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SOMMAIRE

INTRODUCTION.........................................................................................................2

I- GÉNÉRALITÉS.....................................................................................................3

1- Définition................................................................................................................ 3

2- Les horizons de la philosophie contemporaine, les 19ème et 20ème siècles...........3

2-1. Le 19ème siècle : le soupçon face à la toute-puissance de la modernité.................3

2-2. Le 20ème siècle : la contestation des Lumières s’amplifie.....................................7

II- LES COURANTS MAJEUR DE LA PHILOSOPHIE DE LA PÉRIODE


CONTEMPORAINE.....................................................................................................9

1- Le libéralisme.......................................................................................................... 9

2- L’existentialisme...................................................................................................11

3- Le structuralisme...................................................................................................12

4- Le freudisme.........................................................................................................13

5- Le Marxisme.........................................................................................................13

6- Le nihilisme..........................................................................................................15

CONCLUSION...........................................................................................................16

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INTRODUCTION
L'histoire générale néglige trop, parfois, l'histoire des idées ; on a protesté, non
sans raison, contre l'envahissement de l'histoire politique, et l'on a justement étendu la
part des faits économiques dans nos manuels. Tous présentent aujourd'hui un équilibre
assez heureux entre l'exposé des règnes, des guerres, des traités — et l'exposé des faits
sociaux au sens large. C'est toute l'évolution humaine, de la préhistoire à la crise
contemporaine, qu'on aspire à tracer. Mais, si l'art, la religion, le travail ont leur place
normale, l'évolution des idées philosophiques ne l'a guère ; et pourtant, n'est-ce pas elle
qui, implicitement peut-être, donne un sens à tout le reste ?
Ces vingt-cinq dernières années se sont ouvertes sur une crise des philosophies
de l'histoire et une remise en cause de la raison moderne. La recherche d'une sagesse,
celle d'un humanisme ancré dans la nature sont devenues des thèmes centraux de la
réflexion contemporaine. Importants, mais pas forcément convergents : toute sagesse
ne mène pas à l'humanisme, et la nature peut être le support d'une pensée
métaphysique. Les faits précités vont favoriser l’avènement d’une autre ère
philosophie : la philosophie de la période contemporaine ou la philosophie
contemporaine. Cependant, qu’est-ce que cette philosophie ? Qu’est ce qui la
caractérise ? La réponse à ces questions sera au cœur de cette étude.

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I- GÉNÉRALITÉS
1- Définition
La philosophie contemporaine est une expression utilisée pour désigner les
différents courants philosophiques nés de la modernité.
La philosophie contemporaine a germé au XIXe siècle des semences
d'Emmanuel Kant. Celui-ci avait élaboré une théorie de la connaissance basée sur les
catégories de l'entendement et en particulier sur les jugements synthétiques a priori.
La découverte de géométries non euclidiennes au cours du XIXe siècle
(Lobatchevski, Bolyai, Riemann) ébranle ces fondements déjà remis en cause par
Bolzano. Le coup de grâce à la géométrie euclidienne sera porté au début du XXe
siècle par Albert Einstein, qui montre que la géométrie décrivant notre monde n'est pas
euclidienne.
Cela entraîne une crise du fondement des mathématiques les axiomes ne
peuvent pas être fondés sur l'intuition, sur les « semences de vérité » (certitudes
innées) chères à Descartes et à Kant. Les positivistes logiques affirmeront que toutes
les vérités ne peuvent provenir que de l'expérience, les « évidences a priori » ne disant
rien, et n'étant que des tautologies.
Cette crise se noue à Vienne autour de Brentano, professeur qui enseigne à
Frege et Husserl. De ces deux derniers auteurs naîtront les deux branches (voire les
seules [Quoi ?]) de la philosophie contemporaine : la philosophie analytique (initiée
par Frege) et la phénoménologie (inventée par Husserl), aussi connue dans les termes
de philosophie continentale.
2- Les horizons de la philosophie contemporaine, les 19ème et 20ème
siècles.
2-1. Le 19ème siècle : le soupçon face à la toute-puissance de la
modernité
Le 19ème siècle est l'héritier de la révolution scientifique du 17ème siècle, de
l’idéal de la Raison universelle  menant les peuples et des premiers effets de la
révolution industrielle du 18ème siècle.
C'est un siècle de bouleversement total, économique, politique, technique et
scientifique.

