Vous êtes sur la page 1sur 30

Master : MANAGEMENT ET CONTROLE DES ORGANISATIONS

MODULE : La finance D’Entreprise Année universitaire : 2017/2018

Thème 1 :

Finance, Environnement financière et développement.

Travail Réalisé par : Brahim Salmi/ Encadré par : M. Hamid Slimani

Badr Baali /

Omar Sanade /

1
Plan

Introduction

SECTION 1 : LA FINANCE

I : les concepts fondamentaux de la finance.

A-Introduction à la notion de la finance.


B- Les cycles financiers.
II : la politique de financement.
A- les modes de financement.
B- Les limites du financement de l’entreprise.

Section 2 : L’environnement financier et développement

I : L’environnement financier.

A-L ’entreprise et son environnement financier.


B- Le système financier et structure financière.

II : LA GESTION FINANCIEREET LE DÉVELOPPEMENTDE L'ENTREPRISE.

Conclusion
Introduction

La finance constitue sans aucun doute l’une des fonctions incontournables de


l’entreprise. Certes, la pérennité et le développement d’une organisation repose
d’abord sur sa capacité à vendre, mais elle ne peut réaliser de chiffre d’affaires
sans investir dans des actifs qu’il faut financer. Or, un tel financement n’est
possible que si l’entreprise est en bonne santé. la santé financière de l’entreprise
dépend la satisfaction des intérêts de l’ensemble des parties prenantes : les
actionnaires, qui souhaitent obtenir un retour sur investissement à la hauteur
du risque qu’ils supportent ; les diri geants, qui sollicitent des ressources pour
permettre à la société de réaliser ses investissements ; les prêteurs qui veulent
récupérer les fonds (l’intérêt en plus) qu’ils ont octroyés à l’entreprise ; les
salariés qui sont payés en contrepartie du travail fourni ; les fournisseurs qui
attendent d’être réglés de leurs prestations ; les clients qui veulent être assurés de
la pérennité de leurs approvisionnements ; l’État ou les collectivités locales qui
perçoivent les impôts et qui doivent rendre des comptes sur la situation
économique et sociale du pays.

C’est à partir de données comptables et extracomptables que ces différents


partenaires établissent leur diagnostic et que les dirigeants prennent leurs
décisions d’investissement et de financement. Ces trois actes de gestion (analyse
financière, choix d’investissement et choix de financement) relèvent de la finance
d’entreprise.

L’objectif de cette partie est de mettre le point sur la notion de la finance, Les
cycles financiers de l’entreprise et les différents modes de financement sources
de financement.
SECTION I : LA FINANCE.

I : Les concepts fondamentaux de la finance.


A-Introduction à la notion de la finance.

1-Définition

La finance forme une science d’organisation des données financières et


recouvre un domaine d'activité — celui du financement — qui consiste à
fournir l'argent nécessaire à la réalisation d'une opération économique. Ce
domaine concerne aussi bien les individus, les ménages que les entreprises
publiques ou privées, mais aussi les États.

Le financement peut être défini comme le fait d'apporter des fonds (de la
monnaie) à un agent économique. Le financement de l'économie désigne
l'ensemble des modalités par lesquelles les agents économiques se procurent
les fonds nécessaires à la réalisation de leurs activités

La finance est l’étude des manières d’allouer des ressources rares au fil du
temps. Les deux points qui distinguent la finance des autres disciplines sont
que les décisions financières engendrent des coûts et profits répartis dans le
temps, et que ceux-ci ne généralement pas connus par avance avec certitude,
que ce soit par le décideur ou toute autre personne.
Elle représente la base de tous les instruments de gestion et constitue un
véritable outil d’aide à la décision. Etant une discipline transverse, la finance se
retrouve nécessairement dans toutes les organisations.

La finance se pratique dans plusieurs domaines : la finance d’entreprise dans


les entreprises, la finance de marche sur les marches financièrs, les finances
publiques au sein des établissements publics et collectivités territoriales.
 La finance d'entreprise s’intéresse à la gestion financière des
entreprises, en matière d'exploitation (Trésorerie de court terme) ou
d'investissement (moyen et long terme).
 La finance publique recouvre le financement des actions et du budget
de l'État, des collectivités publiques et des organismes sociaux.
 La finance privée concerne la gestion de patrimoine et des revenus
personnels, ainsi qu’à la retraite.
Pour réaliser leurs activités économiques, tous les agents économiques ont
besoin de se financer. Cela est vrai pour les entreprises, mais cela l'est aussi
pour les ménages et les administrations publiques. Parmi ces agents non
financiers, on distingue deux types d'agents :

 Les agents à capacité de financement (ACF) : les ACF sont les agents
économiques dont les revenus sont supérieurs aux dépenses. Une fois
leurs dépenses courantes et leurs investissements financés, les ACF
disposent d'excédents financiers. Ils s'autofinancent et réalisent une
épargne financière, qui peut être placée.
 Les agents à besoin de financement (ABF) : les ABF sont les agents
économiques dont les dépenses excèdent les revenus. Ils ne peuvent se
financer qu'en faisant appel à d'autres agents. Ils doivent donc se
procurer un financement externe.

B- La finance d’entreprise.

Achats des matières et fournitures, prévoir la rémunération de la main


d’œuvre, achat des équipements...etc. Sont des dépenses que l’entreprise doit
couvrir Pour exercer son activité avant la percevoir des recettes. Ce n’est
qu’ultérieurement, à l’issue de la production et de la commercialisation, que
des recettes seront encaissées après la réalisation des ventes. Il y a donc un
décalage dans le temps entre les paiements et les encaissements concernant
aussi bien les investissements que l’exploitation. Ce décalage crée des besoins
de financements que l’entreprise devra couvrir en se procurant des fonds selon
différentes modalités.
En partant du fait que l’entreprise est une entité économique combinant les
facteurs de production (capital, travail, matières premières) dans le but de
produire des biens et services destinés à être vendus sur un marché solvable, le
financement peut être défini comme lui permettant de disposer des ressources
qui lui sont nécessaires sur le plan pécuniaire. Ce financement conditionne la
survie de l’entreprise. Investissement, Approvisionnement, production,
stockage, distribution : le cycle investissement et le cycle d'exploitation sont au
cœur de l'activité de l'entreprise et leur financement revêt un aspect
fondamental de sa réussite.
Finance d'entreprise est une discipline qui tournent autour de la gestion de
l'argent, d'autres biens de valeur et donc la valorisation du capital de
l’entreprise. Financer c’est tout simplement l'acte de mettre de l'argent pour
faire face aux divers engagements de l’entreprise.
La pratique de la finance d’entreprise relève donc à la fois d'une vision externe
à la firme (celles des prêteurs, des investisseurs ou des intermédiaires comme
les banques d’investissement ) et d'une vision interne à la firme (celle des
dirigeants dont les décisions de gestion interne conditionnent sa valeur
financière).

