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Année universitaire 2015 - 2016

Le refinancement des banques commerciales


par la procédure des accords de classement.

Rédigé par : ABOKOU SOUBEROU


Sous la direction de : DEHAY ERIC
Entreprise d’accueil : ORABANK TOGO

Mémoire pour l’obtention du diplôme de Master


Université d’Artois – Faculté d’économie – Arras – France
Ecole Supérieur de Gestion, d’informatique et des Sciences – Lomé – Togo
DEDICACE
A mes parents,

A ma grande famille,

A ma très chère épouse Nébiyah YAYA,

A mes enfants Fawzya et Ahmed,

Qu’ils trouvent ici l’expression de mon amour envers eux.

i
REMERCIEMENTS
Je tiens à exprimer ma reconnaissance à mon directeur de mémoire, le Professeur Eric
DEHAY maitre de conférences, pour l’encadrement scientifique dont il m’a fait bénéficier. Je
lui adresse mes remerciements les plus sincères pour sa disponibilité et son accompagnement
à travers le long chemin de la recherche.

Je remercie les membres de mon comité de mémoire, à savoir les professeurs Eric DEHAY
(maître de mémoire), Joseph ATTILA (Maître de Conférence-Economie) et Nathalie LAVY
pour avoir bien voulu accepter cette tâche.

Je remercie aussi le Président Directeur Général Monsieur Marcel M. AKAKPO de l’ESGIS


pour m’avoir fait profiter des avantages du partenariat ESGIS et UNIVERSITE D’ARTOIS.
Je lui suis particulièrement reconnaissant. A travers lui, je remercie tous les enseignants et
professeurs qui interviennent à l’ESGIS.

Je remercie chaleureusement mes collègues de service pour leur présence, conseil et


encouragement.

Je suis particulièrement reconnaissant à tous ceux qui ont relu cette mémoire ou une partie de
cette mémoire et m’ont fait part de leurs suggestions à savoir Messieurs Tchao ATCHATI et
Khoura TAKPARA, tous enseignants à l’Université de Lomé.

Un remerciement tout spécial va à ma femme, Nabihah YAYA et mes enfants Fawzya


ABOKOU, Ahmed ABOKOU et ma nièce Farida TAKPARA, pour leurs compréhensions,
patiences et sacrifices.

Qu’Allah que nous invoquons toujours soit loué et vous bénisse.

ii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
BCEAO: Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest

BFR: Besoin en Fonds de Roulement

BTP: Bâtiments et Travaux Publiques

COBAC: Commission Bancaire en Afrique Centrale

ESGIS: Ecole Supérieure de Gestion, d’Informatique et des Sciences

FB: Financial Bank

FR: Fonds de Roulement

OHADA: Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires

OTG: Orabank Togo

PME: Petite et Moyenne Entreprise

UEMOA: Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

UMOA: Union Monétaire Ouest Africaine

iii
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES
REPORTING RISK ENTREPRISE DU 4e TRIMESTRE 2015..............................................19

TABLEAU I : RATIOS DE DECISION …………………………………………………….20

TABLEAU II : SITUATION DES ACCORDS DE CLASSEMENT AU 31 MARS 2016 A


ORABANK TOGO ………………………………………………………….20

TABLEAU III : PRINCIPAUX RATIOS D’ANALYSE ……………………………………21

TABLEAU IV : ACCORDS DE CLASSEMENT TRAITES EN 2013 …………………….22

TABLEAU V : EVOLUTION DES RESSOURCES DU SYSTEMEBANCAIRE DU


TOGO ………………………………………………………………………23

TABLEAU VI : TAUX DE FINANCEMENT DES ECONOMIES DE L’UEMOA ……….26

GRAPHIQUE : EVOLUTION DES TAUX DE DEGRADATION DU PORTEFEUILLE


DE L’UEMOA ……………………………………………………………...28

iv
LES ANNEXES
Annexe 1 : Formulaire individuel portant renseignements généraux sur les gros
Utilisateur de crédit (Dispositif des Accords de classement). ………………….32

Annexe 2 : Demande d’accord de classement en faveur des entreprises…………………… 34

Annexe 3 : Fiche de présentation des dirigeants …………………………………………… 36

Annexe 4 : Notification d’accord de classement ……………………………………………. 37

v
SOMMAIRE
DEDICACE …………………………………………………………………………………..i
REMERCIEMENTS …………………………………………………………………………ii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ………………………………………………...iii
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES……………………………………………………. iv
LES ANNEXES ………………………………………………………………………………v
SOMMAIRE ………………………………………………………………………………….vi
RESUME……………………………………………………………………………………. vii
INTRODUCTION …………………………………………………………………………. 1
PREMIERE PARTIE : Dispositif des Accords de Classement et le Refinancement ………....4
CHAPITRE I : Description du concept des Accords de Classement ………………………….4
1. Définition ………………………………………………………………………………..….4
2. Historique…………………………………………………………………………………... 4
3. Fonctionnement ……………………………………………………………………………..5
4. Contenu des dossiers de demande d’accords de classement ………………………………..6
5. Eléments qualitatif ……………………………………………………………………….…8
CHAPITRE II : LES ACCORDS DE CLASSEMENT ET LE REFINANCEMENT DES
ETABLISSEMENTS DE CREDITS ………………………………………………………...11
1. Relation entre Accords de classement et le refinancement ………………………………..11
2. Les causes de refinancement ………………………………………………………………12
3. Système de notation dans la zone UEMOA………………………………………………..12
4. Intérêts des Accords de classement………………………………………………………...14
Conclusion …………………………………………………………………………………...15
DEUXIEME PARTIE : CAS PRATIQUE …………………………………………………..16
Chapitre III : Orabank Togo et ses clients face aux accords de classement………………….16
1. Difficultés au respect des normes des accords de classement …………………………….16
2. Difficultés des Entreprises à respecter des normes d’accords de classement……………...25
3. Les conséquences du Dispositif des Accords de classement sur le financement de
l’économie…………………………………………………………………………………….26
Conclusion …………………………………………………………………………………...28
CHAPITRE IV : APPROCHES DE SOLUTIONS POUR AMELIORER LE
FINANCEMENT DE L’ECONOMIE DE LA ZONE UEMOA……………………………. 29
1. Pistes à explorer par la BCEAO …………………………………………………………...29
2. Pistes à explorer par les Banques…………………………………………………………..30
3. Pistes à explorer par les Entreprises………………………………………………………..30
4. Piste à explorer par les autorités régionales ……………………………………………….31
Conclusion …………………………………………………………………………………..31
CLONCLUSION GENERALE………………………………………………………………33
Références bibliographiques………………………………………………………………….34
ANNEXES………………………………………………………………………………...….35
TABLE DES MATIERES……………………………………………………………………43

vi
RESUME
Notre travail met l’accent sur les conditions de refinancement des banques commerciales à
partir du dispositif des accords de classement, dans la zone UEMOA, dans le contexte de
sous-financement des entreprises.

Le dispositif des accords de classement qui conditionne le refinancement des banques vise les
entreprises en besoin de financement. Ces entreprises doivent fournir les documents
comptables et respecter certains ratios dits ratios de décision : autonomie financière, capacité
de remboursement, la rentabilité et la liquidité générale.

Cependant, la non-adhésion de la plus part des entreprises au dispositif des accords de


classement engendre aussi peu adhésion des banques à ce dispositif jugé trop contraignant.
Les conditions d’éligibilités des accords de classement écartent une grande partie des
entreprises du financement des banques d’une part et entrainent la rareté des emplois éligibles
aux accords de classement, d’autre part.

Ce phénomène contribue à la réduction du financement des entreprises dans la sous-région.


Au final, l’accès au crédit des entreprises reste l’une des difficultés à résoudre.

Pour améliorer le financement bancaire aux entreprises, il est donc, nécessaire que les acteurs
intervenants dans le processus de financement des entreprises dans le cadre du dispositif
d’accords de classement, s’impliquent d’avantage dans ce processus pour redynamiser
l’économie de la sous-région. Notre travail vise dans cette optique une révision du dispositif
des accords de classement dans les concertations regroupant les acteurs économiques
concernés par les accords de classement.

vii
INTRODUCTION GENERALE

1
Il ressort du débat sur le développement économique de l’Union Economique et Monétaire
Ouest Africaine (UEMOA) que les autorités publiques misent plus sur la performance du
secteur privé, en particulier sur celle des petites et moyennes entreprises (PME). Cependant,
l’accès au financement bancaire reste plus difficile pour les PME dans la sous-région1.

Les banques, comparativement aux marchés financiers, jouent un rôle déterminant dans le
financement du secteur privé, moteur de la croissance et de création d’emplois. Ce rôle
déterminant attendu des banques dans le financement souligne l’urgence pour le Togo de
trouver un juste équilibre entre, d’une part, le besoin de renforcer la solidarité du secteur
bancaire et, d’autre part, la nécessité de veiller à ce que ce secteur contribue davantage à la
couverture des besoins de développement des entreprises, en particulier des PME.

L’UEMOA reste toujours très en retard par rapport aux autres régions en développement en
termes de volume de crédit au secteur privé, ensuite ces financements coûtent plus cher. Pour
rattraper ce retard, des progrès doivent être réalisés sur les domaines tels que la circulation
l’information, la pertinence de l’offre produit des banques ou la sécurisation des crédits2.

L’accès des PME au financement reste plus difficile dans la zone que dans les autres régions
du monde. Les contraintes de financement demeurent le principal obstacle au développement
de ces entreprises dans la zone UEMOA.

En plus des difficultés d’accès de crédit bancaire dans la zone de UEMOA, la Banque centrale
des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) dispose sur le plan réglementaire, un dispositif
d’accords de classement lui permettant d’inciter les banques commerciales à détenir des actifs
sains pouvant servir de support aux refinancements et de mettre à leur disposition un outil de
suivi qualitatif de leur portefeuille de crédit.

Certes, les entreprises jouissant d’un accord de classement bénéficient d’une facilité de
financement auprès des banques de l’UEMOA, malheureusement très peu d’entreprises
arrivent à respecter les ratios de décision d’accords de classement.

Malgré ce dispositif, le taux de dégradation des portefeuilles reste élevé dans l’UEMOA. Ce
qui nous amène à se poser la question de savoir si cet outil dont dispose la BCEAO tient
compte du contexte économique de la sous-région.

Ce dispositif d’accords de classement qui permet les banques de se faire refinancer dans un
environnement où les entreprises ont de difficultés d’accès aux crédits bancaires, nous renvoie
à la question suivante : la procédure d’accords de classement est-elle un obstacle au
financement des entreprises?

