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I.H.E.

C
CES DE REVISION COMPTABLE
NORMES COMPTABLES

CAPITAUX PROPRES
( NCT 02 )

I. RACHATS D’ACTIONS PROPRES

Aux termes des articles 19 et 88 de la loi n°94-117 du 14 novembre 1994 portant


réorganisation du marché financier, telle que modifiée par la loi n°99-92 du 17 août 1999
relative à la relance du marché financier, une société peut procéder, sous certaines conditions,
au rachat de ses propres actions soit en vue de leur revente en bourse, l’objectif poursuivi étant
de réguler leurs cours sur le marché, soit en vue de leur annulation, les principales raisons
pourraient alors être les suivantes :
▪ Réduire le nombre d’actions en circulation dans l’espoir d’augmenter le bénéfice par
action ;
▪ Acquérir les actions d’un actionnaire en particulier ;
▪ Pourvoir aux besoins en actions résultant d’une fusion envisagée ;
▪ Modifier le ratio d’endettement ;
▪ Remplir les conditions d’un contrat ;
▪ Répondre à l’insatisfaction d’un actionnaire dissident ;
▪ Convertir une société ouverte en société fermée.

Par ailleurs, l’article 321 du code des sociétés commerciales (CSC) prévoit que lorsque la
cession à un tiers d’actions émises par une société ne faisant pas appel public à l’épargne est
soumise à l’agrément de la société par une clause statutaire (sauf en cas de succession ou de
cession au conjoint, à un descendant ou à un ascendant), et la société n’agrée pas le
cessionnaire proposé, le conseil d’administration peut, avec le consentement du cédant,
décider de faire acquérir les actions par la société en vue d’une réduction du capital et ce dans
un délai de trois mois à compter de la notification du refus d’agrément.

L’article 307 du CSC prévoit, dans son dernier alinéa, que les dispositions de l’article 88 de la
loi n°94-117 doivent être respectées en cas de réduction du capital social.

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1. Rachat par une société de ses propres actions en vue de leur annulation

a. Aspect juridique

L’article 88 de la loi n°94-117 stipule que « Sont interdits la souscription et l’achat par la
société de ses propres actions. Toutefois, l’assemblée générale extraordinaire qui décide une
réduction du capital non motivée par des pertes peut autoriser le conseil d’administration,
pendant une période déterminée, à acheter un nombre d’actions en vue de leur annulation.
Dans ce cas, le capital est réduit à concurrence des actions effectivement achetées. Ces actions
doivent être annulées dans un délai de trois mois à partir de la date de l'achèvement de
l’opération d’achat … Les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux sociétés
d’investissement à capital variable ».

b. Aspect comptable

La norme NCT 02 traite le rachat par une société de ses propres actions en vue de leur
annulation de la façon suivante :

1. Si le coût d’acquisition est supérieur ou égal à la valeur nominale :

a. On soustrait du capital social (ou capital-actions) la valeur nominale de ces actions ;

b. L’excédent de (a) doit être imputé aux autres compléments d’apport (compte 1178)
jusqu’à concurrence des excédents provenant de la revente ou de l’annulation d’actions
de même catégorie ;

c. L’excédent de (b) doit être imputé à la partie du complément d’apport (prime


d’émission, prime de fusion ou prime de conversion d’obligations en actions) ayant trait
à la même catégorie d’actions, en proportion du nombre d’actions rachetées ;

d. L’excédent de (c) doit être imputé aux bénéfices non répartis (réserves distribuables) et,
en cas d’insuffisance de ces derniers, une perte ordinaire (ou une charge à répartir, si
l’opération remplit toutes les conditions prévues par la norme NCT 10) doit être
constatée.

2. Si le coût d’acquisition est inférieur à la valeur nominale :

a. On soustrait du capital social (ou capital-actions) la valeur nominale de ces actions ;

b. On crédite les autres compléments d’apport (compte 1178) de la différence.

Les actions rachetées et détenues provisoirement par la société avant leur annulation doivent
être présentées, sous une rubrique distincte, en déduction de l’avoir des actionnaires et non
parmi les actifs (au compte 119. Actions propres).

