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Institut National des Sciences de Gestion Enseignant : Vincent de Pierre OKWE Ndong

Cours de Droit des Sociétés Commerciales Docteur en Droit Privé


Année-académi que : 2019-2020

3- Les Assemblées générales d’actionnaires

Tout comme les autres organes de gestion (CA, Administrateur général), les assemblées
générales d’actionnaires participent au fonctionnement de la société. Elles nomment et
révoquent les membres du CA, modifient les statuts, déterminent la répartition des bénéfices,
etc.

Les actionnaires sont convoqués soit par le président du CA, soit par l’administrateur
général, mais dans certaines circonstances, par le Commissaire aux Comptes (art. 156 de l’AU).
L’acte de convocation de l’assemblée doit mentionner un certain nombre d’informations, à
savoir l’ordre du jour, date, heure et lieu (art. 519 de l’AU). Pendant les séances de l’assemblée,
l’AU admet qu’un actionnaire puisse se faire représenter en donnant mandat à son représentant.
Ainsi, on distingue trois catégories d’assemblées, à savoir l’Assemblée générale ordinaire (a),
l’Assemblée générale extraordinaire (b) et l’Assemblée spéciale (c).

a- L’Assemblée Générale Ordinaire (AGO)

L’AGO se réunit au moins une fois par an. Elle est convoquée dans les six (6) mois de
la clôture de l’exercice, sauf prolongation de ce délai par le juge. L’AGO est convoquée soit
par le ou les dirigeants sociaux, soit par le Commissaire aux Comptes, soit par un mandataire
de justice, soit par les actionnaires représentant le 1/10 du capital social ou enfin par le
liquidateur. Elle est annulée, lorsqu’elle a été irrégulièrement convoquée. L’action en justice
pour son annulation est irrecevable, lorsque tous les actionnaires étaient présents ou représentés.

L’AGO statue sur les états financiers de synthèse de l’exercice. Elle décide de
l’affectation du résultat. Elle nomme les membres du conseil d’Administration ou
l’Administrateur général et les Commissaires aux Comptes. Elle approuve ou refuse les
conventions conclues entre les dirigeants sociaux et la société. Elle émet les obligations. Elle
approuve le rapport du Commissaire aux Comptes. L’AGO ne peut valablement délibérer à la
1ème convocation que si les actionnaires présents ou représentés possèdent au moins le quart des
actions. Sur la 2ème convocation, elle délibère sans quorum. Les décisions sont prises à la
majorité des voix exprimées.

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b- L’Assemblée Générale Extraordinaire (AGE)

Les conditions de convocation et de tenu de l’AGE sont identiques à celle de l’AGO.


Elle est seule habilitée à modifier les statuts, autoriser les fusions, scissions, transformations,
etc., transférer le siège social, dissoudre la société par anticipation, proroger la durée de a
société. L’AGE ne peut valablement délibérer sur première convocation que si les actionnaires
présents ou représentés possèdent au moins la 1/2 des actions ; sur la 2ème convocation, le 1/4
des actions. Les décisions sont prises à la majorité des 2/3 de voix exprimées, sauf pour le
transfert du siège de la société, dans un autre État, pour lequel il faut une décision unanime des
actionnaires.

c- L’Assemblée Spéciale (AS)