Pour mieux appréhender le thème de notre recherche, nous allons orienter notre travail autour
de deux parties. La première partie intitulée dispositif des accords de classement et
refinancement, est constituée de deux chapitres. Le premier chapitre constitue la description

1
Rapport annuel de la BCEAO (2004) <<concertation sur financement bancaire de l’économie dans les états de
l’UMOA>>.
2
Luc Rigouzzo (mai 2009), financement des PME an Afrique Subsaharienne

2
du dispositif des accords de classement et le second chapitre traite la relation entre le
dispositif d’accords de classement et le refinancement des établissements de crédit.

La deuxième partie qui est le cas pratique comprend également deux chapitres. Le chapitre
III présente étude de cas, Orabank Togo et ses clients face au dispositif des accords de
classement. Le quatrième chapitre regroupe des approches de solutions pour améliorer le
financement des entreprises ou de l’économie de la sous-région, dans le cadre du dispositif
des accords de classement.

Explications du projet d’apport personne : les intérêts de ce projet se situent à trois (03)
niveaux ;

- Pour la Banque centrale, les résultats de nos travaux pourront contribuer à la révision
des conditions d’éligibilités du dispositif des accords de classement ;
- Pour nos Universités ESGIS et Artois, le présent mémoire pourra servir de document
de travail pour les futurs étudiants en fin de cycle, surtout pour ceux qui désireront
travailler sur le dispositif des accords de classement ;
- Pour nous même, cette étude permettra d’une part de rapprocher nos connaissances
académiques de la pratique au sein de notre Banque et d’autre part d’appréhender la
mise en œuvre de certains instruments dans les Banques. Cette étude constitue aussi,
une procédure de validation de l’année universitaire après les cours théoriques.

3
PREMIRE PARTIE : DISPOSITIF DES ACCORDS DE CLASSEMENT ET
REFINANCEMENT.

Cette partie s’articule autour de deux chapitres. Elle va nous permettre de mieux cerner le dispositif
des accords de classement dans la zone UEMOA à travers le chapitre I, et de connaître les raisons qui
expliquent le conditionnement du refinancement des Etablissements de crédit à ce dispositif par le
biais du chapitre II.

CHAPITRE I : Description du concept d’accords de classement.

Ce chapitre porte essentiellement sur la présentation du dispositif des accords de classement,


qui vise la qualité du portefeuille des banques dans la zone UEMOA.

1. Définition

Les accords de classement désignent les différentes dispositions mises en œuvre pour
permettre à la BCEAO d’apprécier la qualité des crédits distribués par les organismes de prêt.
Il s’agit donc d’un outil de contrôle a posteriori des crédits distribués.

Les accords de classement constituent un dispositif permettant à la Banque Centrale d'exercer


un contrôle a posteriori sur la qualité des signatures détenues dans le portefeuille des banques
et établissements financiers. Ce dispositif permet à la BCEAO de déterminer l'encours
susceptible d'être mobilisé à ses guichets.

L’institut monétaire central note les éléments de crédit sur chaque créance détenue. Et en
fonction de la qualité des notes attribuées à chaque créance détenue pat un Etablissement de
crédit, la créance peut être autorisée ou non par l’institut de monétaire centrale, comme effet
venant en garanti d’opération de refinancement.

2. Historique

La réforme de la politique de la monnaie et du crédit mise en œuvre par la Banque Centrale à


compter de 1990 a rompu avec l'orientation sectorielle du crédit au profit de dispositions plus
souples de marché. C'est ainsi que le Conseil d'Administration de la BCEAO et le Conseil des
Ministres de l'UMOA, en leurs sessions des 13 et 14 décembre 1990, ont approuvé le
dispositif des accords de classement en soulignant son importance dans le cadre de
l'introduction de mécanismes incitatifs de gestion du crédit.

Ce dispositif, institué par instruction du Gouverneur n°1/AC/91 du 03 juin 1991, permet à la


Banque Centrale d'exercer un contrôle a posteriori sur la qualité des signatures détenues dans
le portefeuille des banques et établissements financiers et de déterminer ainsi l'encours
susceptible d'être mobilisé à ses guichets. Des critères financiers sont utilisés pour apprécier la
solvabilité, la rentabilité, la liquidité, l'endettement et la capacité de remboursement des
entreprises bénéficiaires de crédits bancaires.

4
La mise en œuvre du dispositif a été progressive, après une période dérogatoire, de 1992 à
1998, le dispositif n'a connu une pleine application qu'à compter du 23 avril 1999.

Depuis, sa mise en application en 1992, le dispositif des accords de classement a connu


certains réaménagements, lors de la session du Conseil des Ministres de l’UMOA des 17 et 18
juin 1999. Le dernier réaménagement a été effectué par le Conseil des Ministres de l’UMOA
en sa session du 19 septembre 2002 conformément aux dispositions des articles 22 du traité
constituant l’UMOA et 38 des statuts de la BCEAO.

3. Fonctionnement3.
3.1.Les principes directeurs

Les accords de classement constituent un outil de contrôle qualitatif et à posteriori des crédits
distribués par les établissements de crédit. Ils permettent au système bancaire de disposer outil
de suivi qualitatif du portefeuille de crédit.

Le mécanisme de ce dispositif consiste à collecter et à disposer des informations à partir des


données indispensables à l’examen des dossiers des accords de classement. Ainsi, par la voie
de ce dispositif la Banque Centrale se donne les moyens de disposer toute information
nécessaire au suivi effectif du ratio de structure du portefeuille.

3.2.Modalités d’introduction des demandes d’accord de classement.

Les banques et Etablissements financiers ont obligation de fournir l’ensemble des documents
exigés en matière de demande d’accord de classement, des cinquante (50) plus grosses
entreprises utilisatrices de crédit. Pour le faire, ils disposent un délai un délai maximum de six
(6) mois à compter de la date de fin d’exercice, pour fournir la documentation.

Les états financiers et comptables des cinquante (50) plus gros risques sont complétés par une
fiche individuelle comportant des renseignements généraux sur l’entreprise, avant d’être
transmis à la Banque Centrale.

En dehors des documents des cinquante (50) plus gros risques pour lesquels tout
établissement de crédit est tenu de fournir à la BCEAO, toute banque et tout établissement
financier ont la faculté d’introduire, une ou plusieurs demandes d’accords de classement sur
des risques suivant un formulaire dont le modèle est joint en annexe. Si le dossier est
incomplet, l’établissement présentateur dispose un délai de huit (08) jours pour compléter son
dossier. Passé ce délai, tout dossier incomplet est retourné au présentateur.

Seuls les engagements au bilan sont pris en compte dans la détermination du montant de
l’accord de classement tandis que les engagements par signature demeurent non éligibles.

3
BCEAO, Avis aux banques et établissement financiers n°4/AC/02, relatif au dispositif des accords de
classement.

5
Ensuite, des crédits accordés à l’Etat et à ses démembrements, des concours accordés aux
banques et établissement financier restent inéligibles.

S’agissant du cas particulier des clients ayant bénéficié des crédits auprès de plusieurs
Etablissements de crédit, les Etablissements concernés peuvent se concerter en vue
d’introduire en pool, des demandes d’accord de classement.

L’encours des crédits bénéficiant d’accords de classement délivrés à l’établissement déclarant


doit respecter à tout moment au moins 60% de l’encours total de ses crédits bruts, sous peine
d’être en infraction par rapport aux normes de gestion du dispositif prudentiel applicable aux
banques et aux établissements financiers de la zone. UMOA.

3.3.Notification de l’accord de classement.

L’accord de classement est délivré pour une durée n’excédant pas un an. La notification est
effectuée à l’aide d’un formulaire joint en annexe.

Pour les crédits consortiaux, l’accord de classement est reparti entre les institutions
concernées au prorata de leur concours. Dans ce cas, la notification est envoyée à
l’établissement présentateur avec copie aux autres.

3.4.Sanctions pour non-transmission de documents réglementaires

Les établissements de crédit ont obligation de fournir à la BCEAO les documents


réglementaires de ses cinquante (50) plus gros utilisateurs de crédit, en vue d’assurer le
respect de structure du portefeuille sous peine de sanction.

4. Contenu des dossiers de demande d’accord de classement.

Par souci de souplesse et d’efficacité, la composition du dossier à fournir à l’appui d’une


demande d’accord de classement est modulée en fonction de la taille de l’entreprise
concernée, conformément aux dispositions de l’Acte Uniforme sur le droit comptable de
l’OHADA qui définissent un système normale pour les entreprises moyennes et grandes, un
système allégé pour les petites entreprises et un système minimal de trésorerie pour les très
petites entreprises.

4.1.Dossier de demandes d’accord de classement des grandes et moyennes


entreprises.

Le dossier doit comporter les éléments suivant :

 Etats financiers des trois (03) derniers exercices certifiés par un Commissaire aux
comptes ou à défaut établis ou audités par un Expert-Comptable pour les entreprises
qui sont assujetties au commissaire aux comptes (bilan, compte de résultat, tableau

6
financier des ressources et des emplois (TAFIRE), état annexé), lorsqu’il s’agit de la
première demande et états financiers du dernier exercice en cas de renouvellement ;

 Résolution de l’Assemblée Générale ayant approuvé les comptes, rapport du


Commissaire aux comptes et rapport d’activité du Conseil d’Administration afférent
au dernier exercice ;

 Etats financiers prévisionnels sur trois années (bilan, compte de résultat, tableau
financier des ressources et des emplois ‘’TAFIRE’’) lors que l’accord de classement
sollicité couvre une partie ou la totalité des crédits à moyen et long terme ;

 Fiche d’analyse financière complétée par les observations du banquier présentateur.


Cette analyse devra tenir compte des critères financiers retenus par le dispositif des
accords de classement ;

 Plan de trésorerie sur les douze prochains mois pour les cas de crédits à court terme et
tableau d’amortissement pour les cas de crédits à moyen et long termes ;

 Fiche de présentation des dirigeants (suivant le modèle joint en annexe 1).

4.2.Dossier constitutif des demandes des petites entreprises.

Il comprend :

 Etats financiers certifiés des trois derniers exercices par un Commissaire aux comptes
ou à défaut établis ou audités par un Expert-comptable ou un Comptable agréé pour
les entreprises qui ne sont pas assujetties au commissariat aux comptes (bilan, compte
de résultat, état annexé), lorsqu’il s’agit de la première demande et états financiers du
dernier exercice en cas de renouvellement ;

 Résolutions de l’Assemblée Générale ayant approuvé les comptes et rapport du


Commissaire aux comptes ;

 Plan de trésorerie sur les douze prochains mois pour les cas de crédits à court terme et
tableau d’amortissement pour les cas de crédits à moyen et long termes ;

 Etats financiers prévisionnels sur trois années (bilan, compte de résultat) pour les cas
de crédits à moyen et long termes.

7
4.3.Dossier constitutif des demandes des très petites entreprises.

