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Chapitre III : DESCRIPTION ET MESURE DE

L’ACTIVITE ECONOMIQUE
Section III : Mesure de l’activité économique
Quel est le niveau de la richesse d'une nation au cours d'une période ? Comment
peut-on mesurer ce niveau ? La mesure de l'activité économique relève de la
comptabilité nationale. Cette dernière présente de façon chiffrée tous les actes de la vie
économique, quels que soient les aspects qu'ils peuvent revêtir puisqu'ils sont exprimés
en termes monétaires, en valeur.

La comptabilité nationale1 a donc pour objet de mesurer les grandeurs macro-


économiques dites agrégats. Ces derniers expriment, en valeur, les grandeurs
macroéconomiques de l'activité économique d'une nation, sous ses aspects
fondamentaux : la production, le revenu et la dépense. Autrement dit, l'expression «
agrégats » désigne toutes les grandeurs macro-économiques qui expriment l'ensemble
de l'activité économique saisie sous l'un de ses trois angles ': production, revenu ou
dépense. Pour établir ces agrégats, le comptable national part de l'aspect production,
lequel engendre deux agrégats2 successifs, revenu et dépense, l'un absorbant l'autre. Il
poursuit ainsi la logique du processus productif qui est l'objet principal de la
représentation comptable. En effet, la production est un flux qui se forme, qui circule
et qui disparaît au sein du circuit économique :

 Au niveau de sa formation, la richesse produite se présente comme une somme


de biens et services qu'on peut évaluer : calcul de la production dans l'optique-produit.

 Au niveau de sa répartition, la richesse produite est saisie comme étant la


somme des revenus perçus par les agents qui l'ont réalisée sous forme de salaires,
d'intérêts et de profits : calcul de la production dans l'optique-revenu.

1
- Les précurseurs de la comptabilité nationale sont : F Quesnay, William Petty (Il y a 3 siècles). Les spécialistes de la
comptabilité nationale qui sont apparus après la 2ème guerre mondiale sont les américains Simon Kushets et Milton Gilbert,
les anglais Richard Stone et Colin Clark, le néerlandais Timergen et le français Marc Zzwsky
2
- Les agrégats sont calculés à partir des comptes synthétiques issus des comptes élémentaires des agents, à savoir le compte
de production, le compte d’exploitation, le compte d’affection, le compte de capital et le compte financier. Au sein de ces
comptes, sont classées les diverses composantes des agrégats. Par exemple, l’agrégat production se calcule à partir de la
consolidation des soldes des différents comptes de production des agents : la production est donc la somme des valeurs
ajoutées.
Compte production
Emplois Ressources
Consommation intermédiaire Production totale
Solde, valeur ajoutée

1
 Au niveau de son utilisation, la richesse produite est saisie sous forme de
dépense du revenu qui en est issu: Calcul de la production dans l'optique-dépense:

Il s'agit de la même valeur mais exprimée de trois façons différentes l'une


englobant et engendrant l'autre :

Sous-Section I : Calcul des agrégats dans l’optique-produit

Dans cette optique, il y a lieu de distinguer l'agrégat production de l'agrégat


produit, le second étant supérieur au premier.

§1- L’agrégat production

La production se compose de l'ensemble des biens et services marchands, dont


les prix sont déterminés par la loi de l’offre et de la demande sur le marché. Elle est
saisie sous sa forme intérieure ou nationale.

A-Production intérieure :

La production intérieure est égale à la somme des valeurs ajoutées (VA) par les
entreprises à l'intérieur de la nation. On y inclut aussi l'autoconsommation et les services
commercialisés.

Production= Pon= Σ Valeurs ajoutées

Cet agrégat intérieur est calculé brut (B) et aux prix du marché (pm)

Pon IBpm= Σ VA

2
Mais, il peut aussi être calculé net(N) et au coût des facteurs (cf) en tenant
compte de l'amortissement (A), des impôts indirectes (II) et des subventions (Sub)

Pon INpm= Pon IBpm - A

Le passage du prix du marché au coût des 1àcteurs implique de soustraire les


impôts indirects qui surestiment la production et d'ajouter les subventions qui sous-
estiment sa valeur.

