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SOMMAIRE

INTRODUCTION......................................................................................................................2

I- GENERALITE SUR LA SOCIOLOGIE............................................................................3

1- Approche définitionnelle.....................................................................................................3

2- Les étapes de la pensée sociologique..................................................................................3

1-1. Les faits et les Valeurs.....................................................................................................3

1-2. Les interprétations...............................................................................................................4

II- CARACTERISATION DE DIFFERENTES ETAPES DE LA PENSEE


SOCIOLOGIQUE PAR RAPPORT A L’OBJET DE LA SOCIOLOGIE ACTUELLE...........5

CONCLUSION...........................................................................................................................9

BIBLIOGRAPHIE....................................................................................................................10

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INTRODUCTION
La première démarche qui s'impose à quiconque veut traiter d'une science, est de
définir, de délimiter aussi exactement que possible son objet.
La sociologie est la science qui a pour objet ce qui est social. Les sciences dites
« sociales » ou « humaines » se consacrent chacune à des catégories particulières de faits
humains, telles le Droit et l'Économie politique. La sociologie retient dans ces faits humains
leur aspect spécifiquement social. En l'occurrence, il s'agit donc de définir le « social ». C'est
un mot du langage courant, dont l'acception la plus conforme à l'usage est « relatif à la
société ». La présence du couple pensée/objet devient très pertinente. Chaque relation entre
une pensée et un objet est un processus d'interaction entre la pensée et l'objet, correspondant à
l'extériorisation d'une opération psychique se déroulant dans un registre donné. L'interaction
entre la pensée et l'objet a un sens, et n'a de sens que parce qu'il s'agit d'un acte social. Ces
relations se construisent dans des situations variées, au cours de « rencontres » entre la pensée
et l'objet. Ainsi, comment caractériser les différentes étapes de la pensée sociologique par
rapport à l’objet de la sociologie actuelle ? Tenter de répondre à cette question fera l’objet de
notre étude.

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I- GENERALITE SUR LA SOCIOLOGIE

1- Approche définitionnelle
La sociologie est une discipline des sciences sociales qui a pour objectif de rechercher
des explications et des compréhensions typiquement sociales, et non pas mentales ou
biophysiques, à des phénomènes observables, afin d'en montrer la « nature » sociologique. La
sociologie étudie les interactions sociales, qui produisent par exemple, selon les approches :
des acteurs sociaux, des actions sociales, des faits sociaux, des identités sociales, des
institutions sociales, des organisations, des réseaux, des cultures, des classes sociales, des
normes sociales ainsi que de toutes ces entités qui n'ont pas d'explications purement
biophysiques ou mentales et qui sont produites par l'interaction sociale. Une explication
sociologique est vue comme le produit d'une démarche scientifique et/ou intellectuelle, afin
de rendre compte, expliquer ou comprendre un phénomène social. Le savoir sociologique se
distingue du sens commun, qui lui aussi permet d'appréhender la vie sociale, par sa
méthodologie.

2- Les étapes de la pensée sociologique

1.1. Les faits et les Valeurs.


La question fondamentale de toute sociologie historique pourrait se formuler de la
manière suivante: le sociologue est-il condamné à observer la diversité des institutions sans
porter de jugement de valeur sur les unes ou les autres?
Autrement dit doit-il expliquer l'esclavage, aussi bien que les institutions libérales,
sans avoir le moyen d'établir une discrimination et une hiérarchie entre les mérites, moraux ou
humains, d’une institution ou d'une autre? Deuxièmement, dans la mesure où il constate une
diversité d'institutions, est-il contraint de passer en revue cette diversité sans l'intégrer en
un' système, ou bien peut-il, par-delà la diversité, trouver des éléments communs? Ces deux
antithèses ne se recoupent pas exactement. Mais, sans être équivalentes, elles peuvent se
rejoindre, si les critères qui déterminent nos jugements de valeur sont simultanément des
critères universellement valables.

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1-2. Les interprétations
Simmel fonde la théorie de la compréhension sociologique sur le concept d'apriori, en
affirmant que nos rapports avec autrui sont déterminés par des représentations antérieures. Or
ses réflexions méthodologiques se mêlent voire se confondent avec son analyse de la culture
monétaire d'une part, et ses considérations sur le « secret » d'autre part. D'où la question : la
tâche des sciences humaines consisterait-elle à percer à jour les aspects intimes que les
individus voudraient tenir cachés, et ce faisant à défendre l'idée que le monde « objectivé » ne
se réduit pas aux mécanismes dictés par les lois économiques mais qu'il recèle des
profondeurs insoupçonnées ?
Wolf Feuerhahn
« Max Weber : explication compréhensive et interprétation »
Il est d'usage de faire de Weber un promoteur de la sociologie compréhensive qui
aurait cantonné la démarche explicative aux sciences de la nature ; sa pratique scientifique
s'inscrirait ainsi dans une tradition typiquement allemande qui aurait vu le jour chez Dilthey.
La manière dont Max Weber définit sa pratique sociologique est en réalité plus complexe : il
emploie l'expression d'« explication compréhensive ». Il s'agira de rendre intelligible cette
définition et d'examiner comment Weber l'articule à la notion d' « interprétation », à laquelle
il accorde également un rôle central dans les procédures des sciences historiques de la culture.

