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Droit commercial général

Introduction.

Notions.

Le droit commercial fait partie de la famille du droit des affaires. Le droit des affaires est le
droit qui régit la vie des affaires. On l’appelle également le droit économique ou le droit de
l’entreprise. Si on veut être plus précis, c’est le droit qui organise la vie des entreprises, à
savoir leur constitution, leur fonctionnement, le régime juridique particulier applicable à leur
activité, à leurs biens et le règlement particulier de leurs difficultés. Il relève plutôt du droit
privé, malgré tout de même une partie relevant du droit public (lorsque l’État ou une
institution publique se mêlera du droit des affaires, comme des marchés publics). Dans le
droit des affaires, on a le droit commercial, le droit des sociétés, le droit du travail, le droit
fiscal, le droit des entreprises en difficulté, le droit de la concurrence, le droit de la
consommation, le droit pénal des affaires.
Le droit commercial est la branche du droit des affaires relative aux opérations juridiques
des commerçants soit entre eux soit avec leurs clients. Leurs actions se traduisent par des
actes de commerce. On trouve ses règles dans le Livre Premier du Code de Commerce qui
traite du statut des commerçants, de leurs obligations de leurs droits, du régime applicable à
leurs biens.
On ne va pas s’intéresser à ceux qui exercent une activité commerciale et qui se regroupent
autour d’une société car cette matière sera traitée en troisième année. On va également exclure
trois sous-catégories à qui on ne reconnaît pas le statut de commerçants : les agricultures, les
artisans et les professions libérales.

Histoire.

Le droit commercial est une matière très ancienne. On en trouve trace dès l’Antiquité. En
Grèce, avait été développé une série de règles sur le commerce maritime. À Rome, on
retrouve trace de contrats commerciaux mais également des règles relatives à des opérations
financières. Il faudra attendre le Moyen-Âge pour que se développe le droit commercial. C’est
devenu une véritable branche du droit spécifique car c’est à cette époque que nos sociétés
vont connaître un véritable essor en matière de relations commerciales. À partir du XIème
siècle, les grandes foires vont drainer beaucoup de monde et favoriser le développement de la
vie commerciale. C’est aussi l’époque de la lettre de change notamment à cause du danger des
routes. C’est aussi l’époque du droit de la faillite, de la comptabilité. Au XVème siècle, on va
avoir des juridictions spécialisées traitant du contentieux relatif au commerçant. Les règles
spécifiques se développent avec le commerce. Ce ne sera pas le juge de droit commun, mais
des juges spécialisés qui jugeront des litiges en la matière. On parlera de juridictions
consulaires. Se développe également des règles applicables à tout le territoire, qu’on appelle
la lex mercatoria.
À partir de l’Ancien Régime, on va avoir un repli des États sur eux-mêmes. L’Europe va être
traversée par des guerres importantes. Les grandes puissances ne veulent plus partager les
mêmes règles juridiques et vont développer leurs règles particulières ce qui va marquer la fin
de la lex mercatoria. Autre fait marquant de l’Ancien Régime, vont apparaître les
corporations et qui vont par ailleurs fermer la pratique de la profession. Elles ont eu un effet
assez négatif en limitant la liberté d’entreprendre. À la fin de l’Ancien Régime, le bilan en
droit commercial n’est pas très bien. Les relations commerciales n’ont fait qu’augmenter mais
face à ça, le droit n’a pas saisi la mesure de ces évolutions et on se retrouve avec des règles
sclérosées. Finalement, le droit commercial est en retard par rapport au droit civil.
Arrive la Révolution mais celle-ci ne va pas révolutionner le droit commercial sous deux
réserves : deux grandes lois, 1ère loi : Loi des 2 et 17 mars 1791 qui proclame la liberté du
commerce et de l’industrie. 2ème loi : La loi des 14 et 17 juin 1791 dite « Le Chapelier » qui va
mettre fin aux corporations en libérant ainsi l’accès aux différents métiers. On reste ainsi avec
un droit assez chétif. Mais Napoléon va pousser à la rédaction du Code de Commerce en
1807. Le Code Civil de Napoléon avait été une réussite, celui du Commerce n’est pas une
réussite car il a été rédigé trop rapidement, il est confus dans sa rédaction et très incomplet
mais ne traitait pas des banques ni des sociétés. Et il marque l’animosité de Napoléon à cause
des commerçants. Il leur reprochait de vouloir spéculer sur le ravitaillement des armées. Ce
Code est insatisfaisant.
Puis vient la Révolution industrielle et commerciale auquel le Code du Commerce est
inadapté. Ce qui va se passer c’est que petit à petit les règles vont être abrogées les unes après
les autres. D’un autre côté, de nouvelles lois vont être adoptées et non pas codifiées (le bail, le
chèque, les assurances, etc.).
À la fin du XXème siècle, on a un Code du Commerce vide et on a la même situation du
Moyen-Âge. Une Commission est mise en place en 1989 : la Commission Supérieure de la
Codification chargée à partir de 1989 de préparer un nouveau Code de Commerce. Elle va
avoir du mal à voir son travail aboutir. Cela va prendre 11 ans. Enfin, par une ordonnance du
18 septembre 2000, le gouvernement habilité par le Parlement va abroger le Code de 1807 et
va créer le nouveau Code de Commerce. Aujourd’hui, les règles de droit commercial se
trouvent dans le Code de commerce sauf ce qui est relatif aux tribunaux de commerce,
lesquels se trouvent dans le Code de l’Organisation Judiciaire de même ce qui est relatif à
l’arbitrage dans le Code de Procédure Civile.

