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Agence européenne
pour la sécurité
et la santé au travail
FR
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
La responsabilité
sociale des entreprises
et la sécurité
et la santé au travail
Agence européenne
pour la sécurité
et la santé au travail
R E C H E R C H E
La responsabilité sociale des entreprises et la sécurité et la santé au travail
Participants:
membres du centre thématique «Recherche»:
En coopération avec:
membres du centre thématique «Recherche»:
Christian Schenk, AUVA, Autriche
Kathleen Heuverswyn, Prevent, Belgique
Kaisa Kauppinnen et Kari Lindström, FIOH, Finlande
Karl Kuhn et Ellen Zwink, BAuA, Allemagne
Fiorisa Lentisco et Donatella Vasselli, ISPESL, Italie
Louis Pujol et Manuel Bestratén, INSHT, Espagne
Peter Shearn, Lee Kenny, HSL, et Neal Stone, HSE, Royaume-Uni
Anneke Goudswaard et Martin van de Bovenkamp, TNO Work and Employment, Pays-Bas
Ce rapport a été traduit à partir d’un original en langue anglaise par le Centre de traduction des or-
ganes de l’Union européenne. En outre, l’Agence exprime sa gratitude à l’Institut national de re-
cherche et de sécurité (INRS) pour sa contribution à la préparation de cette version linguistique.
De nombreuses autres informations sur l’Union européenne sont disponibles sur l’internet
via le serveur Europa (http://europa.eu).
ISBN 92-9191-147-X
Printed in Belgium
Ta b l e d e s m a t i è r e s
1. AVANT-PROPOS 5
2. RÉSUMÉ 7
2.1. Introduction 7
2.2. Présentation de la RSE 7
2.3. Études de cas en entreprise 8
2.4. Initiatives en faveur de la RSE 9
2.5. Conclusions et recommandations 10
3. INTRODUCTION: RESPONSABILITÉ SOCIALE DES ENTREPRISES
ET SÉCURITÉ ET SANTÉ AU TRAVAIL 13
3.1. Introduction 13
3.2. Évolution de la RSE 14
3.3. Les moteurs de la RSE 15
3.4. La relation entre la RSE et la sécurité et la santé au travail 16
4. ONZE EXEMPLES DE «BONNES PRATIQUES» EN MATIÈRE DE RSE 19
4.1. Acroplastica, éléments en plastique (Italie) 19
4.2. Angelantoni, technologie du froid (Italie) 22
4.3. Anne Linnonmaa, confection de vêtements tricotés (Finlande) 24
4.4. Raffinerie Api (Italie) 27
4.5. Happy Computers, formation dans le domaine de l’informatique
(Royaume-Uni) 30
4.6. Moonen, peinture et entretien des bâtiments (Pays-Bas) 34
4.7. Groupe de détail Otto (Allemagne) 38
4.8. UPM-Kymmene, papier et autres produits forestiers (Finlande) 42
4.9. Van de Velde, lingerie de luxe (Belgique) 47
4.10. Voerman Removers International (Pays-Bas) 51
4.11. Volkswagen, Automobiles (Allemagne) 55
5. INITIATIVES EUROPÉENNES, MONDIALES ET NATIONALES VISANT
À PROMOUVOIR LA RSE — DÉVELOPPEMENTS DANS LE CONTEXTE
DES ORGANISATIONS 59
5.1. Introduction 59
5.2. Aperçu des différents types d’initiatives internationales
(européennes et mondiales) 60
5.3. Initiatives en matière de RSE: exemples nationaux 74
5.4. Initiatives novatrices en matière de SST liées à la RSE 97
6. ANALYSES 109
6.1. Analyse au niveau de l’entreprise 109
6.2. Analyses des changements dans le contexte des organisations résultant
de la RSE 116
6.3. Changement de perspectives dans le contexte des organisations 121
7. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS 127
7.1. Conclusions 127
7.2. Recommandations 127
8. RÉFÉRENCES 137
3■
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
E
s’inscrivent parmi les responsabilités socia-
les des entreprises et peuvent être considérés
H
comme faisant partie intégrante de la RSE.
C
La dimension sociale de la responsabilité sociale
R
des entreprises est souvent divisée en trois vo-
lets, à savoir:
E
• dimensions internes: gestion des ressources
H
humaines, sécurité et santé au travail,
éthique commerciale, adaptation au change-
C
ment et apprentissage organisationnel —
E
nécessitant la participation des travailleurs ou
R
de leurs représentants;
2.
• dimensions externes au niveau local: citoyen-
neté d’entreprise au niveau local — nécessi-
tant une coopération avec les partenaires
commerciaux, les autorités locales et les or-
ganisations non gouvernementales locales;
• dimensions externes au niveau international:
droits de l’homme, préoccupations environ-
nementales mondiales, sécurité et santé chez
les fournisseurs, citoyenneté des entreprises au
niveau international — nécessitant une com-
munication avec les clients, les investisseurs, les
RÉSUMÉ ONG d’envergure internationale, etc.
7■
La responsabilité sociale des entreprises
La RSE soulève également de nouvelles ques- ployeur exemplaire sont autant d’exemples de
tions pour la direction d’entreprise, telles que conceptions ou d’objectifs positifs. Mais ce sont
l’importance d’une forte participation des par- des incitations encore peu répandues dans le
ties prenantes et l’adoption de mesures inno- domaine de la sécurité et de la santé au travail,
vantes. où la réduction et la maîtrise des risques restent
le paradigme dominant.
Au vu de ces évolutions, il est clair que le
contexte de la sécurité et de la santé au travail La plupart des entreprises considèrent que la
connaît des changements rapides liés à la RSE, RSE est étroitement liée à leur activité princi-
qui devraient avoir des implications sur les pro- pale (toutefois, le choix des cas examinés peut
chaines stratégies en matière de SST aux ni- avoir influencé ce constat). Les motivations
veaux européen, national et à celui de l’entre- éthiques sont importantes pour beaucoup d’en-
prise. treprises; pour d’autres, la RSE est devenue une
façon essentielle de réduire les risques liés à leur
2.3. Études de cas en entreprise activité et d’obtenir ainsi une «autorisation so-
ciétale d’exercer» à long terme.
Onze études de cas dans six pays de l’Union eu-
ropéenne sont présentées à titre d’exemples. La RSE gomme parfois la distinction entre les
Elles montrent que la RSE se développe dans impacts des produits et services, d’une part, et
toute une variété de secteurs d’activité, aussi ceux des processus de production, de l’autre;
bien dans les grandes entreprises que dans les elle tient compte des retombées sur toutes les
petites et moyennes entreprises (PME). Même si parties prenantes. Alors que, traditionnelle-
leur sélection n’est pas représentative, les ment, la sécurité et la santé au travail s’intéres-
études de cas donnent un bon aperçu de la va- sent (ou se limitent) aux conséquences des pro-
riété des approches de la RSE actuellement re- cessus de production sur les travailleurs,
tenues dans les entreprises européennes. beaucoup d’entreprises pratiquant la RSE sont
devenues des employeurs de choix. Dans ces
Elles montrent que la mise en œuvre de la RSE entreprises, les salariés reconnaissent la valeur
est gérée par la haute direction qui utilise pour ajoutée que leur apporte la RSE: elle contribue
ce faire toute une gamme de méthodes et d’ins- à donner un sens à leur travail, ils peuvent être
truments. Les entreprises pratiquant la RSE sem- fiers de travailler pour cette entreprise et sur ses
blent être socialement innovantes; sa mise en produits. Le salarié peut alors s’identifier à l’en-
œuvre est généralement un processus d’ap- treprise et établir une relation durable avec
prentissage pour l’organisation, car il n’existe celle-ci.
pas de schéma type directement applicable ou
adapté à chaque entreprise. La communication, avec une vaste gamme de
parties prenantes externes et internes, et ses
C’est souvent une conception positive qui pré- processus connexes de transparence et d’infor-
lude aux activités relatives à la RSE. La pérenni- mation sont considérés comme essentiels pour
té, l’acceptation sociale, le leadership de ser- les entreprises pratiquant la RSE. Cette dernière
vice, le développement de nouvelles activités, la exige un bon équilibre entre la communication
création de nouveaux marchés, des produits et avec les parties prenantes externes et internes
des services attrayants, une entreprise convi- et leur participation. À cet égard, l’expérience
viale, la promotion de la santé, la satisfaction en matière de communication interne et de par-
des parties prenantes et le fait d’être un em- ticipation des parties prenantes acquise par le
■8
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
monde des professionnels de la SST semble par- que les décideurs politiques, hauts dirigeants
ticulièrement adaptée au développement de la et experts en matière de RSE prennent un
RSE. Certaines entreprises font preuve d’une re- jour des décisions stratégiques sans la partici-
marquable ouverture et d’honnêteté dans leur pation des professionnels de la SST et des re-
communication externe, en présentant en présentants des travailleurs.
ligne, par exemple, les résultats complets des • Quels sont les outils, stratégies et méthodes
évaluations faites en externe avec le détail de innovants régulièrement utilisés dans le cadre
leurs forces et aussi de leurs faiblesses. des activités de RSE (considérations éthiques,
codes de conduite, partenariats innovants,
Les entreprises pratiquant la RSE portent un in- méthodes non conventionnelles de dévelop-
térêt certain à la sécurité et à la santé au travail. pement de la gestion, etc.) qui peuvent être
De piètres résultats en la matière pourraient utilisés pour améliorer la sécurité et la santé
nuire à leur image et menacer directement aus- au travail?
si bien les efforts déployés en faveur de la RSE
que la continuité de leurs activités. Ces entre-
2.4. Initiatives en faveur de la RSE
prises assument également la responsabilité de
l’impact de leurs activités commerciales par le
La présentation des initiatives internationales et
biais de leurs fournisseurs, comme dans les pays
de certaines initiatives nationales en matière de
en développement (y compris la sécurité et la
RSE souligne leur importance dans les politiques
santé au travail des fournisseurs étrangers).
