Ministère de l’Enseignement Supérieur

et de la Recherche Scientifique

Université de Sfax

E cole
N ationale
d’E lectronique et des
T élecom munications de
S fax

Cours
Chaine d'acquisition

Préparé par
Hassene MNIF

2ème Année LTIC-IoT

Année Universitaire 2020-2021

 Chapitre 4

Echantillonneurs Bloqueurs

ENET’Com/2LTIC-IoT/2020-2021
Chapitre 4 Echantillonneurs Bloqueurs

I. Introduction

Lorsque l'on veut numériser un signal analogique variable à l'aide d'un convertisseur
analogique numérique, il ne faut pas perdre de vue que cette conversion ne sera pas
instantanée. Or la valeur du signal analogique va évoluer pendant la conversion ce qui peut
entrainer des erreurs sur la valeur convertie.
Il faut donc prévoir un dispositif capable de mémoriser la grandeur analogique pendant le
temps de conversion, ce dispositif s'appelle un échantillonneur bloqueur (sample and hold).
Le rôle d’un échantillonneur bloqueur (E/B) est de maintenir constante l’amplitude de
l’échantillon prélevé tous les Te durant le temps nécessaire à sa conversion. Te représente la
période d’échantillonnage.
En général on considère que le signal est bloqué durant un temps nettement supérieur au
temps de conversion.
Prenons par exemple, un convertisseur à rampe continue :

Si d<(1/2)q on a pas besoin d’E/B

Si d>(1/2)q nécessité d’un E/B

Exemple :
À quelle fréquence maximale la tension d'un signal à convertir peut varier si le CAN a 8 bits
et un temps de conversion (Tc) de 1.65 μs? Le convertisseur a une plage de 5 V. Finalement,
on peut considérer que le signal à convertir peut être approximé par une onde triangulaire.

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Solution :
La plus petite variation de tension détectable est ? V = 5 V/28 = 19.53 mV. Donc le signal ne
doit pas varier de plus de » 9.8 mV pendant 1.65 μs et ce, à tout moment. Autrement dit, la
pente de mon signal d'entrée doit être inférieure à 9.8 mV/1.65 μs.
Donc puisqu'on a un signal d'entrée approximé par une onde triangulaire, on doit respecter
la relation suivante:

II. Principe

Réaliser un échantillonneur bloqueur consiste à associer un interrupteur à une capacité.

L’échantillonnage consiste à prélever périodiquement la valeur de la tension Ue(t). Cette
opération est réalisée en utilisant un interrupteur électronique K commandé aux rythmes
d’un signal d’horloge UCLK(t) dont la période Te est la période d’échantillonnage comme le
montre la figure 1.

Figure 1. Schéma de principe d’un échantillonneur bloqueur

Dans cette structure, la capacité joue le rôle d’élément mémoire, l’interrupteur est là pour
réactualiser la valeur mémorisée ou bien l’isoler vis à vis de l’entrée.
Dans le cas idéal :
Interrupteur fermé :
UEB=Ue
La sortie UEB suit les variations de l’entrée Ue. On transmet directement l’entrée sur la sortie.
On dit que l’on est en phase d’échantillonnage (Sample).
Interrupteur ouvert :
UEB=Cste

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La sortie reste constante et égale à la dernière valeur transmise du signal d’entrée. On dit
que l’on est en phase de blocage (Hold).
La figure 2 montre l’évolution du signal de sortie durant les différentes phases de
fonctionnement.

Figure 2. Evolution du signal de sortie

III. Fréquence d’échantillonnage

La valeur maximale de la fréquence d’échantillonnage dépend surtout de la rapidité de

conversion du convertisseur analogique numérique. La valeur minimale de Fe dépend du
signal Ue à échantillonner.
Théorème de Shannon
Le théorème de Shannon fixe la limite inférieure absolue de la fréquence d’échantillonnage.
Il montre que la fréquence d’échantillonnage doit être supérieure au double de la plus haute
fréquence contenue dans le signal d’entrée afin de pouvoir reconstituer fidèlement le signal.
Fe≥2Fmax
Par exemple, si l’on décide d’échantillonner de la musique pour faire un CD audio, on
considère que l’oreille humaine n’entend pas les sons de fréquence supérieure à 22KHz. On
filtre donc le signal à 22 KHz pour se débarrasser des fréquences inaudibles (mais présentes
à priori dans le signal) et on échantillonne à 44KHz minimum.