Sources.

Ces sources sont de trois ordres : les sources internes, les sources internationales et les sources
jurisprudentielles.

Les sources internes.

Il en existe plusieurs. Bien évidemment la Constitution et plus généralement le bloc de


constitutionnalité. Il existe également des QPC posées au Conseil Constitutionnel.

La deuxième source est celle du législateur. En matière de loi, c’est la loi civile qui va
s’appliquer car c’est la règle de droit commun (art. 1105 : « Les règles générales
s’appliquent » sous-entendu au contrat sous réserve de ses règles particulières propres au droit
commercial). En plus, il existe la loi commerciale que l’on trouve dans le Code de Commerce.

La troisième source est composée les textes réglementaires. Ceux-ci ont beaucoup
d’importance dans le droit commercial (voir art. 34, 37 de la Constitution). Il se trouve qu’à
l’article 34 il existe certains points de droit commercial : « Relève du législateur les principes
fondamentaux des obligations commerciales ». Y est également fait mention les règles
concernant les garanties fondamentales accordées au citoyen pour l’exercice des libertés
publiques. Enfin, la question des nationalisations d’entreprises relève du législateur. Dans
tous les autres domaines qui intéresseront le droit commercial, ce sera la partie réglementaire
qui s’appliquera.
La quatrième, les règlements élaborés par les autorités administratives indépendantes. Ces
règlements vont s’imposer dans des sphères de compétence particulières. Comme par exemple
la Bourse, les sociétés cotées, il existe l’AMF qui a établi un règlement qui a une force
contraignante à l’égard des intervenants du marché boursier.

La cinquième est composée des sources qui peuvent émaner des circulaires ministériels qui
sont généralement pour préciser la doctrine de l’administration. Ou les réponses
ministérielles.

En sixième, nous avons les principes généraux du droit. Deux exemples : « Fraus omnia
corrumpit » (« la fraude corrompt tout »). Si le comportement est licite mais motivé par la
fraude, il pourra être annulé. La fraude c’est priver quelqu’un de ses droits. Le principe de
cohérence des comportements ou « Estoppel ». Notre droit n’admet pas qu’on se contredise
nous-même. Une personne assignée en justice par son client ne peut demander à bénéficier
des règles favorables différentes dans la même instance. La jurisprudence de la chambre
commerciale du 8 mars 2005 illustre ce principe.

En septième, nous avons les usages. Une règle non-écrite qui est suivie soit par les habitants
d’une région soit par les personnes d’une même profession et qu’ils considèrent comme
obligatoire pour régler leurs rapports. Ils ont une place importante car le droit commercial est
un droit qui doit être en parfaite adaptation avec la vie économique hors le processus législatif
rend cette adaptation difficile. Ils peuvent donc s’avérer satisfaisant. Par ailleurs, le monde
des affaires est un monde de relations suivies entre professionnels. Celui-ci va sécréter des
habitudes, des comportements récurrents. Il s’agit du terreau des usages. Il existe deux types
d’usage. Les usages conventionnels qui vont être propres à une relation contractuelle en
particulier, il s’agit d’une habitude entre commerçant et client. On va considérer qu’entre un
client fidèle et un commerçant, il y a un usage qui va se créer. Le juge devra alors appliquer
l’usage qui s’est créé entre ces particuliers. Mais aussi les usages de droit. Ceux-ci sont plus
rares mais aussi plus remarquables. À la différence des usages conventionnels, on a une
notion de généralité. Ce n’est pas seulement entre le commerçant et l’usager, mais les
comportements dans la vie commerciale en général. Cet usage est une vraie source de droit.

