1.
2. INNOVATION
3. Start-up
Le campus de l'IOT Valley doit accueillir 1.200 personnes dans un bâtiment de six étages. (Crédits :
Jean-Paul Viguier & Associés)
Ludovic Le Moan quitte Sigfox, lui qui avait été le porte-étendard de la création d'une "Silicon Valley des objets
connectés" à Labège. "Le projet reste pertinent", affirme l'entrepreneur, toujours président de l'IOT Valley. Le campus
de 20.000 m2 et son budget de 42 millions sont confirmés mais le démarrage des travaux pourrait être décalé de
quelques mois en raison de la crise sanitaire.
"Rien n'a changé, la pertinence du projet est toujours là. Je crois beaucoup au potentiel de l'IOT Valley pour la ville
et la région", indique à La Tribune Ludovic Le Moan. Alors que Sigfox, l'entreprise qu'il a co-fondé en 2010, a annoncé
le 17 février que Jérémy Prince le remplaçait au poste de PDG, quel avenir pour le campus de l'IOT Valley ?
Cette année-là, Sigfox et les startups de l'IOT Valley sont à l'étroit dans leurs 13.000 m2 de locaux à Labège alors que
l'écosystème réunit 700 collaborateurs avec d'importants recrutements prévus dans les mois à venir. Le cofondateur
de Sigfox, qui préside également l'IOT Valley, espère un programme occupant les huit hectares de l'ex-terrain de
Sanofi. Les collectivités optent finalement pour un projet plus modeste, avec tout de même un hectare de surface au
sol.
Il prévoit alors la construction d'ici fin 2021 d'un campus de 20 000 m2 pour accueillir 1.200 collaborateurs et une
centaine de startups dans un bâtiment de six étages. Le budget de l'opération est chiffré à 42 millions d'euros (dont 8
millions d'emprunt). La région Occitanie y met 15 millions d'euros, tout comme la Caisse des dépôts et la Caisse
d'Épargne. Les quatre millions restants seront financés par le Sicoval.
Lire aussi : L'IoT Valley a une nouvelle directrice générale, pour une nouvelle stratégie
Même son de cloche du côté de Jacques Oberti, le président du Sicoval. "Des appels d'offres ont été faits et les
entreprises attendent les ordres de démarrage. La pandémie a décalé les conditions de réalisation des travaux, il y
aura peut-être six à douze mois de décalage. Mais je crois que c'est le lot commun aujourd'hui de tous les grands
projets et de tous les projets de cette envergure. La connexion ligne B (qui doit desservir en métro le futur campus de
l'IOT Valley, ndlr) a elle aussi été décalée de six à huit mois."
Lire aussi : Covid-19 et finances locales : Toulouse "sacrifie" la 3ème ligne de métro pour préserver ses impôts
Focalisée à son origine sur les objets connectés, l'IOT Valley s'est ouverte au fil des années au champ de la gestion des
données industrielles.
"L'enjeu est de mettre des capteurs pour enregistrer des données physiques et les transformer en
données digitales. De cela, vont naître des transformations industrielles majeures. Le défi économique
est d'être capable de collecter des données moins chères que ce qu'elles vont rapporter à leurs
propriétaires", estime Ludovic Le Moan qui reste président de l'IOT Valley.
Au-delà du changement de direction, Sigfox a connu beaucoup de turbulences ces derniers mois entre la vente de son
réseau allemand et un plan social de 47 personnes (dont 25 départs volontaires) sur près de 400 salariés. Quid du
campus de l'IOT Valley, si les difficultés de Sigfox venaient à persister ?
"Si par exemple la 0G (nom de code de la technologie bas-débit opérée par Sigfox, ndlr), en tout cas en
France, venait à finalement décliner, il existe des process qu'il est tout à fait possible de basculer sur la
5G sans aucun problème. L'important, c'est surtout le modèle économique lié à l'usage de la donnée
plutôt que la transmission initiale de la donnée. Par contre, il existe des territoires, en France, aux
Etats-Unis et dans un certain nombre de pays d'Afrique où la 0G restera toujours très compétitive.
C'est la raison pour laquelle nous avons toujours fait en sorte que cet écosystème ne repose pas
uniquement sur la technologie, mais qu'on vienne y greffer l'ensemble des usages", conclut Jacques
Oberti.
Suivez La Tribune
Chaque jour dans votre newsletter, recevez l'actualité économique de votre région