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IV. Réalisation pratique

IV-1 Montage en cascade

Figure 3. Montage cascade d’un E/B

Phases d’échantillonnage :
A l’instant iTe, le condensateur C se charge avec la tension Ue(iTe). Entre l’instant iTe et
(i+1)Te, le condensateur ne se décharge pas (i=0) et maintient constante la tension
UEB(t)=Ue(iTe).
La présence de l’amplificateur suiveur permet d’avoir i=0.
A l’instant (1+i)Te , le condensateur se charge avec la tension Ue(1+i)Te.
Le montage en cascade présente un temps d’acquisition (Ron.C) très faible grâce à la
résistance de sortie du suiveur ≈0. Le montage cascade est un dispositif rapide mais peu
précis car les erreurs dues aux imperfections des amplificateurs
amplificateurs montés en cascade en
particulier l’erreur de décalage s’ajoute (courant de fuite, tension de décalage). Pour
résoudre ce problème, on boucle le montage.
IV-2 Montage bouclé
Ce montage asservi permet d’éliminer l’erreur de décalage,
décalage, figure 4 :

Figure 4. Montage bouclé d’un E/B

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UEB = A(Ue-UEB) d’où UEB=AUe/A+1, or A est très grand, donc UEB=Ue

Cette précision est obtenue au détriment de la rapidité car pendant le blocage, le premier
ampli est inévitablement saturé, le temps mis pour le retour au fonctionnement linéaire en
échantillonnage fait augmenter le temps d’acquisition.
IV-3 Montages pratiques : LF198, LF298, LF398
La figure 5 illustre la structure interne de quelques montages pratiques ;
D1 et D2 sont respectivement fermée, ouverte pour éviter la saturation de l’amplificateur.

Figure 5. Structure interne de quelques montages pratiques

Le LF 198 est un circuit intégré dont le temps typique est de 4µs pour Cm=1000pF et de 20µs
pour Cm=0.01µF. Pendant le blocage, la tension du condensateur se décharge généralement
au rythme d’environ 30mv/s dans le cas d’un condensateur de 1000pF.

V. Les Multiplexeurs Analogiques

Quand il est nécessaire de convertir des signaux analogiques provenant de plusieurs

sources, on peut recourir à une technique de multiplexage afin d'utiliser en temps partagé
un convertisseur AN. Le schéma de base d'une telle solution est illustré à la figure 6 pour le
cas d'un système d'acquisition à trois voies.
Les interrupteurs S1, S2 et S3 servent à aiguiller séquentiellement chacun des signaux
analogiques vers le convertisseur AN. Les circuits de commande régissent le fonctionnement
de ces interrupteurs, généralement des interrupteurs à semi-conducteurs, afin qu'il n'y ait
qu'un interrupteur fermé à la fois.

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Les circuits de commande produisent généralement l'impulsion DÉBUT du CNA. Voici

comment fonctionne un tel système:
1. Le circuit de commande ferme S1, ce qui place VA1 sur l'entrée du CAN.
2. Une impulsion DÉBUT est générée et le CAN convertit VA1 en son équivalent numérique.
S1 demeure fermé tant que la conversion n'est pas complétée.
3. Les sorties du CAN représentant VA1 sont transférées dans un autre endroit. Dans de
nombreux cas, cet endroit est la mémoire d'un ordinateur.
4. Le circuit de commande ouvre S1 et ferme S2 pour connecter VA2 à l'entrée du CNA.
5. Les étapes 2 et 3 sont répétées.
6. S2 est ouvert et S3 est fermé pour placer sur l'entrée du convertisseur VA3.
7. Les étapes 2 et 3 sont répétées.
L’horloge du multiplexage contrôle le rythme avec lequel les signaux analogiques sont
aiguillés séquentiellement vers le CAN. Le rythme maximal est déterminé par le retard des
interrupteurs et la durée de conversion. De nombreux CAN possèdent dans leurs boitiers le
circuit de multiplexage d’une façon intégrée. L’ADC 8080 par exemple peut multiplexer 8
entrées analogiques différentes vers un seul CAN. Pour se faire, il utilise un code d’entrée de
sélection de 3 bits qui établit quelle entrée analogique est raccordée au convertisseur.

Figure 6. Multiplexeur associé à CAN pour une acquisition à 3 voies

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Bibliographies
 Bibliographies

- Principes de conversion analogique-numérique et numérique-analogique, Jean Paul

Troadec, DUNOD, ISBN 2100074784.
- Cours technique de conversion numérique-analogique et analogique-numérique, par
Abdennaceur Kachouri, publié par l’université virtuelle de Tunis.
- Cours La chaîne d’acquisition – restitution, par Olivier FRANÇAIS, 2000

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