Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Mais ce commencement de contradiction avait fait M01. — Alors sud par la Patagonie, et‘au nord par
‘?
petite portion de
la
épanouir mon idée fixe et j'étais résolue à ne pas L'ABBÉ, avec vivacité. — Eh bien, alors, Bolivie qui
la
mer, le territoire de
je
étend long de
le
la
m'ap
s
tenir l'abbé quitte à si bon marché. Il n'avait pas bu prochai et lui oflris mon aide... (Une pause.) Elle cette république étant presque tout entier enfermé dans
son café et je pressentais qu'il n'aurait pas le courage l'intérieur du continent, entre Brésil et Pérou. Cette
le
le
accepta et... dame!
je
fus dans l'obligation de
la
petite partie de liolivie, riche en mines de cuivre et de
la
de renoncer à cette l'rian lise pour fuir mes questions prendre par‘la taille.
audacieuses. J'ai appuyé résolument mes deux coudes MOI, d'un ton de plus en plus pressant. —- Et nitre, acquises par des capitalisteschiliens qui les fai
saient exploiter par des ouvriers de leur pays, était de
l
sur la table, et regardant impcrtincmment mon inter— alors? venue. centre d'un commerce important, dont tiraient
le
_
locuteur en face: L'annÉ. très vite. —- Quand
je
sentis cette taille bénéfice les deux ports boliviem de Méjillones et de Co—
—— \lonsienr l'abbé, ai-je demandé,
je.
croyez-vous à souple dans mon bras, sentis aussi mes vingt-huit bija, dans lesquels cette industrie nouvelle attirait de
l'amour platonique‘? ans, et fus coupablement tenté... Elle s'aperçut de nombreux navires en charge. L'exploitation était très fruc
je
-—Certainement, maIbonne fille... C'est-à-dire, mon trouble, car elle me regarda et devint rouge... tueuse pour les capitalistes chiliens. Aussi, craignant d'en
entendons-nous, je crois qu'il n'y a que celui-là Cela ne dura u'une seconde, et elle s'en fut au trot voir quclquejour troubler ou interrompre l'heureux cours,
t
d'excusahle...Tu-o-o-orum, rum...— Et il a repris sa de son âne. .. sollicitérent-ils leur gouvernement d'ouvrir, pour protéger
Je
restai un bon moment, tout remué
la
leurs intérêts, des négociations avec bo
le
et tout confus. Le soir, gouvernement
m'abstins de descendre au
je.
psalmodie. livien; et août 1874 un traité fut signé entre les
le
— En vérité‘? —— et j'ai soupiré hypocritement, —
6
dîner;
je
la
nuit, pensai plus qu'il ne convenait
à
deux républiques, aux termes gouvernement
le
duquel
mais enfin il n'ya pas que celui-là... malheureusement! cette personne; en sorte que
je
lendemain deman
le
bolivien s'engageait, moyennant certains avantages qui
L'Eglise en admet un autre, puisque le Pater dit: dai un congé au duc et
je
ne rentrai au château ne lui étaient faits d'autre part, n'imposer pendant trente
à
« Ne nous laissez pas succomber à la tentation... » lorsque cette dame l'eut quitté... Depuis, cinq ans aucun droit d'exportation sur les produits des
je
ne 'ai
Vous n'avez jamais été tenté, vous, monsieur l'abbé '? jamais revue... nunes. Un protocole joint au traité spécifiait que toutes
— Sainte Vierge ! ma bonne fille, a quoi allez-vous L'abbé est resté un moment silencieux, les questions qui surgiraient relativement son interpré
à
rajusté
a
tation et son exécution seraient soumises l'arbitrage.
à
son rabat, et se levant
à
penser là‘?
