NOTION DE STATIQUE
1. INTRODUCTION
La résistance des matériaux (RDM) a pour but de déterminer, par le calcul, la nature et les
dimensions des éléments constitutifs d’une construction afin qu’ils supportent dans les
meilleures conditions de sécurité, d’esthétique et d’économie, les efforts auxquels ils seront
soumis. Elle donne également la possibilité de définir les limites au-delà desquelles les
conditions de sécurités ne sont plus assurées.
La résistance des matériaux permet donc de résoudre un double problème :
- Conception technique détaillée de la construction,
- Vérification de la stabilité de la construction.
Cette discipline fait appel, à la fois, à des principes généraux de mécanique et à des
hypothèses particulières concernant les matériaux et l’action des contraintes qui s’y
développent.
2. OPÉRATIONS AVEC LES FORCES
La mécanique est la partie de la physique qui a pour objet l’étude théorique et
expérimentale des déplacements et des déformations des corps soumis à l’action de forces.
La mécanique se subdivise en :
Statique : étude de l’équilibre des corps au repos.
Cinématique : étude des mouvements des corps sans tenir compte des forces en présence.
Dynamique : étude des mouvements des corps soumis à l’action des forces.
2.1 NOTION DE FORCES
2.1.1 Notion de mouvement et de point matériel
On appelle point matériel un corps si petit que l’on peut négliger les dimensions dans l’étude
de son mouvement. Le point matériel possède par contre une masse, mais non un volume.
Cette notion imaginaire est simplificatrice et très pratique car elle permet d’assimiler un
corps solide rigide à un ensemble de points matériels reliés entre eux.
Un corps est en mouvement lorsque chacun de ses points décrit une courbe appelée
trajectoire.
De même, on dit qu’un point matériel est en mouvement lorsqu’il décrit une trajectoire.
Soit un point matériel isolé, c’est-à-dire non soumis à l’action de la pesanteur terrestre et
placé par exemple dans le vide. Si le point matériel est en mouvement, il n’y a pas de raison
que la trajectoire du point soit curviligne. L’hypothèse la plus simple consiste à admettre
que la trajectoire du point est rectiligne. Sur cette droite, les espaces parcourus pendant des
temps égaux seront identiques. Le mouvement du point matériel est rectiligne et uniforme.
Ainsi, on est amené à admettre la loi d’inertie de Galilée qui représente ainsi le premier
axiome de la mécanique.
Axiome 1
Tout point matériel isolé serait animé d’un mouvement rectiligne et uniforme.
Si le point matériel est immobile, il restera dans cette position en l’absence de toute force.
2.1.2 Définition de la force
On appelle force toute cause capable de modifier l’état de repos ou de mouvement d’un
corps ou d’un point matériel. L’état de repos ou de mouvement dépend des liaisons
mécaniques de ce corps avec d’autres corps.
La force est une grandeur vectorielle car elle possède toutes les caractéristiques soit les
quatre propriétés suivantes :
Le point d’application ou point sur lequel agit la force.
La direction ou ligne d’action ou support dans le plan ou dans l’espace : c’est la droite
sur laquelle la force se déplace.
Le sens qui précise l’orientation de la force sur la ligne d’action.
Le module ou l’intensité de la force (grandeur de la force) : c’est la valeur de la force.
Pour trouver l’intensité d’une force, on compare cette force à celle d’une force prise pour
unité. Cette comparaison s’effectue habituellement au moyen d’un dynamomètre.
Comme la force est généralement liée à un point d’application, la force est une grandeur
vectorielle liée. Les notions élémentaires de calcul vectoriel sont donc applicables aux forces
à condition de préciser le point d’application de chaque force et ses caractéristiques.
2.1.3 Unités des forces
- Système international
La définition générale de l’unité de force S.I. est la suivante :
L’unité de force est la force qui communique une accélération de 1 mètre par seconde au
carré à un corps ayant une masse de 1 kilogramme.
L’unité de force dans le système S.I. est le newton dont le symbole est N :
1N 1kg 1m / s 2 1kg .m / s 2
Les multiples sont :
Le kilo newton : 1000N 1KN
Le deca newton : 10N 1daN
Le méga newton : 1000000N 1MN
Système mécanique composé d’un dynamomètre et de deux poids reliés par des câbles
Lorsque le système est au repos, donc en équilibre, les directions des deux câbles et l’axe du
dynamomètre sont dans le même plan quelles que soient les directions de câbles
dans l’espace. Le point B est soumis à l’action de trois forces :
La tension dans le câble 1 provoquée par le poids G1, soit F1 G1 .
