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Les tumulus à couloir et enclos de la Tassili du Fadnoun, Tassili Azger (Algérie)


: Premières datations par la méthode du radiocarbone

Article  in  Journal of African Archaeology · June 2015


DOI: 10.3213/2191-5784-10265

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3 authors, including:

Antoine Zazzo François Paris


Muséum National d'Histoire Naturelle Aix-Marseille Université
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Les tumulus à couloir et enclos de la


Tassili du Fadnoun, Tassili Azger (Algérie) :
Premières datations par la méthode du radiocarbone
Hayette Berkani, Antoine Zazzo & François Paris

Résumé Abstract

Parmi les très nombreux monuments funéraires sahariens Among the countless funerary monuments present in the
figure un type particulier et original: les tumulus à couloir Sahara, the corridor and enclosure tumulus (CET) dis-
et enclos (TCE). Leur chronologie, bien établie au Sahara play particularly original architectural features. Their
nigérien est, malgré leur abondance, restée longtemps chronology is now well established for the Nigerien
imprécise pour ceux de la Tassili Azger dans le Sud-est Sahara, but remains poorly known for the Tassili Azger
algérien. Cet article présente les premiers résultats de in south-eastern Algeria, despite the abundance of monu-
la datation 14C directe par spectrométrie de masse par ments identified. This article presents the first results of
accélération (SMA) de la fraction minérale (bioapatite) direct AMS 14C dating of the mineral fraction (bioapatite)
d’ossements humains provenant de TCE fouillés dans of human bones from three CET excavated in different
trois sites différents de la Tassili du Fadnoun en 2011. Ils sites of the Tassili Fadnoun in 2011. The results indicate
indiquent que ces sépultures datent de la fin du 4e ou du that these burials date from the late 4th or early 3rd mill
début du 3e mill av. n.e. et sont d’un âge comparable à BCE and are of similar age to the ones of the CET of Emi
celui des TCE du site d’Emi Lulu au Nord-est du Niger. Lulu in northern Niger. Despite an extensive geographic
Malgré une distribution géographique très étendue à distribution across the Sahara, it appears that CET share
l’échelle saharienne, les TCE partagent plusieurs carac- several common characteristics especially in terms of
tères communs notamment en matière d’architecture, des architecture, burial practices and chronology.
modes d’inhumation et de chronologie.

Mots clés: Sahara centro-méridional, Tassili Azger, monuments funéraires, sépultures, chronologie, bioapatite, néolithique

Hayette Berkani 8 hayetteberkani@gmail.com / François Paris 8 flparis@gmail.com


* Laboratoire Méditerranéen de Préhistoire Europe Afrique LAMPEA, UMR 7269, MMSH, BP 647,
5 rue du Château de l’Horloge, 13094 Aix-en-Provence Cedex 2, France

Antoine Zazzo 8 zazzo@mnhn.fr


* CNRS / Muséum national d’Histoire naturelle, Département Ecologie et Gestion de la Biodiversité,
USM 303 / UMR 7209 du CNRS – « Archéozoologie, Archéobotanique : Sociétés, Pratiques et Environnements »,
BP 56, 55 rue Buffon, 75231 Paris Cedex 5, France

DOI 10.3213/2191-5784-10265 Published online March 30, 2015 © Africa Magna Verlag, Frankfurt M.