:
— Voilà, mon enfant, tout ce que j'ai me re ro Grâce ce traité, qui leur assurait sécurité, les capi
la
à
—— Enfin j'y pense... fran
Voyons, répondez—moi
a
talistes chiliens étendirent considérablement cercle de
le
chement, ne vous est-il jamais arrivé en songeant à cher sur ce chapitre... C'est tout, cette fois, c'est ien leurs opérations. [l'es compagnies nouvelles se formèrent,
l'amour profane de regretter d'être prêtre? tout. et l'une d'elles obtint du district d'Antofa
la
concession
— Jamais, non jamais je n'ai eu d'aussi coupables dit cela
je
dignement, que gasta qui enrichit promptement les actionnaires et est
Il
si
simplement, me
si
a
pensées! s'est écrié l'abbé effaré. suis sentie honteuse de l'avoir tourmenté de évaluée en ce moment 20 millions de francs.
la
sorte,
à
— Vraiment!... Eh bien, permettez-moi de vous le en réveillant indiscrètement souvenir de cet Une prospérité rapide et grande finit par inspirer
le
si
si
des craintes Bolivie, pour ni l'affluence des Chiliens
la
dire, monsieur l'abbé, en ce cas vous n'êtes pas fou unique péché de jeunesse. J'ai pris main du brave
à
la
l
homme et j'ai murmuré en sur ce point de leur territoire. eur seul débouché sur la
ciérement vertueux. lui serrant bien fort
la
‘‘
mer, pouvait
:
un moment donné constituer un danger
—Par exemple! Comment cela?
à
——Voyez—vous, monsieur l'abbé, vous êtes un saint... sérieux. De son côté, Pérou, qui n'est séparé du Chili
le
—La vertu consiste dans le sacrifice; vous pré— Je ne vous taquinerai plus jamais.
que par cette étroite zone, montrait quelque inquiétude.
tendez n'avoir jamais été tenté... Donc vous n'avez ANDRÉ ’l‘nnvn1u’r. En etl‘et, que.le Chili s'empare de cette région, était
il
rien en a sacrifier et vous n'êtes pas vertueux. maître du reste de ltolivie et devenait aussitôt un voisin
la
— C'est un sophisme... Il y a tentations et tenta— (La suite prochainement.) des plus redoutables. était donc sage de parer plus
le
Il
tions, et... En vérité, ma chère fille, je ne vous tôt possible cette éventualité. eut-il concert entre le
Y
à
' Pérou et la Bolivie‘? On ne pourrait dire, bien que
le
comprends pas.
— Je m'explique. monsieur l'abbé... Vous deviez l'évidente communauté d'intérêts des deux républi.mes en
cette affaire puisse donner penser. Toujours est que
le
il
à
être très bien quand vous étiez jeune, et vous viviez NOS GRAVURES
le
gouvernement bolivien malgré l'intériorité de ses
dans un monde... très mondain. Il me semble impos
,
forces, ne craignit pas de provoquer Chili, d'abord en
le
sible que vous n'ayez jamais en un pauvre petit regret, LA FÊTE ou M JUILLET au PALAIS nounnon faisant subir aux résidents chiliens des vexations de toutes
une pauvre petite tentation... Vous pouvez bien me sortes, des actes arbitraires sans cesse répétés, enfin, en
La l'été donnée H. juillet au Palais-Bourbon,
la le
l'avouer, a moi (etj'ai pris ma voix la plus insinuante, par violant ouvertement les engagements pris par lui
le
président de Chambre des députés
le
la
août 1874. concession
Il
4
Jante, bien qu'il n’ycut pas de dames. Les salons avaient
inin de fer allant des mines mer. Tout coup, pré
la
denccs.
a
été somptucusemcnt décorés. On avait prodigué partout
textant qu'il avait agi dans l'intérêt de celles-ci, consé
Le pauvre abbé, rouge et fort embarrassé, regardait les tapisseries des Gobelins, les fleurs et les plantes rares.
avec une. indécision comique, tantôt son chapeau ac Un théâtre s'élevait dans galerie des bêtes. C'est quemment qu'elles lui devaient une compensation propor
la
la
que
tionnelle garantie financière qu'il avait consentie.
la
il
à
croché a la patère, tantôt sa tasse encore à demi devait avoir lieu un concert, puis un ballet,
le
le
pleine : trairentent au traité du août, l'établissement d'un droit
4
—— Non, mon enfant, changeons de conversation, je dessin que nous en donnons, c'était tout siiii lement une
merveille, avec sa fontaine et ses bosquets d'exportation sur les produits des mines de Caracoles.
uniim‘es
la
il
à
lumière électrique, son buffet somptueux et ses kiosques
-— Quoi, rien‘? Vous n'avez jamais rencontré une lien protesta énergiquement et initen demeure
le
richement ornés, celui-ci en soie bleue lamée d'argent, gouver—
nement bolivieu de rapporter décret. Celui-ci,s’appuyant
le
femme, à la vue de laquelle vous vous étes murmuré : ceuxda‘t en satin rouge bandes d'or. Sous une tente était
à
la
placée musique
de soumettre le différend l'arbitrage du [’érou, qui en .