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Cette mutation est interprétée comme une étape décisive, qui prend le nom de
"modernité" dans le processus historique d'évolution de l'humanité. L'Europe se
conçoit comme l'avant-garde d'un âge d'or de l'humanité, où grâce à l'essor d'une
raison scientifique triomphante, tout sera au mieux dans le meilleur des mondes.
  Le formidable progrès des sciences de la nature et de la technique joue un rôle
capital dans le climat intellectuel de l'époque. C'est sur lui que se fonde la croyance
optimiste, voire utopique, dans les ressources quasi-illimitées du Progrès, dans cette
capacité que les hommes ont de transformer le monde, grâce à la raison.
La figure de l'ingénieur, qui transpose le savoir théorique en application pratique,
devient le symbole de cette nouvelle foi.
L'article "Progrès" du Grand Dictionnaire universel de Larousse, en 1865,
fournit un témoignage précis de la domination de cette idéologie : "Cette idée que
l'humanité devient de jour en jour meilleure et plus heureuse est particulièrement
chère à notre siècle. La foi à la loi du progrès est la vraie foi de notre âge."
  Mais il est un autre 19ème siècle…. celui de certains philosophes et écrivains.
Baudelaire s’interroge : "Quoi de plus absurde que le Progrès ?"
La nécessité de revenir les pieds sur terre engendre les philosophies critiques dites
"du soupçon". Délivrer la vie vraie, l’existence vraie, en critiquant le principe de
Hegel :"Tout ce qui est réel est rationnel". Le soupçon est donc une réaction à 
l’hyper-rationalité développée au siècle des Lumières.
Après la mort de Hegel en 1831, un contre-courant part d'une critique de l'idéalisme, et
veut explorer de nouvelles voies.
  Karl Marx résume sa critique des philosophies précédentes dans la célèbre
phrase : "Les philosophes n'ont fait qu'interpréter diversement le monde ; ce qui
importe, c'est de le transformer."
Le socialisme scientifique trouve son fondement théorique dans l'œuvre de Marx et
Engels. En reprenant de façon critique la philosophie de Hegel, Marx développe une
analyse globale, dialectique et matérialiste, de la société et du cours de l'histoire, sur la
base des conditions économiques.

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Charles Darwin démontre l'évolution du vivant et Sigmund Freud découvre
les moteurs inconscients de la vie du sujet, provoquent une transformation décisive de
l'image de l'homme.
On appelle généralement les maîtres du soupçon Marx (1818-1883),
Nietzsche (1844-1900) et Freud (1856-1939).
Mais je vais plutôt vous parler de trois philosophes du soupçon qui vont
réellement ébranler les fondements de la philosophie moderne.
Les trois grands philosophes du soupçon : Schopenhauer, Kierkegaard et
Nietzsche.
  Schopenhauer, Kierkegaard et Nietzsche remettent en cause l'optimisme et le
rationalisme des Lumières. Chacun à sa manière, ouvre les portes de l'ère du soupçon
et pose les fondements de la philosophie contemporaine.
Dans une Europe traumatisée par les Révolutions politique et la brutalité de la
Révolution industrielle, ils sont les premiers à remettre en cause  la dictature de la
Raison et à douter des lendemains qui chantent.
Ils pressentent les horreurs du 20ème siècle et instaurent une rupture fondamentale et
irréversible avec l'optimisme et le rationalisme des Lumières. C'est par
cette rupture qu'ils ouvrent l'espace de la pensée contemporaine.
 Schopenhauer : 1788 – 1860
Non seulement, le réel n'est pas rationnel, mais il est le non-rationnel par excellence.
L'univers de la conscience, et de la représentation n'est que la partie émergée de
l'iceberg. Tous les grands récits scientifiques, métaphysiques ou religieux par lesquels
nous cherchons à donner du sens à nos vies sont de pures et vaines fictions. Le fond du
réel, une sorte de vouloir anonyme et cosmique, est le règne sans partage de pulsions
dépourvues de toute cause et de toute finalité ultimes.
C'est ainsi que l'idéal des Lumières, l'optimisme et l'humanisme rationaliste et
progressiste se trouve anéanti. Il a été le premier à penser l'inconscient comme étant la
clé de l'homme, avant Freud.
 Kierkegaard : 1813 – 1855
Philosophe danois, il dirige ses attaques contre le vide existentiel de la pensée
abstraite, visant plus particulièrement Hegel dans sa critique, mais aussi Descartes.

