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Mémoire d’étude pour l’obtention du diplôme de la

lic enc e fondamentale


« Sc ienc es Ec onomiques et Ges tion »
Sous le thème :
Table des matières :

Table des matières


Remerciement

Introduction générale : ....................................................................................................................4

Chapitre I : Généralités sur la Responsabilité Sociale des Entreprises ……………………………….6

Introduction du chapitre ……………………………………………………………………..... 7

1- Qu’est-ce que la Responsabilité Sociale de l’Entreprise ? ...........................................................9

2.1.1- Définition de la RSE : ................................................................................................................9

2.1.2- définitions officielles de la RSE : ...............................................................................................9

2-Les approches économiques et sociologiques de la RSE : .................................................................14

discussion et conclusion ………………………………………………………………………………20

Chapitre II : Etude exploratoire de ladiffusion de la RSE au Maroc ………………………………….22

Introduction du chapitre : .......................................................................................................................24

I- les supports normatifs de la RSE ………………………………………………………………….24

1-le pacte Mondial…………………………………………………………………………………….24

2-la charte RSE de la CGEM ………………………………………………………………………….25

2.1. Les 9 neuf axes d’engagements de la Charte RSE de la CGEM sont : .......................................26

2.1.1. Respecter les droits humains : ..............................................................................................27

1
2.1.2. Améliorer en continu les conditions d’emploi et de travail et les relations professionnelles :
27

2.1.3. Préserver l’environnement : .................................................................................................28

2.1.4. Prévenir la corruption : ........................................................................................................29

2.1.5. Respecter les règles de la saine concurrence : .....................................................................29

2.1.6. Renforcer la transparence du gouvernement d’entreprise : .................................................29

2.1.7. Respecter les intérêts des clients et des consommateurs : ...................................................30

2.1.8. Promouvoir la responsabilité sociétale des fournisseurs et sous-traitants : .........................30

2.1.9. Développer l’engagement envers la communauté : .............................................................31

II. Etude qualitative des facteurs de Diffusion de la RSE : Cas de Lafarge Meknès .........................31

2 .1.1. Présentation de l’entreprise : ......................................................................................................31

2.1.2 Le contexte Externe et interne de l’entreprise : ............................................................................32

A. Secteur d’activité : ...................................................................................................................32

B. LafargeHolcim gère ses externalités :......................................................................................33

2.1.3. Le contenu des pratiques RSE de LAFARGE : ........................................................................35

A. Sur le plan économique et social : ..................................................................................................35

B. Sur le plan environnemental : .........................................................................................................36

2.1.4. Lafarge Maroc dévoile sa stratégie RSE : ................................................................................37

2.1.5. Etude synthétique : .......................................................................................................................38

2.2. Etude de terrain : .........................................................................................................................39

2.2.1. Présentation de l’étude :...........................................................................................................39

2.2.2. Résultats :.................................................................................................................................40

2.2.3. Analyse et recommandations : .................................................................................................49

2
2.2.4. Conclusion du chapitre ............................................................................................................49

. Bibliographie ...........................................................................................................................51

3
Remerciements :

Afin de mettre en pratique nos acquis théoriques en matière de l’économie générale et la gestion
durant notre cursus de formation en licence fondamentale à la Faculté des sciences juridiques
économiques et sociales de Meknès, nous sommes amenés à effectuer une mémoire pour l’obtention
de la licence fondamentale sous le thème « L’entreprise Marocaine et la Responsabilité sociale des
entreprises ».

A cette occasion nous tenons tout d’abord à remercier tous ceux qui nous ont aidées de près ou de
loin à réaliser notre rapport.

Nous tenons à remercier en premier notre encadrant Mr. ZERHOUNI LAQRIB YOUNES pour
Ces précieux conseils qui nous ont étaient d’une grande utilité.

Nous remercions également tous nos enseignants de la faculté des sciences juridiques
économiques et sociales de Meknès, de la Licence fondamentale en économie et gestion pour leurs
aides précieuses et leur disponibilité constante tout au long de notre formation.

Nous remercions aussi tous nos ami(e)s pour leur soutien et leurs conseils qui nous ont encouragés
parfaitement pour atteindre nos objectifs.

Nous Vous remercions tous 🖌

4
Introduction générale :

Les entreprises marocaines sont confrontées à un nouveau contexte pour le développement de ses
activités. La mondialisation de l’économie pose un ordre marqué par un marché ouvert dans lequel la
permanence et la compétitivité des entreprises passe par l’innovation technologique et
organisationnelle comme facteur de différenciation face à d’autres économies caractérisées par des
coûts inférieurs de la main d’œuvre. Par ailleurs, l’émergence et le développement dans l’ère moderne
du management d’une société dite de parties prenantes impliquent de nouveaux défis que les entreprises
se doivent de relever pour garantir leur pérennité. Elles impliquent également de nouvelles
responsabilités qui peuvent se résumer sous le vocable de «Responsabilité Sociale de l’Entreprise»
(RSE : Le sigle RSE est l’abréviation de Responsabilité Sociale d’Entreprise et qui sera utilisé tout au
long de ce travail) qui suscite de nos jours un vif intérêt de la part des entreprises comme des chercheurs
en sciences de gestion.

Les démarches de la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) sont en grande partie nées d’une
critique de la mondialisation de l’économie et de ses dérives. Dès les années 1950, Howard Bowen
décrivait une telle société mondialisée, dans laquelle quelques centaines d’entreprises « constituent les
véritables centres de pouvoirs qui déterminent la vie des citoyens ». Selon Rosé J-J (2007) « la RSE
s’affirme comme réponse à l’excès de pouvoir des firmes multinationales ». Le constat de base à
l’origine de cet engouement fort pour la RSE est que « l’entreprise doit évaluer les effets économiques,
sociaux et environnementaux de son activité et de ses décisions sur l’ensemble de la société afin
d’assurer au mieux son développement» (D’Humifères P. (coord. de Vignoles S.), 2005. p. 172).

5
Alors quelle est la définition de la RSE ? Quels sont les approches de la RSE ? Quel est son
impact sur le plan économique et social ?

Dans le 1er chapitre de notre travaille nous allons commencer par la définition de la RSE et ses
instruments normatifs internationaux ainsi que ses approches et l’impact attendue d’une stratégie RSE
sur le plan économique et social au Maroc.

Le deuxième chapitre sera consacré pour une étude de cas sur la politique RSE à la FARGE
MEKNES.

6
CHAPITRE I :

Généralités sur la
Responsabilité Sociale des
Entreprises

7
Introduction du chapitre

La RSO se définit comme la « responsabilité d’une organisation vis-à-vis des impacts de ses
décisions et de ses activités sur la société et sur l’environnement, se traduisant par un comportement
transparent et éthique qui, contribue au développement durable y compris à la santé et au bien-être de
la société, prend en compte les attentes des parties prenantes, respecte les lois en vigueur et est
compatible avec les normes internationales et qui est intégré dans l’ensemble de l’organisation et est
mis en œuvre dans ses relations » (ISO 26000).
La RSE, elle, correspond à « l’intégration volontaire par les entreprises de préoccupations
sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec leurs parties
prenantes » (Commission Européenne, 2002). Carroll (1979) la définit comme l’intégration de «
l’ensemble des attentes économiques, légales, éthiques et philanthropiques que peut avoir la société
à l’égard d’une entreprise à un moment donné ». Mc Guire (1973) ajoute que « l’idée d’une
responsabilité sociale suppose que l’entreprise n’a pas seulement des obligations légales ou
économiques, mais qu’elle a aussi des responsabilités envers la société qui vont au-delà de ses
obligations ».
Ceci dit, la RSE commence au-delà du respect des obligations légales. Ainsi, un réel engagement
sociétal dépassera, en principe, la logique de la conformité sociale dans la mesure où les pratiques
managériales en la matière doivent s’enraciner davantage dans le management stratégique des
entreprises.
La RSE implique qu’une entreprise doit non seulement se soucier de sa rentabilité et de sa
croissance, mais aussi de ses impacts environnementaux et sociaux, être plus attentive aux
préoccupations de ses parties prenantes : salariés, actionnaires, clients, fournisseurs (Frimousse &
Peretti, 2015).
Au Maroc, la RSE est désormais un thème incontournable, porté à la fois par la société civile mais
également par les entreprises elles-mêmes et leurs parties prenantes (Bernais Noailles & Bengale,
2014). Elle se veut comme le moyen par lequel les entreprises réclament leurs responsabilités vis-à-
vis de la société et de l’environnement dans lequel elles opèrent et évoluent, et acceptent d’en rendre
compte.

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I-GENERALITES :

1- Qu’est-ce que la Responsabilité Sociale de l’Entreprise ?

