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Université de Blida1 Mr.

Yahiaoui

Département de génie civil

Master 02 Génie Civil

Option : matériaux de génie civil

Module : BETONS INNOVANTS 2

Chapitre 02: Mise en place des bétons sous l’eau


Généralités :
Le bétonnage sous l’eau est nécessaire dans :

▪ Les travaux maritimes (quais, réparations…)


▪ Les travaux hydrauliques (piles, ponts, …),

Le béton mis en place sous l’eau peut perdre son homogénéité c'est-à-dire le mortier et
gravillon se dissocier et la laitance s’échappe.

1. Introduction

Le béton utilisé pour bétonner sous l’eau est un béton hydraulique. C’est par le biais d’adjuvants
anti-lessivage et superplastifiant que ce béton est fabriqué. Ce type de béton est utilisé pour
couler des éléments d’un ouvrage en-dessous de l’eau. Pour ce type de béton l’adjuvant réduit
au maximum une perte de la masse due au lessivage.

1.1.Avantages de béton sous l’eau :

Il y a quelques avantages au bétonnage sous l’eau.

L’économie sur l’emploi des matériaux utilisés pour le


bétonnage nécessitant des palplanches pour travailler au
sec.

Le coût de la construction des coffrages pour le


bétonnage sous-marin est moins couteux que de faire le
processus pour assécher une partie du cours d’eau par la
pose de palplanches.

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1.2.Inconvénient de béton sous l’eau

▪ Certains contracteurs préfèrent assécher la zone de travail pour faciliter la construction


de l’ouvrage ;
▪ Difficile d’avoir une vue d’ensemble ;
▪ Si l’eau présente un débit trop élevé, le béton a tendance à se laver.

1.3.Adjuvants

L’adjuvant anti-lessivage est un adjuvant bi-polymère anti-lessivage pour les bétons et les
coulis à usage sous-marin et est un liquide à base de cellulose.

Il y a plusieurs avantages à utiliser ce type d’adjuvant :

▪ Augmente la cohésion du mélange et donne une viscosité variable au béton.


▪ Donne à ce dernier une fluidité qui facilite les opérations lors du pompage : il peut donc
pénétrer dans les endroits restreints et facilite la mise en place.
▪ Augmente la résistance en compression et en flexion.
▪ Il est adapté autant pour les eaux douces que pour les eaux salées.
▪ Le béton peut être coulé directement dans les endroits immergés dans l’eau, donc le site
de construction n’a pas besoin d’être asséché.
▪ Il élimine les frais d’asséchement du chantier.
▪ Le mélange de béton est facile à pomper.
▪ Il réduit la ségrégation
▪ Il augmente de façon considérable la résistance en compression et en flexion.

1.4.Technique de mise en œuvre


▪ Outils

Des machines hydrauliques et pneumatiques sont utilisées sous l’eau comme par exemple :
une foreuse, Grue

Pour ce qui est du coulage de béton, un camion, une pompe…

▪ Température de l’eau

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Comme sur la terre, le béton hydraulique ne peut pas être coulé à n’importe quelle température.
En effet, il doit être mis en place à une température supérieure à 5oC. Dans le cas contraire, la
coulée de béton doit être reportée. Cette exigence est importante à respecter pour permettre la
réaction d’hydratation du ciment.

2. Méthodes de coulage du béton sous l’eau

2.1.Méthode classique à la goulotte ou par tube plongeur :


La méthode à la goulotte, désormais généralisée, se rapproche de celle utilisée pour le coulage
du béton des fondations profondes. La goulotte utilisée est constituée en partie supérieure par
une trémie de remplissage, puis par un ou plusieurs tubes rigides et lisses à l'intérieur (diamètre
intérieur d'environ 6 fois celui du plus gros granulat) et de faible longueur (environ 3 m), et un
tube de reprise de bétonnage et d'amorçage (dispositif permettant d'évacuer l'air emprisonné
sous le bouchon lors de l'amorçage).