Sources internationales.

Plusieurs sources de droit international vont concerner le droit commercial. Tout d’abord les
traités internationaux à des degrés différents. Certains vont régler les conflits entre lois
nationales (contrat entre société espagnole et française). Comme la Convention de La Haye du
14 mars 1978 qui va concerner la loi applicable aux contrats d’intermédiaires (le contrat de
mandat) et à la représentation. Certains vont maintenir le droit national mais en plus rajouter
des règles internationales qui vont se superposer aux règles nationales. Comme la Convention
de Vienne du 11 avril 1980 concernant la vente de marchandises internationales. Certains
vont imposer aux États d’uniformiser leur droit national au droit international. Comme la
Convention de Genève de 1930 sur la lettre de change.

Mais aussi le droit communautaire. Les traités de l’Union européenne mais aussi les décisions
prises par les différentes institutions qui ont un effet direct sur chacun des États membres qui
sont tenus de les respecter. Ainsi a été reconnu la liberté d’établissement et la libre-circulation
des marchandises et des capitaux. Mais il y aussi le principe de prohibition des ententes. Mais
il y aussi l’euro qui a bouleversé le droit commercial.
Mais aussi la CEDH. Quel est le rapport avec le droit commercial ? Article 6-1 : le droit à un
procès et l’accès à un juge de manière équitable. Cet article s’applique aux commerçants.
Article 1er du Protocole additionnel de la Convention qui affirme le droit de toute personne
physique ou morale à la sécurité de ses biens professionnels. L’article 14 qui prohibe les
discriminations. La Cour de cassation a reconnu que la France ne reconnaissait pas l’article 14
de la CEDH. À la suite de cela, la France a modifié son article L-145 du Code du Commerce
qui fermait le renouvellement du bail commercial aux ressortissants étrangers.
Il y a également des usages internationaux.

Sources jurisprudentielles.

Elle a une place importante en France, intervient quand le droit est confus et incomplet. Celle-
ci va avoir son rôle à jouer en droit commercial. En droit commercial, les juridictions de
première instance seront les tribunaux de commerce. En deuxième instance, la cour d’appel.
En troisième, la chambre commerciale, économique et financière de la Cour de cassation.
Mais aussi de la Troisième chambre civile (compétente pour les baux commerciaux).
Pourquoi la jurisprudence a une place importante en droit commercial ? Le droit commercial
nécessite une adaptabilité et la jurisprudence permet d’aller vite tout comme les usages. Un
commerçant qui va mal, ce sont des emplois en péril. Donc notre droit est attentif au fait de
devoir aller vite pour éviter les catastrophes. La jurisprudence est donc une source
intéressante.

Esprit du droit commercial.

Nous allons voir quelles sont les grandes lignes du droit commercial. Certes, le droit
commercial est une branche du droit privé et il y aura beaucoup de règles du droit civil. Mais
nous verrons que de nombreuses règles spéciales se sont développées. Pourquoi ? Pour
répondre à la spécificité du droit des affaires. Il y aura deux axes. C’est un droit pragmatique
(I), mais où la notion d’éthique (II) a de plus en plus sa place.

Un droit très pragmatique.

Le droit commercial doit permettre à ceux qui le souhaitent exercer une activité économique.
Pour inciter ces personnes, notre droit fait tout pour assurer la rapidité, l’efficacité de ces
échanges tout en garantissant une certaine sécurité aux commerçants. Tout est fait pour
favoriser l’entreprise.

Le pragmatisme se traduit par une exigence de rapidité. En droit civil, nous n’effectuons pas
d’échanges importants. Lorsque cela nous arrive nous avons le temps d’y réfléchir, d’être
conseillé et d’être accompagné par des professionnels. En droit commercial, ce temps, on l’a
peu. On va avoir de très grosses opérations comme le rachat d’une société. Mais pour le
quotidien du commerçant là on a pas le temps. On va donc adapter ces règles à ce manque de
temps pour mettre la rapidité des échanges. Si un litige naît, il y a des procédures qui
permettent d’aller vite car elle est simplifiée. On a recours au référé. On a recours à
l’arbitrage. On laisse une grande place aux apparences. On considère que chacun doit pouvoir
se fier aux apparences soit devoir procéder à des vérifications approfondies. En matière de
droit commercial, le principe est celui de la liberté de la preuve.

