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Université des Sciences & de la Technologie Houari Boumediene

Faculté de Génie Mécanique & de Génie des Procédés


Département de Génie Chimique & de Cryogénie

Transfert Thermique
TC 01

Présenté par : Dr MELLAL Mounir

Licence L3 : Génie des Procédés

Semestre 2 2015-2016
Table de matière
TC01

1. GENERALITES SUR LES TRANSFERTS DE CHALEUR


1.1 INTRODUCTION
1.2 DEFINITIONS
1.2.1 Champ de température
1.2.2 Gradient de température
1.3 FORMULATION D’UN PROBLEME DE TRANSFERT DE CHALEUR
1.3.1 Bilan d’énergie
1.3.2 Expression des flux d’énergie

TC 02 – Mounir MELLAL
1. GENERALITES SUR LES TRANSFERTS DE CHALEUR

1.1 Introduction
La thermodynamique permet de prévoir la La thermique (ou thermocinétique) se propose de
quantité totale d’énergie qu’un système doit décrire quantitativement (dans l’espace et dans le temps)
échanger avec l’extérieur pour passer d’un état l’évolution des grandeurs caractéristiques du système, en
d’équilibre à un autre. particulier la température, entre l’état d’équilibre initial et
l’état d’équilibre final.

1.2 Définitions
1.2.1 Champ de température
Les transferts d’énergie sont déterminés à partir de l’évolution dans l’espace et dans le temps de la température :
T = f (x,y,z;t). La valeur instantanée de la température en tout point de l’espace est un scalaire appelé champ de température.
Nous distinguerons deux cas :
Champ de température indépendant du temps : le régime est dit permanent ou stationnaire.
Evolution du champ de température avec le temps : le régime est dit variable ou transitoire.
1.2.2 Gradient de température Isotherme T0

Si l’on réunit tous les points de l’espace qui ont la même grad (T)
température, on obtient une surface dite surface isotherme.
La variation de température par unité de longueur est
maximale le long de la normale à la surface isotherme. Cette
variation est caractérisée par le gradient de température : ¶T
grad T = n
¶x
TC 01 – Mounir MELLAL 1
1. GENERALITES SUR LES TRANSFERTS DE CHALEUR

1.3 Transfert Thermique dans le Génie des Procédés Industriels

Centrale thermique Centrale nucléaire

TC 01 – Mounir MELLAL 2
1. GENERALITES SUR LES TRANSFERTS DE CHALEUR

1.4 Modes de Transfert Thermique


Le transfert thermique se fait soit par :
(T1 > T2)
Contacte : Conduction Convection

Distance : Rayonnement T1 T2
CN (Convection naturelle)

CF (Convection forcée)

CM (Convection mixte)

1.5 Densité de flux thermique


La chaleur s’écoule sous l’influence d’un gradient de température des
hautes vers les basses températures. La quantité de chaleur transmise par
unité de temps et par unité d’aire de la surface isotherme est appelée densité
de flux de chaleur : dQ
f=
Sdt
Où S est l’aire de la surface (m2).
On appelle flux de chaleur la quantité de chaleur transmise sur la surface S
par unité de temps :
dQ
y=
dt
TC 02 – Mounir MELLAL 3
Rappels du Transfert thermique
L3
Unité de la Température
La plus ancienne est l'échelle centésimale (1742),
attribuant arbitrairement les valeurs 0 et 100 degrés à la
glace fondante et à l'eau bouillante, sous la pression
atmosphérique normale

Echange thermique
Un transfert thermique, appelé plus
communément chaleur, est un transfert d’énergie
microscopique désordonné . Cela correspond en réalité à un Température absolue = Température en K
transfert d’énergie thermique entre particules, au gré des
chocs aléatoires qui se produisent à l'échelle microscopique

Applications

TC 02 – Mounir MELLAL 2
Rappels du Transfert thermique
L3
Problèmes de Transfert thermique
- Augmentation de l’énergie transmise ou absorbée par une surface.
- Obtention du meilleur rendement d’une source de chaleur.
- Réduction ou l’augmentation du passage d’un débit de chaleur d’un
(T1 > T2)
milieu à un autre.

