comédie-vaudeville en trois
actes (d'après Honorine ou la
Femme difficile à vivre, de
Radet) / [...]
LA CRÉOLE,
wsuiWK.vwmwiMK rx TROIS Ài;rt*.
(Il'apnV* UO.XOniffR, ou i.\ H-MUI: Dimau; A vivnt:, uVIlMilvl'O
PAH
M. i:ooium> IJ:>LUTKU.
l'A RIS,
l'Al'JANS tl PtVJAMU»
ACTE l'KRUIEU.
SlifcNK IMWAIIÙIIIV MAKCt (.. Oit dit (pie c'était une donne
femme, votre femme, père limais?
MUtCML. mû; il est occupé « relmir «Vs etitVAts, Oli ! oui, c'était une bonne
.t'usesramnés et ù replanta', tfutlquti femme celle-là!....
ar huttet, ti.Muti. Kt vous ave-as du avoir lien'do la
I.;»?..., \'\\ h peu près tout ledésàl re- jHL'iu'o à vous consoler,
paie..., tl personne n'est encore levé. tlans «:nu vis. Je t'en rê'wmds,,. d'autant plus
lamai%on... {lieytixhnt techûtettu.\Xt)n,., qu'après- sa ntort, j'ai eu allaire à des vivants
iiuuu'stlle Louise dort encore... taiiliiHL'ii\...' qui ont lait fut tout re qu'ils ont pu pour
c'est du bon temps pour elle,,.. <)!i!.... prolonger ut«u chagrin.
oui..-, sans nnmVelic l.uuistî. je ne resterais H\m:r:t., liait!
|)as«lant> ce château, on mou père m'a fait «;i:nv.\is. Oui.., des iièriiiers qu'ilsappe-
iiiiiiT il y a six omis pour être jardinier en laient, je finis, des cola..;,
rlief et sans paiïaye, vu (pie je suis tmil «UIU.KI, Des colas?...
seul... OHOI doiluna'j'o que manivelle Louise (.fcttvvis. l"Jt-Vi rolatoiatix!... ils se sont
ait été si bien élevée, toujours auprès do Mitiveniw que j'avioiis tourlié de ma défunte
madame I KM ville..,, c'est pas que j'en ai une dot de *ix cents litres!... v'Ia-t-ilpas
it ru aussi moi de l'éducation, chez les frères, que ces enragés-là sont venus m« menacer
mais je n'y suis resté que quinze jours.... lie faire vewh e mou petit ménage si je no
en fait d'instruction, uutre le jardinage, je leur rendions pas la somme tout de suite,..,
n'ai jamais pu mordre qu'au flageolet..!, et MVitCKt., Us étaient doue lieu pressés?
connue clic* 1rs frères on n'apprend pas la (.r.u\ vis. Il parait... ma feninie ne les
musique..., c'est é&il, je suis d'une jolie connaissait poinlaui pas..., mais ça ne fait
force,,., pour faire danser surtout.... et ra rien..,'' \
plaît à inam'M'Ile Louise.,,, ellecstsi lionne, Ail» </« }'t'"i,
si gentille, si aimable!.... je mu jetterais au
Si j'noos pa* Un* qu» j" sunim'i vivant*
feu pour elle,... et quand je peux lui éviter
quclquesdésagréments..., ce qui n'est pas D'jwcnluliiiU ta mairt noiu tioohge,
Toujours *!.» Il» de ooi nii-,
rare.,,. sa luaîuose. a mi si diole de carac- Il s'en HOU»' pour ooi' héritage,,.
tère... Au lii. jo snmm'* à «uuiTrir,
lt 3 li.iv.iill.> lunt en priant. <*>d
I." cliir ti vin m* pi»»" la utiil tu'it eut ou». S.CKNK VI.
('.'">i'il l'iail pour ouMioi'iei ntativ j
S i'.-til bt'ii imili!.\ à r'ipi'il m'semble, IH<:III:MI\, imnvii.Li:.
l'eiom' Mprki. u.t: et bon »epi>s
K'Inbile il i-a* souvent ciiKioble,
;
lunvii.t.i:. Ah ! vous voilà, mon ami...
«pie j'ai de joie do mus revoir...
i
ACTE DEUXIEME.
Un salon i porte au fond cl portes latérales ; piano.
SCEiNK IX.
'SCENE Vil. |
ANTOMNM, LOUISK, UATIKN, TIIM-
llf'SK, Vll.LACEOIS et ViLLAC.EOlSES,puis
ANTOMNM, seule. j GI-.llVALS.
