Vous êtes sur la page 1sur 5

COMMENTAIRE d’un extrait de roman

D’une façon générale il faut considérer :


 la focalisation
 l’alternance de description et de narration et les fonctions de la description
 le discours (narrativisé ; style direct ; indirect ; indirect libre)
 le traitement du temps

Mettre en évidence la spécificité du texte en se servant des outils d’analyse suivants :

 le thème : il peut être indiqué par les champs lexicaux


 l’énonciation : qui parle ? à qui,
 les figures de style : comparaison, métaphore, personnification, oxymore, antithèse,
hyperbole
 les modalisations : mélioratif, péjoratifs, verbes de jugement
 la musicalité : rythme (binaire, ternaire, gradation ascendante, descendante), sonorités
(allitération, assonances)
 les types de phrases : déclaratives, exclamatives (elles expriment des sentiments),
interrogatives (elles marquent un questionnement ou un doute), injonctives
 la mise en page (des mots en italiques, les différents paragraphes)
 les registres :
 les cinq sens : relever tout ce qui a trait au sens (ouïe, odorat, toucher, vue, goût) : la
description est-elle sensuelle ?quels sont les sens convoqués ?
 la syntaxe : ordre des mots, temps des verbes, propositions….

Description et narration dans le roman

La narration se reconnaît :
 aux verbes d’action
 à l’emploi des temps du récit : passé simple et présent de narration
 aux connecteurs de temps (aujourd’hui, ce soir demain etc.…)

La description se reconnaît :
 aux verbes d’état
 à l’imparfait
 aux connecteurs de lieu
 aux nombreux adjectifs qualificatifs

Ces deux formes du discours se mêlent constamment dans le roman. Les romanciers
cherchent à insérer la description dans la narration sans effet de rupture.
La description peut avoir plusieurs fonctions :
 une fonction réaliste : elle ancre la narration dans le réel .Elle peut même faire appel
à des effets de réel, comme chez Stendhal
 une fonction symbolique : elle dévoile les pensées et les sentiments d’un personnage
 une fonction narrative : elle suggère la suite de l’histoire
 une fonction esthétique : elle embellit le réel
COMMENTER UN INCIPIT

Rappel : un incipit a deux fonctions essentielles :


 informer le lecteur : présenter le cadre spatio-temporel, les personnages, l’intrigue ;
présenter le genre, le style de l’œuvre)
 le séduire : lui donner envie de lire la suite (créer une attente, suggérer un conflit à
venir)

En plus des questions générales se demander :

 quelles sont les informations données sur le cadre spatio-temporel, les personnages,
l’intrigue
 l’incipit remplit-il bien son rôle (répondre aux questions : qui ?, où ?, quand ?, quoi ?,
comment ?
 en quoi le texte séduit-il le lecteur (suspens, effet de surprise etc.….), établit-il un lien
avec lui ?

COMMENTER UN DENOUEMENT

En plus des questions générales se demander :

 si le sort des personnages est réglé, si l’intrigue est vraiment close


 comment la page impressionne-t-elle le lecteur ?
 si la fin est ouverte ou fermée.

COMMENTER UN PORTRAIT OU UNE DESCRIPTION

En plus des questions générales se demander :


 quelle est l’organisation : de haut en bas ; de bas en haut ; du premier plan à l’arrière
plan ou l’inverse ; portrait physique ou moral ?
 les fonctions du portrait : donner à voir ? , donner des informations sur la suite de
l’intrigue ?
 les fonctions de la description (voir ci-dessus)
LES REGISTRES LES PLUS COURANTS DANS LE ROMAN

LE REGISTRE REALISTE

Un texte relève du registre réaliste lorsqu’il donne l’impression au lecteur que le milieu
(paysage, groupe social, époque…) existe et qu’il peut y pénétrer. Il se caractérise par :

 des descriptions précises : marquées par l’accumulation d’adjectifs qualificatifs et


l’utilisation des cinq sens
 un vocabulaire spécifique au milieu décrit
 du discours rapporté style direct qui fait entendre la voix des personnages
 des références réelles noms de lieux (toponymes), dates et références historiques
Fréquent dans les romans de Balzac, Stendhal, Zola

