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CCA M1

Droit des affaires


M. Fadil

I- Introduction

L’expression droit des affaires, née dans les années 1950, n’a pas
pleinement convaincu. Il expose l’ensemble des règles applicables aux relations
d’affaire. Encore faut-il s’entendre sur le terme affaire. Celui-ci est délicat à
cerner : l’industriel à la tête d’une société de production de machines outils
traite incontestablement des affaires. Le producteur de céréales qui écoule sa
production au marché fait-il des affaires ?
Certains auteurs estiment que l’objet du droit des affaires est l’entreprise.
D’autres y intègrent tous les aspects juridiques de l’activité économique, aussi
bien l’activité commerciale traditionnelle que les procédures d’intervention
directe de l’Etat dans l’économie.
Dans cette branche de droit se trouvent réunis des aspects du droit civil,
des aspects du droit du travail (la relation entre le salarié et l’employeur), des
règles spécifiquement commerciales (statut du commerçant et régime de
l’activité commerciale), des aspects du droit de la concurrence (l’économie de
marché se caractérisant par la mise en œuvre de moyens de production et
d’échange dans un contexte de compétition entre les agents économiques), des
aspects du droit de la consommation (le consommateur s’affirme comme le
destinataire ultime de l’activité de l’entreprise) ainsi que les procédures
collectives ouvertes contre les entreprises  en difficulté : le redressement
judiciaire, la liquidation judiciaire).

1- Evolution historique du DDA


La spécificité du DDA est essentiellement le résultat d’une évolution
historique.
Alors que les règles applicables aux commerçants et à l’activité
commerciale remontent à très loin, le DDA n’est pas ancien  ; il n’a gagné ses
lettres de noblesse qu’au cours de la deuxième moitié du XXe siècle.
Le droit commercial remonte au Code d'Hammourabi dans l’empire de
Babylone vers 1730 avant Jésus Christ, dans l'antiquité. Ce code prévoyait le
prêt à intérêt et les opérations de commission.
Les Phéniciens et les Athéniens ont connu des usages spécifiques pour les
besoins du commerce maritime.
Le droit Romain a surtout mis en place la théorie générale des contrats et

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des obligations en droit civil, il a réglementé également les techniques de
représentation (actuellement  : le mandat commercial)  ; les opérations de prêts
pour financer les entreprises de commerce maritime, le droit de la faillite et les
opérations de change et de banque.
A l’époque médiévale, les marchands exercent leurs négoces dans des
rassemblements, des foires qui se tiennent dans diverses contrées d’Europe, à
dates périodiques. Dans ce contexte, les commerçants établissent des usages
commerciaux et créent des instruments de transaction commerciale comme la
lettre de change.
Un tournant est pris avec la révolution française de 1789 qui permet une
grande libéralisation. Ainsi le décret d’Allarde des 2 et 17 mars 1791 proclame
la liberté du commerce et de l’industrie et la loi le Chapelier des 14 et 17 juin
1791 supprime les corporations et la réglementation rigide des corps de métiers
en vigueur.
Après la première guerre mondiale, l'État intervient de plus en plus pour
remédier aux excès du libéralisme, et le DDA devient très dirigé.
Avant le protectorat français, le droit musulman qui était appliqué au
Maroc ne faisait pas la distinction entre droit civil et droit commercial.
Le protectorat a donné naissance aux premiers textes du droit
commercial marocain d’inspiration française : DOC, lois sur le registre de
commerce, les sociétés commerciales, etc. Le premier Code de commerce au
Maroc date du 12 août 1913 ; il est inspiré, bien entendu, du code Napoléonien
de 1807.
Après l’indépendance, il y a eu abrogation et révision de l’arsenal
juridique mis en place sous le protectorat en ce qui concerne le code de
commerce, le RC, les sociétés commerciales, les juridictions consulaires, etc.,
sous l’effet de l’évolution économique et les nécessités de la modernité.
L’actuel Code de commerce du 1 août 1996 a le mérite de rassembler la
plupart des lois éparpillées intéressant le commerce. Ce code est réparti en cinq
livres :
Livre 1 : le commerçant ;
Livre 2 : le fonds de commerce ;
Livre 3 : les effets de commerce ;
Livre 4 : les contrats commerciaux ;
Livre 5 : les difficultés de l’entreprise.

2- Particularisme du DDA
La plupart des techniques du droit civil lui sont applicables, et plus
spécialement la théorie générale des obligations (art. 2 du code com.). Cependant
le DDA se distingue notablement du droit civil. Le premier constat à relever est
que le DDA est un droit pragmatique qui ne se préoccupe que peu des théories

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générales dans la mesure où il s’efforce simplement de donner au commerçant
le moyen de réaliser ses affaires. Ce particularisme du DDA s’explique par les
techniques juridiques particulières qu’il utilise  :

2-1- La rapidité et la simplicité


Les commerçants ont observé que les formes juridiques constituent un
obstacle à la conclusion des actes, c’est ce qui explique la mise en vigueur de la
liberté de preuve en matière commerciale. De même que les opérations
commerciales nécessitent une certaine rapidité qui s’est traduite par
l’instauration de procédures judiciaires simplifiées et par la mise en place d’une
durée de prescription plus courte (en droit marocain 5 ans en vertu de l’article 5
du code de commerce).

2-2- La publicité
Elle est cruciale dans le monde des affaires  ; les besoins d’information
des associés, des tiers et des salariés rendent nécessaire la publicité des
situations et des actes commerciaux  ; on peut citer à titre d’exemple
l’inscription au registre de commerce, dans les journaux d’annonces légales et
dans le Bulletin Officiel. Cette publicité est justifiée aussi par l’instauration d’un
climat de transparence nécessaire à tout essor économique.

2-3- Le crédit
Il constitue l’instrument inéluctable pour les commerçants. Sans le crédit
le commerce est inconcevable. Les commerçants l’utilisent pour investir, pour
cela ils ont inventé des techniques particulières telles que les effets de
commerce et le nantissement.

3- Les sources du DDA


Elles sont variées et d’importance inégale suivant le principe de « la
hiérarchie des normes ». Deux catégories de sources sont à distinguer : les
sources internes ou nationales et les sources externes ou internationales.

3-1- Les sources internes


Au sommet se trouvent la constitution, la loi puis le règlement. Une
source particulière au système juridique marocain réside dans le dahir. A ces
sources principales, s’ajoutent d’autres sources considérées comme
secondaires, telles que la coutume, la jurisprudence et la doctrine.
3-1-1- La constitution
L’actuelle constitution adoptée par référendum le 1er juillet 2011,
comporte 180 articles. Elle pose les principes fondamentaux du régime de la

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propriété (art. 35), des obligations civiles et commerciales (art. 71) et de la liberté
d’entreprendre et la libre concurrence (art.35).

3-1-2- Le dahir royal


Selon la constitution, le Roi a un pouvoir de création du droit qu’il exerce
par dahir ; celui-ci peut être une mesure individuelle (le droit de grâce, art. 58 de la
Const.) ou générale (la déclaration de l’état d’exception art. 59 de la Const.) ou de
promulgation (art.50).

3-1-3- La loi
Au sens strict, la loi est une règle de droit générale, impersonnelle et
permanente (critère matériel) qui est votée par le parlement (critère
organique).
Exemple  : Sont du domaine de la loi le droit des sociétés, le régime des
banques, des sociétés d’assurances (art. 71 de la Const.)

3-1-4- Le règlement
Le règlement est un acte juridique de portée générale et impersonnelle
(sens matériel), pris par une autorité administrative dans son domaine de
compétence. Sur le plan organique, on distingue  :
*Au premier rang le décret du chef du gouvernement ;
* L’arrêté interministériel émanant de plusieurs ministres en même
temps concernant une question précise ou ministériel ;
* L’arrêté gubernatorial (du gouverneur)  ;
* L’arrêté communal.

3-1-5- La jurisprudence
Elle est constituée par l’ensemble des décisions rendues par les
différentes juridictions appelées à trancher les litiges. Le juge doit appliquer et
« fait  » le droit :
 en interprétant les lois et règlements,
 en jugeant des affaires qu’aucun texte n’a envisagées,
 en adaptant les lois existantes à des situations nouvelles non prévues
par les textes.
Elle est plus ou moins intense selon le secteur d’activité ; elle a un rôle
plus sensible en matière de baux commerciaux et de concurrence.

