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I. INTRODUCTION
La décomposition du titre de cette matière laisse deviner qu’il doit s’agir de l’étude du
mouvement de l’eau dans le sol :
- Souterraine : Terme qui désigne dans le contexte actuel le sol sous ses
différentes formes pourvu qu’il présente, à travers les particules
le constituant, une accessibilité au fluide en mouvement.
L’étude du mouvement des eaux souterraines est d’une grande importance à chaque
fois que le phénomène d’infiltration est présent.
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II. PRESENCE DE L’EAU DANS LE SOL
La hauteur d’infiltration (quantité d’eau infiltrée à travers la surface du sol par unité de
temps) ou le taux d’infiltration (rapport de la hauteur d’infiltration à la hauteur de
précipitation efficace) sont influencés par plusieurs facteurs dont :
- la lithologie du sol,
- la nature des aménagements de surface tels que barrages, rectification des cours
d’eau etc..
La zone saturée d’eau interstitielle d’un aquifère constitue la nappe ; cette dernière,
généralement limitée vers le bas par un fond imperméable, peut être libre ou captive.
Pour l’instant, définissons ces deux types de nappes en fonction du contact direct ou non avec
l’atmosphère et en anticipant sur certains termes :
- Une nappe libre voit sa surface piézométrique coïncider avec sa surface libre au-
dessus de laquelle il existe une zone non saturée (figure 1.)
- Une nappe captive ou confinée est surmontée par une formation peu perméable ou
imperméable qui fait que l’eau interstitielle se trouve soumise à une pression
supérieure à la pression atmosphérique ; quand on opère un forage vertical dans
l’aquifère contenant ce type de nappe, et à travers le toit imperméable, l’eau
remonte au-dessus de ce toit ou peut parfois jaillir (figures 2 et 3.)
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Perméable
Source
Imperméable
Source gravitaire
Figure 1.
Imperméable
Source
Imperméable
Source artésienne
Figure 2.
Niveau piézométrique
Imperméable
Figure 3.
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En d’autres termes, les nappes qui ne remplissent pas tous les interstices de l’aquifère
ne sont pas sous pression ; ce sont des nappes phréatiques.
Les nappes sous pression, remplissent tout l’espace intergranulaire et l’eau y est sous une
pression plus grande en général que la pression ambiante.
Les eaux souterraines dans des terrains rocheux fissurés se distinguent des précédentes
par la nature de la perméabilité de la roche qui les retient.
Les terrains à fissures petites et assez régulièrement distribuées (diaclases) et les terrains dont
les fissures sont larges et irrégulières se distinguent les uns des autres quand on veut étudier
l’écoulement de leurs eaux. Dans ces derniers, ce sont des cours d’eau souterrains qui se
forment et non des nappes telles qu’elles sont décrites ci-dessus.
Les nappes souterraines sont généralement alimentées à partir de la surface du sol, leur
régime suivra donc, avec un certain retard, l’évolution des écoulements de surface.
La variation de ces régimes s’observe dans la fluctuation du débit des sources et des puits.
La suite de ce cours intéressera surtout les eaux souterraine dans des terrains à
perméabilité d’interstice ou perméables en petit.
L’eau gravitaire est libre à circuler dans les interstices. Elle peut être égouttée, d’où
son appellation parfois d’eau égouttable. Les interstices relatifs à cette eau sont en réalité les
espaces intergranulaires diminués du volumes occupé par l’eau non gravitaire ou de rétention.
L’eau de rétention est celle qui est maintenue dans les vides par des forces
moléculaires nettement supérieures à la gravité au voisinage des surfaces des grains solides
(ces forces moléculaires peuvent atteindre des dizaines de milliers de fois la force de gravité.)
Cette eau ne peut être mobilisée par gravité et du point de vue écoulement, elle contribue par
une réduction de l’espace correspondant à l’eau libre ou en mouvement.
L’eau de rétention se compose, par ordre d’éloignement de la surface d’un grain solide et par
ordre de force de liaison, de l’eau adsorbée et de l’eau pelliculaire.
L’eau adsorbée constitue un film autour du grain (d’une épaisseur de l’ordre du dixième de
micron) et sa quantité augmente inversement à la taille des grains.
L’eau pelliculaire est moins fortement liée et présente une couche d’une épaisseur de l’ordre
du micron.
Dans une nappe phréatique (présentant une surface libre) on rencontre à partir de la
surface du sol, et sous une zone d’évapotranspiration, une zone de transition par où la nappe
est alimentée, en suite une zone de capillarité où la pression est en fait inférieure à la pression
atmosphérique (voir plus loin) et enfin, l’eau libre saturant l’aquifère, dont le niveau est celui
donné par un puits piézométrique, et à la surface supérieure de laquelle la pression est égale à
la pression atmosphérique.
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Supposons que l’on procède à une coupe dans l’aquifère, depuis la surface du sol
jusqu’à la nappe phréatique dont le niveau correspond à celui auquel l’eau remonterait dans
un puits piézométrique.
On rencontre d’abord une zone non saturée contenant de l’eau sous les deux formes
citées ci-dessus, et de l’air, la partie gravitaire de l’eau transitera vers la nappe en cas
d’alimentation de celle-ci.
Sous cette zone non saturée on trouve la zone saturée. Cette zone contient de l’eau de
rétention et de l’eau gravitaire, mais sa partie supérieure (au-dessus de la surface libre dans le
puits piézométrique) est remplie d’eau soumise aux forces capillaires (c’est l’eau capillaire.)
Piézométre
Surface de la nappe
Frange capillaire
Surface piézométrique
Teneur en eau
Figure 4.
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III. ACTIONS DE L’EAU SOUTERRAINE
Les actions de l’eau souterraines peuvent être d’ordre chimique ou d’ordre mécanique.
L’aspect chimique est évident si on note que la percolation s’opère dans un milieu
constitué de grains de matériaux qui peuvent interagir chimiquement en présence de l’eau.
En ce qui concerne cet aspect, signalons seulement que cela se répercute sur la nappe de deux
manières :
- changement dans la porosité du milieu poreux véhiculant cette eau par dissolution
du matériau constituant les grains solides.