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UNIVERSITE CADI AYYAD

FACULTE DES SCIENCES JURIDIUES


ECONOMIQUE ET SOCIALES
MARRAKECH-SAFI

INCDICE BOURSIER ISLMIQUE :


CAS DE LA BVC.

MEMOIRE DU PROJET DE FIN D’ETUDES


Réaliser par : Khaoula Ait Lhadj Lahcen.

Encadré par : Mr. Mustapha Ziky.

1
Dedication

To my precious parents..

Zakia boufaris ;

Hbibi ait lhadj lahcen .

2
Remerciements

Mes remerciements vont tout d’abord aux Professeur MUSTAPHA


ZIKY qui a codirigé ma m »moire et qui n’a pas ménagé ses efforts tout au
long de sa réalisation. Je tiens à lui remercier vivement pour sa disponibilité et
sa gentillesse inégalées. Ses remarques et suggestions m’ont été d’une forte
utilité.
Je profite de cette occasion pour adresser mes remerciements à mon
oncle, Mr BOUFARIS ABDESSADEQ, à Mme FADWA ZOUHR et à Mme
BAGHDADI EL IDRISSI SIHAM, pour leur soutien, ses encouragements et
ses instructions précieuses.
Je n’oublierai pas non plus de remercier très sincèrement mes chers
parents pour leur soutien inconditionnel, leur dévouement et leur confiance à
mon égard. De même, je remercie tous les membres de ma famille.

3
Table des matières
Dedication ......................................................................................................................................2
Remerciements ...............................................................................................................................3
Introduction générale : ...................................................................................................................5
Chapitre 1 : Finance islamique et Indices boursiers islamiques. ...........................................................8
Section1 : la finance islamique : historique et principes. ..................................................................9
Section2 : Présentation des indices boursiers islamiques : Historique et critères de sélection. .. 13
Chapitre 2 : Indice boursier islamique : cas de la BVC. ....................................................................... 25
Section1 : Présentation de la bourse des valeurs de casa (BVC). ........................................................ 25
Section2 : un indice sharia complaint à la BVC : ............................................................................. 31
Conclusion générale : .................................................................................................................... 34

4
Introduction générale :
La période après la deuxième guerre mondiale est caractérisée par une demande accrue sur
les moyens de financement de l’économie, après la destruction des pays industrialisés à cause
de la guerre. Ce besoin a été sauvé par l’intervention de l’état suivant les recommandations de
J.M.KEYNES dans sa publication de 1936 « la théorie générale ».Dans cette période les
banques ont joué un rôle cruciale dans la sphère de financement .La situation avait continué
jusqu’à le début des années 80 où un nouveau moyen de financement se manifeste baptisé le
marché financier, ce dernier peut être défini comme étant un lieu de financement des
entreprises en situation de besoin de financement et un lieu d’investissement pour les agents à
capacité de financement.

Si l’essor des marchés financiers a commencé dès les années 1980, la véritable accélération

n'a été observée que dans les années 1990. La capitalisation boursière est passée de 40%
du PIB à plus de 90% à la fin de la décennie, soit 30.000 M de dollars. Cette expansion
spectaculaire s'est accompagnée d'une internationalisation remarquable, qui a continué à se

développer et à s’améliorer jusqu'à nos jours où les marchés financiers sont de forte d’une

structure forte et sophistiquée, en termes des établissements, des réglementations, de

capitalisation, des produits …

Ce moyen de financement alternatif des banques doit continuer à maintenir et suivre sa santé

et sa robustesse .c’est pour cette raison on fait appel aux indices boursiers .Un indice boursier

est un indicateur de valeur. Il est constitué d’un


certain nombre d’actifs financiers dans des proportions données, il permet de suivre
l’évolution de la performance de ses composants dans le
temps. Ainsi, il reflète l’évolution de la valeur d’un portefeuille d’actifs dans le temps.
L’indice boursier est parmi les principaux indicateurs auxquels les investisseurs se réfèrent
pour analyser l’état de santé d’une place donnée.

Après la crise de 2008, La finance islamique s’impose de plus en plus dans l’économie
mondiale et devient l’un des secteurs les plus dynamiques puisqu’elle a déjà montré
l’efficacité de son système en termes de gestion des risques notamment celui de liquidité.
5
L’originalité de ce système financier repose sur des
investissements éthiques, mais aussi sur un partage plus juste des coûts et des risques. Un
modèle qui s’impose de plus en plus comme une évidence pour le monde musulman.

L’expansion considérable de ce système dans le monde, a poussé les grandes places


financière à croire à la nécessité de construire des fonds indiciels relatifs au système financier
islamique, dans le but de suivre le niveau de performance et de contribution de ces valeurs au
développement de l’économie mondiale.

Au Maroc, Les banques participatives connaissent une croissance rapide depuis leur
introduction malgré les retards de lancement. En 2015, Bank Al-Maghrib a commencé à
approuver, au cas par cas, les demandes des banques d'ouvrir des banques ou des fenêtres
islamiques et de commencer à formuler des réglementations bancaires islamiques claires pour
les banques et les industries. Lors de la réunion trimestrielle de Bank Al-Maghrib en
décembre 2018, le gouverneur de la banque Abdellatif Jouahri s'est déclaré satisfait du
développement du secteur de la « banque participative ». Le pays compte aujourd'hui plus de
70 banques et institutions financières fournissant des services financiers conformes à la
charia, qui ont jusqu'à fin décembre 2018, un total de 4,4 milliard de dirhams en prêts selon
BankAl-Maghrib.
Avec la mise en place de structures bancaires islamiques fondamentales, le Maroc
vient de lancer le premier sukuk pour un montant d’un milliard de dirhams levé sur le marché
local. Dans une prochaine étape, le Maroc se prépare à l’introduction de l’assurance
islamique, ou takaful, dans le pays d’ici fin 2019. Rappelons que le système de la finance
participative est censé comprendre trois compartiments : celui des banques (déjà en place),
l'assurance takaful et le marché des capitaux (en cours de création). La réussite du système
réside dans la complémentarité entre ces trois blocs.
Afin de compléter l’écosystème de la finance islamique et de profiter pleinement de
son évolution, la création d’un indice boursier « shariah compatible » sur la place financière
de Casablanca constituerait l’un des aménagements nécessaires pour renforcer son attractivité.

Les indices islamiques permettent d’identifier les sociétés qui respectent sharia compliant et
de retracer leurs évolutions boursières. Ensuite, ils servent de référence aux gérants de
portefeuilles « sharia compatibles ».

Dans ce niveau, on s’interroge sur la problématique suivante : Les valeurs boursières


marocaines sont-ils éligibles aux critères de charia compliant?

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Plan :
A fin de répondre à notre problématique, on optera pour deux chapitres.

Le premier va s’articuler autour des indices boursiers relatifs a l’activité financière


islamique. La première section s’intéresse par la finance islamique, en mettent l’accent sur
son historique et les principes fondamentaux qui la régissent. La deuxième section sera
consacrée aux indics boursiers islamiques commençons par l’historique de ces valeurs, en
suite une présentation des principaux indices islamiques répondus dans le monde, en
indiquant les procédures suivi par les comités charia en matière de sélection des valeurs
compatibles qui composent ces indices islamiques, ainsi son rôle en termes de contrôle.

Le second chapitre, présentera dans sa première section la bourse des valeurs de


Casablanca, son historique, son fonctionnement, les intervenants sur le marché financier
marocain ainsi ses indices de mesure de performance. En ce qui concerne la deuxième
section, nous essayerons de lister les valeurs pouvant faire partie de l’un indice sharia
compliant marocain, en appliquant les différents filtrages connus. Nous allons finir par une
conclusion générale résumant tous ce qui est vu auparavant.