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 L'univers des représentations rationnelles, scientifique ou philosophique, passe
totalement à côté du réel. L'existence singulière est rebelle à toutes les catégories de la
raison. Or c'est cette existence singulière qui seule importe. Nous sommes cette
existence singulière et c'est à ce niveau que se joue notre destinée, pas à celui des lois
et des concepts abstraits élaborés par la raison.
 "Qu'est-ce que la pensée abstraite ? C'est la pensée dans laquelle il n'y a pas de
pensant. Qu'est-ce que la pensée concrète ? C'est la pensée dans laquelle il y a un
pensant, dans laquelle l'existence donne au penseur existant la pensée, le temps et
l'espace. "
Kierkegaard défend le sujet concret comme fondement de toute pensée, par
opposition à sa dissolution dans une généralité abstraite, ce qui donnera une impulsion
décisive à la pensée existentielle du 20ème siècle.
Schopenhauer et Kierkegaard ouvrent la voie à la critique de Nietzsche, qui inaugure
véritablement la philosophie contemporaine.
 Nietzsche : 1844 – 1900
Nietzsche soumet les valeurs morales traditionnelles à une critique aigue. Son
œuvre tardive inaugure la vision d'un âge nouveau, fondé sur le renversement de toutes
les valeurs.
  Les idéaux, qu'ils soient religieux, métaphysiques ou laïques, humanistes ou
matérialistes, sont tous des idoles qui imitent la structure de l'au-delà opposé à l'ici-
bas, de ce ciel dont on se sert pour annihiler la terre. Il annonce le crépuscule des
valeurs transcendantes et pourvoyeuses de sens qui, pour lui, sont inventées par les
hommes pour donner un sens à leur vie, pour refuser la vie telle qu'elle est.
L'idéalisme est un nihilisme, une attitude qui nie le réel au nom de l'idéal, comme le
fait toute tentative d'amélioration au nom d'un avenir meilleur ou d'un projet supérieur.
Les nouvelles figures de l'idéal, pourtant laïques, Le Progrès, les Droits de l'Homme, la
Science, la République, la Liberté, la Raison, conservent l'élément fondamental du
religieux. Les religions de salut terrestre, même si elles se prétendent athées, n'en
restent pas moins des religions.
C'est donc le rationalisme qui est la bête noire de Nietzsche, « Dieu est mort, et
nous l’avons tué ! » parce que nous avons fait triompher le Dieu de la raison. Le Dieu

