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Qu’est-ce qu’une société holding ?

La création d’une holding donne naissance à un groupe de sociétés, montage qui peut présenter un intérêt sur
plusieurs aspects.
Un article ne suffit bien évidemment pas à faire le tour de la holding, nous allons ici vous expliquer globalement et
simplement ce qu’est une société holding et à quoi ça sert.

Définition de la holding
La holding est une société qui a pour vocation de regrouper des associés ou actionnaires qui souhaitent
acquérir une influence significative dans les sociétés détenues par celle-ci.
Il existe deux types de sociétés holding :
 Les sociétés holding passives, qui se contentent uniquement de détenir des participations dans d’autres sociétés ;
 Les sociétés holding actives, qui, en plus de ce qui a été précisé juste avant, fournissent des services à leurs
filiales.

Associé 1 Société 1

Associé 2 HOLDING

Associé 3 Société 2

Création d’une société holding


La création d’une société holding est exactement similaire à la création de tout autre type de société.
Toutefois, l’objet social doit être adapté et prévoir que la société servira notamment à détenir des participations
dans d’autres sociétés, et également de fournir un support administratif à ses filiales si les fondateurs optent pour
une holding active.
Les fondateurs devront surtout se pencher sur le choix de la structure juridique de la holding, et sur les opérations
qu’ils réaliseront avec la holding.

Le choix de la forme juridique pour la holding


Comme pour toutes les créations d’entreprise, une étape importante de la constitution d’une société holding réside
dans le choix de la structure juridique appropriée.
Quelle forme juridique retenir ? Une SA, une SAS, une SARL, une société civile… ? Ce sera aux fondateurs de
comparer toutes les possibilités et de retenir celle qui leur convient le mieux.
Ce dossier aborde cette problématique en détail : le choix de la forme juridique d’une société holding.
Les opérations qui suivent la création
La création d’une holding comprend généralement l’une des opérations suivantes :
 Il est tout d’abord possible de créer une société holding en lui apportant des titres d’autres sociétés. L’apporteur
pourra  être une personne physique ou une personne morale ;
 Ensuite, juste après sa création, il est également courant que la société holding soit utilisée pour acquérir les titres
d’une ou de plusieurs sociétés. Il s’agira donc ici d’un rachat total ou partiel d’entreprise.
 Enfin, des sociétés holding sont également créées juste avant la création de sociétés opérationnelles, et seront ainsi
associées ou actionnaires fondatrices de celles-ci.
Il est conseillé de se faire assister par un conseil dans la démarche de création d’une holding, notamment dans
l’optimisation juridique, financière et fiscale de l’opération.

Les principaux avantages de la holding


En plus d’isoler les fonctions supports dans la holding et de mutualiser ainsi certains services pour les filiales, il
existe plusieurs autres avantages de recourir à la société holding, dont notamment : Le régime mère-fille,
l’intégration fiscale et les effets de levier.
Le régime mère et filiale
La société holding, dès lors qu’elle détient une participation d’au moins 5% dans une autre société depuis plus de
deux ans, peut opter pour le régime mère-fille.
Ce régime consiste à éviter une double imposition : Le bénéfice est taxé dans la société qui l’a généré, et ensuite
dans la société holding lors de la distribution des dividendes (pour la quote-part qui lui revient).
En résumé, les dividendes versés par la filiale et provenant de bénéfices normalement imposés à son niveau
remontent en quasi-franchise fiscale au niveau de la maison mère qui ne paye donc pas d’impôt à ce titre : Seule
une quote-part de 5% du montant des bénéfices remontés sera réintégré dans le résultat imposable de la holding.

L’intégration fiscale
L’intégration fiscale consistera cette fois-ci à « globaliser » le paiement de l’impôt sur les bénéfices.
Tous les bénéfices, ainsi que les pertes, des sociétés intégrées fiscalement seront imposés en même temps. Les
pertes des unes pourront ainsi venir compenser les bénéfices des autres afin de permettre de payer globalement
moins d’impôts.
Plusieurs conditions doivent toutefois être remplies :
 Toutes les sociétés intégrées fiscalement doivent être soumises à l’IS et clôturées leur exercice comptable à la
même date ;
 La société holding doit détenir au moins 95% du capital des sociétés intégrées ;
 La société holding ne doit pas être détenu à 95% ou plus par une société soumise à l’IS ;
 Enfin, des règles de territorialités sont prévues pour les sociétés intégrées fiscalement.
Pour plus d’informations sur ce régime : l’intégration fiscale.
Les effets de levier
La création d’une société holding permet de bénéficier d’effets de levier.
Par exemple, un entrepreneur qui souhaite prendre le contrôle d’une entreprise doit acquérir plus de 50% du capital
de celle-ci. Avec la création d’une holding, l’entrepreneur pourrait détenir 50.1% de la holding, qui détiendrait 50.1%
du capital de l’entreprise visée.
La création d’une société holding permet aussi de diluer l’actionnariat d’une société en continuant toutefois à
garder le contrôle de celle-ci (un peu comme ce que nous avons vu précédemment, mais d’un point de vue
juridique).
Groupe de sociétés : le régime de l’intégration fiscale