7
Chapitre 1 : Finance islamique et Indices boursiers
islamiques.
Introduction :
Le système financier islamique est fondé sur trois piliers essentiels. Tout d’abord,
l’économie réelle, c-à-d elle exige l’existence d’un sous jacent (asset backing). Autrement dit
nous ne pouvons pas discuter la finance islamique que si un sujet réel et concret a eu lieu. En
suite le deuxième pilier c’est l’Ethique. C’est une finance qui est basée principalement sur
l’éthique, la justice et la transparence. En troisième lieu nous avons le droit musulman des
affaires connu sous l’appellation Fiqh al mouamalat, c’est la branche du droit musulmane
régissant les transactions économiques et financières. Le système de la finance participative
est censé comprendre trois compartiments 1 : celui des banques, l'assurance takaful et le marché
des capitaux qui inclut, entre autres, les Sukuk et les fonds d’investissements Sharia
Compliant. La réussite du système réside, entre autres, dans la complémentarité entre ces trois
blocs. En effet, pour que les banques participatives puissent accorder des financements,
notamment la mourabaha immobilière, les contrats takaful sont nécessaires pour permettre aux
clients de se couvrir contre les aléas de la vie (décès). Une fois l’assurance Takaful est mise en
place, la fructification des contributions collectées nécessitera le placement dans les fonds
d’investissements Sharia Compliant qui, à leur tour, solliciteront le marché financier. En effet,
afin de favoriser la création et le développement d’une industrie de gestion des fonds
d’investissement Sharia Compliant, l’indice constitue donc une pièce angulaire puisqu’il sert
de benchmark pour toute la place financière.

1
http://www.leboursier.ma/Actus/1789/2018/05/13/Finance-participative-Un-indice-Sharia-Compliant-en-
cours-de-conception.html
8
Section1 : la finance islamique : historique et principes.
Vue la large diffusion de la finance islamique autour du monde, plusieurs tentatives ont été
procédés pour la définir, dont la définition qui nous convient la plus appropriée est celle de
visser (2013), qui la précise comme « la manière de mettre en pratique les principes de
l’Islam dans la sphère financière qui constitue une partie de la sphère économique ». Cette
finance qui se base sur un référent religieux qui est la charia, régissant à la fois la vie
spirituelle et civile des musulmans, et dont le Coran et la sunna constituent les principales
sources. En cas d’absence d’une référence explicite à un domaine économique ou social dans
les sources principales, les jurisconsultes qui sont des spécialistes de la loi islamique
s’engagent dans l’effort créatif (ijtihad) visant à déduire des bases de la loi une opinion
concernant une règle de droit, ou bien en faisant appel au raisonnement analogique avec les
principes existants (qiyas). Le but étant d’aboutir à un consensus (ijmaa) dans lequel
l’ensemble des spécialistes reconnaissent la validité d’une opinion, celle-ci prend alors force
de loi.

1-1-Historique de la finance islamique :

La première mise en pratique a eu lieu en Égypte en 1963 à Mit Ghamr dans le delta
du Nil. Il s’agissait d’une caisse d’épargne qui avait pour objectif d’attirer l’épargne
thésaurisée des plus défavorisés, ceux qui restent généralement à l’écart des institutions
modernes de crédit marquées par l’influence de la bureaucratie de l’État. Cette première
expérience n’a pas duré longtemps, malgré un succès durant les premières années. En effet,
l’État a dû intervenir en 1968 en imposant à cette caisse d’épargne un contrôle plus strict, sa
mise sous tutelle par la banque centrale puis son remplacement en 1972 par la Nasser Social
Bank, une banque à référent essentiellement social.
Une deuxième expérience a eu lieu en Malaisie en 1969 avec la création d’un fond islamique
d’entraide qui fut appelé le Tabung Hadji. Ce fonds avait pour mission initiale de proposer
une aide financière aux pèlerins désireux de se rendre à la Mecque. Ce fonds existe toujours,
il assure actuellement la bancarisation des plus démunis et joue encore un rôle important dans
le développement économique de la Malaisie.

9
Suite au premier choc pétrolier de 1973, les États musulmans producteurs de pétrole se sont
retrouvés face à des liquidités abondantes (pétrodollars) et cherchaient à les gérer
conformément à leurs principes religieux. Devant cette situation, plusieurs colloques ont eu
lieu dans les pays du Golfe regroupant des théologiens, des juristes, des économistes et des
banquiers. Le but de ces manifestations était de préciser les nouvelles procédures bancaires
conformes à l’esprit de l’islam.
C’est l’année 1975 qui a connu le début effectif de la finance islamique, sous une forme
plus développée. Cela s’est concrétisé par la création de la Banque Islamique de Dubaï (DIB)
en tant que banque privée et la Banque Islamique de Développement (DIB) en tant que
banque gouvernementale. Cette dernière rassemblait 22 pays membres et a été créée suite à
une recommandation du sommet islamique tenu en 1974 à Lahore. Sur le plan étatique, le
Pakistan a été le premier pays à assurer la conformité de tout son système financier à la charia
en 1979, suivi par l’Iran en 1983 et par le Soudan en 1984.

A partir des années 80, l’intérêt envers la finance islamique connaît plus de croissance grâce
à une multitude de centres de recherche qui ont commencé à organiser des séminaires et des
conférences, et qui ont participé à la création de revues académiques dédiées à cette
thématique. Au cours de cette même période, la finance islamique a acquis plus de notoriété
surtout lorsque les banques islamiques ont réussi à absorber le choc de la crise d’endettement
qui a frappé les banques internationales. C’est à partir de ce moment que la finance islamique
a été mondialement reconnue comme étant un système à part entière, notamment avec
l’appellation « système financier islamique » apparue au milieu des années 80. A ce moment-
là, les institutions financières internationales commencèrent à s’intéresser à cette nouvelle
industrie, l’exemple le plus significatif étant celui du Fonds Monétaire International (FMI) qui
a rédigé son premier rapport sur la finance islamique en 1987.
La tendance des années 80 s’est confirmée durant les années 90 avec une recherche de plus
de performance, une exploration des nouveaux horizons notamment avec l’élargissement de
l’offre pour satisfaire la demande des particuliers et l’apparition de nouveaux fonds
d’investissement. La fin de la décennie fut marquée par le lancement des premiers indices
boursiers islamiques de Dow Jones et de la FTSE, une étape qui s’est accompagnée de la mise
en place d’outils sophistiqués liés aux marchés financiers.
Au début du 3ème millénaire, on comptait quelques 200 institutions financières islamiques
gérant des actifs de plus de 160 milliards de dollars.

10
1-2-Les principes de la finance islamique :

Dans un système financier islamique, les banques islamiques accomplissent les mêmes
fonctions essentielles que dans le système bancaire classique, mais elles sont contraintes
d’entreprendre leurs transactions conformément aux règles de la loi islamique. Par ailleurs, le
système financier islamique repose sur les cinq piliers suivants :

Le principe d’interdiction du prêt à intérêt (riba) :

A travers la prohibition de l’intérêt, l’islam cherche à réaliser son objectif d’équité, de


justice et de solidarité. Le prêt à intérêt ou (riba) repose sur le fait de prendre l’argent des
autres son contrepartie, il engendre l’amélioration de la richesse du créancier qui dispose d’un
excédent de liquidité et à l’appauvrissement du débiteur qui en a besoin et qui se trouve de
plus en plus démuni par cette pratique qu’exerce le créancier à son égard (ELkhamlichi 2012).
Cela fini par empêcher les riches d’investir dans des projets créant de la valeur ajoutée en
préférant le gain facile, et par faire disparaître la bonté entre les gens en matière de prêt.