Journal of African Archaeology Vol. 13 (1), 2015, pp. **–**


H. Berkani et al.

Introduction une deuxième enceinte (enclos extérieur) qui peut être


de plan varié (Fig. 2). Décrits dès les premières explo-
Situé au Sud-est de l’Algérie, globalement entre 25°32’ rations du Sahara, ces monuments caractéristiques ont
et 26°22’ de latitude Nord et 8°08’et 8°49’ de longitude reçu différentes dénominations. Initialement qualifiées
Est, le Fadnoun est un massif gréseux qui fait partie de « tombes anciennes » par Foureau (1905: 1074),
du parc culturel du Tassili Azger (Fig. 1). Ce plateau Voinot (1908: 327–333) les appelle « Idebnan (tumu-
accidenté et parfois difficile d’accès en raison de sa lus) à enclos ovale ou elliptique », Monod (1932: 42)
topographie est limité à l’Ouest par la vallée de Tadje- et Reygasse (1950: 56) « monuments à soutaches »,
radjeri, au Sud par le sillon intra-tassilien, à l’Est par Kilian (1929: 321) « tumulus à guirlandes », Chatry
les gorges de l’oued Emehrou et au Nord par la bordure (1959: 251–252) « monuments préislamiques de taille
méridionale des plaines du pays pré-tassilien. Il est exceptionnelle », Regnier (1961: 137) « monuments
naturellement limité par des cours d’eau et parcouru par antéislamiques de taille exceptionnelle », Vallet (1960:
l’oued Ouret, son artère maîtresse, qui occupe le centre 237) puis Lhote (1967: 119) « tumulus à encorbel-
du massif (Dubief 1999: 246). Doté d’une position géo- lement » et Faleschini (1995: 109–111, 1998: 24) «
graphique avantageuse, au carrefour de plusieurs Tassili tombes solaires » (tombe solari d’après l’auteur). Dans
(Tanget à l’Est, Tamelghiq à l’Ouest, Tassedjebest au leurs publications, Savary (1966), Camps (1986: 9),
Sud-ouest, Tadjelahine et Tasrert au Sud) et d’un réseau Hugot (1974: 307), Milburn (1976–1977: 385–390,
hydrographique assez développé, le Fadnoun présente 1978: 18), Gauthier & Gauthier (2003: 155–161,
des conditions naturelles favorables à l’installation 2006, 2008: 105–118), Heddouche (2011: 261–262,
humaine. Cette occupation ininterrompue depuis les 2009: 143–144, 2010: 92–126) et Iddir (2013: 108)
temps préhistoriques est attestée par de nombreux sites préfèrent le terme « tumulus en trou de serrure » ou
archéologiques de nature diverse  : sites de surface, Keyhole pour Milburn (1988: 22–23) et di Lernia et
représentations graphiques et monuments funéraires. al. (2002: 30), qui évoque l’image d’une serrure, nom
sous lequel ces structures sont plus connues. Savary
Ces derniers sont extrêmement nombreux et d’une (cf. communication personnelle du 06 avril 2009)
variété remarquable dans la Tassili Azger (Foureau abandonne le terme « monument en trou de serrure »
1905: 1074–1095; Kilian 1929: 319–325; Savary 1966: et adopte l’appellation « tumulus à couloir et enclos »,
18–66; Lhote 1967: 113; manuscrits inédits [1], [2], utilisée par Paris (1995: 12, 1996b: 137–159), enfin «
[3], [4], [5], [8]; Hachid 2000: 230–253; Gauthier tumulus à antennes, couloir et enclos » (TACE). Elle
2009: 128–131; Kunz 2013: 34–35, fig. 5). Néanmoins, lui semblait satisfaisante en raison des nombreux exem-
nos connaissances sur ces architectures ne sont connues plaires bien conservés et complets qu’il avait étudiés
que de façon lacunaire du fait de la rareté des fouilles sur photographies aériennes.
archéologiques susceptibles d’apporter de précieuses
informations quant aux caractères anthropologiques des Face à cette profusion d’appellations, nous préfé-
populations passées, leur chronologie, leur environne- rons conserver le terme de « tumulus à couloir et enclos
ment et l’organisation interne de leur espace sépulcral. » (TCE) pour sa neutralité malgré toutes les ambiguï-
La photographie aérienne, utilisée comme méthode tés que cela suppose pour certains auteurs (Milburn
de prospection et d’analyse, a révélé l’abondance et 1996a: 102, 2008: 100–101, 2012: 167; Gauthier &
la diversité des monuments funéraires du massif du Gauthier 2006: 80). En effet, d’après ces derniers,
Fadnoun (Savary 1966). l’architecture de certains tumulus à couloir et enclos
ressemble à celle du monument dit « goulet » signalé
Cette étude bibliographique, que certains qualifient en Mauritanie par Monod (1948: 17) et avec celle du
de valeur et d’originale (Lhote 1967: 113–114; Camps goulet du Maroc (Milburn 1996b: 33–35, 2011: 299)
1979–80: 438), de référence (Paris 1996b: 151) et et de l’Immidir (Gauthier & Gauthier 2003: 157–158,
d’indispensable malgré ses imperfections (Friquet & 2006: 90, 2007: 70). Mais si nous comparons la mor-
Le Quellec 2007: 34) suscita notre grand intérêt pour phologie des tumulus à couloir et enclos provenant
cette région et pour un type particulier de monuments: de différents massifs sahariens avec celle des goulets,
les tumulus à couloir et enclos (TCE). nous pouvons constater qu’en réalité, la différence est
remarquable tant au niveau de la morphologie, que de la
Ces derniers possèdent des caractéristiques archi- position du tumulus et de la forme de l’enclos. Le goulet
tecturales complexes qui les distinguent des autres est un type architectural à part et le choix du terme «
types de monuments. Les TCE sont constitués le plus tumulus à couloir et enclos » ne peut pas donc créer
souvent d’un tumulus principal muni de deux antennes une confusion entre ces deux familles de monuments. 
généralement en forme de V et ouvertes vers l’Est.
Ces antennes sont reliées par une enceinte (enclos L’intérêt archéologique pour la Tassili Azger, où la
intérieur) et prolongées par un couloir (allée) composé densité des TCE semble, en l’état actuel des connais-
latéralement de deux murets. L’ensemble est fermé par sances, la plus importante à l’échelle saharienne, est

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Les tumulus à couloir et enclos de la Tassili du Fadnoun

Figure 1. Localisa-
tion géographique
du Fadnoun dans le
Sahara central (image
LANDSAT – NASA).