La tension dans le câble 2 provoquée par le poids G2 , soit F2 G2 .
La tension axiale mesurée par le dynamomètre.
La force exercée par le dynamomètre sur le point B est directement opposée à la
résultante des deux forces F1 et F2 .
Axiome 2
Deux forces F1 et F2 appliquées sur un point matériel possèdent une résultante unique
représentée par la diagonale du parallélogramme construit sur ces deux forces.
L’expérience montre que l’axiome 2 de la mécanique est valable dans tous les cas. Les forces
F1 et F2 sont les composantes, la force FR est appelée résultante. Cet axiome correspond à la
définition de l’addition de deux vecteurs libres.
L’axiome du parallélogramme des forces s’écrit sous la forme vectorielle : FR F1 F2
n
Ou sous forme généralisée : FR F
i 1
i
Corrigé
La résultante FR se défini en module, direction et sens. Comme les axes sont orthonormés,
le module de la résultante se calcule en appliquant le théorème de Pythagore :
FR FRx 2
FRy2
.
La direction et le sens de la force résultante sont trouvés à partir des projections sur les
FRy
axes de coordonnées : tan R
FRx
Le sens de FRx et le sens de FRy fixent la position du vecteur résultant dans le plan.
En effet, on aura :
La résultante est située dans le premier quadrant : FRx (....) et FR y (....),
La résultante est située dans le second quadrant : FRx (....) et FRy (....),
La résultante est située dans le troisième quadrant : FRx (....) et FRy (....),
La résultante est située dans le quatrième quadrant : FRx (....) et FRy (....),
1. Exemple 2.2
Trouvez la résultante, par voie analytique, de deux forces F1 et F2 concourantes
d’inclinaison 1 et 2 par rapport à l’axe Ox (fig. suivante).
F2
F3
F4
F5
Position angulaire :
tan R
R F2
F1
F2
La décomposition d’une force dans plusieurs directions peut se résoudre par voie graphique
ou par voie analytique.
2.4.1 Décomposition d’une force en composantes coplanaires, solution graphique
Soit une force F définie par son point d’application, sa direction, son sens et son module.
Soient deux directions 1 et 2 concourantes au point d’application de la force et coplanaires.
Quelles sont les composantes de la force F suivant ces deux directions ?
La force F doit être la résultante des deux composantes F1 et F2 . Pour trouver
graphiquement F1 et F2 , il faut tracer sur le dyname des parallèles aux directions 1 et 2, la
première passant par l’origine de F, l’autre par son extrémité.
Pour décomposer une force F suivant deux directions, il suffit de mener à partir des
extrémités de la force donnée deux parallèles aux directions données.
Décomposition d’une force F dans deux directions coplanaires
Si 1 et 2 représentent les angles compris entre la force F et les composantes F1 et F2 , la
relation du sinus appliqué dans le triangle A B C donne successivement :
Angle ABC 1 2 ,
sin Angle ABC sin 1 2 sin 1 2
F F1 sin 1
d ' ou F1 F
sin 1 2 sin 1 sin 1 2
F F2 sin 2
de plus d ' ou F2 F
sin 1 2 sin 2 sin 1 2
2. Décomposition de la force F dans deux directions rectangulaires.
Si les directions de deux forces composantes sont perpendiculaires sur des axes 1 et 2, les
relations se simplifient fortement et deviennent :
F1 F cos 1
F2 F sin 1
Remarque :
Ces relations se déduisent des formules générales qui précèdent. Les axes étant
rectangulaires,
1 2 ......... ........
sin 1 2 ..........
F2 F2
F1
F1
Soient F1 et F2 les deux forces qui forment le couple. Le moment du couple F1 , F2 , en un
point O est égale : d1 F1 d2 F2 d1 d2 F1 d F1 ou d F2 quelle que soient les
valeurs respectives de d1 ou d 2 .
Le moment d’un couple de force est donc le produit de l’une des forces du couple par le
bras de levier du couple. Le bras de levier du couple de forces est la distance entre les deux
forces mesurée sur une perpendiculaire commune aux deux forces.
On peut aussi démontrer que Le moment du couple F1 , F2 , en un point O est La somme
vectorielle des moments de chacune des forces par rapport au même point O .
4. L’EQUILIBRE STATIQUE
4.1 L’équilibre d’un corps indéformable
On dit qu’un corps solide indéformable est en équilibre sous l’action d’un certain système
de forces lorsque tous les points de ce corps étant initialement au repos demeure au
repos sous l’action du système de forces.