▪ Ø= 250 à 300 mm ; Ømin= 150 mm pour D= 20 mm et Ømin= 200 mm pour D= 40


mm,
▪ Descendre au fond de l’eau et relevée lentement,
▪ Formée à sa base. Le bouchon est expulsé lorsque la pression est suffisante,
▪ Alimenter régulièrement la goulotte de façon à former un bulbe de béton autour de la
goulotte basse est dans le béton à une distance ≥ 1,5 m,
▪ A la fin de l’opération, seule la partie supérieure de l’ouvrage subit recépage.

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2.1.1. Composition du béton :
Béton avec excellente ouvrabilité et il n’ya pas de vibration→ similaire que le béton pompé :

▪ % de fines < 80 µm doit être ≥ 425 Kg/m3 de béton;


▪ Sable dans le fuseau du béton pompé ; M.F=2,3 à 2,7;
▪ G/S=1,05 à 1,15;

Plus :

▪ Utilisation d’un plastifiant pour réduire E/C (E/C ≤ 0 ,55);


▪ Etalement = 140 à 150 mm ;
▪ Ciment = 325 à 400 Kg/m3 (généralement >85% ordinaire);
▪ Rc =25 à 30 MPa même avec ce dosage car on a peu de vibration ;
▪ Béton résistant au sulfate ;
▪ Utilisation d’un retardateur pour permettre au béton de rester plastique et de s’écouler
en formant un bulbe s’accroissant durant le bétonnage.
2.2.2. Difficultés et inconvénients :
▪ Opération délicate exigent un personnel attentif,
▪ Assurer une alimentation continue de béton pour ne pas rompre le coulage,
▪ Il est préférable d’utiliser une pompe pour distribuer le béton dans la goulotte,
▪ Distance entre points = 4 à 5 m pour sections légers,
▪ Ne jamais déplacer le tuyau dans le béton horizontalement,
▪ On n’applique pas de vibration,
▪ En cas de blocage, le béton rejeté est à enlever le lendemain ;
▪ Contrôle difficile, carottage peut être non représentatif → faire un contrôle lors de la
mise en place,
▪ Coffrage, de préférence, en acier,
▪ Cage de renforcement est faite à l’extérieur,
▪ Eviter ferraillage serré,
▪ Eviter joints horizontaux, si volume élevé essayer de déplacer laitance après
durcissement du béton.

2.2.Méthode de la benne (skip) :


Cette méthode est quasi inutilisée de nos jours. Consiste à descendre le béton dans une benne
qui était ouverte dans l'eau au niveau de la couche à bétonner.

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Cette méthode :

▪ Très pénalisante du point de vue décohésion du béton,


▪ Nécessite des dosages en ciment et éléments fins très élevés (au moins 450 kg par M3
de béton) ;
▪ Ne conduise que rarement à des bons résultats en place : béton hétérogène et peu
compact.
▪ Méthode ancienne et pratiquement n’est plus utilisée ;
▪ Une benne que l’on ouvrait après l’avoir descendu dans l’eau jusqu’à bas de la surface
à bétonner ;
▪ Composition du béton similaire à celle de la goulotte plus dosage en fins supérieur : C
≥ 450 Kg/m3,
▪ Il est préférable d’avoir un plongeur même avec une benne automatique.

2.3.Comparaison entre goulotte et benne :


Benne moins rapide → goulotte préférable pour grands travaux,

% de béton délavé > avec la benne,

Les deux méthodes exigent une alimentation continue ; un retard > 10 minutes est
inadmissible.

2.4.Méthode du béton « concrete »:


Gros granulats mis en place et réglé dans le coffrage puis, le mortier est injecté sous pression
par des tubes à rainures à partir du fond de la masse, Les tubes sont progressivement reliés au
fur et à mesure que le mortier remplit les vides entre les gros granulats.

Avantages :

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▪ Diminution du retrait par suite des contacts directs entre gros granulats,
▪ Diminution de fluage,
▪ Une bonne méthode en cas de l’eau en écoulement.

Précautions :

▪ Veuillez à ce que l’extrémité de la lame d’injection reste dans la partie injectée de


mortier pour éviter le délavage,
▪ Coffrage doit être propre pour éviter les difficultés d’injection et d’adhérence entre
mortier et gravier,
▪ Tubes d’injection doivent être placés dans le coffrage avant les agrégats,
▪ Le 1er mélange pour graisser les tubes doit être le ciment seul (E/C=0,45).

