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Université de Sousse

Module : Macroéconomie Niveau : Première Année


Licence en Gestion
Chargée du cours : ATTIA R. Ecole Internationale de
Management de Sousse 2019- 2020

Partie 2. Les Modèles Macroéconomiques

Chapitre 4. Le Modèle IS - LM1


Keynes publie la théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie en 1936. A cette époque, le
monde occidental se remet lentement et difficilement de la crise économique de 1929. Cette dernière avait
été caractérisée par un chômage important (30 millions dans le monde en 1932, dont 12 aux USA, en
Allemagne, 3 en GB), une chute de la production.
Keynes allait proposer dans la Théorie générale une explication de la crise de 1929 et une politique
économique pour remédier à ses effets.

L’objectif de Keynes : expliquer comment et à quel niveau s’établissent la production, le revenu et


l’emploi.

Il y est d’ailleurs parvenu puisqu’on lui accorde le statut de fondateur de la macro contemporaine. Ce
qu’il est convenu d’appeler « la révolution keynésienne » va alors apporter une théorie pour expliquer
cette crise et va suggérer des remèdes grâce à l’interventionnisme étatique.

Le succès de Keynes fut double : à la fois sur le plan théorique et empirique (en termes de politique
économique).
 Sur le plan théorique, Keynes avait établi qu’il était possible, pour une économie, d’être en
situation permanente de sous-emploi alors que les économistes néoclassiques estimaient que le
plein-emploi caractérisait l’équilibre dans une économie.
 Sur le plan de la politique économique, Keynes suggère aux pouvoirs publics d’intervenir lorsque
la demande globale est insuffisante et conduit de ce fait à un état d’équilibre de sous-emploi.

Section 1. Les fondements de l’analyse keynésienne

L’économie de Keynes repose sur 4 hypothèses principales :


H1 : une économie d’incertitude l’état de l’économie dépend de l’appréciation des agents qui évaluent
leur environnement et le futur  les entreprises vont décider du niveau de leur production en essayant
d’évaluer l’évolution de la D : si elles estiment que la D, dans le futur, va baisser, ils vont avoir pour
réaction de réduire la production, et inversement.

1
Investment- Saving ; Liquidity- Money.
-1-
H2 : une économie de la D : la D induit les comportements d’O des entreprises.

Conséquence de H1 : les entreprises construisent une estimation de la D qui s’adresse à elles, et en


fonction de cela elles déterminent le niveau de production qu’elles vont mettre en œuvre. Keynes nomme
cette D demande effective : la D des B&S qui joue un rôle moteur.
La D détermine le volume de l’O globale, puisque les entreprises produisent les quantités qu’elles vont
pouvoir vendre.

On part de la D globale (détermine) O globale = production globale


Et l’O globale (détermine) le revenu global, lequel détermine la D globale.

D globale Revenu global

O globale = D globale

H3 : Une économie où l’emploi ne correspond pas à l’équilibre du marché du travail. L’emploi est fixé
afin de réaliser l’activité prévue par les entreprises.

H4 : Une économie monétaire : la monnaie ne sert pas uniquement à réaliser des transactions : les agents
économiques non financiers sont supposés détenir de la monnaie (liquidités) pour d’autres raisons :
spéculation.

Section 2. La présentation du modèle keynésien simplifié

Les fonctions (ou des composantes) du modèle keynésien

1. La fonction de demande de monnaie : inclut les trois motifs (transaction, précaution et spéculation)
Md = L1(Y) + L2(i) avec L1’>0 et L2’<0

2. L’offre de monnaie :
Comme dans le mod CNC, l’O de m° est déterminée par les autorités monétaires : c’est une variable
exogène : Mo = Mo

3. La fonction d’investissement :
Comme dans le mod CNC, l’I est une fonction décroissante du taux d’intérêt (même justification)
Le volume total d’I dépend d’une part du i et d’une composante autonome :
I = I(i) + Io avec I’<0

4. La fonction de consommation :
La C est expliquée par le revenu disponible (courant) :
C = cYd+C0

5. La demande de travail :
Elle est décidée par les entreprises. Keynes utilise une fonction de production Cobb Douglass, mais cette
fonction ne va pas déterminer Y mais le niveau de l’emploi demandé par les entreprises, étant donnée que
c’est en fonction de la D effective que les entreprises décident de leur niveau de production.

-2-
L’hypothèse de Keynes : le niveau de production global est déterminé par la D
La D globale : D = C + I + G

6. L’offre de travail
Dans la th keynésienne, l’offre de travail (Lo) est égale à la population active qui désire travailler.
Là aussi aucune relation avec le salaire réel.