Dans un article publié en 1995, l’un des auteurs les plus connus du courant Business & Society,
A. B. Carroll dénombrait environ vingt définitions différentes de la RSE. Ce qui explique que la
notion soit parfois qualifiée de “concept ombrelle” abritant toutes sortes de revendications. « La RSE
est un terme génial, il signifie quelque chose mais pas la même chose pour tout le monde »96. Selon
le “père fondateur ” de la RSE moderne, Howard Bowen, « la responsabilité sociale de l’entreprise
renvoie à l’obligation pour les hommes d’affaires de réaliser les politiques, de prendre les décisions
et de suivre les lignes de conduites répondant aux objectifs et aux valeurs qui sont considérées comme
désirables dans notre société »97. Près de cinquante ans plus tard, la Commission Européenne
considère qu’«être socialement responsable signifie non seulement satisfaire pleinement aux
obligations juridiques applicables, mais aussi aller au-delà et investir “davantage” dans le capital
humain, l’environnement et les relations avec les parties prenantes»98. La définition de la RSE varie
selon les époques et les auteurs et n’est pas encore stabilisée mais toujours en cours de construction.
Il n’existe ainsi dans la littérature managériale aucun consensus sur la définition de la RSE. Malgré
cette équivocité, il est possible de dégager deux grandes constantes constitutives de la notion de RSE
: la prise en compte des parties prenantes et la notion de « triple Botton line ».

2- Définitions/Genèse et évolution de la RSE :


2.1.1- Définition de la RSE :
La RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises, ou Responsabilité Sociétale des Entreprises)
regroupe l’ensemble des pratiques mises en place par les entreprises dans le but de respecter les
principes du développement durable, c’est-à-dire être économiquement viable, avoir un impact positif
sur la société mais aussi mieux respecter l’environnement.

2.1.2- définitions officielles de la RSE :


➢ Définition de la RSE par l’UNION Européenne :

La Commission Européenne, dans sa 3ème Communication Sur la RSE (2011) définit la RSE
comme “la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société“. L’UE
9
a aussi, afin de proposer un cadre pour les entreprises souhaitant s’investir dans le développement
durable, a publié en 2001 un Livre Vert de la Responsabilité Sociale des Entreprises. Elle y donnait
alors la définition de la RSE suivante : « l’intégration volontaire des préoccupations sociales et
écologiques des entreprises à leurs activités commerciales et leurs relations avec leurs parties
prenantes. Être socialement responsable signifie non seulement satisfaire pleinement aux obligations
juridiques applicables, mais aussi aller au-delà et investir «davantage» dans le capital humain,
l’environnement et les relations avec les parties prenantes ».

➢ Définition de la RSE selon l’ISO 26000 :

De son côté, l’ISO (International Organisation for Standardisation), organisation chargée de


définir les standards internationaux qui régissent le commerce des entreprises, s’est également
penchée sur la définition de la RSE dans un document publié par le groupe de travail sur la NORME
ISO 26000 SUR LA RESPONSABILITE SOCIALE DES ENTREPRISES Dans ces lignes
directrices, l’ISO donne la définition de la RSE suivante : « LA RESPONSABILITE D’UNE
ORGANISATION VIS-A-VIS DES IMPACTS DE SES DECISIONS ET ACTIVITES SUR LA
SOCIETE ET SUR L’ENVIRONNEMENT , SE TRADUISANT PAR UN COMPORTEMENT
ETHIQUE ET TRANSPARENT QUI – CONTRIBUE AU DEVELOPPEMENT DURABLE , Y
COMPRIS A LA SANTE ET AU BIEN-ETRE DE LA SOCIETE ;- PREND EN COMPTE LES
ATTENTES DES PARTIES PRENANTES ;- RESPECTE LES LOIS EN VIGUEUR ET QUI EST
EN ACCORD AVEC LES NORMES INTERNATIONALES DE COMPORTEMENT ; ET QUI EST
INTEGRE DANS L’ENSEMBLE DE L’ORGANISATION ET MIS EN ŒUVRE DANS SES
RELATIONS ».

2.2.1- Genèse et évolution de la RSE :

La responsabilité sociale des entreprises n’est aucunement un concept nouveau, même s’il portait
des dénominations différentes de par le temps.

A l’aube du 19ème siècle et du développement industriel, on parle de paternalisme industriel des


grandes entreprises, marquée par la prise de conscience et le développement d’une certaine éthique
chez les dirigeants, une éthique consacrée généralement par des actions philanthropiques teintées de

10
religiosité. La conjoncture géopolitique de l’époque et les différentes guerres ayant eu lieu ont marqué
un relatif coup d’arrêt à l’évolution de ce paradigme.

Dès les années 1950, reprise de ce mouvement et ce sont en effet des auteurs américains qui ont
forgé le concept de RSE en partant de postulats religieux et éthiques et résultant essentiellement en
des actions philanthropiques. La RSE est ainsi un concept d’origine américaine d’inspiration
religieuse et paternaliste.

C’est en 1953 que d’Howard BOWEN, un pasteur protestant à la demande de l’église, publie
«Responsabilité of the business man ». Il est le premier à utiliser le terme « Corporatif Social
Responsabilité », traduit par la suite par « responsabilité sociale de l’entreprise ». Dans son ouvrage,
Bowen insiste sur la contribution essentielle de l’entreprise au renforcement des valeurs portées par
le rêve américain. Il rejoint ainsi l’éthique protestante du travail qui veut que le bon entrepreneur se
comporte en père de famille, au sens du paternalisme, gérant ses profits de manière responsable,
économe et sans ostentation. L’entreprise est alors perçue comme un acteur social à part entière,
investi d’une mission envers la société au sens large. Cet ouvrage a posé les jalons de la RSE et
marqué son avènement

En 1970, Milton Friedman, un des économistes les plus influents du XXème siècle, écrivait que
«La responsabilité sociale des entreprises est d’augmenter leurs profits ». Ce point de vue était alors
représentatif du scepticisme général régnant à l’époque.

Dans les années 1980, une autre vision de l’entreprise émerge et de nombreuses études ont vu le
jour considérant que l’entreprise n’est pas seulement responsable devant les propriétaires du capital
mais devant l’ensemble de ses employés, fournisseurs, clients, territoires à l’instar de celle
FREEMAN en 1984 et la théorie des parties prenantes développée en 1999 par Archie B. CARROL.

En 1987, dans le rapport des Nations Unies « Notre avenir à tous », dit rapport Brundtland, le
concept de développement durable fit sa première apparition lors de la commission mondiale sur
l’environnement et le développement durable. Le développement durable est alors défini comme «
un développement susceptible de satisfaire les besoins de la génération actuelle sans compromettre la
possibilité pour les générations futures de satisfaire les leurs ».

11
En 1992, tenue du deuxième sommet de la Terre à Rio de Janeiro qui fut l’occasion pour 173
chefs d’Etats de prendre des décisions en matière d’environnement. Cette conférence donna lieu à
l’adoption de la convention de Rio et à la mise en place de l’Agenda 21 (programme d’action pour le
21ème siècle orienté vers le développement durable). Ce dernier a pour but de lutter contre la pauvreté
et les exclusions sociales, de produire des biens et des services durables et, de protéger
l’environnement.

II-Approches théoriques de la responsabilité sociale d’entreprise


RSE :

On peut distinguer d’un côté les courants d’inspiration moraliste mobilisant les valeurs
religieuses, morales et éthiques et de l’autre les approches économiques et sociologiques de la RSE.

1- Les courants d’inspiration MORALISTE :

On pourrait comme le montre le schéma suivant que nous empruntons à Ricardo Cuevas Moreno,
résumer les courants d’inspiration moraliste de la responsabilité sociale d’entreprise RSE à travers le
cadre conceptuel de Max Weber « l’éthique de la conviction et l’éthique de la responsabilité » décrit
plus haut.

Schéma 1 : Construction de l’éthique de l’entreprise

Source : Ricardo Cuevas Moren, 2005, «La construction de l’éthique de l’entreprise ou éthique des
affaires. Première partie. Les formes à partir de l’adoption de l’éthique», in n’adurai y Administration
n°26, mayo-argots.
12
Par ce schéma, Ricardo Cuevas Moren montre la façon dont l’entreprise ou l’éthique des affaires
se construit à partir de la contribution de la science de l’éthique. Il traduit le fait que l’attitude des
hommes varie d’une éthique de la conviction à une éthique de la responsabilité et selon lui, l’homme
agit en accord au devoir lequel est façonné par les valeurs morales et sociales.

L’une et l’autre éthique ne s’excluent donc pas nécessairement et chacun est alors amené à arbitrer
entre elles, ce qui laisse donc la place au compromis et à la négociation comme nous le verront dans
le paragraphe suivant.

Conformément à ce schéma on peut dire que les courants d’inspiration moraliste attribuent à
l’entreprise un statut d’agent moral par analogie avec la personne humaine. Parmi ces courants, les
plus importants ont été le courant de la « Business Ethico » ou « moraliste- éthique » et le courant de
la « Business and society » ou « contractuel-sociétal ».

Le courant de la « Business Ethico » ou « moraliste-éthique », constitué dans les années 1960 est
venu compléter la première définition de Bowen.