Pour qu’un corps solide indéformable demeure en équilibre lorsqu’on lui applique un
système de forces données,
- Il faut que la résultante générale des forces (actions et réactions) appliqué à ce solide
soit nulle.
- Il faut que le moment résultant de toutes ces forces (actions et réactions), pris par
rapport à un point quelconque, soit également nul.
5. NOTION DE CHARGES
5.1 Définition de la charge
La R D M étudie des pièces qui sont soumises à l’action des forces. Les forces sont
engendrées par les charges qui se subdivisent en deux groupes :
- Charges permanentes :
Ce sont les charges dues au poids propre des éléments porteurs augmenté des poids
des éléments incorporés à l’élément porteurs tel que (plafond ; les enduits ; revêtements…)
- Surcharges d’exploitation ou charges d’exploitation :
Ce sont les charges dues aux éléments extérieurs des éléments porteurs :
Surcharges statiques : Tel que le mobilier, Matériel et Matières de dépôts.
Surcharges dynamiques : Tel que les personnes, les machines ou organes mobiles.
Les surcharges climatiques : Le vent ; la neige…
5.2 Les différents types de charges selon leur application
5.2.1 Les charges concentrées
Les forces qui agissent sur une pièce peuvent être appliquées sur une surface relativement
petite par rapport aux dimensions de la pièce. Cette charge est dite concentré au point
d’application et est représenté par un vecteur force.
Exemple : poteau reposant sur une poutre
Poteau
P
Poutre
La charge P transmise par le poteau est appliquée en un point qui est le centre de gravité de
la surface de contact.
La charge P est dite concentrée au point d’application et est représentée par un vecteur
force.
5.2.2 Les charges reparties
On distingue :
- Charges uniformément réparties sur une surface (Charges surfaciques),
- Charges uniformément réparties sur une longueur (C.U.R) (charges linéiques),
- Charges réparties quelconque.
5.2.2.1 Charges uniformément réparties sur une surface
On dit qu’une charge est uniformément répartie sur une surface lorsque toutes les parties
de cette surface subissent la même force, cette charge s’exprime en N par unité de surface
q (N/m²)
5.3 Conclusion
Les charges réparties peuvent être ramenées à une résultante et ensuite considérées
comme une force simple.
Exemples :
- Charges rectangulaires
- Charges trapézoïdales
- Charges triangulaires
QN
q N / ml
Q .................
A a B a b ................
b
L
QN
Q ......................
qN
a ..............
A B
a b
L
b ............................
Q
q1 Q ...........................
q0
a ...........................
A a b B
b ................................
L
Nota
Une charge repartie sera représentée par des vecteurs appliqués en chaque point de la
zone de répartition et dont la direction est celle de la pression exercée au point considéré.
Les vecteurs ont une longueur proportionnelle à l’intensité de la pression que l’on désigne
par une lettre minuscule p ou q.
(S)
F1
Fd
F2
Fg
F ; F =
1
2 ensemble des forces extérieures appliquées respectivement à la partie de gauche G et partie de droite D
F =
g ensemble des forces intérieures ou efforts internes exercés par la partie G sur la partie D
F =
d ensemble des forces intérieures ou efforts internes exercés par la partie D sur la partie G
On peut énoncer que dans tout solide en équilibre sous l’action de forces extérieures :
1° les forces intérieures qui s’exercent de part et d’autre d’une section quelconque se font
équilibre; F g + F d = 0
2° les forces intérieures évoquées d’un côté de la section font équilibre à toutes les forces
extérieures appliquées depuis cette section jusqu’à l’extrémité opposée du corps considéré;
Fg + F2 = 0 ;
F d + F1 = 0
Rappelons que tout système de forces est statistiquement équivalent à une résultante
générale et un moment résultant. Donc sur une section quelconque d’un solide S ,
M
R
S
F2
S
Pour caractériser la loi de distribution des forces intérieures sur une section, il faut introduire
Considérons une section d’un solide S . Au voisinage d’un point M de cette section,
une grandeur définissant leur intensité. Cette grandeur est la contrainte.
considérons un élément d’aire S auquel correspond la force intérieure R .
Par définition, la contrainte moyenne sur l’élément d’aire S sera donnée par le rapport :
R
f moyen
S
Réduisons l’aire S au point M . Puisque le milieu est continu, le passage à la limite S 0
ΔR
est permis. On a à la limite : lim =f
ΔS 0 ΔS
La grandeur vectorielle f représente la contrainte totale au point M de la section . Il
est important de remarquer que le passage à la limite précédente a été fait en supposant
que l’élément d’air S restait dans le plan tangent à la section au point M .
