dans ce cas que CG (g) ne possède pas d’éléments d’ordre 7 par théorème de Lagrange. Ayant

252 = 216 + 36 = N7 + #CG (g) ,


le groupe G est réunion disjointe de ses éléments d’ordre 7 et de CG (g). Soit h un élément de G. Le sous-groupe
conjugué hCG (g) h−1 étant d’ordre 36, il n’a pas d’éléments d’ordre 7, et est donc égal à CG (g).
Ceci montre que le centralisateur de g dans G est un sous-groupe distingué de G d’ordre 36, ce qui est absurde.

• 4ème cas : L’entier m est égal à 18 = 2 × 32 .


On note k3 le nombre de 3-Sylow de CG (g). Le théorème de Sylow donne alors
(
k3 | 2
.
k3 ≡ 1 mod 3
Ceci montre que CG (g) possède un unique 3-Sylow, ce qui est absurde car il contient S et S 0 .

On a ainsi montré que l’intersection de deux 3-Sylow distincts de G est triviale. Ceci montre que le nombre N3,9
d’éléments d’ordre 3 ou 9 est donné par

N3,9 ≥ 7×8 = 56 .
En comptant les éléments de G d’ordre 1, 3, 7, et 9, on obtient alors une minoration de l’ordre de G

#G ≥ 1 + N7 + N3,9 = 1 + 216 + 56 = 273 ,


ce qui est absurde car G est d’ordre 252.

Exercice 26. 1) Montrer que les éléments d’ordre 2 sont deux à deux conjugués dans A5 .
On commence par rappeler que les éléments d’ordre 2 de A5 sont les doubles transpositions. On va montrer que
pour toute double transposition σ, il existe une permutation τ dans A5 telle que l’on ait

τ −1 .
 
σ = τ 1 2 3 4
On se donne une double transposition σ. La formule de conjugaison dans S5 dit qu’il existe une permutation τ1
dans S5 telle que l’on ait

τ1−1 ,
 
σ = τ1 1 2 3 4
mais la signature de τ1 n’a aucune raison de valoir −1. On procède alors par disjonction de cas. Si τ1 est de
signature 1, alors cette permutation convient effectivement. Sinon, on pose

τ = τ1 1 2
qui est alors bien dans A5 , et vérifie

3 4 τ −1 τ1−1
     
τ 1 2 = τ1 1 2 1 2 3 4 1 2
τ1−1
 
= τ1 3 4 1 2
= σ.
Dans tous les cas, les doubles permutations σ et (1 2) (3 4) sont bien conjuguées dans A5 .

2) Montrer qu’un sous-groupe distingué de A5 contenant un 5-cycle les contient tous.


Pour cela, on commence par rappeler que le cardinal de A5 est donné par
1
#A5 = 2 5! = 5×4×3 = 22 × 3 × 5 = 60 .
On remarque en particulier qu’un 5-Sylow de A5 est de cardinal 5, donc est cyclique. Soit alors H un sous-groupe
distingué de A5 contenant un 5-cycle. Alors H contient le 5-Sylow engendré par ce 5-cycle. Les 5-Sylow de A5
étant deux à deux conjugués, le fait que H soit distingué dans A5 montre qu’il contient tous les 5-Sylow de A5 ,
et qu’il contient donc tous les éléments d’ordre 5, c’est-à-dire tous les 5-cycles.

3) Montrer que A5 est simple.


En utilisant le même raisonnement que dans la question précédente, mais pour les 3-Sylow, on remarque qu’un
sous-groupe distingué de A5 qui contient un 3-cycle les contient tous, et est donc égal à A5 , puisque les 3-cycles
engendrent le groupe alterné. Soit H un sous-groupe distingué de A5 différent du groupe trivial.
Si H contient une double transposition, il les contient toutes, et contient en particulier
      
1 2 4 5 4 5 2 3 = 1 2 2 3 = 1 2 3 .
Ceci montre que H contient un 3-cycle, et donc qu’il les contient tous par la remarque faite ci-dessus. Dans ce
cas, on a H = A5 .
Si H contient un 5-cycle, il les contient tous, et contient en particulier
  
1 2 3 4 5 1 3 2 5 4 = 1 4 2 .
Comme avant, le sous-groupe H de A5 contient alors tous les 3-cycles, et est éal à A5 .
Dans tous les cas, le groupe H est égal à A5 , et ce dernier ne saurait donc êre distingué.

