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GUILLAND / PARIS
-
2 Gaius Digeste . —
Paris, 1940, 169 172.
I 16. 233. Post Kalendas Januarias, die tertio, pro salute principis vota
suscipiuntur.
3 Cer . I . 69. 324.
4 Cer . I. 69. 324.
É tudes sur l’ Hippodrome de Byzance 27
.
les banquets, donnés au Grand Palais pendant la pé riode de douze jours,
το δωδεκαήμερον 5 qui s’é tendait de la f ê te de No ë l ( 25 d é cembre ) à la
veille de la f ête de l’Epiphanie , c’est -à -dire , au 5 janvier. La p é riode
du Dod é ka è m é ron é tait, en effet , une pé riode libre de je û nes et d ’absti -
nences; elle commenç ait le jour m ême de No ë l. Le huitiè me jour , par con -
séquent le 1er janvier, on cé l é brait les courses pédestres, το Ρωτάν πε
ζοδρόμιων .6 Le neuviè me jour, le 2 janvier, on cé lé brait le banquet dit des
-
vendanges, τό δείπνοv τρυ / ητικον, pendant lequel avaient lieu les jeux
gothiques.7 Ce banquet des vendanges est également signal é par Philo-
thé e,8 qui d é clare qu’on y conviait tous les coureurs des deux factions,
mais qui ne fait aucune allusion aux jeux gothiques, tombés probablement
en désu étude.
La coutume de f ê ter la f ê te du Vœ u par des courses à pied é tait telle -
ment enraciné e qu’on finit par d ésigner les courses à pied elles - mê mes
sous le nom de βωτόν:9 ) Ιππικοί’ αγόμενου εϊτε καί βοτοί ». Les courses
5 Cer. I. 24 . 137 ; I. 47. 241; I . Ö3. 381; II. 52. 775. Cf . Reisko II . 224 . 274. 360 ; Cedr. I .
675. Du Cange, Gloss. s. v.
0 Сет
. II. 52. 750.
7 Cer . I. 83. 381. C!. Reiske II. 355.
—
* Cer . II. 52. 751 752.
3 Cer . II . 20. 612.
28 R. Guilland
n’est pas douteuse. Maialasi fait, en effet, allusion aux courses dites
des Ides, cé lé br ées le 13 Janvier, jour des Ides, à l’occasion de la con -
cession du primicié rat aux fonctionnaires arrivés à l’expiration de leur
mandat. C’ est pendant ces courses, é videmment r é glementaires, que se
d écha î na la fameuse sédition Nika ( 532 ) .
Les courses des Ides faisaient partie d ’ une sé rie de courses ; elles
é taient pr é cé d é es et suiviés d ’autres courses. Maialasi dit , en effet , que
le lendemain des courses des Ides, Justinien Ier ordonna de continuer
les courses et fit arborer le drapeau en conséquence. D’autre part, Th é o -
phanete é crit qu’avant les courses du mardi 13 Janvier, il y avait eu des
courses pendant lesquelles les Verts, à la suite d ’ un orageux colloque
avec Justinien Ier , avaient quitté l’ Hippodrome. Il est certain , en effet,
que ce fut pendant des courses que ce colloque eut lieu , les Verts des -
cendant des gradins et laissant l’empereur et les Bleus seuls assister
-
à celles- ci.1? Ces courses avaient elles eu lieu le dimanche II Janvier ,
comme le suppose Ch. Diehl ?18 Vraisemblablement pas. A Byzance,
semble - t -il, on ne cé lé rait pas de courses le dimanche . Aucun chroniqueur
byzantin n’indique , au surplus, la date du dimanche II Janvier pour les
courses en question. L’ encha î nement des faits proteste d ’ailleurs contre
cette date.
D ’apr è s le r é cit de Th é ophane , complé t é par celui de Malalas ,19 c’est
pendant des courses de janvier, courses dont il ne donne ni le jour ni
la date , que les Verts exaspé r és quitt è rent l’Hippodrome. A la suite de cet
incident , des rixes é clat è rent dans la capitale entre Verts et Bleus et
l’é parque procéda à l’arrestation de quelques manifestants qu’il fit jeter
en prison. Apr ès enqu ê te et interrogatoires, sept des manifestants , con -
vaincus de crimes , furent condamnés à mort , quatre devant ê tre d é capit és,
les trois autres pendus. Selon la tradition, les condamnés furent pro-
menés à travers la ville, puis on les fit monter dans une barque pour
les transporter de l’autre cô t é de la Corne d’Or, au lieu de l’ exé cution ,
πεοασάντων αντων. 28 Sur les trois pendus, deux tombè rentdu gibet par
suite de la rupture des cordes. Pendus de nouveau, ils retombè rent une
seconde fois. Le peuple murmura et en appela à l’empereur. Des moines
du couvent voisin de Saint -Conon 2! accoururent , emport è rent les con -
14 Malalas 474.
15 Malalas 474.
16
17
—
Theoph. 279 et 282 B , 181, 30 33, 182, 183 de B.