Le vecteur contrainte f est donc fonction et du point M et de la section considérée.
Parler de vecteur contrainte en un point ne veut rien dire si l’on ne précise pas la direction
de la facette (élément S ) considérée.
La contrainte a la dimension du quotient d’une force par une aire ; donc une pression (N/m²
dans le S.I.).
Le vecteur-contrainte est généralement oblique par rapport à l’élément S . On peut donc
le décomposer en un vecteur n perpendiculaire à l’élément de surface et en un vecteur
situé dans le même plan de l’élément.
Le vecteur n est appelé contrainte normale tandis que le vecteur est appelé contrainte
tangentielle.
Enfin si pour une section , R et M sont la résultante générale
n
et le moment résultant des forces intérieures, nous avons :
f
R f ds et M GM f ds
Le moment M étant pris au centre de gravité G de la section
Exemple du triangle
Le centre de gravité G d’une aire complexe a pour coordonnées, dans un système oxy ; X G
et YG tels que :
xG
xdxdy
S S
xdxdy
et yG
ydxdy
S S
ydxdy
dxdy
S
S dxdy
S
S
Ou plus simplement pour les figures géométriques simples :
n n n n
i 1
Ms / oy x s
i
i 1
i i
i 1
Ms / ox y s
i
i 1
i i
XG n
n
et YG n
n
si
i 1
si
i 1
si
i 1
i 1
s i
s2
M x, y
MS / ox
MS / oy
2.3 Propriétés
- Si l’axe ox passe par le centre de gravité, MS / ox 0
- Si l’axe oy passe par le centre de gravité, MS / oy 0
2.4 Principe de calcul
Pour calculer le moment statique d’une aire plane par rapport à un axe ox , on pourra
décomposer cette aire S en aires partielles S1 , S2 , S3 ..., Si . Les moments
MS1 / ox, MS2 / ox, MS3 / ox,..., MSi / ox, de ces aires partielles sont plus faciles à calculer.
Le moment statique MS / ox sera alors la somme des moments des aires partielles.
EXERCICE D’ASSIMILATION
Repère s x Ms / oy x s y Ms / ox y s
s1
s2
s3
2.5 Remarques
- Le moment statique Ms sert à trouver le centre de gravité d’une surface S donnée
par rapport à un axe situé dans son plan. (Cf. formules 1.3)
- Le moment statique par rapport à un axe d’une section creuse peut être déterminé
en calculant le moment statique par rapport à cet axe de la section pleine et en lui
soustrayant le moment statique de la partie vide.
3. MOMENT D’INERTIE
3.1 Définition
Le moment d’inertie ou moment quadratique d’un élément de surface plane par rapport à
un axe ox , situé dans son plan, est égal au produit de l’aire ds de cet élément par le carré
y max i
Moment d ' inertie par rapport ox; I S / ox ou I x y 2 dxdy y 2 ds
s y min i
x max i
Moment d ' inertie par rapport oy; I S / oy ou I y x 2 dxdy x 2ds
s x min i
I s / ox I s / Gx S yG 2
y
yG
3.4 Remarques
Pour le calcul du moment d’inertie d’une aire S , on pourra décomposer l’aire S en aires
partielles S1 , S2 , S3 ... et faire la somme des moments d’inertie I1 , I 2 , I 3 ... de ces aires
partielles.
Corrigé
1.1 Calcul des moments statiques M s
ds bdy
ds dxh
Corrigé
2.1 moment statique par rapport à ox
b
......................... a ......................
h
ds a y dy
6. EXERCICE DE RECHERCHE 2
Déterminez le moment d’inertie par rapport à l’axe GX de l’exercice de recherche 2 (cf. 2.6)
DESCENTE DE CHARGES
1. LES ACTIONS OU CHARGES
On appelle action, les forces et les couples dus aux charges appliquées. Les sollicitations sont
calculées par application de principes et de méthodes de la RDM après avoir déterminé la
nature et l’intensité des différentes charges qui agissent sur l’ouvrage à dimensionner. On
distingue deux natures d’actions.
- Les actions permanentes (G)
- Les actions variables (Q)
2. ACTIONS PERMANENTES
Les actions permanentes sont essentiellement le résultat des poids propres des structures.