à
je pourrais, moi aussi, avoir des enfants, une
l'a
à
mille‘! La fête commencé noufheures M. Gambetta se tenait
a
le
la
heures, M. président Grévytit son entrée et fut aussitôt
le
ciel des yeux désespérés, s'est exclamé en désarroi c'était aller au-devant d'une condamnation. n'hésita pas.
la Il
:
— Mais président
le
à
11
quoi sert toute cette cnriosité?... J'ai donna immédiatement des ordres pour mobilisation
a
la
la
soixante ans etjamais, au grand jamais, personne ne de son armée et mise sur pied de campagne de sa
le
concert qui s'ouvrit immédiatement par des chœurs chantés
s'est permis de m'adresser de pareilles questions! élèves du Conservatoire, etqui obtint beaucoup de
flotte. Devant cette attitude, Bolivie, espérant gagner du
la
par
les
cement, n'est-ce pas un peu permis‘! Ne suis—je pas Le concert étant fini, scène se vida; deux coryphées,
la
comme vous présent, d'un sexe neutrel... Ni fille, habillés en garde-françaises, vinrent se poster des deux
a
en
' que représente notre dessin de première page C'était,
la la
vos petites tentations. échange d'une taxe dont produit eût été inférieur la
le
à
nous l'avons dit, curiosité de avait été réglé
la
le
jarte. Les danseuses portaient des costumes du temps du
sans rien trouver. . temps, cet acte arbitraire répondit par un coup de
à
il
le
programme
A
—* Eh bien! oui, une fois... j'ai été tenté. La, êtes pré
racoles ct Aulof‘ogasta, tandis u’un navire de guerre
sident de République et Chambre
la
président de
le
le la
occupait
?
reçurent
il
atl'riolée. deux heures seulement que s'est terminée cette belle l'été
Ala première nouvelle de l'attaque du Chili, ildirigea
—— Une fois, a-t-il en toute hâle un transport avec des troupes sur son port
repris, en se renversant dans pour laquelle près de cinq mille invitations avaient été
d'lquique, dont lit sortir les residents chiliens, nom
si
il
son fauteuil, une main en abat-jour sur ses yeux, un breux, qu'ils eussent pu un moment donné s'en emparer,
à
sourire d'une vague mélancolie sur les lèvres, en plomates étrangers, les re réscntanls de tous les corps
puis arma rapidement sa flotte, composée de dix bâti
il
a
'
a
— Ha .. Et avait des dames LA GUERRE ENTRE LE CHILI ET LA BOLIVIE du Chili, qui compte douze bàtinwntsàvapeur, plus vingt
il
‘?
!.
deux steame‘rs de
avait des dames, murmuré
il
a
y
guerre
la
la le
le
MOI. — Et puis?
a a
pris fait et cause. Un sérieux combat naval déjà eu liago, tandis qu'il s'emparait de moitié du littoral de la
a
L'ABBÉ, avec componctioii. — en avait une lieu qui fait l'objet d'un de nos llolivie, envoyait menacer les orts du Pérou. Par cette
Il
combat d'lquiq’ue,
le
y
charmante un maintien modeste, un profil suave et dessins et dont nous allons parler tout l'heure. Mais double attaque, se proposait une part d'empêcher sur
d
il
a
:
pur comme celui d'une vierge de Raphaël... (Une avant de raconter ce combat, ne sera pas sans intérêt, littoral concentration des forces de terre alliées, su—
le
la
il
pause.) croyons-nous, d'exposer brièvement les causes de la périeures aux siennes; d'autre part, de retenir une partie
Moi. avec un accent encourageant. — La Belle jar guerre. de ces mémes forces sur les côtes péruweunes incessam
Le Chili forme une bande de terre longue de 1700 kilo ment menacées par lui d'un debarquemcut et d'une
dinière... Ensuite‘? occu
mètres, large de ‘200, et resserrée entre chaîne des pation. Poursuivant l'exécution de ce plan, lit partir de
la
il
la
second, l'ouest. est borné, d'autre part, au Sotomayor, une division qui, se portant plus au nord, alla
le
Il
à