On peut citer par exemple la définition de Davis (1960) selon laquelle « la responsabilité sociale
de l’entreprise concerne les actions et les décisions que prennent les hommes d’affaires pour des
raisons qui vont, en partie, au- delà des intérêts purement techniques et économiques de l’entreprise
»32.

Ce courant transpose le comportement moral du manager à l’entreprise dans son ensemble en


l’assimilant à son image, d’où sa définition comme un agent moral. Par la suite, l’idée que l’entreprise
existe grâce à la société, qu’elle dispose d’un pouvoir, qu’elle utilise des ressources et qu’en
contrepartie elle a des devoirs, s’incarnera dans le courant dit de la Business and Society 33. En
France, on retrouvera ces idées à travers les travaux qui ont marqué autour des années 1970 la réforme
de l’entreprise 34.

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Ces deux courants mettent en évidence l’existence d’une responsabilité morale de l’entreprise à
l’égard de la société.

Ils considèrent que l’entreprise a un devoir moral d’agir de façon responsable (en référence au
schéma de Ricardo Cuevas Moren), mais ils n’éclairent pas davantage sur les modalités d’intégration
de cette dimension morale dans les stratégies de l’entreprise. Nous les retrouvons dans certaines
théories des organisations dans les approches économiques et sociologiques.

2-Les approches économiques et sociologiques de la RSE :

Les fondements théoriques de la responsabilité sociale d’entreprise RSE reposent sur une double
vision : l’une se fonde sur les principes de l’individualisme méthodologique, approche économique ;
et l’autre, plutôt holiste, met en avant les valeurs sociales portées par les institutions et toutes les
parties prenantes de l’entreprise.

Dans la première vision s’inscrivent l’approche néo-classique, la théorie de l’agence et la théorie


de la dépendance à l’égard des ressources, et, dans la deuxième vision la théorie de parties prenantes
et les théories néo-institutionnelles.

• L’approche néo-classique :

Selon l’approche néo-classique de la RSE, dont le principal auteur est Milton Friedman, « la
responsabilité sociale de l’entreprise est d’accroître ses profits » (Friedman, 1970) au profit des
actionnaires, ce qu’il affirmait clairement dans sa définition de la responsabilité sociale d’entreprise
RSE en 1962 : « rien n’est plus dangereux pour les fondements de notre société que l’idée d’une
responsabilité sociale des entreprises autre que de générer un profit maximum pour leurs actionnaires
»35.

Comme pour toutes les approches néo-classiques, c’est l’efficacité du marché qui assure la
meilleure allocation des ressources et s’il se révèle inefficace, il revient à l’Etat d’en corriger les
conséquences par des incitations directes ou indirectes.

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Il s’en suit alors que, pour inscrire la prise en compte d’objectifs sociétaux dans les décisions
des entreprises, il faut donc démontrer qu’il y a une corrélation positive entre les performances
financières et les performances sociétales (D.J. Wood, 2004 ; M. Capron, 2007). Le foisonnement des
études empiriques cherchant à établir ce lien répondrait à cette logique.

• La théorie de l’agence

La relation d’agence constitue, depuis M.C. Jensen et W.H. Meckling (1976), une grille de
lecture des relations dirigeants – actionnaires dans l’analyse de la gouvernance des entreprises 36.
Cette relation est définie par un contrat entre un mandant (le principal, dans ce cas l’actionnaire) qui
délègue à un mandataire (l’agent ou le dirigeant) le pouvoir de prendre, à sa place, un certain nombre
de décisions.

Ce modèle se propose de définir les conditions d’un contrôle par les actionnaires des
dirigeants.Or, il peut y avoir des conflits d’intérêt et des divergences d’appréciation du risque entre
l’actionnaire et le dirigeant.

Le succès de ce type de relation repose sur le système d’information entre les deux parties et
surtout de l’attitude des dirigeants face à l’information qu’ils détiennent. L’information demandée par
les actionnaires, et diffusée par les dirigeants, joue un rôle déterminant dans le contrôle des décisions
de ces derniers.

Partant du constat que les actionnaires (stakeholders) ne sont pas les seuls concernés par les
activités de la firme, mais que d’autres acteurs (stakeholders), peuvent subir des préjudices en casde
mauvais fonctionnement de l’entreprise, la relation d’agence a été élargie à l’ensemble des parties
prenantes [Hill et Jones] 37.

La responsabilité de l’entreprise est donc perçue comme celle des dirigeants, qui sont en relations
contractuelles explicites ou implicites avec plusieurs catégories d’acteurs : actionnaires, créanciers,

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mais aussi salariés, clients et consommateurs, fournisseurs, collectivités, ONG, etc. Il leur revient
donc de gérer les diverses attentes de façon équilibrée.

Un contrat social implicite sert de cadre à la diffusion d’informations, à la consultation des parties
prenantes. Les acteurs représentant les parties prenantes vont alors exercer un rôle de surveillance
afin d’éviter les communications mensongères et de veiller à ce que les stratégies sociétales ne soient
pas un simple dédouanement des dirigeants.

Dans cette approche, les parties prenantes influencent les décisions stratégiques des dirigeants
et ceux-ci doivent leur rendre des comptes sur la façon dont ils ont pris en compte leurs attentes.

• La théorie des parties prenantes

La théorie des parties prenantes ou « stakeholders » en anglais, est aujourd’hui la théorie la


plus fréquemment utilisée, autant par les chercheurs que par les entreprises en matière de
responsabilité sociale d’entreprise RSE.

A l’origine, le terme « stakeholders » ou partie prenante est apparu en 1963 aux Etats-Unis et
désignait « des groupes sans lesquels une organisation cesserait d’exister »38. Autrement dit, il
s’agissait des groupes à l’égard desquels l’entreprise a une responsabilité.

Ce concept a fait son petit chemin entre controversions et acceptation jusque dans les années
1980 où les travaux de Freeman (1984), relayés par de nombreux autres travaux, ont permis de dresser
un inventaire ou des représentations des parties prenantes d’une entreprise.

Ainsi, M. Freeman (1984) définit les parties prenantes comme « tout groupe ou individu qui
peut affecter ou être affecté par l’accomplissement des objectifs de la firme ». M. Freeman propose
un cadre d’analyse sur trois niveaux 41 : rationnel, de processus et transactionnel.

16
Le niveau rationnel consiste à savoir qui sont les parties prenantes de la firme et quelles sont
leurs demandes. Au niveau des processus, il s’agit de savoir si la firme gère de manière implicite ou
explicite ses parties prenantes.

Selon Freeman, des processus déjà raisonnablement efficaces dans les firmes pourraient l’être
encore davantage si une prise en compte des multiples parties prenantes était mise en place. Au niveau
transactionnel, il affirme que les entreprises doivent comprendre les transactions ayant lieu entre la
firme et les parties prenantes afin de voir si elles s’inscrivent bien au niveau rationnel et des processus.
Cela signifie, en premier lieu, que les gestionnaires sachent si ce sont des parties prenantes légitimes,
et en second lieu, s’il existe des processus réguliers permettant de mettre en avant les préoccupations
de ces parties prenantes.

En résumé, Freeman propose de construire une approche de la gestion stratégique où les parties
prenantes sont prises en compte de manière systématique. A. Carroll (1989), M.B.E. Clarkson (1995),
R.K. Mitchell et al. (1997) I. Henriques et P. Sadorsky (1999) contribueront à approfondir la typologie
des parties prenantes42.

A. Carroll propose une typologie comprenant deux catégories de parties prenantes, les
primaires et les secondaires.

Les parties prenantes primaires sont celles qui sont directement impliquées dans le processus
économique et ont un contrat explicite avec la firme : actionnaires, salariés, client, fournisseurs. Les
parties prenantes secondaires sont celles qui ont des relations volontaires ou non avec la firme, dans
le cadre d’un contrat plutôt implicite ou morale : associations de riverains, collectivités territoriales,
ONG, etc.

M.B.E. Clarkson établit également une typologie à deux catégories de parties prenantes qu’il
qualifie de volontaires et d’involontaires par rapport au risque que constitue la firme.
Ainsi, pour lui les parties prenantes volontaires acceptent (en général contractuellement) d’être
exposées à certains risques car ayant investi une forme de capital humain ou financier dans la firme,

17
et les parties prenantes involontaires sont ceux qui subissent le risque sans avoir noué aucune relation
avec la firme.

R.K. Mitchell et al. Établissent une typologie tripartite en terme de parties prenantes urgentes,
puissantes et légitimes. Ils identifient des facteurs expliquant l’attention portée par les managers à
certains types de parties prenantes dans un contexte de ressources en temps limitées. Le pouvoir est
détenu par des groupes d’acteurs qui ont la capacité d’influencer les décisions actuelles ou futures de
la firme.

La légitimité d’un groupe correspond à sa reconnaissance et à son acceptation sociale. L’urgence


est définie par le degré auquel une partie prenante requiert une attention immédiate.