Raisonnement naturel et interprétation


Réflexions sur l'épistémologie de J.-C. Passeron
Philippe Lacour, Centre Marc Bloch

Nous présenterons ici l'argumentation de Passeron touchant la spécificité fondamentale de


l'espace logique « naturel » des sciences humaines. Nombreux sont en effet les signes des
particularités interprétatives de la sémantique de ces disciplines (Passeron n'utilise pas le
terme d'« herméneutique »). En mettant en évidence les spécificités de la sémantique naturelle
(1), qui dérivent d'une contrainte déictique (2), Passeron cherche certes à réhabiliter
l'exemplification rejetée par Popper (3). Toutefois les procédures de l'enquête (4), le souci de
contrôle de l'interprétation (5) et des métaphores (6) montrent que Passeron, tout en faisant
droit à leur dimension herméneutique, maintient les sciences humaines dans le domaine du
rationalisme critique. On verra enfin les rôles logiques complémentaires dévolus à la
description/narration (7) et à la comparaison (8) dans la pensée casuistique.
1. La sémantique naturelle (ou pourquoi « le lexique sociologique est infaisable »)
4
2. La contrainte déictique : les concepts typologiques comme semi noms propres
3. La réhabilitation logique de l'exemplification
4. L'enquête comme mode interprétatif de transformation de l'information empirique
5. Interprétation, preuve et véridicité comparative
6. L'exténuation sémantique des métaphores comme technique de falsification
7. La contrainte descriptivo-narrative de la pensée du cas
8. La contrainte comparatiste de la pensée par cas
II- CARACTERISATION DE DIFFERENTES ETAPES DE LA PENSEE
SOCIOLOGIQUE PAR RAPPORT A L’OBJET DE LA SOCIOLOGIE ACTUELLE
Pour décrire précisément les différentes étapes de la pensé sociologique par rapport à
l’objet de la sociologie actuelle nous allons porter cette partie sur les réflexions sociologiques
des précurseurs qui ont précédé la fondation même de la pensée sociologique qui ne
composent pas de simples étapes sur la « voie » de la sociologie mais qui rendent aussi vivace
les thèmes traités et les concepts qui ont été élaborés au cours de ces recherches. Ainsi, pour
Emile DURKHEIM (1858 - 1917) qui pense que l’essentiel du travail sociologique consiste
à promouvoir l’idée d’une sociologie autonome car le concept d’existence de la pensée
sociologique nécessite 2 éléments essentiels :
 D’une part, l’objet de la sociologie actuelle doit être spécifique et non l’objet d’autres
sciences.
 D’autre part, l’objet de la sociologie actuelle doit être observé et expliqué de manière
semblable à celle dont les faits de toutes les autres sciences sont observés et expliqués.
Il écrit plus loin en disant: "il faut considérer les faits sociaux comme des choses"
C’est-à-dire que l’on ne sait pas ce que signifie les phénomènes sociaux qui nous entourent. Il
n’y a pas de conception scientifique. Lorsque l’on observe un fait social, il faut se débarrasser
de tout préjugé et la difficulté vient de ce que le questionnement sociologique recouvre
souvent des considérations de sens commun (doxa), et par-là des présupposés et des préjugés.
La sociologie est une science, et ce n’est pas parce qu’elle porte sur des comportements
humains immédiatement compréhensibles qu’elle peut se contenter de reproduire les
réflexions du sens commun (je sais pourquoi les passants s’arrêtent au feu rouge, pourquoi le
mercredi le bouchon de St Anne est moins dense, pourquoi les sportifs antillais sont plus
rapides que les européens sur 100 mètres, ...). A l’instar de toutes ses consœurs, elle doit non
seulement faire des découvertes ou du moins établir des faits, mais en plus leur chercher des
modèles explicatifs efficaces et non pas simplement plausibles.