CHOEUR.
De i'Iiuiucui ! de rhumeur !... pâtre rpi'on |
a plus île jugement, plus de péiiélration,
j Ain du lli)iii}uct ilurai.
plus de bon tons qu'eux, on a de l'humeur; j l'otir fêler un si beau jwir,
ils n'ont que ce mol, c'esl insupportable!... ( Vu' IIU'A la danso
(lo sVlai.ee,
Air. : l'ituvrt petit, il :*l tranu. tin duil dans un si beau jour
Mes gi-nJ, mon oueic, mon époux, j
téter l'Iivnit-n et l'aieonr.
Contre moi si: sont lé|pics tous '. OERVAIS, arrirant. VoiisvVtvoiisaiiIrcs...
O destiné.! affreuse! c'esl bon... v'nez avec moi trouver Mon-
Je suis bien malheureuse!
' Crsi A i|ui nie
contrariera. sieur... ce n'est ejue pour 1,1 forme, vu que
C'est à <|tii me touimentera; c'est l'usage... mus r-Ys''égal... la politesse...
(Mi! oui, je suis bien mallieureioe! et je suis bien sfic qu'il ne demandera pas
Derville nie montre, aujuiird'liui mieux...
rtcaucoiip de ligueur et d'ennui,
En ,-iiiirt! objet sait ic distraire, ANTONINE, à fSerrais. Qu'est-ce que c'est
A cet objet il « h«rche ft plaire, donc «pte (outce monde.'...
El pour détruire le*utipv»n, I.EI'.VAIS, r/iereliant des tjcu.r. Ah! ail!...
IJuo j'en convois avec raison, ANTONINE. Que veulent lotis ces gensda ?
Il dit «pie son épouse OEiivAis, avec humeur, Ces gens-la !.. ils
Est injuste «I jalouse!
ne veulent tiinl (Aux Villaoeois.) Allons-
Mes sens, mon oncle, mon époux, ctr, nous-en,,, co n'est pas la qu'il faut s'a-
dresser...
ANTONINE, aux mariés. Que dentandez-
'VOIIS?...'
SCÈXK VIII. OAITEN. Madame!..
OEitVAls. Je le dis que c'est temps perdu !..
ANTOMNM, MAIICML. ANTONINE. l'arlerez-vous?..
TiiftnEsE. C'est |Kiur...
MAltcii., apportant une caisse. Madame, CEitVAis, I'I Thérèse. Mlle est ele mauvaise
v'Ia des livres et «lu la musique que monsieur humeur... |»n*y a rien ii gagner...
votre oncle m'a dit d'apporter. ANTONINE, lui donnant un soufflet. In-
ANTONINE. C'est boit! (/I f.tii.) Mst-re solent!
«pi'il aurait choisi ce vilain air qu'il m'a fait «;ATIEN, à (Servais. T'aspourtantgagnera,
chanter atee' inlenlioii? roi!..
VlAitcEl.. Oit qu'il faul les mettre?... «EttVAIS, «n rolfre. Un soufflet !.. mordi!
AMONT.xK Où tu voudras! jarni! nom d'une.... c'esl une...
MARCEL. Dans la bibliothèque? ANTONINE. Paix !... (.1 Thérèse.) Je veux
ANTONINE. Oui. savoir enfin le sujet qui vous amène...
MAitcEi,, Tiens, la porte est fermée!... THÉRÈSE, bas, A (Satien. l'trle donc, toi
ç:i serait-il un ell'et de vot' |>arl de me don- j qu'est le marié!..
ner | «iATiE.v, de même. Kcoulc donc! ça m'a
ANTOMINE, *3
coupé la parole; d'ailleurs cst-co que t'es pas oucilEMlN. Mt do la gaieté, .1 ce qu'il me
la mariée?... semble...
cEiivAis. Oui, do la gaieté... (entre les
AIR ilit Vaudeville île l'Epreuve villageoise. <fc«L*) cl «les MHifflels!...
lY fais donc pisla niaise... DEHVTi.LE. C'est une iiocc, je. crok.
,t Antonine. DLCHEMIN. J'adore les noces de village,
J'sommes, no vous déplaise, moi!..
liatieit... iiEitVAIs. Oui, monsieur Derville!.. v'Ia
tu t.* tir.. Catien le marié, Thérèse son épousée!., cl
Moi, Thérèse... j
toute la jeunesse du pays.,.