L’intégration fiscale consiste à consolider l’ensemble des résultats fiscaux des sociétés d’un groupe. La société
holding détermine le résultat d’ensemble imposable à l’impôt sur les sociétés et paie l’impôt dû par le groupe
intégré fiscalement.
Nous vous proposons dans cette publication un rappel des conditions nécessaires à la mise en place de
l’intégration fiscale, des modalités d’option pour l’intégration fiscale, du fonctionnement de l’intégration fiscale et de
ses avantages pour le groupe de sociétés.

Les conditions nécessaires à la mise en place de l’intégration fiscale


Pour mettre en place l’intégration fiscale, les conditions suivantes doivent être remplies :
 Les sociétés doivent être soumises à l’impôt sur les sociétés et imposables en France,
 Les sociétés intégrées doivent ouvrir et clore leurs exercices, d’une durée de 12 mois, aux mêmes dates. Toutefois,
à tout moment au cours de la période de 5 ans, la durée des exercices peut être modifiée, une fois, pour être
inférieure ou supérieure à 12 mois,
 Le capital social de la société holding ne doit pas être détenu à 95 % ou plus, directement, par une autre société
ayant son siège social en France et passible de l’IS.

Le périmètre de l’intégration fiscale


Le groupe fiscalement intégré peut être constitué par la société holding avec une ou plusieurs de ses filiales dont
elle détient directement 95 % au moins du capital social, et aussi avec l’ensemble de ses filiales et sous-filiales
appartenant à une chaîne ininterrompue de participations successivement détenues à 95 % au moins.
Le périmètre de l’intégration fiscal peut être révisé chaque année. La décision doit être notifiée à l’administration au
plus tard dans le délai de dépôt de la déclaration de résultats de l’exercice précédent.

L’option pour l’intégration fiscale


Afin d’opter pour l’intégration fiscale, la société holding doit notifier son option par courrier simple auprès de son
centre des impôts avant la fin du délai accordé pour le dépôt de sa déclaration de résultats de l’exercice précédent.
L’option pour l’intégration fiscale est valable cinq ans et renouvelable tacitement sans limitation de durée.

Le fonctionnement de l’intégration fiscale


Tout d’abord, chaque société intégrée doit calculer son propre résultat fiscal, comme si elle était imposée
séparément, puis son résultat qui sera repris pour déterminer le résultat d’ensemble (qui tient compte des règles de
calcul du résultat spécifiques à l’intégration fiscale).
Ensuite, le résultat d’ensemble formant la base de calcul de l’impôt dû par le groupe fiscalement intégré est
déterminé par la société holding :
1. En additionnant les résultats individuels de chaque société intégrée,
2. Puis en appliquant divers correctifs ayant principalement pour objet d’éviter certaines doubles impositions,
certaines doubles déductions, ou pour neutraliser les cessions d’immobilisations et les abandons de créances entre
membres du groupe.
La société holding est redevable de l’impôt dû par le groupe. Les crédits d’impôts collectés par les filiales peuvent
être imputés sur le montant de l’impôt à payer.
Les avantages de l’intégration fiscale
L’intégration fiscale permet de déterminer la base de calcul de l’impôt sur les sociétés de manière globale au niveau
du groupe fiscalement intégré. Ce fonctionnement est avantageux lorsque certaines entités du groupe
accusent des pertes et que d’autres enregistrent des bénéfices. Il génère un effet de levier.
Dans ce cas, les résultats déficitaires de certaines sociétés du groupe et/ou de la société holding seront additionnés
aux bénéfices réalisés par les autres entités. Le résultat fiscal du groupe qui sera imposé l’impôt sur les sociétés
est donc optimisé. Avec une imposition séparée au nom de chaque société du groupe, le montant global de l’impôt
serait supérieur.
Lorsque toutes les sociétés du groupe sont bénéficiaires, l’intégration fiscale peut tout de même présenter des
avantages. Par exemple, cela permet :
 De supprimer l’imposition de la quote-part de frais et charges afférente aux produits de participation intragroupe,
 De limiter la déperdition des crédits d’impôt dont le montant excède les possibilités d’imputation dont dispose la
société membre à raison de son seul résultat fiscal.

Les différents effets de levier de la société holding

La création d’une société holding permet de créer un groupe tout en bénéficiant de plusieurs effets de levier.


Ces derniers ont pour conséquence de démultiplier les bénéfices (ou les pertes) générés par le montage. Ils jouent
un rôle essentiel dans trois domaines : juridique, financier et fiscal.
Voici un dossier dévoilant tous les effets de levier du holding.

L’effet de levier juridique d’une société holding

Qu’est-ce que l’effet de levier juridique ?