Pour étudier ces problèmes, nous utilisons une représentation de l’économie conçue sous le nom de
modèle IS-LM

Ce modèle a été initialement présenté par Hicks (1937), il a été enrichi par la suite par Hansen (1953)2. Il
est conçu pour donner une version simplifiée de certains points de la théorie keynésienne. Il s’agit donc,
en quelque sorte, d’une interprétation de la macroéconomie keynésienne.

Ce modèle présente certaines spécificités :

On raisonne en économie fermée


3 types de biens : les marchandises, la monnaie et les titres → A chacun de ces biens correspond un
marché et le revenu d’équilibre est déterminé par l’interaction entre ces 3 marchés. L’éco considérée
comprend ainsi 3 marchés (des B&S, de la m° et des titres). Selon la loi de Walras, l’équilibre
économique existe nécessairement si deux marchés sont équilibrés  on analyse 2 marchés :
- Le marché des B&S (partie IS du modèle)
- Le marché de la monnaie (partie L (liquidités) M du modèle).

Les hypothèses de base du modèle sont celle du modèle keynésien, on rappelle notamment que :
Pour simplifier, on considère que :
- Les entreprises n’épargnent pas puisqu’elles affectent la totalité de leurs recettes à la rémunération
des ménages ;
- Le revenu global (Y) des ménages est partagé entre C et S.

Section3. Le modèle général


Le modèle fait donc apparaître de manière explicite 2 marchés :

Marché des B&S Marché de la monnaie


Caractérisé par les relations suivantes : Caractérisé par les relations suivantes :

D = C+I + G Mo = M

C = f(Y) C = cYd + C0 (avec Yd = Y – T) Md = L1(Y) + L2(r)

I = I(r) I = - h r + I0 Mo = Md à l’équilibre

G = G0

Y = D à l’équilibre:

2
Ce modèle est d’ailleurs appelé le modèle de Hicks-Hansen.
-3-
1. L’équilibre du marché des B&S : la relation IS

a) La détermination de la relation IS

L’équilibre du marché des B&S s’exprime par la condition d’équilibre entre l’O globale et la D globale.

La condition d’équilibre s’écrit alors :


Y = C +I + G
Y = c(Y-T) +C0 – hr + I0 + G
Y=
1
[− cT + C 0 + I 0 + G- hr ]
1 - c(1 - t)

k : le multiplicateur keynésien de la demande globale autonome. DA = -cT+C0+I0+G

Y=
1
[− cT + C 0 + I 0 + G ] − 1
hr
1 - c(1 - t) 1 - c(1 - t)

C'est la relation IS du modèle


Elle montre que le niveau d’équilibre du revenu sur le marché des B&S dépend du taux d’intérêt, lequel
sera déterminé sur le marché de la monnaie.
Ainsi, pour chaque valeur du taux d'intérêt r est associé un revenu Y

Ainsi, la relation IS détermine les couples du revenu global / taux d'intérêt (Y,r) qui assurent
l’équilibre du marché des B&S.
Ou
La courbe IS est une relation entre le taux d'intérêt et le revenu, donnant l’équilibre de l’épargne(G) et
de l’investissement (I) cad l’éq entre la D et l’O des B&S.

La courbe IS est décroissante :


Si r↑ → le revenu global Y ↓ jusqu’à (de manière à permettre) l’équilibre du marché des B&S
Ce résultat est lié au signe négatif du coefficient (- k h) du tx d’i, dans l’équation de la courbe IS.
δI δS
I(r) = S(Y) → dr = dY
δr δY
δI
δY δr
= p0
δr δS
δY

La signification éco de ce résultat :


Si, partant d’une situation d’éq du marché des B&S, le tx d’i ↑ → I ↓ (fonction décroissante du tx d’i), ce
qui implique une baisse de la D globale, donc une baisse de la production et donc du revenu.
r↑ → I ↓ → D globale ↓ → Y↓

b) Représentation graphique de la relation IS

r↑ → I ↓→ D globale ↓ → par le mécanisme du multiplicateur Y↓ : une courbe à pente <0

-4-
r
Relation IS

Les points de cette droite représentent l’ensemble des couples (Y,r) qui assurent l’équilibre sur le marché
des B&S.