Le pragmatisme se traduit par une certaine adaptabilité. Il faut s’adapter à l’évolution du


monde des affaires. Le droit commercial doit pouvoir faire preuve d’imagination. Il va
admettre la création de contrats particuliers par la pratique, des contrats non prévus par le
législateur. Il s’agit des contrats innommés. Par exemple, le contrat d’affacturage. Un client
nous passe commande. On procède à une livraison. On émet une facture. Mais on a toujours
des délais de paiement. Il y a donc un trou dans la trésorerie. Face à ça, la pratique a
développé un contrat ou plutôt une activité. Il y a le factor dont l’activité est de récupérer les
créances que le commerçant émet sur ses clients. Ce commerçant va transmettre sa créance au
factor. Le factor va payer le commerçant puis récupérer le paiement de la facture. De même,
le crédit-bail (leasing). C’est par exemple acheter un camion quand on n’a pas les moyens.
On paie un loyer pour l’utilisation du camion. Arrivé à une certaine date, soit on change de
camion soit on me propose d’acheter le camion moins la location. Autre exemple
d’adaptabilité, les nouvelles technologies avec l’utilisation de l’informatique qui pèse sur les
commerçants, moyens de paiement, etc. Notre droit commercial peut avoir deux approches
différentes : une approche d’ouverture comme avec les nouvelles technologies  ; mais aussi
notre droit commercial va sanctionner ces comportements nouveaux. Pour ce dernier exemple,
il y a le couponnage électronique. Une affaire est venue semer le trouble sur cette pratique qui
se développait. Coca Cola avait passé un accord avec le groupe Casino. Dès qu’un client
passait à la caisse avec un produit Orangina, on lui émettait un coupon pour Fanta. Cette
action a été condamnée. Le droit commercial protège les commerçants et le consommateur.

Le pragmatisme se traduit par une exigence de sécurité. La vie commerciale réunit des acteurs
qui attendent de la règle de droit une certaine sécurité. Bien sûr, lorsqu’on se lance dans le
commerce il y a toujours une part de risque. Néanmoins, il faut aussi assurer un minimum de
sécurité pour rassurer les entrepreneurs car on a besoin des entrepreneurs pour assurer la libre
concurrence. C’est pourquoi le droit commercial va multiplier la sécurité. Il y a l’affacturage.
Des mécanismes qui protègent le créancier. En droit commercial, il y a aussi un principe de
solidarité qui va peser sur tous les débiteurs d’un même crédit. Ils sont tenus à hauteur de 100
% de la somme. Mais cette sécurité ne doit pas seulement bénéficier au créancier ou au
commerçant, mais aussi au consommateur. Certaines lois continuent à être prises pour
protéger les consommateurs. Notre droit est sensible à ces considérations en matière de
sécurité.

Les considérations éthiques du droit commercial.

On va voir que ces considérations se traduisent de différentes manières. Tout d’abord,


l’exigence de transparence. Traditionnellement, la transparence n’était pas constitutive du
droit commercial. Au départ, on adhérait au secret des affaires (tant dans la gestion ou les
opérations, les banques étaient d’ailleurs les gardiennes de ces secrets). Le monde des affaires
se caractérisait par son opacité. On constatait de fait des dérives, des fraudes, mais également
cette opacité ne donnait pas confiance en ce monde des affaires. C’est pourquoi notre droit
pousse vers l’ouverture et cette transparence va bénéficier à tout le monde (associés, salariés,
contractants, public, etc.). Cette transparence on la retrouve dans des mesures pratiques.
D’abord, on impose de plus en plus de publicité à la charge des commerçants. Il doit se
déclarer comme étant commerçant. On ne peut pas exercer le commerce de manière
anonyme. Mais également sur les informations financières. Le commerçant doit tenir une
comptabilité accessible au public. Mais aussi sur ses opérations. On note aussi un recul du
secret bancaire (le président du Tribunal de commerce peut ponctuellement lever le secret
bancaire). De même, il existe des obligations auprès du ministère de l’Économie lorsqu’elle
voit arriver des fonds d’origine douteuse. Les organismes financiers doivent maintenant
déclarer l’argent sale (de même que les avocats). Néanmoins, le secret des affaires n’a pas
disparu. Parfois, on peut engager la responsabilité d’un salarié qui aurait révélé publiquement
les difficultés de son entreprise dans l’arrêt du 11 octobre 1972. L’entreprise, pour des raisons
d’image, doit conserver son secret. Il existe des accords de confidentialité.