3-1-6- La coutume (« orf ») et usage


La coutume se définit comme une pratique générale et prolongée. Elle
comporte à la fois des éléments objectif ou matériel (répétition de situations et
d’évènements dans le temps) et subjectif ou psychologique (la volonté de la
part des individus de reconnaître cet usage). Exemple  : les arrhes
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Dans les contrats de vente, il est fréquent de renvoyer aux usages de la
profession en ce qui concerne les modalités de livraison, l’unité de vente, les
délais de paiement, etc.

3-1-7- La doctrine
Il s’agit des travaux, commentaires et opinions des juristes, universitaires
et auteurs qui étudient le droit sur les lacunes et imperfections des règles
appliquées ou l’absence de règles dans certains domaines. Elle s’exprime dans
les thèses, ouvrages, notes et articles.

3-1-8- La religion
Dans les Etats musulmans, la religion influence la règle de droit.
Remarquons simplement que des pans entiers du droit marocain sont
largement influencés par le droit musulman.

3-2- Les sources externes (ou sources internationales)


Ce sont essentiellement :

3-2-1- les traités internationaux


Beaucoup de domaines de droit commercial voient leurs règles dépendre
des traités internationaux. Il en est ainsi en matière de transport, de propriété
industrielle, de chèque (la convention de Genève de 1931). Les traités
internationaux jouent un rôle important en droit commercial à trois points de
vue en fonction de leur objet. Certains traités proposent un corps de règles
unifiées applicables à un domaine d’activités ou à un type d’opération.
Exemple, la convention de Vienne du 11 avril  1980 qui réglemente la vente
internationale de marchandises ; la convention de Varsovie de 1929
s’appliquant aux transports internationaux aériens. De telles conventions
réalisent une harmonisation des législations nationales. Une autre catégorie de
conventions internationales institue des organismes permanents qui vont
formuler des règles de droit international à l’image du bureau international
pour la propriété industrielle. Par ailleurs, la commission des nations unies sur
le droit du commerce international assure la promotion de conventions
multilatérales relatives au commerce international.

3-2-2- les usages internationaux


Les usages sont des pratiques très anciennes dont les destinataires ont
acquis la certitude qu'elles étaient obligatoires. Aujourd'hui marginalisés par le
développement du droit écrit, ils restent importants dans le droit commercial.
Exemples :
* Pratique des contrats types : les chambres de commerce mettent

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en place des modèles de contrat dans des domaines précis qui deviennent
coutumiers  ;
* Réglementation de la Chambre de commerce
internationale ; * La jurisprudence arbitrale.

De nombreux problèmes dans de larges domaines ne sont pas


réglementés par des textes internationaux. Les usages comblent les difficultés
dues à l’absence d’harmonie entre les droits nationaux. Aussi certains
organismes ont mis au point des normes, des formules qui sont utilisées dans
les contrats commerciaux : la chambre de commerce international à Paris a
codifié des usages, notamment en matière de garanties contractuelles en
élaborant des incoterms qui sont des termes commerciaux normalisés destinés
aux ventes de marchandises accompagnées de transport.

Ces règles et usages jouent un rôle très important, en pratique ils


contiennent presque systématiquement des clauses compromissoires. Ce sont
des clauses qui prévoient que si un litige survient entre deux contractants, celui-
ci n’est pas soumis aux tribunaux mais à des arbitres.

II- Indications bibliographiques  :

- Cherkaoui H., Droit commercial


- Didier P., Droit commercial, t. II, L'entreprise en société, les groupes de
sociétés, PUF, Thémis
- Guyon Y., Droit des affaires, 2 tomes, Paris, Economica
- Hess-Fallon B.et Simon A-M., Droit des affaires, Paris, éd. Dalloz, Coll.
aide-mémoire
- Martin D., Droit commercial et bancaire marocain, Casablanca, SED Al
Madariss

Grand I Le concept juridique d’entreprise

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L’entreprise telle qu’on la désigne couramment, correspond à un
ensemble de moyens matériels, humains, juridiques permettant de développer
une activité fournissant des produits ou des services. En droit, l’activité implique
l’intervention d’une personne. L’entreprise n’a donc de sens que par rapport à
l’entrepreneur, sujet de droit et responsable de l’activité d’entreprise.
L’entreprise est individuelle quand une personne physique établit et
développe une activité économique. Pour ce faire, elle doit utiliser ses biens,
s’approvisionner, vendre des produits ou des services, employer du personnel
selon le cas. Elle en recueillera le profit résultant de cette activité et sera tenue
des dettes contractées. Globalement, le résultat, positif ou négatif, sera intégré
dans l’ensemble de son patrimoine. La responsabilité rejaillira sur l’ensemble de
ses biens. C’est là une conséquence inévitable du principe d’unité du
patrimoine. Sans doute, elle permet une totale liberté et une autonomie dans la
direction de l’activité. Mais, elle apparaît aussi chargée d’inconvénients à cause
des risques illimités qu’elle comporte. C’est ce qui explique la recherche d’une
limitation de responsabilité par l’élaboration d’une structure sociétaire pour
organiser l’entreprise.
Il y a entreprise sociétaire quand à l’origine de l’activité d’entreprise un
groupement est constitué, la plupart du temps une société commerciale ou
civile. L’utilisation du patrimoine de la personne morale sera effectuée par
l’organe qui la dirige mais l’activité elle-même sera établie et développée au
nom de la personne morale avec les conséquences juridiques qu’elle implique.

Avantages et inconvénients de l’entreprise individuelle

Avantages Inconvénients
C’est encore au Maroc, la forme la plus - l’entrepreneur est tenu des dettes de
utilisée pour l’exercice du commerce, l’entreprise sur ses biens personnels ;
car : - il n’a pas la couverture sociale d’un
- ses modalités de constitution sont salarié ;
simples et peu coûteuses ; -la vie et la survie de l’entreprise sont
- le chef d’entreprise conserve sa totale liées à celle de l’entrepreneur.
liberté de gestion ;
- son régime fiscal est simple ;
- elle offre une souplesse dans la gestion.

Les sociétés commerciales sont régies par les dispositions du Dahir des
obligations et des contrats (DOC) et les deux textes suivants:
* Dahir n° 1-96-124 du 30 août 1996 portant promulgation de la loi n°
17-95 relative aux sociétés anonymes modifié par la loi n° 20-05 du 19 juin
2008.

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* Dahir n° 1-97-49 du 13 février 1997 portant promulgation de la loi i loi
n° 5-96 sur la société en nom collectif, la société en commandite simple, la
société en commandite par actions, la société à responsabilité limitée et la
société en participation modifié par la loi n° 21-05 du 14 février 2006 et la loi n°
24-10 qui supprime l’exigence d’un capital minimum et allège encore la
formalité de publicité et de blocage bancaire (art. 51, 52, 95 et 96).

Les sociétés commerciales sont fréquemment classées en trois


catégories  :

* Les sociétés de personnes Elles se créent sur la base de l’ «intuitu


personae», c’est à dire essentiellement en considération de la personne. Dans
ce type de société, les associés sont responsables indéfiniment des dettes
sociales. Ainsi, si la société ne peut honorer ses engagements, les associés sont
poursuivis sur leur patrimoine. Le mineur même émancipé ne peut y être
associé. Cette catégorie comprend la société en nom collectif, la société en
commandite simple et la société en participation qui, elle, est commerciale par
l’objet.
* Les sociétés de capitaux Dans ces sociétés, la personne des associés est
indifférente. Chaque associé fait un apport et n’est tenu qu’à concurrence de
celui-ci (responsabilité limitée). Les actions qui sont des titres représentatifs du
capital sont négociables. Il s’agit de la société anonyme, la société anonyme
simplifiée et la société en commandite par actions.
* La société à responsabilité limitée qualifiée de société hybride ou mixte
ou semi-ouverte. Elle emprunte ses caractères fondamentaux tant aux sociétés
de personnes (l’associé ne pouvant céder librement ses parts sociales à des
tiers) qu’aux sociétés de capitaux (la responsabilité de l’associé étant limitée à
hauteur de son apport).

Grand II L’entreprise à forme sociétaire

1-La société contrat : les règles communes de constitution

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La société est à la fois un contrat donnant naissance à une personne
morale et une institution reposant sur un grand nombre de dispositions légales.