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c. Exemple

Les capitaux propres de la société ABC se présentent comme suit au 31 mars 1997 :

▪ Capital social :

- Actions de catégorie A 100 000


(10 000 actions de valeur nominale 10 DT)
- Actions de catégorie B 50 000
(5 000 actions de valeur nominale 10 DT, émises à 11 DT l’action)
150 000

▪ Primes d’émission (des actions de catégorie B) 5 000

▪ Réserve légale 15 000

▪ Réserve statutaire 29 000

▪ Résultats reportés 1 000

Total des capitaux propres 200 000


------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Le 30 juin 1997, ABC rachète et annule 1 000 actions de catégorie B. Le coût d’acquisition
s’élève à 9,5 DT l’action. Les écritures suivantes sont alors constatées :

1. Rachat des actions : Débit : Actions propres 9 500


Crédit : Banque 9 500

2. Annulation des actions : Débit : Capital social 10 000


Crédit : Actions propres 9 500
Autres compléments d’apport 500

La prime d’émission restante par action de catégorie B s’élève à :

5 000 / (5 000 – 1 000) = 1,250 DT


------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Le 25 juillet 1997, ABC rachète et annule 2 000 actions de catégorie B additionnelles. Le coût
d’acquisition s’élève à 11 DT l’action. Les écritures suivantes sont alors constatées :

1. Rachat des actions : Débit : Actions propres 22 000


Crédit : Banque 22 000

2. Annulation des actions : Débit : Capital social 20 000


Autres compléments d’apport 500
Primes d’émission 1 500
Crédit : Actions propres 22 000

La prime d’émission restante par action de catégorie B s’élève à :

(5 000 – 1 500) / (4 000 – 2 000) = 1,750 DT

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Le 15 août 1997, ABC rachète et annule 1 000 actions de catégorie B additionnelles. Le coût
d’acquisition s’élève à 12 DT l’action. Les écritures suivantes sont alors constatées :

1. Rachat des actions : Débit : Actions propres 12 000


Crédit : Banque 12 000

2. Annulation des actions : Débit : Capital social 10 000


Primes d’émission 1 750
Réserves (distribuables) 250
Crédit : Actions propres 12 000

2. Rachat par une société de ses propres actions en vue de régulier leur cours sur le
marché

a. Aspect juridique

L’article 19 (nouveau) de la loi n°94-117 stipule que : « Les sociétés admises à la cote de la
bourse peuvent acheter les actions qu’elles émettent en vue de réguler leur cours sur le marché.
A cette fin, l’assemblée générale ordinaire doit avoir expressément autorisé le conseil
d’administration de la société à acheter et à revendre ses propres actions en bourse.

Le conseil d’administration fixe notamment les conditions d’achat et de vente des actions sur
le marché, le nombre maximum d’actions à acquérir et le délai dans lequel l’acquisition doit
être effectuée.

Cette autorisation ne peut être accordée pour une durée supérieure à trois ans. La société ne
peut détenir plus de 10% des actions... Ces actions doivent être mises sous la forme nominative
et entièrement libérées lors de l’acquisition.

La société doit disposer au moment de la décision de l’assemblée générale de réserves autres


que les réserves légales, d’un montant au moins égal à la valeur de l’ensemble des actions à
acquérir calculée sur la base du cours justifiant la régulation du marché.

Les actions détenues par la société émettrice ne donnent droit ni aux dividendes, qui doivent
être déposés dans un compte de report à nouveau, ni au droit de souscription en cas
d’augmentation de capital en numéraire, ni au droit de vote. Elles ne sont pas prises en
considération pour le calcul des différents quorums.

Avant de procéder à l’exécution de la décision de l’assemblée précitée, la société doit en


informer le conseil du marché financier (CMF). A la clôture de l’opération de régulation, la
société adresse au CMF un rapport détaillé sur son déroulement et sur les effets qu’elle a
engendrés ».

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b. Aspect comptable

La norme NCT 02 traite le rachat par une société de ses propres actions en vue de réguler leurs
cours sur le marché de la façon suivante :

1. Si le coût d’acquisition est supérieur ou égal au prix de la revente :

a. La perte doit être imputée aux autres compléments d’apport (compte 1178) provenant
éventuellement de la revente ou de l’annulation d’actions de même catégorie ;

b. L’excédent de (a) doit être imputé aux bénéfices non répartis (réserves distribuables) et,
en cas d’insuffisance de ces derniers, une perte ordinaire (ou une charge à répartir, si
l’opération remplit toutes les conditions prévues par la norme NCT 10) doit être
constatée.