Pon IBcf= Pon IBpm - II+Sub=Pon IBpm- (II-Sub) = Pon IBpm-II nets de subventions

Pon INcf= Pon INpm - (II-Sub)

B- La production nationale

Passer de la production intérieure à la production nationale (N), c'est passer du


critère de territorialité au critère de nationalité. En effet, si la production intérieure
correspond aux valeurs ajoutées sur le territoire national par les agents économiques3
qu'ils soient nationaux ou étrangers, la production nationale correspond, en revanche,
aux valeurs ajoutées par les agents nationaux qu'ils soient à l'étranger à l'intérieur de la
nation.

La production nationale, qui est souvent calculée brute et aux prix du marché,
mais qui est calculée parfois nette et aux coûts des facteurs, s'obtient en ajoutant à la
production intérieure la production des entreprises et des ménages4 nationaux à
l'extérieur et en retranchant de la production intérieure la production des entreprises et
des ménages étrangers sur le territoire national :

3- les agents de la comptabilité nationale sont : les sociétés et quasi-sociétés (administrations dont la vente des services
constitue plus de 50% de leurs recettes : cas des P.T.T) non financières, les administrations privées, les institutions de crédit,
les compagnies d'assurances, le reste du monde, les ménages, les administrations publiques.
4- La production des ménages est égale à la production des jardins familiaux et à la valeur locative des maisons d'habitation
construites et habitées par les ménages.

3
Pon NB= Pon IB

+ Production des agents nationaux à l’extérieur

- Production des agents étrangers à l’intérieur

Cela revient à ajouter à la production intérieure le solde des revenus extérieurs


des facteurs ou la balance des revenus extérieurs ou les revenus extérieurs nets : ajouter
les revenus reçus (Rr) par la nation de l’extérieur et retrancher les revenus versés (Rv)
par la nation au reste du monde.

Pon NB= Pon IB + Revenus extérieurs nets

= Pon IB + Balances des revenus extérieurs

= Pon IB + Soldes des revenus des facteurs ext

= Pon IB + Rr – Rv

Pon NN= Pon NB – A

Pon NBcf= Pon NBpm – (II-Sub)

§2- L'agrégat produit

Si la production comprend uniquement la production marchande, le produit (P)


comprend à la fois la production marchande et la production non-marchande. Pour
passer de la production au produit, on ajoute à la première certains services non
commercialisés comme les services rendus par les administrations, les services rendus
par les salariés des ménagés et les services finals des institutions financières.

S'agissant des services rendus par les administrations, vu la difficulté de leur


évaluation, on estime qu'ils valent ce qu'ils coûtent, à savoir le montant des traitements
des fonctionnaires plus les dépenses de fonctionnement. On y ajoute souvent les loyers
des locaux administratifs. En ce qui concerne les services rendus par les salariés des

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ménages, ils ont estimé par les salaires distribués. Quant aux services des institutions
financières, ils sont évalués aussi par les salaires distribués.

Cette convention se justifie aisément.

Bénéfice = Valeur de la production – coût de production

Mais l’administration n’a pas un but lucratif, son bénéfice est nul.

0 = Valeur de la production – coût de production

Valeur de la production = coût de production

Ils valent = ce qu’ils coûtent

P=Pon + Service non commercialisés

Comme la production, le produit peut être entendu intérieur ou national.

A- Le produit intérieur

Il est égal à la production marchande plus la production non-marchande


réalisées sur le territoire national, abstraction faite de la nationalité des agents qui les
ont réalisées

P1=Pon I+ Services rendus par les salariés des ménages, des


administrations et des institutions financières

Le produit intérieur peut être calculé :

 Brut ou net, en tenant compte ou non de l'amortissement (A)

 Aux prix du marché ou aux coûts des facteurs, en tenant compte ou non des
impôts indirects (II) nets de subventions (sub).