KNSEMIILK. j DECIIEVIIN, Mh! eh! la mariée .n'est pas
Mariés d'A co malin. i mal....
îiif.nrsE, S
CATIEN. Mxcnsezsi j'avons pris la liberté..,
i' vouJrions ben un p'iil brin.,, ANTONINE. C'est l)oii, c'est boit... retirez-
cvritx. vous....
TaritAt danser dans dans vol' jardin, DEllVTI.LE. l'ouï qui donc...
VIltM.S/, DUCIIEVIIN, aux mariés. Vous dtes bien
Si (a s'pcul j'en s'tons lien aise. conlenls tous les deux, mes enfants...
ENSEMBLE. (IATIEN. Oh! ça, oui... Je sommes dans
Si ça s'pcul j'en s'rons ben aise... un ravissement.,, «pic j'avons lit comme une
ANTONINE. Ah! c'esl (tour danser?... joie epii est un plaisir, qui... mais vous savez
THERESE. Oui, madame, et v'Ia mani'sclle ce qui en est, monsieur Derville, cl je suis
Utilise qui notisadil... sûr qu'au vis-à-vis de main' votre épouse.,.
ANTONINE. e -st mademoiselle qui n lotit DERVILLE. Oui, oui, sans doute...
arrangé... Il i sto pensif.
LOLISE. Je n'ai rien arrangé.., je les ai MH ISE, «1 (Satien. Tais-lot, (Jalieii.., Tu
engagés a s'adresser & vous... l'alltiges...
(.EitVAls. Mt moi j'Ietir ai conseillé iMpartcr CATIEN'. Hah!
au mailre de la maison... parce que de temps ANTONINE, bas, à ftuchemin. Mais, mon
immémorial les propriétaires du château ont oncle, faites «loue renvoyer ces gens-là!...
permis a tontes les noces du village de venir DiciiEMiN, «uns l'écouler. Mn vérité, on
danser ici... n'est pas plus jolie que Thérèse!
ANTONINE. Oui !.. eh bien, moi, qui suis ruEntsE. Vous êtes ben honnête, mon-
la maîtresse de la maison... je ne veux pas sieur t...
de bal... CATIEN. Mas vrai qu'elle* est ilrôlettc?...
liEitVAi.s, aux Villageois. Là! qu'est-ce DLCIIEMIN. Mlle est charmante.
que j'avais dit... faut pas que ça v mis rebute... CATIEN. Mb ben! voyez-vons?.,, elle est
monsieur Derville sera plus trailahle... il est plus bonne et plus douce qu'elle n'est belle.
bon et obligeant monsieur Derville, mais tout ANTONINE, d fart, s'tmttjant. Ils uc s'en
le monde ne lui ressemble pas, iront pas...
AYTOMNE. Cardez vos impertinentes ré- DI'CIIEMCI. Ahca, mais... quand on se
levions... marie, ot» danse... Mst-ceque nous n'aurons
i.EiiVAïs. CYst dit!.. pas le pelil bal champêtre?...
cents. ANTONINE, s'aifitunt sur sa chaise. Al-
Suite île t'nir prCedltiii.
lons ! il faut aussi que mon oncle s'en mêle!
.S'il faut <|uV» déplaise, i;ATIEN, Oh I iwur la danst», je ne démail-
Viens-nous-en, lliérése,
lions pas mieux I...
Ailleurs, A notre aise, CEUVAis. Ce* qui fait qu'ils étions venus
l'irons nous réjouir, comme d'habitude pour avoir la permission
l'aimons A nous divenir, de danser ici dans le jardin...
•l.mii' li d'un plaisir DERVILLE. Très-volontiers F...
tirés ipi'il Réno
Et qu'il fait d* la peine. OEitv vis, avec affectation. Oui, innisra
.Vx*, reprenant U.dernier tert, ne convient pas it tout le inonde'..... el v'1.1
lit r s tpi'il Rêne et >|o'(l f;>U d'! 11 eine. madame,..
D'invitLE, regardant Antonine. Je suis
.
ACTE TROISIEME.
Le fond du thcAlre représînln tin jardin dont l'entrée est formée par unogrillo qui traversa la
«cêno et qui s'ouvra an milieu. Sur la «anche et en deçà de la grille, esi un pavillon saillant
qui est censé l'extrémité' do la maison. Co pavillon s'ouvre do plain pied sur la scène et a une
fein'iic au premier étage. ,
FIN.