Enclos extérieur
chronologique des TCE ont été faites par Lhote (1967:
124–125) qui les a attribués à la période des chars du
Enclos intérieur style « galop volant », par Kilian (1929: 321), Camps
Tumulus (1974: 347, 1980: 67–68) et Hugot (1974), cité par
principal Paris (1996b: 139), qui estiment que ces monuments
antennes étaient l’œuvre des Garamantes.

couloir La superposition des monuments peut servir, lorsque


les exemples sont multiples, de repère chronologique non
négligeable pour confirmer l’antériorité d’un monument
sur un autre même s’il reste encore difficile d’évaluer
2m
le temps qui les sépare sur simples observations. Paris
(1996b: 144–145, 266), Paris & Saliège (1998: 218) et
Figure 2. Représentation schématique des différents éléments d’autres auteurs (Camps 1986: 9; Gauthier & Gauthier
architecturaux d’un tumulus à couloir et enclos de type « clas- 2006: 80, 98; Heddouche 2012: 160; Iddir 2013:
sique » d’après un exemplaire du Fadnoun (H. Berkani). 193) se référent à la chronologie relative pour montrer
l’antériorité des TCE de la Tassili Azger et de l’Ahaggar
(Algérie) par rapport à d’autres types de monuments
marqué par diverses publications sur leur typologie. tels que les « croissants » (Voinot 1908: pl. VIII, fig.
Toutefois, en matière de chronologie, les études sont 2; manuscrit inédit [7]), les « tumulus à plate-forme »
très généralistes (Camps 1979–80: 438, 1986: 8–9) et (Paris 1996b: 143–145), les monuments à « antennes en
le manque de données issues de quelques travaux de V » (Gauthier & Gauthier 2003: 160; Heddouche
fouilles ne permet pas d’avancer sur la datation qui de- 2010: 364), la bazina à degrés (manuscrit inédit [4]), les
meure imprécise pour ce massif et pour celui de l’Ahag- « tumulus sur plate-forme » ou « tumulus sur dallage »
gar (Heddouche 2010: 97–98). En effet, ces structures (manuscrit inédit [7]) et les « plates-formes » (manuscrit
impressionnantes ont éveillé la curiosité et l’intérêt des inédit [6]). Un autre cas de superposition d’un « tumulus
premiers fouilleurs qui ont livré des données éparses sur plate-forme » sur un « tumulus à couloir et enclos
sur les modes funéraires en raison, le plus souvent, de partiel » a été signalé à l’Est de Tanezzuft, dans le Sahara
la mauvaise conservation des ossements, la pauvreté libyen (Merighi et al. 2002: 308, fig. 4.3).
et parfois même l’absence du mobilier d’accompagne-
ment. Les premiers essais d’interprétation et de synthèse C’est à partir des années 1980 que plusieurs fouilles
témoignent de ces difficultés (Voinot 1908: 328–333; de tumulus à couloir et enclos ont été menées à Emi Lulu,
Reygasse 1950: 56). Plusieurs tentatives de datation dans le Nord-est du Niger. Ces fouilles ont fait l’objet

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H. Berkani et al.