Elle réunit les titulaires d’actions d’une catégorie particulière : actions de priorité, action
de jouissance, etc. Les conditions de convocation et tenue sont identiques à celle de l’AGO.
L’assemblée spéciale approuve ou désapprouve les décisions des assemblées générales, lorsque
les décisions modifient les droits de ses membres. Les actionnaires ont droit de contrôler la
gestion de la société, à travers notamment le droit à l’information. Ainsi, ils ont droit de prendre
connaissance à toute époque de l’année des documents sociaux des trois derniers exercices, des
PV et des feuilles de présence aux assemblées générales de la même période et de mettre en
œuvre la procédure d’alerte, c’est-à-dire de poser deux fois par exercice des questions aux
dirigeants sociaux sur tout fait de nature à compromettre la continuité de l’exploitation. En plus
du droit à l’information, les actionnaires ont le droit à la communication des pièces au moins
15 jours à l’avance. Pendant les AGO, des documents financiers et comptables de l’exercice ;
des rapports du Commissaire aux Comptes et des dirigeants sociaux ; de la liste des actionnaires
; du montant global certifié par les Commissaires aux Comptes des rémunérations versées sur
dix ou cinq dirigeants et salariés les mieux payés. Pour les autres assemblées, ils ont le droit de
prendre connaissance du texte des résolutions proposées, le rapport du Conseil
d’Administration, de l’Administrateur général, du Commissaire aux Comptes.

C- Le contrôle de la SA

Les SA doivent désigner un Commissaire aux Comptes titulaire et un Commissaire aux


Comptes suppléant dont les missions et prérogatives sont clairement définies dans l’AU. Leur
révocation se fait par devant le tribunal pour faute ou empêchement à la demande des dirigeants

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sociaux ou des actionnaires représentant le 1/10 au moins du capital social. La faute peut être
l’inexécution ou la mauvaise exécution de sa mission. A ce titre, il engage sa responsabilité tant
civile (prescription 3 ans) que pénale. Quant à l’empêchement, il résulte soit d’une
incompatibilité ou d’une maladie.

Le Commissaire aux Comptes a pour mission, tout au long de l’exercice, de contrôler


les valeurs et les documents comptables de la société, de vérifier et certifier la sincérité et la
concordance des états financiers de synthèse (art. 604 de l’AU). Les fonctions de Commissaire
aux Comptes sont incompatibles avec toute activité ou tout acte de nature à porter atteinte à son
indépendance. De même, elles sont incompatibles avec tout emploi salarié (sauf en matière
d’enseignement rattaché à l’exercice de ses fonctions) et toute activité commerciale exercée
directement ou par personne interposée (art. 697 de l’AU).

1- Droits du Commissaire aux Comptes

Pour l’accomplissement de sa mission, le Commissaire aux Comptes a le droit de se


faire communiquer divers documents : pièces comptables, contrats, registre des procès-verbaux
des assemblées, etc. Il peut s’informer auprès des tiers qui ont accompli des opérations pour le
compte de la société.

2- Devoir d’information

Le Commissaire aux Comptes doit porter à la connaissance de la société et des dirigeants


des faits découverts lors de ses investigations. Il doit aussi déclencher une procédure d’alerte
s’il a connaissance dans l’exercice de sa mission, des faits de nature à compromettre la
continuité de l’exploitation. Il devra alors adresser une demande d’explication aux dirigeants et
si les faits persistent, il doit, si les dirigeants ne veulent pas y procéder, provoquer la
convocation de l’assemblée des actionnaires pour les en informer.

D- Dissolution de la SA

Sauf pour la SA unipersonnelle, la S.A classique doit être liquidée après sa dissolution
prononcée par le liquidateur.

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1- Les causes de la dissolution

La S.A est dissoute suite aux causes communes de dissolution de toutes les sociétés
commerciales. Elle est également dissoute sur décision des associés prise au cours d’une AGE.
Enfin, si les capitaux propres de la société deviennent inférieurs à la moitié (1/2) du capital
social, et si la régularisation n’intervient pas au plus tard à la clôture du 2 ème exercice
suivant le constat des pertes.

2- Les effets de la dissolution

S’il y a plusieurs actionnaires, et l’actif social est supérieur au passif, le boni de


liquidation sera réparti entre les actionnaires proportionnellement au nombre d’actions qu’ils
détiennent, sauf clause contraire des statuts. En cas de pertes, la responsabilité des actionnaires
est limitée au montant de leurs apports. Dans le cas de la société unipersonnelle, il y aura
transmission universelle de son partenaire à l’actionnaire unique après purge des oppositions
des créanciers de la société.