Il est limité aux éléments suivants :

 Etats financiers des trois derniers exercices élaborés par un comptable agréé ou par un
centre de Gestion Agréé (bilan, compte résultat et variations de l’avoir net) lorsqu’il
s’agit d’une première demande ou états financiers du dernier exercice, élaboré par un
comptable agréé ou par un Centre de Gestion agréé, en cas de renouvellement.

4.4.Dossier constitutif des demandes des entreprises nouvellement créées.

Le dossier se résume au :

 Bilan d’ouverture ;
 Etats financiers prévisionnels sur trois ans ;
 Etude de faisabilité (étude de marché, environnement…..)

5. Eléments qualitatifs

Les critères qualitatifs sont faits sur la base de l’analyse financière qui débouche sur le calcul
et le respect des normes de certains ratios.

Deux groupes de ratios financiers fondent l’examen des dossiers de demande d’accord de
classement : les ratios de décision qui conditionnent l’accord ou le rejet de la demande et les
rations d’observation utilisés le cas échéant pour appuyer éventuellement des
recommandations.

5.1.Les ratios de décision

La suite réservée aux demandes d’accord de classement dépend essentiellement de la situation


des ratios dits de décision. Ils sont au nombre de quatre (04) : autonomie financière ; capacité
de remboursement ; rentabilité et liquidité générale.

 Ratio d’autonomie financière

Ce ratio mesure l’effet de capitalisation des actionnaires, à savoir l’importance des capitaux
des ressources propres à l’ensemble des ressources financières de l’entreprise. Il est défini
comme le rapport entre les ressources propres et le total du passif du bilan.

La norme minimale du ratio d’autonomie financière est fixée à 20% pour toutes les
entreprises.

8
 Ratio de capacité de remboursement

Ce ratio permet de mesurer la capacité de l’entreprise à faire face à ses échéances. Il est
calculé par le rapport entre les dettes financières et la capacité d’autofinancement globale
(CAFG). Le résultat obtenu indique le nombre années possible de règlement de dettes.

La norme de ce ratio est fixée à 4 ans pour tenir compte notamment du fait que la CAFG doit
couvrir les éléments comme règlement des dividendes, paiement des dettes et renouvellement
des immobilisations.

 Ratio de rentabilité

Il mesure les performances de l’entreprise et se détermine en rapportant le résultat net de


l’exercice au chiffre d’affaires hors taxes.

Le résultat net doit être positif.

 Ratio de liquidité générale

Il permet d’apprécier les risques de faillite de l’entreprise à partir d’éléments de son


exploitation. Il est définit par le rapport entre l’actif circulant incluant la trésorerie (actif) et le
passif circulant y compris la trésorerie (Passif).

La norme minimale est fixée à 1.

5.2.Les ratios d’observation

Les ratios dits d’observation permettent d’approfondir l’analyse de la situation financière des
entreprises, indépendamment de toute décision d’accord de classement. Ils sont d’une grande
utilité dans la perspective d’une évolution des accords de classement vers un système de
rating. Les ratios d’observation sont établis à titre indicatif.

Les quatre (4) ratios d’observation sont retenus:

 Rotation des stocks : stocks moyen x 360/ chiffre d’affaires hors taxes ;

Ce ratio mesure en jour, la durée moyenne théorique de stationnement d’un bien dans les
stocks correspondants aux différentes étapes du processus de transformation et de
commercialisation propre à l’entreprise étudiée.

 Délai clients : clients x 360/ chiffres d’affaire toute taxes comprises ;

C’est un ratio qui exprime le délai moyen dans lequel les clients règlent leur engagement.

 Délai fournisseurs : fournisseur x 360/ achats toutes taxes comprises ;

Ce ratio exprime le délai moyen dans lequel les fournisseurs paient leurs dettes.

9
Pour les ratios (Délai client et Délai fournisseurs) un allongement du crédit fournisseurs et ou
raccourcissement du crédit clients se traduisent par un allègement du besoin en fonds de
roulement (BFR). A l’inverse, un raccourcissement du crédit fournisseurs et ou allongement
du crédit clients induisent un alourdissement du BFR qui ne peut manquer de peser sur la
trésorerie.

 Equilibre financier : fonds de roulement /besoin de financement global.

Il montre la part du BFR financée par le fonds de roulement (FR). Ce ratio mesure le
degré d’indépendance de l’entreprise par rapport aux banques.

En résumé dans ce chapitre, nous avons présenté les éléments du dispositif d’accords de
classement. Ce dispositif dispose des normes à respecter par les entreprises tels que les ratios
de décision et les ratios d’observation. Pour obtenir un accord de classement, les normes de
dispositif doivent être systématiquement respectées.

Son objectif consiste à inciter des banques et établissement de crédit à disposer des actifs
sains et à avoir un portefeuille sains. Il permet également la Banque Centrale de collecter les
informations sur les entreprises financées et de distinguer les actifs mobilisables et non
mobilisables. Il permet enfin des entreprises à fournir des informations financières
appropriées et d’améliorer la gestion des entreprises.

10
CHAPITRE II : Les accords de classement et le refinancement des
Etablissements de crédit.

L’activité des établissements de crédit consiste à assurer l’intermédiation financière à travers


la collecte de dépôts et l’octroi de crédits. Cette activité doit respecter des règles destinées à
assurer leur pérennité. C’est dans cette logique qu’a été conçu le dispositif des accords de
classement.

L’une des raisons des accords de classement est le conditionnement du refinancement des
banques commerciales et établissements financiers par la présentation de leurs actifs sains,
c'est-à-dire des dossiers ayant bénéficiés des accords de classement.

Lorsque l’accord de classement est octroyé, la banque ayant bénéficié l’accord obtient une
plus grande capacité de mobilisation de créances auprès de la BCEAO. Elle est autorisée à se
refinancer auprès de la Banque Centrale en cas de besoin de trésorerie, et à hauteur d’un
certain montant accordé.

L’objectif de ce chapitre, c’est de donner les raisons du refinancement des établissements de


crédit par le biais des accords de classement, dans la zone UEMOA. Ainsi, nous allons
évoquer dans ce chapitre, les éléments suivants :

- Les raisons de refinancement des banques commerciales à partir des accords de


classement,
- Evolution du système d’accords de classement vers le système de rating et
- Intérêts des accords de classement.

1. Relation entre accords de classement et le refinancement.

Seules les banques primaires et les établissements financiers peuvent se faire refinancer
auprès de la Banque Centrale en cas de besoin de liquidité. Les autres agents économiques ne
peuvent pas avoir directement du financement auprès de la BCEAO. D’où la Banque Centrale
est qualifiée de banque mère ou << prêteur en dernier ressort >>.

Ce refinancement des banques commerciales est conditionné par la présentation d’actifs


solvables. Et c’est par le mécanisme des accords de classement que la BCEAO distingue les
actifs mobilisables de ceux qui ne le sont pas. De plus, ce mécanisme permet à la Banque
Centrale de réunir les conditions de l’assiette des refinancements à l’appui des accords
délivrés sur les actifs mobilisables. Il contribue également à l’amélioration de la qualité du
portefeuille de la Banque Centrale.

11
2. Les causes de refinancement des Etablissements de crédit.

La Banque Centrale en tant que prêteur en dernier ressort intervient dans la gestion du risque
de liquidité (cas d’asymétrie d’information entre prêteur et prêteur). En accordant des
concours aux banques commerciales, elle doit s’assurer du remboursement du crédit à
l’échéance.

En effet, le champ du prêteur en dernier ressort est ‘’illiquidité’’ qu’il faut bien distinguer de
‘’l’insolvabilité’’. Selon De Boyer et Solis (2002), une banque est illiquide lorsque, à un
instant donné, elle ne peut pas faire face aux flux sortant de monnaie centrale, qu’ils soient
provoqués par les opérations de la clientèle ou qu’ils résultent des opérations de la banque.

Une banque est ‘’insolvable’’ lorsque la dégradation de son actif fait qu’elle ne couvre plus le
passif. Ainsi, une banque solvable peut être illiquide parce que l’actif disponible est
insuffisant. Lorsqu’une banque en manque de liquidité ne parvient pas à la retrouver par les
voies normales, elle est menacée d’illiquidité.

En absence du mécanisme de secours, cette situation illiquidité temporaire la conduirait à


suspendre ses paiements alors même qu’elle est solvable et, par effet domino, à entraîner ses
créanciers (notamment bancaire) dans la chute (besson, 2001). Le prêteur en dernier ressort
n’est concerné que par cette situation d’illiquidité temporaire. L’intervention de la Banque
Centrale dans la gestion du risque, préconise que ce financement soit limité aux banques
solvables.

Dans le contexte de la BCEAO, la solvabilité d’une banque peut dépendre de la qualité de son
portefeuille de crédit. Le dispositif des accords de classement indexe le refinancement des
banques et établissements financiers sur le niveau du ratio de structure du portefeuille obtenu
par la dite banque.

3. Système de notation dans la zone UEMOA4

A l’issu de l’étude de dossier d’accords de classement, les conclusions sont rendues sous
forme de code permettant une lecture rapide de la décision de la banque centrale ; une
cotation qui ne dit pas son nom.

La grille de cotation et de classification résume ainsi desdites conclusions. Elle prend en


compte la qualité de l’entreprise et non la banque elle-même. Elle est composée de quatre (04)
éléments qui sont la cote, la classe, la division et la rubrique :

- La cote reflète la décision de l’accord de classement traduisant la qualité de


l’entreprise.

4
BCEAO, Avis aux banques et établissement financiers n°4/AC/02, relatif au dispositif des accords de
classement.

12
Elle comprend cinq (05) notes composées de lettres et classées par ordre décroissant : A, B, C,
D et E.

La cote « A » concerne les agents économiques qui ont bénéficié d’un concours bancaire et
qui respectent les critères d’éligibilité au mécanisme d’accord de classement. La cote A est
une cote d’excellence.

La cote « B » est attribuée aux utilisateurs de crédit qui ont respecté trois des quatre ratios de
décision. Cette note concerne les agents économiques bénéficiaires d’accord de classement
dont la situation financière nécessite quelques améliorations.

La cote « C » est délivrée aux bénéficiaires de crédit dont les accords ont été suspendus à la
suite d’une interdiction bancaire ou judicaire et ceux dont les accords ont expirés et non pas
fait objet d’un renouvellement de demande.

La cote « D » est attribuée aux bénéficiaires de crédit n’ayant pas obtenu un accord de
classement à la suite d’une instruction du dossier par la banque centrale.

La cote « E » regroupe les bénéficiaires de crédit bancaire pour lesquels aucune demande
d’accord de classement n’a pas été introduite.

- La classe affichée en deuxième position, indique le système comptable utilisé par les

Bénéficiaires de crédit bancaire conformément aux dispositions de l’OHADA et du


Règlement d’exécution n°02/2002 du 21 février 2002 de la commission de l’UEMOA ou
l’absence d’états comptables. Les quatre (04) classes sont définies :

La classe 1 est attribuée aux moyennes et grandes entreprises, c'est-à-dire celles qui ont le
chiffre d’affaires supérieur à 100 millions.