Exercice 27. Soit G un groupe simple d’ordre 60. On va montrer que G est isomorphe à A5 .

1) Montrer que le nombre de 5-Sylow de G est égal à 6.

On remarque que l’on a 60 = 22 × 3 × 5. On note n5 le nombre de 5-Sylow de G. Par théorème de Sylow, on a


(
n5 | 12
.
n5 ≡ 1 mod 5
Le fait que n5 divise 12 dit que l’on a n5 ∈ {1, 2, 3, 4, 6, 12}, tandis que la congruence écrite ci-dessus empêche
d’avoir n5 ∈ {2, 3, 4, 12}. Le groupe G étant simple, l’entier n5 ne peut être égal à 1, sans quoi l’unique 5-Sylow
de G en serait un sous-groupe distingué non trivial. On a donc

n5 = 6 ,
ce qui permet de conclure.

2) Montrer que le nombre de 3-Sylow de G est égal à 4 ou 10.

On note n3 le nombre de 3-Sylow de G. Par théorème de Sylow, on a


(
n3 | 20
.
n3 ≡ 1 mod 3
Le fait que n3 divise 20 dit que l’on a n3 ∈ {1, 2, 4, 5, 10, 20}, tandis que la congruence ci-dessus empêche
d’avoir n3 ∈ {2, 5, 20}. Comme G est simple, l’entier n3 ne peut valoir 1, sans quoi l’unique 3-Sylow de G en
serait un sous-groupe distingué non trivial. On a donc

n3 ∈ {4, 10} ,
ce qui permet de conclure.

3) Montrer que ce nombre vaut 10.

On suppose par l’absurde que l’on ait n3 = 4. On note X l’ensemble des 3-Sylow de G, et on considère l’action
de G sur X par conjugaison, donnée par le morphisme de groupes non trivial

ϕ : G −→ S (X)
 .
g 7−→ [H 7−→ gHg −1
Comme G est simple, le noyau de ce morphisme, qui est distinct de G, doit être réduit au neutre, donc ϕ est
injectif, ce qui donne

60 = #G ≤ #S (X) = 4! = 24 ,
ce qui est absurde. L’entier n3 est donc égal à 10.

4) Trouver le nombre de 2-Sylow de G, et conclure.


On note n2 le nombre de 2-Sylow de G. Par théorème de Sylow, on a
(
n2 | 15
.
n2 ≡ 1 mod 2
Le fait que n2 divise 15 donne n2 ∈ {1, 3, 5, 15}, et la congruence ci-dessus n’interdit aucun de ces cas. Le
groupe G étant simple, l’entier n2 ne peut êre égal à 1. Il ne peut pas non plus être égal à 3, sans quoi l’action
de G par conjugaison sur l’ensemble de ses 2-Sylow donnerait un morphisme de groupes injectif de G dans S3 .
On a donc n2 ∈ {5, 15}. On suppose par l’absurde que n2 soit égal à 15.
Le nombre de 3-Sylow de G étant égal à 10, et chacun de ces groupes étant d’ordre 3, donc cyclique, on remarque
que le groupe G possède 2 × 10 = 20 éléments d’ordre 3. De même, il contient exactement 6 × 4 = 24 éléments
d’ordre 5. Ceci donne 45 éléments dans G dont l’ordre vaut 1, 3, ou 5.
Si tous les 2-Sylow de G étaient deux à deux d’intersection triviale (i.e. réduite à l’élément neutre), le nombre
d’éléments d’ordre 2 ou 4 serait égal à 3 × 15 = 45, car chaque 2-Sylow est d’ordre 4 et contient donc 3 éléments
dont l’ordre est égal à 2 ou à 4. Ceci donnerait

60 = #G ≥ 45 + 45 = 90 ,
ce qui serait absurde. Le groupe G possède donc (au moins) deux 2-Sylow S1 et S2 dont l’intersection n’est pas
réduite à l’élément neutre. On se donne alors un élément

a ∈ S1 ∩ S2 .