(internationales/nationales) visant à promouvoir
la sécurité et la santé au travail. Un aperçu de
Les études de cas soulèvent un certain nombre
quelques initiatives innovantes relatives à la sé-
de questions pertinentes pour l’avenir de la sé-
curité et à la santé au travail allant au-delà des
curité et de la santé au travail et leurs relations
questions traditionnelles de SST et ayant une re-
avec la RSE, qui, nous l’espérons, pourront
lation implicite ou explicite avec la RSE vient
contribuer aux débats et/ou aux recherches fu-
compléter le tableau. Ces initiatives ont pour ef-
tures:
fet de faire évoluer le contexte de la sécurité et
• Comment intéresser davantage la société ci- de la santé au travail au niveau de l’entreprise.
vile, les ONG et les médias à la SST? Com-
ment mieux utiliser les résultats de l’entre- Toutes les initiatives sont classées comme suit:
prise en matière de sécurité et de santé
1. sensibilisation, reconnaissance et éthique;
au travail pour son image sur le marché du
travail et sur celui des biens et services, de fa- 2. échange de connaissances: meilleures pra-
çon à renforcer son intérêt pour les questions tiques, réseaux, projets pilotes et lignes direc-
de sécurité et de santé au travail? trices;
• Les parties prenantes externes peuvent-elles 3. normalisation et certification;
jouer un rôle positif pour favoriser la sécurité 4. rapports d’information (externes) et commu-
et la santé au travail? Dans quelle mesure le nication;
dialogue social sur la sécurité et la santé au
5. partenariats novateurs avec des ONG — sec-
travail est-il influencé par le dialogue plus
teurs public et privé;
vaste avec les parties prenantes externes des
entreprises pratiquant la RSE? 6. commerce éthique (commerce équitable);
• Comment éviter que la SST ne soit qu’un as- 7. participation du secteur financier/mesures
pect opérationnel de la RSE? Le risque étant d’incitation financière.
9■
La responsabilité sociale des entreprises
Certaines de ces catégories (telles que rapports Les développements susmentionnés en matière
externes d’information et communication, par- de RSE auront sans aucun doute un impact sur
tenariats innovants, initiatives de commerce le monde des professionnels de la SST et lui ap-
équitable et participation du secteur financier) porteront de nouvelles opportunités, mais éga-
sont relativement nouvelles pour le monde des lement quelques défis. Cela devrait les inciter à
professionnels de la sécurité et de la santé; c’est évaluer leurs forces et leurs faiblesses par rap-
dans ce sens que la RSE peut les aider à explo- port à ces évolutions importantes.
rer de nouvelles stratégies.
À ce stade, plutôt que d’apporter des solutions,
La nature des relations entre la RSE et la SST va- il est important de poser les bonnes questions et
rie considérablement selon les initiatives. Cer- de susciter le débat entre toutes les parties pre-
taines font explicitement référence à des ques- nantes concernées, non seulement de celles qui
tions de SST, alors que d’autres ne s’intéressent sont impliquées dans la sécurité et la santé au
qu’aux nouvelles questions sociales qui ne sont travail, telles que les parties prenantes en ma-
pas présentes traditionnellement dans les entre- tière de SST, mais également des parties pre-
prises, ou à des aspects entièrement volontaires nantes qui participent aux développements liés
(tels que l’utilisation de produits dangereux ou à la RSE.
le travail des enfants par les fournisseurs dans À l’instar des études de cas, la présentation des
les pays en développement). Les initiatives vi- initiatives en matière de RSE soulève un certain
sant à promouvoir la RSE sont essentiellement nombre de questions pertinentes pour l’avenir
privées et fondées sur le volontariat, alors que de la sécurité et de la santé au travail et ses re-
les initiatives liées à la SST résultent souvent de lations avec la RSE:
la réglementation ou de l’action gouvernemen- • Quelles sont les principales opportunités of-
tale. fertes par les développements en matière de
RSE pour renforcer les politiques de SST?
Cet aperçu montre clairement que, en général, Comment obtenir des retombées positives?
les initiatives liées à la SST contribuent peu à la • Quelles sont les forces et les faiblesses du
RSE. Elles n’abordent généralement pas les di- monde (institutions et personnes) de la sécu-
mensions environnementales et économiques rité et de la santé au travail qui sont détermi-
de la RSE et n’affectent pas les processus des nantes pour que la SST devienne un aspect
entreprises ou les relations avec les parties pre- essentiel de la RSE?
nantes. En tant que telles, la plupart des initia- • Comment utiliser au mieux la valeur des poli-
tives en matière de SST sont peu pertinentes tiques de SST et l’expérience acquise dans ce
pour le développement de la RSE. domaine pour élaborer une politique en ma-
tière de RSE au niveau de l’entreprise, au ni-
Autre observation intéressante: la scène poli- veau national et au niveau européen?
tique de la RSE est beaucoup plus étendue que
celle de la SST. Alors que les partenaires sociaux 2.5. Conclusions et recommandations
et les gouvernements sont clairement les princi-
paux acteurs des politiques de sécurité et de La responsabilité sociale des entreprises est une
santé, la RSE englobe une sphère beaucoup évolution stimulante, motivante et stratégique
plus vaste, avec la participation de la société ci- qui devient de plus en plus importante pour les
vile et des médias, ainsi que des organisations entreprises de toutes tailles et de tous types. La
non gouvernementales, qui jouent tous un rôle sécurité et la santé au travail constituent une
important. composante essentielle de la RSE, ce qui signifie
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Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
que les professionnels de la SST doivent être représentent un élément clé pour faire progres-
conscients des opportunités et des défis qu’ils ser les performances sociales et environne-
peuvent rencontrer. mentales des entreprises. Cela offre un vaste do-
maine de synergie potentielle avec la sécurité
Actuellement, la mondialisation, une sensibili- et la santé au travail où la participation et le dialo-
sation environnementale et sociale accrue et gue avec les salariés sont depuis longtemps re-
une communication plus efficace ont donné un connus comme un élément essentiel du suc-
nouvel élan à la notion de «responsabilité des cès. Dans ce cadre, les professionnels de la SST
entreprises», au-delà des responsabilités pure- ont un rôle clé à jouer dans l’adoption de la RSE
ment juridiques ou liées aux profits. Pour réus- par les entreprises.
sir, les entreprises doivent désormais être per-
çues comme ayant une attitude responsable Compte tenu de l’importance stratégique de
envers les personnes, la planète et les profits (les l’évolution de la RSE et de son caractère inno-
fameux «3 P»). vant, il est trop tôt pour donner des orientations
Les entreprises doivent projeter une image posi- concrètes sur la façon d’intégrer la sécurité et la
tive auprès du public, des salariés potentiels et santé à la RSE. Toutefois, nous présentons un
des investisseurs. À cet égard, la sécurité et la ensemble de recommandations spécifiques
santé constituent une dimension importante de s’adressant aux trois principaux groupes de par-
la RSE, et les entreprises reconnaissent qu’elles ties prenantes au niveau de l’entreprise: les diri-
ne peuvent pas réussir à l’extérieur si elles affi- geants, les salariés et les professionnels de la sé-
chent de mauvaises performances sociales en curité et de la santé au travail.
interne.
On pourrait avancer que toutes les activités liées
Une bonne communication avec les parties pre- à la SST font, de par leur seule nature, partie de
nantes est fondamentale pour mettre en œuvre la RSE, mais il y a beaucoup plus à dire sur la re-
avec succès la RSE, et les salariés, en particulier, lation entre les deux.
11■
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
E
sont venues assurer la protection des tra-
vailleurs et garantir le bien-être des citoyens, la
H
RSE n’a plus été considérée comme une néces-
C
sité. La fin du XXe siècle a toutefois marqué le
début d’une nouvelle ère avec un intérêt crois-
R
sant porté à la RSE.