La classe 2 regroupe les petites entreprises, celles qui ont le chiffre d’affaires compris entre
30 et 100 millions.

La classe 3 recense les très petites entreprises ou celles dont le chiffre d’affaires ne dépasse
pas 30 millions.

La classe 4 est attribuée aux entreprises nouvellement créées.

- Troisième élément de la grille : la division

Quatre (04) divisions sont retenues :

La division 1 est attribuée aux moyennes et grandes entreprises

La division 2 récence les petites entreprises

La division 3 regroupe les très petites entreprises et

La division 4 est attribuée aux entreprises nouvellement créées.

13
- La rubrique qui indique la survenance les incidents de paiement marquant la qualité
des signatures des bénéficiaires de crédit. Trois rubriques sont retenues :

La rubrique 0 pour exprimer l’inexistence d’incident de paiement

La rubrique 1 indique la survenance d’un incident de paiement et

La rubrique P attribuée lorsque le nombre incident enregistré dépasse un (01) au cours de trois
dernières années.

En somme, la BCEAO constitue dans la zone UEMO, une agence de notation des entreprises
par rapport à leur solvabilité. Ainsi une note ou affichage de ‘’A110’’ signifie, à titre
d’exemple, une entreprise qui respecte tous les critères d’éligibilité d’accord de classement
(A), utilisant le système normal comme référentiel comptable (1) et qui réalise un chiffre
d’affaires supérieur à 100 millions, d’où classée parmi les moyennes ou grandes entreprises
(1) et n’ayant enregistré, aucun incident de paiement (0).

Les conclusions de l’étude de dossier d’accord sont rendues sous forme de code par exemple
« A110 » permettant une lecture rapide de la décision de la BCEAO. Le refinancement de la
banque est conditionné à cette note « A110 » obtenue. Les autres notes nécessitent au
préalable des ajustements au niveau des ratios non respectés, dans le cas contraire le dossier
d’accord de classement est rejeté.

4. Intérêts des accords de classement

Le système d’accords de classement permet à l’établissement de crédit de s’assurer de la


qualité de ses crédits. Il s’agit d’un instrument utile, sur lequel il peut s’appuyer pour
sélectionner au mieux sa clientèle.

Par ailleurs, les crédits assortis d’un accord de classement bénéficient d’une pondération de
50% au lieu de 100% pour le calcul de la norme de couverture des risques. Ce qui permet à la
banque bénéficiaire de faire de l’économie sur ses fonds propres. L’importance des fonds
propres est synonyme de solidité financière. Ses fonds propres permettent de couvrir les
pertes éventuelles, d’assurer la pérennité de l’établissement, et de favoriser son
développement ; car tout accroissement de l’activité doit être financé par un certain montant
de fonds propres.

En plus, les accords de classement permettent aux établissements de crédit d’améliorer leur
ratio de liquidité. En effet, les concours bancaires ayant bénéficié d’accords de classement
sont pris en compte au numérateur du ratio de liquidité à hauteur de 35% de leur montant et
non la totalité.

De surcroit, les accords de classement offrent aux établissements de crédit des possibilités de
refinancement auprès de la Banque Centrale.

A partir de ce dispositif, la Banque Centrale est habilitée à se faire communiquer par les
établissements bancaires et financiers tous les documents et renseignements. Par ces

14
informations recueillies, la Banque Centrale met en place un système de centralisation des
risques. Cette centralisation des risques est donc utile pour les banques, dans la mesure où
l’Institut d’émission leur restitue des informations leur permettant d’apprécier :

- Leur part de marché respective par rapport à la concurrence ;


- L’endettement global des bénéficiaires de concours, dans le cadre de l’évaluation de la
situation financière des clients.

Il est donc de l’intérêt des établissements de crédit de respecter scrupuleusement leurs


obligations déclaratives en matière de centralisation des risques.

Ce chapitre retrace la relation qui existe entre le dispositif d’accords de classement et


refinancement des banques et établissements financiers.

Conclusion

Dans cette partie, nous avons présenté les différents éléments qui constituent le dispositif des
accords de classement. Ce dispositif est conçu pour collecter les informations comptables sur
les entreprises, il impose à ces dernières des normes à respecter pour avoir accord de
classement.

L’objectif de ce dispositif, c’est d’incité les banques à disposer des actifs sains et de préserver
la qualité de portefeuille de crédit dans la zone UEMOA. Pour les entreprises, le dispositif
d’accords de classement amène les entrepreneurs à fournir des informations financières
appropriées.

Accord de classement octroyé par la BCEAO est lié au respect des conditions d’éligibilité des
dispositions d’accords de classement. L’accord obtenu permettra à la banque concernée de se
faire refinancer à la Banque Centrale.

Nous avons également montré qu’il y a un lien entre l’accord de classement et le


refinancement. Ce lien consiste à collecter d’informations à travers les documents comptables
et à traiter des dossiers pour distinguer les actifs mobilisables à partir desquelles la Banque
Centrale accepte le refinancement.

En effet, le refinancement constitue le mécanisme de secours pour les établissements de crédit


solvable mais en situation d’illiquidité temporaire afin d’éviter par effet domino, des crises
financières de l’ensemble du système bancaire de la zone. .

Cependant, il est pertinent de s’interroger sur les conséquences du non-respect des conditions
d’éligibilité des accords de classement sur financement de l’économie de la sous-région.

15
DEUXIEME PARTIE : CAS PRATIQUE

La seconde partie comprend deux chapitres III et IV. Le chapitre III est un cas pratique qui
révèle la situation de l’Orabank Togo et ses clients face aux accords de classement et les
différentes approches de solutions pour dynamiser l’économie de la zone UEMOA.

CHAPITRE III : Orabank Togo et ses clients face aux accords de classement.

Eu égard la libération des économies de UEMOA et la place accordée au secteur privé pour
propulser une dynamique croissance forte et durable, les entreprises doivent chercher des
ressources suffisantes pour réaliser des projets économiques rentables et créer des richesses5.

L’enjeu fondamental de l’autorité régionale consiste de trouver les ressources de financement


adéquates pour réaliser les investissements productifs et de réduire sensiblement la pauvreté.

Le secteur bancaire est l’un des canaux qui s’offre à l’économie de la sous-région et en
particulier l’économie togolaise. Ce secteur étant organisé obéit à des règles destinées à
assurer la pérennité de ce secteur.

Suite à l’évolution de la réglementation bancaire, le système des accords de classement


constitue l’un des piliers de la politique de monnaie et de crédit au sein de la zone UEMOA
en matière de contrôle qualitatif. Il revête donc une importante capitale et leur non-respect par
les établissements assujettis ne peut être que préoccupant. Raison pour laquelle nous
apportons un éclairage sur les éléments qui expliquent le non respect des accords de
classement et les conséquences qui peuvent en découler sur l’économie de la sous-région.

L’objectif de cette thèse consiste à déterminer les causes de non-adhésion au dispositif des
accords de classement aux entreprises assujetties et les conséquences directes sur l’économie
du pays ou de la sous-région.

1. Difficultés d’Orabank Togo au respect des normes des accords de classement.

Le débat actuel sur le développement de l’économie de la zone UEMOA témoigne que les
autorités publiques misent sur la performance du secteur privé. Cependant, plusieurs
documents ne relèvent que les entreprises de la sous-région ont des difficultés à accéder aux
crédits bancaires.

L’objectif de cette partie du chapitre, est de montrer les causes des difficultés d’accès aux
crédits bancaires des entreprises, à partir de l’étude du cas d’Orabank Togo.

Aperçu général sur Orabank Togo et les raisons de non-adhésion de la banque et ses clients au
dispositif d’accord de classement constituent les points saillants de cette section.

5
BCEAO (mars 2012), financement de l’économie togolaise par les banques et le marché des capitaux
(Communication au forum économique national).

16
1.1 Aperçu général de d’Orabank Togo6

En juillet 2008, le Fonds ECP Africa Fund III PCC a réalisé un investissement minoritaire
dans le groupe bancaire Financial Bank (“FB”, “Financial Bank” ou le “Groupe Financial”)
via l’acquisition de 10% du capital de FB. Suite à l’obtention des accords réglementaires des
commissions bancaires en l’Afrique Centrale (COBAC) et en Afrique de l’Ouest (BCEAO et
BCRG), le Fonds a acquis en mars 2009 la totalité du capital de Financial BC SA, holding du
Groupe Financial Bank.

En juin 2009, le Groupe Financial a pris une participation minoritaire de 25,6% -


accompagnée du contrôle opérationnel – dans la BACIM Bank, une banque mauritanienne
détenue majoritairement depuis 2008 par un autre fonds géré par ECP.

Actuellement devenu Ora Group, il est constitué de six filiales présentes dans 4 zones
monétaires (Gabon, Tchad, Bénin, Togo, Guinée, Mauritanie), chacune jouissant d’une bonne
réputation et d’une place de choix sur son marché local en concurrence directe avec les autres
groupes régionaux de taille moyenne et les acteurs locaux.

La distribution de crédit étant l’activité principale du Groupe Financial Bank, la gestion des
risques inhérents à l’activité du crédit demeure un objectif primordial pour le Group.

Ainsi Orabank Togo vise à gérer de manière efficace ses risques de crédit dans des
proportions acceptables et réduire ainsi les pertes pouvant découler des activités de crédit.

Le principe fondamental qui sous-tend la gestion du risque de crédit est le souci constant
d’allier Rentabilité, Liquidité et Sécurité des opérations de financement.

La rentabilité provient de l’octroi de crédit aux clients. Ces crédits doivent être gérés de
manière à assurer à la banque une liquidité suffisante pour satisfaire les retraits de la clientèle,
couvrir les charges et dégager suffisamment de marge bénéficiaire pour rentabiliser le capital
des actionnaires.

Cependant, il faut remarquer que certaine règlementation bancaire telle que l’accord de
classement constitue un élément limitant le financement d’Orabank Togo aux entreprises de la
place.

1.2. Les raisons de la non-adhésion d’OTG au dispositif des accords de classement.

Le dossier de crédit est le classement enregistrant les correspondances et les interactions entre
la banque et ses clients dans le cadre de la relation de crédit.

6
Groupe Financial Bank (novembre 2010), manuel et politique de gestion du risque de crédit.

17
Une attention particulière doit être accordée à la mise à jour du dossier de crédit. S’assurer
particulièrement que le dossier de crédit est mis à jour, que le dossier contient des
informations précises et fiables permettant de mettre en évidence l’établissement, le
changement et le statut actuel de la relation de crédit.

En matière d’accords de classement, c’est le Chargé de Clientèle qui a la responsabilité


d’instruire le dossier de crédit au début de la relation de crédit avec le client, a la charge de
collecter les éléments relatifs au dispositif d’accords de classement pour la déclaration à la
Banque Centrale.