Les groupes S1 et S2 étant tous deux d’ordre 4, on peut les écrire sous la forme

S1 = {e, a, b, ab} ,
S2 = {e, a, c, ac} ,
où les éléments b et c de G sont par hypothèse distincts, non triviaux, et différents de a. On sait que a, en tant
qu’élément non trivial de S1 , est d’ordre 2 ou 4. Il ne peut pas être d’ordre 4, car il appartient à l’intersection
de S1 et de S2 , qui sont deux groupes distincts d’ordre 4. Il s’agit donc d’un élément d’ordre 2.
On va montrer que a et b commutent. Comme ces deux éléments sont dans S1 , on a ba ∈ S1 . Cet élément ne
saurait être le neutre, car a est d’ordre 2, donc égal à son inverse, et b est différent de a. Il ne peut êre égal à a
ou à b, car ni a ni b n’est égal au neutre. La seule possibilité restante dans S1 est que l’on ait ba = ab. Le fait
que a et b commutent montre de plus que a et ab commutent, donc a commute avec tous les éléments de S1 . De
même, on montre que a commute avec tous les éléments de S2 .
On note H le sous-groupe de G engendré par S1 et S2 . Contenant ces deux groupes distincts d’ordre 4, l’ordre
de H doit être un multiple de 4 strictement supérieur à 4. S’agissant de plus d’un sous-groupe de G, son ordre
doit diviser 60. Ces deux divisibilités sont une conséquence du théorème de Lagrange. On a donc

#H ∈ {12, 20, 60} .


On va traiter ces cas séparément, et aboutir à une contradiction à chaque fois. On remarque avant de commencer
cette disjonction que a commutant avec les éléments de S1 et de S2 , il commute avec tous les éléments de H.

• 1er cas : On suppose ici que le cardinal de H soit égal à 60.


On a alors H = G, donc a commute avec tous les éléments de G. Le sous-groupe

hai = {e, a}
de G est alors distingué d’ordre 2, ce qui est absurde car G est simple.

• 2ème cas : On suppose à présent que le cardinal de H soit égal à 20 = 22 × 5.


On note k5 le nombre de 5-Sylow de H. Par théorème de Sylow, on a
(
k5 | 4
.
k5 ≡ 1 mod 5
Le fait que k5 divise 4 dit que l’on a k5 ∈ {1, 2, 4}, tandis que la congruence empêche k5 d’être égal à 2 ou 4.
On a donc k5 = 1, et on note K l’unique 5-Sylow de H, qui est donc un sous-groupe distingué de H.
Il faut faire attention au fait que l’on considère ici les sous-groupes de Sylow de H, et non de G. La différence
majeure est que bien que G soit simple, il n’en est pas forcément de même pour H.
La puissance de 5 apparaissant dans l’ordre de H et dans celui de G étant la même, un 5-Sylow de H est
également un 5-Sylow de G. On considère alors l’action de G par conjugaison sur l’ensemble de ses 5-Sylow. Ceci
se traduit par un morphisme de groupes

G −→ S6 ,
car G possède six 5-Sylow par la question 1. Les 5-Sylow de G étant deux à deux conjugués par théorème de
Sylow, cette action possède une unique orbite, par exemple celle de K. On a de plus

g ∈ G, gKg −1 = K

NG (K) = = Stab (K) ,
qui est un sous-groupe de G contenant H, car K est distingué dans H. La formule des classes dit que l’on a
#G 60
#NG (K) = n5 = 6 = 10 ,
ce qui est absurde, car un groupe d’ordre 10 ne saurait contenir un sous-groupe d’ordre 20.