La finance islamique ne s’oppose pas au principe de rémunération du capital prêté, elle


interdit le fait qu’elle soit liée uniquement à l’écoulement du temps. Ainsi, pour éviter que le
banquier prête de l’argent en se basant seulement sur le critère de solvabilité et de la capacité
de remboursement du client, la finance islamique prend en considération d’autres critères, à
savoir : la viabilité du projet sur le plan économique, social, éthique et moral.

Le principe de partage des pertes et des profits (3P) :

L’intérêt est prohibé mais le prêt n’est pas interdit. Il est même conseillé des lors qu’il
profite a ceux qui en ont besoin .Ainsi que les banques islamiques n’étant pas des
organisations caritatives. Il faut donc trouver un système de rémunération alternatif. C’est le
principe de partage des pertes et des profits.

Ce principe représente l’extension logique du premier puisqu’il consiste que la banque soit
partenaire dans les affaires de son client, Les deux parties doivent se méfier car elles assument
un risque, d’ailleurs l’investisseur a le droit de savoir en quoi sont utilisés les fonds qu’il
apporte. Cependant les deux ont intérêt à s’engager dans des investissements rentables.

Un rôle supplémentaire est joué alors par les institutions financière islamiques autre que le
prêt et emprunt, c’est la partenariat dans les projets. Cette structure a poussé une partie

11
considérable de la population musulmane à préférer ce système économique productif au lieu
de la thésaurisation.

Le principe d’interdiction de secteurs illicites :

Dans le cadre charia, et en se basant sur ses principes (la rationalité économique humaine,
la justice, le respect des valeurs morales…) (EL Majidi 2016), il est interdit d’investir dans
certains secteurs incompatible avec les valeurs et les mœurs des musulmans, tels que :
l’armement ; la drogue ; les boissons alcoolisées ; le tabac ; le porc .Ainsi que les jeux de
hasard et la pornographie. Citons aussi les institutions financières conventionnelles (les
banques ; les compagnies d’assurance ; les sociétés de leasing ; les sociétés de bourse…).

Le principe d’interdiction de la spéculation et de l’incertitude (gharar et mayssir):

Dans la langue arabe, la notion de (mayssir) correspond à tout type de jeux de hasard, de
pari et de spéculation. En ce qui concerne le (gharar) plusieurs définitions ont été proposés
dont la plus appropriée (El-Gamal 2002) est celle qui le traite comme étant : « la vente d’un
bien dont l’existence et les caractéristiques sont incertaines à cause de la nature risquée qui
rend la transaction assimilable à un jeu de hasard ». En effet, dans l’objectif de minimiser les
risques liés aux transactions, l’islam interdit toutes les formes de spéculation et d’excès
d’incertitude. Ainsi que le Coran et la sunna exhortent les contractants à prendre toutes les
précautions nécessaires afin d’éviter tout risque excessif.

Le principe d’«asset backing » :

Selon ce principe, les transactions financières doivent être adossées à un actif tangible et
identifiable. Ainsi, pour qu’il soit valide, le contrat doit porter sur un actif réel dont les
caractéristiques sont précisément définies afin de permettre le partage des pertes et profits
générés par cet actif. Citons l’exemple des obligations qui ne peuvent être autorisées en
finance islamique que lorsque l’émission est adossée à des sous-jacents tangibles. L’industrie
financière islamique connait ces obligations islamiques sous l’appellation « sukuk ». Le rachat
des dettes ainsi que la vente des créances ne remplissent pas cette condition, ce qui explique
l’absence de ces pratiques dans la finance islamique.

Ce principe s’étend pour rejoindre les précédents dans la mesure où les plus-values qui
peuvent être réalisées par un vendeur qui vend un bien qu’il ne possède pas sont prohibées
étant donné que le motif est purement spéculatif.
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Section2 : Présentation des indices boursiers islamiques :
Historique et critères de sélection.

Comme dans l’industrie des fonds conventionnels, les gestionnaires de fonds islamiques ont
besoin de comparer leur performance à celle d’indices couvrant un univers similaire à celui
des fonds qu’ils gèrent au-delà de la motivation religieuse, les investisseurs qui choisissent
des fonds sont aussi à la recherche de la performance. C’est pour eux un moyen de concilier
leurs principes éthiques avec des produits de marché performants. Aussi bien les gestionnaires
que les investisseurs ont besoin de benchmarks islamiques.

La création de ces indices permet en outre de lancer des fonds indiciels, ou trakers
islamiques qui constituent autant de possibilités nouvelles d’investissement.

2-1- Historique des indices boursiers islamiques :

A fin d’investir conformément à leurs principes religieux, les investisseurs doivent


effectuer une isolation des entreprises en se basant sur les secteurs d’activité de ces dernières.
Cette opération n’était pas faisable chez l’intégralité des investisseurs, et surtout chez les
particuliers, ce qui produit une réticence envers les marches financiers de leur part.

Et dans le but de servir cette catégorie « Faisal Finance » a créé en avril 1998 l’indice Dar
al-Mal al-Islami (DMI 150). Dans novembre de la même année, la banque américaine Klein
Maus & Shrine avait lancé l‘indice boursier SAMI « the Socially Aware Muslim Index » qui
constatait l‘évolution de 500 compagnies dans lesquelles il était possible d‘investir
conformément à la Charia.

En février 1999, le Dow Jones Islamic Market Index a été lancé aux États-Unis suivi du
Global Islamic Index Series lancé par FTSE en octobre de la même année. Ces deux derniers
indices étaient des indices globaux visant tous les secteurs d’activité conformes et assurant une
couverture géographique internationale. Cette étape a facilité l’investissement conformément à
la charia dans la mesure où les tâches de contrôle et de filtrage sont accomplies par un comité
charia indépendant qui exprime ses opinions vis-à-vis de ces sociétés.

L’année 2006 a connu un rapprochement entre les indices socialement responsables et les
indices boursiers islamiques à travers l’indice « Islamic sustainability index » lancé
conjointement par le Dow Jones Islamic et le groupe SAM Sustainable Asset Management.

13
Cet indice contient les valeurs qui sont éligibles à la fois aux critères islamiques et
socialement responsables.

En 2007, Morgan Stanley Capital International s’est dotée de sa propre famille d’indices
boursiers conformes à la charia. Ensuite, l’indice « Russel-Jadwa Shariah » a été lancé, le
25 juin 2009, conjointement par le fournisseur d’indices Russel Investments et la banque
saoudienne Jadwa Investment. En dernier lieu l’indice Stoxx Europe Islamic lancé
le 23 février 2011 par Six Group et la Deutsche Börse et constituant le premier indice
boursier islamique en Europe continentale. L’existence d’une forte demande pour ces indices a
accéléré le lancement d’autres indices islamiques par d’autres opérateurs avec une couverture
plus ou moins large des zones géographiques.

2-2-les principaux indices boursiers islamiques :

2-2-1-Indice Dow Jones Islamic Market index ″DJIM:

Dow Jones Indexes, est l’un des plus célèbres fournisseurs d'indices boursiers dans le monde,
il a lancé son premier indice en 1882. En février 1999, en raison de l’essor de la
finance islamique, le Dow Jones a lancé son premier indice islamique qui est le Dow Jones
Islamic Market index. Cet indice islamique reflète aujourd’hui
l’évolution de 600 entreprises de 70 pays dont les activités principales sont conformes aux
principes de la finance islamique. Des indices islamiques sectoriels, régionaux et spécialisés,
sont également proposés par le Dow Jones sont repartis de la manière suivante :
Indices Globaux (13 indices)

- Indices sectoriels (30 indices)


- Indices titans et BLUE Chip (13 indices)
- Indices USA (5 indices)
- Indices de l‘Europe et de la zone Euro (9indices)
- Indices de l‘Asie Pacifique (12 indices)
- Indices régionaux/autres pays (14 indices)
- Indices spécialisés (3 indices).