T1 T2

Mode de transfert thermique

Conduction Convection CN (Convection naturelle)

CF (Convection forcée)
Rayonnement
CM (Convection mixte)

TC 02 – Mounir MELLAL 3
Rappels du Transfert thermique
L3
Conduction thermique Ce transport de chaleur se produit au sein d’une même phase – au repos ou mobile,
mais tranquille (absence de remous) – en présence d’un gradient de température. Le
transfert de chaleur résulte d’un transfert d’énergie cinétique d’une molécule à une autre
molécule adjacente. Ce mode de transfert est le seul à exister dans un solide opaque.
Pour les solides transparents, une partie de l’énergie peut être transmise par
rayonnement. Avec les fluides que sont les gaz et les liquides, la convection et le
rayonnement peuvent se superposer à la conduction

Loi de Fourrier !
q = -k grad T
q : Densité de flux thermique (W/m2).
k : conductivité thermique du milieu (W m-1 K-1)
T : température (K ou °C).
grad T : ▼T.

k = 10 – 400 solide métallique


k = 0,004 – 4 matériau non métallique

Jean Baptiste Joseph Fourier Cas particulier

1768 -1830 dT
Auxerre (France) qx = -k Densité de flux de chaleur est proportionnelle au gradient de la température
Mathématique - Physique dx Densité de flux de chaleur augmente avec la conductivité k,
Densité de flux de chaleur se propage à partir de T la plis importante fait de la température la plus importante
Corps opaque

TC 02 – Mounir MELLAL 4
Rappels du Transfert thermique
L3
Conduction thermique- Applications importantes
¶T Solide opaque
dT é ¶T ¶T ù = a DT
=ê + Vi ú = a DT ¶t
dt ë ¶t ¶xi û
¶T Ecoulement Stationnaire
=0
¶t

Transfert Thermique Stationnaire - Conduction

Mur simple Mur composé

DT
(T - T ) DT f=
f= 1 2 =
é e ù R Th
êk S ú
å (R Th )i
i
ë T û

RTh : Résistante au transfert thermique


TC 02 – Mounir MELLAL 5
Rappels du Transfert thermique
Transfert Thermique Stationnaire - Conduction
L3
Conduite cylindrique creuse

(T1 - T2 ) (T - T )
f= = 1 2
é ln (R2 R1 ) ù R Th
ê 2p k L ú
ë û

Sphère creuse

(T1 - T2 )
f=
æ1 1 ö
çç - ÷÷
è R1 R2 ø
4p k

R2
R1
RTh : Résistante au transfert thermique
TC 02 – Mounir MELLAL 6
V. Transfert thermique

3. Détermination du coefficient thermique La détermination du coefficient hi par l'expérience est


de convection impossible à réaliser à cause du trop grand nombre
d'expériences nécessaires. L'analyse dimensionnelle permet de
Le problème de la convection est en fait de simplifier notablement ce problème. Elle montre qu'il existe
déterminer ce coefficient en fonction des conditions une fonction F à 3 variables vérifiant la relation :
d'écoulement du fluide, des caractéristiques h i Di é r U Di Cp µ x ù
= Fê ; ; ú (V.33)
géométriques des parois et des éventuels k ë µ k D iû
changements d'état du fluide. On traitera quelques cas On définit donc 4 nombres sans dimension (il faut toujours
importants en génie chimique mais on gardera à veiller à écrire les paramètres de ces nombres dans un système
l'esprit que l'expérience est souvent la méthode d'unité cohérent, par exemple le système SI) :
apportant le plus d'informations sur la valeur de ces Nombre de Nusselt : h i Di
= Nu (V.34)
coefficients. k

a) Circulation forcée à l'intérieur d'un tube Nombre de Reynolds : r U Di = Re (V.35)