E
L’une des premières initiatives connues en ma-
H
tière de RSE est le programme «Responsible
C
care» (engagement de progrès) du secteur de la
chimie. Dans les années 80, ce secteur a dû faire
E
face à de nombreuses critiques de la part des
R groupes de pression écologistes, alors même
3.
que son image devait aussi pâtir de plusieurs ca-
tastrophes (par exemple, Bhopal, en 1984). L’in-
dustrie chimique en a souffert à différents
égards: réticence des gouvernements à délivrer
des autorisations pour de nouvelles installa-
tions, plaintes des voisins et migration de beau-
coup de travailleurs hautement qualifiés vers
d’autres secteurs d’emploi. L’industrie chimique
a également souffert d’un manque de crédibili-
té auprès du public. La grande majorité des Eu-
ropéens considérait que Greenpeace était beau-
INTRODUCTION:
coup plus crédible que les industriels sur la
RESPONSABILITÉ SOCIALE question des risques liés à la production et aux
produits chimiques. L’industrie chimique en a
DES ENTREPRISES ET SÉCURITÉ conclu que son «permis d’exercer» était mena-
cé. Elle a donc lancé le programme «Respon-
ET SANTÉ AU TRAVAIL sible care» qui met tout particulièrement l’ac-
cent sur les activités de gestion visant à garantir
de bonnes performances en matière d’environ-
3.1. Introduction nement et de SST, sur la transparence et la com-
munication externe ainsi que sur le dialogue
Ce chapitre propose un bref aperçu de l’évolu-
avec les parties prenantes.
tion de la responsabilité sociale des entreprises,
de son influence sur le développement des en-
treprises et de ses relations avec la sécurité et la La RSE s’est considérablement développée au
santé au travail. Les informations présentées cours de la dernière décennie. L’éthique de l’en-
s’appuient sur une analyse de la littérature gé- treprise et la responsabilité sociale sont des
nérale. thèmes auxquels les entreprises, comme les pu-
blications universitaires, accordent une grande
Vers la fin du XIXe siècle, les entreprises euro- attention (Kok e.a., 2001). Les salariés, les
péennes disposaient assez fréquemment de clients, les fournisseurs, les concurrents et le
leur propre programme social et sociétal. Toute- gouvernement ont tous des exigences crois-
fois, à mesure que les dispositions législatives santes vis-à-vis de la gestion d’entreprise.
13■
La responsabilité sociale des entreprises
Les parties prenantes attendent que la direction «celles-ci décident de leur propre initiative de
participe au débat sur les problèmes de société contribuer à améliorer la société et rendre plus
(par exemple, le chômage, la pauvreté, les in- propre l’environnement». L’Agence constate
frastructures, l’effet de serre, etc.) et anticipe qu’un nombre croissant d’entreprises mettent en
l’impact des entreprises sur la société dans son avant leur stratégie en matière de RSE en réponse
ensemble. à toute une série de pressions sociales, environne-
mentales et économiques. L’objectif est d’envoyer
Dans son livre vert «Promouvoir un cadre euro- un signal fort aux différentes parties prenantes
péen pour la responsabilité sociale des entre- avec lesquelles elles sont en relation: les salariés,
prises» (2001), la Commission européenne dé- les actionnaires, les investisseurs, les clients, les au-
crit le concept de «responsabilité sociale des torités publiques et les ONG.
entreprises» comme l’intégration volontaire des
préoccupations sociales et écologiques des en- Nous décrivons ci-après l’évolution de la RSE au
treprises à leurs activités et à leurs relations avec cours de ces dernières années.
leurs parties prenantes. Être socialement res-
ponsable signifie non seulement satisfaire plei- 3.2. Évolution de la RSE
nement aux obligations juridiques applicables,
mais aussi aller au-delà et investir «davantage» Nous l’avons dit, la RSE suscite un intérêt crois-
dans le capital humain, l’environnement et les sant. Elle cible les effets de la stratégie organi-
relations avec les parties prenantes. Plusieurs sationnelle sur l’impact social, écologique et
expériences montrent que, en allant au-delà du économique des activités de l’entreprise, ainsi
simple respect de la législation, les entreprises qu’un bon équilibre entre ces trois volets. En
peuvent accroître leur compétitivité et avoir des tant que telle, la RSE est considérée comme un
retombées directes sur la productivité. principe directeur dans le développement de
pratiques d’entreprises innovantes (Zwetsloot,
La présente étude porte essentiellement sur la 2003). L’évolution de la RSE découle de la dé-
dimension sociale de la RSE, car elle est étroite- marche de développement des systèmes de ma-
ment liée à la sécurité et à la santé au travail. On nagement des années 90. Souvent fondés sur
distingue souvent trois aspects de cette dimen- des normes et des lignes directrices telles que
sion sociale, à savoir: les normes ISO 9000 (management de la quali-
• dimensions internes — gestion des res- té), ISO 14001 (management environne-
sources humaines, éthique, sécurité et santé mental), SA 8000 (responsabilité sociale) et
au travail, adaptation au changement, ges- OHSAS 18001 (sécurité et santé au travail),
tion des conséquences écologiques et des ces systèmes ont pour principe directeur de
ressources naturelles; «faire bien dès le départ» (Zwetsloot, 2003). Dans
• dimensions externes au niveau local — col- la mesure où ils se concentrent sur la planifica-
lectivités locales, partenaires commerciaux, tion et le contrôle rationnel des activités, ils se
ONG locales; soucient peu des aspects humains. À long terme,
• dimensions externes au niveau internatio- cela peut entraîner de nouveaux problèmes, car
nal — fournisseurs et clients, investisseurs, les êtres humains constituent la base de la plu-
droits de l’homme, préoccupations écologi- part, sinon de toutes les organisations.
ques au niveau mondial, ONG internationales.
S’efforcer de faire bien dès le départ ne garan-
Selon l’Agence européenne pour la sécurité et tit toutefois pas un succès durable. Juran (1988)
la santé au travail (2001), le concept de «res- l’illustre très bien: s’ils sont mal choisis, ce sont
ponsabilité sociale des entreprises» signifie que de mauvais objectifs que le plan d’action visera.
■14
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
Nous devons «faire bien» et non «faire ce qu’il On relève deux motivations essentielles de la
faut». Dès lors, «faire bien ce qu’il faut» est une RSE: créer de nouvelles opportunités (expansion
autre dimension importante qui n’est générale- du marché, renommée accrue) et mieux maîtri-
ment pas abordée de façon approfondie dans ser les risques pour la pérennité de l’organisation
les systèmes de management. L’approche ra- (Zwetsloot et Starren, 2003). Les récents scan-
tionnelle utilisée dans ces systèmes néglige sou- dales liés à une mauvaise gestion d’entreprise
vent les aspects irrationnels des questions liées (Ahold, Enron) et les demandes de plus en plus
aux valeurs humaines pour lesquelles une autre pressantes en matière d’honnêteté et d’ouver-
approche doit donc être retenue. Pour s’assurer ture des entreprises ont également renforcé l’in-
que ce qu’il faut faire est fait, il est important de térêt pour la RSE. L’importance de la RSE est
développer des valeurs partagées au sein de aussi illustrée par le fait que, dans deux pays
l’organisation et de se concentrer sur les inno- (Royaume-Uni et France), des ministres sont char-
vations essentielles. La haute direction doit en gés de la responsabilité sociale des entreprises et
être l’instigatrice en créant une identité d’entre- que le sixième programme-cadre européen
prise, malgré les difficultés que cela implique. Il de recherche cite le développement durable et la
convient pour développer la RSE de concilier les RSE comme des priorités de recherche pour les
décisions reposant sur les valeurs et la rationali- années à venir (Jonker, 2003).
té des systèmes de prévention et de gestion
(Zwetsloot, 2003). Les organisations accordent de plus en plus
d’importance aux parties prenantes ainsi qu’à
3.3. Les moteurs de la RSE leur renommée. Conscientes que leur réputa-
tion influence l’opinion des actionnaires, beau-
Le professeur australien David Birch décrit (Jonker, coup de grandes entreprises se soucient non
2003) quelques-uns des moteurs de la RSE: «À seulement de leurs performances financières,
mesure qu’un plus grand nombre d’entreprises à mais également de leurs performances environ-
travers le monde prend conscience de l’impor- nementales et sociales (dont les performances
tance et de la nécessité d’une RSE efficace, la phi- en matière de SST). Dans les rapports annuels,
lanthropie traditionnelle des entreprises cède on appelle cela rendre compte selon une «triple
progressivement la place à une gamme croissante approche» (Agence européenne pour la sécuri-
de développements et d’impératifs relatifs à té et la santé au travail, 2001).
des moyens plus stratégiques de parvenir à une
bonne citoyenneté d’entreprise. Certains de ces Les ressorts commerciaux qui poussent les en-
impératifs répondent au besoin accru de ren- treprises à mettre la RSE (et la SST) en bonne
dre compte, que ce soit obligatoire ou non, de place sur leur agenda sont, notamment, les sui-
l’impact social, environnemental et économique vants:
des activités de l’entreprise; d’autres sont dictés
de l’extérieur par des fonds d’investissement so- • les investisseurs avisés constatent que les
risques (internes et externes) pour les entre-
cialement responsables ou éthiques et l’impor-
prises qui gèrent convenablement les impacts
tance grandissante de l’image de l’entreprise et
sociaux et environnementaux de leur activité
de la marque; d’autres découlent d’initiatives des
sont inférieurs à la moyenne;
parties prenantes et des discussions (avec
les consommateurs, les ONG écologistes, etc.) • les grandes entreprises constatent que da-
ou d’exigences sociétales accrues du grand pu- vantage d’investisseurs recherchent leurs ac-
blic pour améliorer la gouvernance et la respon- tions, d’où une hausse potentielle du prix de
sabilité de l’entreprise.» ces actions;
15■
La responsabilité sociale des entreprises
• les consommateurs qui ont un vaste choix envers les parties prenantes extérieures), afin de
dans une gamme de produits, tous de quali- pouvoir développer des compétences morales
té et de prix raisonnables, sont susceptibles de dans le dialogue avec les salariés (Fisscher, 2003).