L’évaluation des charges permanentes est définie par les normes (NF P 06-004)
3. ACTIONS VARIABLES
Les actions variables résultent des charges d’exploitation. L’évaluation des charges
d’exploitation est définie par les normes (NF P 06-001)
Exemple : poids des personnes, des mobiliers... .
4. COMBINAISON D’ACTION POUR LES CAS COURANT DE BATIMENT
ELU : 1,35G +1,50Q ELS : G + Q
Remarque: Dans le cas des poutres à plusieurs travées ou prolongées par un porte-à-faux, il
faut pouvoir considérer que toutes les travées ne sont pas simultanément chargées
(dégression horizontale des charges d’exploitation) suivant les dispositions de la norme NF P
06-001.
De même, en considérant le fait que l’occupation des différents niveaux d’un étage ne sera
pas maximale simultanément, on peut diminuer la valeur de la charge de calcul (dégression
verticale des charges d’exploitation) suivant les dispositions de la norme NF P 06-001. Cette
réduction n’est pas applicable pour les locaux commerciaux et industriels.
5. MODELISATION D’UNE STRUCTURE
5.1 Définition d’un modèle
Un modèle est la représentation mathématique d’un phénomène physique. Il est réalisé afin
de mieux étudier celui-ci.
Modéliser une structure de génie civil consistera donc à la décomposer en dalle, poutre,
poteaux, voiles ou murs porteurs et fondation.
5.2 Portée d’une poutre
- Portée mesurée entre axe si les poutres sont munies d’appareil d’appuis.
- portée mesurée entre nus d’appuis si les poutres reposent sur des poutres, poteaux ou
voile en BA (Cas très fréquents)
- Portée calculée comme la distance nu à nu majorée du tiers de l’épaisseur des porteurs
verticaux si la poutre repose sur de la maçonnerie.
6.1.3 Calcul
- Charge permanentes G
Dalle en BA :
Enduit :
Chape :
Re vêtement de sol :
G
- Ch arg e var iable Q
Q
ELU :
ELS :
Q=
G=
3,00
Cas général
On admet en général la répartition suivante :
AB porte ABFE; CD porte DEFC
AD porte AED; BC porte BCF
Schéma simplifié
Cependant , pour des raisons de simplification,
on admet la répartition suivante :
AD
AB porte ABHG avec AG
2
AD
AD porte AEFD avec AE
2
Dalle :
Poids propre de la poutre :
D ' où G
Q
6,00
6.4 semelle
Pour le calcul de la semelle, il suffira d’ajouter le poids propre de la semelle à la charge du
poteau.
1- POUTRE
En RDM une poutre est un solide engendré par une surface plane (S) de contour (C) dont le
centre de gravité décrit une courbe (G). Le plan contenant (S) reste perpendiculaire à la
courbe (G).
- (D) la courbe engendrée par la surface élémentaire (ds) est appelée fibre
élémentaire.
- (G) La courbe engendrée par le centre de gravité de la surface (S) est appelée fibre
moyenne. Si la fibre moyenne est une droite on dit que la poutre est droite.
- (S) S’appelle section droite ou profil de la pièce.
Une poutre est donc formée de fibres jointives parallèles à l’axe de la poutre.
1.2- Poutre à plan moyen
On étudie en RDM uniquement des poutres à plan moyen et à fibre moyennes plane (Poutre
droite, arc…)
Une poutre est dite à plan moyen quand elle possède un plan de symétrie contenant la fibre
moyenne.
2- ISOSTATICITE
2.1- Définition des appuis
Articulation ou
2 translations 1
appui double
Encastrement 2 translations
0
ou appui triple 1 rotation
F 10000 N
1. PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT
L’essai de traction est l’un des essais les plus importants pour les matériaux. Il consiste à
fixer une éprouvette normalisée entre deux mâchoires capables de s’écarter l’une de l’autre
en étirant l’éprouvette. L’effort de traction est exercé sur l’éprouvette et un dispositif
enregistreur à aiguilles permet de mesurer sur un diagramme la progression lente de l’effort
produit en fonction de l’allongement de l’éprouvette.
2. ESSAI DE TRACTION D’UN MATERIAU DUCTILE
2.1 Expérience
Soit une barre en acier doux dont la partie médiane, cylindrique, lisse et bien calibrée
porte deux repères a et b distants d’une longueur L (longueur initiale). Plaçons cette
éprouvette entre les deux mâchoires d’une machine de traction.
La mâchoire mobile étire l’éprouvette sans à-coups (de manière progressive). La force de
traction F est contrebalancée par une réaction F égale en intensité mais de sens opposé. Les
points d’application de ces forces actives et réactives sont localisés aux points d’ancrage des
mâchoires.