B- Le produit national

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Il est égal au produit intérieur plus le solde de la balance des revenus extérieurs
des facteurs.

PNB=PIB + Production des entreprises et des ménages nationaux à l'étranger

- Production des entreprises des ménages étrangers à l'intérieur.

PNB = PIB + Soldes des revenues extérieurs

PNN = PNB -A

PNNcf=PNNpm- (II-Sub) = Revenue national

Le produit national net aux coûts des facteurs PNNcf mesure le véritable
enrichissement de la nation au cours de l'année. Il exprime exactement le revenu
national, comme le montre l'optique -revenu.

Sous-Section II: Calcul des agrégats dans l'optique-revenu

Dans cette optique, on passe du centre qui produit au centre qui reçoit. Le calcul
de l'agrégat revenu peut être effectué directement ou indirectement par le biais du
produit

§1- Calcul direct du revenu intérieur et national

Le revenu est égal à la somme des revenus perçus par les agents en contrepartie
de leurs activités productives. Ces revenus correspondent à la rémunération du travail
sous forme de salaires (w), de la propriété sous forme d'intérêts(i) et de l'entreprise sous
forme de profils (II).

R=w + i +Π

La méthode directe implique l'agrégation des éléments qui composent l'agrégat à


calculer.

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Le revenu intérieur est égal à la somme des revenus réalisés à l'intérieur dé la
nation, abstraction fuite de la nationalité des agents qui les ont perçus. En revanche, le
revenu national est égal à la somme des revenus des agents nationaux, qu'ils soient à
l'intérieur ou à l'extérieur de la nation, abstraction faite du territoire où ces revenus ont
été produits.

§2- Calcul indirect du revenu à partir du produit

Dans une économie ouverte, on doit distinguer le revenu intérieur du revenu


national, compte tenu des critères de territorialité et de nationalité des agents.

A- Le revenu intérieur (RI) : du PINcf et au RI

Le revenu intérieur se déduit du produit intérieur net au coût des facteurs. En


effet, la contre-valeur du produit intérieur sert à rémunérer :

- le facteur travail sous forme de salaires : w

- le facteur capital sous forme d'intérêts et d'amortissement : i +A

- le facteur entreprise sous forme de profits : Π

- et l'Etat sous forme d'impôts indirects nets de subventions : (Π -Sub)

Le produit intérieur brut est donc la somme de ces diverses rémunérations grâce
aux valeurs ajoutées par les entreprises :

PIBpm = ΣVApm=w +i + Π + A +(II-Sub)

PINpm = PIBpm-A=w + i + Π +(II-Sub)

PIBcf=W + i + Π =RI

Le revenu intérieur est donc égal au produit intérieur net aux coûts des facteurs.
Mais, les deux agrégats diffèrent par leur composition. Le revenu intérieur exprime une
somme de revenus tandis que le produit intérieur une somme de biens et services. Mais

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cette différence est formelle puis que les deux agrégats sont réduits à leur commune
mesure, sont exprimés en monnaie.

B- Le revenu national (RN) : du PNNcf au RN

Si on déduit du PINcf (qui est égal au RI) les revenus perçus par les agents
étrangers à l'intérieur du pays et si on lui ajoute les revenus perçus par les agents
nationaux à l'étranger, en somme, si on ajoute au PINcf la balance extérieure des revenus
des facteurs, on obtient le produit national net au coût des facteurs ou le revenu national.
Autrement dit, il s’agit d’ajouter les revenus reçus (Rr) par la nation de l’extérieur et de
retrancher les revenus versés (Rv) par la nation à l’extérieur.

RN= PINcf+ Revenus des agents nationaux à l'étranger Revenus des agents
étrangers à l'intérieur

RN=w + i + Π + Balance des revenus extérieurs.