Composition du béton :

Dmin ≥ 40 mm c'est-à-dire pas plus de 10% passant 37,5 mm ;

Sable ordinaire Dmax=1/6 à 1/16 de celle des gros granulats ;

On peut utiliser des adjuvants (P, A, R,…);

Remarque : Les moules pour essais de Rc, doivent avoir 4 trous à la base pour appliquer
l’injection. Mortier d’injection ; C=1 et S=1/2 en poids : doit être bien mélangé.

2.5.Bétonnage par addition d’un colloïde actif (hydro béton):


On incorpore un colloïde actif qui empêche le délavage et donne un mélange très fluide, un peu
collant avec un étalement ≥ 150 mm, facilement pompable; Il a une prise retardée et son serrage
se fait sous son poids propre.

Les colloïdes : sont des mélanges (liquide, gel) qui contiennent, en suspension, des particules.
Ces particules, ou objets colloïdaux, ont une taille supérieure aux molécules qui les constituent.

3. Types de béton

3.1. Le béton immergé traditionnel


Pour limiter le délavage d'un béton coulé sous l'eau, certaines règles doivent être adoptées dans
le choix des constituants et la composition du béton. L'ouvrabilité du matériau devra être
privilégiée pour conduire à la meilleure compacité en place par simple serrage gravitaire. En
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effet, pour des raisons pratiques, le béton coulé sous eau ne peut être serré par vibration. S'il est
nécessaire de disposer au minimum de 425 kg de fines inférieures à 80 µm par mètre cube de
béton en place pour assurer la bonne tenue du matériau frais.

▪ Les conditions d'environnement de l'ouvrage doivent également être prises en compte


pour les choix et dosages du ciment.
▪ Les additions d'éléments fins nécessaires pour atteindre la quantité minimale de 425
kg/m3 peuvent être d'origines diverses : laitiers de haut-fourneau, cendres volantes de
houille, additions calcaires, fumées de silice ou fillers siliceux.
▪ En général, il conviendra de retenir les additions qui améliorent l'ouvrabilité du béton.
▪ Il est conseillé d'utiliser un sable roulé présentant une granulométrie continue dont le
module de finesse est compris entre 2,2 et 2,8.
▪ Pour les gravillons, le diamètre des plus gros éléments sera inférieur à 40 mm, et leur
dosage sera tel que le rapport sable/gravillon (S /G ) soit compris entre 0,85 et 0,95.

Du point de vue adjuvantation, deux types d'adjuvants pourront être utilisés :

Les plastifiants réducteurs d'eau, pour obtenir des bétons très plastiques (affaissement au
cône d'Abrams de l'ordre de 15 cm au coulage) tout en travaillant avec des rapports E /C ne
dépassant pas 0,50 à 0,55 (C étant la quantité de ciment ou de liant équivalent) suivant les
conditions d'environnement de l’ouvrage ;

Un retardateur de prise permettant au béton de conserver sa plasticité et son bon


écoulement lors de la formation du bulbe sous l'eau, jusqu'à remplissage complet du moule.

3.2.Le béton colloïdal


Ce béton est le plus couramment utilisé pour les coulées sous eaux. Comme tout béton
hydraulique, il doit présenter une capacité à retenir l'eau et un seuil de cisaillement élevé.

L'incorporation de colloïde actif permet d'obtenir un béton gras et collant, plus facile à
pomper qu'un béton ordinaire et présentant un retard sensible de prise.

Le serrage du béton avec addition de colloïde actif (encore dénommé hydrobéton ) peut se
réaliser sans vibration.

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Ce béton nécessite une précaution particulière à la fabrication : l'additif colloïde doit être
introduit dans un béton déjà dosé en eau et pré-malaxé.

Il existe deux types d'hydrobétons :

L'hydrobéton de type étanche pour lequel la structure même du béton empêche l'eau de
pénétrer par capillarité.

L'hydrobéton de type perméable pour lequel la structure permet de drainer les eaux tout
en résistant au délavage.

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