La définition de la société figure à l’article 982 du DOC  ; c’est « le contrat


par lequel une ou plusieurs personnes conviennent de mettre en commun
leurs biens ou leur travail, ou tous les deux à la fois, en vue de partager le
bénéfice qui pourra en résulter  ».
La société se présente originairement comme un contrat, qui en raison de
son but économique s’accompagne d’un acte écrit détaillé : les statuts.

1-1-Les règles de fond relatives à la formation du contrat


de société
Le DOC subordonne la validité des contrats en général (et donc du
contrat de société en particulier) au respect des quatre conditions suivantes:

1-1-1- Le consentement exempt de vices


L’hypothèse d’une erreur portant sur l’objet du contrat est très rare.
L’éventualité du dol est plus fréquente. La violence en matière de contrat de
société est rare en pratique.

1-1-2- Un objet licite et dans le commerce juridique


Dans la pratique de la vie des entreprises, l’objet du contrat de société
représente l’activité exploitée ; celle-ci doit être licite. Si l’objet est jugé illicite la
société est frappée de nullité absolue, non régularisable.
L’article 986 du DOC prévoit également la nullité de plein droit, entre
musulmans, de toute société ayant pour objet des choses prohibées par la loi
religieuse, et, entre toutes personnes celle ayant pour objet des choses qui ne
sont pas dans le commerce.

1-1-3- Une cause licite


Elle correspond au motif pour lequel les associés ont décidé de constituer
une société. La cause ne doit pas être assimilée à l’objet. La cause illicite est
sanctionnée par la nullité absolue du contrat de société alors même que l’objet
social serait parfaitement licite.

1-1-4- La capacité juridique des associés


Les exigences en la matière varient selon la forme juridique concernée.
Dans les sociétés de capitaux et les SARL, les associés n’acquièrent pas la
qualité de commerçant en devenant associé. De ce fait, il n’est pas requis qu’ils
détiennent la capacité commerciale, la capacité civile est suffisante. Dès lors, le

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mineur et l’incapable majeur (dément et prodigue) peuvent devenir associés
par l’intermédiaire de leurs représentants légaux.
Dans les sociétés de personnes les associés en nom collectif et les
commandités sont tenus personnellement et solidairement de toutes les dettes
sociales, ils ont la qualité de commerçant. À ce titre, ils doivent satisfaire aux
conditions requises pour devenir commerçant à savoir :
* ne pas être incapable de faire le commerce (mineur émancipé ou non;
majeur incapable),
* ne pas être déchu du droit d’exercer le commerce ni faire l’objet d’une
incompatibilité (fonctionnaire, professionnel libéral).

1-1-5- Les apports


L’apport  est un bien (somme d’argent, fonds de commerce) que l’associé
s’engage à mettre à la disposition de la société en vue de l’exploitation
commune. En contrepartie de son apport, l’apporteur se voit remettre par la
société des parts sociales ou des actions.
On dénombre trois catégories d’apports.

1-1-5-1- L’apport en numéraire


Il s’agit du type d’apport le plus simple et fréquent. L’apporteur verse à la
société une somme d’argent (espèces, chèques, etc.).
L’opération d’apport se décompose en deux phases:
* la promesse d’apport ou souscription des parts ou des actions,
* la réalisation de la promesse d’apport ou libération.
En principe, le législateur exige que l’apporteur libère dès la souscription
tout ou partie de sa promesse selon la forme sociale concernée.
Ainsi, dans la SA, la libération de l’apport, lors de la constitution, est fixée
au minimum au quart de la valeur nominale des actions souscrites. Le reste doit
être libéré dans le délai de3 ans à compter de l’immatriculation au RC.
S’agissant de la SARL, la réalisation de la promesse d’apport doit porter
sur au moins le 1/4 du montant. Le reste doit être libéré dans le délai de 5 ans à
compter de l’immatriculation au RC.
En ce qui concerne la SNC, les associés décident librement de la fraction
des apports qui doit être libérée éventuellement à la constitution, le solde étant
appelé par la gérance au fur et à mesure des besoins.

1-1-5-2- L’apport en nature

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L’apport en nature concerne aussi bien les meubles que les immeubles,
corporels ou incorporels (marchandises, fonds de commerce, brevets
d’invention, locaux, droit au bail, etc.).

Il est toujours particulièrement délicat de fixer la valeur exacte d’un bien.


Le danger principal tient dans la surévaluation du bien par l’apporteur, en vue
d’obtenir une part de capital plus importante que celle à laquelle il devrait
prétendre. Pour pallier ces inconvénients, le législateur a prévu dans certains
types de sociétés (SA, SARL...) une évaluation par un commissaire aux apports.

1-1-5-3- L’apport en industrie


L’apport en industrie consiste dans l’engagement pris par un associé de
consacrer tout ou partie de son activité à la marche des affaires sociales.
Le régime juridique de l’apport en industrie se caractérise par les traits
suivants  :
- L’apporteur en industrie ne doit pas faire une concurrence déloyale à la
société dont il devient associé  ;
- L’apporteur en industrie, sauf clause statutaire contraire, voit sa part
dans les bénéfices, dans le « boni » éventuel de liquidation et sa contribution
aux pertes fixées à hauteur de celle de l’associé dont l’apport (en numéraire ou
en nature) est le moins élevé.
- L’apport en industrie, faute de valeur patrimoniale réalisable n’entre
pas dans la composition du capital social.

L’apport en industrie est autorisé:


Dans la SNC, dans les sociétés en commandite simple et par actions pour les
seuls commandités.
Dans la SARL, il est admis lorsqu’il est «l’accessoire» d’un apport en nature
portant sur un fonds de commerce et fourni par l’apporteur en nature.
L’apport en industrie est interdit dans la SA et dans les sociétés en
commandite simple et par actions pour les commanditaires.

1-1-5-4- Rémunération des apports  : les titres sociaux


En contrepartie des apports faits à la société par les associés, celle-ci
émet des titres sociaux de même valeur nominale et caractérisés par leur
nature mobilière. Ces titres sont appelés actions dans les sociétés par action et
parts sociales, dans les autres sociétés

Les titres sociaux confèrent des droits aux associés et mettent à leur
charge une obligation essentielle, celle, de contribuer aux pertes sociales, mais
également les droits suivants:

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* un droit sur les bénéfices réalisés ;
* un droit sur les actifs nets de la société lors de leur répartition, à sa
dissolution ;
* le droit de participer aux décisions collectives des associés.
La cession et la négociation doivent être distinguées.  Les parts sociales
sont uniquement cessibles (cessibilité) tandis que les actions sont cessibles et
négociables (négociabilité).

1-1-6- Le partage des bénéfices et la contribution aux pertes


La finalité de la société est de réaliser des bénéfices et de les partager
entre les associés; elle s’accompagne en cas d ‘exploitation déficitaire, de la
contribution des associés aux pertes.

1-1-6-1- La recherche de bénéfices


Il s’agit du critère de distinction entre les sociétés et associations. En
effet, la société doit poursuivre un but lucratif alors que l’association devait et
doit encore l’exclure au profit de la recherche d’un but désintéressé (charitable,
artistique...).

1-1-6-2- La contribution aux pertes


Elle est la contrepartie de la vocation aux bénéfices. Deux situations
juridiques sont à distinguer:
* La contribution aux pertes Elle concerne les rapports des associés entre
eux. Au moment de la liquidation de la société chaque associé participera, en
principe proportionnellement à son apport, aux pertes subies.
* L’obligation aux dettes (ou obligation au passif) Elle concerne les
rapports entre les associés et les créanciers sociaux. Ainsi les associés dans la
SNC, et les commandités dans la SCS ou la SCA, sont tenus d’une obligation aux
dettes indéfinie et solidaire.

1-1-7- L’affectio societatis


L’affectio societatis représente l’intention de s’associer. Le législateur
n’utilise pas cette notion à laquelle se réfère très souvent la jurisprudence. C’est
la « collaboration volontaire, active, intéressée et égalitaire ». En effet, tous les
associés n’ont-ils pas un intérêt à la bonne marche de la société?

1-1-2- Les règles de forme relatives à la formation du contrat de


société
Elles tiennent pour l’essentiel à deux séries d’éléments :

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1-1-2-1- La rédaction des statuts qui constituent l’acte par lequel les
parties formalisent leur accord. Cet écrit qui peut être sous forme d’acte
authentique ou d’acte sous seing privé (SSP), contient les mentions
obligatoires suivantes  : la forme, la durée, le siège social, la dénomination
sociale, le capital social et l’objet social.