2-2-2-Les indices FTSE Global Islamic Index Series :

Qui sont conçu pour suivre les performances des principales sociétés cotées en bourse
dont les activités sont compatibles avec les investissements islamiques. FTSE Group

14
travaille en collaboration avec Yassar Research Inc pour la définition de la méthodologie
et les processus de sélection de cet indice. D’autres indices FTSE 2 conformes à la Sharia,
notamment le FTSE SGX charia Index Series, et le FTSE DIFX charia Index Series, ainsi que
le FTSE Bursa Malaysia Series Index qui ont été lancées en août 2006.

2-2-2-1- FTSE SGX Shariah index series :

Lancé par la FTSE en partenariat avec la Singapore Exchange (SGX), l’indice « FTSE SGX
Shari’a » reflète la performance des sociétés compatibles avec la charia, il appartient
au 5 pays de l’Asie Pacifique (Japon, Singapore, Taiwan, Corée et Hong Kong).

2-2-2-2-FTSE DIFX Shariah index series :

Conjointement avec le DIFX (Dubai International Financial Exchange) l’indice « FTSE


DIFX Shari’a » a été lancé initialement pour constater l’évolution des sociétés appartenant au
Koweït et au Qatar avant qu’il soit élargi aux six pays du Golfe.

2-2-2-3- FTSE Bursa Malaysia index series :

la FTSE et en collaboration avec la bourse de la Malaisie, l’indice « FTSE Bursa Malaysia » a


été lancé représentant la performance des sociétés cotées à la bourse de la Malaisie et qui sont
conforment avec la charia, à condition qu’elles respectent les exigences de la FTSE en matière
de liquidité.

2-2-3-Indice S&P Sharia :

L’agence Standard & Poor’s a lancé, en 2006, la version islamique de ses indices de
référence ainsi que d‘autres nouveaux indices. Ainsi, en plus de l‘indice global S&P 500
Shariah, la famille des indices islamiques englobe (Standard and Poor’s 2010b):

- Des indices régionaux (4 indices)


- Des indices par pays (4 indices)
- Des indices sectoriels (4 indices)
- Autres indices globaux (2 indices)

Les derniers indices, nouvellement lancés, s’intéressent respectivement aux petites,


moyennes et grandes entreprises appartenant aux 26 marchés les plus développés d’Asie,

2
http://fr.financialislam.com/les-indices-islamiques.html
15
d’Europe, d’Amérique et d’Australie.

2-2-4-MCIS Index :

Lancé en mars 2007, le MSCI (Morgan Stanley Capital International) a lancé sa première
nouvelle famille d’indices islamiques, le MSCI Global Islamic Index dont les activités sont
conformes à la Shariah. Ainsi l’indice MSCI islamique est dérivé du MSCI générique. Il
reflète les performances de 76 pays dont six appartenant aux pays du Conseil de coopération
du golf.

Tableau 1 : Répartition géographique de l’indice islamique MSCI


Nombre de
Zones couvertes Grandes Moyennes Petites
pays
Marché émergent 23 Oui oui DM Asia Pacific only
Marché développé 23 Oui oui Oui
Pays du GCC 6 Oui oui Oui
Autres marchés 24 Oui oui Non
Total 76
Source : MSCI (2015).

2-2-6-Stoxx :

Durant le printemps arabe, la société STOXX, leader des indices européens, a lancé le 23
février 2011, son premier indice islamique STOXX Europe Islamic Index dont les activités
sont conformes à la Shariah. Il est composé des grandes entreprises des pays européens et
reflète leur croissance. Il est considéré comme un indicateur du marché boursier islamique de
la zone euro. Deux sous-composantes de cet indice islamique ont vu le jour par la même
société, à savoir l’indice Stoxx Europe Islamic 50 et l’indice Euro Stoxx Islamic 50.

2-2-7-autres indices :

Jusqu'à ce moment la nous avons présenté les principaux indices lancés sur des places
internationales. Cependant, d’autres indices boursiers islamiques existent mais avec une
couverture se limitant à un niveau national.Citons quelques places boursières qui se sont
dotées de leurs propres indices boursiers islamiques :
La bourse de Taiwan avec son indice islamique lancé en novembre 2008 en partenariat avec
la FTSE. La bourse indienne qui a lancé The Parsoli Islamic Equity (PIE) Index en partenariat
avec l’établissement Parsoli . La bourse du Pakistan (Karatchi Stock Exchange) qui a lancé,
en septembre 2008, son premier indice boursier islamique en partenariat avec la société
d’investissement Al Meezan ; La bourse de Malaisie qui disposait de son indice KLSI (Kuala

16
Lumpur Shariah Index), ce dernier a été remplacé en 2007 par deux indices « FTSE Bursa
Malaysia EMAS Shariah Index » et « FTSE Bursa Malaysia Hijrah Shariah Index », lancés en
partenariat avec la bourse anglaise FTSE et destinés respectivement aux investisseurs
malaysiens et internationaux . L’indice Bakheet a été lancé en 2007, sur la bourse de Riad en
Arabie Saoudite .La bourse de Kuwait aussi, dispose de ses indices islamiques parmi
lesquels Kuwait Shariah Criteria Index.

2-3-Critères de sélection des indices boursiers islamiques :

Les comités charia admettent l’investissement en actifs financiers à condition de respecter


des critères qui cherchent à éliminer ou au moins à minimiser l’ amplification d’activités non
conformes à la charia .En effet , les entreprises doivent passer par un filtrage qualitatif basé
sur les exclusions sectorielles, et aussi quantitatif à l’aide d’un certain nombre de ratios.

2-3-1-les filtres qualitatifs :

Dans une optique à la fois religieuse et éthique, la charia interdit d’investir dans des
secteurs d’activité dont les produits présentent des risques pour la santé de l’être humain, qui
n’ont pas une vraie utilité, qui vont à l’encontre des bonnes mœurs ou dont la consommation
n’est pas autorisée conformément aux préceptes de la loi islamique. Cette interdiction s’étend
ainsi pour couvrir toutes les activités dites « illicites ».
Ainsi, du point de vue de la charia, il est interdit d’investir dans des secteurs tels que :
l’armement, l’alcool, le tabac, la drogue, la viande porcine. Sont aussi interdits : la
pornographie, l'industrie cinématographique suggérant la débauche, les jeux de hasard, ainsi
que l’investissement dans les institutions financières et d’assurance conventionnelles qui
prêtent ou empruntent à intérêt.
Yaquby (2000) et Ahmed (2001) ont soulevé la question des sociétés dont l’activité
principale est licite mais qui peuvent avoir des participations ou des recettes provenant
exceptionnellement ou bien en partie des secteurs d’activité dits illicites. Les auteurs citent
l’exemple des sociétés faisant appel à des banques conventionnelles pour leur financement ou
leur placement de liquidités ainsi que celui des compagnies aériennes qui offrent ou vendent
de l’alcool aux passagers, bien que ce produit ne constitue pas l’activité principale de la
compagnie.
Face à cette situation, les conseils de jurisprudence islamiques et les comités charia sont
d’accord concernant la répartition des actions des sociétés en trois catégories :
1-Les actions des sociétés dont le secteur d’activité est licite et qui ne font pas appel aux prêts
et emprunts basés sur un taux d’intérêt ni aux activités jugées illicites par le comité charia. Le

17
fait d’acheter ou vendre ces actions est unanimement jugé comme étant licite.