De la collecte à la déclaration d’informations à la Banque Centrale dans le processus d’accord


de classement, Orabank Togo rencontre d’énormes difficultés à savoir :

1.2.1 Absence des documents financiers nécessaires dans le dossier d’accords de


classement.

Importance des dossiers exigés dans les accords de classement nous amène à s’intéresser les
dossiers des cinquante (50) plus gros risques et en suite le cas des autres dossiers.

1.2.1.1 Obligation de déclaration des cinquante (50) plus gros risques.

Comme tous les Etablissements de crédit, Orabank Togo a l’obligation de déclarer ses
cinquante (50) plus grosses entreprises utilisations de crédit, de fournir l’ensemble des
documents exigés en matière de demande d’accord de classement dans un délai maximum de
six (6) mois à compter de la date de fin d’exercice.

Or, Orabank Togo se heurte à d’énormes difficultés pour réunir tous les documents des plus
grosses entreprises utilisatrices de crédit pour la B.C.E.A.O.

Dans le souci d’être en règle avec les autorités monétaires de la Banque, OTG a mis un
dispositif suivant :

- Relancer par écrit les grosses entreprises utilisatrices de crédit à fournir les
documentations comptables dans le délai ;
- Accorder des conditions favorables en matière de taux d’intérêts à ses clients.
Malgré, ce dispositif le résultat est déplorable. En 2015, sur les clients d’OTG concernés, les
cinquante (50) plus grosses entreprises, une seule a pu fournir la documentation et dans le
délai.

En conclusion, la banque n’a présenté qu’un seul dossier sur les cinquante (50) dossiers des
entreprises les plus utilisatrices de crédit aux accords de classement en vue de refinancement.

1.2.1.2 Cas des autres dossiers faces aux accords de classement.

Dans le cadre des dispositions des accords de classement notre étude va porter sur les dossiers
fournis par les clients et qui font objet des documents réclamés pour des accords de
classement. Ensuite nous allons examiner à travers des documents fournis si ses ratios de
décisions respectent les normes imposées par le dispositif d’accords de classement.

18
Nous nous sommes intéressés des dossiers présentés à la Direction du Risque pour la contre
étude, dossiers présentés par les gestionnaires.

Notre étude porte sur les dossiers de crédit présentés au comité de crédit des trois derniers
mois de l’année 2015. Ceci à cause de la disponibilité des données relatives aux dossiers
concernés. Les résultats de notre étude se résument dans le tableau ci-dessous.

REPORTING RISK ENTREPRISES DU 4e TRIMESTRE 2015

DOSSIERS RECUS ET TRAITES DOSSIERS APPROUVES DOSSIERS REJETES TAUX DE REJET (%) MONTANTS ACCORDES
oct-15 24 12 12 50 599 000 000
nov-15 106 66 40 38 7 209 700 000
DECEMBRE 2015 67 37 30 45 10 412 700 000
TOTAL 197 115 82 42 18 221 400 000

Sur les 197 dossiers reçus et traités au niveau de la DR sur les trois derniers mois de l’année
2015 à Orabank Togo (OTG), nous avons compté au total 82 dossiers rejetés. Soit 42% des
entreprises sollicitant du financement à OTG n’ont pas eu de satisfaction au cours du dernier
trimestre de l’année 2015. Il est donc capital de trouver les causes de cette situation.

La recherche des causes de cette situation, nous amène à s’intéresser uniquement les dossiers
rejetés au cours de cette période. L’observation de ces dossiers, nous amène à tirer deux
conclusions :

 Absence des documents comptables ou non-conformité des documents fournis.


Sur les 82 dossiers rejetés, environs 60% des dossiers comportent les états financiers mais non
certifiés. Pourtant ses dossiers devraient comporter des documents certifiés compte tenu de
leur chiffre d’affaires et leur activité. Le reste des dossiers ne comptent pas les états financiers
ni plan de trésorerie.

Soulignons que les entreprises évoluant dans les constructions des Bâtiments et Travaux
Publics (BTP) peuvent avoir concours bancaire à OTG même si elles ne présentent pas les
documents comptables tels les états financiers, plan de trésorerie etc.…pourvue qu’elles
présentent des marchés dont les règlements sont domiciliés à Orabank Togo.

 Non-respect des normes des ratios de décision


Nous nous sommes intéressés au respect ou au non-respect des ratios de décision des quatre-
vingt-deux (82) rejetés en comparaison des normes du dispositif des accords de classement.
Les résultats nous amènent à construire le tableau suivant.

19
Tableau I : Ratio de décision

RATIOS DE DECISION
Nombre
R_Autonomie R_Capacité de
dossier
Financière Remboursement R_Liquidité R_Rentabilité
15 Respect Non-Respect Non-Respect Respect

25 Non-Respect Non-Respect Non-Respect Respect

42 Non-Respect Respect Non-Respect Respect

Eu égard à ce tableau, aucun des quatre-vingt-deux (82) dossiers rejetés ne respecte les
normes des quatre ratios de décision exigés par le dispositif des accords de classement. Or les
quatre ratios de décision sont importants pour l’accord de classement.

En dehors de ses observations, nous nous sommes intéressés également à la motivation de


chacun des quatre-vingt-deux dossiers rejetés. Il ressort souvent :

- Absence des états financiers,


- Déséquilibre de la structure financière de l’entreprise,
- Dégradation des ratios de décision.
Ces situations observées dans les dossiers étudiés au cours de cette période ne sont sans
conséquences sur le refinancement de la banque auprès de la BCEAO. Car au premier
trimestre de l’année 2016, la situation d’ORANK TOGO auprès de la Banque Centrale se
présente comme suit :

Tableau II : Situation des accords de classement au 31 mars 2016 à Orabank Togo


(en millions de F.
CFA)

N° N° Date Délai ORABANK TOGO ETABLISSEMENTS DE CREDIT


Cotation
ID CR d'octroi expiration CT MT LT TOTAL CT MT LT TOTAL
Personnes 10 10 47
456,0 5 077,0 52 102,7
morales 142,0 598,0 025,7
STE LYDIA 30 juin
E/037/08/15 5459 6 août 15 A110 110,0 110,0 110,0 110,0
LUDIC 16
PORT AUTONOME 30 juin
E/041/08/15 152 7 août 15 A110 1 270,0 456,0 1 726,0 1 270,0 456,0 1 726,0
DE LOME 16
18 sept 30 juin
ETS POMM E/058/09/15 6692 A110 2 133,0 2 133,0 2 133,0 2 133,0
15 16
24 févr 30 juin
STE WACEM E/011/02/16 5707 A110 5 996,0 5 996,0 5 996,0 5 996,0
16 16
STE CFAO 24 févr 30 juin
E/012/02/16 4690 A110 382,0 382,0 382,0 382,0
MOTORS TOGO 16 16
STE BRASSERIE 24 févr 30 juin
E/013/02/16 39 A110 251,0 251,0 251,0 251,0
BB 16 16

20
Le tableau ci-dessus nous indique la situation d’OTG en matière des accords de classement.
Au 31 mars 2016, OTG n’a pu présenter que six (6) dossiers pour le refinancement auprès de
la Banque Centrale. Et elle a bénéficié au total de crédits FCFA 10 598 millions sur un total
de FCFA 52 102,7 millions de crédits accordés par la BCEAO à travers les accords de
classement au Togo, soit 20,3% du total de refinancement auprès de la BCEAO au Togo, pour
OTG seule. Le faible taux de refinancement se répercute sur le financement d’économie
togolaise.

En somme, nous retenons un taux élevé des dossiers rejetés des trois derniers mois de l’année
2015 à causes de l’absence et ou non-conformité des documents comptables et le non-respect
aux normes des ratios de décision exigés dans les dossiers de crédit.

1.2.2 Rigidité des normes d’éligibilité des accords de classement

Un canevas d’étude des dossiers est défini quel que soit le type de crédit que la banque va
offrir : la méthode d’analyse des risques, les documents à fournir pour chaque type de crédit,
de même que le respect des principaux ratios de décision comme l’indique le tableau ci-
dessous.

Tableau III : Principaux ratios d’analyse

Principaux ratios Norme


.Rentabilité économique : Résultat net/ CA >0
.Rentabilité financière : Résultat net/ Capitaux propres ≥ 5%
.Liquidité générale : (AC+TA) / (PC+TP) ≥1
.Autonomie financière : DLMT/Capitaux propres <1
.Risque liquidatif : Capitaux propres/Total passif > 20%
.Capacité de remboursement: DLMT/ CAF ≤4
.Endettement générale:(DLMT+PC+TP)/Capitaux
propres <2
.Délai de règlement des clients
Délai de règlement des fournisseurs
.Equilibre financier: FR/BFR ≥ 1/3
Source : Orabank Togo.

Comme l’indique le tableau ci-dessus, la norme du ratio de liquidité générale est fixé à 1, ratio
d’autonomie financière (ou risque liquidatif) est fixe à 20%, capacité de remboursement est
étalée sur 4 ans, enfin le résultat net doit être positif. Donc, ce tableau des principaux ratios
d’analyse est calqué d’une manière ou d’une autre sur les normes des dispositions des accords
de classement. Ces normes sont difficiles à respecter par les clients d’Orabank Togo.

Les normes des principaux ratios à respecter sont identiques à celles imposées par les accords
de classement. Ces normes sont trop contraignantes pour les entreprises. Une application
rigoureuse des normes des accords de classement ferait fuir les clients et réduirait la
rentabilité de la banque. Raison pour laquelle, le comité de crédit d’Orabank Togo approuve
certains crédits ne répondant pas aux normes des accords de classement.

21
Les dossiers concernés par approbation du comité de crédit et qui ne sont pas éligibles aux
accords de classement, ne sont pas présentés à la BCEAO pour le refinancement.

Il se présente alors une relation d’intérêts divers entre l’exigence de respect des règles de
gestion bancaire et la volonté de maximisation le profit de la banque tout en minimisant ces
risques. Les normes fixées par la BCEAO étant internationales, nos entreprises ne parviennent
pas à respecter ses critères jugés trop contraignants, car ces dernières évoluent dans un
environnement économique particulier.

La rigidité des normes imposées par le dispositif des accords de classement est éprouvée par
l’ensemble des banques de la zone UEMOA. Le tableau ci-dessous montre que les banques de
la sous-région ont de la peine à trouver les dossiers éligibles aux accords de classement, dans
leur activité.

Tableau IV : Accords de classement traités en 2013 (montant en millions (FCFA)

Sur une centaine de banques que compte la zone UEMOA, seulement 701 dossiers sur 849
dossiers ont bénéficié d’accords de classement au cours de l’année 2013.