de publications détaillées (Paris 1996b: 137–159), sui- par la méthode du radiocarbone. L’idée de dater la phase
vies par d’autres dans l’Ahaggar (Heddouche 2010: minérale de l’os est ancienne, mais sa mise en pratique a
96–126). Le projet de recherche sur le Fadnoun, initié longtemps été controversée. Les chercheurs qui souhaitent
en 2009 par le premier auteur de cet article, avait pour dater la fraction minérale des restes squelettiques par le
objectif initial de se limiter à des reconnaissances afin radiocarbone doivent faire face à deux défis. La première
de caractériser l’architecture des TCE et d’appréhender difficulté est liée à la faible quantité de carbone disponible
leur distribution spatiale dans cette immense aire géo- dans la phase minérale de l’os: le carbone inorganique
graphique de plus de 4500 km2. Au total, 119 tumulus représente environ 5 % du carbone présent dans un os
à couloir et enclos ont été examinés sur le terrain dont frais. Cette difficulté a été partiellement résolue dans les
deux exemplaires nous semblent difficilement identi- années 1980 avec l’avènement de l’AMS qui a permis de
fiables en tant que TCE et que nous avons classé dans diviser par 1000 la prise d’essai nécessaire pour réaliser
la catégorie des formes particulières. Les résultats de une datation radiocarbone. La deuxième difficulté réside
ces reconnaissances nous ont amenés à conduire, en dans le fait que, contrairement au collagène, le contami-
2011, la première campagne de fouilles archéologiques nant et la phase à dater ont une formule chimique iden-
ayant pour objectifs de parvenir à une compréhension du tique: il s’agit d’ions carbonate (CO32-) dans les deux cas.
contexte funéraire de ces monuments et d’aborder pour Les techniques développées pour purifier les ossements
la première fois leur cadre chronologique pour ensuite concernent surtout l’élimination des phases secondaires
établir des comparaisons avec les données obtenues (en général de la calcite). En cas d’échange isotopique,
dans deux contextes géographiques différents: Emi Lulu il est donc difficile, voire impossible, de distinguer entre
et l’Ahaggar. Les fouilles ont porté plus particulière- le carbonate primaire et secondaire. Le premier essai
ment sur les tumulus principaux des monuments dits « concluant de datation sur bioapatite a été réalisé dans un
classiques » dont un tumulus appartenant à une forme contexte relativement exceptionnel en archéologie: des
particulière que Savary (1966: 64, pl. XII) a qualifiée tombes scellées (Saliège et al. 1995). Il s’agissait de deux
d’incomplète. Les tombes étaient dépourvues de tout nécropoles (Iwelen et Adrar Bous) situées dans le massif
mobilier d’accompagnement, mais ont livré des osse- de l’Aïr et datant de 2 à 5000 BP. La fiabilité des âges sur
ments humains inhumés dans des fosses ce qui nous a bioapatite a été démontrée par datation croisée avec du
permis d’envisager leur datation par spectrométrie de matériel associé dans les tombes: cheveux, collagène de
masse par accélérateur (SMA). En l’absence de colla- l’os, charbon, textile. Du fait de la rareté de tels contextes
gène préservé dans les restes osseux et dentaires, la seule en archéologie, ce cas d’étude est longtemps resté le
alternative possible est de dater le carbonate présent dans seul exemple publié. Plus récemment, une approche
la phase minérale des restes. Cette méthode a largement similaire (datation croisée sur collagène et bioapatite de
fait ses preuves en milieu aride et a permis de dater des l’os et de l’émail) a été appliquée à un grand nombre de
restes osseux provenant de nombreux monuments funé- sites d’âges et de contextes différents (Zazzo & Saliège
raires ainsi que des cimetières en Arabie et en Afrique 2011; Zazzo 2014). Ces travaux ont permis d’établir
(Saliège et al. 1995; Sereno et al. 2008; Zazzo et al. trois observations générales. En premier lieu, si tous les
2014). L’intérêt et les limites de la datation sur bioapatite tissus (émail, dentine, os) échangent bien du carbone avec
sont rapidement exposés ci-dessous. Les résultats des le milieu de dépôt durant l’enfouissement, cet échange
datations obtenues sur la fraction minérale des ossements ne se traduit pas par une modification significative de
humains provenant de trois sépultures sous tumulus à l’âge des échantillons de moins de 8000 BP. Pour des
couloir et enclos sont ensuite présentés, puis discutés échantillons plus jeunes, on observe un rajeunissement
dans un cadre régional plus large. compris entre 0 et 200 ans environ. Les âges obtenus
sur bioapatite doivent donc être considérés comme des
âges minimum (terminus post-quem, ou TPQ). Ensuite,
Intérêts et limites de la datation sur bioapatite il n’existe pas de différence systématique entre la façon
dont l’os, l’émail ou la dentine résiste aux échanges isoto-
Depuis les débuts de la datation par la méthode du piques post-enfouissement. Cette observation suggère que
radiocarbone, l’os s’est avéré être un matériau difficile à les différences de cristallinité ou de porosité qui existent
traiter. Des progrès significatifs ont été réalisés depuis les entre ces tissus ne jouent pas un rôle important pendant
années 1970 dans la purification de la phase organique et la phase initiale de la diagenèse de l’os et de l’émail.
ont consacré le collagène comme support privilégié des Enfin, la très bonne concordance observée dans les sites
datations sur os. Néanmoins, il existe de nombreux cas holocènes d’Afrique subsaharienne entre les âges 14C de
où la préservation du collagène reste insuffisante pour la bioapatite et des échantillons de référence (bois ou cuir)
permettre une datation. C’est notamment le cas dans les démontre qu’en l’absence de toute influence significative
régions arides ou semi-arides telles que le Sahara ou le des eaux de pluie ou de nappes, la bioapatite ne subit
Sahel. Dans ce cas, le carbonate de la fraction minérale aucune altération vis-à-vis des isotopes du carbone. Les
des tissus squelettiques (bioapatite) est la seule source de milieux arides semblent donc à ce jour les terrains les plus
carbone disponible pour la datation directe des ossements favorables pour la datation sur bioapatite.

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Les tumulus à couloir et enclos de la Tassili du Fadnoun

Figure 3. Distribution des


tumulus à couloir et enclos
identifiés sur photographies
aériennes par Savary (1966)
et étudiés sur le terrain par H.
Berkani en 2009 et 2011.