2-Les actions des sociétés dont le secteur d’activité n’est pas autorisé en islam (alcool,
armement, jeux de hasard, viande porcine, établissements financiers conventionnels, etc.). A
l’unanimité, l’investissement dans ces actions est prohibé.
3-Les actions des sociétés dont le secteur d’activité est licite mais qui ont des revenus
exceptionnels provenant d’autres activités illicites, qui empruntent à intérêt ou bien placent
leur surplus de liquidité sur un compte rémunéré auprès des banques conventionnelles.
Les avis sont partagés concernant cette troisième catégorie entre :

D’une part, ceux qui pensent que ce n’est pas licite. C’est l’avis notamment du Conseil
International de Jurisprudence Islamique appartenant à l’Organisation de la Conférence
Islamique (Mujamaâ de Djeddah ; Résolutions de 1992, 1993 et1995) et du Conseil de
Jurisprudence islamique appartenant à la Ligue du Monde Musulman (Mujamaâ de la
Mecque ; Résolution de 1995). Les comités charia de certaines institutions financières
islamiques adoptent cette opinion (par exemple, la Banque Islamique de Dubaï, celle du
Soudan, ainsi que la Kuwait Finance House).

D’autre part, ceux qui ont émis des avis juridiques (fatwas) qui jugent que l’investissement
dans ces actions est licite sous certaines conditions, c’est l’avis des comités charia de
certaines banques islamiques (par exemple : Banque Alrajhi, Albaraka, Banque Islamique de
Jordanie). Pour sa part, le Conseil Européen de fatwa et de Recherche a émis, en 2004, une
décision (Résolution du 04 janvier 2004) autorisant les musulmans vivant en occident à
investir dans ces sociétés si la part des intérêts est en dessous d’un seuil fixé (il est de 5% pour
les indices boursiers islamiques de Stoxx, S&P, MSCI, et FTSE). Cela est accompagné de
l’obligation de purifier les dividendes de la part des intérêts à hauteur de la contribution de ces
derniers dans le résultat final. La décision s’est appuyée sur l’exemple des valeurs contenues
dans le DJIMI, l’indice islamique de Dow Jones.

De manière générale et quelle que soit la classification utilisée, les secteurs d‘activité interdits
sont les suivants :

- Défense et armement
- Distillateurs et viticulteurs

18
- Produits de loisirs
- Tabac
- Audiovisuel et divertissements
- Agences de médias
- Jeux de hasard et d'argent
- Hôtels
- Services de loisirs
- Restaurants et bars
- Banques conventionnelles
- Assurances et réassurances conventionnelles
- Financements

2-3-2-les filtres quantitatifs :

Les filtres quantitatifs consistent à trier les sociétés pour ne garder que celles dont la
structure financière est en mesure de satisfaire des exigences exprimées sous forme de ratios.
Nous rappelons aussi que ces derniers diffèrent d’un indice islamique à l’autre et ne font
pas l’unanimité des comités charia.

Globalement, les filtres quantitatifs concernent trois domaines, à savoir : le niveau des dettes,
les créances et les liquidités génératrices d’intérêt. Certains comités charia y ajoutent un
quatrième domaine qui concerne la part des produits illicites dans le total des produits de la
société.
Le niveau des dettes :

C’est ce premier filtre qui est utilisé pour mesurer le niveau d’endettement pour s’assurer
que l’entreprise est modérément endettée (ou idéalement non endettée). En effet, un des
principes clefs qui distingue la finance islamique c’est l’interdiction du prêt à intérêt et de la
pratique de l’escompte, raison pour laquelle le niveau d’endettement de la firme est pris en
considération.
Le niveau des dettes doit être exprimé sous forme de ratio. Pour les cinq principaux indices
boursiers, les comités charia utilisent les ratios suivants :

19
Tableau 2 : Les filtres de dettes utilisés par les principaux indices boursiers islamiques

Nom de l’indice Filtre de dettes

Dow Jones Islamic Total des dettes < à 33%


Capitalisation boursière moyenne (24 derniers mois)

S&P Shariah Total des dettes < à 33%


Capitalisation boursière moyenne (36 derniers mois)
MSCI Islamic Total des dettes < à 33 %
Total des actifs
FTSE Shariah Total des dettes < à 33%
Total des actifs
Stoxx Islamic Total des dettes
< à 33%
Total des actifs (ou capitalisation boursière globale)
Source : Du TUNIDEX au TUNINDEX-i : Structure et Performance 2017.

Le filtre des liquidités génératrices d’intérêt :

Le principe d’interdiction des intérêts est un principe primordial en finance islamique, c’est
pour cette raison que celle-ci a développé des offres de financement alternatives au circuit
bancaire classique. Dans les pays où les banques islamiques ne sont pas présentes ou lorsque
les sociétés font appel à leurs banques classiques pour déposer l’excédent de trésorerie, les
comités charia fixent des seuils qui indiquent le niveau maximum de liquidités que la société
doit détenir.
De même, ce filtre est exprimé sous forme de ratio, les comités charia fixent les limites
suivantes pour le niveau des liquidités :

Tableau3 : Les filtres de liquidité utilisés par les principaux indices boursiers islamiques

Nom de l’indice Filtre de liquidités

Dow Jones Islamic Total des liquidités et titres rapportant des intérêts < à 33%
Capitalisation boursière moyenne (24 derniers mois)
S&P Shariah Total des liquidités et titres rapportant des intérêts < à 33%
Capitalisation boursière moyenne (36 derniers mois)
MSCI Islamic Total des liquidités et titres rapportant des intérêts < à 70 %
Total des actifs
FTSE Shariah Total des liquidités générant des intérêts < à 50%
Total des actifs
Stoxx Islamic Total des liquidités et titres rapportant des intérêts < à 33%
Total des actifs (ou capitalisation boursière globale)
Source : Du TUNIDEX au TUNINDEX-i : Structure et Performance 2017.

20
Le filtre des créances
Les comités charia fixent les limites suivantes pour ce ratio:
Tableau 4 : Les filtres de créances utilisés par les principaux indices boursiers islamiques

Nom de l’indice Filtre de créances

Dow Jones Islamic Total des créances < à 33%


Capitalisation boursière moyenne (24 derniers mois)
S&P Shariah Total des créances < à 49%
Capitalisation boursière moyenne (36 derniers mois)
MSCI Islamic Total des créances < à 70 %
Total des actifs
FTSE Shariah Total des créances < à 50 %
Total des actifs
Source : Du TUNIDEX au TUNINDEX-i : Structure et Performance 2017.
Pour ce ratio, les créances prises en compte sont à la fois celles courantes et à long terme. La
société faisant partie de l’indice islamique ne doit pas avoir un niveau de créance dépassant le
seuil autorisé. Si la majorité des actifs de la société est sous forme de créances l’actif circulant
de l’entreprise se trouve majoritairement dominée par des flux de trésorerie avec le risque que
ces créances soient irrécouvrables. Le comité charia de Stoxx Islamic ne fait pas appel à ce
filtre. Cependant, ce comité exige que les revenus générés par les activités illicites soient
inférieurs à 5% du total des revenus.

En résumé, et faisant abstraction des différences entre les ratios et mesures utilisées, il
s’agit pour tous les indices d’un filtrage en entonnoir qui passe en arrangement par chacun de
ces filtres jusqu’ a l’obtention d’une collection des valeurs compatibles à la charia.

2-4-Le rôle des comités charia dans la construction des indices boursiers3 :
Les ratios ci-dessus sont calculés régulièrement par le comité sharia s’assurant de la
conformité des indices aux normes de la finance islamique. Même si les dividendes distribués
seront « purifiés » de la part des produits financiers et des produits accessoires jugés illicites,
cette méthode de filtrage ne fait pas l’unanimité .Néanmoins, ces indices se sont apparus à la
fin des années 1990 dans des places financières internationales, ces dernières sont associées à
des comités charia composés de 4 à 7 spécialistes du droit islamique. Ces jurisconsultes
s’occupent d’assurer la conformité de ses indices aux règles de la loi islamique. Ils s’occupent
également des révisions trimestrielles de la composition des indices et publient la liste des
inclusions et des exclusions à l’issue de chaque révision.