privilégier les produits fabriqués de manière Les arguments économiques et stratégiques sont
socialement responsable. En conséquence, souvent à la base de la RSE (comprenant la SST).
ces produits auront une plus grande part de Si les compétences morales sont organisées et in-
marché ou une meilleure marge bénéficiaire. tégrées de façon structurée au travail quotidien
d’une organisation, la SST sera un élément lo-
L’importance de la RSE est évidente, mais com- gique de la politique de RSE. Dans ce sens, non
ment se rattache-t-elle au principe plus tradi- seulement les aspects liés à la RSE, mais égale-
tionnel de sécurité et de santé au travail et com- ment ceux liés à la SST, font partie intégrante de
ment cette relation fonctionne-t-elle dans la la politique organisationnelle et sont donc consi-
pratique? dérés de façon structurelle (Fisscher, 2003). Mais
comment la SST est-elle véritablement liée à la
3.4. La relation entre la RSE RSE? Selon Zwetsloot et Starren (2003), les acti-
et la sécurité et la santé au travail vités organisationnelles qui profitent à la SST
comme à la sécurité publique contribuent à la
Segal e.a. (2003) estiment que la SST constitue
RSE: par exemple, accroître la sécurité d’un
un élément important de la RSE, étant donné
centre commercial. La SST constitue donc un élé-
que la sécurité de la main-d’œuvre est l’un des
ment important de la dimension sociale de la
éléments utilisés pour mesurer les avancées glo-
RSE. Grâce à la RSE, il est possible d’intégrer la
bales des entreprises en matière de RSE:
politique de SST à un niveau stratégique de l’or-
• sécurité des produits et santé et sécurité des
ganisation. L’intégration des éléments de SST à la
salariés;
RSE contribue à la satisfaction du public qui, se-
• normes et conditions de travail et droits de lon les modèles EFQM (European Foundation for
l’homme; Quality Management), est l’un des principaux cri-
• égalité des chances et accès à l’emploi. tères de résultat et un aspect essentiel du succès
de l’entreprise. La SST intégrée à la RSE conduira
Fisscher (2003) décrit les mécanismes pertinents
également à des bénéfices en termes de valeur
pour les compétences morales ainsi que la fa-
ajoutée pour l’image de l’entreprise, la producti-
çon de favoriser la responsabilité ou les activités
vité, la fidélité des consommateurs et la valeur
éthiques des organisations. À cet égard, la SST
des actions.
est considérée comme l’un des éléments essen-
tiels pour l’éthique de l’entreprise. La question
de l’éthique est étroitement liée à celle de la Sanders et Roefs (2001) soulignent qu’une
RSE, car elle permet d’aborder les valeurs de bonne intégration de la SST à la RSE renforce
l’entreprise. Parmi les autres thèmes souvent l’image de bon employeur. Elle permet de conso-
considérés comme importants dans la littéra- lider sa position sur le marché du travail, en le
ture, on relève l’environnement ou la concilia- rendant plus attrayant pour les recrues poten-
tion entre vie privée et vie professionnelle. tielles et en fidélisant les salariés en poste.
Certaines conditions doivent être remplies pour Mansley (2002) rapporte une série de réunions
une bonne intégration de la SST à la RSE. Il s’agit avec de grands investisseurs et experts du secteur
avant tout d’envisager la responsabilité comme financier, sur la façon dont la sécurité et la santé
une valeur. Il est important de faire preuve d’in- peuvent être intégrées avec succès dans le cadre
tégrité et d’ouverture envers les salariés (comme de la RSE dans les entreprises. Les investisseurs
■16
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
institutionnels soulignent la nécessité d’indica- axés sur les salariés, holistiques et équilibrés au
teurs généraux leur permettant d’évaluer les per- monde. L’entreprise accorde une attention particu-
formances des entreprises en matière de sécurité lière à la santé au travail des salariés en mettant
et de santé lorsqu’ils décident d’investir. notamment à disposition 36 000 m2 d’installa-
tions sportives et de terrains de football et de soft-
Les investisseurs avaient une idée assez claire ball. Des animateurs aident les salariés à établir
des indicateurs pertinents en matière de sécuri- leur programme personnel de fitness et de bien-
té et de santé. En nombre limité — pas plus de être. Cela contribue non seulement à améliorer
cinq ou six —, adaptés à l’entreprise en ques- les conditions de santé des salariés, mais facilite
tion, ils doivent, surtout, être comparables entre également la conciliation entre vie profession-
les entreprises, c’est-à-dire calculés sur les nelle et vie privée et apporte une valeur ajoutée à
mêmes bases. Par ailleurs, les indicateurs appli- la responsabilité sociale de l’organisation.
cables au niveau international ont été privilé-
giés. Six facteurs ont été identifiés comme indi- La RSE est généralement considérée comme im-
cateurs clés en matière de santé et de sécurité: portante pour la bonne gestion d’une organisa-
l’existence d’un directeur chargé de se faire le tion. Il ne suffit plus de se concentrer unique-
champion des questions de santé et de sécurité, ment sur les aspects financiers pour opérer dans
le niveau d’information sur les systèmes de ges- une société de plus en plus exigeante. La di-
tion de la sécurité et de la santé, le nombre de mension sociale de la RSE met en évidence l’im-
décès, le taux d’accidents avec arrêt, le taux portance de l’élément humain qui est essentiel
d’absentéisme, le coût des pertes liées à la sé- dans beaucoup d’organisations. C’est pourquoi
curité et à la santé. la SST constitue un aspect essentiel de la RSE.
Au cours de ces dernières années, beaucoup
Le manque de données convaincantes pour ap- d’initiatives ont été lancées au niveau des orga-
puyer l’analyse de rentabilité d’une bonne ges- nisations, des branches industrielles, des pays et
tion de la sécurité et de la santé au travail même à une échelle transnationale. Il est inté-
constitue un obstacle à l’intégration de la sécu- ressant de savoir, compte tenu des expériences
rité et de la santé au travail à la RSE, et il acquises à partir de ces initiatives et des études
convient de poursuivre le travail dans ce do- de cas récentes, quels sont les principaux fac-
maine. Les investisseurs ont soutenu l’idée que teurs de réussite pour concilier RSE et SST.
de bons résultats en matière de santé et de sé-
curité constituaient un indicateur de bonne ges- Dans le chapitre suivant, nous présentons onze
tion générale. Quelques-uns étaient prêts à cas de «bonnes pratiques» démontrant l’inté-
aller plus loin et à examiner les performances en gration de la RSE aux activités d’entreprises à
matière de santé et de sécurité des entreprises travers l’Europe. Nous nous intéresserons en
de façon plus approfondie. particulier à la dimension sociale de la RSE et,
bien sûr, à ses relations avec la sécurité et la san-
Les exemples sont limités, bien que certaines té au travail. Ces exemples ont été fournis par
études de cas montrent que les organisations les partenaires du projet participant au centre
peuvent concilier protection des salariés (sécurité thématique de l’Agence chargé de la recherche.
et santé au travail) et protection de l’environne-
ment avec une bonne rentabilité (Cramer, 2003). Les chapitres 4 et 5 donnent un aperçu des ini-
tiatives européennes (et mondiales) visant à fa-
Jones (2003) donne l’exemple de l’institut SAS, voriser la RSE, qui présentent un intérêt pour les
un fabricant de logiciel compétitif qui dispose entreprises et le développement de leur poli-
de l’un des environnements de travail les plus tique en matière de SST.
17■
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
E
(Italie)
H
C
R
E
H
C
Présentation de l’entreprise
E
et de ses activités
R
4.
Fondée en 1982 et située à Ponteselice (Caser-
te), Acroplastica est un fournisseur indépendant
de l’industrie des thermoplastiques et thermo-
durcissables. Ses principales activités sont
l’assemblage et le stockage de pièces pour ap-
pareils électroménagers. Acroplastica emploie
actuellement 149 personnes (129 font partie
du personnel interne et 20 sont des salariés
externes employés par des sous-traitants).