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moral a triomphé du Dieu de l’extase dionysiaque, de l’irrationalité. L'homme de
l'humanisme rationnel a triomphé de l’homme libre qui dit oui à la vie.
  Il faut donc se réconcilier avec le réel, regretter un peu moins, espérer un peu
moins, aimer le réel tel qu'il est, ce qu'il appelle l'amor fati, l'amour de son sort, du
présent tel qu'il nous est donné.
  Paul Valéry disait dans ses Cahiers : Nietzsche, c'est un excitant. L'intéressé
confirme : "Je ne suis pas un homme, je suis de la dynamite".
Donc point commun entre ces 3 penseurs : refus de la raison abstraite, de l’idéalisme
abstrait et retour à l’existence, à sa subjectivité. Nécessité de refonder les valeurs et la
morale sur d’autres bases.
2-2. Le 20ème siècle : la contestation des Lumières s’amplifie
Le culte de la raison produit par les Lumières est responsable de la violence que l'on
trouve dans le monde. Cet idéal des Lumières, de vouloir émanciper l'homme par la
raison, est contesté dès le 19ème siècle et cette contestation se développe durant le
20ème siècle.
  Le progrès économique se révèle parfois destructeur : le progrès est devenu
une fin en soi, détruisant valeurs et morale.
Sous prétexte d'éliminer la haine et l'obscurité, la modernité s'est lancée dans un
culte du bonheur, refoulant des questions aussi essentielles que la souffrance, la mort,
le sens de la vie….
La pensée du 20ème siècle questionne l'héritage de l'humanisme afin de demander quel
homme, avec quelle raison, pour quel progrès et quel bonheur il importe que l'on
construise.
Ces questions ont été posées au tout début du 20 ème siècle et sont encore les
nôtres aujourd'hui !
Plusieurs orientations sont discernables :
 celles qui se préoccupent de l'homme et de sphère d'existence :
l'accomplissement concret de la vie est au centre de la philosophie de
l'existence, l’existentialisme ; partant de Kierkegaard, l'orientation
existentielle est représentée par Jaspers, Sartre et Camus.

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 la société et la religion sont fréquemment soumises à une critique aigue
par la réflexion philosophique. Bergson développe la notion d’élan vital,
questionne le sens de l'évolution, la destination de l'homme.
 La crise créée par la première Guerre mondiale :
 La phénoménologie fondée par Husserl :
Husserl étudie les processus internes de la conscience, et dit que la philosophie doit
apporter une nouvelle connaissance sur l'essence des choses et des hommes.
Merleau-Ponty, Heidegger : une nouvelle ontologie qui ne tomberait pas dans l'oubli
de l'être, comme cela s'est passé dans la pensée occidentale.
  Entre 1935 et 1937, Husserl écrit sur la crise des sciences européennes, et sur la
crise de l'Europe.  La crise de 1929 n’est pas seulement une crise économique, mais
une crise plus profonde.
La science est en échec, malgré ses progrès, car elle est incapable de donner au monde
la philosophie et la sagesse dont il a besoin. Forme de barbarie excluant toute
philosophie au nom de l'utilité et de la science.
  Abus de la logique qui a envahi la science. Abus de la psychologie et de la
référence au sujet.
La culture est incapable de réconcilier les hommes et leurs expériences avec la science
et la rigueur. Il fait de la notion de Présence la notion centrale de sa philosophie afin
de surmonter l'opposition entre la science et les hommes.
 Heidegger : le drame de la pensée technique.
  Avec l'avènement de la pensée utilitaire cherchant à tirer profit de toutes choses,
ce rapport à la vie s'est obscurci. La technique dont parle Heidegger ne renvoie pas
seulement aux machines. Il s'agit essentiellement d'une façon de penser qui cherche
partout le profit et l'utile, qui engendre une vision de la vie abstraite et trop terre à terre
à la fois. Il faut donc revenir à l'Être. Revenir au sens de l'œuvre qui réunit le geste
et la parole. L'homme contemporain est désœuvré. Il s'ennuie dans un monde qui ne lui
dit rien, car les outils ne parlent plus, que les paroles sonnent creux et que le sentiment
d'œuvrer avec les autres dans une grande œuvre commune donnant du sens à notre
présence sur terre n'existe pas. C'est cela l'oubli de l'être.
 Le désarroi créé par la Seconde Guerre mondiale :