La traction s’exerce lentement suivant l’axe géométrique de l’éprouvette qui s’allonge. A un
certain moment, une région de la partie médiane se ternit ; l’éprouvette subit un
amincissement localisé en son centre et le métal semble s’écouler tel un liquide très
visqueux : c’est le phénomène de striction. Si l’éprouvette est étirée davantage, elle ne
résiste plus à la sollicitation par traction et se rompt. Ses capacités de résistance sont alors
dépassées.
2.2 Diagramme de déformation
Durant ces séquences, le dispositif enregistreur offre une représentation graphique des
effets : c’est le diagramme de traction. Il est construit en portant la contrainte (F/s)
sollicitante en ordonnée et l’allongement proportionnel ou dilatation en abscisse.
représentatif du matériau parcourt à nouveau la droite GF, puis suit le tronçon FDE comme
si l’essai n’avait pas été interrompu.
Un matériau ductile déformé plastiquement par traction puis déchargé a un
comportement élastique linéaire lors d’un second chargement !
Soit la contraction latérale de la section avant le phénomène de striction. Pour étudier cette
d d 0 d
contraction latérale, considérons la grandeur suivante : lat
d0 d0
Le signe négatif indique que la déformation transversale est une contraction lorsque
l’éprouvette est tendue. Sur ce diagramme, on peut observer une zone horizontale OA
correspondant à la zone élastique linéaire du diagramme de traction. L’ordonnée de cette
ligne, notée , est appelée coefficient de Poisson. Au-delà du point A, augmente et tend
vers la valeur 0,5.
Cassure
Ce diagramme présente une zone élastique linéaire OA plus ou moins étendue selon les
matériaux. La rupture se produit brusquement en B et n’est pas précédée de phénomènes
avant-coureurs comme dans le cas de l’acier doux : il n’y a ni zone parfaitement plastique,
ni zone de striction.
Dans certains cas, lorsque Re est difficile à définir, on utilise une résistance pratique Rp =
Re0,2 correspondant à une contrainte provoquant une dilatation de 0,2%.
Métaux ferreux
Fer 7870 207000 0,27 130 260 12
Fonte grise 7200 100000 0,25 - 20 10
Acier doux 7850 205000 0,30 260 400 12
Acier haute résistance 7850 205000 0,30 500 640 12
5. EXERCICE TD
Le tableau ci-dessous reprend les résultats d’un essai de traction réalisé sur une éprouvette en acier
à haute teneur en carbone traité thermiquement. Le diamètre initial de l’éprouvette est de 17,68
mm, le diamètre ultime de 16,41 mm, la longueur testée de 25 mm et la longueur ultime 26,75 mm.
Tracez le diagramme (,) et en déduire Rr, Re, E, A % et Z %.
F (kN) 0 51,8 72 93,2 109 141,6 149,6 161 170 177,2 186,8 197,6
L (mm) 0 0,0255 0,035 0,046 0,0535 0,076 0,101 0,152 0,203 0,254 0,355 0,508
Solution :
6. EXERCICE DE RECHERCHE
Un fil en aluminium de 30 m de long est soumis à une contrainte de 450 kg/cm².
Calculez l’allongement total du fil.
Quelle est l’élévation de température qui produirait le même allongement ?
Prendre g = 9,81 ; voir le tableau de propriété des matériaux pour les autres données.
Solution :
Re diagramme de déformation
E coefficient directeur ou pente de la droite OA est appelé mod ule d ' élasticité
ou module de young unité en MPa
3. TAUX DE TRAVAIL LIMITE
Le taux de travail limite est la valeur maximale que l’on peut admettre pour les contraintes.
Il est également appelé résistance pratique R P .
Pour tenir compte des imprécisions, la contrainte donnée par le calcul doit être nettement
inférieure à la limite d’élasticité R e . Cette contrainte limite, qui ne doit pas être dépassée,
est la résistance pratique et est notée R P .
Pour les matériaux ductiles, elle est déterminée par le quotient de la limite élastique Re par
un nombre s appelé coefficient de sécurité
Re
RP avec s coefficient de sécurité
s
Pour les matériaux fragiles, il est souvent préférable d’utiliser la résistance à la rupture du
Rr
matériau plutôt que la limite élastique difficile ou impossible à obtenir. On a donc : Rp
s
Un coefficient de sécurité (s) trop faible augmente exagérément les risques tandis qu’une
valeur trop élevée peut avoir des effets néfastes : augmentation du poids, du prix de
revient…
Le coefficient de sécurité varie le plus souvent entre 1 et 10.