19■
La responsabilité sociale des entreprises
• Marché: les défis sociaux découlant du pro- L’application de la norme SA 8000, conjointe-
cessus de mondialisation ne peuvent être re- ment avec le décret 626/94 (transposant la
levés efficacement que si les valeurs éthiques directive-cadre européenne sur la sécurité et
jouent un rôle clé dans les stratégies des en- la santé au travail) et la promotion de la santé
treprises opérant dans le monde entier. Mais sur le lieu de travail, constitue un processus d’au-
Acroplastica est une entreprise de taille tosurveillance pour les activités de l’entreprise.
moyenne qui intervient en tant que sous-
traitant pour d’autres sociétés dans le sec- Mise en œuvre
teur des appareils électroménagers et, à ce ti-
Acroplastica évolue dans un contexte régional
tre, elle ne fournit pas de produits portant
particulier (la province de Caserte dans la région
sa propre marque commerciale. Aussi, le défi
de Campanie) où, si certains problèmes sont
auquel Acroplastica souhaite s’attaquer est
montés en épingle, il existe néanmoins de réelles
d’assurer un développement durable en
difficultés. Parmi celles-ci figurent l’exploitation
termes de compétitivité sur le plan local, en
des jeunes travailleurs, l’affectation inappropriée
recourant à un processus «global/local».
du personnel à des postes où il est rémunéré sur
• Image de marque: les consommateurs s’inté- la base de critères contestables, les «ateliers clan-
ressent dorénavant aux valeurs humaines destins», la fraude/l’évasion fiscale et un fort
fondamentales et sont de plus en plus infor- pourcentage de crime organisé. En satisfaisant
més non seulement de «ce qui est produit» aux critères de responsabilité sociale et en adop-
(c’est-à-dire la qualité et le prix), mais égale- tant une approche éthique de la gestion de l’en-
ment de «la façon dont cela est produit» treprise, la société Acroplastica s’est attachée à
(facteurs sociaux, éthiques, écologiques, de étendre la démarche qualité non seulement à la
santé et de sécurité). En conséquence, les en- production au sens strict, mais également au
treprises (exposées à une pression croissante mode de travail et au mode de vie qui en dé-
en raison de la concurrence sur les plans éco- coule. À cet égard, l’entreprise est aujourd’hui
nomique et social) sont appelées à défendre considérée — à la fois dans la province de Ca-
les valeurs humaines et à adopter une atti- serte et au niveau du projet global de développe-
tude «responsable», en gérant leurs activités ment des structures sociales — comme un élé-
avec honnêteté et vertu, tout en prenant en ment de référence par les organisations religieuses
considération les attentes du public. Pour et sportives, ainsi que par les universités. Depuis
Acroplastica, qui intervient dans un environ- longtemps, elle apporte aussi un soutien financier
nement global/local, il est essentiel de trans- actif à plusieurs organismes caritatifs et encou-
mettre une image positive aux principales rage l’organisation de manifestations culturelles
parties prenantes (clients, salariés, fournis- en vue d’améliorer l’environnement local.
seurs, investisseurs et actionnaires) et d’ac-
quérir une bonne réputation au fil du temps. En particulier, l’entreprise:
• Relations avec les salariés: l’Italie est fortement • apporte une contribution annuelle:
attachée à la protection des droits des salariés, — au Fonds des Nations unies pour l’enfance
notamment en ce qui concerne les mineurs. À (Unicef) (les cadeaux de Noël offerts aupa-
travers l’adoption de la norme SA 8000, Acro- ravant aux salariés, aux fournisseurs et aux
plastica a voulu établir de bonnes relations clients ont été remplacés par des dons à
avec son personnel et revoir son processus l’Unicef). L’entreprise distribue un certifi-
d’organisation interne, le but étant de s’ap- cat de mérite, tandis que l’Unicef adresse
puyer sur un modèle d’entreprise réellement une lettre de remerciement. Acroplastica a
fondé sur l’observation de la norme SA 8000. également soutenu une action visant à
■20
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
nourrir six enfants souffrant de malnutri- la sécurité. Avec un budget spécifique pour la
tion pendant quatre semaines et à parrai- promotion de la santé sur le lieu de travail, l’en-
ner quatre enfants à distance), treprise consacre des sommes importantes à la
— à l’Association de donneurs d’organe santé de ses salariés. Grâce à son engagement
(AIDO), en matière de RSE, Acroplastica a obtenu la cer-
— à l’Association d’aide aux sourds et aux tification SA 8000 en 1999.
aveugles (Associazione Lega Filo d’oro),
— à l’Association pour les enfants atteints Valeur ajoutée de la RSE, y compris
d’hémopathies (Associazione bambino en matière de SST
emopatico);
• organise des événements culturels: Résultats du programme d’Acroplastica:
— Reggia di Caserta (exposition Bruno Don- • baisse de l’absentéisme;
zelli, le 19 février 2000, dans le cadre • augmentation de la productivité de 6,7 %
d’une exposition anthologique organisée (année 2000);
conjointement avec «FS TrenItalia» et • diminution du niveau des conflits;
d’autres organisations); • satisfaction accrue des salariés et de leur fa-
• offre des souvenirs du terroir lors des visites mille;
de l’entreprise: • économie d’énergie de 9,3 %;
— la propriétaire, Mme Mastrangelo, choisit • impact environnemental réduit;
spécialement des produits typiquement lo- • image positive de l’entreprise aux niveaux lo-
caux pour promouvoir l’image du terroir et cal et national grâce à la publicité consacrée
diffuser sa culture à l’extérieur (par aux résultats;
exemple, des articles en soie réalisés dans
• zéro accident du travail depuis 1997.
les fabriques de soie de San Leucio dans la
province de Caserte);
Transparence et rapports d’information
• a financé le projet «Il Caffè» au cours des
quatre dernières années, dans le cadre d’une Les recommandations écrites sur la promotion de
campagne de sensibilisation multimédia. la santé sur le lieu de travail sont destinées à as-
surer la sécurité et la protection de tous les sala-
Sur le forum intranet, les salariés peuvent dé-
riés au travail, à promouvoir un mode de vie sain
battre des différents aspects de leur convention
et à prévenir les risques potentiels pour l’environ-
collective.
nement. Elles ont été élaborées conjointement
par la direction, le service des ressources hu-
Relations avec les politiques
maines, les représentants du personnel, le ser-
et les systèmes de gestion existants
vice chargé de la sécurité et le service de la mé-
Acroplastica met en œuvre un contrôle continu decine du travail. Ces recommandations sont
des performances environnementales pour s’as- diffusées à tous les salariés via l’intranet.
surer que les normes de qualité intègrent les
considérations des «3 P» — les personnes, la Processus d’apprentissage
planète et les profits. organisationnel et sociétal
21■
La responsabilité sociale des entreprises
■22
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
contrôler). Elle prévoit également de nom- OHSAS 18001/1999 et vise à améliorer les nor-
breuses actions en vue: mes de prévention et de sécurité, avec des contrô-
• de contrôler l’efficacité des performances du les systématiques destinés à s’assurer que toutes
système; les activités sont effectuées dans des conditions
• de favoriser l’efficacité au sein de la direction; de sécurité. Enfin, Angelantoni peut garantir les
• d’améliorer les capacités à gérer les change- principes stipulés par la norme SA 8000 et, en
ments organisationnels et réglementaires; particulier, ceux qui se réfèrent aux sept points
fondamentaux: le travail des enfants, la sécurité
• d’impliquer tous les salariés et leurs représen-
et la santé, la liberté d’association et de repré-
tants dans le système de management de
sentation syndicale, la discrimination sexuelle et
l’entreprise.
raciale, les sanctions disciplinaires, le temps de
La société a obtenu la certification ISO 9001 en travail.
1995 et a également adopté le modèle EFQM
d’excellence, permettant à l’organisation de Mise en œuvre — participation
mesurer la qualité totale à tout moment, par des salariés
autoévaluation. Dans ce contexte, le groupe a
continué de travailler sur des concepts de base Chez Angelantoni, les salariés sont consultés
tels que l’approche orientée vers les résultats, tous les six mois sur les contraintes de leur travail
l’écoute des besoins du client, le leadership et la et leurs besoins professionnels. Les résultats de
cohérence de ses objectifs, l’engagement, ces enquêtes, ainsi que les données sur les arrêts
l’avancement et la formation du personnel, le de travail pour cause de maladies ou d’accidents
partenariat avec les fournisseurs, la responsabi- du travail, combinés aux résultats des analyses
lité publique et la protection des travailleurs. des tâches et d’un audit interne, servent de base
Concernant ce dernier point, les accords collec- pour planifier les activités liées à la santé. La di-
tifs de travail sont toujours suivis de près, même rection étudie régulièrement et systématique-
ceux des fournisseurs. Récemment, la direction ment des moyens d’améliorer les différents pro-
d’Angelantoni a signé la «charte de l’entreprise», jets de promotion de la santé. À propos de
dans laquelle le harcèlement est explicitement l’implication du personnel, il convient de men-
condamné. Grâce à ces efforts, l’entreprise tionner les groupes de santé et la participation
a également obtenu la certification maximale des représentants du personnel aux comités de
possible de l’Organisation du traité de l’Atlan- pilotage dans l’ensemble de l’organisation.
tique Nord (OTAN), à savoir l’«AQAP 110». Le
groupe a adopté le concept de «développe- Toutes les activités mises en œuvre sont égale-
ment durable», selon lequel une production de ment évaluées; le service des ressources hu-
qualité implique non seulement de fabriquer maines, par exemple, effectue des enquêtes pé-
des produits et d’offrir des services conformes riodiques sur la satisfaction du personnel et
aux exigences explicites ou implicites du client, l’ambiance de travail, dans le but de créer de
mais aussi de prendre en compte l’impact de ces meilleures conditions de travail et d’apporter des
activités sur l’environnement et la sécurité des changements dans le style de direction, ayant un
personnes engagées dans le processus de fabri- impact positif sur l’image de l’entreprise.
cation. En 2001, le groupe a obtenu la certifica-
tion à laquelle l’ensemble de l’équipe aspirait vi- L’un des objectifs de l’entreprise est de redéfinir
vement, à savoir la certification ISO 14001. De les procédures internes, en automatisant le flux
surcroît, le système de prévention et de sécurité de travail afin de coordonner les besoins de la
au travail (SGPS) est conforme aux attentes production, de la logistique et des clients.
