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Techniques Quantitatives de Gestion II U.L.B.

- November 13, 2002

II. Les Problèmes d’Ordonnancement


A. Définition du Problème
• Objectif :
Réalisation en un temps minimum d’un projet comportant un
certain nombre de tâches à effectuer, en tenant compte de
contraintes éventuelles sur l’enchaînement des tâches ou sur les
moyens à mettre en oeuvre.
Exemples :
Construction d’une maison, chantier, campagne publicitaire, …
è Déterminer la date de début de chaque tâche
(c.à.d. un ordonnancement) :
Tâche i (i=1,2,…,n) → date de début t(i)
• Contraintes :
Œ Contraintes temporelles :
Localisation temporelle :
t(i) = a(i)
Postériorité stricte :
t(j) = t(i) + d(i)
Postériorité avec délai :
t(j) = t(i) + d(i) + f(i,j)
Postériorité partielle :
t(j) = t(i) + α(i,j) d(i) avec 0 = α(i,j) = 1
Continuité :
t(j) = t(i) + t(i,j)
• Contraintes cumulatives :
Limitations de matériel, budget, main-d’oeuvre, …
(peuvent varier au cours du temps)
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Exemple 8 : Exploitation minière.


En vue de l’exploitation d’une mine, on construit un port sur un
canal proche du site d’extraction, ainsi qu’une route et une voie
de chemin de fer qui relient la mine au port. Au total, il y a 10
tâches à effectuer (durées en mois) :

Tâches Durées Contraintes


A: Construction port provisoire 2 -
B: Déblai route et voie ferrée 3 -
C: Commande matériel minier 5 -
D: Commande matériel portuaire 6 -
E: Implantation port définitif 2 après A
F: Construction route 4 après B
G: Pose voie ferrée 1 après B
H: Installation portuaire 8 après D
I: Construction cité 5 après A,B,E,F
J: Installation minière 7 après B,C,D,G,H

Œ Quel est la durée de réalisation minimale des travaux, en


tenant compte des contraintes ?

• Quel est le calendrier d’exécution des différentes tâches


correspondant ?

Remarque :
On pourrait aussi prendre en compte le nombre d’ouvriers
disponibles et leurs qualifications, …

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B. La Méthode du Chemin Critique

• Caractéristiques :
- Contraintes temporelles uniquement.
- Durées des tâches connues avec certitude.
- Utilisation d’un graphe dans lequel les tâches sont représentées
par des arcs.

• Représentation du problème par un graphe valué :

d(i)
Tâche i
• •
début de i fin de i
Contrainte : α
t(j) = [ t(i) + d(i) ] + α
• •
fin de i début de j

Sommets = étapes importantes dans la réalisation du projet.


+ Deux sommets supplémentaires :
début (tâche 0) et fin du projet (tâche n+1), de durées nulles.

Exemples :
Œ t(j) = [ t(0) + 0 ] + 5 :
d(j)
5

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• t(j) = t(0) + 5 :
d(j)

Ž t(j) = [ t(i) + d(i) ] + 0 :


d(j)

d(i)
0

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• Simplification du graphe :
0
d(i) d(j) d(i) d(j)

Attention :
d(i) d(j) d(i) d(j)
0

0 0
d(k) 0 d(l) d(k) d(l)

d(i) d(j)

d(k) d(l)
• Ordonnancements au plus tôt et au plus tard :
Œ Ordonnancement au plus tôt :
ES(i) = date de début au plus tôt de la tâche i
= valeur du chemin de valeur maximum de 0 au début de i
→ ES(n+1) = T = durée minimale de réalisation du projet
EF(i) = date de fin au plus tôt de la tâche i = ES(i) + d(i)
• Ordonnancement au plus tard :
LF(i) = date de fin au plus tard de la tâche i
(sans allonger la durée de réalisation T)
= T – valeur du chemin de valeur maximum de la fin de i à la fin
des travaux
LS(i) = date de début au plus tard de la tâche i = LF(i) – d(i)

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Calcul :
Algorithme de Bellman-Kalaba.
Si le graphe ne comporte pas de circuits, version simplifiée :
• classement des sommets en k niveaux,
• calcul niveau par niveau : X(k) = { début des travaux }
→ ES(0) = 0
ensuite : ES(i) = max { ES(j) + cji  j ∈ Γ–(i) }
• Tâches critiques et Marges :
Tâche critique : si ES(i) = LS(i)
Les tâches situées sur le(s) chemin(s) de valeurs maximum entre
le début et la fin des travaux (chemin(s) critique(s)) sont des
tâches critiques.
Marges :

d(i)

ES(i) LS(i) EF(i) LF(i)

ES(j 2) ES(j 1)

MT(i) ML(i)

MT(i) = marge totale de la tâche i = LS(i) – ES(i)


ML(i) = marge libre de la tâche i = min { ES(j) – EF(i) j suit i }

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Exemple 8 :

Mise en graphe :
A: 2 E: 2

B: 3 F: 4 I: 5

C: 5 G: 1 J: 7

D: 6 H: 8

Graphe simplifié :

E:2
1 4
I:5
A:2 F:4

(0,0) B:3 2 N
G:1
O
J:7
C:5 5
D:6
H:8
3

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Résultats :
Calcul des marges:
Tâche Durée Après ES EF LS LF ML MT
A 2 - 0 2 12 14 0 12
B 3 - 0 3 9 12 0 9
C 5 - 0 5 9 14 9 9
D 6 - 0 6 0 6 0 0
E 2 A 2 4 14 16 3 12
F 4 B 3 7 12 16 0 9
G 1 B 3 4 13 14 10 10
H 8 D 6 14 6 14 0 0
I 5 A,B,E,F 7 12 16 21 9 9
J 7 B,C,D,G,H 14 21 14 21 0 0
Diagramme de Gantt :
J
I
H
G
F
E
D
C
B
A

2 10 20

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C. La Méthode du Potentiel
• Caractéristiques :
- Plus de flexibilité : ajout de contraintes, …
- Graphe plus facile à construire.
• Représentation du problème par un graphe valué :

Tâche i Sommet i

Contrainte : a(i,j)
t(j) – t(i) = a(i,j)
• •
tâche i tâche j

+ Deux sommets supplémentaires :


début (tâche 0) et fin du projet (tâche n+1), de durées nulles.