RN=PINcf + Rr – Rv = PNNcf

Donc RN= PNNcf

Aussi, la méthode indirecte du revenu national implique-t-elle les quatre


passages comptables suivants :

1- Passer de la production intérieure brute au produit intérieur brut via les


services non commercialisés (SNC)

2- Passer du produit intérieur brut au produit national brut via les revenus
extérieurs nets des facteurs

3- Passer du produit national brut au produit national net vis l'amortissement

4- Passer du produit national net aux prix du marché au produit national net aux
coûts des facteurs via les impôts indirects nets de subvention

§3- Le revenu disponible

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Le revenu disponible des agents qui finance leur dépense de consommation ou
d'investissement et qui alimente leur épargne, est celui qui reste à leur disposition après
impôts (dépenses de transferts ou transferts accordés) et une fois que les agents ont reçu
un certain nombre de transfert (salaires indirects : allocations familiales...)

Revenu disponible = Rd = Revenu produit

+ Revenus de transfert

- Dépenses de transfert

Rd = Revenu produit + transferts reçus – transfert versés

Rd = Revenu produit + transferts nets

L'intérêt de cet agrégat réside dans le fait que c'est le revenu disponible qui
finance la dépense des agents, comme le montre l'optique -dépense.

Sous-Section III : Calcul des agrégats dans l’optique-dépense

Dans cette optique, le revenu est considéré comme ce qui peut être utilisé sans
amoindrir la source de la production, à savoir le capital. Ce dernier doit être amorti. De
ce fait, la dépense se calcule de façon nette. Après avoir été produit (somme des biens
et services), le revenu est réparti entre les agents avec contrepartie productive (revenus
produits = w + i + II) ou sans contrepartie productive (revenus de transfert) puis il fait
l'objet d'une dépense en vue d'acquérir les biens et services dont on a besoin. Comment
évaluer le revenu en aval ou la dépense ? A l'instar du revenu, la dépense peut être
calculée directement ou indirectement.

§1- Calcul direct de la dépense

Apparemment le revenu fait l'objet de trois utilisations : consommation,


investissement et thésaurisation. Mais, en fait, comme toute thésaurisation se traduit
inévitablement par la formation d'invendus ou de stocks dans le circuit économique et

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que la formation des stocks (FS) constitue avec la formation brute du capital fixe
(FBCF) les deux formes de l'investissement (dans l'optique comptable (et non
économique), le revenu fait l'objet donc de deux utilisations seulement, à savoir la
consommation et l'investissement.

 Définition économique de l’investissement (I) l’économiste adopter une


définition stricto sensu :

I = FBCF + IRm

IRm : investissement Résidentiel des ménages

 Définition comptable de l’investissement (I) le comptable, quant à lui adopte


une définition lato sensu :

I = FBCF + FS + IRm

Définition comptable
de l’investissement

La dépense (D) se compose donc de la consommation (C) et de l'investissement


(1) au sens comptable, à savoir la formation brute du capital fixe (FBCF) et la formation
des stocks (FS)

D =C +I = C + FBCF+ FS

L'investissement est financé à partir de l'épargne nationale et des prêts extérieurs


nets.

Afin d'éviter les doubles emplois, on ne comptabilise que la consommation


finale des ménages et des administrations, les entreprise n'ont pas de consommation
finale (improductive): leur consommation est dite intermédiaire et elle est productive.

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Les différentes formulations de la dépense s'expriment en termes d'addition de
ses composantes :

La dépense est toujours exprimée aux prix du marché puisqu'elle s'exprime sur
un marché.

§2- Calcul indirect de la dépense

La dépense peut être calculée soit à partir du produit soit à partir' du revenu, soit
à partir du capital.