3
http://fr.financialislam.com/le-sharia-board.html
21
2-5-Calcul, gestion et modification des indices :

Tous les indices boursiers islamiques sont calculés à partir d'un indice de référence
(univers de départ) dans lequel le comité applique les différents filtres énumérés ci-dessus
pour atteindre un indice plus cohérent (univers d’arrivée) que l'indice de référence. Lors des
révisions trimestrielles, le gestionnaire de l'indice, en accord avec le comité de la charia, publie
une liste des inclusions et des exclusions. Nous allons indiquer les méthodes de calcul, de
gestion et de fréquence de quelques indices. Par conséquent, chaque indice devrait inclure les
entreprises qui respectent les principes de la finance islamique établis par son comité de la
charia.
DJIMI :
Univers de départ : DJ World Index (6482 sociétés)
Univers d’arrivée : DJIMI (2343 sociétés) et ses 69 indices sectoriels et régionaux
1. Pays couverts : 66 pays
2. Pondération : par le flottant
3. Devise : dollar américain (USD)
4. Indice de performance globale (dividendes réinvestis)
5. Calcul en temps réel
6. Révision trimestrielle (mars, juin, septembre, décembre)
7. Recomposition annuelle
8. Révision exceptionnelle : immédiate si un évènement exceptionnel
survient (fusion, acquisition, faillite, etc.)
MSCI Islamic :
Univers de départ : MSCI All Country World Index (2416 sociétés) et les autres
indices régionaux et sectoriels de la famille MSCI
Univers d’arrivée : MSCI Islamic (1067 sociétés) et ses indices sectoriels et régionaux

1. Pays couverts : 47 pays


2. Pondération : par le flottant
3. Devise : USD en plus de la devise du pays de l‘indice régional
4. Indice de performance globale (dividendes réinvestis)
5. Calcul en temps réel
6. Révision trimestrielle (février, mai, août, novembre)
7. Recomposition annuelle (mai)

FTSE Shariah All World Index :


Univers de départ : FTSE All World Index (2888 sociétés)
Univers d’arrivée : FTSE Shariah All World Index (1313 sociétés) et les indices globaux et
régionaux.

22
1. Pays couverts : 48 pays
2. Pondération : par le flottant
3. Devise : EUR, GBP, USD, JPY
4. Indice de performance globale (dividendes réinvestis)
5. Calcul en temps réel
6. Révision trimestrielle (mars, juin, septembre, décembre)
7. Recomposition annuelle

STOXX Europe Islamic 50 :


Univers de départ : STOXX Europe 600 Index

Univers d’arrivée : STOXX Europe Islamic 50 and EURO STOXX Islamic 50.

1. Couverture géographique : Europe et Zone euro


2. Pondération : par le flottant
3. Répartition sectorielle
4. Comité charia indépendant : 3 jurisconsultes
5. Révision trimestrielle

23
Conclusion du chapitre1 :
Après avoir définir et présenter la finance islamique, nouas avons exposé dans ce chapitre
les cinq piliers principaux régissant l’activité financière dans le cadre de la religion
musulmane. A cet égard l’intérêt, la spéculation et l incertitude sont interdites, puisqu’elles
poussent les gents à perdre plus qu’elles contribuent à leurs bénéfices.
Nous avons traité aussi les indices boursiers islamiques qui représentent un pivot de l’image
de l’industrie financière islamique au monde, en citant les fameux exemples de ces indices
entêtés par le Dow Jonas Islamic Index. Au niveau des critères de sélection de ces valeurs,
deux tests ont été signalé. le filtrage sectoriel(qualitatif),et celui financier(quantitatif).le
premier vise l’exclusion des secteurs illicites (Harams).cependant le second fait appel à un
certain nombre de ratios se diffèrent de point de vue d’un sharia board à l’autre ; ce dernier
joue un rôle considérable en terme de contrôle et de surveillance dans notre cher écosystème
islamique.
Comme les indices boursiers islamiques ont vu le jour au seins de plusieurs places
financières autour du monde, le Maroc montre des signaux positifs ainsi que des prévisions
optimistes concernant la création d’un indice sharia complaint relatif à la bourse des valeurs de
Casablanca ; sujet à traiter par le prochain chapitre.

24
Chapitre 2 : Indice boursier islamique : cas de la BVC.
Introduction du chapitre :
Compte tenue de sa jeunesse la finance islamique au Maroc, dans son concept contemporaine,
requiert des efforts importants en ce qui concerne la standardisation de ses pratiques et le
développement de ses méthodes propres qui viendraient compléter les outils de gestion de
risque utilisées en finance classique.
La Spécificité Marocaine en matière de la finance islamique tient essentiellement à sa
communauté musulmane qui est intéressé par une offre bancaire compatible à la religion.
Cette caractéristique nationale constitue l’un des arguments symboliques majeurs en faveur du
développement d’une finance islamique au Maroc. Afin de profiter pleinement de cette
opportunité, le lancement des indices boursiers islamiques sur la place financière Marocaine
constituerait l’un des aménagements nécessaires pour renforcer sa compétitivité dans ce
secteur.

Section1 : Présentation de la bourse des valeurs de casa (BVC).


La Bourse des valeurs de Casablanca (BVC) est une société anonyme à conseil
d’administration. C’est le marché officiel des actions au Maroc ; créée
le 7 novembre 1929 sous le nom d’Office de compensation des valeurs mobilières. La Bourse
de Casablanca est la première bourse du Maghreb et d'Afrique de l'Ouest et la quatrième
bourse en Afrique en termes de capitalisation (5 002,77 milliards d’euros). La bourse de
Casablanca compte 75 sociétés cotées et 17 sociétés de bourses.

Au 30 juin 2016, le capital social de la Bourse de Casablanca est de 387 517 900 MAD,
répartis comme suit :

Source : Casablanca-bourse 2019.

25
1-1-Historique de la BVC :
L’histoire 4 de la bourse de valeur de Casablanca a connu plusieurs réformes depuis sa
création en 1929 portant le nom d’Office de Compensation Des Valeurs Mobilières. En but
d’améliorer et de réglementer l’organisation et le fonctionnement des autorités de l’époque,
l’Office de Compensation Des Valeurs Mobilières a devenu en 1948, l’Office de Cotation des
Valeurs Mobilières.
En 1967, une loi lui conféra le statut d’établissement public, le dota de la personnalité
morale et lui octroya l’autonomie financière. La bourse se trouva alors placée sous l’autorité
de ministère de finances avec un conseil d’administration et gérée par un directeur général
nommé par dahir.
A la suite de cette réforme et plus précisément en 1986, le Maroc a entamé un Programme
d’Ajustement Structurel qui s’est achevé dix ans plus tard. Ce programme a permis au
Royaume de consolider ses équilibres fondamentaux et de maîtriser le problème de sa dette et
de son inflation.
En 1993, une réforme majeure du marché boursier a été engagée pour compléter et renforcer
les acquis avec la promulgation de trois textes fondateurs :
Le dahir portant loi n°1-93-211 relatif à la Bourse des Valeurs.
Le dahir portant loi n°1-93-212 relatif au Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières et
aux informations exigées des personnes morales faisant appel public à l'épargne.
Le dahir portant loi n°1-93-213 relatif aux Organismes de Placement Collectif en Valeurs
Mobilières.
Suite à cette promulgation la société anonyme Société de bourse des valeurs de Casablanca a
été créée durant la même année (1993) (dahir n° 1-93-211). En 1994 la création du Conseil
déontologique des valeurs mobilière (CDVM). L’année suivante a vu la création de
l’association professionnelle des sociétés de bourse (APSB) et la création des organismes de
placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) (1995).Et la mise en place en octobre
1998 du dépositaire central, Maroclear, institué par la promulgation de la loi n°35-96.
En 1997, inauguration de nouveau local de la bourse de Casablanca et l’instauration du
système de cotation électronique. Puis sa généralisation à toutes les valeurs du compartiment
« action » en 1998.