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Les désastres de la Seconde Guerre mondiale ébranlent la confiance des philosophes
pour le domaine des idées.
Y -a-t-il encore une philosophie après Hiroshima ?
 Hannah Arendt : 1906 – 1975
  Si l'homme a une dignité à défendre, si l'on veut éviter de régresser à  la
barbarie, ce n'est pas en faisant de l'homme et de ses droits une religion. Au
contraire. La religion de l'homme a transformé l'humanisme en totalitarisme en
faisant de tout ce qui n'est pas l'homme un ennemi. La religion, la nature, mais aussi
tous ceux qui sont hors normes parce qu'ils ne possèdent pas le profil type de l'homme
ont été exclus par les promoteurs d'une humanité absolue et pure se voulant sans Dieu,
parfaite maîtresse de la Nature (nazisme) et de l’Histoire (stalinisme).
L’homme a été réduit à l’homme de masse, qui vit dans la désolation, car n’a plus de
lien cosmique, social, ni individuel. L’homme est devenu étranger à lui-même.
 Emmanuel Levinas : 1905 – 1995
o la violence de l'indifférence
Levinas soulève la question de l'indifférence comme véritable cause du manque
de présence et du manque d'être. Comment sortir de l'indifférence ? En revenant sur la
signification de l'homme.
Une attitude d'esprit qui accorde une suprême attention à l'autre, à tout ce qui est
humain et vivant.
II- LES COURANTS MAJEUR DE LA PHILOSOPHIE DE LA
PÉRIODE CONTEMPORAINE
1- Le libéralisme
Le libéralisme désigne un vaste spectre de la pensée philosophique. Bien que
très ancien (il remonte aux présocratiques), c’est le courant le plus influent depuis
1945 environ.
En philosophie politique, le point commun de tous les libéraux est de considérer la
liberté individuelle comme l’objectif politique majeur de toute organisation,
impliquant l’existence certes d’un État, mais dont le rôle se limite à cet objectif.
Types de libéralisme

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Il y a deux grands courants de pensée au sein du libéralisme, le libéralisme classique et
le libéralisme social :
 Le libéralisme classique affirme que la vraie liberté suppose l’absence de
coercition de l’État. Il favorise le laisser-faire économique et s’oppose à l’État-
Providence.
 Le libéralisme social voit l’État jouer un rôle actif dans la promotion de la
liberté des citoyens, notamment en s’assurant qu’ils soient en bonne santé
(système de santé), instruits (école publique) et disposant de moyens matériels
décents (minima sociaux).
Les courants proches du libéralisme
Libertarisme
Les libertariens sont tous libéraux. Ils partagent en effet les principes fondamentaux du
libéralisme : défense de droits humains immuables et inviolables, notamment le droit à
la vie, à la liberté et à la propriété. Mais les libertariens sont une version extrême du
libéralisme. L’État, selon eux, doit être purement régalien.
L’anarchisme
L’anarchisme est une forme beaucoup plus radicale de libéralisme, bien que,
comme l’anarchisme, le libéralisme s’oppose historiquement à toute forme
d’autoritarisme, que ce soit sous forme de communisme, de socialisme, de fascisme ou
d’autres types de totalitarisme. L’accent mis sur les droits individuels le met également
en opposition avec tout type de collectivisme, qui met l’accent sur le collectif ou la
communauté dans une mesure où les droits de l’individu sont diminués ou supprimés
(par exemple le communisme).
Histoire du libéralisme
L’idéologie moderne du libéralisme remonte à l’humanisme qui remettait en
question l’autorité de l’Église établie dans l’Europe de la Renaissance, et plus
particulièrement les pensionnaires britanniques et français des XVIIe et XVIIIe siècles.
Les deux traités de John Locke sur le gouvernement de 1689 établissent deux idées
libérales fondamentales:
 la liberté économique (c’est-à-dire le droit d’avoir et d’utiliser la propriété)
 la liberté intellectuelle (y compris la liberté de conscience).