En combinant ainsi ces attributs, ces auteurs arrivent à établir huit catégories de parties prenantes
: dormante (pouvoir), discrétionnaire (légitimité), exigeante (urgence), dominante (pouvoir +
légitimité), dangereuse (pouvoir + urgence), dépendante (légitimité + urgence), définitive (pouvoir +
légitimité + urgence), distante ou non partie prenante (qui n’a aucun attribut).

En définitive, la partie recevant l’attention des managers est celle qui possède les trois attributs.
Enfin, I. Henriques et P. Sadorsky, établissent une classification des parties prenantes en quatre
catégories qui se distinguent par leur fonction et leur pouvoir sur la firme. Ce sont : les parties
prenantes de régulation, organisationnelles, issues de la communauté et les médias.

En somme, si l’on s’en tient à ces approches des parties prenantes, on peut lire à travers celles-
ci, que les typologies de parties prenantes établies répondent à une vision plutôt managériale voire
stratégique orientée vers la performance économique et sociale.

On peut, en effet distinguer trois catégories d’approches selon T. Donaldson et L.E. Preston 43 :
une approche descriptive, une approche instrumentale et une approche normative. L’approche
descriptive décrit la façon dont les organisations gèrent leur lien avec les parties prenantes.

18
L’approche instrumentale, quant à elle, analyse la façon dont les dirigeants répondent à leurs attentes
et ce qu’ils y gagnent. Et finalement l’approche normative suggère la façon dont les entreprises
doivent se comporter vis-à-vis de leurs parties prenantes.

Enfin, cette théorie construit une représentation « réduite » de la responsabilité sociale de


l’entreprise.
Comme le présente le modèle de Mitchell et al. Qu’en serait-il de la prise en compte des parties
prenantes trop faibles pour être représentées ? Peut-on réduire l’intérêt général à la somme des intérêts
de chaque groupe ?

Aussi convient-il de se poser la question de savoir qui définit l’intérêt général, serait-il de la
responsabilité des entreprises, de l’Etat, de la Société civile, de la communauté ? La théorie de la
dépendance à l’égard des ressources ainsi que les théories néo-institutionnelles constituent une
contribution importante de ce point de vue à la théorie des parties prenantes.

• La théorie de la dépendance à l’égard des ressources

Les auteurs de référence de cette théorie souvent citée sont J. Pfeffer et G.R. Salancik (1978)44.
Selon ces auteurs, l’entreprise dépend de son environnement et par conséquent sa pérennité dépend
de son aptitude à gérer des demandes de groupes différents, en particulier ceux dont les ressources et
le soutien sont déterminants pour sa survie. Cette théorie met en évidence le fait que la vulnérabilité
de l’entreprise vient de son besoin en ressources qui sont contrôlées par son environnement. Cette
situation justifie davantage la prise en compte des parties prenantes par l’entreprise notamment celles
dont les actions pourraient mettre en péril la vie de l’entreprise mais elle fait intervenir une autre
dimension, celle de la légitimité sociale concept au cœur des théories néo-institutionnelles.

• Les théories néo-institutionnelles

Les théories néo-institutionnalistes partagent le point de vue selon lequel la responsabilité sociale
est une construction des institutions. Les théories néo-institutionnalistes se composent à la fois
d’approches sociologiques et économiques, mais elles reposent dans l’ensemble sur une
19
représentation de l’entreprise ou de l’organisation qui est totalement encastrée dans la société, ses
lois, ses valeurs et sa culture. Autrement dit, toute organisation tire sa légitimité d’un ordre social (à
la fois économique, culturel et politique), c’est-à-dire un environnement qui impose des exigences
économiques, sociales et culturelles, incitant les entreprises à jouer un rôle déterminé et à maintenir
certaines apparences extérieures.
Pour le courant sociologique 45, « les néo-institutionnalistes soutiennent que les conditions de
l’environnement ne peuvent être séparées des représentations qu’en ont les acteurs ; elles intègrent
les valeurs dominantes du contexte sociétal dans lequel s’exercent les activités de l’entreprise ».
Les sociologues renforcent l’idée de la prise en compte des parties prenantes, celles-ci étant porteuses
des valeurs de la société. Cependant il peut y avoir un biais comme le relèvent les économistes néo-
institutionnels notamment D. North (1990). En effet, ce dernier soutien que, même si le cadre
institutionnel conditionnent le genre d’organisations qui seront créées, tout comme leur évolution, les
organisations vont être à la source du changement institutionnel : « les organisations qui se constituent
vont refléter les opportunités créées par la matrice institutionnelle.

Si le cadre institutionnel récompense la piraterie, des organisations pirates seront créées ; s’il
récompense des activités productives, des organisations – des firmes – seront créées afin de s’engager
dans des activités productives » (North, 1994)46.

Dans cette optique, assumer sa responsabilité sociale revient pour une organisation donnée, à
mettre en œuvre des pratiques souhaitées par leur environnement afin d’obtenir le soutien de ce
dernier et d’acquérir une place au sein de la communauté.
Nous pouvons en déduire alors qu’il ne peut, dans ces conditions, y avoir une définition univoque
de la responsabilité sociale.

20
Discussion et conclusion

Dans ce chapitre, une recension des écrits sur les théories tentant d'expliquer la RSE a été
proposée. Utilisant la taxonomie présentée par Garriga et Melé (2004), les théories politiques,
éthiques et celle de Freeman (2010) ont été exposées dans le but dyadique de présenter les diverses
approches concernant la RSE et, par conséquent, déterminer si cette dernière avait pour fondement
une dimension sociale. Or, l'ensemble des théories présentées semble s'appuyer d'abord sur leur
responsabilité capitaliste et ensuite sur la liberté des gestionnaires à mettre en place la RSE qu'ils
veulent.

La théorie des stakeholders, le constitutionnalisme sociétaire, la citoyenneté sociétaire, le


développement durable et les droits universels ne perpétuent en fait que l'argumentaire Selon lequel
l'entreprise doit d'abord et avant tout assurer sa profitabilité, et ensuite s'affairer à prendre en
considération les intérêts autres que ceux des actionnaires. L'entreprise entreprend bel et bien une
réorientation de ses activités économiques, mais ces dernières sont toujours soumises à la condition
première de la profitabilité. Elle n'est de plus soumise à aucune législation ou force éthique. Seuls les
gestionnaires bien intentionnés peuvent superviser leurs mises en place, et rien ne les en contraint.

La RSE revêt plusieurs étiquettes : éthique en affaires, responsabilité ou citoyenneté.

Or, chacune de ces terminologies dénature la dimension sociale de la RSE pour l'inscrire d'abord
et avant tout dans son identité d'exploitation de ressources dans l'objectif utilitaire d'accumuler du
capital. Sous la responsabilité capitaliste, la RSE demeure fondamentalement et théoriquement
économique, délaissant ainsi sa dimension sociale, laissant présager que la RSE n'est qu'au pire le

21
fard d'une stratégie de marketing ou au mieux, un processus réactionnaire d'atténuation des
externalités occasionnées par l'exploitation de ressources.

La théorie du bien commun permet quant à elle d'expliquer la RSE sous sa dimension sociale
en favorisant l'engagement d'une entreprise aux intérêts globaux de l'humanité, notamment parce
qu'elle assujettit la composante économique de la responsabilité à l'ensemble des intérêts des
stakeholders. La théorie du bien commun explique donc la RSE comme étant un gage social entre une
entreprise et une collectivité. Elle s'y prend cependant en s'appuyant sur un idéal, un objectif
procédural, normatif. Or, sa démonstration empirique reste à articuler, et demeure difficile à mesurer,
sinon impossible, en vertu de son caractère fondamentalement non-contraignant.

Cette thèse a pour hypothèse que la RSE est sociale, en se servant d’une argumentation
analytique fondée sur l’approche du don et du contre-don de Mauss (2007) qui fournit les éléments
théoriques nécessaires à la description empirique et normative de la RSE comme phénomène social
tout en permettant de comprendre l'essence éthique de l'obligation liée à la responsabilisation de
l'entreprise. Cette dernière s'inscrit dans la perspective de l'approche du bien commun, l'enrichissant,
puisqu'elle lui confère une schématisation descriptive du caractère normatif de la RSE, celui de la
primauté des intérêts autres que la responsabilité capitaliste. Dans le prochain chapitre, le don de
Mauss (2007) est donc présenté comme théorie de la RSE, sorte de vecteur entre l'entreprise et les
collectivités, recréant et renforçant le lien social, l'engagement, entre elles.