1-1-2-2- L’accomplissement des formalités de publicité


Les formalités à accomplir sont les suivantes  :

HORS CRI
CRI

Notaires,fiduciaires, experts
Demande du certificat négatif comptables, cabinets
juridiques,etc.
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OMPIC
Etablissement des
statuts
* Le certificat négatif: Attestation fournie par les délégations du ministère du
commerce et de l‘industrie;
* L ‘enregistrement du capital auprès des services de l’enregistrement et du timbre:

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0,5% du capital avec un minimum de perception de 1 000 dhs. L ‘enregistrement des procès
verbaux se fait au droit fixe de 50 dhs;
* L ‘institution des Centres Régionaux d ‘Investissement (CRI) permet aux entreprises
de souscrire en un lieu unique et au moyen d’un seul document les différentes déclarations
requises au moment de leur création auprès du RC.

1-1-3- La sanction du non respect des règles de constitution des


sociétés
Lorsque des irrégularités apparaissent au cours du processus de
constitution des sociétés, il y a nullité  ; celle-ci n’a pas d’effet rétroactif. Le
jugement d’annulation met fin à la personnalité morale de la société; cette
dernière cesse d’exister pour l’avenir.
Les causes de nullité sont strictement délimitées par les textes.

1-1-3-1- Nullité pour défaut de publicité


Elle est uniquement prononcée en ce qui concerne les SNC et les sociétés
en commandite simple.

1-1-3-2- Nullité en cas de violation des dispositions régissant les


contrats en général
Cette seconde catégorie comprend la nullité résultant des cas suivants :
• Violation d’une condition générale de validité des contrats  :
consentement vicié, incapacité d’un associé, objet ou cause illicites.
• Absence d’un des éléments spécifiques du contrat de société à savoir: la
mise en commun d’apports faits par chacun des associés; la vocation au
partage des bénéfices et la contribution aux pertes; l’affectio societatis.
En cas d’annulation, les fondateurs responsables de l’irrégularité peuvent
voir leur responsabilité civile mise en jeu.
Contrairement au droit commun, toutes les actions en nullité peuvent
être écartées par l’exercice d’une action en régularisation, à l’exception de
celles fondées sur l’illicéité de l’objet social ou de la cause.

2- La société personne morale

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La personnalité morale confère au groupement qui en est doté une
identité. En vertu de la loi, la société acquiert la personnalité morale à
l’immatriculation au RC.

2-1- Les attributs de la personnalité morale


La personnalité des sociétés est calquée sur celle des personnes
physiques sauf lorsqu’une disposition expresse ou qu’une impossibilité
naturelle s’y oppose.

2-1-1- L’état des sociétés


Il comprend deux catégories d’éléments. Les uns, extrapatrimoniaux,
permettent d’identifier la société. L’autre, le patrimoine, lui confère une
autonomie financière indispensable à son existence.

2-1-1-1- Les attributs extrapatrimoniaux


2-1-1-1-1- La forme sociale
Elle constitue un mode d’individualisation important des sociétés en ce
qu’elle détermine le statut juridique qui leur est applicable.

2-1-1-1-2- La capacité des sociétés


* La capacité de jouissance L’étendue de la capacité de jouissance des sociétés
est, contrairement à celle des personnes physiques, limitée par le « principe de
spécialité ».
La spécialité légale Une société est constituée en vue de partager des
bénéfices, elle ne peut agir que dans ce but. Ajoutons qu’au sein même des
sociétés commerciales certaines activités sont réservées à certaines formes et
interdites à d’autres (l’activité bancaire ou d’assurance ne peut être exploitée
sous forme de SARL par exemple).
La spécialité statutaire L’objet social en vue de la réalisation duquel la
société se constitue, est précisé dans les statuts. En conséquence, la société doit
agir dans la limite de son objet.

* La capacité d’exercice La société a besoin d’être représentée de façon


permanente pour exercer ses droits. Ses représentants légaux sont chargés de
cette mission.

2-1-1-1-3- La dénomination sociale


Elle sert à désigner la société dans la vie commerciale ainsi que lors des
actes juridiques qu’elle conclut.
Les modalités d’attribution de la dénomination sociale sont très simples  ;
pour l’essentiel, les fondateurs la choisissent librement. Ils peuvent retenir une

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appellation de fantaisie, inspirée de l’objet de l’entreprise ou bien de son lieu
d’exploitation. La dénomination sociale peut se résumer au nom d’un ou
plusieurs associés.
La liberté de choix en matière de dénomination sociale est toutefois
limitée par le risque d’atteinte à la dénomination identique de sociétés
existantes.

2-1-1-1- 4- Le siège social


Il doit être localisé par une adresse ou une indication géographique
suffisamment précise. II ne peut pas être simplement constitué par une
domiciliation à une boite postale.
Le siège social joue un rôle très important dans la vie de la société
puisque c’est à partir de lui que se déterminent:
* la loi applicable,
* les tribunaux territorialement compétents;
* la nationalité de la société;
* le lieu où doivent être accomplies les formalités légales de publicité.

2-1-1-1- 5- La nationalité
La solution de principe est la suivante : la société a la nationalité du pays
où se situe son siège social.

2-1-1-1- 6- Durée de la société


La société commerciale a la durée prévue par ses statuts. Sa durée
maximale de vie est de quatre vingt dix-neuf (99) ans, courant à compter de
son immatriculation au registre du commerce. Elle peut être prorogée.

2-1-1-2- Les attributs patrimoniaux  : le capital social


En sa qualité de personne juridique la société possède un patrimoine en
propre.
Les notions de capital social et de patrimoine social ne doivent pas
être confondues: Le patrimoine social comprend tous les droits et obligations
de la société ; sa composition varie constamment en fonction des opérations
qu’elle réalise et sa valeur augmente ou diminue selon qu’elle fait des bénéfices
ou des pertes.
À la constitution, le capital social est égal à la somme de tous les apports
en numéraire et en nature. L’originalité du capital social tient au fait qu’il est le
gage des créanciers sociaux. À ce titre, il est dit fixe ou intangible. Plusieurs
conséquences en découlent:

17
* La société ne peut pas distribuer aux associés des sommes par
prélèvement sur le capital social sous peine de rendre les dirigeants passibles
du délit de distribution de dividendes fictifs.
* La société peut lors de sa dissolution, après avoir désintéressé tous les
créanciers sociaux, procéder au remboursement des apports par prélèvement
sur le capital.
La loi impose un capital social minimum dans les formes sociétaires
limitant la responsabilité des associés à leurs apports  :
SA ne faisant pas appel public a l’épargne 300 000 dhs
SA faisant appel public a l’épargne 3 000 000 dhs
SAS 300 000 dhs
Dans les autres formes de sociétés, aucun minimum n’est requis.

2-1-2- La responsabilité de la société


Elle est double.

2-1-2-1- La responsabilité civile


Il a toujours été admis qu’une société est civilement responsable des
dommages qu’elle occasionne. Le but de la responsabilité civile est de réparer le
préjudice et non de sanctionner l’auteur du dommage.
La responsabilité civile de la société peut être constituée soit par la faute de son
représentant légal soit par celle de son préposé.

2-1-2-2- La responsabilité pénale


La société est responsable pénalement. Selon la loi, les infractions
doivent avoir été commises pour le compte de la société par ses organes ou
représentants.
Soulignons que la responsabilité pénale de la société n’est pas exclusive
de «celle des personnes physiques auteurs ou complices des mêmes faits »
La responsabilité des personnes morales est sanctionnée par des
amendes
D’autres peines peuvent sanctionner la personne morale, elles vont de la
confiscation de la chose ayant servi à commettre l’infraction jusqu’à sa
dissolution.

Grand III Les règles communes de fonctionnement

18
Le fonctionnement de la société repose sur deux pôles  : les dirigeants
sociaux et les assemblées d’associés.

1- Les dirigeants sociaux


L'expression «  dirigeants sociaux  » exprime qu'ils agissent pour le
compte de la société selon les dispositions législatives organisant l'étendue de
leurs pouvoirs et sanctionnant d'éventuels dépassements. La loi et la
jurisprudence les qualifient souvent de « mandataires sociaux. » Ce ne sont pas
nécessairement des associés.

1-1- Désignation
Sauf exception, les dirigeants sociaux sont élus par l'assemblée générale
des associés ou par une décision collective des associés prise selon les modalités
prévues par la loi et par les statuts, le gérant pouvant être une personne
physique ou morale. Dans les SA et SARL, les dirigeants sont nécessairement
des personnes physiques.