23■
La responsabilité sociale des entreprises
Transparence et communication
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Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
25■
La responsabilité sociale des entreprises
• Responsabilité sociale et activités de soutien sur l’aptitude au travail avec l’aide d’une infir-
dans la collectivité au service de l’intérêt public. mière du travail. L’ambiance de travail est régu-
• Bien-être et compétences du personnel. lièrement évaluée par le biais d’une enquête par
questionnaire, et une boîte à idées est utilisée
• Sécurité et santé au travail, prévention des
depuis toujours. Les résultats montrent que le
accidents et sécurité des produits.
personnel de l’usine est satisfait de ses condi-
• Investissements dans la formation et les nou- tions de travail et que le niveau de collaboration
velles connaissances. est élevé. L’engagement au travail est impor-
• Protection des consommateurs. tant, ce qui se traduit par un faible taux de ro-
• Protection de l’environnement et utilisation tation du personnel. Des activités récréatives
durable de ressources et de matières pre- sont régulièrement organisées pour l’ensemble
mières naturelles. du personnel. Tous ces éléments contribuent à
créer une bonne ambiance de travail et un fort
• Recyclage, coton pur cueilli à la main, colo-
sentiment d’identification à l’entreprise.
rants sans risque.
• Héritage culturel de la Finlande et du Pérou,
projets de coopération avec les résidents. Structure de l’organisation du travail
• Égalité des sexes et diversité au travail.
• Satisfaction des clients, des consommateurs
L’usine est gérée au quotidien par une respon-
et des associés.
sable qui est domiciliée dans la localité. Le per-
Anne Linnonmaa insiste sur la conception inté- sonnel, essentiellement féminin, travaille selon
grée adoptée par son entreprise, selon laquelle des horaires flexibles. Les salariées ont décidé
un processus de production sain et bien conçu de travailler de 6 heures à 14 h 30 pour pou-
est bénéfique pour toutes les parties prenantes voir conjuguer plus facilement leurs activités
impliquées, à savoir l’employeur, le personnel, professionnelles et familiales. L’entreprise favo-
le consommateur, ainsi que l’environnement et rise la diversité en embauchant des immigrants.
la collectivité locale. Compte tenu de la spécificité des tâches et des
processus, la plus grande partie de la formation
est assurée au sein de l’entreprise.
Transparence et rapports d’information
L’organisation du travail est linéaire, sans hiérar-
Des informations importantes sur l’entreprise, y
chie stricte, et les circuits de communication in-
compris son chiffre d’affaires annuel, figurent
terne sont ouverts et directs. Des réunions sont
sur le site internet (www.annelinnonmaa.fi). Le
régulièrement organisées entre le personnel
siège de la société, situé à Helsinki, est ouvert
de l’usine et la direction, et le directeur visite
aux visiteurs, aux scolaires ainsi qu’aux étu-
l’usine environ une fois par semaine, bien
diants d’autres établissements d’enseignement.
qu’une distance de 232 km sépare Helsinki de
Mikkeli. Anne Linnonmaa entretient un contact
étroit avec le responsable de l’usine via le cour-
Valeur ajoutée de la RSE, y compris rier électronique de façon à se tenir informée
en matière de SST de la réalité quotidienne de l’usine. Elle décrit
l’organisation comme une roue: elle-même
Le centre municipal de santé assure des services se situe au centre de la roue, les salariés repré-
de SST et a mis en œuvre un programme actif sentent les rayons.
■26
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
... Anne
... L’entreprise
27■
La responsabilité sociale des entreprises
L’élaboration et la mise en œuvre des politiques Les programmes à long terme reposent essen-
de «prévention et de protection» comptent par- tiellement sur l’instauration et l’entretien de
mi les principales activités dans ce domaine: les bonnes relations avec la collectivité locale. Ré-
«systèmes de management intégré de la quali- cemment, la raffinerie et les autorités locales
té, de la sécurité et de l’environnement» consti- ont signé un accord visant à fixer des objectifs
tuent un facteur clé pour gérer l’ensemble des spécifiques en termes de protection de l’en-
activités. vironnement, de sécurité et d’acceptabilité
sociale des activités industrielles. L’élément clé
Conception de l’entreprise en matière de RSE présidant à l’acceptation générale de ces va-
leurs réside dans la formation. Le programme
La politique d’Api est centrée sur une approche de formation en matière de santé, de sécurité et
responsable de la gestion et du développement d’environnement — mis en place pour tous les
de ses activités. Tout aspect de ses opérations salariés et les prestataires de services — a
susceptible d’avoir un impact sur l’environne- été récompensé comme l’une des meilleures ini-
ment et la sécurité des personnes ou des biens tiatives en matière de formation technique
■28
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
L’entreprise a été fondée en 1990. À ses débuts, L’entreprise s’attache à entretenir de bonnes re-
son créateur était le seul et unique salarié et lations avec toutes les parties prenantes. Le taux
exerçait son activité dans une seule pièce d’un de rotation du personnel est bien inférieur à la
domicile privé. Au cours des années 90, l’en- moyenne nationale dans ce secteur, témoignant
treprise a pris de l’essor. Les principales étapes des bonnes relations qui existent entre l’entre-
de son développement ont été: l’ouverture d’un prise et ses parties prenantes internes (salariés).
deuxième lieu de formation en 1995; l’obten- Toutes les parties prenantes, externes ou in-
tion du prix 2001 des entreprises de formation ternes, sont consultées sur de nombreux sujets,
■30
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
31■
La responsabilité sociale des entreprises
un nouvel élan. L’approche adoptée par l’entre- • chaque membre du personnel reçoit chaque
prise pour l’affectation des tâches administra- année 70 euros à verser à une œuvre de
tives offre un bon exemple des efforts qu’elle bienfaisance de son choix;
déploie pour augmenter le niveau de satisfac- • chaque membre du personnel peut s’impli-
tion du personnel. Au lieu de laisser les salariés quer dans le crédit-temps de l’entreprise —
les plus anciens s’approprier les travaux les plus à savoir une réserve d’heures de travail
prisés, toutes les tâches sont affectées en fonc- payées au tarif intégral, que les salariés peu-
tion des préférences de chacun. Quant aux vent effectuer pour le compte d’une œuvre
tâches dont personne ne veut, elles sont attri- de bienfaisance ou de bénévolat.
buées à tour de rôle. La délégation des tâches
est réexaminée régulièrement pour s’assurer de Happy Computers a été citée dans la liste des
la motivation et de la stimulation du personnel. donateurs (Giving List), publiée dans le journal
The Guardian (2001), comme la troisième en-
La gestion efficace des risques associés au stress treprise britannique la plus généreuse — avec
d’origine professionnelle constitue un défi ma- une contribution équivalant à 26 % de ses bé-
jeur auquel sont confrontés les employeurs, les néfices.
salariés, l’État et la société dans son ensemble.
Bien qu’elles ne soient pas formellement desti- Relations avec les politiques
nées à réduire le stress, les mesures en faveur de et les systèmes de gestion existants
l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée
et de la rotation des tâches, mises en œuvre par Les différentes stratégies en matière de RSE pra-
l’entreprise, offrent une bonne approche pra- tiquées au sein de l’entreprise ont été ratta-
tique de la réduction du stress lié au travail. Cet chées à des audits et évaluations externes de la
ensemble de politiques visant à créer un envi- responsabilité sociale. Cela se révèle un moyen
ronnement de travail convivial est susceptible efficace et peu onéreux de surveiller les progrès
de se traduire par une réelle maîtrise des risques par rapport aux objectifs de RSE fixés par l’en-
associés au stress d’origine professionnelle: les treprise, et permet d’établir des comparaisons
glaces distribuées gratuitement, à 16 heures, avec les concurrents et les autres entreprises. À
aux stagiaires et au personnel, pourraient bien cet égard, Happy Computers a repris à son
avoir un effet positif sur le moral! compte comme types de système de manage-
ment des programmes externes d’attribution de
prix et leurs procédures d’évaluation.
Bien qu’elle soit une petite entreprise dotée de
ressources limitées, Happy Computers poursuit
L’entreprise a également recours à un contrôle
activement une politique axée sur la promotion
interne «happy check» trois ou quatre fois par
du bien-être social, environnemental et de la
an. À cette occasion, les salariés doivent remplir
collectivité. Certaines actions de l’entreprise
un questionnaire destiné à fournir à l’em-
vont au-delà de ce qui relève traditionnellement
ployeur le moyen de mesurer les niveaux de sa-
de la responsabilité des entreprises:
tisfaction du personnel et à aider à identifier des
• les organisations caritatives reçoivent des stratégies d’intervention appropriées (notam-
subventions à hauteur de 40 % environ sur ment par rapport aux résultats enregistrés
les cours de formation; concernant le niveau du moral, du stress et de
la satisfaction au travail). Un climat de solidarité
• l’entreprise finance une acre de forêt tropi- sur le lieu de travail et des approches proactives
cale (0,4 hectare) pour 100 stages dispensés; du feed-back assurent également le maintien
■32
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
de bons circuits de communication dans l’entre- • Happy Computers bénéficie d’une bonne pu-
prise. blicité et d’une bonne image de marque
grâce à ses efforts en matière de RSE: concrè-
Valeur ajoutée de la RSE, y compris en tement, de nouveaux partenariats de travail
matière de SST ont été établis à la suite de la publicité faite
autour des politiques de RSE de l’entreprise.