1.2.3 Autres dispositions réglementaires limitant le financement des banques dans la zone
UEMOA.

Au regard des conditions d’éligibilités, les accords de classement constituent des contraintes
pour le système bancaire dans son activité d’intermédiation financière à travers la collecte de
dépôts et octroi de crédit.

Pour assurer la pérennité de cette activité, il s’impose des règles à ce système bancaire dans la
zone. Les principales règles autres que les accords de classement dans le cadre de
refinancement, qui encadrent l'activité des banques de l'UEMOA sont les suivantes :

- Le ratio de solvabilité :
La banque dans ses relations avec sa clientèle, est amenée à prendre des risques en octroyant
des crédits.

22
Dans le souci de préserver sa solidité, l'établissement de crédit doit respecter son ratio de
solvabilité qui est le rapport entre ses fonds propres et les risques auxquels elle est exposée.
Dans le cadre de l'UEMOA, les banques sont tenues de maintenir le ratio de solvabilité d'au
moins 8%. Concrètement, cela signifie que pour qu'une banque puisse prendre des risques à
hauteur de 100 millions de FCFA, elle doit pouvoir justifier de fonds propres d'au moins 8
millions de FCFA. En d'autres termes, la capacité des banques à prêter est limitée par leur
capacité à mobiliser des ressources propres.
Cependant, les ressources au Togo, tout comme dans la zone, bien qu’en progression sont
faibles comme l’indique le tableau ci-dessous :

Tableau V :

Le montant total des ressources des banques du Togo représente 43% du PIB. Ce montant des
ressources bancaires, bien que progression demeure faible en comparaison d’autres pays tels
que le Maroc (plus de 90% du PIB en 2010)7.

- Ratio de limitation des risques :


L’activité de la banque la conduit à transformer des ressources à court terme en des emplois à
moyen et long termes. Toutefois, afin de limiter le risque d'illiquidité, cette transformation
doit être encadrée. Dans la zone UEMOA, les banques doivent respecter un seuil minimum de
75% pour le ratio des ressources longues sur les emplois longs. En d'autres termes, pour
qu'une banque puisse prêter 100 millions de FCFA à moyens et longs termes, elle doit
disposer d'au moins 75 millions de FCFA de ressources à moyen et long termes. Cela signifie
que le financement bancaire des investissements est limité par la disponibilité de ressources
longues au niveau des banques.

A travers ce chapitre, nous avons constaté peu adhésion d’Orabank Togo au dispositif des
accords de classement. De même dans la zone UEMOA, il faut souligner la non-adhésion des
banques au dispositif des accords de classement pour raison des difficultés qu’éprouvent les
entreprises à respecter les conditions d’éligibilité des accords de classement. Les problèmes
de respect de des conditions d’éligibilité des accords de classement se répercutent sur
l’activité bancaire de la zone.

7
BCEAO (mars 2012), financement de l’économie togolaise par les banques et le marché des capitaux
(Communication au forum économique national).

23
A cet effet, il est important de cerner les difficultés d’adhésion au dispositif des accords de
classement au niveau des entreprises.

2. Difficultés au respect des normes d’accords de classement provenant des


Entreprises.

Le dispositif des accords de classement concerne l’une des activités principales des banques
qui est l’octroi de crédit. Les ratios des accords de classement étant un instrument de contrôle
a posteriori sur le fonctionnement des entreprises. Il s’applique aux crédits octroyés par les
banques commerciales.

A cet effet, il nous est apparu nécessaire de cerner les difficultés d’adhésion à ce dispositif par
les entreprises qui sont en besoin de financement.

Dans notre étude, intéressons-nous aux entreprises qui sont allées vers Orabank Togo pour
solliciter un financement. L’étude part des dossiers du quatrième trimestre de l’année 2015 à
OTG, c'est-à-dire les cent quatre-vingt-dix-sept (197) dossiers soumis à la Direction du
Risque pour la contre analyse. Les insuffisances identifiées au cours de cette étude sont les
suivantes :

2.1.Difficultés de production de la documentation comptable par certaines


entreprises en particulier les PME/PMI.

 Des entreprises souvent à caractère individuel n’établissent pas toujours de bilan


malgré l’obligation faite au niveau de SYSCOHADA.
 Problème de certification des comptes pour les entreprises qui établissent les états
financiers. Entretien avec quelques entrepreneur nous amène à retenir le coût élevé des
états financiers, nombre limité des experts comptables et les Comptables agréés ;
 Des retards parfois important dans la production des établissements financiers : tenue
tardive des réunions de conseil d’Administration pour approbation des comptes malgré
la limitation au 30 juin.
 L’établissement des bilans prévisionnels et de TAFIRE sur trois (03) ans pose
quelques problèmes pour les entreprises.

2.2.Faiblesse de la capacité de gestion de certaines sociétés.

L’analyse des risques managériaux des dossiers du quatrième trimestre de l’année 2015, liée à
la capacité des promoteurs ou des dirigeants d’entreprises à bien gérer leurs affaires
professionnelles révèle une faiblesse de capacité de gestion. Dans ce cadre, nous notons :

 Absence d’un cadre de recyclage et formation des dirigeants de société ;


 Le promoteur reste patron de son affaire et concentre tous les pouvoirs à son niveau.

24
2.3. Niveau de capitaux propres généralement faible

L’analyse de la structure financière de ces dossiers révèle un niveau de capitaux propres très
faible, et qui représente à peine de 10% des besoins de financement. Pourtant, le dispositif
d’accords de classement fixe la norme d’autonomie financière à 20%.

2.4. Déséquilibre de la structure financière dû à la faiblesse des capitaux et des


déficits cumulés pour certaines sociétés

Les fonds propres étant faibles, couvrent à peine les investissements. Les fonds de roulement
dégagés étant très faibles, ne parviennent pas à couvrir les besoins en fonds de roulement. Ce
qui explique les trésoreries négatives des situations observées dans les dossiers étudiés.

2.5. Capacité de remboursement des entreprises bénéficiaires de crédit à


moyen et long terme souvent supérieur au maximum de quatre (4) ans imposé par
la norme du ratio

La structure des entreprises de la zone nécessite des investissements de longs termes, vue le
niveau faible des capitaux propres. Toutefois, il faut souligner le facteur limitant les
investissements dans la zone UEMOA par le dispositif des accords de classement.

2.6. Difficultés pour la plupart des entreprises commerciales de respecter le


ratio de liquidité qui commande en définitive que les fonds de roulement soient
positives.

Le fonds de roulement est la part des ressources stables disponibles après le financement des
actifs immobilisés et actifs sans valeur pour contribuer à couvrir les besoins de financement
liés à l’exploitation. Pour les entreprises concernées à notre étude, leur ressources propres sont
moins importantes que les immobilisations.

En somme, nous retenons que les difficultés au respect du dispositif des accords de
classement constituent des contraintes pour la banque à trouver les emplois éligibles aux
accords de classement et de trouver des ressources stables pour financer des emplois
correspondants.

3. Les conséquences du dispositif des accords de classement sur le financement des


banques.

Le dispositif des accords de classement a une portée capitale pour l’exercice de l’activité
bancaire de par son fonctionnement et ses objectifs.

La qualité du portefeuille des banques est un instrument de mesure :

- Des performances des entreprises,

25
- De la viabilité et la pérennité des banques,
- De la protection des épargnants,
- De la préservation de la valeur de la monnaie et
- Des performances macro-économiques.
Cependant, ce dispositif dans son application constitue un obstacle pour les banques
commerciales dans leur activité de financement. Une application rigoureuse des conditions
des accords de classement limiterait le financement des banques aux entreprises. Car les
rigidités des normes et des conditions d’éligibilité de ce dispositif constituent des éléments
pesanteurs dans le financement des entreprises.

A titre de comparaison, au niveau des pays de l’UEMOA, au 31 décembre 2010, les taux de
financement de l’économie se présentent comme suit :

Tableau VI : Taux de financement des économies de l’UEMOA (en%).

Comme l’indique le tableau, le niveau de financement dans la sous-région est faible par
rapport à d’autres pays comme le Maroc, la Tunisie, le Cap-Vert où il est supérieur à 70%8.

Ce niveau faible de financement constaté dans la zone est corollaire des principales règles qui
encadrent l’activité des banques de l’UEMOA, tel que le dispositif des accords de classement.

Les entreprises souvent à caractère individuel éprouvent d’énormes difficultés à respecter les
conditions des accords de classement entrainant la rareté des emplois éligibles aux accords de
classement.

Eu égard de ce qui précède, il faut souligner que les difficultés de production de


documentations comptables certifiés et faible situation financière des entreprises de la sous-
région expliquent le fort taux des dossiers non éligibles au dispositif des accords de
classement. Et donc la rareté des emplois des banques éligibles à ce dispositif. Cette rareté
d’emplois explique également le faible taux de refinancement de banques qui a un impact
négatif sur le financement des entreprises.

8
Financement de l’économie togolaise par les Banques et le marché des capitaux, Communication au forum économique
national (Lomé, du 27 au 29 mars 2012).

26
Conclusion :
Une remarque s’impose suite à l’étude du cas : la non-adhésion de la banque au dispositif des
accords de classement pour plusieurs raisons à savoir la rigidité des normes et la complexité
des conditions des accords de classement.

Une observation rigoureuse les normes des accords de classement amènerait les banques de la
sous-région à réduire leur rentabilité pour cause de la complexité des conditions du dispositif
des accords de classement. Ces conditions écarteraient une grande partie des entreprises du
financement bancaire, si elles sont suivies à la lettre par les banques de la sous-région.

Cette conclusion nous invite à nous intéresser aussi des difficultés qu’éprouvent les
entreprises togolaises à fournir la documentation comptable et la non-adhésion des normes du
dispositif des accords de classement. Puisque l’objectif fondamental de ce dispositif pour les
entreprises de la zone UEMOA, est d’améliorer la gestion de ces dernières, d’assurer
l’équilibre de leur situation financière et de fournir d’information financière approprié.

27
CHAPITRE IV : APPROCHES DE SOLUTIONS POUR AMELIORER
LE FINANCEMENT DE L’ECOMIE DE LA ZONE UEMOA.

La politique des autorités de la zone UEMOA est le développement de l’économie par le biais
du développement du secteur privé. Ce secteur a besoin des concours bancaires. Les banques
dans leur activité se trouvent limiter par des règles destinées à assurer leur pérennité. Le
dispositif des accords de classement est l’une de ces règles, qui vise à la qualité du
portefeuille du secteur bancaire. Cependant, ce dispositif dans son application constitue un
facteur limitant le financement des entreprises.

