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Gallez Dominique. Lens, cité-martyre. 1914-1918. In: Revue du Nord, tome 65, n°259, Octobre-décembre 1983. pp. 691-705;
doi : https://doi.org/10.3406/rnord.1983.3968
https://www.persee.fr/doc/rnord_0035-2624_1983_num_65_259_3968
Abstract
To write the history of Lens during World War I is also to write the whole military epic of the battle for
the possession of the Artois Heights, overlooking the city, which were one of the major sta- kes of the
war. Crushed by a powerful German garrison which controlled the city, the population had to remain
inside the ruins of the town, in spite of ever-growing difficulties : the evacuation only took place in 1917.
Once liberated the city showed an aspect of utter desolation. It was then necessary to rebuild, and
mobilise all available energies, in order to bring back to life e coal-mining activity for the most part
reduced to nothing.
Résumé
Retracer l'histoire de Lens au cours du premier conflit mondial, c'est retracer toute l'épopée militaire
des combats des hauteurs d'Artois, qui dominent Lens, l'un des principaux enjeux de la bataille. Lens
l'emprise d'une puissante garnison allemande qui contrôle la ville, la population demeura dans les
ruines de la cité, et cela malgré les difficultés toujours croissantes ; l'évacuation ne se fit qu'en 1917.
Reconquise, la ville présentait l'aspect de la désolation. Il faudrait alors la reconstruire, mobiliser toutes
les énergies disponibles, afin de faire renaître toute une activité minière principalement, alors réduite à
néant.
DOMINIQUE GALLEZ
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détruit sur place, et en particulier les puits de mine, inondés par les
ruptures des cuvelages, dispositifs protégeant les puits des nappes
phréatiques.
Lens fut ainsi ruinée. Les Allemands n'en poursuivirent pas moins
leur politique de répression, c'est-à-dire, qu'ils n'hésitèrent pas à
prendre des otages pour faire plier le maire, dans ses perpétuels refus de
collaborer avec la Kommandantur. Mais il y eut également, et souvent pour
des motifs futiles, de nombreuses arrestations et des déportations : des
curés suspectés de tenir des sermons patriotiques, ainsi que des
institutrices furent arrêtés. Ceux qui protestèrent contre les pillages allemands
étaient dans le meilleur des cas, déportés, ou sinon fusillés pour
l'exemple.
Ceci s'accompagnait d'un mépris, d'une répugnance, de tout ce qui
pouvait, aux yeux des Impériaux, se qualifier de Français. La culture
française fut critiquée, ainsi que de très nombreux idéaux : ainsi le
socialisme, représenté à Lens en la personne du maire, et le culte catholique,
quasiment interdit et soumis à l'autorité du culte protestant. Cette
situation se modifiera avec l'arrivée de troupes bavaroises catholiques.
Néanmoins, si on ne peut pas nier la responsabilité collective des troupes
allemandes dans leur conduite par rapport aux civils lensois, il faut préciser,
que certains Allemands eurent une attitude plus humaine à l'égard des
Lensois.
Face à ce pouvoir allemand, les Lensois, guidés par le maire et le
doyen du corps ecclésiastique, le chanoine Occre, s'organisent. Un seul
mot désigne cette organisation : l'Union Sacrée. C'est cette union
sacrée, qui en associant les énergies et les capacités des Lensois, leur
permet de « triompher » des obstacles dressés par la guerre et l'occupation.
Le grand obstacle inhérent à la guerre fut sans aucun doute
l'approvisionnement des populations. Un souci de rationalisation guida les
autorités municipales, qui créèrent une coopérative socialiste, assurant à la plus
grande partie de la population une nourriture quotidienne. La poursuite
de la guerre rendra cette alimentation de plus en plus rare et de plus en
plus difficile à trouver, malgré les aides des comités C.R.B. des Croix-
Rouges hollandaises et américaines. Ces carences expliquent en partie
l'état médical des Lensois après-guerre.
Outre l'alimentation à assurer, les autorités lensoises durent lutter
contre les effets des bombardements : des caves furent aménagées, dans
lesquelles les Lensois vécurent de la fin de l'année 1916 à avril 1917.
Parallèlement, des secours furent organisés pour aider les blessés et les
victimes des bombardements. Néanmoins, ils ne purent empêcher les
décès.
Cependant, en dehors de ces aspects noirs, il faut préciser que les
Lensois ont des satisfactions. Malgré la répression du culte catholique, les
Allemands ne peuvent pas empêcher les curés de tenir des sermons
patriotiques, et n'osent pas interdire la cérémonie des communions en
LENS, CITÉ-MARTYRE. 1914-1918 695
La guerre laissait donc dans le cœur des Lensois, une plaie profonde,
qui serait longue à refermer, d'autant plus que la terre lensoise en gardait
des traces bien nettes.
Les populations furent particulièrement touchées dans leur équilibre
démographique. La guerre eut pour conséquence, de faire fuir une partie
des populations, qui par la suite ne se réinstallèrent pas à Lens, et
restèrent sur leur lieu d'exil. Certains mineurs évacués vers d'autres centres
de production, choisirent de s'établir dans d'autres compagnies que celle
de Lens, qui n'offrait plus de structures d'accueil. La guerre se traduisit
par un déséquilibre au niveau des composantes démographiques : la
natalité fut réduite pendant les années de guerre, et il n'y eut pas de
phénomènes de « baby-boom » après-guerre ; la mortalité fut accrue par les
décès de civils lensois et de mobilisables. Ceci explique qu'en 1921, la
population lensoise atteint à peine son effectif de 1913. Parallèlement, la
reconstruction nécessitait l'appui d'une main-d'œuvre importante. Le
problème fut résolu en partie par l'appel à des populations étrangères,
originaires de l'Europe Centrale, polonaise principalement.
Lens fut aussi meurtrie sur sa terre. La riche plaine de Lens, avant
guerre possédait un terroir agricole réputé et des structures
agroalimentaires valables. Tout ceci fut détruit, et, après-guerre, Lens faisait
partie de la zone rouge. Il n'y eut pas dans ce domaine de véritable
reconstruction, dans la mesure où les priorités furent accordées à la mine,
et non à l'agriculture, car le maire socialiste Basly se méfiait des ruraux
votant à droite.
696 DOMINIQUE GALLEZ
Dominique Gallez
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
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698 DOMINIQUE GALLEZ
14. LENS <P.-de-C > après la guerre - Ruines des Ateliers des Mines de Lens - La Rue Duhez
The ruins of the Lens' Coaleries' works - And the Duhez' s street
!6. LENS <P. -de C) après la guerre - Ruines de la fosse N° 4 - Route d'Arras
Ruins of the pit N° 4 - On the way to Arras
- LENS <P.-de-C.) Avenue du 4-Septembre — 4 th of September's Avenu»
«près la guert»*
25. LENS (P -de-C.) après la guerre - L'Écluse et le Canal - The lock and the channel
702 DOMINIQUE GALLEZ
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR
DIRECTION DE LA SÛRETÉ GÉNÉRALE
ÉTAT
FAISANT CONNAÎTRE LA RÉSIDENCE ACTUELLE
DES PERSONNES ÉVACUÉES
DU DÉPARTEMENT
(CE FASCICULE CONTIENT
DU PAS-DE-CALAIS.
2 LISTES.)
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