Il est communément admis chez Happy Com-
• Alors que le marché de la formation aux tech-
puters que les entreprises qui s’engagent vis-à-
niques de l’information a affiché une baisse
vis de leur personnel, de leurs clients et de la so-
de 25 % au cours des deux dernières années,
ciété réussissent mieux à long terme que celles
Happy Computers a pour sa part continué à
axées sur le profit à court terme. Happy Com-
se développer.
puters estime qu’un certain nombre d’avan-
tages tangibles, à la fois pour l’entreprise et la
Les avantages pour la société sont les suivants:
société, découle des politiques de RSE.
• L’entreprise fait état des bons niveaux de sa-
Les avantages pour l’entreprise sont les sui- tisfaction du personnel — dont des preuves
vants: ont été apportées par un récent concours du
• Étant donné que Happy Computers opère Sunday Times, «la meilleure entreprise»,
dans un secteur à risque relativement faibles d’après l’avis des salariés. Happy Computers
(secteur tertiaire), les questions de sécurité et n’a pas pu participer au concours officiel (en
de santé au travail ne constituent pas des raison de sa taille), mais elle s’est procurée le
priorités en matière de RSE. Néanmoins, les sondage et l’a soumis à son personnel. Dans
politiques de conciliation entre vie profes- un classement en sept points à propos de
sionnelle et vie privée et de rotation des em- l’affirmation «Je suis heureux de travailler
plois, adoptées par l’entreprise, présentent pour cette entreprise», Happy Computers a
de nombreux parallèles avec les mesures de obtenu 85,2 %, soit le deuxième score le plus
bonnes pratiques préconisées par les experts élevé du sondage.
en SST pour réduire le stress professionnel. Il
• Les salariés des sociétés clientes bénéficient
a été démontré que les dispositions relatives
de formations de grande qualité dispensées
aux horaires de travail flexibles, la constitu-
selon des méthodes innovantes et dans une
tion d’équipe et de bons canaux de commu-
ambiance propice à l’apprentissage.
nication dans l’entreprise (c’est-à-dire des ap-
proches proactives de la gestion du stress) • L’entreprise paie une taxe sur le carbone de-
réduisent les niveaux de stress lié au travail. puis douze ans, sous la forme du finance-
• Chez Happy Computers, la rotation annuelle ment d’une acre de forêt tropicale (0,4 hec-
du personnel se situe en moyenne à 8 %, soit tare) à chaque centième stage dispensé.
moins de la moitié de la moyenne de l’indus- • L’entreprise a organisé une série d’initiatives
trie. L’entreprise explique ces faibles niveaux visant à soutenir des organisations caritatives
de rotation du personnel par les bonnes à travers des donations ou l’engagement du
conditions de travail et la motivation élevée personnel de Happy Computers dans des
du personnel qui découlent en partie des pro- projets spécifiques (chaque membre du per-
jets de responsabilité sociale. Elle économise sonnel peut travailler un jour par mois pour
ainsi plus de 30 000 euros de frais de recru- une organisation caritative de son choix, tout
tement par an. en recevant son salaire intégral).
33■
La responsabilité sociale des entreprises
Résultats notables
Présentation
L’engagement de l’entreprise en matière d’équi-
té sociale se reflète clairement dans le soutien La société de peinture et d’entretien des bâti-
qu’elle apporte aux organisations caritatives. Le ments Moonen BV a débuté sous la forme
■34
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
d’une entreprise familiale, en 1928. Actuelle- ment. L’entreprise se sent responsable dans les
ment, elle emploie 150 personnes, dont 20 cas où les salariés — pour une raison quel-
sont ses propres salariés. Quelque 3 % des sa- conque — ne sont plus capables d’assumer
lariés sont des femmes. Pendant longtemps, les leur fonction; elle leur propose alors un emploi
travaux de peinture ont constitué la principale utile et adapté, qui correspond à leurs compé-
activité de Moonen, mais au cours des dernières tences. Ces salariés sont considérés comme une
décennies, l’entreprise s’est de plus en plus spé- source d’expérience et de compétences. Moti-
cialisée dans des activités multiples de rénova- vée par des considérations éthiques et sociales,
tion intérieure et extérieure. Les salariés sont Moonen estime qu’il lui incombe de trouver une
pour l’essentiel des peintres professionnels ou solution en concertation avec les salariés. Per-
des professionnels du bâtiment. Les clients sont sonne n’est à l’abri d’un problème de santé, et
des coopératives de logement, des construc- l’entreprise a tout intérêt à ne pas gaspiller l’ex-
teurs, des particuliers, des entrepreneurs, des périence, les connaissances et le savoir-faire.
autorités locales et d’autres institutions. La so-
ciété Moonen s’est dotée de systèmes de ma- L’approche de Moonen est notamment illustrée
nagement certifiés pour la qualité et la sécurité par l’emploi des femmes comme peintres, un
et déploie dans ces domaines des efforts qui métier traditionnellement masculin. Une femme
vont au-delà de la simple conformité aux régle- peintre enceinte, qui n’était plus en mesure
mentations ou de la satisfaction des besoins du de monter sur une échelle, a été affectée tem-
marché. porairement à un autre poste. Cela reflète non
seulement la flexibilité de Moonen en matière
de tâches, mais la désigne également comme
Mission
l’une des rares entreprises où les femmes peu-
vent exercer le métier de peintre dans de
La qualité est la priorité de cette entreprise spé-
bonnes conditions.
cialisée dans les travaux de peinture et dans
l’entretien des bâtiments: que ce soit la qualité Parties prenantes externes et internes
des services fournis aux clients ou la qualité
pour ses propres salariés. L’entreprise vise à éta- Tout comme ses propres salariés, les peintres ex-
blir des relations de confiance avec les salariés (y térieurs figurent au rang des principales parties
compris les anciens), les fournisseurs et les prenantes de l’entreprise. Bénéficiant d’une
clients. Les salariés, au centre de l’organisation bonne réputation, la société Moonen attire les
à de nombreux égards, sont totalement respec- jeunes peintres qualifiés. Elle défend la profes-
tés en tant que personnes. Moonen met égale- sion en employant du matériel de qualité, en
ment en œuvre une politique d’emploi des per- veillant à la bonne santé de ses salariés et en fai-
sonnes handicapées ou souffrant de problèmes sant preuve d’innovation (par exemple, en utili-
de santé, ce qui lui a valu le prix annuel des em- sant des peintures à base d’eau). Moonen fait
ployeurs «Kroon op het werk 2002» (voir sec- partie de l’organisation patronale WVB. Cette
tion 5.3.1.7). Les valeurs humaines sous-ja- dernière accorde une grande importance à la
centes à ces activités sont partagées par réputation dont jouit le secteur de la peinture et
l’équipe dirigeante et par l’ensemble du per- considère Moonen comme l’un des meilleurs
sonnel. exemples de la corporation.
Moonen veut offrir aux salariés non pas un tra- Lorsque Moonen a décidé d’utiliser des pein-
vail, mais une carrière, avoir avec eux des rela- tures et matériaux à base d’eau, pour assurer de
tions durables, investir pour leur épanouisse- meilleures conditions de sécurité, elle a dû
35■
La responsabilité sociale des entreprises
prendre en compte l’avis de certaines des princi- conscience morale et le besoin urgent de créer
pales parties prenantes. Il n’a pas été facile, au de nouveaux équipements de meilleure qualité.
début, d’expliquer aux fournisseurs de peintures Désormais, l’entreprise se démarque des au-
un changement qu’aucune contrainte juridique tres grâce à l’esprit d’innovation dont elle fait
n’imposait. Les clients constituant bien évidem- preuve dans un secteur qui souffre globale-
ment un groupe de parties prenantes également ment d’une mauvaise réputation.
très important, il a fallu que Moonen leur ex-
plique ce choix de matériaux différents. À pré- Mise en œuvre
sent, ils comprennent qu’on leur fournit un ser-
vice de qualité — par exemple, lorsqu’ils Une communication de qualité est la condition
constatent que deux couches de peinture peu- initiale. Chaque salarié reçoit une aide impor-
vent être appliquées sur des portes le même jour. tante et personnalisée de son responsable hié-
rarchique et, si nécessaire, du directeur. Les pro-
Politique de SST s’inscrivant blèmes, y compris ceux qui relèvent de la vie
dans le cadre de la RSE privée, peuvent être abordés librement afin que
responsables et salariés recherchent ensemble
Moonen a tout naturellement cherché à aller une solution. Par exemple, si une nouvelle légis-
au-delà des réglementations de sécurité et san- lation entre en vigueur, une information claire
té au travail. La prévention des accidents ou et franche sera faite à ce sujet. L’entreprise est
autres événements indésirables est une seconde également ouverte aux critiques qu’elle consi-
nature chez les travailleurs. Et la continuité et le dère comme des opportunités d’amélioration.
bien-être des travailleurs sont des conditions de Tous les changements sont évalués avec les sa-
base, même si, bien sûr, il faut gagner de l’ar- lariés dans une perspective critique.
gent. Si quelqu’un tombe malade, l’employeur
est doublement touché, sur les plans financier L’encadrement est responsable de l’objectif que
et affectif. s’est fixé Moonen de réduire à un minimum les
congés maladies et la dépendance à l’égard des
L’attention portée à l’aspect humain de l’entre- services de la sécurité sociale. Les responsables,
prise s’est développée autour de la réflexion sui- particulièrement formés dans ce domaine, doi-
vante: «Comment pouvons-nous améliorer nos vent être informés de tous les aspects concer-
activités?» Les progrès sont parfois le fruit de nant les politiques sociales. Moonen recourt
considérations économiques, mais ils résultent également aux services d’un conseiller extérieur
quelquefois aussi de solutions créatives propo- en expertise sociale, par exemple, pour l’assister
sées pour améliorer l’environnement et/ou faire dans les questions juridiques et autres questions
progresser les personnes. Par le passé, par pratiques.
exemple, tous les salariés utilisaient un seul
conteneur de déchets. Par simple observation, Moonen collabore avec les agences pour l’em-
et à force de se demander s’il n’y avait pas une ploi dans des cas exceptionnels: par exemple, si
meilleure façon de procéder, l’un des respon- l’un de ses salariés devient handicapé et que
sables de l’entreprise a eu l’idée de créer des l’entreprise n’est pas en mesure de lui offrir un
installations distinctes pour les différents types poste équivalent en son sein. Par ailleurs, la
de déchets. Cette initiative a eu pour consé- qualité du travail à proprement parler est assu-
quence l’attribution d’un prix pour la protection rée en évitant la routine, en fournissant des
de l’environnement en 1986. La cause directe équipements de bonne qualité et en assurant
de ce type d’innovation n’est rien de plus que la de bonnes conditions de travail.