A- Calcul de la dépense à partir du produit

Dans une économie fermée, la dépense est forcément égale au produit. Dans une
économie ouverte, la nation ne produit pas tout ce qu'elle consomme (importations) et
ne consomme pas tout ce qu'elle produit (exportations). Une exportation(X) signifie
qu'une partie du produit réalisé dans la nation, est consommée ou invertie à l'étranger.
Une importation(M) signifie que des produits fabriqués à l'étranger sont consommés ou
investis dans la nation. Le commerce extérieur intervient donc dans la relation
dépense/produit.

Les liens entre la nation et l'extérieur ne se nouent pas uniquement à partir des
mouvements des biens. Ils résultent aussi des mouvements des revenus ou des capitaux.
Ainsi les revenus versés à l'étranger se traduisent par des achats à l'extérieur et les
revenus reçus de l'étranger se traduisent par des :'achats à l'intérieur de la nation.

La dépense se décline en dépense intérieure et nationale.

a- Dépense intérieure et produit intérieur

La relation dépense/ produit s'opère par les flux des biens et des capitaux.

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1- Relation en termes de biens

La dépense intérieure peut être supérieure ou inférieure au produit intérieur. La


différence entre les deux agrégats étant le solde positif ou négatif de la balance
commerciale, c'est-à-dire son excédent ou son déficit.

Soit l’équation comptable de base ressources/ emplois :

Ressources = Emplois

PIB + M = C + FBCF + FS +X =C + 1 + X

PIB + M = Dépense + X = DIB +X

PIB=DIB+X-M= DIB+ Solde de la balance commerciale

Les outils d’analyse du commerce extérieur sont, entre autres, le solde de la


balance commerciale (SBC) et son taux de couverture (TC)

SBC = X - M 𝑋
TC = 𝑀

PIB = DIB : Balance commerciale équilibrée : X=M ; SBC=0 et TC=1

PIB > DIB : Balance commerciale excédentaire : X > M ; SBC>0 et TC>1

PIB < DIB : Balance commerciale déficitaire : X< M ; SBC<0 et TC<1

2- Relation en termes de capitaux

Selon le solde positif ou négatif de la balance commerciale, le pays manifeste


une capacité ou un besoin de financement. L'équilibre de la balance commerciale est
assuré, selon les cas, par des prêts et des dons à l'extérieur ou de l'extérieur.

b- Dépense nationale et produit national

L’ajustement dépense nationale/produit national s’opère en termes de biens et


de services (opérations courantes) et en termes de capitaux.

1- Relation en termes d'opérations courantes

Si on prend en considération les concepts nationaux, on doit tenir compte des


revenus versés (Rv) à l'étranger et des revenues reçus (Rr) de l'étranger, par le pays,
c'est-à-dire de la balance des revenus extérieurs.

Soit l'équation comptable de base Ressources = Emplois

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PIB + M = C + I + X = DIB + X

PNB + M = DNB + X + Rr – Rv

DNB = PNB + M – X – Rr + Rv

DNB = PNB – (X + Rr) + (M + Rv)

PNB = DNB + (X + Rr- (M + Rv)

(X et Rr) : Entrée de devises : (M et Rv) : Sortie de devises

PNB – DNB = (X-M) + (Rr-Rv)

= Solde de la balance commerciale + Solde de la balance


(X-M) + (Rr-Rv)

des revenues extérieurs ou des services.

= Balance extérieure des biens et services = balance des


opérations courantes (BOC)

La dépense nationale peut être supérieure ou inférieure au produit national; la


différence étant constituée par le solde positif ou négatif des opérations courantes ou de
la balance extérieure des biens et services: somme des soldes de la balance commerciale
et de la balance des revenus extérieurs.

2- Relation en termes de flux de capitaux

La relation entre dépense nationale et produit national s'effectue aussi à travers


les opérations en capital. Le solde positif ou négatif de la balance des opérations
courantes, est ajusté par les flux des prêts et dons à l'extérieur ou de l'extérieur.

DNB= PNB + Prêts et dons nets de l'extérieur

B- Calcul de la dépense à partir du revenu

La relation entre dépense nationale et revenu national permet de montrer dans


quelles sources, peuvent puiser les agents qui participent à la dépense nationale nette.