µ
cylindrique
Nombre de Prandtl : Cp µ
= Pr (V.36)
L'expérience montre que le coefficient de convection interne k
hi dans une section dépend des 7 grandeurs suivantes :
Les nombres de Nusselt, Prandtl et Reynolds caractérisent respectivement
U : vitesse débitante du liquide l'échange thermique, les propriétés physiques du liquide et le régime
r : masse volumique du liquide d'écoulement du liquide. Le nombre (x/ Di) est le terme représentatif des
Cp : chaleur massique du liquide effets de bord : il n'intervient donc plus quand on est suffisamment loin
m : viscosité dynamique du liquide d'une des extrémités du tube.
k : conductivité thermique du liquide L'expérience est alors utilisée pour déterminer la fonction F, c'est à dire une
Di : diamètre intérieur du tube corrélation mathématique liant ces nombres. Cette relation est bien entendu
x : abscisse de la section considérée avec l'origine placée à l'entrée du empirique et on détermine les paramètres des nombres à une température
tube. moyenne entre l'entrée et la sortie du tube.

11
V. Transfert thermique

Si on se trouve dans le cas d'un tube lisse avec écoulement  Tubes circulaires de longueur finie
turbulent, on utilise la relation de Colburn :
- Relation de Hausen :

0,8 0,33 Pour (L/D) < 0,03 Re


Nu = 0,023 Re Pr (V.36) et Gz < 100

La relation est valable si : 10 000 < Re < 120 000 0,0668 Gz


Nu = 3,66 + 2/3
(V.41)
0,7 < Pr < 120 1 + 0,04 Gz
(L/Di) > 60

- Relation de Sieder et Tate :


Il existe aussi la relation dite de Sieder et Tate : pour
Pour (L/D) < 0,03 Re
0 ,8 1/ 3
Liquide : Nu = 0,027 Re Pr (V.37) et Gz > 100

Gaz : Nu = 0,023 Re
0,8
Pr
0, 4
(V.38) Nu = 1,6 Gz
1/ 3 (V.42)

En écoulement laminaire : b) Circulation forcée d'un liquide à l'extérieur d'un


tube cylindrique et perpendiculairement à celui-ci
Œ Tubes circulaires très longs On montre que suivant si le faisceau de tubes comporte des tubes alignés ou
en quinconce, le coefficient de convection externe he (transfert entre le
Pour (L/D) > 0,03 Re liquide extérieur aux tubes et la paroi extérieure de ces tubes) est différent.
Nu = 3,66 (V.39) On obtient les relations suivantes :
et Gz < 10
0, 6 0,33
Faisceau aligné : Nu = 0,26 Re Pr (V.43)
Pour (L/D) > 0,03 Re (V.40)
Nu = 1,6 Gz1/3 0, 6 0,33
et Gz > 10 Faisceau en quinconce : Nu = 0,33 Re Pr (V.44)

Avec Gz (nombre de Graetz) : Gz = Re Pr (D/L) 12


V. Transfert thermique

Faisceau aligné

Ces échangeurs sont constitués par des éléments rectilignes de deux tubes
concentriques raccordés à leurs extrémités par des coudes. Les divers
éléments sont tous assemblés par des raccords à démontage rapide, et un
remplacement des tubes est possible. Les problèmes de dilatation thermique
Faisceau en quinconce et d'étanchéité entre le tube intérieur et le tube extérieur sont résolus par
l'utilisation de presse étoupe ou de joint torique. Les tubes sont
généralement en acier et les longueurs courantes sont de 3,6 - 4,5 ou 6 m.
On utilise également quelquefois des tubes en verre et en graphite.
V.2 Échangeur de chaleur
Les échangeurs de chaleur sont des appareils où le transfert thermique à
basses et moyennes températures se fait sans changement de phase.