Chr . Pase., 620.
18 Ch. Diehl ,
Justinien et la civilisation byzantine au V I I e si è cle . Paris, 1901, 458 et
ré f é rences.
20 Maialas 473. — , —
19 Theoph . 282 283 B 183 184
—
de B. ; Malalas 473 474.
21 Sur la monast è re de St- Conon , cf . R .
Janin , La G éographie eccl é siastique cle l’ Empire
—
byzantin. Paris, 1953, 293 294 .
30 R . Gu ü land
damnés gisant sur le sol, les pla çè rent dans une barque et, traversant
la Corne d ’Or,les conduisirent à Saint - Laurent , é glise , qui jouissait du
droit d ’asile.22 Averti, l’é parque envoya des soldats pour cerner l’église
de Saint - Laurent et empêcher les réfugiés de s’é vader ; L’ un des con -
damn és appartenait à la faction Bleue, l’autre à la faction Verte. Les
factions rivales firent taire leurs dissentiments et , d ’après Tré ophane, se
rendirent au Pr é toire pour sommer l’é parque de rappeler les soldats.
N’obtenant pas satisfaction, les é meutiers mirent le feu au Pré toire et
l’incendie se propagea de proche en proche. La r é volution commen ç ait.
D’apr ès Malalas, l’é parque , ayant fait placer des gardes autour de Saint -
Laurent , les factions, le surlendemain, μετά τρεις ήιχέρας , pendant les
courses des Ides [ mardi 13 Janvier ) sollicitè rent de l’empereur la grâ ce
des condamnés. Ne recevant pas de r é ponse , elles sortirent de l’Hippo-
drome et , s’é tant concertées, se rendirent dans la soir ée au Pr é toire pour
demander à nouveau une r é ponse au sujet des condamnés. Déç ues dans
leur attente , elles incendiè rent le Pr é toire et les flammes d é vor è rent les
quartiers et les é difices voisins. Devant la gravit é des é vè nements, Justi -
nien Ier essaya de convoquer le peuple à l’ Hippodrome pour des courses,
mais l’é meute é tait d écha î née et de tous cô t és de nouveaux incendies
s’allumaient.
Le r écit de la Chronique Pascale 23 para î t tronqu é. D’apr ès cette Chro-
nique, l’incendie du Pré toire se pla ç erait le vendredi 16 Janvier. Il n’est
pas question des incidents qui le motiv è rent.
Procope de C ésar ée 24 se contente de signaler l’arrestation par ordre
de l’é parque de quelques factieux ; il ajoute que les factions ré conciliées
s’entendirent pour arracher à l’escorte qui les conduisait au supplice.
Enhardies par ce succès, les factions forc è rent les portes de la prison
et d é livrè rent tous les prisonniers, puis mirent le feu aux édifices publics.
En somme, les principaux chroniqueurs de la s édition Nika s’accordent
pour reconna î tre que cette sédition eut pour cause initiale la condamna -
tion de quelques perturbateurs, affiliés aux deux factions. Cette circon -
stance amena les deux factions rivales à s’ unir contre l’ennemi commun:
l’empereur.
-
Lors des premi è res courses, pend ant lesquelles les Verts, après avoir
formul é leurs dol é ances, sortirent de l’ Hippodrome , les deux factions
é taient tellement exaspé r ées l’ une contre l’autre qu’elles se livrè rent à de
vé ritables batailles sur divers points de la capitale. Or, le mardi 13 Jan -
vier ces mê mes factions é taient non seulement ré conc üées ; mais pr ê tes
à agir ensemble. Pour amener cette union insolite , il a fallu une succes-
— — —
cf . R . Janin , op. ctt ., 312 315.