22
Chapitre 2 :
Etude exploratoire de la
diffusion de la RSE au Maroc

23
Introduction du chapitre :

Depuis plus de 20 ans, le Maroc a engagé plusieurs réformes qui ne sont pas sans effet sur la
diffusion de la RSE et la prise de conscience des enjeux du développement durable. A priori au vu
de l’ensemble des réformes engagées par l’Etat, on devait s’attendre à une diffusion implicite de la
RSE encouragée par l’Etat et les acteurs institutionnels. Cependant l’observation des pratiques des
entreprises révèle une tension entre cette approche implicite et le comportement des entreprises
souvent volontaire, discrétionnaire et plutôt explicite. Par conséquent il y a lieu d’analyser les
différents déterminants de la diffusion de la RSE au niveau de l’entreprise et au niveau de ses
interactions avec le cadre institutionnel, le champ organisationnel et les relations avec parties
prenantes, et au niveau de l’entreprise elle-même. L’analyse des déterminants de la diffusion de la
RSE nécessite de procéder à une recherche empirique en deux étapes : une étape qualitative selon
une approche exploratoire inductive et une étape quantitative selon une approche confirmatoire
déductive. L’étape qualitative permet de vérifier l’intérêt théorique et pratique du modèle conceptuel
comme le précisent Thietart et al. (2014) pour qui l’étude exploratoire permet de préparer la partie
quantitative dans la mesure où elle permet de s’assurer de sa pertinence organisationnelle et de sa
démarche de validation. Elle permet aussi d’isoler des jugements particuliers et de vérifier
l’utilisation des instruments de mesure sur le terrain de recherche (Igalens et Roussel, 1998). Aussi,
l’étude des facteurs déterminants de la diffusion de la RSE nécessite d’analyser l’évolution du cadre
institutionnel marocain, les différentes initiatives en faveur de la RSE et les pratiques des entreprises,
et finalement l’étude de la diffusion de la RSE au niveau d’un cas d’entreprises la FARGE MEKNES.

24
I . Les supports normatifs de la RSE :

1. Le Pacte Mondial :

Le Pacte Mondial se présente matériellement comme une énumération de 10 principes inspirés


directement de la Charte des droits humains, de la Déclaration de Rio de Janeiro sur le
développement durable (1992), de la Déclaration des principes et des droits fondamentaux au travail
de l’OIT (1998) .

➢ Les dix principes du Pacte

Droits de l’homme :

➢ Principe 1 : Les entreprises sont invitées à promouvoir et à respecter la protection du droit


international relatif aux droits de l’homme dans leur sphère d’influence
➢ Principe 2 : A veiller à ce que leurs propres compagnies ne se rendent pas complices de
violations des droits de l’homme

Travail :

➢ Principe 3 : Les entreprises sont invitées à soutenir et respecter la liberté d’association et à


reconnaître le droit de négociation collective ;
➢ Principe 4 : L’élimination de toutes les formes de travail forcé ou obligatoire
➢ Principe 5 : L’abolition effective du travail des enfants ;
➢ Principe 6 : L’élimination de la discrimination en matière d’emploi et de profession.

Environnement :

➢ Principe 7 : Les entreprises sont invitées à appliquer l’approche de précaution face aux
problèmes touchant l’environnement.

25
➢ Principe 8 : A entreprendre des initiatives pour promouvoir une plus grande responsabilité en
matière d’environnement.
➢ Principe 9 : A encourager le développement et la diffusion de technologies respectueuses de
l’environnement.

Transparence :

➢ Principe 10 : Les entreprises sont invitées à agir contre la corruption sous toutes ses formes,
y compris l'extorsion de fonds et les pots-de-vin.

2. Charte RSE de la CGEM

La Charte RSE de la CGEM a été adoptée le 14 décembre 2006 par le Conseil National de
l’Entreprise, organe statutaire et décisionnel de la Confédération. Le projet de ladite charte a été
soumis lors de son élaboration à une large consultation de différentes parties prenantes nationales et
internationales : entreprises, ONG, partenaires sociaux, institutions internationales…

Cette charte définit les valeurs et les comportements que la Confédération promeut auprès des
entreprises en prenant en considération les attentes de leurs différentes parties prenantes internes et
externes pour la pérennisation de leur activité et l’amélioration de leur performance globale. Cette
charte est structurée en 9 axes d’engagement définissant chacun des objectifs de stratégie et de
conduite managériale précis. Ces objectifs sont en phase avec les orientations et les lignes directrices
de la norme ISO 26000. Ils satisfont pleinement à la législation nationale et sont rigoureusement
conformes aux principes et objectifs énoncés à l’attention des entreprises par les normes publiques
internationales, les conventions fondamentales, les grands traités environnementaux et les
recommandations des Institutions internationales : l’Organisation des Nations Unies (ONU),
Organisation Internationale de Travail (OIT), Organisation de Coopération et de Développement
Economique (OCDE).

2.1. Les 9 neuf axes d’engagements de la Charte RSE de la CGEM sont :

26
La charte RSE a été actualisée après consultation et adoptée par le Conseil d’administration de
la CGEM en date du 31 Janvier 2017. La révision de la charte s’inscrit dans le cadre évolutif de la
RSE qui a connu depuis 2006 des avancées notoires à l’échelle internationale.

o Respecter les droits humains.


o Améliorer en continu les conditions d’emploi et de travail et les relations professionnelles.
o Préserver l’environnement.
o Prévenir la corruption.
o Respecter les règles de la saine concurrence.
o Renforcer la transparence du gouvernement d’entreprise.
o Respecter les intérêts des clients et des consommateurs.
o Promouvoir la responsabilité sociétale des fournisseurs et sous-traitants.
o Développer l’engagement envers la communauté.

2.1.1. Respecter les droits humains :

 Respecter la liberté d’association et l’exercice du droit syndical


 Prévenir toutes les formes de discrimination, promouvoir l’égalité des chances et favoriser
la diversité notamment en faveur des catégories vulnérables ou sous-représentées, dont les
personnes en situation de handicap
 Agir en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes en œuvrant pour la réduction
des contraintes limitant l’évolution professionnelle des femmes au sein de l’entreprise
 S’interdire le recours direct ou indirect au travail des enfants de moins de 15 ans
 Promouvoir la négociation collective, prévenir les conflits du travail et tout mettre en
œuvre pour les résoudre pacifiquement.

2.1.2. Améliorer en continu les conditions d’emploi et de travail et les relations


professionnelles :
 Améliorer les compétences et l’employabilité des salariés et favoriser la formation et le
perfectionnement professionnel
 Respecter strictement les obligations légales relatives à la déclaration de tous les salariés
aux organismes de sécurité et de protection sociales
27
 Assurer à tous les collaborateurs des conditions d’hygiène et de sécurité au moins
conformes à la législation en vigueur et, dans tous les cas, des infrastructures sanitaires
décentes
 Respecter strictement la législation sur les accidents du travail et les maladies
professionnelles en étant vigilant sur la médecine du travail et promouvoir la qualité de
vie au travail
 Assurer aux collaborateurs une information précise sur les critères et les modalités de leur
évaluation professionnelle ainsi que des voies de recours internes claires et équitables à
l’égard des avis et des décisions qui les concernent
 Améliorer en continu les conditions et le contenu du dialogue social
 Eviter le recours abusif aux contrats atypiques ou précaires
 Mener les opérations de restructuration ou de fermeture après avoir averti les
représentations des salariés et les autorités compétentes dans des délais raisonnables ;
coopérer avec les parties concernées en vue d’en atténuer les conséquences sociales et de
favoriser la création d’activités durables.

2.1.3. Préserver l’environnement :

 Mettre en place une politique environnementale avec un cadre d’actions visant à réduire
l’impact des activités de l’entreprise sur l’environnement et développer la communication
et la coopération avec les acteurs publics, institutionnels, locaux, associatifs et les riverains
 Lutter contre les changements climatiques en mesurant périodiquement les impacts des
activités de l’entreprise et notamment les émissions des gaz à effet de serre générés en vue
de leur réduction. Evaluer l’adaptation des activités de l’entreprise aux changements
climatiques et les faire évoluer si nécessaire
 Utiliser de manière rationnelle les ressources notamment l’eau, l’énergie et les matières
premières, réduire les émissions polluantes, limiter la production des déchets, les recycler
et les valoriser
 Promouvoir l’efficacité énergétique et le recours aux énergies renouvelables
 Evaluer et minimiser les impacts environnementaux des projets d’investissement

28
 Définir les plans d’urgence permettant de prévenir et d’atténuer les dommages accidentels
portés à l’environnement, à la sécurité ou à la santé.