a) Description des principaux types d'échangeurs


thermiques
1. Échangeurs double tube
13
V. Transfert thermique

Échangeur coaxial (ou double tube)

14
V. Transfert thermique

Les boîtes de distribution et de retour sont cloisonnées. Ce cloisonnement permet au


fluide de traverser successivement plusieurs sections du faisceau, ce qui a pour objet
d'accroître la vitesse du fluide et d'augmenter le coefficient de transfert à l'intérieur
des tubes. Cette disposition correspond toujours à un nombre pair de passages (ou
Faisceau Plaque
de tubes tubulaire
passes) dans le faisceau.

Empreintes
de cloisons

Pas carré normal Pas triangulaire normal


15
V. Transfert thermique

Échangeurs thermiques: multitubulaires

Échangeur inox 17 m2
à droite, vue du faisceau

16
V. Transfert thermique

Échangeur tubes inox calandre acier


Surface : 16 m2
Tube inox : diam. 50
Corps diam 700
Longueur 2200
Calandre : acier
V. Transfert thermique

18
V. Transfert thermique

- grande efficacité thermique,


3. Échangeurs à plaques - compacité,
Une classe spéciale et importante des échangeurs est utilisée - accessibilité totale à la surface d’échange après démontage,
pour réaliser de très grandes surfaces de transfert par rapport au - flexibilité,
volume (supérieur à 700 m2/m3). Ils sont appelés échangeurs compacts. - bonne résistance à l’encrassement,
Ces dispositifs (Figure II.2) ont des arrangements denses de tubes ou - coût compétitif,
plaques ailetés et sont typiquement utilisés lorsque au moins un des - grande variété de matériaux.
fluides est un gaz.

Ces échangeurs se composent de séries d’alliage de plaques


b) Calcul des échangeurs
minces et ondulées servant de surface de transmission thermique. Ces Des méthodes de calcul plus ou moins élaborées existent pour les
plaques sont jointes et compactées ensemble à l'intérieur d'une échangeurs à faisceau et calandre. Les calculs reposent en partie sur les
armature en acier au carbone. Une fois compressé, le paquet de plaques calculs élémentaires que l'on peut effectuer sur les échangeurs double-
forme un arrangement parallèle de canaux d’écoulement. Les deux tube auxquels nous allons nous limiter dans la suite de ce chapitre.
fluides chaud et froid circulent à contre courant dans des canaux
alternatifs. Le but d'un échangeur thermique est de récupérer une
Ce type d’échangeur est fréquemment trouvé dans diverses certaine quantité de chaleur dans des conditions
applications de chauffage et refroidissement dans les industries économiques optimales qui sont un compromis entre
chimiques, pétrochimiques, de pétrole, pulpe et papier, industries
pharmaceutiques ainsi que dans beaucoup d'applications de traitement
les frais d'investissement et les frais de fonctionnement.
des eaux résiduaires. Il présente les avantages suivants : La dualité perte de charge-transfert thermique est à la
base de tout calcul d'échangeur. En effet, les résistances au
transfert thermique seront d'autant plus faibles que les vitesses locales
d'écoulement du fluide seront plus élevées. Dans ces conditions, on pourra
utiliser des surfaces d'échange plus réduites (diminution de
l'investissement), mais les pertes de charge étant plus grandes, la pompe de
recirculation devra être plus puissante, ce qui entraîne une augmentation du
Ainsi, l'obtention des conditions
prix de fonctionnement.
optimales de fonctionnement d'un échangeur ne peut
se concevoir sans une étude en parallèle du transfert de
chaleur et de la perte de charge.
19
V. Transfert thermique