1-2- Leurs pouvoirs


Le principe des pleins pouvoirs est justifié par la volonté d'effectivité de
l'action des dirigeants sociaux, qui doivent disposer d'une grande liberté
d'action. Toutefois, ces pouvoirs ne sont pas illimités ; ils doivent respecter :
- les pouvoirs propres des autres organes sociaux  : le dirigeant ne peut
donc pas approuver à lui seul les comptes de la société, décider l'affectation du
résultat de l'exercice, modifier les statuts de la société, etc.  ;
- la spécialité de la société  : le dirigeant ne peut pas passer d'actes
outrepassant l'objet social.
Les associés peuvent insérer des clauses statutaires limitant les pouvoirs
des dirigeants.

1-3- Leur responsabilité


Les obligations incombant aux dirigeants sociaux sont les suivantes  :
* obligation de diligence  : la passivité de l'administrateur d'une SA
constitue une faute de gestion susceptible d'engager sa responsabilité.
* devoir de loyauté envers la société : le dirigeant doit en permanence
défendre l'intérêt de la société.
Les dirigeants sociaux ont une double responsabilité  :
La responsabilité civile  : Les textes distinguent les infractions aux lois et
règlements applicables aux sociétés gérées ; les infractions aux statuts et les
fautes de gestion
La responsabilité pénale  : Beaucoup d'incriminations concernent le

19
dirigeant de société : présentation de comptes inexacts, distribution de
dividendes fictifs, abus de biens sociaux, etc.

1-4- Cessation des fonctions


Elle a lieu à l'arrivée du terme prévu (lorsqu'il est fixé par la loi ou les
statuts), en cas d'empêchement ou de décès, en cas de démission ou de
révocation.
La révocation dans les sociétés en général, doit avoir une cause légitime  :
abus de pouvoir du dirigeant, mauvaise gestion ou incapacité physique ou
intellectuelle pour remplir ses fonctions.

2- L’assemblée générale d'associés (AGA)


L’AG est le rassemblement de l'ensemble des associés ou de leurs
représentants afin qu'ils rencontrent les dirigeants et puissent éventuellement
prendre des décisions.
Annuelles, les assemblées générales ordinaires permettent aux dirigeants
d'informer les associés et à ceux-ci d'examiner les comptes de l'année
précédente et de voter sur des questions relatives à la gérance.
Des assemblées générales extraordinaires peuvent être tenues pour
prendre des décisions particulières, notamment les modifications concernant les
statuts. Lorsqu'une AGE est effectuée sur une même séance qu'une AGO, on
parle d'assemblée mixte.

Des assemblées spéciales sont compétentes pour statuer sur toute


décision intéressant la catégorie d’actions dont leurs membres sont titulaires
dans les conditions prévues par la loi.

L’assemblée constitutive n’est obligatoire que lors de la constitution


d’une SA faisant APE.

20
CCA FI M1
Droit des affaires
Exos
M. Fadil

I- Applications

1- Quel est le nombre d’associés minimum dans les sociétés et


groupements suivants : Société civile, SA, SARL, SCS, SCA, Société en
participation, GIE, SAS, SAS  ?

2- La loi fixe-t-elle un nombre maximum d’associés dans une société  ?

3- Quelle différence faites-vous entre le fait de souscrire au capital d’une


société et de libérer le capital ?

4- Caractériser les apports suivants  :


 Une machine à éplucher les pommes de terre  ;
 Une bibliothèque ;
 Un chèque de 10 000 dhs  ;
 Un fonds de commerce ;
 10 louis d’or ;
 Un local dont on est usufruitier ;
 Ses compétences dans le domaine informatique ;
 Des valeurs mobilières  ;
 Une camionnette d’une valeur de 100 000 dhs et dont il reste
deux échéances à payer de 50 000 dhs chacune.

5- L’apport en industrie est-il permis dans toutes les sociétés ?

6- Dans une société  : A apporte un matériel et reçoit 100 parts de 200


parts  ; B apporte 2000 dhs en numéraire ; C apporte ses connaissances en
comptabilité évaluées à 900 dhs. Quel est le montant du capital de la société  ?

7- Une société intente un procès en responsabilité civile contre la Lydec


car elle a subi des coupures d’électricité ayant endommagé ses fichiers
informatiques. Sur quelle base juridique se fonde l’entreprise pour engager
cette action  ?

21
8- Plusieurs sociétés de travaux publics sont condamnées par le Conseil
de la concurrence pour s’être entendues dans la passation des marchés publics,
faussant ainsi le jeu de la concurrence. Quelle est la base légale de leur
condamnation  ?

9- Une grande surface a passé un contrat de surveillance et sécurité avec


une société spécialisée. Pendant les rondes effectuées par les employés de la
société de surveillance, certains en ont profité pour dérober des articles en
rayon. La société de surveillance est-elle responsable des vols de ses salariés  ?

II- Questionnaire à choix multiple

Avertissement : * Toutes les propositions de réponses peuvent être


bonnes ou fausses.
* Une seule ou quelques propositions de réponses peuvent
être bonnes ou fausses.

1- Une entreprise est définie comme  :


a- Toute personne exerçant une activité commerciale  ;
b- Toute personne morale  ;
c- Toute personne exerçant une activité économique  ;
d- Toute personne morale exerçant une activité économique.

2- Entre plusieurs personnes, la société est toujours  :


a- Une libéralité ;
b- Une personne morale ;
c- Un contrat spécial ;
d- Un acte unilatéral.

3- Le contrat de société est  :


a- Un contrat solennel ;
b- Un contrat consensuel  ;
c- Un contrat à risques.

4- La société de personnes est :


a- Celle constituée exclusivement de personnes physiques  ;
b- Celle dont les associés sont responsables indéfiniment et solidairement
face aux créanciers sociaux.

5- Une société par intérêt est :


22
a- Celle dont le capital est divisé en parts sociales ;
b- Celle dépourvue de la personnalité morale ;
c- Celle dont les titres sont librement négociables.

6- L’associé est exclusivement une personne physique  :


Vrai ou Faux

7- Le mineur  :
a- Peut être associé de toute société ;
b- Doit obtenir l’autorisation de ses parents pour être associé d’une SNC  ;
c- Peut s’associer librement dans une SA.

8- Le majeur incapable peut être associé de toute société  :


Vrai ou Faux

9- L’objet social :
a- Doit toujours être défini de façon précise ;
b- Définit le domaine d’action des dirigeants des SNC ;
c- Est sans effet sur la nature de toutes les sociétés  ;

10- L’activité sociale est :


a- L’activité réellement exercée par la société ;
b- Le type d’activité choisie par la société dans ses statuts ;
c- Le programme que la société s’est fixée.

11- L’existence d’une société nécessite :


a- Une affectio societatis ;
b- Plusieurs personnes ;
c- Des apports ;
d- Des statuts écrits et signés ;
e- Une participation aux résultats ;
f- Un acte authentique.

12- La rédaction d’un écrit est nécessaire pour la constitution d’une société. Cet
écrit est exigé  :
a- Sous peine de nullité ;
b- Seulement pour l’immatriculation de la société.

13- Les sociétés à risque illimité sont  :


a- La SA  ;
23
b- La SAS  ;
c- La société civile  ;
d- La SARL ;
e- Les sociétés de personnes.

14- Parmi les sociétés suivantes, quelles sont celles qui peuvent prendre une
forme unipersonnelle ?
a- La SNC ;
b- La SARL ;
c- La SCS ;
d- La SAS
.
15- Une société qui n’est pas commerciale est toujours civile :
Vrai ou Faux

16- La société est créée  :


a- Lorsque la totalité du capital est souscrite ;
b- Lorsque la totalité du capital est libérée ;
c- Lorsque la totalité des apports est effectuée.

17- La souscription :
a -Suffit pour être associé  ;
b- Peut être différée entre les associés  ;
c- N’est pas indispensable pour les apporteurs en nature.

18- Le capital social  :


a- C’est le seul actif de la société  ;
b- C’est l’équivalent des capitaux propres.

19- En principe, toute modification du capital social  :


a- Emporte modification des statuts ;
b- Donne lieu au versement d’une prime d’émission ;
c- Permet aux associés d’exercer leur droit préférentiel de souscription.