Matériel et méthodes fosse). La datation a été réalisée sur une côte thoracique.
Le monument HB025 (Fig. 4) est situé sur la rive gauche
Le matériel osseux daté provient de trois sépultures: 02 de l’oued Tourghine, affluent de l’Ouret. Le tumulus
(Efedil 2, FDL 2), 03 (Tourghine 1, TRGHN 1) et 06 (In tronconique à puits a livré une fosse funéraire fermée
Ekkart 2, N-EKRT 2). Leur localisation géographique est par plusieurs pierres plates dans laquelle a été inhumé un
indiquée sur la carte (Fig. 3). Les observations relatives à sujet immature (Fig. 5). La datation a été effectuée sur un
leur mode d’inhumation débordent le cadre de cette étude mélange composé de deux molaires broyées ensemble.
et seront abordées ultérieurement1. La sépulture 02 se La sépulture 06 se trouve sous un tumulus de type
trouve sous un tumulus tronconique à puits appartenant conique du TCE HB019 situé en rive droite d’un affluent
au TCE HB102, situé sur un versant en rive gauche de de l’oued In Ekkart. Le squelette H6 occupe le centre
l’oued Efedil, dans la partie méridionale du Fadnoun. Le d’une fosse de forme globalement sub-rectangulaire, de
squelette H2 occupe le centre d’une fosse funéraire de faible profondeur et fermée par plusieurs pierres plates.
forme globalement ovoïde, creusée dans le substratum La datation a été effectuée sur un mélange composé d’un
et renforcée par plusieurs pierres plates (le bouchon de fragment de vertèbre et d’une canine.

Les échantillons (environ 2 g) ont été préparés dans


1 Thèse de doctorat H. Berkani, en cours. le laboratoire 14C du Muséum national d’Histoire natu-

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H. Berkani et al.

Figure 4. Vue d’ensemble du


tumulus à couloir et enclos
HB025 (photo: H. Berkani,
2009).

Figure 5. Vue générale de la


sépulture d’enfant, site Tour-
ghine 1 (photo: H. Berkani,
2011).

relle (MNHN). Ils ont tout d’abord été broyés dans un de l’apatite de l’os et de l’émail a subi une hydrolyse
mortier à une granulométrie inférieure à 250 microns. sous vide avec de l’acide orthophosphorique (H3PO4) à
Les poudres ont ensuite été immergées dans de l’acide 70°C pendant 20 minutes. Le dioxyde de carbone (CO2)
acétique (1N) sous vide pendant 17 h de façon à éliminer issu de cette hydrolyse (environ 1 mg de carbone) a
les éventuelles contaminations carbonatées provenant été purifié et isolé dans un tube scellé par cryogénie.
du sol. Les échantillons ont ensuite été rincés dans de La graphitisation et la mesure de l’âge radiocarbone
l’eau bi-distillée et séchés dans une étuve. Entre 200 ont été réalisées par le Laboratoire AMS de Tucson
et 400 mg ont été prélevés pour datation. Le carbonate (Arizona, USA).

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Les tumulus à couloir et enclos de la Tassili du Fadnoun

Site Pays n° tombe tissu d13C %C âge BP erreur n° Labo âge calibré (2 σ)
(‰, VPDB)

Efedil Algérie Sépulture 2 os –2,8 0,7 4323 45 AA102273 3086–2881 cal BC


Tourghine Algérie Sépulture 3 deux dents –5,4 0,5 4301 46 AA102274 3086–2779 cal BC
In Ekkart Algérie Sépulture 6 os + dent –7,7 0,2 4447 46 AA102275 3339–2929 cal BC

Emi Lulu Niger EL 2–7 os –5,1 0,6 4225 30 SacA10182 2907–2697 cal BC
Emi Lulu Niger EL 2–9 émail –5,0 1,0 4265 30 SacA10187 2923–2777 cal BC
Emi Lulu Niger El 2–4 émail –4,1 4325 30 SacA10188 3017–2892 cal BC
Emi Lulu Niger EL 2–5 os –5,2 0,5 4340 30 SacA10183 3024–2896 cal BC
Emi Lulu Niger EL 2–8 émail –5,8 0,7 4345 30 SacA10184 3080–2898 cal BC
Emi Lulu Niger EL 2–16 émail –4,5 0,7 4395 30 SacA10185 3096–2916 cal BC
Emi Lulu Niger EL 2–11b os –6,3 0,6 4480 30 SacA10180 3341–3030 cal BC

Tab. 1. Résultat des datations radiocarbone des sépultures du Fadnoun et rappel des dates obtenues par AMS à Emi Lulu par
Paris & Saliège (2010). Les dates radiocarbone sont été calibrées en utilisant le logiciel Oxcal 4.2.