• 3ème cas : On suppose enfin que le cardinal de H soit égal à 12 = 22 × 3.


On note respectivement k2 et k3 les nombres de 2-Sylow et de 3-Sylow de H. Le théorème de Sylow donne
(
k2 | 3
.
k2 ≡ 1 mod 2
Le fait que k2 divise 3 dit que l’on a k2 ∈ {1, 3}, et aucun de ces cas n’est interdit par la congruence ci-dessus.
En revanche, on sait que les 2-Sylow S1 et S2 de G sont des 2-Sylow (distincts) de H, donc l’entier n2 ne saurait
être égal à 1. Le groupe H possède donc un troisième et dernier 2-Sylow, noté S3 . Comme a commute avec tous
les éléments de H, appartient à S1 , et que S1 et S3 sont conjugués dans H par théorème de Sylow, il s’agit
également d’un élément de S3 . Ceci montre que H possède 7 éléments d’ordre 2 ou 4 (on compte a une fois, car
il appartient à S1 , S2 , et S3 , et on compte deux éléments de plus pour chacun de ces trois groupes d’ordre 4).
Une autre application du théorème de Sylow donne de plus
(
k3 | 4
.
k3 ≡ 1 mod 3
Le fait que k3 divise 4 dit que l’on a k3 ∈ {1, 2, 4}, et la congruence ci-dessus interdit à k3 d’être égal à 2, ce qui
donne k3 ∈ {1, 4}, donc H possède soit 2 soit 8 éléments d’ordre 3. Comme il est de cardinal 12, il ne saurait
avoir 8 éléments d’ordre 3, car cela donnerait 16 éléments dans H. Ceci montre que l’on a k3 = 1. On note K
l’unique 3-Sylow de H.
On considère alors, de manière analogue au 2ème cas, l’action de G par conjugaison sur l’ensemble de ses 3-Sylow,
qui se traduit par un morphisme de groupes non trivial

G −→ S10 ,
car G possède dix 3-Sylow. Cette action est transitive (i.e. possède une seule orbite) car les 3-Sylow de G sont
deux à deux conjugués par théorème de Sylow. On a alors

g ∈ G, gKg −1 = K

NG (K) = = Stab (K) ,
qui est un sous-groupe de G contenant H, car K est distingué dans H. Or, on a
#G 60
#NG (K) = n3 = 10 = 6 ,
ce qui est absurde, car un groupe d’ordre 6 ne saurait contenir un sous-groupe d’ordre 12.
On aboutit dans tous les cas à une contradiction.

Ceci montre que l’entier n2 est égal à 5. L’action de G par conjugaison sur l’ensemble de ses 2-Sylow fournit
alors un morphisme de groupes

G −→ S5 ,
dont le noyau, étant un sous-groupe distingué du groupe simple G, est égal au groupe trivial ou à G tout entier.

Par théorème de Sylow, les cinq 2-Sylow de G sont deux à deux conjugués, donc le morphisme ci-dessus ne
saurait êre trivial. Par ce qui précède, il est donc injectif. Son image est alors un sous-groupe de S5 d’ordre 60,
donc d’indice 2, noté G0 .

Or, on sait qu’un sous-groupe d’indice 2 contient tous les carrés du groupe dans lequel il est inclus. Ici, cela
donne σ 2 ∈ G0 pour tout σ ∈ S5 . En particulier, si σ ∈ S5 est un 3-cycle, on a
2
σ = σ4 = σ2 ∈ G0 ,
donc G0 , qui est l’image de G dans S5 , contient tous les 3-cycles. Ces derniers engendrant A5 , on a

A5 ⊆ G0 ,
et cette inclusion est en réalité une égalité car ces deux sous-groupes de S5 sont d’ordre 60.

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