Trouver des sources de financement et déterminer la composition ou le


mélange adéquat pour un mode de financement représentent les défis que
l’entreprise doit maitriser.

L’objectif financier d’une entreprise ne se résume pas seulement au chiffre


d’affaires et ce serait d’ailleurs une grande erreur que de confondre chiffre
d’affaires et bénéfice réel. La gestion financière doit être guidée par trois
critères qui sont nécessaires pour le bon fonctionnement de l’entreprise :

1. La rentabilité : pour attirer les capitaux propres.


2. La solvabilité : pour permettre le recours aux emprunts.
3. La liquidité : pour faire face aux engagements de paiement à court terme.

Les principales problématiques traitées dans le cadre de la finance d’entreprise


sont :

1. la décision d'investissement, et particulièrement la façon d'évaluer la


pertinence et le rendement prévisibles des décisions d’investissement ;
2. la décision de financement, c'est-à-dire l'optimisation de la structure
financière des firmes et les voies d'amélioration des conditions de leur
financement ;

B- Les cycles financiers de l’entreprise.


Les opérations de l'entreprise peuvent être regroupées en 3cycles:

1. le cycle de l'exploitation
2. le cycle d'investissement
3. le cycle de financement
1. Le cycle d'exploitation.
Le cycle d’exploitation correspond à l’ensemble des opérations successives
liées à activités courantes de l’entreprise, il correspond, pour une entreprise
commerciale, à l'ensemble des opérations et traitements depuis l'achat de
marchandises en passant par le stockage puis la vente. Le cycle
d'exploitation consiste pour une entreprise industrielle en l'achat de
matières premières qui sont transformées puis vendues en tant que produits
finis, règlements des fournisseurs et des autres partenaires : le personnel,
les organismes sociaux et l'Etat. Le cycle d'exploitation est générateurs de
coûts et de besoins de financement qui font l'objet d'un suivi et d'une
analyse régulière de la part des décideurs de l'entreprise en vu de
l'optimiser. Une partie plus ou moins important du financement du cycle
d'exploitation est assurée par le recours au crédit bancaire. Ce cycle est plus
ou moins long selon les activités de l’entreprise. L’enjeu est très clair, il s’agit
d’avoir suffisamment de trésorerie pour financer ses besoins.

1- Les composantes du cycle d’exploitation.

a- Le cycle d’exploitation des entreprises industrielles

Les opérations courantes sont : achat des matières premières, fabrication des
produits, stockage, vente .Le décalage entre le décaissement et l’encaissement
constitue un besoin de financement que l’entreprise doit couvrir.
b- Le cycle d’exploitation des entreprises commerciales

Dans les unités commerciales, c’est différent : - Quand il s’agit de revendre en


l’état des marchandises, il n’y a pas de phase de fabrication. - Quand il s’agit de
vendre un service, la phase « fabrication » se déroule en même temps que la
phase vente (ex : coupe de cheveux : le service et sa vente sont faits en même
temps).

2- Les besoins liés au cycle d’exploitation :


Le déroulement du cycle d’exploitation se traduit par un enchaînement de
dettes et de créances entre « l’amont » et « l’aval ». L’entreprise est d’abord
endettée auprès des fournisseurs, puis, au fur et à mesure du processus, elle
doit financer les charges et les coûts intermédiaires. Ce n’est qu’à la fin qu’elle
rentre dans ses fonds, après la vente, lors des règlements définitifs par
l’acheteur.
Exemple : Les durées du cycle d'exploitation d'une entreprise sont décomptées ainsi :

Stockage Production Stockage


Achats     Ventes
10 jours 15 jours 10 jours
 
Fournisseurs Clients
30 jours  Trésorerie  45 jours

Donc Lorsque les décaissements interviennent avant les encaissements, le cycle


d'exploitation génère un besoin de trésorerie, appelé le besoin en fonds de
roulement (BFR).
Si le cycle d'exploitation se traduit par un besoin en fond de roulement positif,
il faudra le financer soit par une large trésorerie excédentaire soit en ayant
recours à des financements de court terme.

On parle de besoin en fond de roulement positif lorsqu'il y a un décalage de


trésorerie négatif entre le moment où vous lancez la production, payez vos
fournisseurs et vos salariés, et le moment où vos clients vous payent.

Les besoins de financement de l’exploitation évoluent proportionnellement à


l’activité – lorsque l’activité augmente, les stocks, les clients et les fournisseurs
augmentent le plus souvent proportionnellement. Plus le cycle d’exploitation
est long plus l’entreprise aura des besoins de financement élevés pour faire
face au décalage dans le temps entre les décaissements des charges – achats,
main-d’œuvre… – et les encaissements des ventes. Le cycle d’exploitation des
entreprises industrielles est toujours plus long que celui des entreprises de
distribution, car au temps d’approvisionnement et de distribution s’ajoute le
temps de fabrication.

Donc L’importance des besoins issus de l’exploitation dépend essentiellement


de la durée du cycle de fabrication, de la gestion des stocks, de la politique de
crédit consenti aux clients et des délais de paiement obtenus des fournisseurs.

 Le Besoin en Fonds de Roulement :

Le Besoin en Fonds de Roulement finance les besoins liés au cycle


d’exploitation. Il est issu des décalages provenant des opérations d’exploitation
(achats de marchandises/ventes de marchandises stock, vente/ paiement reçus
créances).

 La trésorerie :

L’exploitation engendre des besoins temporaires de trésorerie. Faire face aux


échéances des règlements exige des liquidités qui ne sont pas toujours
disponible. En cas d’insuffisance, l’entreprise doit s’en procurer à l’extérieur et
des ajustements de court terme sont nécessaires.