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Sa théorie des droits naturels (les «droits naturels» sont essentiellement la vie, la
liberté et la propriété) est le précurseur de la conception moderne des droits de
l’homme, malgré le primat qu’il accorde au droit de propriété sur le droit du citoyen.
Néanmoins, l’idée des droits naturels a joué un rôle clé dans la justification
idéologique des révolutions américaine et française et dans le développement ultérieur
du libéralisme.
2- L’existentialisme
L'existentialisme est un courant philosophique et littéraire qui considère que
l'être humain forme l'essence de sa vie par ses propres actions, celles-ci n'étant
pas prédéterminées par des doctrines théologiques, philosophiques ou morales.
L'existentialisme considère chaque individu comme un être unique maître de ses actes,
de son destin et des valeurs qu'il décide d'adopter.

Bien qu'il existe des tendances communes entre les penseurs existentialistes, des
différences subsistent : il y a notamment un fossé entre les existentialistes
athées comme Jean-Paul Sartre et les philosophes existentiels chrétiens comme Søren
Kierkegaard, Paul Tillich ou Gabriel Marcel, sans oublier la philosophie juive de
l'existence de Martin Buber et Emmanuel Levinas ou encore musulmane d'Abdennour
Bidar et Abdurrahmân Badawî qui était considéré comme le « principal maître de
l'existentialisme arabe ».
Certains auteurs tels qu'Albert Camus ou Martin Heidegger ont même refusé
d'être étiquetés comme existentialistes. Sartre a livré quant à lui sa propre définition et
conception de l'existentialisme et a donné une conférence sur le
sujet : L'existentialisme est un humanisme.
Jean-Paul Sartre, ayant importé simultanément l'existentialisme et
la phénoménologie allemande en France, a répandu cette philosophie qui fut très à la
mode entre les années 1945 et 1955 ; elle était en effet devenue non seulement un
mode de vie, mais elle était aussi définie par un endroit précis : Saint-Germain-des-
Prés à Paris. Le texte d'une de ses conférences, L'existentialisme est un humanisme,
imprimé comme opuscule, en popularisera l'idée.
Sartre emprunte beaucoup à la méthode phénoménologique. C'est Raymond
Aron qui, par sa connaissance des philosophes allemands, a incité Sartre à s'intéresser
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à la phénoménologie. C'est d'abord une méthode qui vient de Husserl. Science des
phénomènes, elle décrit la façon dont les choses se donnent à la conscience. La
description des choses permet de découvrir leur essence et ce qu'est la conscience qui
les pense. Pour cela, on fera varier imaginairement les divers points de vue possibles
sur la chose pour en faire apparaître l'invariant. Par exemple, quel que soit le point de
vue, un triangle a toujours trois côtés, qui font donc nécessairement partie de son
essence.
Walter Kaufmann décrit l'existentialisme comme « le refus d'appartenir à une
quelconque école de pensée, la répudiation de l'adéquation d'une quelconque croyance,
et en particulier des systèmes, et une insatisfaction à l'égard de la philosophie
traditionnelle considérée comme superficielle, académique et éloignée de la vie ».
3- Le structuralisme
Courant philosophique qui part des relations pour penser les éléments
constitutifs d’un domaine d’étude donné : le structuralisme pense les sujets et les
objets non pas à partir de leur supposée nature, mais à partir des liens (entre eux, avec
leur environnement, par rapport au système dans lequel ils évoluent...) qui les
caractérisent. Contrairement à l’existentialisme et aux philosophies du sujet humain, le
structuralisme affirme donc la prévalence des structures sur les figures, du système sur
les individus qui le composent. Inspiré initialement par la linguistique de Ferdinand de
Saussure (qui démontre qu’un mot n’est compréhensible que dans sa relation avec les
autres), ce courant privilégie l’approche formaliste sur l’approche historique des objets
qu’il aborde. Il a révélé toute la fécondité de sa méthode dans les sciences humaines,
tout particulièrement en anthropologie avec Lévi-Strauss (dont la thèse d’université
porte sur les structures élémentaires de la parenté), en psychanalyse avec Lacan (pour
qui « l’inconscient est structuré comme un langage »), en sémiologie avec Barthes
(qui voit dans le structuralisme une méthode d’analyse littéraire inédite), en
philosophie avec Althusser, Foucault, voire Deleuze, ces deux derniers auteurs ne se
reconnaissant pas toujours dans ce mouvement. Si le mouvement atteint son apogée au
milieu des années 1960, il décline à la fin des années 70 avec l’apparition d’une
nouvelle philosophie du sujet humain. Finalement difficilement unifiable sinon par les
débats très vifs qu’il a suscités (comme la querelle de l’humanisme déclenchée malgré