2. Si le coût d’acquisition des actions rachetées et non encore revendues à la date de clôture
est supérieur ou égal au cours moyen en bourse du dernier mois, la moins value potentielle
doit être imputée comme ci-dessus indiqué.

3. Si le coût d’acquisition est inférieur au prix de la revente, le gain est porté au crédit du
compte 1178. Autres compléments d’apport.

Les actions rachetées et détenues provisoirement par la société avant leur revente doivent être
présentées, sous une rubrique distincte, en déduction de l’avoir des actionnaires et non parmi
les actifs (au compte 119. Actions propres).

c. Exemple

Le 15 septembre 1997, la société XYZ rachète 5 000 actions (de valeur nominale 10 DT) au
coût de 9,5 DT l’action. Le 20 octobre, elle procède à leur revente au prix de 10 DT l’action.
Les écritures suivantes sont alors constatées :

1. Rachat des actions : Débit : Actions propres 47 500


Crédit : Banque 47 500

2. Revente des actions : Débit : Banque 50 000


Crédit : Actions propres 47 500
Autres compléments d’apport 2 500

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Le 10 novembre 1997, la société XYZ rachète 5 000 actions additionnelles au coût de 10,5 DT
l’action. Le 30 janvier 1998, elle les revend au prix de 10 DT l’action. Le cours moyen en
bourse durant décembre 1997 a été établi à 9,8 DT. Les écritures comptables sont alors les
suivantes :

1. Au 30/11/1997 : Débit : Actions propres 52 500


Crédit : Banque 52 500

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2. Au 31/12/1997 : Débit : Autres compléments d’apport 2 500
Réserves (distribuables) 1 000
Crédit : Actions propres 3 500
3. Au 30/01/1998 : Débit : Banque 50 000
Crédit : Actions propres 49 000
Autres compléments d’apport 1 000

3. Dividendes rattachés aux actions rachetées

Les dividendes revenant aux actions auto-détenues (rachetées et non encore annulées ou
revendues) doivent être portés au crédit du compte 121. Résultats reportés.

4. Présentation des actions propres selon la norme IAS 32 - § 33

Si une entité rachète ses propres instruments de capitaux propres, ceux-ci (les « actions
propres ») doivent être déduits des capitaux propres. Aucun profit ou perte ne doit être
comptabilisé dans le résultat lors de l’achat, de la vente, de l’émission ou de l’annulation
d’instruments de capitaux propres de l’entité. De telles actions propres peuvent être acquises et
détenues par l’entité ou par d’autres membres du groupe consolidé. La contrepartie versée ou
reçue doit être comptabilisée directement en capitaux propres.

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II. INSTRUMENTS FINANCIERS COMPOSES

Selon la norme IAS 32, Instruments financiers : Informations à fournir et présentation,


l’émetteur d’un instrument financier doit évaluer les termes de l’instrument financier afin
de déterminer s’il contient à la fois une composante de passif et une composante de capitaux
propres. Ces composantes doivent être classées séparément en passifs financiers ou en
instruments de capitaux propres.

C’est la substance d’un instrument financier, plutôt que sa forme juridique, qui détermine son
classement dans le bilan de l’émetteur.

Un passif financier se caractérise essentiellement par l’existence d’une obligation contractuelle


pour l’émetteur soit de remettre de la trésorerie ou un autre actif financier au détenteur soit
d’échanger un autre instrument financier (avec le détenteur) dans des conditions
potentiellement défavorables (pour l’émetteur).

Un instrument de capitaux propres est tout contrat mettant en évidence un intérêt résiduel dans
les actifs d’une entité après déduction de tous ses passifs.

Une entité comptabilise séparément les composantes d’un instrument financier qui (a) crée un
passif financier de l’entité et (b) confère au porteur de l’instrument une option de conversion
de l’instrument financier en instrument de capitaux propres de l’entité. Par exemple, une
obligation ou un instrument analogue, convertible par le porteur en un nombre déterminé
d’actions ordinaires de l’entité est un instrument financier composé. Du point de vue de
l’entité, un tel instrument comprend deux composantes : un passif financier (l’engagement
contractuel de remettre de la trésorerie ou un autre actif financier) et un instrument de capitaux
propres (une option d’achat que le porteur a le droit, pendant une durée déterminée, de
convertir en un nombre déterminé d’actions ordinaires de l’entité). Sur le plan économique,
l’émission d’un tel instrument a essentiellement le même effet que l’émission d’un titre
d’emprunt assorti d’une clause de remboursement anticipé et de bons de souscription d’actions
ordinaires ou que l’émission d’un titre d’emprunt avec bons de souscription d’actions
détachables. Dans tous les cas, l’entité présente donc les composantes de passif et de capitaux
propres séparément dans son bilan.