2 :le cycle d’investissement:

L’investissement est une opération par laquelle l’entreprise emploie des


ressources financières à l’acquisition d’un bien matériel (machine, véhicule…),
immatériel (brevet, logiciel…) destinés à accroître la capacité de production –
plus soutenu ou financier (participation…) dans le but d’en retirer un profit
futur.
Le cycle d’investissement désigne toutes les opérations relatives à la création
ou à l'acquisition des moyens de production incorporels, corporels ou
financiers.
Le cycle d’investissement est un cycle long qui accompagne le développement
de l’entreprise et conditionne sa pérennité et son efficacité.
Les investissements nécessitent des ressources financières importantes et
stables. En effet, les capitaux employés seront indisponibles durant une longue
période et ne seront récupérés qu’à long terme.
A- Besoins de financement du cycle d’investissement:

A sa création, l’entreprise doit se procurer un ensemble de biens destinés à


rester dans la firme pour plusieurs années. Il en va de même chaque année,
l’entreprise devant réaliser des investissements de nature variée
correspondant à des objectifs multiples en vue d’assurer sa survie (par le
renouvellement et l’adaptation de ses matériels) et son développement (par
l’accroissement de ses installations).

-Investissements corporels: (terrains, locaux, équipements, installations) Ils


répondent à des objectifs variés :

-création d’une capacité de production compte tenu de la demande prevue


lors de la constitution de l’entreprise,

-maintien de la capacité par le renouvellement des immobilisations au terme


de la durée de vie : investissement de remplacement,

-accroissement de la capacité pour assurer le développement : investissement


de capacité,

-orientation vers de nouvelles activités: investissement de modernisation,

-réalisation de gain de productivité afin de réduire les coûts, accroître les


marges, la compétitivité : investissement de productivité.

-Investissements incorporels
Les investissements incorporels sont complémentaires des investissements
matériels qu'ils précèdent, accompagnent ou suivent.
Ainsi les investissements de recherche précèdent les investissements
matériels lorsqu'ils aboutissent à améliorer, adapter ou imaginer des procédés
et matériels nouveaux.

Les investissements en formation accompagnent les investissements matériels


dont ils permettent l'usage efficace par l'adaptation des qualifications des
utilisateurs.

Les investissements en logiciels se poursuivent au - delà de l'acquisition des


matériels Informatiques et, de même, les investissements dans l'action
commerciale se poursuivent après la mise en fabrication du produit.

-Investissements financiers:

Les investissements financiers sont les acquisitions de titres de participation, de


titres immobilisés qui donnent le droit de propriété ou de créances. Ils tendent
à se développer dans les grandes entreprises (ex. holding mixte) qui a
simultanément des activités d'exploitation industrielles et commerciales, et des
activités de gestion et de contrôle de ses filiales et participations ou la société
mère qui abandonne à des filiales toutes ses activités d'exploitation et devient
une société de portefeuille ou holding pure. Les immobilisations financières
constituent alors l'essentiel de son bilan. Ses revenus sont constitués de
produits financiers et ne proviennent plus de ses ventes.

En résumé les investissements corporels, incorporels et financiers sont


complémentaires. Ils représentent les moyens de mise en œuvre de la stratégie
de l'entreprise dont ils constituent les éléments du développement futur.

3- le cycle de financement.

Les cycles d’exploitations et d’investissement doivent être financés. Le


financement consiste à trouver les capitaux nécessaires à ces cycles. A la
création de la société ils proviennent des actionnaires et associés (capital social
inscrit au passif du bilan dans les capitaux propres), puis éventuellement les
emprunts contractés auprès des banques (inscrit dans les dettes au passif du
bilan).

Le cycle de financement est un processus regroupant l'ensemble des


opérations financières relatives à l'activité de l'entreprise. Le cycle de
financement est la contrepartie des cycles d'exploitation et d'investissement
puisqu'il consiste à trouver des capitaux permettant à la fois de financer le
court terme (cycle d'exploitation) et le long terme (cycle d'investissement). Ce
financement peut être interne ou externe.
L'activité de l'entreprise permet, chaque année, de dégager un bénéfice.
Une partie de ce bénéfice est distribuée aux propriétaires de l'entreprise sous
la forme de dividendes.
La partie non distribuée peut servir à financer les investissements. Ce
financement interne s'appelle également autofinancement.
II : la politique de financement.
A- Les modes de financement des entreprises

Les activités économiques nécessitent des ressources financières,


concrètement de la monnaie. C’est en particulier le cas de l’activité
d’investissement ou d’exploitation.
Lorsqu’un individu, un ménage ou une entreprise doit financer un projet (par
exemple achat d’un bien d’équipement, d’une voiture ou d’une maison par un
ménage, achat d’une machine par une entreprise) plusieurs modalités de
financement sont possibles :
 Si l’agent économique en question dispose des fonds nécessaires, le projet peut
être financé par autofinancement ou financement interne. On dit alors qu’il
dispose d’une capacité de financement. Les ressources (revenus) de l’agent
concerné sont supérieures aux emplois (dépenses diverses),
 S’il ne dispose pas de l’intégralité des fonds nécessaires, il doit recourir à un
financement externe : on parle alors de besoin de financement. Ses ressources
sont inférieures à ses dépenses.

Dans les économies modernes, les agents non financiers qui ressentent des
besoins de financement peuvent trouver la satisfaction de ceux-ci de deux
façons :
1. Le financement interne
Le financement interne est le financement qu’une entreprise peut faire à partir
de ses fonds propres, c’est-à-dire soit de son épargne, soit en réinvestissant ses
bénéfices. On parle aussi d’autofinancement (c’est l’ensemble des ressources
internes non distribué dégagés par l’activité de l’entreprise et qui représentent
une source de financement par l’entreprise.

 L’autofinancement :

C’est la forme préférée de financement des entreprises, en effet, c’est la plus


facile à mettre en œuvre car il n’y pas à obtenir l’accord des personnes
extérieures à l’entreprise et qu’elle n’entraîne pas de frais. Toutes les
entreprises l’utilisent y compris les plus grandes.

L’autofinancement est le financement des investissements par les moyens


propres de l’entreprise, c’est la ressource qui provient de l’activité de
l’entreprise et conservée par elle.

