Chapitre 3 Maintenance de La Fibre Optique

Université de Tebessa Spécialité : Master 1 R&T
Faculté des Science et Technologie Module : Module : installation et maintenance des fibres optiques
Département de Génie Electrique
Chapitre 3 : Maintenance des fibres optiques
1. Introduction
Pour que la fibre optique transporte les informations avec un débit maximal, il faut
minimiser tout d’abord les pertes intrinsèques liées fortement aux étapes de préparation de
la fibre optique (dénudage, nétoyage de la gaine, polissage) , aux différents connecteurs
utilisés, aux méthodes de raccordement et aux méthodes d’évaluation de la qualité de
transmission.
Parmi les techniques de maintenance de la fibre citons :
2. Clivage :
Le clivage est une opération nécessaire pour réussir une épissure. Cliver consiste à
sectionner de façon propre, nette et précise le bout d’une fibre optique pour permettre la
soudure. Chaque cycle d’épissure requiert deux clivages : un pour chaque fibre. C’est
pourquoi il est nécessaire d’avoir une cliveuse en bon état dont la lame coupe efficacement;
dans le cas contraire il faudra refaire le clivage jusqu’à obtenir une section nette et donc
perdre de la longueur de fibre sur chacun des clivages.
Qu’est-ce qu’une cliveuse ? La cliveuse est l’accessoire permettant de cliver la fibre optique.
Il en existe plusieurs sortes, possédant des lames rotatives ou non. Les cliveuses à lame
rotative sont plus chères, mais demandent moins de maintenance et sont plus simples
d’utilisation. Le choix d’une cliveuse par rapport à une autre dépend de budget, de
l’utilisation prévue (fréquence de clivage).
3. Le polissage
Une autre technique consiste à polir les extrémités de chacune des

deux fibres afin de permettre un meilleur contact entre les cœurs.
Les disques de polissage de férule, offrent une plateforme pratique

pour polir uniformément les férules. Chaque disque comprend un
gabarit qui sert à régler la profondeur de la férule et une visse de
fixation qui maintient la férule dans le disque.
Enseignant : FERROUDJI. K 1
L’état de surface du cœur d’une fibre après un polissage avec un papier à gros grain (gauche)
et à petit grain (droite).
Figure 1. polissage avec un papier à gros grain (gauche) et à petit grain (droite).
Figure 2. Papier de polissage
4. Raccordement permanent
L’épissure réalise une jonction irréversible de deux fibres, d'une très haute qualité. Cette
technique nécessite un appareillage plus ou moins sophistiqué (soudeuse ou épissureuse) et
fait appel en général à un personnel spécialisé en alignant le mieux possible les deux cœurs
de fibre. On distingue deux variantes: fusion et collage.
Avantages:
• Cette méthode de raccordement est rapide et relativement simple à mettre en

œuvre.
• La perte de lumière engendrée par la soudure, due à un alignement des cœurs

imparfait, reste très faible.
Inconvénients
• Ce type de raccordement et relativement fragile (malgré la protection de la fusion)
• C’est un raccordement définitif.
• Il faut investir dans une soudeuse.
4.1. Types d’épissure
4.1.1. Epissure par fusion
Les épissures de fusion sont réalisées par la « soudure » de

deux fibres entre elles en général par un arc électrique. Par
mesure de sécurité, l’épissure par fusion ne doit pas être
effectuée dans un espace fermé (risque d’explosion).
La méthode de jonction par fusion consiste à appliquer une source de chaleur localisée à
l'interface entre deux extrémités de fibres mises bout à bout et préalablement alignées par
un dispositif de guidage (V de positionnement). Cette opération a pour effet de les rendre
solidaires par fusion, à une température d'environ 2000 °C pendant une fraction de seconde.
La perte optique estimée lors d'une telle manœuvre est d'un peu moins de 0,1dB.
Figure 3. Epissure par fusion
a). Qualité de soudure
La qualité d’une soudure se base sur 2 critères :
1- L’estimation de perte affichée par la soudeuse qui doit être