2.1.4. Prévenir la corruption :


 S’interdire tout comportement consistant à, directement ou indirectement, promettre,
offrir, solliciter ou accorder des paiements illicites ou des avantages indus en vue d’obtenir
ou de conserver un marché ou tout autre avantage irrégulier ou illégitime
 Ne pas offrir, ni accepter de verser à des agents publics ou privés, ni à leurs proches des
paiements, commissions occultes ou cadeaux en contrepartie de l’obtention ou de la
modification d’un contrat de bien ou de services
 Rendre visibles, par des moyens appropriés, les principes et l’action de l’entreprise contre
la corruption et l’extorsion
 Sensibiliser les salariés aux mesures prises par l’entreprise pour lutter contre la corruption
et l’extorsion et promouvoir le respect de ces dispositions par les salariés au moyen d’une
information adéquate, de programmes de formation et de procédures disciplinaires

2.1.5. Respecter les règles de la saine concurrence :

A. Ne pas pratiquer de la sous-facturation


B. Ne pas réaliser des contrefaçons
C. Ne pas conclure, ni exécuter des accords visant à :
 Imposer des prix, procéder à des soumissions concertées ou établir des restrictions à
la production ;
 Participer à des partages des marchés par répartition de clients, fournisseurs, zones
géographiques ou branches d’activité

2.1.6. Renforcer la transparence du gouvernement d’entreprise :

 Tenir une comptabilité sincère et qui reflète l’ensemble de l’activité et du patrimoine de


l’entreprise

29
 S’assurer que la composition des organes de gestion leur permet d’exercer efficacement leur
rôle de surveillance en veillant à l’expertise, la diversité, l’impartialité, la disponibilité et
l’indépendance des membres
 S’assurer que les organes de gestion exercent pleinement leurs prérogatives et que les prises
de décision sont effectuées de façon objective et équilibrée, en respectant l’intérêt de
l’entreprise dans une perspective de croissance durable
 Renforcer les dispositifs de contrôle interne et étendre les champs de revue des risques par des
audits et des certifications des comptes indépendants, aux conclusions communiquées aux
organes de décision et de contrôles
 Définir des systèmes objectifs de nomination, d’évaluation et de rémunération des dirigeants
en rapport avec des critères de performance mesurables
 Traiter équitablement les actionnaires, leur communiquer régulièrement une information
fiable et sincère sur les résultats et perspectives de l’entreprise et garantir leurs droits de vote.

2.1.7. Respecter les intérêts des clients et des consommateurs :

 Veiller à la sécurité des produits et services et à la santé des consommateurs


 Fournir des informations exactes et claires sur la composition, la sécurité d’utilisation,
l’entretien, le stockage et l’élimination des produits et services dans des termes accessibles
aux consommateurs et de façon à leur permettre de décider en connaissance de cause
 Définir des procédures transparentes et efficaces assurant aux clients la prise en compte
de leurs réclamations et le règlement rapide et de bonne foi des litiges ;
 Eviter les affirmations publicitaires mensongères ainsi que les omissions, pratiques
trompeuses, fallacieuses ou déloyales ;
 Respecter la vie privée des clients et des consommateurs et protéger leurs données
personnelles

2.1.8. Promouvoir la responsabilité sociétale des fournisseurs et sous-traitants :

 Veiller au respect des droits humains dans la chaine d’approvisionnement de l’entreprise


et considérer comme critères d’achat : la régularité des comptes des fournisseurs et sous-

30
traitants auprès des organismes de sécurité et de protection sociales, la protection de la
sécurité de leurs salariés, le respect de l’âge minimal de l’accès à l’emploi
 A ceux d’entre eux dont la situation de conformité est avérée, apporter une assistance
technique et une coopération pour des liens contractuels durables dans le respect des règles
concurrentielles
 Respecter les engagements contractuels vis-à-vis des fournisseurs et sous-traitants,
notamment ceux relatifs aux délais de paiement.

2.1.9. Développer l’engagement envers la communauté :


 Définir les causes d’intérêt général auxquelles l’entreprise apporte son soutien et
appuyer les associations qui œuvrent dans ce sens, notamment en favorisant le mécénat
de compétences des salariés
 Contribuer au développement humain et économique des collectivités territoriales de
l’entreprise et l’amélioration du cadre de vie de ses riverains
 Encourager l’emploi local et la formation des salariés des régions et des sites
d’implantation de l’entreprise
 Favoriser l’accessibilité des produits et services de l’entreprise présentant un caractère
d’intérêt général
 Contribuer à toute initiative de portée nationale ou locale dédiée à la prévention ou
l’atténuation des effets des catastrophes naturelles, des déséquilibres écologiques ou
des maladies, à la lutte contre la pauvreté, l’exclusion des jeunes en favorisant
notamment leur employabilité et leur emploi, l’analphabétisme, les inégalités de
développement régional ou, de façon générale, à la promotion de la culture, des arts et
des savoirs

II. Etude qualitative des facteurs de Diffusion de la RSE : Cas de


Lafarge Meknès

2 .1.1. Présentation de l’entreprise :

31
Crée en 1950, la société des ciments artificiels de Meknès (CADEM) représente de nos jours
l’une des composantes chefs du secteur cimentier marocain. Par son potentiel de production et grâce
à son dynamisme, CADEM assure le commandement cimentier au Maroc dans certains domaines
technique. Au démarrage de l’usine en 1953, la production quotidienne de clinker du seul four installé
était de 300 tonnes. Depuis, plusieurs améliorations techniques ont été réalisées pour augmenter le
niveau de production (adjonction d’un 2ème four en 1969 avec un nominal de 900 tonnes/jours,
installation de broyeurs a cru et à ciment, amélioration de la station de concassage etc..) .En 1976, la
production de ciment de CADEM atteint 650.000 tonnes. Toujours à la recherche des techniques de
pointe, de nature à améliorer le rendement de ses installations et de leurs exploitations, CADEM a
lancé dès 1982 un vaste programme d’économie d’énergie.

2.1.2 Le contexte Externe et interne de l’entreprise :

A. Secteur d’activité :

Le groupe LAFARGE, N° 1 mondial des matériaux de construction rassemble 66000


collaborateurs dans 65 pays et réalise un chiffre d’affaire de 64.3 milliards de francs. Le groupe
exerce ses activités dans le ciment, les bétons et granulats, les plâtres, les produits de spécialités et
dans les bio-activités. Il occupe la place numéro2 mondial sur le marché du ciment avec 57 usines
réparties dans plus de 15 pays. Meknès fait partie de l’une des quatre villes du Maroc où est implantée
l’entreprise LAFARGE. L’usine produit du ciment selon une capacité de production de 1250000 t.
elle emploie 321 personnes et réalise des ventes représentant environ 30% des ventes de LAFARGE
Maroc et 11,78% du marché national. L’usine extrait ces matières premières en grande partie en
provenance d’une carrière à proximité de l’usine et produit 2 types de ciment : le CPJ35 et le CPJ45.
Elle possède deux lignes de production ayant chacune un four d’une capacité de production de clinker
respective de 1800t/j et 1200t/j.

32
B. LafargeHolcim gère ses externalités :

LafargeHolcim parie sur le développement durable pour atténuer ses externalités négatives.
L’engagement du groupe a été confirmé par l’obtention du label RSE de la CGEM. «Nous sommes
leader en matière de production de ciment et béton, mais ce n’est pas parce qu’on est grand qu’on
peut tout faire», soutient Malika Youssoufine, directrice RH, RSE et communication chez
LafargeHolcim Maroc.

Le cimentier a adopté un plan baptisé «Plan 2030» articulé autour de 4 grands domaines
d’intervention : le climat, avec la protection de l’environnement, l’économie circulaire, en déployant
des actions proactives en lien avec les communautés riveraines de ses sites de production ou encore
l’économie verte, l’eau, la nature et les communautés.

Lors de la présentation du bilan de ses réalisations, le cimentier a fait un focus sur 3 de ses 8
usines : l’unité de Meknès (entrée en service en 1953), celle de Settat (entrée en service en 2005) ainsi
que son projet d’usine en cours de construction dans le Sousse. Des cimenteries qui génèrent des
externalités négatives, notamment la poussière pour les populations avoisinantes.

Pour maîtriser les émissions de poussières, des technologies sont déployées au niveau des usines.
«Sur les 10 dernières années, plus de 17 millions de DH ont été investis via les filtres à poussières»,
indique Mohamed Agoumi, directeur de l’usine de Meknès. Mais les dirigeants ne communiquent pas
sur le budget global alloué aux actions RSE.

L’industriel utilise de plus en plus des matériaux moins polluants, privilégiant les alternatives au
fioul, notamment le grignon d’olive à Meknès, les pneus déchiquetés... «Nos usines sont alimentées
à l’énergie verte. Nous avons un contrat avec Nareva. Aujourd’hui, la moyenne tourne autour de
75,8%. Par temps de grand vent, nous arrivons à 100% d’énergie électrique verte provenant de parcs
éoliens», fait valoir Youssoufine.

33
A Settat, les déchets ménagers sont utilisés en tant que combustible dans les fours, avec à la clé
une structuration des communautés de chiffonniers. A Meknès, plus de 200 hectares de carrière
désaffectée ont été réhabilités, avec la plantation de 130.000 arbres…

Le géant cimentier issu de la fusion entre Lafarge et Holcim produit plus de 60% du volume de
ciment au Maroc. Il exploite 8 usines sur le territoire marocain : Oujda, Nador, Tanger, Tétouan,
Settat, Meknès, Fès, Bouskoura et bientôt Agadir, où une usine est en cours de construction. Ces
unités produisent un spectre assez large de matériaux de construction allant du béton prêt-à-l’emploi
aux granulats, en passant par le ciment.