L’autofinancement a pour avantage d’assurer à l’entreprise son indépendance.

Autofinancement=caf - dividendes.

 L’augmentation de capital :

Ce mode de financement est plus rare car il est plus difficile de trouver de
nouveaux apporteurs de fonds que de puiser dans ses propres ressources.
(Capital risque : pour des PME en forte croissance grâce à des innovations
technologiques).Elle permet de financer le développement de l’entreprise
(investissements nouveaux) ou en cas de perte, rétablir une situation financière
saine (émission de titres, introduction en bourse), capital risque (organisme
financier).

 Les cessions d’éléments d’actifs:

Elles peuvent résulter d’un renouvellement normal des immobilisations, de la


nécessite d’utiliser ce procédé pour obtenir des capitaux, ou de la mise en
œuvre d’une stratégie de recentrage (cessions des participations ou filiales
marginales par rapport aux métiers dominant qu’elle exerce).
2. Le financement externe
Les fonds propres sont le plus souvent, insuffisants pour financer la totalité des
investissements. L’entreprise doit donc recourir à des sources de financement
externe.
En cas de besoin de financement, les ménages et la plupart des entreprises
(petites et moyennes) n’ont pas d’autres choix que le recours au crédit
bancaire en faisant appel à un intermédiaire financier ; on parle alors de
financement indirect ou financement intermédiaire. Les grandes entreprises
quant à elles peuvent également s’adresser aux marchés des capitaux ; on
parle alors de financement externe direct.

2.1 Le financement externe indirect


La couverture du besoin de financement peut s’opérer, soit par un emprunt
auprès d’une banque, soit par appel direct aux agents disposant d’une capacité
de financement, par émission de titres sur le marché financier. Le premier
mode de financement est qualifié « d’intermédié », ou «d’indirect », dans la
mesure où il ne fait pas directement appel aux investisseurs. Il utilise les
services d’un intermédiaire financier, la banque, dont le rôle économique de
base est d’être un intermédiaire entre les agents qui ont des besoins de
financement et les agents qui ont des capacités de financement.

2.2 Le financement externe direct


Le second mode de financement est appelé «direct », dans la mesure où les
titres émis par les agents à besoin de financement sont «directement » achetés
sur le marché financier par les agents à capacité d’épargne.
Les agents économiques qui recourent au financement par appel au marché
émettent des titres qui sont achetés par les agents ayant une capacité de
financement. Ce financement est qualifié de direct, car les titres émis par les
demandeurs de capitaux sont directement achetés par les offreurs de capitaux.
Le marché financier est le marché des capitaux à long terme. Il est constitué de
deux compartiments :

 le marché primaire, sur lequel les agents à besoin de financement émettent des
titres,
 et le marché secondaire sur lequel se négocient les titres déjà émis. Le marché
secondaire ne contribue pas directement au financement des agents qui ont
émis les titres, mais il est le complément indispensable du marché primaire
puisqu’il permet aux apporteurs de capitaux de revendre facilement les titres
achetés antérieurement, leur conférant ainsi de la liquidité. Ces titres,
constitués notamment d’actions et d’obligations, représentent des droits (de
propriété ou de créance selon le cas) acquis par leurs détenteurs sur
l’organisme émetteur (entreprise sociétaire privée ou collectivité publique).

Le marché monétaire est le marché des capitaux à court et moyen terme, sur
lequel l’échéance des transactions est comprise entre une journée et un an :
 le marché interbancaire, réservé aux banques
 le marché des titres de créances négociables : sur lesquels se financent à court
terme les entreprises (billets de trésorerie et l’Etat (Bons du Trésor) Exemples
de titres émis par les entreprises :
L’action est un titre de propriété de l’entreprise car elle représente une partie,
une fraction du capital de l’entreprise. Elle permet de percevoir des intérêts,
qu’on appelle des dividendes et qui représente un % des bénéfices de
l’entreprise. Son cours dépend de l’offre et de la demande de cette action : plus
elle rapporte de dividendes, plus les investisseurs vont vouloir en acheter, plus
cela va faire augmenter le cours de l’action. Mais, cet investissement est peu
sûr car les dividendes et le cours de l’action peuvent baisser.
Les obligations sont un simple titre de créance: la somme investie au départ ne
peut pas varier (sauf en cas d’inflation), par contre le taux d’intérêt qu’elle
rapporte est variable. (Ce qui n’est pas le cas si on met son argent sur un
compte épargne)
Les agents qui échangent sur le marché des capitaux sont les banques, les
entreprises, l’Etat et les ménages (que sur le marché financier).
Le fait que les entreprises aient de plus en plus souvent recours au financement
direct s’appelle la désintermédiation financière.

 Le crédit bail:

Contrat de location où la société de crédit- bail reste propriétaire du matériel


jusqu’à la fin du contrat pour une valeur résiduelle. Contrairement à l’emprunt,
le crédit ne demande pas d’apport personnel. C’est un procédé rapide et
simple.
A l’aspect du financement de l’investissement vient s’ajouter l’aspect du
financement de l’exploitation.

B / Les limites du financement de l’entreprise :

L’entreprise gère ses activités pour objectif d’assurer son équilibre financier. Le
financement de l’entreprise est limité selon la situation financière de
l’entreprise et selon d’autres contraintes.

a/ Les contraintes liées à la situation financière de l’entreprise :


La rentabilité, la solvabilité:

Parmi les diverses conceptions du financement de l’entreprise, la conception


classique est celle qui comporte le plus de contraintes. Elles ne sont pas sans
conséquence sur le choix des sources de financement.

La rentabilité est une notion fondamentale dans tout investissement, car elle
exprime la capacité d’une entreprise à générer un revenu à partir des
ressources qu’elle emploie. Les meilleures entreprises ont toujours un taux de
rentabilité qui est élevé, et surtout qui reste élevé années après autres. Plus la
rentabilité financière est élevée, plus l'entreprise devient attractive pour les
apporteurs de capitaux.

La rentabilité constitue un élément privilégié pour évaluer la performance des


entreprises. Les analystes économiques distinguent deux types de rentabilité :
économique et financière.