4
http://www.casablanca-bourse.com/bourseweb/content.aspx?IdLink=3&Cat=1
26
Depuis cette date, la Bourse de Casablanca vit une seconde jeunesse. En 2000, la Société de
la Bourse des Valeurs de Casablanca «SBVC» a changé de dénomination pour devenir Bourse
de Casablanca, Société Anonyme à Directoire et Conseil de Surveillance.

Ainsi le lancement des nouveaux indices Masi et Madex, les indices sectoriels, les indices
de rentabilité et les indices en devises en janvier 2002.

En octobre 2010, la Bourse de Casablanca adhère à la World Federation of Exchanges (WFE)


et devient ainsi, son 52ème membre, la 4ème bourse arabe et la 4ème bourse africaine à en
faire partie.

En janvier 2011, la Bourse de Casablanca met en place, en partenariat avec FTSE


Group, une nouvelle série d’indices qui se compose de deux indices : le FTSE CSE Morocco
15 Index et FTSE CSE Morocco All-Liquid Index.

En 2013, Publication au Bulletin Officiel, du 11 avril 2013, de la loi n°43-12 qui renforce
l’indépendance et l’autonomie de l’autorité de régulation et la dote de pouvoirs étendus
affectant l’ensemble des acteurs du marché des capitaux. Elle prévoit aussi le changement du
CDVM en AMMC et contient toutes les dispositions générales relatives à la mise en place de
l’autorité de régulation.

1-2-Fonctionnement de la BVC :

Le marché boursier est le lieu de rencontre des capitaux de long terme, et dont les
intervenants sont des agents excédentaires et autres déficitaires, désirant l’échange des titres
négociables qui représentent soit des droits d’associés appelés « actions » ou bien des droits
de créanciers appelés « obligations » .

Ces valeurs mobilières cotées à la bourse doivent d’abord êtres émises sur le marché, pour
ensuite faire l’objet d’échange entre les investisseurs. Ces deux étapes successives
représentent effectivement les deux composantes du marché boursier.

1-2-1-le marché primaire :

Le marché primaire permet l’émission et le placement des titres nouveaux, il est appelé
aussi marché de neuf. Il s’agit d’un marché délocalisé au comptant, qui n’est pas soumis à la
loi de l’offre et la demande car les émetteurs fixent unilatéralement les prix.

27
1-2-2-le marché secondaire :

Le marché secondaire est le compartiment du marché des capitaux qui permet


l'échange des titres financiers déjà créés sur un compartiment primaire ou le
marché des émissions à court, moyen et long termes. Outre l'évaluation des
titres financiers, le marché de l'occasion secondaire fournit la liquidité aux
investisseurs financiers remplissant par la même la fonction du marché du neuf,
d'où le caractère complémentaire des marchés primaire et secondaire.
L'existence du marché secondaire s'explique par le caractère négociable des
actions, des obligations et autre TCN, où l'on accorde un nouveau prix, dit de
marché.

1-3-Intervenants de la BVC :
Quatre acteurs jouent un rôle prépondérant dans l’activité de la bourse da Casablanca :
La société de bourse des valeurs de Casablanca(SBVC) :
L’organisation de la bourse des valeurs a été confiée par l’article 7, à une société
concessionnaire, dénommée société gestionnaire. La gestion et le développement de ce marché
boursier relèvent de la compétence d’une société anonyme à directoire et conseil de surveillance,
dont le capital est réparti à égalité entre les sociétés de bourse qui opèrent sur la place.
Le cahier de charge approuvé par le ministère des finances, définit les missions de la société de
bourse des valeurs de Casablanca comme suit :
-L’organisation des opérations d’introduction des sociétés en bourse.
-La gestion des séances de cotation.
-La diffusion des cours et des indices.
-L’administration d’un système de compensation et de garantie.
-Prononciation de l’introduction à la côte et de la radiation des valeurs mobilières de la côte.
-Vérification de la conformité des opérations de négociations et de dénouement effectués par les
sociétés y cotées.

Les Sociétés de Bourse :


Les sociétés de bourse ont été créées en 1995 par le dahir portant loi n°1-93-211 du 21
septembre 1993 et sont agréées par le Ministère de l'Economie et des Finances.
Elles détiennent le monopole du courtage sur le marché boursier. Leur activité consiste à
exécuter les transactions sur les valeurs mobilières, assurer la garde des titres, gérer les

28
portefeuilles de valeurs en vertu d’un mandat, animer le marché des valeurs mobilières inscrites
à la cote ainsi que le conseil à la clientèle.
Les sociétés de bourse participent également au placement des titres émis par les personnes morales
faisant appel public à l’épargne et assistent ces dernières à la préparation des documents d’information
destinés au public.

Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC)


Établissement public doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière, l'AMMC est
l’autorité de régulation du marché des capitaux, a été instituée par le Dahir n° 1-13-21 portant loi
n° 43-12. Il a pour mission de :
-Protéger l'épargne investie en valeurs mobilières ou tous autres placements réalisés par appel
public à l’épargne.
-Veiller à l'information des investisseurs en valeurs mobilières en s'assurant que les personnes
morales.
-Qui font appel public à l'épargne établissent et diffusent toutes les informations légales et
réglementaires en vigueur.
-Veiller au bon fonctionnement du marché des valeurs mobilières en assurant sa transparence,
son intégrité et sa sécurité.
-Veiller au respect des diverses dispositions légales et réglementaires régissant le marché
financier.

Le Dépositaire Central-MAROCLEAR
Maroclear est le dépositaire central des titres au Maroc. Il a été créé en vertu des dispositions
de la loi n° 35-96 du 9 juillet 1997 qui a institué le régime de la dématérialisation des valeurs
mobilières.
En tant que société anonyme, Maroclear assure pour le compte de ses affiliés la conservation des
titres, leur circulation ainsi que leur administration. Ses principales missions sont :
-Centraliser la conservation des titres dans des comptes courants ouverts exclusivement aux
noms des professionnels (banques, sociétés de bourse et émetteurs). Maroclear n'entretient
aucune relation avec le grand public.
-Assurer la gestion des systèmes de règlement et livraison des titres.
-Simplifier l’exercice des droits attachés aux titres.

1-4-Indices de mesure de performance de la BVC :

29
le marché des capitaux au Maroc a adopté deux indices boursiers : le MASI et le MADEX.
Comme tout autre indice boursier, ils se calculent en additionnant la capitalisation de chaque
entreprise cotée à cette bourse pondérée à cette cote de l’entreprise. La variation de ces indices,
c’est-à-dire leur hausse ou leur baisse, reflète la santé du marché boursier.
Le MASI :
Pour le Maroc, (le MASI ou Morocan All Shares Index), comme son nom l’indique, prend en
considération toutes les valeurs cotées auprès de la Bourse de Casablanca. Il permet donc d’avoir
une idée globale sur la performance du marché et l’enthousiasme de tous les investisseurs. Le
MASI considère plus de valeurs que le MADEX.
Le MADEX :
Le MADEX(ou Moroccan Most Active Shares Index) quant à lui procure l’image de
l’économie et des changements des cours boursiers : il prend en compte uniquement les valeurs
les plus liquides et actives de la Bourse de Casablanca. Le MADEX regroupe donc des valeurs
très actives du marché boursier marocain. Le MADEX fonctionne un peu comme
le CAC40 parisien qui rassemble les 40 plus grandes entreprises de la Bourse parisienne.