Le droit commercial va respecter les droits fondamentaux des personnes. Cela marque une
certaine volonté d’éthique. On le voit à travers les sources du droit commercial, le bloc de
constitutionnalité, la CEDH, etc. En droit des affaires, on a droit au respect du recours de
chaque personne à un procès équitable. Mais aussi à la présomption d’innocence. Le principe
de précaution a sa place en droit des affaires. Le principe de précaution c’est le fait de mettre
en place des mesures pour prévenir les risques avant qu’ils interviennent. C’est quelque chose
qui va limiter la liberté d’entreprendre. Il s’applique en droit commercial. De même, notre
droit commercial ne doit pas porter atteinte à certains droits reconnus aux personnes. Comme
notamment la clause de non-concurrence qui a été encadrée par la jurisprudence. Les clauses
sont limitées dans le temps et dans l’espace. On va aussi s’assurer que ces clauses répondent à
un besoin impérieux de l’entreprise. Le salarié devra pouvoir aussi gagner sa vie. Et puis, par
ailleurs, quand on est employeur il va falloir payer le salarié pendant toute la non-
concurrence.

Le maintien d’une sphère hors-commerce. Tout un pan de notre vie ne peut pas faire l’objet
du commerce, comme le corps humain, la drogue, la contrefaçon, etc.

La loyauté. Néanmoins, on voit dans ce monde de requins, certaines traces de loyauté qui vont
être imposées aux acteurs de la vie économique. Notamment les dirigeants vis-à-vis de la
société et des associés. La concurrence déloyale peut faire l’objet de sanctions. Une preuve
obtenue de manière déloyale ne pourra pas être utilisée au cours d’une procédure. Pèse sur les
contractants une obligation de bonne foi. À défaut de bonne foi, on engage sa responsabilité.
Un importateur de voitures de l’étranger distribuait ces voitures par différents points de vente.
Face à des difficultés du marché, l’importateur avait demandé à ses distributeurs de diminuer
leurs marges. Ils avaient revu ce que chacun allait gagner. Les distributeurs avaient accepté de
se serrer la ceinture. Sauf que quelques temps après, la société importatrice avait distribué à
ses actionnaires des centaines de milliers de dividendes. La Cour de cassation a condamné
l’importateur le 15 janvier 2002.

Conclusion.

Notre droit commercial a su prendre son autonomie auprès du droit civil pour répondre aux
besoins de la pratique économique. C’est un droit particulier.

Le droit commercial.

On peut approcher le droit commercial par le commerçant qui est la personne qui va exercer
le commerce selon le droit allemand (II), mais aussi par l’acte de commerce lui-même qui est
constitutif du statut de commerçant choisi par le droit français (I) mais aussi par les biens du
commerçant (III).

L’acte de commerce.

Il permet de qualifier un commerçant. Pour l’aborder, il faut tout d’abord déterminer le champ
des actes de commerce (I), et ensuite son régime juridique (II).

La détermination des actes de commerce (AC).


L’AC est une notion essentielle. Le Code de commerce lui réserve une place de choix. En
effet, les dispositions se situent au tout début du Code de commerce, aux articles L-110-1 et
L-110-2. On y trouve une longue énumération des actes qui sont commerciaux par eux-
mêmes. En principe, en raison de leur objet et ce, quel que soit leur auteur, ils sont des actes
de commerce par nature. Tant mieux pour nous ? Et non, car ce serait trop simple. Pourquoi ?
Car au-delà de cette liste, notre droit commercial a rendu les choses plus complexes. On
reconnaît par exemple les actes de commerce par accessoire car elles sont accomplies par un
commerçant dans le cadre de son activité. Deuxième difficulté ? Des actes qui sont dans notre
liste mais sont sorties, car si elles sont accomplies par des personnes qui ne sont pas des
commerçants, deviendraient des actes civils par accessoire et non des actes de commerce.
Pour résumer, des actes ne rentrent pas dans la liste des articles L-110-1 et L-110-2 mais qui
pour autant vont se voir appliquer le régime juridique de l’acte de commerce car ils ont été
accomplis par un commerçant dans l’exercice de son activité. C’est ce que l’on appelle les
actes de commerce par accessoire. La deuxième difficulté, on a des actes qui rentrent dans la
liste des articles de L-110-1 et L-110-2 mais qui ne vont pas être qualifiés d’actes de
commerce par nature parce qu’on va prendre en compte la qualité civile de leur auteur (un
artisan, un agriculteur, une profession libérale). C’est ce que l’on appelle un acte civil par
accessoire.