La solvabilité est la capacité de l’entreprise à faire face à ses engagements à


leur échéance. C’est sa capacité à honorer ses dettes, Elle se mesure
généralement à travers plusieurs ratios financiers qui évaluent la capacité de
l’entreprise à couvrir ses échéances de court terme et de long terme. Voici un
rapide aperçu de ces différents ratios : Le ratio d’autonomie financière, Ratio
de délai de remboursement...

B/ Les autres contraintes non financiers:

B-1/ Les contraintes juridiques:

Le statut juridique : par exemple seules les entreprises publiques ont accès
aux titres participatifs, seules les sociétés de capitaux peuvent émettre des
obligations, des actions…
Les règles juridiques de recours aux moyens de financements externes.

B-2/ Les contraintes économiques :

La taille : les grandes entreprises ont, évidemment, un éventail des choix


beaucoup plus grand que les petites, lesquelles par exemple ne peuvent faire
appel public à l’épargne.
L’état du marché financier : D’une manière générale, si le marché financier est
déprimé, il ne favorise pas les émissions de titres et les entreprises doivent
trouver des financements de substitution. Rappelons que l’entreprise est
d’autant plus vulnérable qu’elle est soumise à une forte dépendance ou à une
forte concurrence notamment quand les marchés financiers connaissent eux –
mêmes des difficultés ce qui va produire des répercutions sur l’entreprise, qui
se traduira pour elle en difficultés pouvant être par ex, la faillite. Autre cause
de difficultés, quand l’entreprise se trouve dans la situation où elle accède
difficilement aux systèmes de financement.

SECTION 2: L’environnement financier et développement.

Introduction
En première analyse, l'espace financier qui environne l'entreprise constitue un
ensemble de processus relatifs à la création, la conservation et la circulation de
monnaie et d'autres actifs financiers. Cependant, la monnaie et les autres
actifs, ne constituent qu'une des manifestations de systèmes financiers
complexes qui mettent plus largement en jeu cinq ensembles de composantes
nettement identifiées.

En premier lieu, le système financier englobe une masse d'instruments


correspondant à une gamme d'actifs multiformes. Ces actifs constituent des
titres financiers, c'est-à-dire des documents représentatifs de droits de
propriété ou de droits de créance, détenus par une personne sur une autre
personne.

Quelle que soit leur forme matérielle ou immatérielle, quelle que soit l'identité
de la personne qui les émet et de celle qui les détient, quelle que soit la nature
précise des droits qui leur sont attachés, les actions, les obligations, les bons,
les billets de trésorerie, les avoirs en monnaie et de multiples autres titres de
créance ou de propriété, relèvent d'une telle définition. Celle-ci permet
également de caractériser les opérations financières comme des opérations qui
se traduisent par la création, l'acquisition, la détention ou la cession de titres
financiers.

En deuxième lieu, le système financier met en cause des agents spécialisés, à


titre exclusif ou principal, dans la réalisation d'opérations financières et qui
peuvent donc être caractérisés comme des institutions financières. C'est par
exemple le cas pour les banques, les organismes d'épargne, les sociétés
financières, les intermédiaires spécialisés dans les transactions boursières...
En troisième lieu, la circulation des titres financiers converge vers des canaux et
vers des marchés d'actifs financiers sur lesquels se nouent des transactions qui
les mettent en circulation. Certains de ces marchés assurent un rôle de
financement de l'ensemble de l'économie (c'est le cas des marchés boursiers) ;
d'autres ont essentiellement un rôle de refinancement des institutions
financières et leur sont réservés à titre exclusif ou principal
(C’est le cas des marchés monétaires et hypothécaires) ; d'autres enfin
interviennent dans la couverture des risques financiers (c'est le cas des
marchés d'options et des marchés de contrats financiers à terme ou « futurs »).

En quatrième lieu, l'ensemble des transactions financières et l'activité des


institutions et des marchés sont régies par des dispositifs juridiques et
techniques qui définissent les règles formelles de la pratique financière. Ces
dispositifs qui visent à organiser et à réguler les comportements financiers
affectent une diversité et une complexité saisissantes. Ils englobent aussi bien
les dispositions relatives au contrôle du crédit et à l'organisation des
professions bancaires, que les règles professionnelles énoncées par les
associations de courtiers en valeurs mobilières, la fiscalité relative aux produits
des placements, ou les conditions d'ouverture de tel ou tel marché.
Enfin, les comportements financiers sont aussi, et peut-être principalement,
déterminés par l'intervention de certaines variables de régulation fixées sur des
marchés spécialisés.
L'ensemble de ces variables qui influencent l'action des opérateurs inclut par
exemple les taux d'intérêt qui règlent les rapports entre prêteurs et
emprunteurs, les taux de change qui règlent les échanges entre monnaies
nationales, les cotations qui fixent les prix des actifs financiers faisant l'objet de
transactions.

I-L’environnement financier.
1 : L’entreprise et son environnement financier :
Les relations qu’une organisation (entreprise, collectivité, association…)
entretient avec les agents qui lui apportent les moyens de se financer
(investisseurs et prêteurs) dépendent en partie de la nature même de cette
organisation et de la forme qu’elle revêt.

1.1. Les conditions du financement de l’entreprise


Dans un système capitaliste, une entreprise investit dans des actifs (une
machine, un brevet, un stock de marchandises…) pour créer de la richesse,
laquelle doit permettre ensuite de rémunérer ceux qui l’ont aidée à financer
ces actifs, à savoir les actionnaires et les banquiers. Or, pour attirer les
financeurs, elle doit respecter trois conditions :

–– être profitable, c’est-à-dire vendre des biens et/ou des services à une valeur
supérieure aux coûts supportés pour les produire et les distribuer ; c’est à
partir du compte de résultat que la profitabilité est mesurée ;
––être solvable, c’est-à-dire détenir des actifs (immobilisations, actif
circulant…) dont la valeur totale permet de couvrir les dettes contractées pour
les acquérir ; c’est à partir du bilan que la solvabilité est appréciée ;
–– être liquide, c’est-à-dire disposer en permanence d’une trésorerie suffisante
pour pouvoir payer ses dettes à leur échéance ; c’est à partir du tableau des
flux de trésorerie qu’est évaluée la capacité de l’entreprise à bien gérer sa
trésorerie.