23 Chr . Pase ., 620 621.
24 Procope, de Bello Pers., 120 121.
É tudes sur l’ Hippodrome de Byzance 31
l é brer les f ê tes du Dod é kaè mé ron.28 La pé riode du Dod é ka è mé ron se ter-
minait le 5 janvier. Le 6 janvier, on cé l é brait la f ê te de l’ Epiphanie,
τα Φώτα , τα Θεοφάνιά. Le lendemain , 7 janvier , il y avait dans la salle
du Triconque une r é ception suivie de danses, ήμερα δεξίμου φέρουσα
δε;ί (πσιν μετά σαξίμου. Enfin, le surlendemain 8 janvier, il y avait courses,
comme c’é tait l’usage , apr ès la tenue d ’ un δέξιιΐον. 2 ΰ
Ces courses du 8 janvier, sollicit ées par les factions pendant la r é cep-
tion du 7 janvier, semblent avoir é t é de tradition. Le Livre des Cé r é mo-
—
nies d é clare , en effet , que , sous le r è gne de Michel III ( 842 867 ) , les
factions,27 au retour de la procession de l’Epiphanie , se rendirent dans
leurs piñales et r é clamè rent la faveur d ’ un δέξιμον. Celui - ci, conformé-
ment à l’usage , dut avoir lieu le lendemain 7 janvier et le surlendemain,
8 janvier, il y eut certainement des courses, conséquence normale de tout
δέξιμον. Le Livre des C é r é monies ne fait pas expressé ment allusion à des
courses hippiques pendant la période du Dod é ka è méron , mais cette pé-
riode é tant libre de tout je û ne et é tant consid é r é e comme une pé riode
d ’allégresse , rien n’empê chait la cé lé bration de courses. Le Livre des
Cé r é monies28 rappelle incidemment que le 4 janvier 639, jour de courses,
ιπποδρομίου οντος, H é raclius, avant de se rendre à l’Hippodrome, fut
acclamé ainsi que sa famille par les dignitaires , r é unis dans l’Augousteus.
Le 4 janvier é tait l’avant -dernier jour du Dod é ka è mé ron. Le drapeau ,
sollicit é par les factions pendant les courses pédestres du lnr janvier,
pouvait donc annoncer soit les courses du 8 janvier soit m ê me , suivant
les cas, des courses plus rapproch ées.
Les courses demand ées par les factions lors d’ un δέξιμον sont en prin -
cipe des courses spé ciales, données à l’occasion de certaines f ê tes ou
de certaines circonstances. Quant aux courses normales ou r é glemen -
taires, elles pouvaient, le cas é chéant , ê tre demand ées directement par
les factions ou le peuple à l’ Hippodrome mê me, quelques jours avant,
s’il y avait des courses; dans le cas contraire , les courses r églementaires
avaient lieu au jour prescrit avec l’autorisation de l’ empereur, sans re -
qu ête pr éalable. Le pr é posite , sans doute , à l’instigation des factions, rap -
pelait simplement à l’empereur que des courses devaient avoir lieu à telle
é poque et l’empereur formulait sa d é cision.
Le Livre des Cé ré monies ne donne pas la liste des courses de l ’ ann ée ;
il d é crit simplement certaines courses particuliè rement int é ressantes ,
comme l’ Hippodrome d’or ou courses dor ées, les courses du 11 Mai , les
courses du Carnaval ou de la Boucherie ou encore des Lupercales et les
courses du Vœ u ; pour les autres, il renvoie au chapitre 69 du Livre I ,
5 Cer .
—
I. 675. Cf . Theoph . 359 B, 232, 2 6, de B.
———
•
qui traite des courses en gén é ral. Dans son Clè torologe, qui forme le
chapitre 52 du Livre II , Philothée ne donne pas non plus la liste des
courses de l’année ; il n’indique à l’occasion que celles qui rentrent dans
le cadre de son sujet.
Quoi qu’il en soit, il semble d é montr é que l’on cé l é brait à Byzance une
sé rie de courses hippiques en janvier. Malalas29 rapporte l’accident sur -
venu à l’hé nioque Julianikos, pendant les courses de janvier 563. Il y a lieu
aussi de rappeler que les nouveaux consuls entraient en fonction le 1er
janvier et qu’ils donnaient g é né ralement des courses au d é but de leur
magistrature. En effet , d’apr ès la Novelle 105 de Justinien Ier , le nouveau
consul, entré en charge le 1er janvier, ne devait donner, semble - t -il, que
deux fois des jeux pendant qu’il é tait en fonction , une premiè re fois
au d é but de sa magistrature, et une seconde fois, à la fin. Lorsque le con -
sulat disparut en 541, les empereurs, h é ritiers des consuls, continuè rent
vraisemblablement à donner des jeux et des courses au lieu et place
des anciens consuls. Justinien Ier pour son premier consulat, en 521,
d é pensa des sommes é normes et dona des jeux magnifiques;30 plus
tard , il est vrai, par mesure d ’é conomie, il restreignit, semble- t -il, ses
largesses et l’ Hippodrome souffrit vraisemblablement de la parcimonie
impé riale.31
La saison d’hiver para ît bien avoir é té la principale saison des courses,
surtout pendant la pé riode de janvier et celle de f é vrier , lorsque Pâ ques
é tait tard. C’est que les empereurs passaient gé n é ralement l’hiver dans
leur capitale , les né cessit és de la guerre , les voyages, les vill é giatures
les retenant souvent en dehors de Byzance , pendant les autres saisons.