Le tableau ci-dessous donne des valeurs indicatives pour le coefficient de sécurité. Ces
valeurs devront être corrigées à la hausse si les matériaux sont fragiles, en cas de chocs, de
fonctionnement incertain ou s’il y a menace sur l’environnement ou sur la sécurité des biens
et des personnes.
Contraintes
Charges exercées Comportement
s dans la Observations
sur la structure du matériau
structure
Fonctionnement
Régulières et
1<s<2 Connues Testé et connu constant
connues
sans à-coups
Régulières et assez Assez bien Testé et connu
2<s<3
bien connues connues moyennement
Fonctionnement usuel
Moyennement Moyennement
Non testé avec légers chocs et
connues connues
3<s<4 surcharges modérées
Mal connues ou Mal connues ou
Non connu
incertaines incertaines
NB. : Lorsque les structures étudiées présentent de brusques variations de section (présence
de trous, gorges, épaulement) les formules établies ne sont plus valables.
5. EXERCICE D’APPLICATION
1- Quel effort de traction peut-on appliquer à une barre d’acier cylindrique de diamètre
20mm , pour que le taux de travail de la pièce soit inférieur à 12daN / mm 2 .
2- Quel est l’allongement de cette barre sous l’effet de traction de 3760daN , sachant
que la barre à 8m de longueur, et que le module d’élasticité est de 21000daN / mm 2 .
Corrigé :
Soit une pièce donnée et une section S de cette pièce. On dit que cette pièce est soumise
à un effort de compression simple lorsque l’ensemble des forces extérieures appliquées à
gauche de la section se réduit à un effort normal N qui tend à appliquer la partie de gauche
contre la partie de droite de la pièce.
Cas 1: la pièce ne s ' incurve pas sous l 'effet de la ch arg e P . s ' il doit avoir rupture ,
cela se fera par écrasement . O n parle alors de pièce courtes L / a 10
Cas 2 : la pièce s ' incurve sous l 'effet de la ch arge P . le seul facteur en cause est la longueur L.
O n dit qu ' il y ' a flambement ou flambage ; on parle alors de pièce longue : L / a 10.
3. DIMENSIONNEMENT DES PIECES COURTES
RP
Re
s
e R pe sRe
limite d'élasticité longitudinale
Coefficient de sécurité
3.5 Corrigé
R L2 S
RP f P Kf 1 KK
Kf Im
Kf Coefficient de flambement
R P f Résistance pratique au flambement
R P Résistance pratique ou taux de travail limite
L Longueur de pièce
S L’aire de la section droite de la pièce
Im Moment d’inertie minimum de l’aire de la section droite
K Dépend du mode d’attache de la pièce en ses extrémités
4.4 Corrigé
5. TRAVAUX DIRIGES
5.1 TD 1
Une barre en fonte supposées courte représentée ci-dessous, est soumise à une charge de
compression de 140 kN. Les caractéristiques du matériau sont : E = 100 000 N/mm² et =
0,3.
Déterminez le raccourcissement de la longueur et l’augmentation du diamètre.
L = 200 mm
50 mm
6. EXERCICE DE RECHERCHE
Deux barres d’acier AB (longueur de 312 cm) et BC (longueur de 360 cm) sont assemblés
par broches à chaque extrémité et supportent une charge de 300 kN comme représenté sur
la figure ci-dessous. Le matériau utilisé est de l’acier coulé dont la limite élastique Re vaut
420 N/mm² et le module de Young E vaut 210000 N/mm². Les coefficients de sécurité sont
2 pour les barres en traction et 3,5 pour celles en compression.
1) Représentez un schéma rendu libre du joint en B.
2) Calculez les sections requises pour ces barres.
3) Calculez la déformation axiale de chacune des barres.
4) Calculez les composantes horizontales et verticales du point B après application de
la charge.
Soit la section droite d’abscisse x et un point P situé à une distance y de la fibre neutre.
On démontre que :
M x
P y P
IG /z
P Contrainte normale au point P
M x Moment fléchissant à l’abscisse x (abscisses de la section droite considérée)
IG / z Moment d’inertie de la section droite calculé par rapport à la fibre neutre
Dans cette section la plus sollicitée, la contrainte sera la plus grande (en valeur absolue)
lorsque "y " sera le plus grand (en valeur absolue).