En 2018, le cimentier a réalisé un chiffre d’affaires consolidé de 7,88 milliards de DH. Au-delà
de son offre, le groupe est très intégré dans l’environnement de tous les sites sur lesquels il intervient,
travaillant dans une optique de Co-développement à long terme. Chaque direction de site maintient
un dialogue permanent avec les acteurs locaux et analyse avec eux les besoins dans les domaines
d’actions prioritaires.

Les projets sont ensuite portés seuls ou en partenariat avec des organismes publics ou privés. En
2018, près de 65.000 riverains ont ainsi bénéficié d’actions mises en œuvre par les équipes
LafargeHolcim Maroc dans l’un des axes prioritaires de sa politique RSE.

Concrètement, les sites de LafargeHolcim Maroc sont investis dans plusieurs projets : transport
scolaire, réhabilitation d’écoles… Cela passe aussi par la mise en place de caravanes médicales
thématiques pour les habitants des communes avoisinantes, en partenariat avec des associations
spécialisées et les autorités locales.

A travers leurs relations avec les parties prenantes, les différents sites industriels œuvrent de
manière décentralisée sur 4 axes d’intervention : l’éducation de proximité et la lutte contre l’abandon
scolaire notamment des filles, l’accès aux soins pour les communautés les plus proches, le
développement de l’employabilité des jeunes et le partenariat dans les actions locales allant dans le
sens de l’écologie et l’économie circulaire.

34
Les actions RSE mises en place reposent sur un processus de dialogue de proximité permanent
avec les parties prenantes locales, dans le cadre d’échanges réguliers sur les projets et problématiques
locales prioritaires. Ces actions sont menées en concertation avec les populations riveraines à l’issue
de réunions de comités de voisinage.

2.1.3. Le contenu des pratiques RSE de LAFARGE :

A. Sur le plan économique et social :

 Dans le domaine économique :

Contribuer au développement économique et social notamment à travers des actions menées dans
les zones où sont implantées ses usines.
Une amélioration des performances résultant de l’importance et de la constance des affaires engagées
sur le plan technique, par la vérification, l’entretien et la mise à niveau des équipements .

 Dans le domaine social :

Assurer durablement la sécurité des collaborateurs et de ceux qui interviennent sur ces sites.
Mettre en place d’une politique sécurité pour améliorer et pérenniser les résultats.
Sur le plan humain , former sur l’utilisation des équipements sécurité , le respect des normes de
prévention , l’analyse des risques liés au travail et les techniques d’intervention et de secours informer
et sensibilisation les sous-traitants , sur les risques potentiels liés à ses activités , le personnel de la
sous- traitante est au programme de formation sécurité assuré par Lafarge Maroc, comprendre les
attentes des communautés locales et apporter des réponses adaptées à l’aide des partenariats avec un
nombre limité d’ONG.

Redéploiement pour les entités Tétouan I et II et Tanger (dans le premier cas les installations
étaient obsolètes et non-conformes aux normes environnementales dans la seconde pénurie de
matières premières.

35
Vétusté de la partie avant de l’usine et effets négatifs potentiels sur l’environnement).

Le plan de redéploiement de Tétouan a été lancé le 3 janvier 2002, il a concerné 121


collaborateurs, toutes les personnes concernées ont été réinsérés : 111 ont créé des activités
(agriculture, commerce, services, ateliers à caractère industriel) générant 269 emplois sachant que les
autres ont choisi le salarié pour la réinsertion professionnelle.

Une expérience similaire a été lancée le 14 octobre 2003 pour 114 collaborateurs dont 113
activités sont créés, elles généreront 269 emplois.

B. Sur le plan environnemental :

Limiter l’impact de ses activités sur l’eau, l’air et le sol en étudiant l’impact pour les nouvelles
usines et les carrières ainsi que l’analyse environnementale de ses sites permet d’identifier les
investissements et les actions de nature.

Optimiser l’utilisation des matières premières ; favoriser l’utilisation de matériaux recyclés ou


de combustibles de substitution, c’est à la fois respecter l’environnement par la réduction de la
consommation en énergie et proposer des solutions pour diminuer les coûts de production économiser
les combustibles fossiles et des matières premières non renouvelables, à côté de la réduction des
émissions de CO2 principal ayant un effet de serre.

Gérer les déchets : limiter la quantité de déchets générés par ses activités et les gérer de façon
rigoureuse afin de réduire leurs impacts.

Valoriser les sous-produits dans des conditions assurant la sécurité du collaborateur et le respect
de l’environnement.

Limiter les nuisances émises par les activités (nuisances sonores, vibrations et impact visuel).

36
Formation et sensibilisation en direction de l’ensemble des collaborateurs sont réalisées pour
développer des comportements favorisant l’atteinte des objectifs et des ambitions de l’entreprise
matière de respect de l’environnement.

Signature en juin 1997, à travers l’association professionnelle des cimentiers (APC), d’une
convention avec le département ministériel chargé de l’environnement, afin de doter l’industrie
cimentière marocaine, d’un cadre juridique en matière d’environnement et de contribuer à la mise en
œuvre d’une réglementation de normes de bonnes pratiques.

Signature en 2003 de l’engagement entre les membres de l’APC et le secrétariat d’Etat chargé de
l’environnement (SEE) concernant l’incinération valorisation des pneus usés et autres déchets dans
les fours de cimenterie

2.1.4. Lafarge Maroc dévoile sa stratégie RSE :

Lafarge Maroc vient de présenter sa stratégie en matière de Responsabilité sociale et sociétale


(RSE), notamment sur les actions engagées par les sites industriels visant le développement de
l’employabilité locale. La politique RSE de Lafarge Maroc s’articule autour de quatre piliers
d’actions, à savoir la santé et la sécurité, l’emploi et l’employabilité, l’éducation et l’enseignement
ainsi que l’environnement et la biodiversité. « La holding s’est engagée pour assurer une formation
qualifiante aux métiers du BTP au profit des jeunes riverains des usines de Tétouan, Meknès et
Bouskoura, et ce dans le cadre d’un partenariat avec l’Office de la formation professionnelle et de la
promotion du travail (OFPPT) », explique la directrice des ressources humaines et de la
communication de l’entreprise, Malika Youssoufine, lors d’une rencontre consacrée à la présentation
de la stratégie RSE de l’entreprise

Lafarge Maroc développe, dans le cadre de sa politique RSE, des initiatives ambitieuses de
valorisation de combustibles issus de déchets pour remplacer les combustibles fossiles. A travers sa
direction Ecologie industrielle, la holding propose des services de valorisation des déchets pour éviter

37
la mise en décharge. « Le développement de cette économie circulaire offre des solutions pour limiter
l’impact de la production des déchets, rappelant qu’en 2015, l’entreprise avait lancé deux plateformes
de transformation des déchets industriels en combustible », précise pour sa part, Olivier Doyen,
directeur du département Ecologie industrielle de Lafarge.

Par ailleurs, « Lafarge Maroc met l’emploi et l’employabilité au cœur de ses préoccupations.
Ces actions se sont, au fil du temps, étoffées et enrichies pour devenir, autour de l’ensemble des sites,
un axe majeur de la politique RSE », a noté, de son côté, le directeur de l’usine Lafarge de Meknès,
Lakbir Taya. L’entreprise offre un soutien aux associations œuvrant dans le domaine de l’emploi et
l’employabilité, notamment à Meknès, a-t-il indiqué, ajoutant que la holding s’est également engagée
pour assurer des formations d’insertion dans les domaines de la couture, de la cuisine ou encore de la
coiffure au profit de plusieurs jeunes de Tanger, Tétouan et Meknès.

2.1.5. Etude synthétique :

LAFARGE Maroc a pour ambition de contribuer au développement économique et au progrès


social au Maroc.

Dans son exercice de la RS, elle cherche à faire profiter les régions, dans les quelles exerce son
activité des richesses qu’elles créent et de son savoir-faire en s’associant à des initiatives d’intérêt
général.

Les actions développées dans ce domaine, même si elle n’entraîne pas toujours de contrepartie
directement pour ces entreprises, doivent contribuer à :

• • Améliorer son image auprès du public et notamment celui des liens d’implantation.
• • Consolider ses relations avec les parties prenantes et les décideurs institutionnels.
• • Renforcement, par le soutien de fierté et de solidarité qu’elle peut nourrir l’adhésion des
collaborateurs à l’entreprise à ses principes et ambition.
Les collaborateurs sont associés à des actions menées par l’entreprise, à défaut de leur présence ils
sont informés chaque fois que cela est nécessaire.
38
On cite l’exemple de la convention de LAFARGE Maroc avec les eaux et forêts et sa participation au
financement de la fondation « Mohamed VI » et la présentation du soutien aux actions des
collectivités locales et aux recherches universitaires en faveur de la protection de l’environnement.