Le classement des éléments de passif et de capitaux propres d’un instrument convertible n’est
pas revu du fait de l’évolution de la probabilité qu’une option de conversion sera exercée,
même si la levée de l’option peut apparaître comme économiquement avantageuse pour
certains porteurs. Il se peut que les porteurs n’agissent pas toujours conne prévu parce que, par
exemple, les conséquences fiscales de la conversion peuvent varier d’un porteur à l’autre. De
plus, la probabilité de conversion évoluera dans le temps. L’obligation contractuelle de l’entité
de pourvoir aux paiements futurs demeure jusqu’à ce qu’elle s’éteigne à travers la conversion,
l’échéance de l’instrument ou toute autre transaction.

La norme IAS 39, Instruments financiers : Comptabilisation et évaluation, traite de


l’évaluation des actifs financiers et des passifs financiers. Les instruments de capitaux propres
sont des instruments mettant en évidence un intérêt résiduel dans les actifs d’une entité après
déduction de tous ses passifs.

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Par conséquence, lorsque la valeur comptable initiale d’un instrument financier composé est
ventilée en composantes capitaux propres et passif, il convient d’affecter à la composante
capitaux propres le montant résiduel obtenu après avoir déduit de la juste valeur de
l’instrument considéré dans son ensemble le montant déterminé séparément pour la
composante passif. La somme des valeurs comptables attribuées aux composantes de passif et
de capitaux propres lors de la comptabilisation initiale est toujours égale à la juste valeur qui
serait attribuée à l’instrument dans sa globalité. La séparation des composantes de
l’instrument ne peut donner lieu à un profit ou à une perte du fait de sa comptabilisation.

Selon l’approche décrite au paragraphe précédent, l’émetteur d’une obligation convertible en


actions ordinaires détermine d’abord la valeur comptable de la composante passif en évaluant
la juste valeur d’un passif analogue (y compris les composantes dérivées n’ayant pas la qualité
de capitaux propres) non assorti d’une composante capitaux propres associée. La valeur
comptable de l’instrument de capitaux propres représenté par l’option de conversion de
l’instrument en actions ordinaires est ensuite déterminée en déduisant la juste valeur du passif
financier de la juste valeur de l’instrument financier composé pris dans son ensemble.

Exemple :

Une entreprise émet 10 000 obligations convertibles au début de l’exercice N. Les obligations
viennent à échéance dans cinq ans, sont émises au pair, et ont une valeur nominale de 100 DT
par obligation, ce qui donne un produit total de 1 000 000 DT. Les intérêts sont payables
annuellement, à un taux nominal de 6%. Chaque obligation peut être convertie en 5 actions
ordinaires en tout temps avant son échéance.

Lorsque les obligations sont émises, le taux d’intérêt pratiqué sur le marché pour un titre
similaire sans option de conversion est de 9%.

Selon l’approche de l’attribution de la valeur résiduelle à la composante « capitaux propres »,


on évalue d’abord la composante « passif », et la différence entre le produit de l’émission
d’obligations et la juste valeur du passif est attribuée à la composante « capitaux propres ». La
valeur actualisée de la composante « passif » est calculée au moyen d’un taux d’actualisation
de 9%, le taux d’intérêt pratiqué sur le marché pour des obligations semblables ne comportant
pas de droit de conversion.

▪ Valeur actualisée du principal (1 000 000 DT)


remboursable à la fin de cinq ans 649 941 DT
▪ Valeur actualisée des intérêts (60 000 DT )
payables annuellement pendant cinq ans 233 377 DT
▪ Total de la composante « passif » 883 318 DT
▪ Composante « capitaux propres »
(obtenue par déduction) 116 682 DT
▪ Produit de l’émission d’obligations 1 000 000 DT

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III. DIVIDENDES ET COUTS DE TRANSACTION
RELATIFS AUX INSTRUMENTS DE CAPITAUX PROPRES

Selon la norme IAS 32, l’entité doit imputer directement au débit des capitaux propres, nettes
de tout avantage d’impôt sur le résultat y afférent, les distributions aux porteurs
d’instruments de capitaux propres. Les coûts de transaction d’une transaction portant sur
les capitaux propres doivent être comptabilisés en déduction des capitaux propres, nets de
tout avantage d’impôt sur le résultat y afférent.