Si le niveau de financement de l’entreprise est conditionné par des critères de


profitabilité, de solvabilité et de liquidité, le mode de financement est lié à sa
forme juridique.

Plus exactement, les formes de sociétés diffèrent selon un critère essentiel : le


degré de responsabilité des propriétaires vis-à-vis des dettes de l’entreprise.
Deux cas se présentent : dans le premier, les propriétaires sont responsables
des dettes de l’entreprise sur leurs biens propres ; dans le second, la
responsabilité des dirigeants est limitée à la part qu’ils détiennent dans le
capital social de l’entreprise. On retrouve, dans le premier cas, l’entreprise
individuelle (EI) et la société en nom collectif (SNC) et, dans le second, la
société à responsabilité limitée (SARL) et la société anonyme (SA).

Dans l’entreprise individuelle, l’entrepreneur est seul détenteur du capital et il


ne fait qu’un avec son entreprise. Si celle-ci fait faillite, les créanciers sont en
droit de réclamer non seulement les biens utilisés pour l’exploitation de
l’entreprise mais également certains biens personnels appartenant à
l’entrepreneur lui-même.
Ce statut confère une totale indépendance au chef d’entreprise, mais empêche
le recours à des associés pour accompagner financièrement la croissance.
La société en nom collectif, elle, est un regroupement de personnes (appelées
« Associés ») exerçant une activité commune ; chaque associé est responsable
de ses actes et de ceux de ses associés ; en d’autres termes, chacun est
solidaire des dettes de la SNC, même s’il n’en est pas personnellement
responsable.

La société à responsabilité limitée renvoie plutôt à des sociétés de taille


modeste et dont les associés, peu nombreux, s’impliquent généralement dans
la gestion de l’entreprise mais ne sont responsables qu’à concurrence de leur
apport. Enfin, la société anonyme, dans laquelle les actionnaires (shareholders)
peuvent être très nombreux, permet de mobiliser des capitaux pour des
montants illimités et convient notamment à des entreprises qui peuvent avoir
des ambitions de développement à l’international ; une grande partie de leurs
actionnaires (dits petits porteurs) ne souhaite ni n’a la possibilité de
véritablement participer aux décisions de l’entreprise.

Les sociétés (SA, SARL) sont plus adaptées que l’entreprise individuelle à des
activités de croissance rapide : leur capital est ouvert à de nouveaux
partenaires financiers.

1.2 .Les partenaires de l’entreprise :

L’entreprise évolue dans un environnement constitué d’agents ou d’institutions


avec lesquels elle réalise des échanges financiers (figure 1.1).

Investisseurs Prêteurs
(actionnaires, associés) (banques, porteurs d’obligations)

Pouvoirs publics
Salariés Entreprise (États, collectivités locales...)

Clients Fournisseurs

Flux financiers

–– Les investisseurs ou apporteurs de fonds propres (associés, actionnaires…)


fournissent à l’entreprise les capitaux nécessaires à la réalisation de son activité
; En contrepartie du risque supporté, elle leur garantit une rémunération
(Augmentation de la valeur des capitaux propres et versement de dividendes).
–– Les prêteurs (établissements de crédit, porteurs d’obligations…) mettent à
sa disposition les liquidités dont elle a besoin ; en contrepartie, elle leur verse
des intérêts en sus du capital qu’elle doit rembourser.

–– Les clients versent à l’entreprise la contrepartie monétaire des biens et/ou


des services qu’elle leur vendre.

–– L’entreprise verse à ses fournisseurs et à ses salariés la rémunération de


leurs prestations.

–– L’entreprise peut solliciter et obtenir des subventions publiques. De plus, en


contrepartie des infrastructures dont elle profite, l’entreprise verse aux
pouvoirs publics des impôts et des taxes.

1.3. La communication financière, un enjeu stratégique

Compte tenu des échanges monétaires qu’elle effectue avec ses partenaires,
l’entreprise doit produire et mettre à leur disposition une information
financière les renseignant sur son niveau de profitabilité et sa situation
financière. De sa capacité à être transparente dépend en effet la relation de
confiance qu’elle instaure avec eux. C’est pourquoi, il lui faut notamment «
rendre des comptes » en publiant tous les ans ses états financiers (bilan,
compte de résultat et annexes).
Mais, si l’information financière d’une entreprise est en principe la même pour
tous les agents susceptibles de s’y intéresser, l’exploitation qui en est faite est
spécifique à chacun, en fonction de ses propres attentes.

Les clients, les fournisseurs et les salariés s’intéressent à la solvabilité et à la


liquidité de l’entreprise; les fournisseurs et les salariés parce qu’ils souhaitent
être payés dans les temps ; les clients parce qu’ils veulent s’assurer de la
pérennité de leurs approvisionnements (exemple : les constructeurs
automobiles sont très soucieux de la santé financière de leurs sous-traitants).

Les pouvoirs publics sont également attentifs à la santé financière des


entreprises qui sont implantées sur leur territoire car une entreprise en
difficulté induit un risque de licenciements – et donc une contribution à la
montée du chômage – et une diminution des recettes fiscales.

Les établissements de crédit et les porteurs d’obligation jugent de la capacité


de l’entreprise à assurer le paiement de leur rémunération (intérêts) et du
remboursement aux échéances convenues des sommes prêtées
(remboursement du « principal »). Ils se focalisent donc sur l’évaluation du
risque financier pouvant conduire au défaut de paiement. Ils privilégieront
certains indicateurs comme les ratios de solvabilité et/ou les ratios de liquidité.

Enfin, les attentes financières des investisseurs divergent en fonction de la


catégorie de laquelle ils relèvent : celle des actionnaires-entrepreneurs, celle
des apporteurs de fonds providentiels (business angels), celle des fonds
d’investissement (investment funds) ou celle des intermédiaires qui
interviennent directement sur les marchés.

B- Le système financier et structure financière :


1 - LES CONCEPTS DE SYSTEME FINANCIER ET DE STRUCTURE FINANCIÈRE :

L'environnement financier dans lequel les entreprises sont insérées présente


des caractéristiques qui permettent à la fois de délimiter le champ de la gestion
financière, de justifier les instruments qu'elle met en œuvre et les modes de
régulation qui l'orientent et la sanctionnent. Compte tenu de l'interdépendance
entre les composantes de cet environnement, on peut avancer le concept de
système financier pour désigner l'ensemble des instruments, des institutions,
des marchés, des circuits et des modes de régulation qui permettent la
réalisation des opérations financières dans un espace économique national ou
international.