En outre, les fluides véhiculés à l'intérieur et à l'extérieur des tubes Les températures d’entrée et de sortie des deux fluides
sont incluses dans la différence de températures, DTm,
ne sont pas obligatoirement propres et un encrassement des définie comme étant la Moyenne Logarithmique des
surfaces se produit dans le temps. La formation de ces dépôts, Différences de Température (MLDT). L’utilisation de cette
généralement mauvais conducteurs de la chaleur, augmente les température est conditionnée par les suppositions
suivantes :
résistances au transfert thermique et conditionne la fréquence des
arrêts pour nettoyage et entretien. Dans l'optimisation de • Le coefficient global de transfert de chaleur est
l'échangeur, il faut tenir compte de ces variations du transfert constant en tout point de l’échangeur.
• Les capacités calorifiques des deux fluides restent
thermique au cours du temps et les conditions optimales de constantes dans le domaine de température étudié.
fonctionnement d'un échangeur usagé seront différentes de celles • Système isolé (absence des pertes thermiques).
• Pas de changement de phases au cours du transfert
de l'échangeur neuf. Fluide 2 pour les deux fluides.

En calculant la différence de températures de chaque


côté de l’échangeur et en appliquant les hypothèses ci-
dessus, la MLDT sera donnée par l’expression suivante :
Fluide 1
DTmax - DTmin
DTm = (V.45)
æ DT ö
Fluide 1 ln çç max ÷÷
è DTmin ø

où DTmax est différence de température maximale


entre les deux fluides et DTmin la différence de
Fluide 2 température minimale entre les deux fluides.

Pour évaluer le débit de chaleur transféré dans une phase ou entre


les deux phases entre l'entrée et la sortie, l'usage courant est de
prendre soit la moyenne arithmétique, soit la moyenne
logarithmique des différences de températures. 20
V. Transfert thermique

1. Modes de fonctionnement des échangeurs


Fluide chaud : 1
On se place pour simplifier dans le cas de l’échangeur T1E
précédent de longueur L avec deux tubes
concentriques. Le fluide froid circule dans le tube
intérieur et le fluide chaud dans le tube extérieur. Les Fluide
fluides froid et chaud sont respectivement définis par T T2E
Froid : 2 2S
les grandeurs suivantes: débits massiques (W2 et W1),
chaleurs massiques moyennes (Cp2 et Cp1) et
températures d'entrée (T2S et T1E) et de sortie (T2E et
T1S).
T1S

Deux types de circulation sont possibles : T1E

1
Œ circulation à courants parallèles ou co-courant ; T1S
 circulation à contre-courant.
2 T2E

T2S
Œ Échangeur à co-courant
0 L

Le fonctionnement à courants parallèles est possible


seulement si T1S > T2E ; dans le cas contraire l'échange
n'est pas possible avec ces températures de sortie.
21
V. Transfert thermique

 Échangeur à contre-courant 2. Dimensionnement d'un échangeur de chaleur


Dans le fonctionnement à contre-courant la différence
de température entre les deux fluides est à peu près Rappelons que le but d'un échangeur est de
constante dans l'échangeur. La température de sortie du transférer de la chaleur entre un fluide de service
fluide froid peut parfaitement être supérieure à la (eau, vapeur d'eau, fluide thermique) et un fluide
température de sortie du fluide chaud. procédé qui constitue le produit intéressant de la
fabrication. Dans la pratique deux cas généraux se
Fluide chaud :1
produisent :
T1E
Œ l'échangeur disponible étant connu (type,
surface), on veut savoir s'il peut convenir pour fournir
Fluide
T2S T2E ou enlever un flux de chaleur déterminé à un fluide
Froid : 2
procédé dont on connaît le débit et les températures
d'entrée et de sortie qui sont imposées. On calcule
alors par un bilan thermique le débit de fluide de
service qui permettra d'effectuer ce transfert à partir
T1S des températures d'entrée et de sortie de ce fluide
(imposées dans la pratique si l’on utilise de l'eau du réseau). Il est
T1E
alors possible de déterminer le coefficient de
1
transfert thermique global U nécessaire. On vérifie
T2S ensuite que le coefficient U calculé à partir des
T1S
relations de transferts thermiques (calculs entre
2 T2E
autres des coefficients de convection) est bien
supérieur à celui déterminé à partir des données
générales sur les fluides et la surface totale de
0 L 22
l'échangeur.
V. Transfert thermique