LE REGISTRE FANTASTIQUE

Il caractérise les textes qui font peur parce qu’il sème le doute dans l’esprit du lecteur. Il se
caractérise par :

 une hésitation face au phénomène décrit, entre une explication rationnelle (c’est un
effet d’optique, un rêve, la fièvre…) et une explication irrationnelle
 le champ lexical de la peur
 les expressions qui traduisent l’approximation et les comparaisons, qui suggèrent que
le phénomène est tellement inédit qu’il n’y a pas de mots pour le décrire
 un cadre spatio-temporel spécifique : un lieu clos, un désert, la nuit, le sombre etc.…

Peut se trouver dans certains textes de Hugo, par exemple dans Les Misérables quand Cosette
part dans la forêt chercher de l’eau, le fantastique est alors utilisé pour montrer la peur de la
petite fille, et ses difficiles conditions de vie.

LE REGISTRE EPIQUE

Un texte relève du registre épique lorsqu’il suscite l’admiration du lecteur pour un héros
qui le dépasse. Les principaux procédés du registre épique sont :

 l’évocation d’un combat : lexique de la guerre ou de la bataille


 l’inégalité du rapport de force : isolement du héros face à des ennemis nombreux,
pluriels et puissants
 le grandissement du héros : comparaison avec les dieux, force spectaculaire
 description d’un cadre spatio-temporel effrayant : déchaînement des éléments
 des hyperboles
 de nombreux pluriels

Contrairement à ce que l’on pourrait croire Zola aime à l’utiliser, notamment pour montrer les
grands mouvements de révolte : les mineurs qui déferlent sur la ville dans Germinal. Hugo
aussi l’utilise quand il évoque des grandes batailles
LE REGISTRE LYRIQUE

Il a pour but de faire partager un sentiment ; Il se caractérise par :


 l’emploi de la première personne
 le vocabulaire des sentiments (amour, colère etc.…)
 la ponctuation expressive (phrases exclamatives)
 la nature, l’amour, le temps qui passe, la mort

Il est plus fréquent en poésie que dans les romans, mais on peut le trouver par exemple dans
des monologues intérieurs.

LE REGISTRE SATIRIQUE

Il apparaît parfois dans les romans quand le narrateur veut critique r quelqu’un ou quelque
chose. On le trouve soit dans le discours du narrateur, soit dans des discours prononcés par
des personnages. Il se caractérise par :
 l’emploi d’un vocabulaire dépréciatif pour disqualifier l’objet de la critique
 des images (comparaisons, métaphores) dévalorisantes
 parfois le recours à la première personne et aux modalisateurs qui marquent une
implication du locuteur

Quelques citations générales sur le roman

« En dressant l’inventaire des vices et des vertus, en rassemblant les principaux faits des
passions, en peignant les caractères […] peut-être pouvais-je arriver à écrire l’histoire oubliée
par tant d’historiens, celle des mœurs » Balzac, avant-propos de La Comédie humaine

« L’auteur dans son œuvre, doit être comme Dieu dans l’univers présent partout, et visible
nulle part » Flaubert

« Un nom propre est une chose extrêmement importante dans un roman, une chose capitale.
On ne peut pas plus changer un personnage de nom que de peau » Flaubert

« Un roman est un miroir qui se promène sur une grande route. Tantôt il reflète à vos yeux
l’azur des cieux, tantôt la fange des bourbiers de la route » » Stendhal

« Le réaliste, s’il est un artiste, cherchera, non pas à nous montrer la photographie banale de la
vie, mais à nous en donner la vision plus complète, plus saisissante, plus probante que la
réalité même » Maupassant

« Les réalistes de talent devraient s’appeler plutôt des Illusionnistes » Maupassant

« L’histoire est un roman qui a été ; le roman est de l’histoire qui aurait pu être » Les frères
Goncourt
« Nous autres romùanciers nous sommes les jugesd’instruction des hommes et de leurs
passions » Zola

« Le premier homme qui passe est un héros suffisant » Zola

« Tout roman est une devinette du monde « Gabriel Garcia Marquez

«  Le roman est une méditation sur l’existence vue au travers de personnages imaginaires
« Milan Kundera

Vous aimerez peut-être aussi