Sous-section 2 : La Société par Action Simplifiée (SAS)

Conscients des imperfections de la législation en vigueur, les rédacteurs du nouvel


AUDSCGIE ont, à la faveur d’une réforme intervenue en 2010, introduit la SAS. Cette société
se conçoit comme une société dont : « […] les statuts prévoient librement l’organisation et le
fonctionnement […] » (art. 853-1). Cette affirmation sans équivoque de la liberté statutaire
rapproche sans détour la SAS de droit OHADA de son homonyme du droit français. L’identité
commune de ces deux entités se retrouve, entre autres, dans la faculté d’être toutes les deux
constituées par un associé unique (SASU).

Désormais, la SAS coexiste avec les autres formes de sociétés commerciales que sont
la SA, la SNC, la SCS, la SARL. Elle est organisée par les arts. 853-1 et 853-23 de
l’AUDSCGIE.

A- La constitution de la SAS

La SAS est instituée par un ou plusieurs associés et dont les statuts prévoient librement
l’organisation et le fonctionnement de la société sous réserve des règles impératives. Les
associés de la SAS ne sont pas responsables des dettes sociales qu’à concurrence de leurs
apports et leurs droits sont représentés par des actions.
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Lorsque cette société ne comporte qu’une seule personne, celle-ci est dénommée
« associé unique ». L’associé unique exerce des pouvoirs dévolus aux associés, lorsque l’AU
prévoit une prise de décision collective.

La société est désignée par une dénomination sociale qui doit être immédiatement
précédée ou suivie en caractères lisibles des mots « société par action simplifiée » ou du sigle
« SAS ». Lorsque la société ne comporte qu’un associé, elle est désignée par une dénomination
sociale qui doit être immédiatement précédée ou suivie en caractères lisibles des mots « société
par action simplifiée unipersonnelle » ou du sigle « SASU » (art. 853-2 de l’AU).

La loi n’impose pas de capital minimum pour la constitution de la SAS. Selon la Banque
mondiale, cette absence de capital minimum exigé pour les sociétés par actions simplifiées
réduira ses délais de constitution dans l’espace OHADA, ce qui devrait y améliorer le climat
ainsi que la célérité des affaires.

Le droit OHADA octroie aux sociétés commerciales que sont les SAS, la faculté
d’enregistrer à leur guise les statuts sociaux soit par acte notarié38, soit par acte sous seing
privé. Il leur est même possible d’accomplir électroniquement leurs formalités de constitution.
Cependant, aussi grande qu’elle soit, la liberté des associés de SAS, quant à la fixation du
montant du capital social, d’une part et de la valeur nominale des actions, d’autre part, n’est pas
totale. L’alinéa 1er de l’art. 853-5 de l’AUSCGIE dispose que : « le montant du capital social
ainsi que celui du nominal des actions est précisé par les statuts ».

Par ailleurs, la considération de la personne de l’associé légitime la validité des apports


d’industrie dans les SAS, lesquelles sont fortement empreintes du consensualisme qui
caractérise les contrats.

B- L’organisation et le fonctionnement de la SAS

Aux termes des dispositions de l’art. 853-1 de l’Acte uniforme révisé : « […] les statuts
prévoient librement l’organisation et le fonctionnement de la société […] ». Ainsi, la société
par actions simplifiées remet la volonté de coopération des associés au cœur du contrat de
société.

Au sein des sociétés par actions simplifiées, la faculté d’aménager conventionnellement


les intérêts pécuniaires des associés renforce la cohésion sociale. La délégation du pouvoir

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d’organiser sans contrainte une SAS accordée aux associés de celle-ci assure et maintient la
cohésion du groupe. Il résulte de tout cela une certaine originalité non seulement dans la
conception, mais aussi et surtout dans la mise en œuvre de l’affectio societatis au sein des SAS.
La caractéristique essentielle de la SAS réside dans la prééminence des stipulations statutaires
et extra-statutaires, sur les dispositions non impératives de l’AUSCGIE (art. 2-1 de l’AU
révisé).