q = W1 Cp1 (T1E – T1S) = W2 Cp2 (T2E – T2S) W1 q = W1 Cp1 (T1E – T1S) = W2 Cp2 (T2E – T2S) W1

U U*≽ U
U* > U
q = U Sext (DT)ml U q= Sext (DT)ml Sext
or :

é 1 ù éæ 1 ö æ 1 öù é 1 ù éæ 1 ö æ 1 öù
ê =
ú çêç ÷
÷ + R k0 ç
+ çh S ÷÷ú U* ê ú = êçç ÷÷ + R k 0 + çç ÷÷ú U*
ë U *Sext û êëè h1 Sint ø è 2 ext øúû ë U *Sext û ëêè h1 Sint ø è h 2 Sext øûú

 On souhaite calculer l'échangeur qui permettra


de fournir ou enlever à un fluide procédé un certain 3. Étude du transfert thermique
flux de chaleur (débit, températures d'entrée et de Quel que soit le type d'échangeur, si on ne tient compte que des
sortie connus du fluide procédé). On raisonne conditions d'entrée et de sortie des deux fluides, le débit de chaleur
comme plus haut concernant le fluide de service et il transféré du fluide 1 (chaud ou de service) au fluide 2 (fluide froid ou de
procédé), en régime stationnaire et en l'absence de source de chaleur
devient alors possible de déterminer la surface interne, s'écrit :
d'échange nécessaire en estimant à priori un
coefficient de transfert thermique global U. On q = W1 Cp1 (T1E – T1S) = W2 Cp2 (T2E – T2S) (V.46)
vérifie alors aussi par des calculs si la valeur de U, W et Cp représentent le débit massique et la chaleur spécifique des
supposée, est correcte. fluides. Les indices E et S sont relatifs à l'entrée et à la sortie de chacun
des fluides.
Dans ces deux cas, si les solutions ne conviennent exprimons le débit transféré en fonction d'une force motrice (différence
pas il faut reprendre les calculs depuis le début en de température) DTml d'où :
modifiant les hypothèses jusqu'à obtenir une DT
solution satisfaisante. Cette procédure itérative est q! = = U Sext DTml (V.47)
actuellement réalisée par des programmes å Ri
informatiques. i
23
V. Transfert thermique

Pour un échangeur de géométrie donnée, Sext est connu, mais les (DT) 0 - (DT) L
DTML = DTml = (V.49)
valeurs de U et DTm dépendent des caractéristiques de fonctionnement æ DT ö
ln çç 0 ÷÷
de l'appareil, et nous allons donner dans ce qui suit les expressions de
è DTL ø
DTm et U pour les caractéristiques de fonctionnement relatives aux
échangeurs double tube. Écoulement à contre-courant Écoulement à co-courant
4. Différence de température moyenne DTml (DT)0 = T1E - T2S (DT)0 = T1E - T2E
La différence de température moyenne dépend de la nature, du débit (DT)L = T1S - T2E (DT)L = T1S - T2S
des deux fluides, mais également du sens d'écoulement des deux
fluides.
Dans le cas des échangeurs à double tube, les écoulements des fluides Remarque : Les relations établies dans le cas des
peuvent être soit à contre-courant, soit à co-courant.
T1E T1E échangeurs à double tube ne peuvent pas être
utilisées directement pour des échangeurs à faisceau
et calandre. En effet, pour ces échangeurs,
T2S T2E T2E T2S
l’écoulement est dit mixte, (c’est à dire que les fluides
côté tube et côté calandre s’écoulent à contre
courant pour quelques passes et à co-courant pour
T1S T1S les autres passes). La différence de température à
Écoulement à contre-courant Écoulement à co-courant utiliser s'obtient en multipliant la DTML (relative aux
deux extrémités) par un facteur correctif F (F < 1)
dépendant de deux coefficients E et R définis ainsi :
En supposant constant le coefficient de transfert global U entre les deux
extrémités de l'échangeur, un bilan thermique dans l'échangeur permet T2S - T2 E T1E - T1S
de montrer que : E= R=
T1E - T2 E T2S - T2 E
q! = U Sext DTml (V.48) Dans les ouvrages généraux, on trouve des courbes donnant le facteur
correctif F en fonction de E et R pour différents types de fonctionnement
DTm (ou DTML) représente la moyenne logarithmique des différences de des échangeurs à faisceau et calandre.
températures aux deux extrémités (on trouve parfois l'abréviation
américaine LMTD), soit :
24
V. Transfert thermique