Résultats di Lernia & Tafuri 2013: 8). Ces dernières recherches


pluridisciplinaires, tout aussi importantes, apportent de
Les résultats obtenus sur les trois sépultures du Fadnoun nouvelles données d’ordre chronologique et environ-
sont résumés dans la Table 1. Les âges radiocarbone nemental sur les différents monuments funéraires de
sont compris entre 4447±46 BP et 4301±46 BP. La cali- cette région.
bration de ces âges indique que les monuments ont été
construits entre la fin du 4e et le début du 3e millénaire Les nouveaux résultats présentés ici apportent
avant notre ère (3339–2779 cal BC, 2σ). un jalon chronologique supplémentaire qui permet de
rediscuter la question du centre de diffusion des tumulus
à couloir et enclos. Cette question a longtemps divisé une
Discussion partie des chercheurs. En effet, l’homogénéité et la com-
plexité architecturales qui caractérisent les tumulus à
La relative rareté des datations radiométriques obte- couloir et enclos répartis sur la quasi-totalité des massifs
nues sur les sépultures du Sahara est due à l’absence du Sahara central (Voinot 1908: 326–333; Savary 1966:
de mobilier funéraire associé au défunt (Chamla 51–55; Lhote 1967: 123–124; Milburn 1976–77:
1968: 104; Paris 1996b: 266; Paris & Saliège 2010: 385–390; Hachid 2000: 237–244; di Lernia et al. 2002:
54; Hachid 2000: 232). L’os, considéré comme un 32–33; Kunz 2002: 126–132, 2013: 35–37; Gauthier
bon marqueur d’occupation (Paris et al. 1993: 382), & Gauthier 2006: 82–86, 2007: 69–72; Friquet & Le
est souvent le seul matériau à la fois significatif pour Quellec 2007: 40–41; Heddouche 2010: 95–123;
l’archéologue et datable par le géochimiste (Paris et al. manuscrits inédits [5], [6], [7], [8]) et de la partie Nord-
1994: 96; Paris & Saliège 2011: 276, 2010: 54–55). est du Sahara méridional (Paris 1996b: 137–159) rend
En l’absence de collagène, rapidement dégradé dans la question de l’identification de leur origine délicate
les zones arides et semi-arides, la datation de la phase et assez problématique. Certains auteurs (Lhote 1967:
minérale de l’os permet d’obtenir une date directe dont 114; Heddouche 2009: 143, 2010: 120), soutenant la
la fiabilité a été largement démontrée pour l’Holocène thèse de l’ancienneté des tumulus à couloir et enclos,
(Zazzo & Saliège 2011; Zazzo 2014). L’avènement, sur la base des données de Savary (1966), attribuent au
à partir des années 1990, de la spectrométrie de masse Fadnoun le centre de diffusion de ces monuments dans
par accélération (SMA) a en outre permis de réduire la le Sahara, tandis que d’autres le confèrent à la Tassili
quantité nécessaire d’échantillons à quelques grammes Azger (Paris 1996a: 96, 1996b: 151, 157; Hachid 2000:
seulement, de faciliter leur préparation, et d’atteindre 269–270; Iddir 2013: 108; Kunz 2013: 37). Or, si
des précisions de l’ordre de ± 30–50 BP pour les dix l’on se réfère aux nouvelles découvertes de tumulus à
derniers millénaires. Cette technique a été testée, couloir et enclos repérées par prospection aérienne dans
avec succès sur les sépultures du Sinaï et du Sahara différents massifs de la Tassili Azger (Hadjret, Amiok,
oriental (Egypte) (Paris & Saliège 2010: 54) et sur Adrar n’Azger, Tadjelahine, Tanget, Tamelghiq, Aras,
les sépultures sous différents types de monuments du Haggarhène et Tassedjebest), de l’Ahaggar (Immidir,
Sahara libyen (Cremaschi 1994: 12–13; di Lernia & Tefedest, Amadghor, Egéré, Aghechoum, bordure
Manzi 2002; di Lernia & Gallinaro 2010: 958–970; orientale de l’Agerar) et dans la vallée de Tenezzuft, à

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H. Berkani et al.