30
Section2 : un indice sharia complaint à la BVC :
Un indice boursier est un indicateur de valeur. Il est constitué d’un
certain nombre d’actifs financiers dans des proportions données, bien qu’il ne contienne pas
les dites valeurs, il permet de suivre l’évolution de la performance de ses composants dans le
temps. Ainsi, il reflète l’évolution de la valeur d’un portefeuille d’actifs dans le temps.

L’indice boursier est parmi les principaux indicateurs auxquels les investisseurs se réfèrent
pour analyser l’état de santé d’une place donnée. Ainsi, la création d’un indice boursier
islamique conforme à la Shari’a peut constituer une référence utile pour les gestionnaires de
portefeuille et autres investisseurs institutionnels opérant au MAROC surtout que, depuis les
deux années précédentes, le secteur de la finance islamique commence à se développer de
façon significative ; dès le lancement des banques participatives.

2-1-construction d’un indice sharia compiant à la BVC :

2-1-1-Echantillon et données :

En suivant les procédures appliquées par les indices shariah déjà existants, nous extrairons
les sociétés marocaines composant l’indice islamique pour l’année 2019. Notre univers de
départ est composé des sociétés qui composent le MASI, l’indice global de la place
casablancaise.
Ainsi,les 75 valeurs cotées au MASI passeront une série de filtres classés en deux catégories.
Premièrement, un filtrage d’ordre qualitatif que nous appellerons « filtrage extra-financier ».
Deuxièmement, un filtrage d’ordre quantitatif appelé « filtrage financier ».

2-1-2-le filtrage extra financier :


Ce filtre consiste à faire sortir de l’indice les entreprises opérant dans les secteurs «illicites»
(alcool, tabac, industrie porcine, banques et assurances classiques, nucléaire et armement)
ainsi que le divertissement (certains hôtels, casinos, cinéma, musique…).
Suite à cette phase de sélection, nous avons retenu 57 valeurs sur 75 cotées à la bourse
de Casablanca dont leurs secteurs d’activité sont considérés licites.
La liste suivante indique le résultat du premier filtrage après l’élimination des secteurs déjà
cités précédemment.

31
ADDOHA LYDEC
AFRIC INDUSTRIES M2M Group
AFRIQUIA GAZ MAGHREB OXYGENE
ALLIANCES MANAGEM

ALUMINIUM DU MAROC MED PAPER


AUTO HALL MICRODATA

AUTO NEJMA MINIERE TOUISSIT


BALIMA NEXANS MAROC
CARTIER SAADA OULMES
CENTRALE DANONE PROMOPHARM S.A.
CIMENTS DU MAROC REALISATIONS
MECANIQUES
COLORADO REBAB COMPANY
COSUMAR RES DAR SAADA
CTM S.M MONETIQUE
DARI COUSPATE SMI
DELATTRE LEVIVIER SNEP
MAROC
DELTA HOLDING SODEP-Marsa Maroc
DISWAY SONASID
ENNAKL SOTHEMA
FENIE BROSSETTE STOKVIS NORD
AFRIQUE
HPS STROC INDUSTRIE
IB MAROC.COM TAQA MOROCCO
INVOLYS TIMAR
ITISSALAT AL-MAGHRIB TOTAL MAROC
JET CONTRACTORS UNIMER
LAFARGEHOLCIM MAR ZELLIDJA S.A
IMMORENTE INVEST MUNTADIS SCA
SAMIR SOCIETE DES BOISSONS
DU MAROC
5

2-1-3-le filtrage financier :


Une fois le premier test de passage réussi et qui réduit significativement la liste des
«candidats», il faut un autre examen ou filtrage financier, qui utilise trois ratios. Dans notre

https://revues.imist.ma/index.php?journal=RAFI&page=article&op=view&path%5B%5D=15379&path%5B%5D
=8676
32
cas, on suivra le modèle de Standard And Poor’s puisqu’il représente le modèle le plus
répondu dans les marchés boursiers internationaux.
-Le niveau des dettes : Ratio d’endettement :
Endettement net/capitalisation boursière moyenne inférieur à 33%.
-Ratio liquidité : Actifs générateurs d’intérêts :
Actif circulant/capitalisation boursière, inférieur à 33% .
-Ratio créances :
Bénéfices illicites/bénéfices totaux, inférieur à 33%.
En résumé, et faisant abstraction des différences entre les ratios et mesures utilisées, il s‘agit
pour tous les indices d’un filtrage en entonnoir qui se déroule de la manière suivante :

INDICE DE REFERENCE

Secteur d’activité

Filtre1

Filtre2

Filtre3

Valeurs compatibles

Figure: Processus de filtrage.


L’application du filtre qualitatif donnera une liste des valeurs compatibles à la sharia pour
l’année 2019, comptées 24 sociétés.
SOCIÉTÉS CONFORMES
ITISSALAT AL
AFRIC INDUSTRIES CTM
MAGHRIB
AFRIQUIA GAZ LAFARGEHOLCIM MAR DARI COUSPATE
AUTO HALL LESIEUR CRISTAL ENNAKL
AUTO NEJMA MINIERE TOUISSIT SOTHEMA
BALIMA OULMES TAQA MOROCCO
CENTRALE DANONE PROMOPHARM S.A. TOTAL MAROC
CIMENTS DU MAROC REBAB COMPANY
COLORADO SMI
COSUMAR SODEP-Marsa Maroc

33
Conclusion générale :

La crise sévère du système financier international a remis en cause le système économique


classique ainsi que les modèles de développement de la finance conventionnelle. Cette
défaillance a incité les décideurs économiques à chercher des alternatives susceptibles de
palier à ces insuffisances et à intégrer d’autres composantes à la sphère financière et
économique. En effet, la crise actuelle est en grande partie une crise d’éthique, dont l’origine
est un déficit de morale et de valeurs dans les systèmes financiers; ce qui impose le besoin de
moraliser le système financier et économique.
Dans ce contexte, la finance participative se distingue comme une alternative viable et
pérenne au système financier classique, dont les principes peuvent contribuer à la refondation
de nouvelles règles pour la finance.
Notre tâche principale était de comprendre le fonctionnement et la nature des critères
de filtrage qu’on a utilisé. Ensuite on s’est dirigé vers les critères de sélections des sociétés
cotés à la bourse de Casablanca selon le screening de la méthode Standard & Poor’s afin que
le panier ne contienne que des valeurs conformes à la Charia.
Enfin, il est nécessaire de repenser des indicateurs pertinents pour mesurer la
performance de l’indice islamique. L’intérêt de la création d’un indice boursier islamique sur
la place financière de Casablanca ne revêt pas seulement une dimension symbolique visant à
émettre un signal positif pour les investisseurs des pays de Golf. Il semblerait que cet indice
dispose aussi d’arguments financiers qui lui sont propre.

34
Bibliographie :
-Éthique et performance : le cas des indices boursiers et des fonds d’investissement en finance
islamique- Abdelbari EL KHAMLICHI -2012.
-La finance islamique et la croissance économique : Quelles
interactions dans les pays de MENA ?- el mehdi majidi -2006.
-la bourse des valeurs de casablanca (2018)
- Hassan EL HAJJAJ et Aziz MOUTAHADDIB, 2019, Création d’un indice boursier islamique sur la
place de Casablanca, N:9052-0224 Volume 3, Numéro 1, février 2019.

-Amine BEN AMAR et Makram BELLALAH et Mohammed Lamjed JERFEL,2017,


From Tunindex to Tunindex-i: Structure and Performance. Consulté le 26 mar 2017.

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