Nic é phore II Phokas resta à Byzance pendant l’hiver qui suivit son avè -
nement ( 963 ) et offrit au peuple des courses et des spectacles variés.32
Jean I Tzimisk ès sé journa également dans sa capitale durant l’hiver qui
suivit son mariage avec Thé odora , à la grande joie des amateurs de courses
et de th éâ tre .33 Absent de Constantinople , Andronic Ier Comnè ne ( 1183
1185 regagna son palais aux f êtes de Noë l et donna des courses et des
—
repr ésentations th éâ trales, en attendant le retour du printemps pour re -
joindre l’arm é e.34 Laissant ses troupes prendre leurs quartiers d’hiver
—
en Moesie , Isaac II Ange ( 1185 1195 ) , reportant au printemps la con -
tinuation des opé rations militaires, se hâ ta de rentrer à Byzance, o ù il
—
donna des courses et des jeux.35 Alexis III Ange ( 1195 1203 ) revint
20 Malalas, 495.
30 Marceli , comes.
31 Procope, Anecd ., 143.
32 L é on Diacre , 50 .
33 L é on Diacre, 127.
34 Nicé tas, 363.
55 Nic é tas, 521.
3 — Byzancinoslavica
34 R . Guilland
de Chalcé doine au Grand Palais pour cé lé brer des courses , peu avant
le Carê me , vraisemblablement vers la fin de l’hiver.38
Il est fort probable que diverses courses avaient lieu également en No-
vembre . Th é ophane 3? fait allusion aux courses de Novembre 561, à la suite
desquelles de graves d ésordres é clatè rent entre les factions. Il s’agit
vraisemblablement de courses r églementaires, inaugurant la saison
d’ hiver.
La plus grande partie du mois de D é cembre é tait occupé e par les r é -
jouissances priv é es des Broumalia. Pendant cette pé riode , autant qu’on
en peut juger, il n’ y avait pas de courses, afin de respecter les interdic-
tions de l’Eglise. Aux approches de Noë l, en effet, des courses auraient
paru inconvenantes. Il est, cependant, permis de supposer que certaines
courses d’anniversaires impé riaux , anniversaires de naissance ou d’ avè-
nement, pouvaient ê tre cé lé brées, à l’occasion, en d é cembre.
Les courses é taient interrompues pendant le Car ê me. Entre les courses
des Lupercales, qui pr é cé daient le Car ê me et les courses dor é es, qui
le suivaient , l’ Hippodrome é tait d ésert. Les courses du printemps é taient
vraisemblablement peu nombreuses et leurs dates variaient selon les
années. Théophane38 parle de troubles graves entre les factions, lors
des courses du soir du 16 avril 550 ; Maialasi mentionne ces troubles en
avril de la XIII ô me indiction ( avril 550 ) , mais il ajoute qu’il n’y avait
pas de courses ce jour - là , μή dyo ï ievou τοΟ ιππικού. En 550, Pâ ques tom -
bait le 24 avril ; les courses du 16 avril avaient donc eu lieu la veille
des Rameaux , ce qui semble insolite , car le samedi de Lazare é tait con -
sid ér é comme un jour f é ri é.40 Il n’ y avait pas, d ’ailleurs, semble - t -il, de
courses pendant le Carê me. Le renseignement fourni par Malalas semble
donc ê tre exact.
Pendant la semaine de Pâ ques, ή έξαήμερον τής flumxi νησί μου, 41 les
textes ne signalent aucune course.
Pendant la pé riode qui s’é tendait du mardi de Quasimodo ( courses
dor é es ) à la Pentecôte, rien ne s’opposait à la cé lé bration de courses.
Les courses du 11 Mai marquaient le d é but de l’é t é ; elles pouvaient
tomber la veille de la Pentecô te.42 A l’occasion des f ê tes de la Pentecô te ,
43 Cer . 64 . 284. Parmi les 5έςψα. l e Livre des C é r é monies cite celui de la Pentec ô te ,
p e n d a n t lequel on chantait des cantates, rappelant le f ê te : έ.ν г T¡ πεντηκοστή τά τής
πεντηκοστής.