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Ils utilisent leurs revenus disponibles (ménages et entreprises) auxquels s'ajoutent les
impôts (directs et indirects nets de subventions) perçus par les administrations (Etat) et
le solde des transferts (dons) et prêts avec le reste du monde.

DNN = Revenus disponibles

+ Impôts directs

+ Impôts indirects nets de subventions

+ Solde des transferts et prêts

C- Calcul de la dépense à partir des capitaux

Les flux financiers constituent aussi une variable d’ajustement entre la dépense
nationale et le produit national.

DNB= PNB + Solde des transferts et prêts

La quantification des grandeurs économiques permet au comptable national de


mettre en évidence les principales opérations qui s'établissent entre les agents
économiques dans le cadre d'un circuit des flux qui met en lumière des bases des
équilibres économiques fondamentaux.

Résumé des trois optiques comptables : les 3 équations de définition du PIB


* L'approche par la production

PIB = ∑ 𝐕𝐀𝐁 + 𝐈𝐦𝐩𝐨𝐭𝐬 𝐬𝐮𝐫 𝐥𝐞𝐬 𝐩𝐫𝐨𝐝𝐮𝐢𝐭𝐬 + 𝐝𝐫𝐨𝐢𝐭𝐬 𝐝𝐮 𝐝𝐨𝐮𝐚𝐧𝐞 −


𝐒𝐮𝐛𝐯𝐞𝐧𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐬𝐮𝐫 𝐥𝐞𝐬 𝐩𝐫𝐨𝐝𝐮𝐢𝐭𝐬

PIB= ∑ 𝐕𝐞𝐧𝐭𝐞𝐬 𝐟𝐢𝐧𝐚𝐥𝐞𝐬 𝐧𝐞𝐭𝐭𝐞𝐬

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Exemple : Soit deux entreprises, l'une intervenant dans la sidérurgie (S), l'autre dans la
construction automobile (T). S n'a pas de CI. Elle distribue de salaires (w=80) et des
profits (𝜋 = 20). T dépense 100 dans l'acier du S distribue des salaires (W=70) et des
profits (𝜋 = 40)
PIB = (80+20) + (70+40) = (210) = ∑ 𝑣𝑒𝑛𝑡𝑒𝑠 𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙𝑒𝑠
= ∑ VA= VAS+ VAT = (100-0) + (210-100) = (210)
* L'approche par le revenu

PIB = Rémunérations des salariés (W) +Excédents bruts d'exploitation


(EBE)+ Revenus mixtes (RM) + Impôts à la production et à
l'importation - Subventions d'exploitations
PIB = W+EBE+RM+R nets de l'Etat

EBE= VA + Sub-W-_Impôts sur la production (TVA)


* L'approche par la demande

PIB= ∑ Composantes de la demande globale


= C+I+G+X-M

PIB +M = C+I+G+X
Ressources = Emplois
Origine = Destination

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Sous-Section IV : Eléments d'épistémologie comptable
Les imperfections (§1) l'étroitesse et les insuffisances du PIB (§2) ,
comme indicateur de mesure de la croissance de la richesse, ont contraint les
spécialistes du développement à élaborer un indicateur altératif qui mesure le niveau de
vie et le bien-être de la nation: l'indice du développement humain IDH (§3).

§1- L'Illusion monétaire : valeur nominale et valeur réelle


A- Problématique
Si La variable nominale est valorisée au prix du marché, la variable réelle est
déflatée, débarrassée de l'effet-prix : voici les termes de cette problématique.
Comment additionner des biens hétérogènes, avec des valeurs différentes ? On
additionne leurs valeurs ou leurs prix s'exprimant sur le marché : Exemple simple :
4 pommes au prix de 1 DH
PIB : 1.4+0.5.3=5,5DH
3 Organes au prix de 0,5 DH