Dans le domaine juridique, la société holding permet effectivement de bénéficier d’un important effet de levier. La
création d’une telle structure offre la possibilité de grouper un ensemble d’entreprises. Ces entités se trouvent liées
par un intérêt commun : celui du groupe. Elles poursuivent donc une stratégie identique tout en conservant leurs
propres identité et patrimoine juridique. La rédaction d’un pacte d’associé peut venir consolider le montage.
Au-delà de cela, le holding remplit d’autres objectifs juridiques comme, par exemple, permettre à un enfant de
prendre indirectement le contrôle des entreprises familiales en détenant la société mère. Il n’a ainsi pas à investir
massivement dans les sociétés d’exploitation et peut ainsi minimiser son apport personnel.

Exemple d’effet de levier juridique


Imaginons le cas suivant, afin d’illustrer nos propos :
Monsieur Dupont souhaite faire entrer son fils au sein de son réseau d’entreprises. Pour cela, il envisage de créer
un holding « X » qui prendrait une participation majoritaire dans chacune de ses filiales :
 « A » détenue en direct par M. Dupont à 99%,
 « B » détenue en direct à 90%,
 Et « C » détenue en direct à 70%.
Monsieur Dupont souhaite disposer de la majorité des droits de vote de la société mère, dans un premier temps.
Une transition sera effectuée progressivement. Voici les pourcentages de détention du capital après déploiement
du montage (par simplification on considère que le holding rachète les titres de M. Dupont) :
Associés « A » « B » « C » « X »

Dupont 50,49% 45,90% 35,70% 51%

Fils 48,51% 44,10% 34,30% 49%

Détention totale 99% 90% 70% 100%

L’effet de levier financier du holding

Qu’est-ce que l’effet de levier financier ?


L’effet de levier financier découle directement de l’effet de levier juridique. En constituant un holding, le(s)
associ(é)s de la société mère bénéficie(nt) d’un effet démultiplicateur. Grâce à ce mécanisme, le holding
peut emprunter des fonds pour racheter tout ou partie des titres existants au sein de chaque filiale. Ainsi, sa
trésorerie et celle de ses associés sont partiellement préservées.
Attention toutefois, les banques ne financent jamais la totalité de l’investissement. Des apports minimums seront
exigés au niveau du capital de la société mère. Les intérêts supportées sont déductibles des résultats imposables.
Des remontées de dividendes assurent le paiement des annuités d’emprunt.

Exemple d’effet de levier financier


Reprenons le cas précédemment exposé :

Holding « X »

Filiale « A » Filiale « B » Filiale « C »


Valorisation : 100 000 € Valorisation : 50 000 € Valorisation : 200 000 €
Si la société mère « X » souhaite acquérir 51% de chaque filiale (« A », « B » et « C »), elle devra racheter les titres
pour les somme respectivement fixées à 51 000 €, 25 500 € et 102 000 €. L’investissement total s’élève à 178 500
€ et le holding pourra compter, pour le financer :
 Sur des apports de ses associés,
 Et sur des financements bancaires externes (prêt par exemple).
Voici un exemple de financement de l’investissement de 178 500 € :

Filiale Apports Emprunts Investissement

A 25 500 € 25 500 € 51 000 €

B 12 750 € 12 750 € 25 500 €

C 51 000 € 51 000 € 102 000 €

Total 89 250 € 89 250 € 178 500 €


L’effet de levier fiscal de la société holding
Enfin, le dernier effet de levier d’un holding est de nature fiscale. En effet, la Loi Française a instauré un cadre
fiscal favorable aux groupes. Elle réduit la pression fiscale subit au niveau de l’ensemble de sociétés.
L’intégration fiscale contribue notamment à cet allègement. Grâce à elle, tous les bénéfices et pertes réalisés par
chaque société sont additionnés et servent de base de calcul à l’impôt. Pour cela, il faut toutefois que la société
mère contrôle ses « filles » à 95% au moins. L’ensemble du groupe doit, par ailleurs, être soumis à l’impôt sur les
sociétés (IS). Grâce à ses dispositions, le déficit généré par les intérêts d’emprunt sur la société holding viennent
s’imputer sur les bénéfices réalisés par les filiales. Attention, des dispositifs fiscaux limitent le montant de la
déduction.
Le régime des sociétés mères et filles permet, quant à lui, de faire remonter des dividendes des filiales vers la société
mère en franchise (ou presque) d’impôts. La société mère n’est taxée à l’IS qu’à hauteur d’une quote-part de 5%
des dividendes qu’elle a reçu. Pour en bénéficier, la mère doit détenir depuis au moins 2 ans une participation de
5% minimum dans sa filiale, toutes deux soumises à l’IS. Le régime peut s’appliquer avant le délai de 2 ans.
L’exonération est toutefois remise en cause si la mère se sépare des titres avant l’expiration du délai.

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