20- Le montant du capital social mentionné dans les documents de la société


est  :
a- Celui du capital souscrit  ;
b- Celui du capital libéré  ;
c- Celui imposé par la loi.

24
21- Le capital social est placé au passif du bilan. C’est une dette de la société
envers les associés :
a- Qui est exigible au fur et à mesure que la société réalise des bénéfices  ;
b- Qui n’est exigible qu’au moment de la liquidation de la société ;
c- Qui est exigible au départ de l’associé.

22- Le principe d’intangibilité du capital social empêche  :


a- De réduire le capital ;
b- De l’augmenter  ;
c- De toucher au capital affecté au droit de gage des créanciers.

23- Le montant du capital d’une SA faisant appel public à l’épargne est de  :
a- 250 000 dhs ;
b- 3 000 000 dhs  ;
c- 325  000 dhs.

24- Le capital social n’a pas la même signification selon les sociétés. C’est un
élément essentiel  :
a- Des sociétés de capitaux  ;
b- Des sociétés de personnes ;
c- Des sociétés non immatriculées.

25- L’actif social renseigne sur  :


a- La composition du patrimoine de la société  : immeubles, matériels,
créances, etc.
b- La situation financière de la société.

26- Le passif social renseigne sur :


a- Le capital de la société  ;
b- L’origine des ressources de la société  ;
c- Le passif externe de la société ;
d- Le passif interne de la société.

27- L’absence d’apport  :


a- Entraîne la nullité de la société ;
b-Nous place en présence d’association.

28- Un associé a emprunté auprès de ses co-associés pour financer sa mise


initiale  :
a- C’est un apport fictif  ;

25
b- L’apport est réel.

29- L’apport en numéraire ne doit pas être :


a- Sous-évalué ou surévalué ;
b- Fictif ;
c- Souscrit mais non libéré.

30- Un apport en numéraire peut être réalisé :


a- Avec la remise d’un effet de commerce ;
b- Uniquement par chèque ou en liquide.

31- Le compte courant d’associé est  :


a- Une variante d’apport en numéraire  ;
b- Un prêt consenti par l’associé à la société ;
c- Un complément obligatoire d’apport en argent.

32- Le compte courant donne à son auteur :


a- La qualité d’associé ;
b- La qualité de créancier.

33- L’apport en jouissance donne à son auteur :


a- La qualité d’associé et donc le droit aux bénéfices  ;
b- Une somme d’argent en guise de loyer versé par la société à chaque
échéance.

34- Lors de la liquidation de la société :


a- Le bien apporté en propriété à la société revient automatiquement à
l’apporteur  ;
b- L’apporteur en jouissance recouvre la propriété de son bien.

35- L’apport en industrie  :


a- Ne peut donner que les mêmes droits et obligations pécuniaires que le
plus petit apport en numéraire ou en nature  ;
b- Peut donner moins de droits et d’obligations pécuniaires que le plus
petit apport en numéraire ou en nature  ;
c- Peut donner plus de droits que le plus petit apport en numéraire ou en
nature.

36- Les droits sociaux de l’apporteur en industrie :


a- Sont intransmissibles  ;

26
b- Sont transmissibles  ;
c- Sont cessibles.

37- En principe, la prohibition des clauses léonines :


a- Interdit toute disproportion entre apports et partage des résultats ;
b- Interdit toute exclusion d’un associé du partage des résultats ;
c- Est licite sauf clause contraire.

38- La mise en œuvre de la prohibition entraîne :


a- La nullité de la société  ;
b- La nullité de la clause.

39- L’affectio societatis :


a- C’est l’attachement intuitu prsonae à la société ;
b- Est requis par la loi ;
c- Est une volonté déclarée de collaborer à égalité dans la poursuite
d’une œuvre commune.

40- Doit toujours être considérée comme associée  :


a- La personne qui a souscrit les droits sociaux  ;
b- La personne qui a libéré les droits sociaux  ;
c- La personne qui se présente comme telle.

41- La société jouit de la personnalité morale  :


a- À compter de l’immatriculation au RC;
b- À compter de la libération ;
c- À compter de la souscription ;
d- À compter de la publicité dans un JAL  ;
e- À compter de la publicité au BO.

42- Les engagements passés pour le compte de la société en formation :


a- Sont toujours repris automatiquement après l’immatriculation  ;
b- Sont repris de manière rétroactive  ;
c- A la date de l’immatriculation.

43- Le défaut de reprise entraîne la responsabilité  :


a- De celui qui a accompli l’acte en cause  ;
b- Solidaire de tous les associés.

44- La personnalité morale d’une société  :

27
a- Entraîne automatiquement l’assujettissement à l’IS  ;
b- Lui permet de disposer d’un patrimoine  ;
c- Est la somme des patrimoines de ses associés.

45- L’action en régularisation peut être intentée pendant :


a- Un an ;
b- Six mois  ;
c- Trois ans.

46- Le critère de détermination de la nationalité d’une société  :


a- Est fonction du litige ;
b- Dépend du siège social  ;
c- Dépend principalement du contrôle.

III- Cas pratiques

Cas ABCD
Dans le cadre d’un projet de création d’entreprise, les fondateurs sont en
mesure de faire les apports suivants :
A dispose d’une somme de 16 400 dhs.
B, qui a exploité un fonds de commerce, est en mesure d’apporter une clientèle.
C, qui est propriétaire d’un immeuble, envisage de concéder à la future société
un droit d’utilisation de ce bien immobilier pour une durée de 10 ans
renouvelable.
D est prêt à mettre ses compétences techniques et professionnelles à la
disposition exclusive de la future société.

• Précisez les différents types d’apport effectués.


• Quelle conclusion pouvez-vous en tirer ?

Grand IV Le contrôle de la société

28
Le contrôle des sociétés commerciales s’exerce via le commissaire aux
comptes (CAC) et l’expert de gestion dans le cadre d’une mission spéciale.

1- Le commissaire aux comptes (CAC)


Le CAC est une personne physique ou morale qui a pour mission, au sein
de la société commerciale, de certifier que les états financiers de synthèse sont
réguliers et sincères et donnent une image fidèle des résultats, de la situation
financière et du patrimoine de l'entité.
Il y a trois niveaux de résultats :
- Certification sans réserve  : les comptes annuels sont établis selon les
règles en vigueur et les principes comptables sont appliqués  ;
- Certification avec réserves  ;
- Refus de certifier.
Toutes les formes de sociétés commerciales ne sont pas dotées d’un CAC,
du moins, pas obligatoirement. Ainsi, si les sociétés anonymes sont
nécessairement dotées d’un CAC, les associés des autres sociétés ne sont tenus
de cette obligation que dans certaines circonstances bien définies  : Chiffre
d’Affaires Hors Taxe > 50 000 000 dhs .
Appartenant à l’ordre des experts-comptables, il doit respecter un code
de déontologie. Acteur extérieur à l'entreprise, il est rémunéré par l'entité
contrôlée et doit conserver son indépendance.
Pendant la vie sociale, sa nomination est du ressort de l'AGO ou par
décision judiciaire, à la demande de tout associé, si l’assemblée omet de le
faire.
Les fonctions du CAC cessent à l’expiration de la durée ou par
anticipation, pour deux causes  :
* par révocation pour juste motif (non-exécution de la mission,
divulgation de secret sur l'entité, immixtion dans la gestion, empêchement par
longue maladie, etc.) ;
* par démission pour juste motif : maladie, litige grave avec l’entité,
après notification à celle-ci.
La loi renforce la mission du CAC par une procédure d’alerte. Celle-ci
consiste à détecter les difficultés susceptibles de conduire l’entreprise à la
faillite de manière inéluctable en appelant l’attention des dirigeants sur tout
fait de nature à compromettre la continuité de l’exploitation et sur la nécessité
pour eux de prendre des mesures en vue de redresser cette situation.
Le CAC est civilement responsable, tant à l’égard de la société que des
tiers, des conséquences dommageables, des fautes et négligences qu’il commet
dans l’exercice de ses fonctions.
Il a aussi une responsabilité pénale  : violation du secret professionnel,

29
non révélation des faits délictueux, maintien des fonctions malgré des
incompatibilités ou des interdictions, rapport mensonger ou incomplet. Il
assume enfin une responsabilité disciplinaire.

2- L’expert de gestion
C’est une forme de contrôle qui appartient aux associés. La procédure
consiste à saisir le président du tribunal statuant en référé en vue d’ordonner
une expertise de certaines opérations de gestion; la demande doit revêtir un
caractère sérieux pour être recevable.