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Les prix augmentent : 4 pommes au prix de 2 DH
PIB=4.2+3.1=11DH
3 Oranges au prix de 1 DH
Or les quantités n'ont pas changé : toujours 4 pommes et 3 oranges. Le PIB
enregistre une simple augmentation nominale (11-5,5=5,5 DH), à richesse réelle égale.
C'est une illusion monétaire.
Cet exemple montre la double origine de l'augmentation du PIB :
- augmentation des quantités (effet - quantité)
- augmentation des prix (effet-prix)

PIB = ∑ P. Q

Force est d'éliminer l'effet-prix pour dissiper l'illusion monétaire et l'évolution


réelle de la richesse produite.
B- Déflateur du PIB
1- Calcul du PIB réel
Le PIB nominal, ou aux prix courants ou en valeur, est la somme des quantités
les biens finaux produits multipliées par leurs prix courants. Deux facteurs provoquent
l'accroissement du PIB nominal : augmentation de la production ou des prix.
Le PIB réel, ou à prix constants ou en volume, est la somme de quantités
multipliées par un prix constant.
Année Quantité des Prix des voitures PIB nominal Taux de
voitures croissance
2018 10 10000 100000
44%
2019 12 12000 144000
2020 13 13000 169000 17,36%

PIBt -PIBt-1
Taux de croissance du PIB = PIBt-1

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Le PIB réel est défini en multipliant le nombre de voitures par un prix commun,
par exemple le prix de 2018.

Exemple n°1 :
Quantité des Taux de
Année Prix des voitures PIB réel
voitures croissance
2018 10 10000 100000
20%
2019 12 10000 120000
2020 13 10000 130000 8,33%

La richesse réelle (ou les quantités produites) n'augmente que 20% entre 2018
et 2019 et de 8,33 % seulement entre 2019 et 2020, comme le montre aussi le calcul du
PIB réel en termes de quantités

Quantité Taux de
Année PIB réel
produites croissance
2018 10 10
20%
2019 12 12
2020 13 13 8,33%

Le PIB réel ne varie que si les quantités produites changent

Si le PIB nominal s'exprime en dirhams courants, le PIB réel s'exprime en


dirhams constants ou en termes de quantités. Le PIB réel est appelé aussi PIB ajusté de
l'inflation ou PIB aux prix de l'année t (si l'année de référence est t, ci-haut 2018).

2- Le déflateur du PIB ou indice implicite des prix du PIB (IIPPIB)


L'inflation est l'augmentation générale et durable des prix. Le taux d'inflation
est le taux d'augmentation du niveau des prix. Pour déterminer le niveau des prix, on
utilise deux mesures: le déflateur du PIB et l'indice des prix à la consommation.(IPC)
Le déflateur du PIB de l'année t, Pt, se définit comme le ration du PIB nominal
au PIB réel durant l'année t. Il mesure le niveau général des prix de toute la production.
Le taux de variation du déflateur est le taux d'inflation

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Pt = PIB nominal.100
PIB réel en t
Exemple n°2 :
Soit une économie où l'on produits des biens de consommation (A) et des biens de
production (B), dont voici les prix et les quantités au cours de trois années.

PIB PIB IPPIB


Année Prix A Qt A Prix B Qt B
nominal réel déflateur
2003 1 100 2 50 200 200 100
2004 2 150 3 100 600 350 171
2005 3 200 4 150 1200 500 240
Valeur en dirhams * Année de base :2003

CALCULS
* PIB nominal = PIBn
PIBn2003 = (1DH.100) + (2DH.50) = 200DH
PIBn2004 = (2DH.150) + (3DH.100) = 600DH
PIBn2005 = (3DH.200) + (4DH.150) =1200DH

* PIB réel = PIBr, année de base 2003 (1DH et 2 DH)


PIBr2003 = (1DH.200) + (2DH.50) = 200DH
PIBr2004 = (1DH.150) + (2DH.100) = 350DH
PIBr2005 = (1DH.200) + (2DH.150) = 500DH