Un contrat imposant à une entité d’acheter ses propres instruments de capitaux propres (par
exemple, des actions de préférence) en contrepartie de trésorerie ou d’un autre actif financier
(à une date de rachat spécifique ou au gré du porteur), crée un passif financier à hauteur de la
valeur actualisée du montant de rachat. Lors de la comptabilisation initiale du passif financier,
sa juste valeur (la valeur actualisée du montant de rachat) est reclassée, en déduction des
capitaux propres.

Les dividendes versés sur des actions qui sont intégralement comptabilisés en tant que passifs
sont comptabilisés en charges de la même manière que les intérêts sur une obligation.

Lorsqu’elle émet ou acquiert elle-même ses instruments de capitaux propres, une entité encourt
habituellement différents coûts. Ces coûts peuvent inclure les droits d’enregistrement et autres
droits acquittés aux autorités de réglementation, les sommes versées à des conseils juridiques,
comptables et autres conseils professionnels, les coûts d’impression et les droits de timbre. Les
coûts de transaction d’une transaction portant sur les capitaux propres sont portés en déduction
des capitaux propres (nets de tout avantage d’impôt sur le résultat y afférent) dans la mesure où
il s’agit de coûts marginaux directement attribuables à la transaction portant sur les capitaux
propres et qui auraient été évités autrement. Les coûts de transaction portant sur les capitaux
propres qui est abandonnée sont comptabilisés en charges.

Les coûts de transaction liés à l’émission d’un instrument financier composé sont affectés aux
composantes passif et capitaux propres de l’instrument au prorata de la répartition du produit
de l’émission.

Le montant des coûts de transaction comptabilisés en déduction des capitaux propres au cours
de la période est indiqué séparément selon la norme IAS 1, Présentation des états financiers.

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IV. RESERVE POUR FONDS SOCIAL

La réserve pour fonds social, allouée à la suite de l’affectation du résultat de l’entreprise par
ses propriétaires, est généralement destinée à financer des opérations remboursables telles que
l’octroi des prêts au personnel.

Les opérations remboursables financées par la réserve pour fonds social doivent être inscrites à
l’actif de l’entreprise et le montant utilisé de cette réserve doit être porté au niveau des notes
aux états financiers. Les rémunérations rattachées à ces opérations doivent venir en
augmentation de la réserve pour fonds social.

Les opérations non remboursables financées par la réserve pour fonds social doivent venir en
déduction de cette réserve et la nature de chaque catégorie d’opérations doit être portée au
niveau des notes aux états financiers.

Note n° … Réserve pour fonds social

(N) ( N - 1)
er
1. Solde au 1 janvier :
- Trésorerie
- Prêts au personnel
2. Ressources de l’exercice :
- Quote-part résultat de l’exercice précédent
- Intérêts des emprunts au personnel
- Etc.
3. Emplois de l’exercice :
- Restauration
- Aides au personnel (non remboursables)
- Etc.
4. Solde au 31 décembre :
- Trésorerie
- Prêts au personnel

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V. INFORMATIONS A FOURNIR

Selon la norme NCT 2, les états financiers doivent faire apparaître :


a. Pour chaque catégorie d’actions :
- Le nombre d’actions ou le montant du capital autorisé, émis et en circulation ;
- Le capital non encore libéré et la période légale restante pour sa libération ;
- La valeur nominale des actions ;
- Les droits, priorités ou restrictions affectant la distribution des dividendes et le
remboursement du capital ;
- L’arriéré dû sur les dividendes cumulatifs ;
- Le taux du dividende des actions privilégiées ;
- Le prix de rachat des actions rachetables ;
- L’existence de clauses de convertibilité ;
- Les actions rachetées ou, détenues par des filiales ou des entreprises associées ;
- Les actions réservées pour des émissions futures dans le cadre d’options ou de contrat
de vente à terme, en mentionnant les dates et les montants.
b. Le nombre d’actions de chaque catégorie ainsi que les certificats d’actions et de vote qui
ont été émis depuis la date du dernier bilan, en précisant la valeur qui leur a été donnée, le
mode de libération (en espèces, en nature, en compensation de dettes) et les actions émises
à la suite de l’exercice d’options ou de droits d’achat.
c. Le nombre d’actions de chaque catégorie rachetées par l’entreprise depuis la date du
dernier bilan, le prix payé et, si celui-ci n’a pas été réglé en espèces, la nature et la valeur
de la contrepartie, l’objectif du rachat (en vue d’une régulation du cours boursier ou en vue
d’une réduction du capital non motivée par des pertes).
d. Le nombre d’actions de chaque catégorie, qui ont été revendues depuis la date du dernier
bilan, en indiquant la valeur qui leur a été donnée, les actions revendues par suite de
l’exercice d’option ou de droits d’achat, le mode de règlement (espèces, compensation ou
conversion, annulation d’obligations).
e. L’effet du rachat et de revente de ses propres actions sur le cours boursier.
f. Le pourcentage des actions détenues par la société par rapport au total des actions en
circulation.
g. Les opérations de réduction et d’amortissement du capital.
h. Les sommes versées par l’Etat en qualité de propriétaire (fonds de dotation).