inférieure à 0.1 dB.
Remarque : La valeur réelle de la perte de soudure ne sera donnée qu’à la mesure de

réflectométrie ou de la puissance optique.
2- Le contrôle visuel de la soudure
Il faut reprendre la soudure en cas de torsion ou décalage, gonflement, étranglement ou

l’apparition d’une bulle.
Torsion ou décalage Gonflement Etranglement Bulle
Figure 4. Défauts de soudure
b). Test en traction
A l’ouverture du capot, la soudeuse exerce une force sur les deux fibres pour tester la
résistance du point de fusion.
⋅ Si la soudure casse, il faut refaire un étalonnage d’arc.

⋅ Si la casse persiste après étalonnage de l’arc, le problème provient généralement du
vieillissement des électrodes. Il est alors conseillé de les remplacer.
4.1.2. Epissure par collage :
a). Collage à chaud : La colle est injectée dans la fiche qui contient les deux extrémité de la
fibre à l’aide d’une seringue. Ensuite la fiche est placée dans un four à 80°c pendant 20 mn
environ. La colle durcit sous l’effet de la chaleur. Cette technologie est universelle et
convient pour tous les types de connecteurs qu’ils soient multimodes ou monomodes.
b). Collage UV : La fiche après injection de la colle est placée

sous une lampe à insolation pendant 1 à 2 mn. La fiche
comporte des éléments en plastique transparent pour laisser
passer les ultraviolets. La colle durcit sous l’effet des UV. Dans
la majorité des cas, on obtient des affaiblissements de 0,3 dB
en moyenne. Cette technologie n’existe que pour les grands
standards de connecteurs 2,5 mm multimodes ou
monomodes.
c). Colle à froid : Le principe du collage à froid est identique au collage à chaud, la différence
c’est que le durcissement de la colle s’effectue à la température ambiante.
d). Collage global : C’est le raccordement simultané de 10 fibres. Cette technique implique
un appareillage volumineux et cher. Les performances sont moyennes ; les affaiblissements
sont compris entre 0,3 dB et 1 dB, voire plus.
Le collage, en général, présente des inconvénients de mise en œuvre à basse température

(en dessous de zéro degré).
4.2. Faire de bonnes épissures
Faire régulièrement des épissures à faible perte dépend de l’utilisation des techniques
adéquates et du bon entretien du matériel. La propreté est un gros problème.
• Les dénudeurs de fibres doivent être maintenus propres et en bon état et remplacés
lorsqu’ils sont usés.
• Nettoyage de la fibre après dénudage.
• Maintenez les couperets (cliveuses) propres et les lames alignées et remplacées
régulièrement.
• Les appareils d’épissure par fusions doivent être bien entretenus et les paramètres
de fusion réglés pour les fibres à épisser.
• Utilisez un localisateur visuel de défauts pour optimiser l’épissure.
4.3. Protection des épissures
Pour la protection contre l’environnement (humidité,

poussières, ... ) et les risques mécaniques (torsion, flexion,
traction), les épissures sont placées dans un manchon de
protection renforcé par une tige en acier inoxydable.
4.4. Diminuer les pertes
La présence d'air à la jonction de deux fibres optiques provoque une réfraction significative
du signal. Une des solutions consiste à y insérer un matériau adaptateur (gel d’adaptation
d’indice) assurant la continuité de la transmission en réduisant le volume d’air contenu dans
la connexion.
Figure 5.Insertion du gel d’adaptation d’indice
Ce produit optique est un matériau non toxique, avec une grande facilité de maintenance en
température, une fiabilité élevée et une longue durée de vie. Pour retirer le gel, on utilise du
l’alcool.
5. Tests des liaisons
Lorsque l’installation du câble est terminée et que les fibres ont été raccordées par
connecteurs ou par soudure, il est nécessaire de tester les liaisons optiques obtenues afin de
vérifier qu’elles rencontrent les abrogations des standards internationaux et des fabricants.
Les paramètres à considérer sont :
• L’atténuation au kilomètre
• Les pertes aux jonctions et connecteurs
• Le budget optique de la liaison
Ce dernier point permet de vérifier si la puissance du signal émis est encore suffisante en fin
de liaison pour que celui-ci soit interprété correctement par le récepteur. Ce budget prend
en compte l’atténuation de la fibre sur la liaison (atténuation au kilomètre x longueur de la
liaison), les pertes aux connecteurs, les pertes aux raccordements.
La vérification de l’atténuation au kilomètre permet de vérifier si la pose a été réalisée