Donc on va poursuivre notre étude avec l’étude des actes de commerce par nature (A), et dans
un deuxième temps les actes de commerce par accessoire (B) et enfin les actes civils par
accessoire (C).

Les actes de commerce par nature

Ils sont en principes énumérés aux articles L-110-1 et L-110-2 (commerce maritime). On
retrouve comme élément récurrent l’idée de spéculation et de profit.

Les activités d’échange et de négoce. Au sein de cette sous-section nous allons voir cinq sous-
catégories.
1. L’achat de biens meubles pour les revendre. Cela correspond au premier point de L-110-1.
Ici c’est l’acte le plus fréquent des actes de commerce. Il faut remplir trois conditions. Il
faut qu’il s’agisse d’un bien meuble et non d’un bien immeuble qu’il soit corporel (une
table, une bouteille, des matières premières, etc.) ou incorporels (un fonds de commerce,
les créances, les productions de l’esprit, les actions d’une société, etc.). Il faut avoir acheté
le bien et donc une acquisition à titre onéreuse. Et enfin, que ce bien meuble ait été acquis
dans le but de le revendre dès l’acquisition. Tout dépend donc de l’intention spéculative
de l’acquisition. Quand on agit en tant que consommateur, on n’agit donc pas d’achat de
biens meubles pour les revendre. Cela exclut l’artiste (crée), l’agriculteur (produit) et les
professions libérales (conseils). Le producteur lui accomplit des AC.
2. L’achat de bien immeubles pour les revendre. Il s’agit du paragraphe 2 de l’art. L-110-1
du Code de Commerce. À l’origine le droit commercial ne s’appliquait pas aux
immeubles. Plus tard, il l’a intégré sauf qu’il existe une nuance importe introduite par le
législateur. Tous les achats d’immeubles en vue de leur revente constituent des actes de
commerce. Seulement certains. 1ère hypothèse : vous avez acheté un terrain et vous y
bâtissez un immeuble que vous allez ensuite vendre. Ce n’est pas un AC. Le promoteur
immobilier n’accomplit pas d’acte de commerce au sens du paragraphe 2 de l’article L-
110-1. La promotion immobilière reste civile. 2ème hypothèse : vous achetez un immeuble
et vous le vendez par bloc alors ce n’est pas un acte de commerce. Si vous allez acquérir
un terrain non bâti et qu’on se contente de le viabiliser et qu’on le revend non-bâti alors là
ce serait un AC.
3. L’entreprise de location de meubles. Ce sera automatiquement des actes de commerce.
Cela correspond à l’alinéa 4 de l’art. L-110-1. Il faut donc un bien meuble et une location.
Il y a une exception : l’hôtelier.
4. L’entreprise de fourniture. Cela correspond à l’alinéa 6 de l’art. L-110-1. Ici on vise deux
hypothèses. 1ère hypothèse : gaz, électricité, chauffage, entreprises de distribution. Ils
accomplissent des actes de commerce par nature. 2ème hypothèse : la revente de bien pas
encore achetés (exemple du maçon). C’est une opération qui se présente comme un achat
en vue de sa revente mais l’originalité est qu’ici la revente précède l’achat. Une personne
s’engage à vendre quelque chose mais quelque chose qu’il ne va acquérir au fur et à
mesure auprès de son propre contractant. Dans ce cas, ce sera un acte de commerce par
nature.
5. L’exploitation des salles de ventes publiques. La « vente à l’Encan » désigne
l’exploitation de salles dans lesquelles prennent place les ventes aux enchères publiques.
Ce sont les marchandises neuves vendues en gros et ça va être la vente des biens
d’occasion. Ce sera des actes de commerce par nature.

Les activités industrielles et logistiques.

Notes :

Examen : Question de cours + Cas pratique


Acheter le Code de commerce
Les usages :

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