La seule institution imposée par l’AUSCGIE aux constituants de SAS est la présence
d’un président aux fins d’administration et de gestion. Dans le cas d’une SASU, il y a
indubitablement un cumul des qualités de président et d’associé. Par contre, en cas de pluralité
d’associés présents au capital de la SAS, les statuts devront préciser plus en détail les conditions
d’exercice des fonctions de président (art. 853-7), lequel peut être soit une personne physique
ne faisant l’objet d’aucune interdiction légale d’exercice, soit une personne morale. Toutefois,
aussi étendus qu’ils le paraissent, les pouvoirs du président ne sont pas illimités, compte tenu
de la présence d’un commissaire aux comptes.

Le Commissaire aux comptes au sein d’une SAS a pour mission permanente de


certification et de contrôle légal des comptes sociaux, mais également de ses interventions
ponctuelles en qualité d’auditeur légal, qui sont prévues par la loi. L’art. 853-13 de l’AUSCGIE
prévoit que la certification ainsi que le contrôle légaux des comptes sont réservés aux SAS qui
remplissent, à la clôture d’un exercice comptable, au moins deux des critères : l’enregistrement
d’un total du bilan d’une valeur supérieure à 125 000 000 FCFA ; la constatation d’un chiffre
d’affaires annuel qui excède 250 000 000 FCFA ; la disposition d’un effectif de plus de
cinquante salariés. Les interventions ponctuelles du commissaire aux comptes portent sur le
contrôle des conventions réglementées. Elles concernent aussi le déclenchement d’une alerte
préalable à l’ouverture d’une procédure collective.

C- La dissolution (voir causes communes de dissolution)

Section 4 : Le Groupe d’Intérêt économique (GIE)

Aux termes des dispositions de l’art. 869 de l’AU, le GIE peut être défini comme le
groupement qui a pour but exclusif de mettre en œuvre pour une durée déterminée, tous les
moyens propres à faciliter ou à développer l’activité économique de ses membres, à améliorer
ou à accroître les résultats de cette activité. Contrairement à la société qui peut exercer toute

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activité économique reconnue licite, le GIE ne peut exercer que l’activité de ses membres. Son
activité est en quelque sorte le prolongement de l’activité de ses membres.

A- La constitution

L’AU ne détermine pas le capital du GIE qui peut être constitué sans capital. Il est
constitué, lorsque les membres souhaitent réaliser en commun, différentes opérations : services
de recherches, études de marché, publicité, bureaux d’achat ou de vente, bureau d’importation
ou d’exportation, etc. C’est le cas de la société SOGAFRIC. Pour jouir de la personnalité
morale, le GIE doit être immatriculé au RCCM.

B- Organisation et fonctionnement

C’est le contrat constitutif du GIE qui détermine librement les règles de son organisation
et de son fonctionnement. Dans la pratique, ce contrat est complété par le règlement intérieur
caractérisé par sa souplesse et l’ouverture qu’il offre à de nouvelles adaptations.

Les membres du GIE sont, à l’instar des associés dans les sociétés de personnes,
indéfiniment et solidairement responsables des dettes du GIE vis-à-vis des tiers, sauf
dispositions contraires du contrat (art. 873, al. 2 de l’AU). Entre les membres, chacun contribue
aux dettes par part égale, sauf dispositions contraires du contrat de regroupement.

C- La dissolution

L’art. 883 de l’AU prévoit la dissolution du GIE dans les cas suivants :

- L’arrivée du terme du contrat ;


- La réalisation ou l’extinction de son objet ;
- La décision de ses membres dans les conditions prévues par l’AU ;
- Décision judiciaire prononçant une dissolution pour juste motif ;
- Le décès d’un membre personne physique ou dissolution d’un membre personne
morale, sauf clause contraire du contrat de groupement ;

La dissolution du GIE entraîne automatiquement sa liquidation, et sa personnalité


subsiste uniquement pour des besoins de sa liquidation (art. 885 de l’AU).