Pente de la courbe :
r r
Relation IS Relation IS

Y Y

IS horizontale IS verticale
I très sensible à r I peu sensible à r

La position dans le plan de IS (ordonnée à l’origine) : est déterminée par la structure de l’éco, telle que
décrite parles relations (éqt de comportement) cad par les exogènes du marché des B&S (C0, I0, G) et ne
dépend donc pas du tx d’i.

Déplacement de la courbe : lorsque la DA (l’une des exogènes C0, I0, G) ↑ → la courbe se déplace vers la
droite (sans modification de la pente). Et inversement.
r
Relation IS

2. L’équilibre du marché de la monnaie : la relation LM

a) La détermination de la relation LM

Sur le marché de la m°, la condition d’équilibre entre l’O et la D de m° s’écrit :

Mo = Md avec : Mo : exogène, fixée par la BC et Md = L1(Y) + L2(r)

L1 : D de transaction et de précaution, fonction croissante du revenu


L2 : D de spéculation, fonction décroissante du tx d’i
La condition d’équilibre :
1 Mo Mo β
Mo = αY - βr  r = Y− ou encore Y= + r
α β α α
On obtient ainsi la forme réduite de la partie monétaire du modèle IS-LM Cette forme réduite est appelée
relation LM.
Elle montre que la détermination du tx d’i d’éq sur le marché de la m° dépend du revenu global.
La relation LM détermine les couples revenu global / tx d’i (Y,r) qui assurent l’éq du marché de la m°.

-5-
LM est une relation positive

La signification éco de ce résultat :


Si, partant d’une situation d’éq du marché de la monnaie, le revenu (ou la pd°) ↑, les besoins d’encaisses
transactionnelles vont augmenter (L1↑) donc les ménages vendent des titres → ↓ du px des titres et donc
une ↑du tx d’i.

L1 = M o – L2
Donc si L1 ↑ alors L2 ↓ cad que l’on a moins de liquidités disponibles à des fins spéculatives.
Les ménages vendent des titres → ↓ du px des titres et donc une ↑du tx d’i.

b) Représentation graphique de la relation LM

Y↑r↑
Il faut néanmoins distinguer les 3cas suivants, car la D de m° se comporte différemment selon les cas :

(1) rm < r < rM


on a bien une relation négative entre r et L2, ce qui est cohérent avec la relation LM : si Y ↑, L2 ↓ et r↑

(2) r tend vers rm, L2 tend vers l’infini


si Y ↑, L2 pourra diminuer sans pour autant déséquilibrer le portefeuille des agents (qui demeure dans le
mêmes sens) et donc sans que les agents soient poussés à vendre des titres (d’autant plus que dans ce as,
ils n’en détiennent pratiquement pas).
Donc dans ce cas particulier de la trappe à la liquidité, lorsque Y↑, r reste constant

(3) r tend vers rM :cas classique : L2 tend vers 0


L’augmentation de Y est bloquée par le manque de liquidité disponible

r
rM

Relation LM

rm
Y

Position dans le plan : comme pour la courbe IS, l’ordonnée à l’origine de la courbe LM dépend de
l’exogène du marché de la m°: Mo.
Déplacement : Mo↑ → déplacement //vers la droite

Pente de la courbe : >0


Mo β
Mo = αY - βr → Y= + r
α α

1.3. L’équilibre conjoint des marchés

L’éq global est réalisée si les marchés des b&S et celui de la m° sont équilibrés.
-6-
Pour que le marché des B&S soit en équilibre : il faut que la relation IS soit vérifiée
Pour que le marché de la m° soit en équilibre, il faut que la relation LM soit vérifiée.
 il suffit de détermine le couple (Y,r) qui vérifie simultanément ces 2 relations. (résolution d’un
systèmes à 2 équations)

Graphiquement, l'équilibre est obtenu par l'intersection entre les deux droites IS et LM

r LM

r*
IS
Y
Y*

Le couple (Y*,r*) représente le seul point d’équilibre de cette économie.

Analytiquement, établir l'équilibre consiste à résoudre ce système à deux équations :

Y=
1
[− cT + C 0 + I 0 + G ] − 1
hr
1 - c(1 - t) 1 - c(1 - t)

Mo β
Y= + r
α α

La résolution de ce système consiste à déterminer les valeurs de Y et de r à l'équilibres


Ainsi, nous obtenons :

Section4. L’analyse des politiques économiques dans le cadre du modèle IS-LM

Rappelons que le cadre du modèle IS-LM correspond à une situation de sous-emploi avec une hypothèse
de rigidité des px à court terme.
Le modèle permet d’envisager 2 types de politique économiques. On peut en effet agir sur :
- Le marché des B&S, en jouant sur la courbe IS en utilisant la politique budgétaire (ou fiscale).
- Le marché de la m°, en jouant sur la courbe LM : politique monétaire.