correctement.
Les deux tests pratiqués afin de vérifier la qualité de la liaison optique sont:
• Le test de puissance, à l’aide d’un puissance-mètre.
• La réflectométrie.
5.1.Test de puissance
Cette méthode est utilisée sur site pour effectuer des

mesures de puissance de l’énergie lumineuse émise et
reçue via une liaison optique. Elle permet de mesurer la
perte d’une liaison.
On peut calculer la perte optique comme suit :
5.2. Réflectométrie
L’équipement de mesure utilisé est le réflectomètre, également appelé OTDR (Optical Time
Domain Reflectometer). C’est un appareil de mesure permettant de scanner les câbles en
analysant les pertes de lumière à partir d'une seule extrémité.
Le test utilise la technique de la rétro diffusion basé sur la diffusion de RAYLEIGH.
Figure 6. Diffusion de RAYLEIGH
L’appareil génère une impulsion lumineuse qui traverse la fibre et à chaque variation du
milieu (connecteur, soudure, courbure,… ) une petite quantité de ce signal lumineux revient
vers le réflectomètre (vers la source). Le temps pris par le signal pour effectuer l’aller-retour
et sa puissance permettent de déterminer la perte provoquée et l’endroit des cassures, des
courbures et des raccords dans la fibre optique.
Figure 7. Test de réflectométrie

Chapitre 3 Maintenance de La Fibre Optique

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Chapitre 3 : Maintenance des fibres optiques

Parmi les techniques de maintenance de la fibre citons :

Une autre technique consiste à polir les extrémités de chacune des

Les disques de polissage de férule, offrent une plateforme pratique

Figure 2. Papier de polissage

• Cette méthode de raccordement est rapide et relativement simple à mettre en

• La perte de lumière engendrée par la soudure, due à un alignement des cœurs

• Ce type de raccordement et relativement fragile (malgré la protection de la fusion)

• C’est un raccordement définitif.

• Il faut investir dans une soudeuse.

4.1. Types d’épissure

4.1.1. Epissure par fusion

Les épissures de fusion sont réalisées par la « soudure » de

Figure 3. Epissure par fusion

a). Qualité de soudure

La qualité d’une soudure se base sur 2 critères :

1- L’estimation de perte affichée par la soudeuse qui doit être

Remarque : La valeur réelle de la perte de soudure ne sera donnée qu’à la mesure de

2- Le contrôle visuel de la soudure

Il faut reprendre la soudure en cas de torsion ou décalage, gonflement, étranglement ou

Torsion ou décalage Gonflement Etranglement Bulle

Figure 4. Défauts de soudure

b). Test en traction

⋅ Si la soudure casse, il faut refaire un étalonnage d’arc.

4.1.2. Epissure par collage :

b). Collage UV : La fiche après injection de la colle est placée

Le collage, en général, présente des inconvénients de mise en œuvre à basse température

4.2. Faire de bonnes épissures

4.3. Protection des épissures

Pour la protection contre l’environnement (humidité,

4.4. Diminuer les pertes

Figure 5.Insertion du gel d’adaptation d’indice

5. Tests des liaisons

• Les pertes aux jonctions et connecteurs

• Le budget optique de la liaison

La vérification de l’atténuation au kilomètre permet de vérifier si la pose a été réalisée

• Le test de puissance, à l’aide d’un puissance-mètre.

Cette méthode est utilisée sur site pour effectuer des

On peut calculer la perte optique comme suit :

Le test utilise la technique de la rétro diffusion basé sur la diffusion de RAYLEIGH.

Figure 6. Diffusion de RAYLEIGH

Figure 7. Test de réflectométrie

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