5. Coefficient de transfert global U R1 = (1/h1S1) est la résistance de transfert par convection côté
fluide chaud.
L'étude du transfert thermique entre le fluide chaud (1) et le fluide froid
(2) au travers de la paroi fait apparaître dans le cas le plus général les 5
Rd1 : est la résistance de transfert par conduction au sein du
résistances de transfert indiquées sur la figure ci-dessous : dépôt d'encrassement côté fluide chaud.
Rp : est la résistance de transfert par conduction dans la paroi
métallique. (Dans la plupart des cas, cette résistance est
Fluide chaud Fluide froid négligeable devant les autres).
(intérieur) Paroi (extérieur)
Rd2 : est la résistance de transfert par conduction dans le
dépôt d'encrassement côté fluide froid.
R2 = (1/h2S2) est la résistance de transfert par convection côté
T1 fluide froid.

Le débit de chaleur transféré faisant apparaître une


surface de transfert , il est nécessaire de rapporter les
T2 résistances de transfert énumérées précédemment à
une même surface de référence. Dans les échangeurs
industriels, quel que soit leur type, le fluide chaud (1)
circule à l'intérieur du tube, alors que le fluide froid
(2) circule à l'extérieur, sauf cas très particulier.
dépôt
Généralement, on convient de choisir en référence la
surface extérieure du tube chaud.
La résistance globale au transfert est donnée par la relation : (T1 - T2 ) (T1 - T2 )
q! = = (V.51)
é 1 ù éæ 1 ö æ 1 öù
R tot = R1 + R d1 + R p + R d 2 + R 2 (V.50) ê ú êçç ÷÷ + R d1 + R p + R d 2 + çç ÷÷ú
ë U S2 û ëè h1 S1 ø è h 2 S2 ø û
25
V. Transfert thermique

Procédure de calcul Connaissant h1 et h2, il est alors possible de trouver la valeur de la