Ainsi,
- La politique budgétaire (PB) modifie la position de la courbe IS
-7-
- La politique monétaire (PM) est généralement limitée à la seule modification de l’offre de monnaie
exogène, qui a pour effet de déplacer la courbe LM.

Politique économique : un ensemble de mesures prises par les pouvoirs publics (l’Etat) afin d’agir sur les
grandeurs macroéconomiques (production, emploi,…)

Agir sur centaines variables exogènes afin d’affecter les autres grandeurs de l’économie (les
endogènes)

Dans ce chapitre nous nous intéressons à 2 politiques conjoncturelles :

Politique budgétaire : agir sur les composantes du budget: Recettes (T) et/ou les dépenses (G; F).
Dans le cas où l'Etat augmente ses propres dépenses, nous parlons d'une PB expansionniste.
Inversement si l'Etat réduit (restreint) ses dépenses, nous parlons d'une PB restrictive.

Une politique budgétaire : Restrictive G↓; F↓; T↑

Expansionniste G↑; F↑; T↓

Politique monétaire :
C'est la Banque Centrale (les autorités monétaires) qui agit sur certaines variables

- Taux d’intérêt si les taux sont administrés


- La masse monétaire : Mo (offre de monnaie)

Une politique monétaire peut être expansionniste ou restrictive: Expansionniste Mo ↑


Restrictive Mo ↓

Ce qui nous intéresse en particulier ici c'est de mesurer les effets de ces politiques publiques sur
l'économie autrement dire évaluer leur efficacité.
Notons que les mécanismes d’une politique expansionniste sont les mêmes que ceux d’une politique
restrictive mais elles produisent des effets opposés. Dans ce qui suit, nous considérons les politiques
expansionnistes

4.1. La politique budgétaire

Les mesures expansionnistes et restrictives de la PB ont des effets symétriques. Donc seules sont
analysées ici les mesures expansionnistes : celles dont le but est de provoquer l’augmentation la plus forte
possible du revenu global d’équilibre.

Il faut savoir qu'il existe plusieurs modalités de financement des dépenses publiques

- Prélèvement fiscal : T↑
- Emprunt : l’Etat demande des capitaux
- Emission monétaire : Mo ↑

-8-
Nous considérons ici les effets d'une PB expansionniste financée par emprunts sur le marché de capitaux,
c'est à dire par émission de titres.

Revenons aux expressions de Y* et r*, à partir des quelles nous pouvons calculer les effets d'une variation
des dépenses publiques (notée ΔG) sur le revenu Y et le niveau du taux d'intérêt r.

 Effet d'une variation des dépenses publiques G sur le revenu Y:

C'est le multiplicateur des dépenses publiques noté kG

 Effet d'une variation des dépenses publiques sur le taux d'intérêt r:

Mathématiquement, nous remarquons que , ce qui signifie que la PB est toujours efficace car
elle produit un impact positif sur le niveau de la production.

Interprétation :
En fait, la PB a des effets sur l'ensemble de l'économie; i.e. à la fois sur ke marché des B&S et sur le
marché de la monnaie:

♦ Effet sur le marché des B&S:


Il y a un effet direct, immédiat appelé effet keynésien : l'augmentation des dépenses publiques alimente la
demande globale ce qui a un effet direct sur l'offre globale:

↑G → ↑D → ↑Y

♦ Ceci va affecter le marché de la monnaie: nous parlons d'un effet de transmission (du marché des
B&S au marché de la monnaie):

L'augmentation de revenu générée à la suite de l'effet keynésien immédiat se transmet au marché des
actifs monétaires par l'intermédiaire des encaisses de transaction et de précaution: par L1.
En effet, l'augmentation du revenu entraine une augmentation de la demande monnaie pour motif de
transaction et de précaution L1; or la masse monétaire est constante (Mo = L1 + L2); donc pour disposer
des liquidités supplémentaires dont ils ont besoin, les AENF vendent une partie de leur portefeuille (ils ne
veulent pas de d'Actifs Financiers: ↓L2), ainsi l'offre de titres (OT)augmente ce qui conduit à une baisse
de leurs prix (PT), ce qui conduit à son tour à une augmentation du taux d'intérêt (c'est l'effet balançoire):

↑Y → ↑L1 or Mo = L1 + L2 = constante → ↓L2 : les AENF vendent des AF → ↑OT → ↓PT → ↑r