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DEUXIÈME PARTIE : LES POUVOIRS DANS LES SOCIÉTÉS

Le dirigeant social est investi de pouvoirs légaux dont l’étendu est fonction de l’objet
social. Tel se présente le système en droit uniforme de l’OHADA des pouvoirs du dirigeant de
société commerciale, c’est-à-dire du dirigeant d’une entité juridique « créée par deux ou
plusieurs personnes qui conviennent, par un contrat, d’affecter à une activité des biens en
numéraire ou en nature, dans le but de partager le bénéfice ou de profiter de l’économie qui
pourra en résulter ».

Le pouvoir est une prérogative juridique permettant à une personne au moins d’agir sur
les droits subjectifs d’autrui, et d’une manière plus générale sur un tiers. La mise en œuvre du
pouvoir doit se faire dans l’intérêt du sujet d’imputation et par conséquent jamais dans l’intérêt
exclusif de celui qui l’exerce. Déterminer les pouvoirs du dirigeant de société est complexe. Au
fond, la question des pouvoirs du dirigeant est consubstantielle à celle de l’existence de la
société commerciale et appelle à remonter aux années de formation du droit des sociétés, c’est-
à-dire au cours du XIXème siècle. A cette époque, les sociétés les plus usitées étaient les SNC et
les sociétés civiles. Les dirigeants de ces sociétés étaient considérés comme de simples
mandataires sociaux agissant aux lieu et place de la collectivité des associés et tenant leurs
pouvoirs de la délégation qui leur était consentie.

Ainsi, étudier les pouvoirs du dirigeant des sociétés commerciales plonge dans la théorie
de la personnalité morale. En réservant le débat académique sur sa nature juridique, entre la
fiction et la réalité, la personnalité morale a un patrimoine. Ce patrimoine appelle un effort de
gestion et lorsque la personnalité morale est une société commerciale, c’est au dirigeant c’est
au dirigeant de la société commerciale de l’accomplir. On perçoit alors l’intérêt de leur présence
au sein de la société. En effet, une entreprise ne peut durablement fonctionner que si elle est
placée sous l’autorité d’un chef investi des pouvoirs nécessaires à son exploitation. Les pouvoirs
« patronaux » sont connus, ils forment ce qu’il est convenu d’appeler la « direction et
l’organisation » et ils se décomposent en un pouvoir que le chef d’entreprise exerce « sur les
personnes » et en un pouvoir qu’il exerce sur les biens. C’est ce dernier aspect du pouvoir qui
nous concerne. Vu sous cet angle du droit des personnes morales, le dirigeant social est investi
d’un pouvoir de représentation.

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En examinant l’Acte uniforme relatif aux sociétés commerciales et au GIE, on remarque


que le législateur a, en premier lieu, consacré le système des pouvoirs. En second lieu, il a
attribué au dirigeant social des pouvoirs de l’ordre social. Ainsi, dans les sociétés, le pouvoir
est exercé par les dirigeants (chapitre I), et par les associés (chapitre II).

CHAPITRE I : LE POUVOIR DES DIRIGEANTS

Dans l’exercice de leurs pouvoirs (section 2), certains éléments caractérisent le statut
(section 1) des dirigeants de sociétés commerciales.

Section 1 : Statut des dirigeants

Les dirigeants sont certes des organes de la société, mais également sur un terrain
contractuel, des mandataires sociaux, nommés et révoqués par les associés. Dans les sociétés
de personnes à risque illimité (SNC, SCS, etc.) et les SARL, la société est dirigée par un ou
plusieurs gérants, chacun exerçant en totalité le pouvoir, alors que dans les sociétés de capitaux,
notamment la SA, la situation est différente (chap. III, 1ère partie).

Exercice d’application n° 4

Spécificités de la SAS.

Causes de dissolution spécifiques à la SA et la SARL.

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