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Il faut donc une distance par rapport aux choses, ne pas s’y impliquer émotionnellement. En
cela, la compréhension d’un phénomène ne peut résulter que de son traitement objectif.
La sociologie doit rechercher la cause du phénomène et son objet social (les faits). Elle
pourra alors avoir une fonction curative, c’est-à-dire guérir les sociétés malades et en
reconnaître les maux.
Ensuite, MAX WEBER (1864 - 1920) : une sociologie de l’action sociale comme
objet de la sociologie actuelle. Pour Weber, la sociologie est une science de l’action sociale
parce son objet est bien définie. A la différence de Durkheim, il s’agit moins de comprendre
chez Weber la société actuelle et ses institutions que d’analyser, à un niveau
microsociologique, les actions individuelles ou les formes de relation interindividuelles.
Même s’il faut se garder de toute simplification de type Weber - individualiste - Durkheim -
holistes, il est certain que la sociologie Wébérienne donne une place importante à l’individu
dans la sociologie actuelle c’est pourquoi il dit :
"La sociologie ne peut procéder que des actions d’un, de quelques ou de nombreux individus
séparés. C’est pourquoi elle se doit d’adopter des méthodes strictement individuelles"

Dans cette conception, le sociologue doit comprendre les intentions que les individus
donnent à leurs actions, lesquelles, compte tenu des contraintes de la situation, constituent le
tout social singulier étudié.

En cela on peut comprendre la différence avec la conception marxienne. A la rigidité


héréditaire (reproduction des classes et de la structure) envisagée par Marx, s’oppose selon
Weber la fluidité de la société où rien n’est jamais totalement écrit d’avance. "Un changement
est aisément possible".

Il aborde une démarche à trois niveaux :

a. Compréhensive : La compréhension des phénomènes sociaux est immédiate. Le


chercheur doit se placer du point de vue de l’acteur pour comprendre le sens subjectif
qu’il donne à son action = comprendre, interpréter, expliquer.

b. Historique : Le sociologue doit faire œuvre d’historien, c’est-à-dire qu’au-delà de


reconstituer conceptuellement les institutions sociales et leur fonctionnement
(recherche du général), il doit faire le récit de ce que l’on ne verra jamais deux fois
(recherche du singulier).

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c. Culturelle : On ne peut comprendre les actions humaines hors de leur système de
croyances et de valeurs. Il s’agit d’expliquer ce que les hommes ont créé (institutions,
religions, théories scientifiques), ce qui est impossible sans références aux valeurs qui
les ont guidés.

Attention : cela pose le problème de l’objectivité du savant. Weber distingue :

 Le jugement de valeur qui est personnel et subjectif et donc à exclure.

 Le rapport aux valeurs, que l’observateur peut choisir de sélectionner parmi d’autres
éléments de la situation qu’il étudie. Ex : le sociologue prend en compte la liberté
politique (domaine des valeurs), mais cette valeur ne l’intéresse pas en elle-même,
mais en ce qu’elle a constitué un enjeu qui a mobilisé les hommes dans la société
observée.

De plus, il construit un outil théorique qu’il nomme idéal-type, comme modèle


d’intelligibilité des phénomènes observés. C’est une reconstruction stylisée de la réalité. Par
exemple, la bureaucratie est un idél-type, une forme pure dont on ne rencontre jamais aucun
exemplaire dans la réalité, mais qui permet de cerner les tendances propres à cette
organisation.
"On ne trouvera nulle part empiriquement un pareil tableau dans sa pureté conceptuelle  : il
est une utopie. Le travail historique aura pour tâche de déterminer dans chaque cas
particulier combien la réalité se rapproche ou s’écarte de ce tableau idéal. Appliqué avec
prudence, ce concept rend le service spécifique qu’on en attend au profit de la recherche et
de la clarté" (M.Weber, essai sur la théorie de la science, 1918, Plon, 1959, pp. 179-181).

Enfin, il importe de dire que, pour caractériser la pensée sociologique par rapport à
l'objet de la sociologie actuelle, il serait indispensable de saisir ce que le « social » a de
proprement spécifique.

Le « social » est ce qui concerne ce phénomène de vie en communauté qui caractérise


les hommes. Parce que sur toute la surface de la terre et aussi haut que la préhistoire permette
de remonter dans le temps, on trouve les hommes vivant en groupe.

Nous dirons donc : est social tout fait, tout acte, tout rapport dans la mesure où il
comporte une action de la société ou une action sur la société, ou encore, si l'on veut, tout fait,
tout acte, tout rapport à propos desquels la société apparaît comme objet ou comme sujet.

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Prenons un exemple. Le droit est reconnu comme un phénomène social. L'étude d'un
contrat ou des articles du code relatifs au contrat est de caractère juridique et non
sociologique.