On conclut que la Responsabilité Sociale de cette entreprise est marquée par son histoire au
Maroc dans le domaine social à travers le territoire national et surtout les lieux d’implantation.

2.2. Etude de terrain :

L'objectif de notre étude via questionnaire est de savoir dans quelle mesure les gens connaissent
le terme responsabilité sociale des entreprises, ses principes ainsi que ses avantages, en tenant compte
leurs avis concernant le respect des droits des hommes de la part des entreprises au Maroc.

2.2.1. Présentation de l’étude :


A. Le mode d’étude :

Pour avoir des résultats représentatifs nous avons choisi un mode de questionnaire clients via
internet pour avoir un effective de réponse élevé.

B. Zone géographique :

Pour le questionnaire client nous avons décidé d’envoyer le sur lien à des personnes dans des
zones géographique différentes (Meknès, Fès, rabat, Casablanca…), nous avons retenus 53 réponses.

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2.2.2. Résultats :

a) Questionnaire client9 :
i) Traitement des questions :

Question 1 : Quel est votre sexe ?

Sexe Le nombre de Pourcentage


repenses
Homme 27 50.9 %
Femme 26 49.1 %
Totale 53 100%

L’échantillon sur lequel a porté le questionnaire, présente les résultats suivants :


• 50.9 % des personnes qui ont répondu au questionnaire se sont des hommes.
• 49.1 % des personnes qui ont répondu au questionnaire se sont des femmes.
Commentaire : Nous remarquons que les pourcentages sont presque les mêmes.

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Question 2 : Quel est votre Age ?

Age Le nombre de repenses pourcentage


Entre 18 et 23 ans 40 75.5%
Entre 23 et 28 ans 9 17%
Plus de 28 ans 3 5.7%
38 1 1.9%
TOTALE 53 100%

L’échantillon sur lequel a porté le questionnaire, présente les résultats suivants :

• 75.5% des personnes qui ont répondus au questionnaire sont entre 18 et 23 ans.
• 17% des personnes qui ont répondus au questionnaire sont entre 23 et 28 ans.
• 5.7% des personnes qui ont répondus au questionnaire sont plus 28 ans.
• 1.9% des personnes qui ont répondus au questionnaire sont de 38ans.

Commentaire : Nous remarquons que la plus part des personnes qui ont répondus au
questionnaire sont les jeunes entre 18 et 23 ans.

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Question 3 : avez-vous déjà entendu parler de la responsabilité sociale des Entreprises (RSE) ?

La connaissance de la Le nombre de repense Pourcentage


RSE
Connaissent 26 49.1%
Ne Connaissent pas 27 50.9%
Totale 53 100%

L’échantillon sur lequel a porté le questionnaire, présente les résultats suivants :


• 50.9% des personnes ont déjà entendu le terme de la RSE.
• 49.1% des personnes n’ont jamais entendu le terme de la RSE.
Commentaire : Nous remarquons que la moitié des personnes ne connaissent pas le terme de la
RSE.

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Question 4 : connaissez-vous le principe de la RSE ?

Les principes Nombre de repense Pourcentage


Oui 19 35.8%
Non 34 64.2%
Totale 53 100%

L’échantillon sur lequel a porté le questionnaire, présente les résultats suivants :

• 35.8% des personnes connaissent les principes de la RSE.


• 64.2% des personnes ne connaissent pas les principes de la RSE.

Commentaires : Nous remarquons que même si la moitié des personnes ont déjà entendu le
terme de la RSE mais ils ne connaissent pas ses principes.

43
Question 5 : Connaissez-vous les avantages du RSE ?

Les avantages Nombre de repenses Pourcentage


Oui 19 35.8%
Non 34 64.2%
Totale 53 100%

L’échantillon sur lequel a porté le questionnaire, présente les résultats suivants :

• 35.8% des personnes connaissent les avantages de la RSE.


• 64.2% des personnes ne connaissent les avantages de la RSE.

Commentaire : Nous remarquons que les pourcentages ici sont identiques aux résultats précédents.

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Question 6 : Est ce que les entreprises marocains réalisent elles les démarches RSE ?

Avis Nombre de réponses pourcentage


Oui 23 43.4%
Non 30 56.6%
Totale 53 100%

L’échantillon sur lequel a porté le questionnaire, présente les résultats suivants :

• 43.4% des personnes pensent que les entreprises marocaines réalisent les démarches RSE.
• 56.6% des personnes pensent que les entreprises marocaines ne réalisent pas les démarches
RSE.

Commentaire : Nous remarquons que presque la moitié est certaine que les entreprises réalisent
les démarches RSE.

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Question 7 : est ce que les entreprises respectent elles les droits humains ?

Respect du droit humain Nombre de repense Pourcentage


Oui 24 45.3%
Non 29 54.7%

Totale 53 100%

L’échantillon sur lequel a porté le questionnaire, présente les résultats suivants :

• 45.3% pensent que les entreprises respectent les droits humains.


• 54.7% pensent que les entreprises ne respectent pas les droits humains.

Commentaire : Nous remarquons que presque la moitié voit que les entreprises respectent les
droits humains.

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Question 8 : Pensez-vous que les entreprises marocaines ont mis en place des mesures de maîtrise
des risques environnementaux liés à leur approvisionnement ?

Maitrises des risques Nombre de repense Pourcentage


environnementaux
Oui 22 41.5%
Non 30 56.6%
Pas forcement 1 1.9%
Totale 53 100%

L’échantillon sur lequel a porté le questionnaire, présente les résultats suivants :

• 41.5% pensent que les entreprises marocaines ont mis en place des mesures de maitrise des
risques environnementaux liés à leur approvisionnement.
• 56.6% ne pensent pas que les entreprises marocaines ont mis en place des mesures de maitrise
des risques environnementaux liés à leur approvisionnement.
• 1.9% voient que c’est juste devant les medias.

Commentaires : Nous remarquons qu’une petite part des personnes pensent que c’est juste des
apparences devant les médias.

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Question 9 : selon vous les entreprises marocaines prise en comptes des Ecoproduits (biens ou
services respectueux de l'environnement) ?

Bien ou services respectueux Nombre de repense pourcentage


de l'environnement
Oui 27 50.9%
Non 26 49.1%
Totale 53 100%

L’échantillon sur lequel a porté le questionnaire, présente les résultats suivants :

• 50.9% pensent que les entreprises marocaines prisent en comptes des Ecoproduit.
• 49.1% pensent que les entreprises marocaines ne prisent pas en comptes des Ecoproduit.

Commentaire : Nous remarquons que les résultats presque équivalent donc la moitie pensent que
les entreprises utilisent des biens et services respectueux de l’environnement et l’autre moitié pensent
que non.

48
2.2.3. Analyse et recommandations :

Notre population est entre 18 ans et 38 ans, la moitié sont des hommes et l’autre moitié des
femmes.
La majorité n’a jamais entendus parler de la RSE, cela signifie que ce terme n’est pas largement
utilisé dans la société, et même si la majorité des personnes connaissent le terme de la RSE, ils n’ont
aucune idée par rapport aux principes et avantages de la RSE.
De plus la plupart des personnes ne ressentent pas le respect des entreprises face au droit humains
ils pensent qu’ il y a un manque d’engagement et un non-respect des règles et des lois relatives à la
RSE de la part des entreprises , et qu’ ils ne font que manifester devant les médias .

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2.2.4. Conclusion du chapitre :

Ce chapitre a présenté le déroulement et les résultats de la phase qualitative de l’étude empirique.


Ainsi l’évolution du cadre institutionnel a été passée en revue, permettant de mettre en exergue
plusieurs mutations issues des différentes réformes engagées par l’Etat. Cette évolution, les initiatives
prises par l’Etat et les engagements pris en interne et en externe pour agir en faveur du développement
durable et de la RSE touchent l’ensemble des questions de la RSE. Les pratiques observées au niveau
des entreprises durant les dix dernières années sont révélatrices d’une institutionnalisation progressive
de la RSE. Un premier travail de rapprochement entre les mutations observées au niveau du cadre
institutionnel et du champ organisationnel a permis de renforcer la pertinence du cadre théorique
adoptée pour cette recherche.

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Bibliographie
https://wikimemoires.net/2013/01/approches-theoriques-dela-responsabilite-sociale-dentreprise/.

https://wikimemoires.net/2012/12/quest-ce-que-laresponsabilite-sociale-de-lentreprise.

https://www.cairn.info/revue-questions-de-management2016-3-page-13.htm.

https://youmatter.world/fr/definition/rse-definition.

http://rse.cgem.ma/genese-rse.php.

https://www.leconomiste.com/article/1043851-comment-lafargeholcim-gere-ses-externalites
https://www.challenge.ma/lafarge-maroc-devoile-sa-strategie-rse-69149/
https://fnh.ma/article/entreprises/lafarge-maroc-une-politique-rse-decentralisee
http://rse.cgem.ma/fiche-bonne-pratique.php?id=25

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