-9-
♦ Cette augmentation de r affecte à son tour le marché des B&S: effet de rétroaction ou effet feed-
back:

En effet lorsque le niveau du taux d'intérêt augmente, le niveau de l'investissement baisse ( rappelons que
), ce qui réduit le demande globale réduisant alors le niveau de l'offre globale: c'est l'effet
d'éviction (EE) sur le marché des B&S

↑r → ↓I →↓D → ↓Y

Finalement, les effets de la P sur Y dépend de l'importance des deux effets:

↑G → ↑D → ↑Y

↑Y → ↑L1 or Mo = L1 + L2 : cste→ ↓L2 : les AENF vendent des AF → ↑OT → ↓PT → ↑r → ↓I →↓D → ↓Y

Le premier effet est positif mais le second est négatif, et c'est le premier effet qui l'emporte → La PB est
toujours efficace, mais son efficacité dépend de l'intensité de l'effet d'éviction.

Représentation graphique de l'effet de la PB

L'augmentation des dépenses publiques modifie la droite IS qui se déplace parallèlement à elle même vers
la droite entrainant ainsi un déplacement de l'équilibre de Y* vers Y'*.

r
IS LM
r'*
r* IS’
Y

Y* Y'*
Déplacement de IS suite à une PB expansionniste

4.2. La politique monétaire

Là encore, une politique expansionniste et une politique monétaire restrictive produisent des effets
symétriques. Nous analysons ici une PM expansionniste : la banque centrale (BC) (ou l'autorité monétaire
augmente l'offre de monnaie (∆Mo>0)

Comme pour la PB, revenons aux expressions de Y* et r*, à partir des quelles nous pouvons calculer les
effets d'une variation de l'offre de monnaie (Δ Mo) sur le revenu Y et le taux d'intérêt r.

 Effet d'une variation de l'offre de monnaie Mo sur le revenu Y:

- 10 -
 Effet d'une variation de l'offre de monnaie Mo sur le taux d'intérêt r:

Mathématiquement, nous remarquons que , ce qui signifie que la PM est toujours efficace car
elle produit un impact positif sur le niveau de la production.

Interprétation :

Une PM expansionniste consiste ici pour la BC à créer de la monnaie : elle injecte des liquidités au sein
de l'économie (en particulier sur le marché monétaire) en achetant des titres. Ainsi, la demande de titres
(DT) augmente conduisant à une augmentation du prix de ces titres (PT) et donc à une baisse du taux
d'intérêt (r) (c'est l'effet balançoire). Cette diminution du niveau du taux d'intérêt affectera de manière
positive le niveau de l'investissement dans l'économie (I), ce qui renforce la demande globale (D) et
renforce donc le niveau de la production (Y)

↑Mo → ↑ DT → ↑ PT → ↓ r → ↑I → ↑ D → ↑ Y

La PM expansionniste est donc comme toujours efficace puisqu'elle induit une augmentation di niveau de
la production.

Représentation graphique de l'effet de la PM

La PM modifie la droite LM qui se déplace parallèlement à elle même vers la droite entrainant ainsi un
déplacement de l'équilibre de Y* vers Y'*.

r LM
IS
r* LM’
r'*
Y
Y* Y'*

Déplacement de LM suite à une PM expansionniste

Conclusion du chapitre

Le modèle IS-LM constitue un excellent instrument d’analyse des effets des politiques de relance dans
une économie fermée.
Il permet notamment de comparer l’impact des politique monétaire et budgétaire sur le niveau d’activité.
On voit comment l’Etat peut utiliser ces politiques pour chercher à stabiliser l’économie à un niveau
proche du plein emploi.

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Pendant les périodes de récession, quand la demande globale est insuffisante, une PB (et PM)
expansionniste peut accroître le niveau de la production et de l’emploi.
Les politiques keynésiennes ont été appliquées notamment, après la 2nde GM dans nombre de pays
industrialisés ; GB, France, USA.
C’est dans la décennie qui a suivi 1965 que la PB expansionniste n’a plus parfaitement fonctionné.
La progression de l’inflation d’abord, puis, un peu plus tard, le développement du chômage sont venus
remettre en question la pertinence de la théorie keynésienne. Dès lors, les Keynésiens ont été amenés à
enrichir leur cadre d’analyser de façon à essayer d’intégrer au mieux les modifications de notre
environnement économique : internationalisation de nos économies, la libéralisation (libre circulation des
capitaux), l’importance des phénomènes d’information, le rôle des marchés financiers, etc.

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