Figure 6. Histogramme des


dates calibrées des sépultures
du Fadnoun (rose) et d’Emi
Lulu (bleu).

l’ouest de l’Akukas2, les données montrent que l’aire humains, dont quatre tumulus à couloir et enclos pro-
de distribution des TCE dépasse largement le Fadnoun. viennent de la nécropole d’Emi Lulu 2. Les premiers
Des cas isolés de tumulus à couloir et enclos signalés résultats indiquaient une variabilité importante des âges
à Tabalbalet, au Nord de l’Adrar Essaoui Mellene 14
C. Mais la validité de ces premières dates, produites
(Foureau 1895: 25; Gauthier & Gauthier 2006: avant l’avènement de l’AMS et sans pré-traitement
87–88, fig. 8; photo in Humbert 1989: 210), dans la particulier, a depuis été partiellement récusée par les
zone de Tiguentourine, au Nord-ouest et Sud-ouest de auteurs eux-mêmes, qui ont daté à nouveau certains de
l’Erg Bourarhet (manuscrits inédits [9], [10]), dans ces ossements vingt ans plus tard (Paris & Saliège 2010:
l’Iguidi Ouan Kaza (Le Quellec 2010), dans la région 53–56). Le pré-traitement à l’acide acétique a permis
de Têhn-beka (Gauthier & Gauthier 2011: 52, fig. de mieux éliminer les calcites secondaires, tandis que
2a) ou encore à proximité du col d’Anaï (Y. Gauthier, l’AMS a permis de réduire considérablement les barres
comm. pers., février 2015) permettent d’étendre légè- d’erreur autour des âges produits. Les résultats indiquent
rement leur aire de répartition géographique à l’échelle que l’âge des TCE d’Emi Lulu est en fait compris entre
du Sahara central. 4480 et 4225±30 BP. Les nouveaux résultats obtenus
pour le Fadnoun s’insèrent parfaitement dans cet inter-
Les résultats obtenus dans cette étude sont cohérents valle, qui est considérablement resserré par rapport aux
et peuvent être comparés avec les âges précédemment premières estimations. La fourchette d’âge pour les
obtenus pour les TCE d’Emi Lulu. En effet, c’est dans le TCE à l’échelle régionale est comprise entre le dernier
Sahara méridional que plusieurs sépultures humaines ont quart du 4e et le 1er quart du 3e mill avant notre ère (Fig.
pu être identifiées sous divers monuments et ont permis 6). Pour rappel, les âges obtenus sur bioapatite sont en
d’établir une chronologie par la méthode convention- général des âges minimum (terminus post-quem, ou
nelle (Paris 1996b: 270–271; Paris & Saliège 1998: TPQ) car la diagenèse peut légèrement rajeunir les âges
217–228), qui, selon Hachid (2000: 268, 276), pourrait mesurés. Pour des restes osseux datant de la deuxième
servir de cadre général pour la Tassili Azger et pour les moitié de l’Holocène les rajeunissements sont en géné-
autres massifs du Sahara central. Sur deux cent deux ral inférieurs à 200 ans (Zazzo & Saliège 2011: 52–61;
monuments fouillés appartenant à différentes régions Zazzo 2014: 168–178). Il n’est donc pas impossible
du Sahara nigérien, quatre vingt onze ont pu être datés que la durée estimée ici pour la construction des TCE à
sur la fraction carbonatée d’origine biologique des os l’échelle régionale (500 ans environ) soit surévaluée et
que seule la partie la plus ancienne de l’intervalle cor-
responde effectivement à la période de construction des
TCE. Quoi qu’il en soit, les âges les plus anciens sont
2 La transcription du toponyme Akukas (ou Akoukas), habituelle-
ment cité dans la littérature sous la forme « Acacus », a été cor- obtenus à la fois pour les sépultures du Fadnoun (Sep
rigée par Le Quellec (2013: 10) selon le dictionnaire de noms 06) et pour celles d’Emi Lulu (EL 2-11b). Dans l’état
propres de père de Foucauld (1940: 128). actuel des connaissances, il est donc impossible d’attri-

Journal of African Archaeology Vol. 13 (1), 2015


Les tumulus à couloir et enclos de la Tassili du Fadnoun

buer une ancienneté plus grande à l’une ou l’autre de Bibliographie


ces deux régions qui semblent appartenir à un ensemble
culturel homogène et cohérent. Cette hypothèse devra
être confirmée à travers de nouvelles datations. Camps, G. 1974. Les civilisations préhistoriques de l’Afrique du
Nord et du Sahara. Doin, Paris.