L’objectif de ce chapitre, c’est de proposer les pistes visant à améliorer le financement des
banques par le biais des accords de classement. Les principales pistes d’amélioration du
financement de l’économie à explorer par les acteurs se présentent :

1. Piste à explorer par la BCEAO

Dans le souci d’amélioration du financement bancaire, dans le cadre du dispositif d’accords


de classement, la Banque Centrale doit faire un effort pour organiser les dialogues entre les
acteurs économique de la zone. Dans cette logique, il est souhaitable pour la BCEAO
d’organiser les concertations nationales réunissant l’Etat, les banques, le système judiciaire,
les associations des entreprises et elle-même. De ces concertations identifier les contraintes au
dispositif des accords de classement qui pèsent sur chaque acteur dans le cadre du
financement des économies de sous-région.

L’un des objectifs de la BCEAO à travers les accords de classement, c’est d’inciter les
banques commerciales à disposer les actifs sains, de préserver la qualité de portefeuille.
Cependant, force est de constater une forte dégradation du portefeuille de la sous-région bien
qu’en régression comme l’indique le graphique ci-dessous.

Graphique :

28
En conséquence, les taux brut et net de dégradation du portefeuille des établissements de
crédit ressortent respectivement à 13% et 16,1% à fin décembre 2014, en contraction
respective de 1,8 point et 0,6 point de pourcentage par rapport à 2013.9

Face à ce constat, nous proposons une révision des ratios de décision des accords de
classement avec la participation de tous les acteurs économiques.

2. Piste à explorer par les banques.

Le désir pressant des besoins de financement des entreprises implique un système bancaire
moderne et sain dans le but de permettre des allocations optimales de l’offre de capitaux. En
plus des actions à mettre en œuvre par les autres agents économiques, certaines mesures
pourraient être envisagées par le secteur bancaire en vue d’élargir l’offre de crédit.

Les actions doivent être menées pour apporter des soutiens techniques aux entreprises en
difficulté et non les abandonner. Permettre à ces entreprises de se mettre aux normes pour
accéder aux crédits bancaires par des sensibilisations sur les objectifs des accords de
classement.

Les banques doivent mener des actions pour parvenir à développer et à diversifier des
instruments de financement adaptés aux contextes de la sous-région, en tirant profit des
progrès en matière de la technologie de l’information, afin de réduire la distance entre les
entreprises et elles.

3. Piste à explorer au niveau des entreprises

Eu égard des difficultés éprouvées par les entreprises à fournir les documents comptables et à
respecter les ratios de décision, il serait indispensable que les entreprises améliorent la
gouvernance de leurs affaires à travers le respect les règles de gestion, la transparence dans la
comptabilité et la présentation de dossiers de bonne qualité aux banques.

A cet égard, les actions doivent être menées pour mettre à niveau les promoteurs et les
dirigeants des entreprises de la zone UEMOA. La création, la gestion et la viabilisation d’une
entreprise par un promoteur demandent de l’ambition, un projet solide, une stratégie claire,
des moyens financiers suffisants pour faire face aux besoins, de même qu’une réelle
compétence en matière de gestion.

Le problème de financement des entreprises relève donc avant tout d’un problème de mise en
à niveau globale des entreprises surtout les PME. Les difficultés qu’éprouvent les entreprises
à fournir la documentation comptable n’est qu’une preuve de mauvaises foi et de gestion ou
de méconnaissance de l’importance des documents comptables.

Face à ce problème, il faudrait organiser en faveur des opérateurs économiques, des


séminaires de formation pour leur inculquer de l’éthique et la gestion dans leur affaire.

9
BCEAO (2014), rapport annuel de la commission bancaire.

29
Les entreprises de la sous-région souvent informelles et peu organisées ne satisfont
généralement pas aux critères d’éligibilité des prêteurs et investisseurs. Dans ce cas, il faut
amener les entreprises à sortir du secteur informel en créant des mesures incitatives
permettant aux responsables d’entreprises à désavouer de l’informel. Ensuite, il faut faciliter
l’accès au crédit bancaire des entreprises évoluant dans le secteur formel en révisant les
conditions d’accès au crédit bancaire.

4. Piste à explorer par les autorités régionales10

Pour accroître le financement du secteur privé dans le cadre de notre travail, les actions à
mener par les autorités régionales devrait viser la levée des contraintes identifiées dans le
processus de refinancement des banques à partir les accords de classement.

D’abord nos Etats doivent poursuivre les efforts en vue d’améliorer l’encadrement des
entreprises et la qualité des dossiers soumis aux banques pour le financement. La
modernisation de toutes les Institutions intervenant dans le processus des accords de
classement et la qualité des prestations fournies aux entreprises seraient importantes.

Ils doivent apporter leur appui aux entreprises en mettant en place des structures autonomes
d’encadrement, de recyclage et d’assistance aux dirigeants des entreprises à travers la
Chambre de Commerce et de l’Industrie en vue de rendre propice l’environnement
économique de la sous-région.

Les autorités régionales doivent poursuivre des actions tendant à améliorer les conditions
d’existence des banques qui sont pourvoyeuses de prêts.

En somme, ce chapitre retrace les différentes pistes qui visent à redynamiser le financement
de l’économie de la sous-région.

Conclusion

Au regard de ce qui précède, il faut souligner que la non-adhésion des banques aux accords de
classement est due à la rigidité de ses normes et la rigidité de ses conditions d’éligibilité. Les
banques de la sous-région ont des difficultés à respecter ce dispositif jugé trop contraignant.

La décision de la BCEAO sur les accords de classement est basée sur le respect strict de tous
les ratios. Ce qui explique le faible intérêt que donnent les banques commerciales au
dispositif.

La difficulté de production de documentation comptable certifiée et la faible situation


financière des entreprises de la sous-région entrainent la rareté des emplois éligibles aux
accords de classement au niveau des banques.

10
Financement de l’économie togolaise par les Banques et le marché des capitaux, Communication au forum économique
national (Lomé, du 27 au 29 mars 2012).

30
Tous ces éléments contribuent à la limitation de financement des entreprises. Ils constituent
les éléments explicatifs du faible taux de financement enregistré dans la zone.

Devant ces diagnostics, il est important de mettre en œuvre, au niveau de chaque acteur
économique qui intervient dans le processus d’accords de classement, des actions visant à
accroître les financements bancaires au Togo en particulier er dans la sous-région en général.

L’analyse de l’évolution du financement de l’économie de la sous-région montre que la


contribution du secteur bancaire est faible pour impulser une forte croissance.

Devant ce constat, il est important qu’au niveau de chaque acteur, des actions soient menées
pour lever haut la barre de financement bancaire dans la zone UEMOA.

31
Conclusion Générale.
La nécessité de financer adéquatement les entreprises qui opèrent en la zone UMOA est au
cœur des préoccupions non seulement des entrepreneurs, des autorités publiques nationales,
internationale et surtout les banques de la zone. Les entreprises constituent, pour la sous-
région, un secteur puissant de développement, un moteur de croissance et de création
d’emplois. Et donc, les entreprises doivent disposer des ressources suffisantes pour réaliser
leurs différents projets économiques. Le secteur bancaire de la région constitue l’une des
sources de financement adéquates pour réaliser les investissements productifs en vue de
réduire la pauvreté qui sévit dans la région.

Notre étude s’est intéressée au problème d’accès au financement des entreprises en zone
UEMOA à partir des accords de classement. Elle a évoqué la relation expliquant le
refinancement des banques commerciales et les accords de classement de la BCEAO.

Ensuite, nous avons pu identifier les raisons de non-adhésion des entreprises de la zone
UEMOA au dispositif des accords de classement. Il s’agit des difficultés de production de
documentations comptables, faible capacité de gestion, le niveau de capitaux relativement
faible et non-respect des ratios de décision des accords de classement. Ces difficultés sont
sans conséquences sur l’économie de la sous-région et en particulier sur l’économie
Togolaise.

Nous avons analysé également les conséquences de non-adhésion des entreprises au dispositif
d’accords de classement non seulement sur les banques de la sous-région mais surtout sur
l’économie de la zone UEMOA. Ces difficultés engendrent aussi la non-adhésion des banques
au dispositif d’accords de classement, jugé trop contraignant.

Nos résultats nous permettent de conclure que le dispositif d’accords de classement limite la
contribution des banques dans le financement des entreprises. Et donc la part des banques
dans l’économie de la sous-région reste faible pour soutenir une croissance forte et durable.

Nos résultats ont permis également de proposer quelques approches de solutions en vue
soutenir le financement de l’économie Togolaise en particulier et celle de la zone UEMOA en
général. Face au faible niveau de financement bancaire à l’économie, nous avons proposé des
pistes à explorer par les acteurs intervenant dans l’économie, dans le cadre du dispositif des
accords de classement.

32
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUES
BCEAO (2013), rapport annuel << Commission bancaire >>.

BCEAO (2014), rapport annuel << Commission bancaire >>.

BCEAO (2006), rapport annuel << système bancaire et financier >>.

Laurent Le Maux (2006), Banking Board et Currency Board, revue d’économie politique,
2006/4 (vol. 116), p. 575-599 DOI 10.3917.

BCEAO, Avis aux Banques et Etablissements Financiers n°4/AC/02, relatif au dispositif des
Accords de classement.

Céline Kauffman (mai 2005), le financement des PME en Afrique, repère n°7 découle des
perspectives économiques en Afrique 2004/2005, une coédition de la Banque Africaine de
Développement et de Centre de développement de l’OCDE.

OCDE (février 2007), Synthèse, le Financement des PME et des entrepreneurs.

Luc Rigouzzo (mai 2009), le financement des PME en Afrique Subsaharienne, Secteur Privé
& Développement, numéro 1.

Rapport annuel de la BCEAO (2006), système bancaire et financier

Pascal H. DANNON et Frédéric LOBEZ (2012), la régularisation bancaire dans l’union


économique et monétaire ouest africaine est-elle efficace ?, revue d’économie financière.

Yamsékré TIENDREBEOGO, conseiller technique du Ministre de l’Economie et de Finance,


1ere édition des trophées des Banque et des PME/PMI.

Rapport annuel de la BCEAO (2004), concertation sur le financement bancaire de l’économie


dans les Etats de l’UEMOA.

BCEAO (27 au 29 mars 2012), Direction Nationale pour le Togo, le financement de


l’économie Togolaise pour les Banques et le marché des capitaux, communication au forum
économique national.

Groupe Financial Bank (novembre 2010), manuel de politique de gestion du risque de crédit

Soumaila Doumbia (27 au 29 mai 2009), le sous-financement des entreprises dans uns un
contexte de surliquidité bancaire : le paradoxe de l’UEMOA, colloque international, la
vulnérabilité des TPE et PME dans un environnement mondialisé.