—
44 Cer . I . 64. 284 285. Cf . App . 507 : κι à εγεχετο αιτησις δεξίμου C<V τή επαύριον ετελεσΟη
το δέξιμο V.
45 Cer.'
II. 52. 778.
40
Nicetas , 375.
47 St .
48 Cer . —
Jean Chrysostome ( ed . Gaume ) IV. 846 847 ; IV . 50. 51 ; Vili . 392 et passim .
IL 52. 780.
49 Theoph . 681
Courses réglementaires
En dehors des courses exceptionnelles, des courses d’anniversaires et des
grandes courses traditionnelles, comme les courses pédestres du V œ u,
les courses des Lupercales, les courses dorées et les courses du 11 Mai,
il y avait tr ès vraisemblablement à Byzance un certain nombre de courses
réglementaires, que les factions étaient autorisé es à donner, chaque
ann ée , pendant les quatre saisons de l’année.
Sans m éconna î tre le r ô le politique des factions, il ne faut pas perdre
de vue que les factions é taient de vé ritables socié t és de courses. A quoi
bon entretenir à grands frais des chevaux et payer fort cher des h é nio -
ques pour quelques séances de courses. Le peuple byzantin avait la passion
des luttes de l’ar è ne et les empereurs n’auraient pas osé le priver trop
longtemps de pareils spectacles.
On peut supposer que chaque année les repr ésentants des factions, d’ac -
cord avec l’empereur , dressaient la liste des courses à donner avec la
date de chacune d ’elles. On inscrivait donc sur un registre les dates des
grandes courses traditionnelles et les dates des courses d ’anniversaires ;
on inscrivait ensuite les dates des courses ordinaires, que l’empereur
autorisait les factions à cél é brer. Le nombre des courses variait selon
les é poques et le bon plaisir des empereurs. Quant aux courses excep-
tionnelles c’est l’empereur lui - m ê me qui les ordonnait et en fixait le
moment. Les empereurs avaient, d ’ailleurs, coutume , lorsqu ’ils d ésiraient
donner des courses, à l’occasion de tel ou tel é vé nement , de se les faire
demander auparavant par le peuple ou par les factions. En toute cir-
constance, du reste, les empereurs procédaient de la mê me fa ç on. Ils
aimaient à se faire prier, afin d ’avoir l’air de céder aux supplications du
peuple. Lorsque Léon IV le Khazare voulut couronner son fils, le futur
Constantin VI , il se fit d ’abord supplier par le peuple et , apr ès avoir fait
mine de r ésister, selon la coutume , ως ίΗ)ος τοίς βασιλευσιν , il finit
enfin par consentir.53 La liste des courses é tait donc, semble - t - il , dressée
d’avance de telle sorte que chacun savait à quoi s’en tenir. Les factions
—.
Cer . II . 15. 588 589.
65 Th . Cont ., 379. 873
64 Cer . IL 52. 773.
. —
r·5 Cer . II 21, 615 616 ; le lendemain de sa naissance, l’enfant é tait bé nit par le pa-
triarche au Salon d ’Or ; puis l’ Empereur recevait les f é licitations du corps sé natorial .
Le 3e jour les factions recevaient l’Empereur ( δέξιμον ), et é taient autorisées à donner
des courses qui avaient lieu le lendemain ( 4° jour ) . Le 5e jour, les factions imposaient
un nom à l’ enfant dans l’ Hippodrome. Le 8° jour , l’enfant é tait port é à l ’ É glise , o ù
le pr ê tre le bé nissait de nouveau et confirmait son nom . Ce jour - là , l ’ imp é ratrice é tait
f é licité e par les dignitaire et les dames de la cour. Pendant les 7 jours qui suivaient
le jour de la naissance du jeune prince , il y avait des r é jouissances publiques ( cf .
. —
Reiske, II . 728 729 ) .
66 Cer II . 22. 620. Apr ès la double bé n é diction signal ée au chapitre pr é c é dent l ’enfant
é tait enfin baptisé. La cér é monie avait lieu souvent assez longtemps apr è s la naissance .
Epiphanie , fille d’H é raclius , n ée le 8 juillet 611 ne fut baptis ée que le 15 ao û t ( Theoph.
461 ) . Le bapt ê me de Constantin V ( 25 octobre 718 ) fut bien post é rieur à la naissance
de ce prince ( Theoph . 615 ) . Cf . Reiske 11. 729.
67 Cer . I. 69. 334 : άπολύσιμον
ιππικοί ». ·τά του απολυαίμου επαβλα. Cf . Malalas , 4S0:
μετά τήν άπόλνοιν του ιπποδρόμου , apr ès la fin des courses, après la derni è re course.