Or le système financier ainsi défini présente dans la plupart des pays des
formes d'organisation typiques, plus ou moins spécifiques, mais durables.
C'est ce que suggère le recours à la notion de structure financière. Cette notion
traduit en effet les caractéristiques majeures et relativement stables propres à
l'agencement des composantes du système financier. Elle a été proposée et
développée par R.W. Goldsmith qui la justifiait dans les termes suivants : « Les
pays diffèrent quant à leur structure financière, quant au caractère exact, au
mode de fonctionnement et à la dimension respective des différents types
d'instruments et d'institutions financières, quant au degré de concentration
atteint dans les différentes catégories d'institutions financières et(...) quant au
rapport entre le volume des instruments financiers (...) et le volume des
grandeurs économiques significatives telles que la richesse nationale, le produit
national, la formation de capital et l'épargne ».
La formulation de R.W. Goldsmith permet de souligner trois caractéristiques
majeures de la structure financière dans un pays donné.

22
En premier lieu, cette structure financière est caractérisée par la gamme des
instruments servant de support aux opérations financières, c'est-à-dire aux
opérations de règlement, de constitution d'une épargne, de financement et de
couverture des risques financiers.
Ainsi, la diversification des actifs financiers, l'étendue de la gamme qu'ils
composent, la répartition entre actifs de types différents constituent un aspect
majeur de la structure financière.
Celle-ci est également caractérisée par la nature et la différenciation des
institutions financières intervenant de façon régulière dans le processus de
création, de conservation et de mise en circulation des actifs financiers. La
diversité de ces institutions, leur niveau de spécialisation, leur influence
effective sur les comportements des États, des entreprises et des particuliers,
le montant et la structure de leur patrimoine et de leurs opérations constituent
la seconde caractéristique majeure de la structure financière.
Mais l'analyse de la structure financière ne doit pas être limitée à la seule étude
des institutions ; elle doit englober également l'étude des marchés sur lesquels
les transactions relatives aux actifs financiers se négocient et se concluent, ainsi
que l'étude des circuits et canaux qui organisent la circulation des flux
financiers dans l'économie nationale et internationale.

Enfin, la structure financière peut être traduite en termes quantitatifs grâce à


l'analyse de rapports caractéristiques entre les stocks ou encours atteints
respectivement pour les actifs financiers de différents types. De même, elle
peut être étudiée grâce à la comparaison entre les flux de transactions
(émissions nouvelles, transactions sur les marchés secondaires, rythme de
rotation) relatifs à ces divers types d'actifs, des indicateurs traduisant le poids
respectif des divers types d'institutions et de marchés, et des grandeurs
exprimant les caractères majeurs de l'économie réelle (production, richesse
nationale, épargne globale et patrimoine des particuliers, des entreprises et
autres institutions).

2 –La relation entre la structure financière globale et structure financière de


l’entreprise.

La structure financière globale dans laquelle les entreprises insèrent leur action
est caractérisée par un certain niveau de différenciation de ses composantes et
par un mode spécifique de combinaison entre ces dernières. Or, la complexité
et le stade de développement de cette structure financière globale
déterminent les variables d'action de la gestion financière, les termes des
problèmes qu'elle se pose, la nature des solutions qu'elle peut leur apporter.
Ainsi, un système financier caractérisé par une structure peu différenciée
apparaît dominé par la gestion de mécanismes de création et de circulation de
monnaie et offre une gamme limitée de moyens de financement. La
problématique de la gestion financière se trouve cantonnée dans un domaine
relatif à la formation et à l'utilisation de l'autofinancement ainsi qu'à la maîtrise
des règlements reçus ou effectués par l'entreprise.

Dans un système financier caractérisé par une différenciation intense des


instruments, des institutions et des marchés, la gestion financière de
nombreuses entreprises doit au contraire mettre en œuvre une gamme
complexe de techniques de financement, de placement, d'investissement, de
maîtrise des risques.

Cependant, dans un contexte déterminé, toutes les entreprises ne sont pas


également concernées par les différents aspects de la structure financière
globale : certains caractères qui leur sont propres déterminent leurs possibilités
d'accès aux différents champs d'action de la gestion financière mais aussi leur
éviction éventuelle de certains d'entre eux.

L'analyse des relations entre la structure financière globale (ou «


l'environnement financier ») et la structure financière de l'entreprise pose
ainsi quelques-uns des problèmes majeurs de la gestion financière. Cette
analyse exige au préalable l'identification des caractères majeurs de la
structure financière globale. Or ces caractères sont liés à la part respectivement
occupée par les trois modes de financement fondamentaux que constituent
l'autofinancement, le financement externe direct et le financement externe par
Intermédiation. Par ailleurs, ils sont également liés à la diversité des institutions
et des marchés financiers. Ainsi qu'à la gamme des instruments financiers
proposés dans l'économie nationale.

II : LA GESTION FINANCIEREET LE DÉVELOPPEMENTDE L'ENTREPRISE

Si le contenu de la gestion financière est lié au développement du système


financier global, il est également déterminé par le développement de
l'entreprise elle-même. La transformation de la gestion financière aux
différents stades du développement de l'entreprise sera mise en évidence dans
le cadre d'une référence au modèle du cycle de vie de la firme.
LE CONTENU DE LA GESTION FINANCIERE ET LE CYCLE DE VIE DE
L'ENTREPRISE :