Le président du tribunal fixe les limites des pouvoirs du ou des experts de


gestion, l’étendue de leur mission ainsi que leurs honoraires.
A la fin de la mission, les experts adressent leur rapport aux associés
demandeurs et aux organes dirigeants de la société ainsi qu’au CAC.

Exos

30
I- QCM

1- Le commissaire aux comptes (CAC)  :


a- Exerce une mission permanente  ;
b- A un devoir d’immixtion dans les affaires de la société  ;
c- Est désignée par une autorité administrative indépendante  ;
d- Est rémunéré par l’Etat.

2- Le CAC doit :
a- Contrôler les comptes sociaux  ;
b- Certifier la gestion de la société  ;
c- Contrôler les actes des dirigeants.

3- La mission du CAC est de tenir les comptes sociaux au jour le jour :


Vrai ou Faux

4- La durée du mandat du CAC est de 3 exercices renouvelables.


Vrai ou Faux

5- L’AGO des actionnaires peut révoquer le CAC


Vrai ou Faux

6- La procédure d’alerte n’existe que dans les SA.


Vrai ou Faux

7- L’expertise de gestion  :
a- Peut être mise en œuvre par les dirigeants  ;
b- Nécessite que l’on soit en présence d’une opération de gestion ;
c- Nécessite que tous les moyens d’information aient été préalablement
mis en œuvre par les demandeurs.

8- L’expertise de gestion  :
a- Se prescrit de façon annuelle  ;
b- Est faite aux frais de la société  ;
c- Peut concerner les actes contrôlés par le CAC.

9- L’expert de gestion :
a- Est un organe de contrôle externe à la société  ;
b- Est un salarié de la société  ;
c- Remplace le CAC en cas de défaillance de ce dernier.

31
10- Les sociétés cotées doivent publier leurs comptes annuels.
Vrai ou Faux

Grand IV Les évolutions

32
1- La transformation
La transformation consiste, pour une société, à changer de forme
juridique. Ainsi, une SA deviendra-t-elle une SARL, ou une SARL, une société en
nom collectif. Elle intervient par décision de l’AGE.
S’agissant d’une SA, sa transformation ne peut intervenir que si elle a au
moins un an d’existence et si elle a établi et fait approuver par les actionnaires
les états de synthèse de l’exercice.
La transformation n’entraîne pas création d’une personne morale
nouvelle, mais seulement, modification des statuts.

1-1- Conditions de la transformation


La transformation d’une société est soumise aux règles prescrites par la
loi et les statuts pour modification de ceux-ci. Ces règles diffèrent selon le type
de société.
La transformation d’une SA ou d’une SARL en une autre dont les associés
sont indéfiniment tenus du passif nécessite le consentement unanime de ceux-
ci.
1-2- Effets de la transformation
La transformation n’a pas d’effet rétroactif. Elle prend effet à compter du
jour où la décision la constatant est prise. Cependant, elle ne devient opposable
aux tiers qu’après achèvement des formalités de publicité.

1-2-1- Effets à l’égard de la société


La transformation peut intervenir en cours d’exercice. Elle n’entraîne pas,
pour autant, la clôture des comptes. Ceux-ci ne sont arrêtés que si les associés
le décident.
En pratique, un seul rapport de gestion couvrant la totalité de l’exercice
peut être établi d’un commun accord par les dirigeants anciens et nouveaux.

5-1-2-2- Effets à l’égard des dirigeants


Les pouvoirs des dirigeants sociaux prennent fin à partir de la
transformation de la société sans que ceux-ci puissent prétendre qu’elle
équivaut à une révocation sans justes motifs leur donnant droit à des
dommages intérêts.

1-2-3- Effets sur les engagements de la société

33
Les engagements de la société sont maintenus, les créanciers antérieurs
à la transformation conservent tous les droits à l’égard de la société et des
associés.

1-2-4- Effets à l’égard du CAC


Deux situations se présentent ici :
* La nouvelle forme requiert un CAC : les fonctions du commissaire en
place survivent à la transformation;
* La nouvelle forme n’exige pas un CAC : à moins que les associés ne
conviennent de son maintien, la mission du CAC prend fin.

2- Dissolution/liquidation
La dissolution marque le terme de l’existence sociale.

2-1- Les causes communes de dissolution


Elles sont énumérées à l’article 1051 du DOC.

2-1-1- L’arrivée du terme


La société prend fin par l’expiration du temps pour lequel elle a été
constituée. Les associés peuvent éviter cette dissolution en décidant, avant
l’arrivée du terme, la prorogation de la société. S’ils ne décident pas la
prorogation et continuent l’exploitation au lieu de procéder à la liquidation, elle
devient société de fait.

2-1-2- La réalisation ou extinction de l’objet


Lors de la constitution de la société commerciale, il lui a été fixé un objet.
Il est donc normal qu’à la réalisation de cet objet la société cesse d’exister.
La société est également dissoute si son objet vient à disparaître. C’est le
cas quand l’objet est devenu impossible à atteindre  : par exemple lorsqu’une
autorisation administrative nécessaire à l’exploitation vient à être retirée.

2-1-3- L’annulation du contrat de société


Sur les causes de nullité cf. Supra.

2-1-4- La dissolution volontaire (anticipée)


Les associés peuvent décider à tout moment et à la majorité requise pour
la modification des statuts, de dissoudre la société.

2-1-5- La dissolution judiciaire (anticipée)

34
Comme son nom l’indique, elle est prononcée par le tribunal à la
demande d'un associé pour justes motifs, notamment en cas d'inexécution de
ses obligations par un associé, ou de mésentente entre associés paralysant le
fonctionnement de la société  (carence de l’affectio societatis);

2-1-6- La liquidation judiciaire


Elle est ordonnée par un jugement lorsque le redressement d’une société
en difficulté est manifestement impossible ou en cas de cession totale de ses
actifs.

2-1-7- La dissolution statutaire


Elle intervient pour toute autre cause prévue par les statuts  : survenance
d’un évènement déterminé, modification de la situation juridique ou financière
de l’un des associés, etc.

La publicité de la dissolution doit être accomplie dans un délai de trente


jours à compter du jour où elle a été prononcée.
Malgré sa dissolution, la société continue de garder sa personnalité
juridique pour les besoins de la liquidation et ne disparaît qu’à la clôture des
opérations de liquidation.

2-2-  La liquidation de la société


La liquidation est l’ensemble des opérations qui, après dissolution d’une
société, ont pour objet la réalisation des éléments d’actif et le paiement des
créanciers sociaux, en vue de procéder au partage entre les associés de l’actif
net subsistant.
Tous les documents émanant de la société doivent porter la mention
«société en liquidation» et le nom du liquidateur.

2-2-1- Le liquidateur
Le liquidateur est choisi parmi les associés ou les tiers. Toutefois, si les
intéressés ne peuvent pas s’entendre sur le choix du liquidateur, la liquidation
est faite par justice.
L’acte de nomination est publié dans un délai de trente jours dans un
journal d’annonces légales et également au Bulletin Officiel.

2-2-1-1- Rémunération et durée des fonctions du liquidateur


La rémunération du liquidateur est fixée par la décision des associés qui
le nomment. Cependant, lorsque sa nomination est effectuée par voie de
justice, c’est la décision de la juridiction qui le désigne, qui fixe sa rémunération.

35
Les règles générales régissant la liquidation ne fixent pas la durée des
fonctions du liquidateur et le législateur n’a pas limité le mandat du liquidateur.

2-2-1-2- Mission du liquidateur


Dès son entrée en fonction, le liquidateur doit dresser conjointement avec
les dirigeants de la société, l’inventaire et le bilan qui sont signés par tous
Son mandat comprend tous les actes nécessaires afin de réaliser l’actif et
d’acquitter le passif notamment les pouvoirs:
* d’opérer le recouvrement des créances et de terminer les affaires
pendantes;
* de prendre toutes les mesures conservatoires requises;
* de faire toute publicité nécessaire afin d’inviter les créanciers à
présenter leurs créances;
* de payer les dettes sociales liquides et exigibles;
* de vendre judiciairement les immeubles de la société;
* de vendre les marchandises en magasin.

Le liquidateur est civilement et pénalement responsable des


conséquences dommageables des actes accomplis dans le cadre de la
liquidation.