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lui par Foucault lorsqu’il parle de « la mort de l’homme » à la fin de son livre Les
Mots et les choses), ce mouvement peut se définir comme la tentative de produire,
selon Paul Ricœur, « un champ transcendantal sans sujet », c’est-à-dire d’examiner
l’activité de l’esprit et les produits de la culture sans présupposer qu’un sujet conscient
en est l’origine.
4- Le freudisme
Ensemble des conceptions de Freud et de ses disciples; en partic., ensemble des
conceptions de Freud − fondateur de la psychanalyse − relatives aux structures de la
vie psychique consciente et inconsciente, en particulier théorie du développement
instinctif et affectif de l'enfant dont la notion de sexualité infantile constitue le
fondement, théorie de la genèse de certaines maladies mentales et de leur
thérapeutique (méthode de psychologie clinique, cure psychanalytique) reposant sur
les notions d'inconscient, de libido et de pulsion, enfin étude systématisée (faisant
intervenir les mêmes notions de base) des cultures et de leurs religions. La grandeur
du freudisme, c'est d'avoir le premier proclamé sans ambiguïté qu'en dernière analyse
toute psychologie doit déboucher sur une singularité dramatique (Mounier, Traité
caract.,1946, p. 44):
Marxisme et freudisme d'autre part éclaircissent chaque jour davantage la
condition humaine; ils établissent que l'esprit humain n'est pas seulement structure,
mais événement, que nous sommes histoire. Lacroix, Marxisme, existent.,
personn.,1949, p. 93.
5- Le Marxisme
Le marxisme est un courant à la fois philosophique, politique, économique et
sociologique qui se réclame des idées de Karl Marx et de Friedrich Engels (1820-
1893).
Philosophiquement, le marxisme s'inspire du matérialisme français du XVIIIe
siècle (en réaction aux philosophies idéalistes et dualistes), de la philosophie classique
allemande (en particulier des idées de Friedrich Hegel), de l'économie politique
anglaise ainsi que du socialisme utopique français. Il est fondé sur une conception
matérialiste de l'Histoire ainsi que sur la méthode dialectique, l'ensemble constituant le
matérialisme dialectique.