résistance globale du tube propre. Cependant, après un certain temps
Le coefficient de transfert h1 est évalué à l'aide de la relation d'utilisation, il peut se former des à l'intérieur et à l'extérieur des tubes,
de Sieder et Tate, ou par toute autre relation permettant de augmentant la résistance globale au transfert. Le coefficient de
transfert sera par suite inférieur à celui du tube neuf. Dans la plupart des
prévoir les coefficients de transfert convectif à l'intérieur cas, l'appareil sera calculé pour la valeur minimale du coefficient de
d'une conduite cylindrique circulaire. Pour l'estimation des transfert relatif au tube usagé.
coefficients h2, la plupart des auteurs sont d'accord pour une
utilisation des relations établies lors des écoulements On convient de manière empirique qu'un échangeur doit fonctionner
intérieurs, à condition toutefois d'apporter aux critères sans nettoyage durant une année et dans la norme T.E.M.A., on trouve
une liste des valeurs des résistances d'encrassement pour divers
adimensionnels apparaissant dans les corrélations deux
produits véhiculés dans les industries pétrochimiques.
modifications essentielles :
Nous pouvons désormais calculer le coefficient de transfert global et le
1. La première est relative aux diamètres équivalents à débit transféré dans l'échangeur en utilisant pour la différence de
utiliser dans les corrélations ; température moyenne la valeur DTML (multipliée par le facteur correctif
2. la deuxième concerne l'évaluation du flux massique F dans le cas des échangeurs à faisceau et calandre).
du fluide extérieur.
Remarque : En réalité, ce résultat n'est correct qu'à condition que le
Pour les échangeurs double tube, la section annulaire étant coefficient de transfert global U reste constant tout au long de
constante, le flux massique s'obtient en divisant le débit l'échangeur. Cette hypothèse ne peut être qu'approchée puisque le
coefficient de transfert dépend des propriétés physico-chimiques des
massique par l'aire de la section annulaire comprise entre les
fluides qui varient au cours de leur traversée de l'échangeur (et donc les
deux tubes. Pour ce qui concerne les diamètres équivalents, nombres adimensionnels). Il est possible cependant de continuer à
on distinguera : calculer le débit transféré par la relation (V.24) à condition de prendre une
valeur moyenne de U égale à la valeur du coefficient de transfert pour des
le diamètre hydraulique DH, calculé avec le périmètre valeurs moyennes des températures du fluide chaud et froid appelées
mouillé L, généralement températures calorifiques.
et le diamètre équivalent DE, calculé avec le périmètre On trouvera dans les ouvrages généraux des relations permettant
de transfert P. d'évaluer, pour des conditions de fonctionnement données, les
températures calorifiques d'un échangeur double tube.
A A
DH = 4 DE = 4
L P 26
V. Transfert thermique

Ces températures ne sont pas directement nécessaires pour le calcul du


débit transféré, mais dans la mesure où elles correspondent aux
La perte de charge (ou plutôt le facteur de
conditions de températures moyennes des fluides dans l'appareil, elles frottement f = 4 L) à l'intérieur des tubes est
permettent d'obtenir des valeurs moyennes du nombre de Reynolds évaluée à l'aide des relations données dans le
caractéristique de la nature de l'écoulement des deux fluides dans
l'échangeur. chapitre III (III.38 à 40). Pour tenir compte de la non
isothermicité de l'écoulement, Sieder et Tate
6. Étude des pertes de charge proposent de multiplier le facteur f obtenu à l'aide
Les deux fluides traversant l'échangeur s'écoulent des relations précédentes par le rapport :
chacun sous l'effet d'une différence de force
motrice égale à une différence de pression totale æ µp ö
0, 25

appelée perte de charge. Les analogies entre le ç


çµ ÷
÷ en régime d’écoulement laminaire
è mø
transfert de chaleur et de quantité de mouvement
en régime stationnaire sont telles qu'à une æ µp ö
0,14
ç ÷ en régime d’écoulement turbulent
augmentation du coefficient de transfert de chaleur çµ ÷
è mø
correspond également une augmentation de la
perte de charge. Industriellement, on essaie de
limiter cette perte de charge à 1 bar pour des La perte de charge pour l'écoulement extérieur s'obtient
dans le cas des échangeurs double tube à partir des
échangeurs fonctionnant sur refoulement d'une relations établies dans le cas des écoulements intérieurs, à
pompe. En revanche, si l'écoulement est dû à la condition toutefois de remplacer le diamètre intervenant
force de pesanteur, il est clair que la perte de charge dans les différents nombres adimensionnels par le diamètre
ne devra pas dépasser la différence de l’énergie hydraulique DH.
potentielle de position (r g Dz) à l'intérieur des
Sachant évaluer le transfert de chaleur et la perte de charge dans les
tubes. échangeurs double tube, il est possible d'envisager leur étude
économique. On pourra trouver ces aspects dans les ouvrages
généraux consacrés au transfert de chaleur

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