33
ANNEXES

34
BANQUE CENTRALE DES ETATS Annexe 1
DE L’AFRIQUE DE L’OUEST

––––––

FORMULAIRE INDIVIDUEL PORTANT RENSEIGNEMENTS GENERAUX


SUR LES GROS UTILISATEURS DE CREDIT(*)
(Dispositif des accordes de classement)
PAYS :

Date de dépôt:

I - ETABLISSEMENTS DISPENSATEURS DU CREDIT


Raison sociale:
Numéro d'inscription sur la liste des Banques et établissements financiers:

II - RENSEIGNEMENTS GENERAUX SUR L’ENTREPRISE


Raison sociale :
Numéro d’immatriculation à la Centrale des Risques :
Nature de l’activité :
Date de création :
Forme juridique :
Siège social :
Adresse dans l’Etat :
Ville / rue :
Boîte postale :
Téléphone :
Télécopie :
E-mail :
Nationalité (correspond à celle du pays abritant le siège social) :
Capital social :
 Capital souscrit :
 Capital libéré :
 Noms du principal dirigeant :
 Président du Conseil d'Administration :
 Directeur Général :
• Adjoint au Directeur Général :

35
Appartenance à un groupe :
Effectif du personnel :
• Nationaux :
• :
• Autres :
Classification de l’entreprise conformément Grande ou moyenne Petite
à la norme OHADA (cocher la case concernée) : Très petite Nouvellement créée
Commerce de produits agricoles de rente
Assujettissement aux Commissariat aux
comptes (cocher la case concernée) : Oui Non
Nature des états financiers (cocher la case
concernée)
: Certifiés Audités Etablis Elaborés
Structure de validation des états financiers Commissaires aux comptes
(cocher la case concernée) Expert comptable Comptable agréé
Centre de Gestion agréé

Ci-joint les états financiers et administratifs ci-après (cocher la case concernée) :

Année Année Année Année Année Année


n–2 n–1 n n+1 n+2 n+3
Bilan
Compte de résultats
TAFIRE
Etat annexé
Variation de l’avoir net
Rapport commissaire aux comptes
Résolutions Assemblée Générale
Bilan prévisionnel
Compte de résultat prévisionnel
TAFIRE prévisionnel
Fiche d’analyse financière et
observations du banquier
Plan de trésorerie sur 12 mois
Tableaux d’amortissement du crédit à moyen
terme
Etude de faisabilité
Fiche de présentation des dirigeants

36
BANQUE CENTRALE DES ETATS Annexe 2
DE L’AFRIQUE DE L’OUEST
––––––
DEMANDE D’ACCORD DE CLASSEMENT
EN FAVEUR DES ENTREPRISES
(Grandes, moyennes, petites, très petites autres que groupements villageois)

PAYS :

I - ETABLISSEMENTS DISPENSATEURS DU CREDIT


Etablissement présentateur :
Autres établissements :

II - RENSEIGNEMENTS GENERAUX SUR L’ENTREPRISE


Raison sociale :
Numéro d’immatriculation à la Centrale des Risques :
Nature de l’activité :
Date de création :
Forme juridique :
Siège social :
Adresse dans l’Etat :
Ville / rue :
Boîte postale :
Téléphone :
Télécopie :
E-mail :
Nationalité (correspond à celle du pays abritant le siège social) :
Capital social :
• Capital souscrit :
• Capital libéré :
Noms du principal dirigeant
• Président du Conseil d'Administration :
• Directeur Général :
• Adjoint au Directeur Général :

37
Appartenance à un groupe :
Effectif du personnel :
• Nationaux :
• Ressortissants de l’Union Monétaire Ouest Africaine :
• Autres
Classification de l’entreprise conformément à la norme OHADA (cocher la case concernée)
: Grande ou moyenne Petite
Très petite Nouvellement créée
Commerce de produits agricoles de rente
Assujettissement aux Commissariat aux comptes (cocher la case concernée) : Oui
Non
Nature des états financiers (cocher la case concernée) : Certifiés Audités Etablis
Elaborés
Structure de validation des états financiers (cocher la case concernée)
Commissaires aux comptes
Expert comptable Comptable agréé
Centre de Gestion agréé
Ci-joint les états financiers et administratifs ci-après (cocher la case concernée) :

Année n – 2 Année n – 1 Année n


Année n + 1 Année n + 2 Année n + 3
Bilan
Compte de résultats
TAFIRE
Etat annexé
Variation de l’avoir net
Rapport commissaire aux comptes
Résolutions Assemblée Générale

Bilan prévisionnel
Compte de résultat prévisionnel
TAFIRE prévisionnel
Fiche d’analyse financière et
observations du banquier
Plan de trésorerie sur 12 mois
Tableaux d’amortissement du crédit à moyen terme
Etude de faisabilité

38
Fiche de présentation des dirigeants
BANQUE CENTRALE DES ETATS Annexe 3
DE L’AFRIQUE DE L’OUEST
____________________________

FICHE DE PRESENTATION DES DIRIGEANTS


(Dispositif des accords de classement)

PAYS :
ENTREPRISE CONCERNEE :
Raison sociale :
Numéro Centrale des risques :

Nom et Date et lieu Situation Position dans Incidents de


Nationalité Adresse
prénoms de naissance matrimoniale l’entreprise paiements
-1 (2) (3) (4) (5) (6) (7)

(4) : Marié – Célibataire – Divorcé – Veuf.


(5) : Boîte postale – Ville – Rue – Téléphone – Télécopie – Adresse électronique.
(6) : Fonction – Date de prise de fonction – Date de fin de fonction (poste à mandat) –
Ancienneté dans l’entreprise (en années) – Quote-part dans le capital (en pourcentage

39
BANQUE CENTRALE DES ETATS Annexe 4
DE L’AFRIQUE DE L’OUEST -----------------------le ---------------------------------------
––––––
DIRECTION NATIONALES DE LA BCEAO
Pour….........................................................................

ADRESSE DE L'ETABLISSEMENT PRESENTATEUR

NOTIFICATION D'ACCORD DE CLASSEMENT

Numéro de dossier:.................
Monsieur le Directeur Général,

J'ai l'honneur de vous informer de l'accord de classement ci-après:

Bénéficiaire:
Numéro d'inscription à la centrale des risques:
Cotation et classification de la signature:
Montant sollicité (en millions FCFA):
Montant accordé (en millions FCFA):

REPARTITION PAR MONTANT( REPARTITION PAR ECHEANCE


ETABLISSEMENT DE en millions COURT MOYEN LONG
CREDIT FCFA) CREDIT BAIL Autres (*)
TERME TERME TERME

(*) Autres: (financement de vente à crédit, ….....)


DATE LIMITE DE VALIDITE:----------
Le présent accord de classement est attribué pour une période allant de la date de notification
à la date limite de validité. Il peut, à tout moment, être révisé ou suspendu à l'initiative de la
Banque Centrale.
Afin d'éviter la suspension du présent accord, l'établissement présentateur peut adresser à la
Banque Centrale, tous les ans, dans les trois (3) mois qui suivent la clôture de l'exercice, les
documents comptables et financiers de l'entreprise.

40
Toute modification importante affectant le statut juridique ou la structure financière de
l'entreprise bénéficiaire devra être portée, sans délai, à la connaissance de la Banque Centrale
sous peine de suspension de l'accord de classement.
CONDITIONS PARTICULIERES D'OCTROI DE L'ACCORD DE CLASSEMENT
1. Mesures d’accompagnements impératifs:
2. Recommandation:
3. Conditions suspensives:
Fait à …............ le …...............................

Le Directeur National

41
Table des matières
INTRODUCTION GENERALE ............................................................................................................. 1
PREMIRE PARTIE : DISPOSITIF DES ACCORDS DE CLASSEMENT ET REFINANCEMENT. ........................... 4
CHAPITRE I : Description du concept d’accords de classement. ............................................................. 4
1. Définition..................................................................................................................................... 4
2. Historique .................................................................................................................................... 4
3. Fonctionnement. .......................................................................................................................... 5
3.1. Les principes directeurs ....................................................................................................... 5
3.2. Modalités d’introduction des demandes d’accord de classement. ....................................... 5
3.3. Notification de l’accord de classement. ............................................................................... 6
3.4. Sanctions pour non-transmission de documents réglementaires ......................................... 6
4. Contenu des dossiers de demande d’accord de classement. ........................................................ 6
4.1. Dossier de demandes d’accord de classement des grandes et moyennes entreprises. ......... 6
4.2. Dossier constitutif des demandes des petites entreprises. ................................................... 7
4.3. Dossier constitutif des demandes des très petites entreprises. ............................................. 8
4.4. Dossier constitutif des demandes des entreprises nouvellement créées. ............................. 8
5. Eléments qualitatifs ..................................................................................................................... 8
5.1. Les ratios de décision .......................................................................................................... 8
5.2. Les ratios d’observation ...................................................................................................... 9
CHAPITRE II : Les accords de classement et le refinancement des Etablissements de crédit. ........... 11
1. Relation entre accords de classement et le refinancement......................................................... 11
2. Les causes de refinancement des Etablissements de crédit. ...................................................... 12
3. Système de notation dans la zone UEMOA .............................................................................. 12
4. Intérêts des accords de classement ............................................................................................ 14
Conclusion ............................................................................................................................................. 15
DEUXIEME PARTIE : CAS PRATIQUE............................................................................................ 16
CHAPITRE III : Orabank Togo et ses clients face aux accords de classement. ................................... 16
1. Difficultés d’Orabank Togo au respect des normes des accords de classement. ....................... 16
1.1 Aperçu général de d’Orabank Togo .................................................................................. 17
1.2. Les raisons de la non-adhésion d’OTG au dispositif des accords de classement. .................. 17
2. Difficultés au respect des normes d’accords de classement provenant des Entreprises. ........... 24
2.1. Difficultés de production de la documentation comptable par certaines entreprises en
particulier les PME/PMI. ............................................................................................................... 24
2.2. Faiblesse de la capacité de gestion de certaines sociétés. .................................................. 24

42
2.3. Niveau de capitaux propres généralement faible ............................................................. 25
2.4. Déséquilibre de la structure financière dû à la faiblesse des capitaux et des déficits
cumulés pour certaines sociétés ................................................................................................... 25
2.5. Capacité de remboursement des entreprises bénéficiaires de crédit à moyen et long
terme souvent supérieur au maximum de quatre (4) ans imposé par la norme du ratio ............ 25
2.6. Difficultés pour la plupart des entreprises commerciales de respecter le ratio de liquidité
qui commande en définitive que les fonds de roulement soient positives. ................................. 25
3. Les conséquences du dispositif des accords de classement sur le financement des banques. ... 25
Conclusion : ........................................................................................................................................... 27
CHAPITRE IV : APPROCHES DE SOLUTIONS POUR AMELIORER LE FINANCEMENT DE
L’ECOMIE DE LA ZONE UEMOA. ................................................................................................... 28
1. Piste à explorer par la BCEAO .................................................................................................. 28
2. Piste à explorer par les banques................................................................................................. 29
3. Piste à explorer au niveau des entreprises ................................................................................. 29
4. Piste à explorer par les autorités régionales............................................................................... 30
Conclusion ............................................................................................................................................. 30
Conclusion Générale. ............................................................................................................................ 32

43

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