Aux différentes étapes de leur cycle de vie, les entreprises sont confrontées à
des besoins de financement spécifiques ; mais elles dégagent des sources de
fonds dans des conditions qui se transforment également et qui permettent
ainsi de poser les problèmes d'ajustement financier dans des termes propres à
chaque stade de leur développement.
La formulation habituelle du « modèle » du cycle de vie met en évidence la
succession de quatre étapes, nettement typées sur le plan commercial,
stratégique, technique et financier.
Dans la phase de démarrage, l'entreprise naissante connaît une croissance
modérée et encore instable de sa production et de ses ventes. Ses résultats
sont le plus souvent négatifs, compte tenu des charges fixes qu'elle supporte et
de leur imputation sur un volume de production encore restreint.
En termes financiers, les résultats ne permettent pas de dégager des
ressources internes suffisantes ; l'entreprise se trouve par ailleurs contrainte de
solliciter des concours externes dans des conditions défavorables du fait de sa
faible notoriété, de ses résultats encore médiocres et des incertitudes qui
pèsent sur son développement futur. Si l'accès aux ressources apparaît aussi
précaire dans cette phase, l'entreprise est par ailleurs confrontée à des besoins
de financement élevés, notamment liés aux investissements requis par le
démarrage de la production et des ventes. Cette phase apparaît ainsi dominée
par l'impératif de recherche de fonds externes : pour la gestion financière, le
problème essentiel porte alors sur la recherche de moyens de financement
permettant de maintenir la solvabilité et de financer les dépenses courantes
ainsi que les investissements incompressibles requis par le démarrage.

Dans la phase de croissance, l'entreprise qui a survécu aux incertitudes du


démarrage connaît une augmentation rapide de sa production et de ses ventes.
En termes financiers, cette croissance se traduit par une forte progression des
besoins de financement liés tant aux investissements requis par l'extension des
capacités, qu'aux besoins en fonds de roulement (ou en capital circulant)
induits par la nécessaire constitution de stocks et par les crédits à la clientèle.
Les ressources d'autofinancement demeurent insuffisantes pour couvrir ces
besoins, puisque les résultats sont encore limités par le poids des charges fixes
induits par le démarrage et la croissance des activités. En revanche, l'entreprise
est désormais mieux placée pour obtenir des financements externes,
notamment bancaires.
Pour la gestion financière, la phase de croissance reste donc dominée par les
préoccupations d'équilibre financier et, en conséquence, par le souci de
maîtriser le gonflement des besoins en capital fixe et en fonds de roulement et
d'obtenir une enveloppe suffisante des ressources externes.

Dans la phase de maturité, l'entreprise connaît une croissance ralentie de sa


production et de ses ventes. Ses besoins de financement additionnels
connaissent donc une forte réduction puisque l'entreprise se trouve tout au
plus tenue de maintenir son avance en capital fixe et en capital circulant et n'a
plus à entretenir leur croissance. Par ailleurs, le niveau de production déjà
atteint permet d'absorber largement les charges fixes et de dégager
d'abondantes ressources d'autofinancement.
Dans cette phase de maturité, la gestion financière se trouve ainsi confrontée à
une contrainte de financement nettement atténuée. Il est même fréquent que
les entreprises parvenues à la maturité présentent une situation de
surliquidité. Elles doivent alors se poser davantage de problèmes de placement
ou d'investissement de leurs excédents que de problèmes de recherche de
financements supplémentaires.

Lorsque l'entreprise aborde la phase de déclin, la réduction de la production,


des ventes et des résultats constituent des manifestations claires du repli. En
termes de gestion financière, le déclin pose d'abord des problèmes de
désinvestissement et de déplacement vers des activités nouvelles ; l'abandon
d'activités compromises peut encore permettre de dégager des ressources
susceptibles d'être investies dans de nouvelles activités offrant des
perspectives favorables. Si le problème du dégagement n'est pas traité à
temps, l'entreprise s'expose à une Dégradation accélérée de ses activités et de
ses résultats. Elle risque de ne pouvoir en retirer aucune ressource et d'être
alors privée de toute possibilité de redéploiement.

Le déroulement du cycle de vie ainsi décrit apparaît à première vue comme un


processus inexorable et linéaire. Or l'observation de l'évolution effective des
entreprises montre que les cheminements suivis sont en fait beaucoup plus
complexes. D'une part, le cycle de vie de la plupart des entreprises est marqué
par des phénomènes de discontinuité : l'accélération du vieillissement, le déclin
prématuré ou au contraire le prolongement durable de la phase de croissance
fournissant de fréquents exemples d'une telle évolution non linéaire. D'autre
part, le cycle de vie ne se déroule pas de façon uniforme mais peut comporter
des retournements dû aux initiatives de l'entreprise elle-même : la relance
d'une phase de croissance alors que la maturité semble déjà en cours ou la
remise en cause d'un processus de déclin constituent deux exemples de
réactions volontaristes et combatives susceptibles d'entraver le déroulement
inexorable des étapes du cycle de vie.

Le tableau ci-dessous résume les principales implications que le modèle du


cycle de vie comporte pour la gestion financière
Conclusion :
Croissance, développement création de valeur et la performance sont les
objectifs des finalités de l’entreprise. La performance est liée d'une manière
générale au résultat dégagé par l'entreprise, ou plus précisément le profit. De
ce fait, le grand souci, autrement dit, la raison de la création des entreprises est
la génération du profit. Ce dernier est la seule base de développement, la
pérennité et la survie des entreprises. C'est pour cela que la performance
constitue un des fondements majeurs des recherches effectuées en sciences de
gestion. L'investissement, qu'il soit privé ou public, joue un rôle décisif dans le
développement de la société. Il se révèle indispensable à l'activité économique,
en permettant de maintenir ou d'accroître la quantité de capital mobilisable et
en étant un facteur d'accroissement de la productivité. L'investissement n'est
donc pas une fin en soi, n'a pas pour seule vocation le développement des
capacités productives mais vise d'abord et avant tout à accentuer le bien-être
présent et futur, tout en préservant les ressources naturelles. Ces
investissements doivent du point de vue financier créer de la valeur, c'est-à-
dire rapporter un taux de rentabilité supérieur au coût d'opportunité du
capital. Un investissement qui crée de la valeur enrichira les financeurs
(actionnaires, banque), un investissement qui détruit de la valeur les
appauvrira, ceci est immuable.
Bibliographie

 Rachid Belkahia et Hassan Oudad, « Finance d’entreprise Tome 1 :


Analyse et diagnostic financiers » Gaëtan Morin éditeur - Maghreb.

 Etienne Harb, Iryna Veryzhenko, Astrid Masset, Philippe Murat,


2014, « Finance » Edition Dunod .

 Elie Cohen, 1991, « Gestion financière de l'entreprise et


développement financier » Edition EDICEF.

Vous aimerez peut-être aussi