* Déflateur ou l'IIPPIB : Pt=(PIBn/PIBr).100


200
- Déflateur 2003 = Pt2003 = 200 .100 = 100
600
- Déflateur 2004 = Pt2004 = 350 .100 = 171
1200
- Déflateur 2005 = Pt2005 = .100 = 240
500

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100
P2003 =100 ⇒ 100 = 1+0 : le prix ne change pas
171
P2004 =171 ⇒ = 1,71= 1+0,71 = 1 + 74% : prix
100
240
P2005 =240 ⇒ = 2,40= 1+1,4 = 1 + 140% : prix
100

3- L’indice des prix à la consommation : IPC


Le déflateur exprime le prix moyen des biens inclus dans le PIB. L'IPC exprime,
en revanche, le prix du panier de consommation moyen d'un consommateur urbain.
L'IPC mesure ainsi le coût de la vie. Comme le déflateur du PIB, Pt, l'IPC est un indice.
Il est posé égal à un à la période de base.
L'illusion monétaire entretenue par l'augmentation nominale du PIB, sans
augmentation de la production, constitue une limite de la mesure de l'activité
économique par le PIB, agrégat principal de la comptabilité nationale. En outre, le PIB
est un indicateur imparfait et étroit de la mesure de la croissance économique.

§2- Les limites de la comptabilité nationale ; le PIB, un indicateur restrictif


Plusieurs actes économiques échappent à la comptabilisation et partant se
trouvent exclus du PIB. Or le principe de base de toute comptabilité est l'exhaustivité :
tout doit être compté.

PIB : indicateur étroit et restrictif


Parmi les activités non incluses dans le PIB, on peut citer :
− Les services produits et consommés " à la maison" et non échangés sur le
marché : les activités domestiques ne sont pas compatibilisées. L'exclusion de
la production domestique est bien illustrée par l'adage suivant : "chaque fois
qu'un anglais épouse sa bonne, le revenu national diminue".
− Les biens et services produits et vendus de façon illicite (ex. drogues...) sur les
marchés noirs.
− Les économies informelles, souterraines
− Les activités dissimulées et réductrices des prix.
− Les externalités négatives : Pollusions sonores, visuelles, gazeuses liquides et
solides
− Le bénévolat, l'altruisme, la philanthropie

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− La comptabilité nationale se limite à une mesure quantitative de l'activité
économique sans saisir sa dimension qualitative.
− Détérioration du patrimoine naturel : érosion, désertification.
− L'altération des systèmes écologiques.
− L'exclusion de la valeur d'usage au profit de la valeur d'échange des biens.
− Les coûts sociaux de la croissance : maladies professionnelles et accidents du
travail.
− Le gaspillage des ressources rares, épuisables et non renouvelables.
− Les inégalités devant la maladie et la mort, d'accès à l'éducation, à la culture et
au travail.
− Le bien- être de la société est réduit au bien-être économique mesuré par le PNB
par tête, d'où l'assimilation abusive du développement à la croissance du PNB.
Aussi, a-t-on eu recours à un indicateur alternatif qui mesure non seulement la
croissance du PNB mais aussi l'amélioration du niveau de vie de l'homme dans
les divers espaces de sa vie, à savoir l'IDH

§3- L'indice du développement humain : l'IDH

L'IDH (adopté par l'ONU) qui mesure le niveau du développement humain,


niveau allant de 0 à 1, repose sur trois critères :
− L'indice du niveau de la santé : espérance de vie, capacité de vivre longtemps et
en bonne santé, vivre de façon saine.
− L'indice du niveau d'éducation : durée moyenne de scolarisation, capacité des
individus à participer à la prise de décision.
− L'indice du niveau de vie : revenu par tête en PPA, vivre dans un environnement
non pollué, mobilité sociale, accès à la culture, respect des libertés individuelles
et collectives et des droits de l'homme.

D'où la pondération tripartite de l'IDH :

3
IDH=√I santé + I éducation + I revenu

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