Les états financiers doivent faire apparaître également :


a. La nature de chaque réserve y compris les primes d’émission et l’écart de réévaluation,
ainsi que les restrictions affectant leur distribution.
b. Les mouvements de l’exercice et les restrictions affectant leur distribution.
c. La ventilation de la réserve pour fonds social pour distinguer les utilisations remboursables
de celles non remboursables.
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VI. ETUDE DE CAS

Une obligation, convertible à tout moment contre une action, d’une valeur nominale de 100 est émise
avec une durée de vie de 5 ans.

Le taux d’intérêt offert est de 2% alors que le taux de marché pour une obligation normale est de 6%.

La valeur de la composante dette de l’obligation correspond à la valeur actualisée au taux de 6% des


flux de trésorerie générés par l’obligation, dans l’hypothèse où le porteur n’exerce pas son option.
Cette valeur s’élève à 83,15 soit 2/(1,06)1 + 2/(1,06)2 + 2/(1,06)3 + 2/(1,06)4 + 102/(1,06)5.

Par différence, la valeur de l’instrument de capitaux propres s’élève à 16,85.

Ecriture à enregistrer à la date d’émission de l’emprunt :

Bilan actif Bilan passif

Banque 100 -
Capitaux propres (prime d’émission) - 16,85
Dettes financières - 83,15

Modalités de comptabilisation ultérieure de l’obligation convertible

L’écart constaté annuellement entre les charges financières théoriques résultant d’une obligation
normale et les charges financières contractuelles vient chaque année en majoration progressive de ces
dernières et de la valeur d’entrée au bilan de la dette financière.

L’application des normes IAS 32 & 39 se traduit donc par une augmentation globale des charges
financières à hauteur de la valeur affectée à l’instrument de capitaux propres lors de l’émission.

A l’échéance, les excédents de charges financières inscrits en résultat ont, de fait, par le biais du
résultat inscrit dans les capitaux propres, annulé en totalité le montant initialement porté en capitaux
propres, avec pour contrepartie l’augmentation symétrique de la dette.

Dette en début Intérêts au taux Flux de Dette en fin


Années
d’année de 6% trésorerie d’année
1 83,15 4,99 (2) 86,14
2 86,14 5,17 (2) 89,31
3 89,31 5,36 (2) 92,67
4 92,67 5,56 (2) 96,23
5 96,23 5,77 (102)

26,85 (110)

La différence entre les frais financiers effectifs, soit 26,85, et les frais financiers contractuels, soit 10,
s’élève à 16,85. Elle correspond à l’écart entre la valeur nominale de l’obligation, soit 100, et sa juste
valeur, soit 83,15.

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Ecritures à enregistrer à la fin de la première année, au moment du paiement du premier
coupon :

Charges
Bilan passif
au compte de résultat
Banque - 2
Charges financières 4,99 -
Emprunt obligatoire - 2,99

Il est ici fait abstraction de l’incidence de l’impôt. En pratique, l’écart existant entre la valeur fiscale
(prix d’émission) de l’obligation et sa valeur comptable (dette financière proprement dite) doit
conduire, selon la norme IAS 12 relative à l’impôt sur le résultat, à la constatation d’un impôt différé
passif prélevé sur les capitaux propres lors de la comptabilisation initiale de l’obligation convertible et
repris ultérieurement en résultat au rythme de l’enregistrement des excédents de charges financières.

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