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Pour Marx et Engels, "l'histoire de toutes les sociétés humaines jusqu'à nos
jours n'est que l'histoire de la lutte des classes". Ils identifient au cours de l'histoire
trois modes de production : l'esclavagisme, le féodalisme et le capitalisme. L'évolution
des moyens de production change les conditions économiques et amène au pouvoir de
nouvelles classes sociales qui, à leur tour, modifient les modes de production, etc.
C'est ainsi que la bourgeoisie a renversé le régime féodal et a engendré le
prolétariat. Comme les seigneurs vis-à-vis des serfs, les bourgeois capitalistes qui
détiennent les moyens de production, dominent, exploitent et oppriment les prolétaires.
De la lutte politique de ces derniers dépend le renversement de la bourgeoisie et du
capitalisme, mais aussi l'instauration de la future société socialiste et du communisme.
Économiquement le marxisme est une analyse du capitalisme, un système dont
la finalité est l'accumulation du capital par le biais des profits (ou plus-values). Ces
profits représentent la part non rétribuée du travail des prolétaires à qui l'on ne donne
que de quoi renouveler leur force de production.
Pour Marx, le capitalisme conduit à des contradictions ("exploitation de
l'homme par l'homme"):
• concentration des richesses sur une classe de la société et misère pour l'autre ;
• accroissement continu de la rentabilité par le progrès technique,
• surpopulation de travailleurs, engendrant le chômage ;
• augmentation de la production sans augmentation de la consommation
provoquant des crises cycliques de surproduction.
Pour résoudre ces contradictions, Marx et Engels estiment que la prise du
pouvoir par le prolétariat est nécessaire et que cette révolution doit aboutir
inéluctablement à une nouvelle forme de société, le communisme, sans classe et sans
État, mettant fin à l'exploitation de l'homme par l'homme et le rendra maître de son
histoire. La transition vers le communisme doit se faire en deux étapes, l'une courte de
dictature du prolétariat pour garantir le triomphe de la révolution, et l'autre une longue
phase d'élaboration du socialisme avec la collectivisation des moyens de production et
d'échange. Pour préparer la révolution, le prolétariat doit s'organiser sur les plans
politique et syndical. L'internationalisme ouvrier devient la réponse à

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l'internationalisation des structures d'échange, de production et d'oppression du
capitalisme.
Le marxisme-léninisme qui est le prolongement au XXe siècle des théories de
Marx et d’Engels, met davantage en avant l'activisme politique révolutionnaire et la
dictature du prolétariat.
Le marxisme a servi de fondement aux régimes "communistes" qui se sont
implantés dans le monde entre la révolution russe (1917) et les années 1990.
Aujourd'hui, même si cela n'a pas toujours été le cas par le passé, la majorité des
marxistes considère qu'il n'a pas de liens entre ces régimes et la pensée de Karl Marx.
6- Le nihilisme
Du latin nihil, « rien ». Attitude ou doctrine qui nie l’être et l’absolu, et qui
donc verse dans le relativisme. Dans la pensée grecque, on qualifie parfois de nihiliste
l’enseignement des sophistes (en particulier celui de Gorgias qui affirme, par
polémique, que « l’être n’est pas ») et celui des sceptiques. Mais le terme
n’apparaissant qu’en 1787 au sein de la pensée allemande, il n’acquiert une valeur
philosophique positive que dans les débats antimétaphysiques du XIX e siècle. À la
manière de Méphistophélès qui soutient dans le Faust de Goethe qu’« il eût mieux
valu que le monde n’existât pas car tout ce qui existe est digne d’être détruit », les
nihilistes ont une vision pessimiste du monde et de ses valeurs. Nietzsche classe les
nihilistes en passifs (comme Schopenhauer) et réactifs (comme les anarchistes russes
qui prêchent la violence et la destruction de l’État : « Détruisez le plus possible », dit
Serge Netchaïev !). Il leur oppose un nihilisme actif qui seul permet de transmuer
toutes les valeurs et de produire un monde nouveau où triomphe le surhomme, c’est-à-
dire l’homme qui affirme ses valeurs. Chez Heidegger, le nihilisme désigne l’étape
ultime de l’oubli de l’être : l’âge de la vision technique du monde où tout se vaut.

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CONCLUSION
En somme, il faut dire que l’époque contemporaine est le résultat de
l’éclatement de la tradition dans ses différentes composantes.
Pensée autonome, elle est régie par ses propres règles et ses propres représentations, et
dispose de procédures de discussions et de décisions entre les opinions. Même lorsque
les controverses affectent les organes de décisions, ce qui est chose fréquente, et qu’il
en résulte des conflits idéologiques, il ne s’ensuit pas forcément une incompréhension
radicale entre les parties.

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