Dans une section rectangulaire,
h h h
y max i ; V et V
2 2 2
La contrainte normale varie entre:
M x M x
V et V qui correspondent aux contraintes sur les fibres supérieure et inférieure.
IG / z IG / z
M x max i M
maxi
V V
IG / z I
Si nous posons :
M x M x
y max i V alors maxi V
IG / z IG / z
V
Pour que la poutre résiste au mieux, on doit avoir:
M x M x IG / z
maxi Rp ie Rp
IG / z Rp V
V
IG/z
est appelé Module de flexion ou Module d'Inertie
V
bh3 bh3
IG / z M x 12 M x bh
2
12
V h Rp h Rp 6
2 2
2 2
1 2
5.4 Expression de la contrainte tangentielle
Les contraintes tangentielles sont à la fois longitudinales et transversales comme cela
est représenté sur la figure ci-dessus. Compte tenu que les contraintes normales ne varient
qu’en fonction de la distance à la fibre neutre (elles sont donc constantes dans la largeur),
on peut en déduire que les contraintes tangentielles sont elles aussi constantes dans la
largeur. Il ne reste donc plus qu’à déterminer leur répartition dans la hauteur de la section
(dépendance en fonction de y ). Pour commencer, supposons que les contraintes
tangentielles ne dépendent pas de y. Elles sont donc uniformes sur toute la section droite.
b
T x M S S
I G / z b
En exprimant M S en fonction de y ,
h h y
M S y d S y avec S y b y et d y on demontre que :
2 4 2
y 6Tbh x
3
y 2
3T x
2 bh
L’expression
d y
y étant une équation parabolique y est plus grand pour y 0
d y
12T x soit T x 0
y y0 si y 0 soit y 0
bh3
Or en flexion simple, T x 0 y 0
En conclusion T y est maxi pour y 0
6T x 2 3 T x
y y
bh 3 2 bh
3 T x
0 max i
2 bh
h h
pour y ou y 0
2 2
Pour une section rectangulaire
4 T x D
2
R2
Pour une section circulaire : max 3 S avec S 4 ou
Par hypothèse, nous allons considérer la déformation comme étant élastique et par
conséquent le glissement est très petit. Il en est de même pour l'angle et nous pouvons
écrire :
C C1 '
tan
x
1 T
avec
T
G
G S S
est la contrainte tangentielle N/mm²
Dans cette relation : G est le module d'élasticité transversale N/mm²
est l'angle de glissement radian
La relation
1 T
rappelle celle dans le cas de la traction ou de la compression :
G S
L 1 N
L E S
7. DEFORMATION DE FLEXION
La déformation de flexion d'une poutre se calcule par la mesure de la flèche y maximale. Il faut
vérifier que la flèche de la poutre ne dépasse pas le 300ème de sa longueur : y L/300.
L'unité de longueur utilisée est généralement le mm.
8. EXERCICE D’APPLICATION
Exercice
Le moment fléchissant maxi régnant dans la section la plus sollicitée d’une poutre en acier
est M x 3KN .m . La poutre de section rectangulaire 10 4cm est posée à plat sur ses
appuis.
1) Calculez la contrainte normale de compression dans la section la plus sollicitée.
On demande :
1) Déterminez les diagrammes de l’effort tranchant et du moment fléchissant.
2) Quelle portion de la poutre est soumise à la flexion pure ?
3) Quelle est la contrainte normale maximale en un point de cette portion ?
4) Quel devrait être le diamètre d’une barre cylindrique de même nature sachant que Rp =
100 N/mm² ?
5) Vérifiez la rigidité de la barre cylindrique si la résistance pratique au glissement imposée
par le constructeur est de 10 MN/m2.
Solution TD
2 cm
8 cm
2 cm
y
10 cm
Les constantes d’intégration sont déterminées par des conditions physiques (conditions aux
appuis) et en tenant compte d’une symétrie éventuelle.
La condition de continuité exprime que la poutre n’est pas brisée ou rompue au point
d’abscisse x.
F F
F a F b
a
xf = L² b²
3
F.a².(3La) F.a².(3La)
fmax = fmax =
6.E.I 6.E.I
xf
L L
q q
q.L4 q.L4
fmax = fmax =
8.E.I 384EI
L L/2 L/2
qo
qo
F x = 0,5193.L
qo.L4 0,00652qo L4
fmax = x fmax =
30.E.I EI
L L
5. EXERCICE TD
c
F
G z
a
c a = 200 mm
A B b = 100 mm
L=8 c = 8 mm
c
m
b