Camps, G. 1979–80. Dix ans de recherches préhistoriques au


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Près d’un demi-siècle après leur découverte, il était Camps, G. 1986. Protohistoire de l’Afrique du Nord. Questions
de terminologie et de chronologie. Travaux du Laboratoire
nécessaire de réexaminer les données archéologiques
Anthropologique et Préhistorique de la Méditerranée Occi-
anciennes concernant les tumulus à couloir et enclos dentale 11, 1–101.
du Fadnoun à la lumière des nouvelles approches de
l’archéométrie. Le travail présenté ici aborde pour la Chamla, M.-C. 1968. Les populations anciennes du Sahara et
première fois leur cadre funéraire et chronologique des régions limitrophes, études des restes osseux humains
et permet de renouveler les problématiques liées à néolithiques et protohistoriques. Mémoire du CRAPE (Centre
de Recherches Anthropologiques, Préhistoriques et Ethnogra-
l’architecture et à l’environnement des TCE. Ces
phiques), Alger IX. Arts et Métiers Graphiques, Paris.
monuments sont en grande majorité des structures
dites classiques. Ils sont généralement isolés, dispersés Chatry, M. 1959. Un monument préislamique de taille exception-
et rarement regroupés en petites nécropoles. Bien que nelle. Bulletin de Liaison Saharienne 35, 250–252.
quelques variantes architecturales aient été mises en
évidence3, nous constatons toutefois une homogénéité Cremaschi, M. 1994. Le paléo-environnement. Du Tertiaire
tardif à l’Holocène. In: Van Albada, A.-M. & Van Albada,
dans la structure en comparant celle des autres mas- A. (eds.), Art rupestre du Sahara. Les pasteurs-chasseurs
sifs du Sahara central et méridional. Ces similitudes du Messak libyen. Dossiers de l’Archéologie 197. Faton,
architecturales et funéraires remarquables, étayées Dijon, pp. 4–13.
par les datations obtenues sur les TCE d’Emi Lulu et
du Fadnoun, permettent d’admettre que ces structures de Foucauld, C. 1940. Dictionnaire abrégé Touareg-Français
de noms propres (dialecte de l’Ahaggar) : ouvrage publié
caractéristiques pourraient appartenir à une culture
par André Basset, professeur à la faculté des lettres d’Alger.
funéraire commune. Les résultats obtenus, même Larose, Paris.
encore insuffisants comparés au nombre important de
TCE qui parsèment les massifs sahariens, apportent de di Lernia, S., Bertolani, G., Castelli, R., Merighi, F. & Palombini,
nouvelles connaissances et ouvrent des perspectives A. 2002. A regional perspective: the surveys. In: di Lernia, S.
& Manzi, G. (eds.), Sand, Stones, and Bones. The Archaeology
de comparaison avec d’autres sites chronologique-
of Death in the Wadi Tanezzuft Valley (5000–2000 bp). AZA
ment contemporains (Emi Lulu) et géographiquement Monographs 3. All’Insegna del Giglio, Firenze, pp. 25–68.
proches (Ahaggar et Akukas).
di Lernia, S. & Gallinaro, M. 2010. The date and context of
Neolithic rock art in the Sahara: engravings and ceremonial
Remerciements monuments from Messak Settafet (south-west Libya). Anti-
quity 84 (326), 954–975.

Avant tout, nous aurons une pensée respectueuse pour di Lernia, S. & Manzi, G. (eds.) 2002. Sand, Stones, and Bones.
Jean-François Saliège sans qui ce projet n’aurait pu The Archaeology of Death in the Wadi Tanezzuft Valley
aboutir. Cet article est dédié à sa mémoire et en hom- (5000–2000 bp). AZA Monographs 3. All’Insegna del Giglio,
mage à l’intérêt qu’il accordait à nos recherches ainsi Firenze.
qu’à la datation des monuments sahariens. Ce projet a
di Lernia, S. & Tafuri, M.A. 2013. Persistent deathplaces and
été rendu possible grâce à la contribution d’Anthony mobile landmarks: the Holocene mortuary and isotopic
Jull, directeur du laboratoire AMS de Tucson (Arizona, record from Wadi Takarkori (SW Libya). Journal of Anthro-
USA), qui a aimablement accepté de prendre en charge pological Archaeology 32, 1–15. http://dx.doi.org/10.1016/j.
le coût des mesures radiocarbone. Notre profonde grati- jaa.2012.07.002
tude à Salah Amokrane, ancien directeur de l’office du
Dubief, J. 1999. L’Ajjer, Sahara central. Karthala, Paris.
parc culturel du Tassili pour ses appuis administratifs,
à Laurent Masselin, pour sa précieuse collaboration sur Faleschini, G. 1995. Le tombe solari. Sahara 7, 109–112.
le terrain et son aide en cartographie et à toute l’équipe
de fouilleurs. Faleschini, G. 1998. Nell’ Ovest del Tassili n’Ajjer. Archeologia
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[6] H. Berkani. Mission de reconnaissance dans la Tassili du de Bourarhet (Wilaya d’Illizi/Sud-ouest d’In Amenas, Bloc
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au 30 novembre 2009. Archives de l’Office du Parc Culturel avril 2010. Archives de l’Office du Parc Culturel du Tassili
du Tassili (Ex-OPNT), Djanet (Algérie), pp. 1–9. (Ex-OPNT), Djanet (Algérie), pp. 1–19.

[7] H. Berkani. Mission de reconnaissance dans la Tassili du


Fadnoun (Tassili Azger, Algérie). Rapport de mission III,
du 03 au 17 décembre 2009. Archives de l’Office du Parc
Culturel du Tassili (Ex-OPNT), Djanet (Algérie), pp. 1–10.

Journal of African Archaeology Vol. 13 (1), 2015

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