Exemples :
Œ t(i) = a(i) :
0 a(i) i

• t(j) = t(i) + d(i) :


i d(i) j

Ž t(j) = t(i) + t(i,j) :


j –t(i,j) i

• Résolution :
Comme pour la méthode du chemin critique : on calcule pour
chaque sommet (tâche) les dates de début au plus tôt et au plus
tard.

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D. La Prise en Compte des Contraintes


Cumulatives
• Origine :
Utilisation de ressources disponibles en quantités limitées :
outils, matières premières, ouvriers, …

• Courbe de charge :
Pour un type de ressource et pour un ordonnancement donné :
quantités cumulées nécessaires en fonction du temps.
→ Comparer avec les quantités disponibles.

Exemple 8 :

Ressources nécessaires : Equipes d’ouvriers


A:1 B:1 C:0 D:0 E:3
F:2 G:1 H:0 I:3 J:1

Courbe de charge pour l’ordonnancement au plus tôt :

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• Prise en compte :
Pas d’algorithmes exacts jusqu’à présent.
→ Heuristiques :
Ressources disponibles : 3 équipes
→ modifier l’ordonnancement, par exemple :
• reculer I de 2 semaines,
• reculer F de 2 semaines,
• reculer E de 1 semaine,
• reculer G de 2 semaines :

• Algorithme MILORD :
1. Ranger les tâches par ordre croissant de leur date de début au
plus tard. Départager les ex-aequo par leur marge libre.
2. Placer successivement les tâches au plus tôt, en tenant compte
des contraintes.
Application de l’algorithme :
1.
N° 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Tâche D H B C F A G J E I
LS 0 6 9 9 12 12 13 14 14 16
ML 0 0 0 9 0 0 10 0 3 9
ES 0 6 0 0 3 0 3 14 2 7

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2.

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III. Théorie des Réseaux de Transport

A. Définitions

Œ Réseau de transport :
• Graphe orienté simple G = (X , U )
• Capacités cij = 0 associées aux arcs (xi,xj)
• ∃ un sommet x1 tel que Γ–(x1) = ∅ : entrée du réseau
• ∃ un sommet xn tel que Γ+(xn) = ∅ : sortie du réseau

Exemple 9 :
x2 8 x4

15 3
7 2
x1 x6
4 9 7
6
10
30
x3 14 x5

N.B. Si (xi,xj) ∉ U : cij = 0

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• Flot dans un réseau de transport :

{ φij : i,j = 1,2,…,n } tels que :

(1) φij = 0 ∀ i,j


(2) φij = cij ∀ i,j
n
(3) ∑ ( φij – φji ) =0 ∀ i ? 1, n (loi de conservation)
j=1

Interprétation de φij : quantité de “matière” traversant (xi,xj).


Conséquence de (3) :
n n
∑ φ1j = ∑ φ jn = valeur du flot
j=1 j=1

En effet, (3) →
∑ ∑ φ ij − ∑ φ1j − ∑ φnj = ∑ ∑ φ ji − ∑ φ j1 − ∑ φ jn
i j j j i j j j

Ž Coupe dans un réseau de transport :



Partition de X en deux sous-ensembles M et M = X \ M

tels que x1 ∈ M et xn ∈ M .


Valeur (ou capacité) de la coupe {M,M } :
C(M,M) = ∑ ∑ cij
x i ∈M x j ∈M

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Exemple 9 :
coupe de valeur 24
x2 8 x4
coupe de valeur 33
15 3
7 2
x1 x6
4 7
9
6
10
30
x3 14 x5

B. Problèmes du Flot Maximum et de la Coupe


Minimum
• Problème du flot maximum :
Dans un réseau de transport, déterminer un flot de valeur
maximum, c’est-à-dire :
n
Max ∑ φ1j
j=1
sous les contraintes (1), (2) et (3).
Il s’agit d’un programme linéaire.

• Problème de la coupe minimum :


Dans un réseau de transport, déterminer une coupe de valeur
minimum. Revient à résoudre le dual du P.L. précédent.

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• Théorème :
Dans tout réseau, la valeur de tout flot est inférieure ou égale à
la valeur de toute coupe :
n
— —
∀ flot {φij} et ∀ coupe {M,M } : ∑ φ1j = C(M,M )
j=1
Démonstration :
n n n n
∑ φ1j = ∑ φ1j − ∑ φ j1 + ∑ ∑ (φ ij − φ ji )
j=1 j=1 j=1 x i ∈M j=1
i≠1
n
= ∑ ∑ (φij − φ ji )
xi ∈M j=1

= ∑ ∑ (φ ij − φ ji )+ ∑ ∑ (φij − φ ji )
xi ∈M x j ∈M x i ∈M x j ∈M

≤ ∑ ∑ φij
xi ∈M x j ∈M

≤ ∑ ∑ c ij
xi ∈M x j ∈M

• Corollaire :
Si un flot et une coupe ont même valeur, il s’agit d’un flot
maximum et d’une coupe minimum.

• Théorème (Ford-Fulkerson) :
Dans tout réseau, la valeur du flot maximum est égale à la valeur
de la coupe minimum.

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