2-2-2- Cession de l’actif de la société


Il est interdit, à peine de sanctions pénales, aux liquidateurs, ses
employés, conjoint, ascendants ou descendants d’être cessionnaires de l’actif
de la société, même en cas de démission du liquidateur.
Lorsque la fonction de liquidateur a été confiée à un associé, celui-ci peut,
en qualité d’associé, se faire attribuer en nature tout ou partie des biens
subsistant dans l’actif social une fois le passif intégralement payé.
Dans les conditions de majorité prévues pour les assemblées
extraordinaires, l’actif de la société peut faire l’objet d’une cession globale à
une autre société, notamment par la technique de la fusion.

2-2-3- Clôture de la liquidation


Enfin de liquidation, une assemblée générale est convoquée par le
liquidateur ou à défaut, tout associé peut demander au président du tribunal,
statuant en référé la désignation d’un mandataire chargé de procéder à la
convocation (art. 368 - SA).
Elle statue sur les comptes définitifs de liquidation et donne quitus au
liquidateur et la décharge de son mandat.
Cette assemblée constate la clôture de la liquidation.

36
Le liquidateur dépose ses comptes au greffe du tribunal compétent pour
permettre à tout intéressé d’en prendre connaissance et copie à ses frais (art.
369 alinéa 2 - SA).
L’avis de clôture de liquidation, signé par le liquidateur, doit être publié, à
sa diligence, dans le même journal d’annonces légales ayant reçu l’avis de sa
nomination.

2-2-4- Partage du boni de liquidation


Lorsque la liquidation est terminée, il y a lieu à partage (article 1083 - DOC).
Après règlement du passif, il est attribué à chaque associé le montant de
son apport ainsi qu’une fraction du boni de liquidation dont la répartition se
fait en proportion des apports, sauf dispositions contraires des statuts.

37
Exos

I- QCM

1- La transformation d’une société entraîne  :


a- La création d’une personne morale nouvelle ;
b- Une simple modification des statuts  ;
c- Sa dissolution.

2- La transformation d’une société a un effet rétroactif  :


Vrai ou Faux

3- Il y a transformation lorsque  :
a- Une SA se mue en SARL ;
b- Une fusion se produit  ;
c- Une SA passe du mode classique avec conseil d’administration au
mode nouveau de directoire et conseil de surveillance  ;
d- Une SNC devient SEP.

4- L’autorité compétente pour décider la transformation d’une société est  :


a- L’organe dirigeant à la demande du juge ;
b- L’assemblée générale des associés  ;
c- Les deux organes conjointement.

5- Suite à la transformation d’une SARL en SNC :


a- La responsabilité limitée des associés demeure  ;
b- Cette responsabilité devient illimitée et solidaire.

6- Une SNC se transformant en SA et les associés en nom vont devenir


actionnaires. Pour répondre aux engagements antérieurs vis-à-vis des
créanciers :
a- Ils seront solidaires ;
b- Ils ont une simple responsabilité limitée.

7- La transformation d’une société entraîne  :


a- La création d’une personne morale nouvelle ;
b- Une simple modification des statuts  ;
c- Sa dissolution.

8- La transformation d’une société a un effet rétroactif  :


38
Vrai ou Faux

9- Il y a transformation lorsque  :
a- Une SA se mue en SARL ;
b- Une fusion se produit  ;
c- Une SA passe du mode classique avec conseil d’administration au
mode nouveau de directoire et conseil de surveillance  ;
d- Une SNC devient SEP.

10- L’autorité compétente pour décider la transformation d’une société est :


a- L’organe dirigeant à la demande du juge ;
b- L’assemblée générale des associés  ;
c- Les deux organes conjointement.

11- Suite à la transformation d’une SARL en SNC  :


a- La responsabilité limitée des associés demeure  ;
b- Cette responsabilité devient illimitée et solidaire.

12- Une SNC se transformant en SA et les associés en nom vont devenir


actionnaires. Pour répondre aux engagements antérieurs vis-à-vis des
créanciers :
a- Ils seront solidaires ;
b- Ils ont une simple responsabilité limitée.

13- Lors de la liquidation de la société :


a- Le bien apporté en propriété à la société revient automatiquement à
l’apporteur ;
b- L’apporteur en jouissance recouvre la propriété de son bien.

14- Est une cause de dissolution de plein droit :


a- La volonté des parties ;
b- L’échéance  ;
c- La réunion de tous les droits sociaux en une seule main  ;

15- A l’expiration de la durée de 99 ans  :


a- La société est dissoute, si par ignorance, les associés ne se prononcent
pas sur sa reconduction  ;
b- Elle est prorogée tacitement ;
c- Il y a possibilité de régularisation.

39
16- Dans le cadre de l’action en dissolution judiciaire pour justes motifs  :
a- L es justes motifs s’apprécient de façon subjective ;
b- L’associé victime de la mésentente ne peut agir  ;
c- La paralysie du fonctionnement de la société doit être caractérisée.

17- Dissolution judiciaire et liquidation judiciaire sont des synonymes


Vrai ou Faux

18- Une société en dissolution peut-elle faire l’objet d’une liquidation


judiciaire ?
Vrai ou Faux

19- Lorsque toutes les parts sociales ou toutes les actions se trouvent réunies
entre les mains d’un seul associé :
a- Il y a dissolution de la société ;
b- Il y a continuation en cas de régularisation.

20- Il est possible de mettre fin à la société par  :


a- Les associés de leur propre initiative  ;
b- Les dirigeants de leur propre chef ;
c- Le juge à la demande des dirigeants.

21- La personnalité morale de la société disparaît :


a- A l’ouverture de la liquidation  ;
b- A la clôture de celle-ci  ;
c- Lorsque la dissolution est prononcée.

22- Le liquidateur est toujours désigné par le juge  :


Vrai ou Faux

23- Le liquidateur peut être choisi parmi les associés :


Vrai ou Faux

II- Applications

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1- À partir de chacune des situations, trouver la cause de dissolution de
la société :
a- Le retrait d’une licence pour l’exploitation d’un débit de boissons sous
forme sociétaire  ;
b- la décision d’un tribunal déclarant l’objet de la société illicite  ;
c- Le 99e anniversaire d’une société ;
d- Le vote de la dissolution à l’unanimité des associés  ;

2- La SARL « Domino  » vient d’être dissoute. M. Legrand, ancien gérant,


est intéressé par un bureau d’époque Louis XVI qui se trouve dans l’actif de la
société. Pourra-t-il l’obtenir dans les hypothèses suivantes :
a- il est le liquidateur de la société  ;
b- il n’est pas le liquidateur de la société. 

3- Comment les tiers peuvent-ils savoir qu’ils traitent avec une société en
liquidation  ?

4- Deux associés dans une SA disposent chacun de 20% du capital et ne


sont pas d’accord avec la gestion actuelle. Ils souhaitent la dissolution de la
société. Pourront-ils l’obtenir  ? Sur quel fondement ?

III- Cas pratiques

1- SA « Info 2000 »
Les actionnaires de la SA « Info 2000  » sont réunis pour décider la
dissolution de la société. Le vote a eu lieu tout a fait régulièrement.

Travail à faire

1- Quelle est la cause de dissolution de la société  ?


2- Que devient le commissaire aux comptes de la société ?
3- Quelle est la mission du liquidateur ? Doit-il rendre compte aux
associés  ?
4- Préciser la responsabilité du liquidateur ?

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2- SARL  Pastek
La SARL Pastek est dissoute. Une vive discussion oppose deux associés :
M. Gentil prétend qu’il faut nommer un liquidateur et M. Prentout qu’on peut
s’en dispenser, puisqu’il n’y aura rien à partager, et éviter ainsi des frais
inutiles  ; il menace de ne pas contribuer à sa rémunération, si toutefois les
associés en nommaient un.
M. Prentout, prend à sa charge, en fonction du nombre des parts qu’il
possède dans le capital, une partie de l’actif et du passif social, dont il fera son
affaire personnelle. Ainsi il intente un procès à M. Têtu qui ne veut pas payer
invoquant le fait que M. Prentout n’a pas qualité pour agir.

Travail à faire  :

1- La nomination d’un liquidateur est-elle obligatoire ?


2- Par qui, doit-il être rémunéré ?
3- Le vote de l’associé opposé à la nomination du liquidateur le dispense-t-
il de participer à sa rémunération  ?
4- Quelle sera la décision du tribunal  ?

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