Un contrat est sans doute un acte social. Mais il n'est pas que cela : c'est, avant tout, un
cas particulier de l'application de principes ou de règles juridiques. Il peut être étudié en
négligeant absolument l'aspect social en examinant, par exemple, quels sont les droits
conférés par son texte à chaque partie en cause ou s'il est valable dans son fond et dans sa
forme au regard des lois en vigueur. Son aspect social – celui qui pourra retenir l'attention du
sociologue – c'est en quoi ce contrat serait l'expression d'une influence, soit du droit sur la vie
de la communauté, soit de l'évolution de certains rapports sociaux sur le droit. En quoi, par
exemple, tel contrat de fermage est-il le reflet des rapports de deux classes sociales ? Voilà
une question sociologique.

En d'autres termes, dans les faits humains, tout n'est pas social. La sociologie étudie
ces faits en tant qu'ils sont sociaux. C'est dire que dans les faits revêtant d'une manière
dominante des caractères qui les rendent « juridiques » et les font relever du droit, il y a des
aspects sociaux plus ou moins importants qui en font aussi des objets de la sociologie.
Parallèlement au droit, il y a donc une branche de la sociologie qui étudie les aspects sociaux
du droit : la sociologie juridique.

La même situation existe pour l'Économie Politique à côté de laquelle se développe la


Sociologie économique souvent identifiée à l'Économie sociale, pour la science politique à
côté de laquelle œuvre une sociologie politique ou sociologie de l'État, pour la science
religieuse à côté de laquelle se déploie une sociologie des religions. À côté de l'histoire est
née une sociologie historique ou histoire des institutions, ce terme étant pris au sens le plus
large.

Dans cet ordre de réflexions, on doit considérer que l'ethnologie est la sociologie des
peuples primitifs, qui se développe parallèlement à l'anthropologie et à l'ethnographie ; la
terminologie n'est cependant pas fixée, car des auteurs intitulent cet ordre d'études
sociologiques « anthropologie culturelle ». Des remarques analogues peuvent être faites à
propos de la géographie humaine qui n'est au fond que de la sociologie géographique dont le
domaine est cependant mal délimité à l'égard de l'Écologie humaine qui se consacre à l'étude
de trois variables agissant sur les sociétés : les conditions géographiques, les forces
biologiques et les techniques matérielles.
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CONCLUSION
En guise de conclusion, on peut dire que la sociologie tient aujourd’hui une place
d’honneur sur la scène scientifique dans la mesure où elle s’est non seulement autonome
comme discipline à part entière mais qu’elle est en plus reconnue comme telle. Pourquoi ?
Simplement parce qu’elle s’intéresse aux faits même de l’individu (chercheur compris) et de
la place qu’il s’est construit au sein de la société.
Et ce sont bien ces deux termes (pensé et objet) qui sont à la fois les deux pôles du
social par leur opposition, mais également le cœur du questionnement des sociologues. Car la
plupart des auteurs, suivant la trace des pères fondateurs, se sont rattachés à l’un de ces deux
pôles.
Ce qu’il faut finalement retenir, c’est que la pensée sociologique est plurielle mais que
ce trait commun à toutes les sciences, prend une acuité particulière en sciences sociales.
Pourquoi ? Parce qu’elles présentent un ensemble de caractéristiques qui rendent délicate
l’application des méthodes qui ont fait leurs preuves dans les sciences de la nature.

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BIBLIOGRAPHIE
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sais-je ? », 1950, 128 p. (ISBN 9782130775638, lire en ligne [archive]).
Claude Giraud, Histoire de la sociologie, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que
sais-je ? », 2004, 128 p. (ISBN 9782130597544, lire en ligne [archive]).
(en) Alan Swingewood, A Short History of Sociological Thought, Macmillan International
Higher Education, 23 août 1984, 355 p. (ISBN 9781349175246, lire en ligne [archive]).
Michel De Coster, Bernadette Bawin-Legros et Marc Poncelet, Introduction à la sociologie,
Paris, de Boeck, 24 août 2006, 256 p. (ISBN 9782804152550, lire en ligne [archive]).
Pierre Demeulenaere, Histoire de la théorie sociologique, Paris, Hachette Supérieur, coll. «
Les Fondamentaux », 1997, 154 p..
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France, coll. « Que sais-je ? », 2005, 128 p. (ISBN 9782130551201, lire en ligne [archive]).
Catherine Colliot-Thélène, La sociologie de Max Weber, Paris, La Découverte, coll. «
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Mary Jo Deegan, Women in Sociology : A Bio-Bibliographical Sourcebook, Greenwood,
1991 (ISBN 978-0313260858)

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