■36
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
La politique de sélection et de recrutement du pour informer de ces sujets ceux qui travaillent
personnel prévoit l’accueil des personnes handi- surtout sur les chantiers. Une formation à la
capées; actuellement, l’entreprise emploie trois communication et à la sécurité est dispensée, si
personnes sourdes. Un interprète les assiste, par nécessaire, et les questions sont traitées lors des
exemple lors des réunions du personnel. À tra- réunions sur la sécurité.
vers l’emploi de ces personnes, l’entreprise
ouvre des perspectives pour les autres per- Valeur ajoutée de la RSE, y compris
sonnes handicapées qui ne font pas partie de en matière de SST
l’entreprise.
L’approche qui consiste à «privilégier la per-
Les évolutions de carrières sont flexibles grâce à sonne» génère les avantages suivants:
la formation professionnelle continue de haut • personnel motivé;
niveau. L’accompagnement professionnel per- • bonne ambiance de travail;
sonnalisé permet de passer de fonctions de ges- • attrait exercé par cette image positive sur les
tion à des fonctions de ressources humaines ou jeunes salariés;
à des fonctions opérationnelles et vice et versa. • rotation du personnel quasi nulle;
Des formations sont proposées dans les do- • employabilité des personnes handicapées en
maines de la qualité, des conditions de travail, raison de la gamme étendue des services;
de la sécurité et de l’environnement, de la com- • haut niveau des connaissances et du savoir-
munication, ainsi que dans la profession elle- faire dans l’entreprise parce qu’elle est ca-
même. Après tout, «être le meilleur peintre» est pable de conserver un personnel de qualité;
très important pour satisfaire les besoins pré- • satisfaction accrue des clients;
sents et futurs des clients. • amélioration de l’image de l’entreprise sur le
marché du travail;
Des pratiques telles que l’accompagnement des • amélioration de l’image de l’entreprise par
jeunes salariés sont bien intégrées dans l’activi- rapport à la concurrence.
té quotidienne de Moonen et, en 1999, cette
démarche a été récompensée par le prix natio- Outre ces avantages directs, Moonen est
nal de «l’entreprise offrant d’excellentes possi- convaincue que son approche a joué un rôle
bilités d’apprentissage sur le lieu de travail». dans la forte croissance (en termes d’effectifs et
de chiffre d’affaires) de l’entreprise. S’il n’est
Grâce à la diversification de ses activités princi- pas possible d’établir un lien direct avec l’aug-
pales (outre les travaux de peinture, Moonen mentation de la clientèle, il est en revanche évi-
offre un concept global de rénovation des habi- dent que l’entreprise a largement amélioré sa
tations), l’entreprise est moins dépendante des visibilité. Certaines coopératives d’habitation,
saisons et des compétences des personnes. Cela elles-mêmes investies d’une mission sociale, ont
lui permet d’affecter provisoirement des per- choisi Moonen en raison de sa politique sociale,
sonnes à des tâches différentes, si nécessaire. associée à la bonne qualité de son travail.
Bien évidemment, il convient parfois de rappe- Dans une conjoncture économique difficile,
ler l’importance de la sécurité et de la santé aux Moonen considère qu’il est particulièrement im-
salariés. Ils omettent parfois de se conformer portant de se doter d’une bonne politique so-
aux règles de sécurité et, dans ce cas, ils ont ciale, car ce sont les salariés qui assurent la pé-
personnellement affaire à leur responsable. Les rennité de l’entreprise. Bien que les exigences à
salariés qui travaillent en permanence dans l’en- l’égard des salariés soient importantes, leur mo-
trepôt ont également un rôle important à jouer tivation est d’autant plus grande qu’ils savent
37■
La responsabilité sociale des entreprises
bénéficier d’un climat de confiance et de sécu- recteurs actuels qui a démarré chez Moonen
rité, dû à la mise en œuvre d’une bonne poli- comme apprenti.
tique sociale. Cette approche est aussi avanta-
geuse sur le plan financier, notamment à la fin Moonen a été l’un des instigateurs du pro-
de la période de ralentissement économique. gramme coopératif de formation qualité à l’in-
tention des peintres, avec d’autres entreprises
de peinture de la région.
Transparence et rapports d’information
Références:
Jusqu’à récemment, Moonen ne pratiquait pas • www.kroonophetwerk.nl
une communication active à l’extérieur, et les • www.moonen-schilders.nl
prix reçus pour ses bonnes performances
étaient inattendus. En 1986, l’entreprise s’est 4.7. Groupe de détail Otto (Allemagne)
vu décerner un prix pour la protection de l’envi-
ronnement au niveau de la collectivité locale et,
plus récemment, elle a reçu la «couronne pour
la qualité du travail», un prix qui distingue l’en-
treprise pour ses activités en matière de réinser-
tion du personnel. Cette distinction a généré
une meilleure visibilité de l’entreprise, et Moo-
nen a réalisé qu’il fallait tirer davantage profit
de cette publicité gratuite. Elle travaille désor- Présentation
mais avec une agence de relations publiques qui
Basé à Hambourg (Allemagne), Otto est le lea-
l’aide à adopter une communication efficace.
der mondial de la vente par correspondance.
L’ensemble du groupe comprend le groupe
Processus d’apprentissage Otto, le groupe Spiegel en Amérique du Nord et
organisationnel et sociétal des partenaires. Les 90 entreprises qui le
constituent opèrent dans 23 pays, en Europe,
L’éducation et la formation sont de la plus haute en Amérique du Nord et en Amérique du Sud,
importance pour la société Moonen, et elle a ainsi qu’en Asie. Les activités du groupe repo-
été récompensée par un prix dans ce domaine sent sur la vente par correspondance aux ni-
par le passé. Tous les salariés doivent avoir un veaux national et international, la vente en gros
diplôme professionnel de base et, au cours de et la vente de détail, auxquelles s’ajoutent des
leur carrière dans l’entreprise, il leur est propo- entreprises de commerce électronique et de ser-
sé de suivre une formation à la fois pour les vice après-vente. Otto emploie des salariés de
compétences techniques (peinture et construc- 60 nationalités différentes qui travaillent pour
tion) et pour les compétences de communica- son compte depuis neuf ans en moyenne. La
tion et/ou managériales. Ce système de forma- main-d’œuvre est majoritairement féminine
tion assure non seulement une certaine (67,2 %). Les effectifs du groupe Otto (sans
flexibilité au sein de l’entreprise, mais permet compter ceux du groupe Spiegel et des parte-
aussi de fidéliser les jeunes travailleurs en leur naires) ont augmenté de 5,0 % pendant l’exer-
offrant des perspectives plus larges et des op- cice 2003, passant de 53 770 à 56 471 sala-
portunités de promotion. Ainsi le salarié se voit- riés. Les effectifs de l’ensemble du groupe sont
il offrir une carrière et pas seulement un travail, passés de 75 962 à 79 137 salariés, soit une
comme le montre l’exemple de l’un des deux di- augmentation de 4,2 %. Otto a réussi à conso-
■38
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
lider sa position de numéro un mondial de la duire les émissions de CO2 de plus de 50 % de-
vente par correspondance et de numéro deux puis 1993 et, parallèlement, de réduire les
du commerce électronique, après Amazon. Le coûts, en passant, par exemple, du transport
revenu global des activités en ligne destinées aérien au transport maritime. Pour l’exercice
aux consommateurs finals (achat grand pu- 2001/2002, le volume des ventes du groupe dé-
blic — de l’entreprise au consommateur) est pas- taillant a été de 23,526 millions d’euros.
sé de 1,1 milliard à 1,7 milliard d’euros, soit une
augmentation de 56 %. Le cap des 2 milliards Parties prenantes externes et internes
d’euros a été franchi lors de l’exercice 2003.
Les principales parties prenantes de l’entreprise
En tant que détaillant mondial, Otto assure la sont: le groupe Schwab, le groupe Heine, Baur
distribution de biens de consommation à Retail, le groupe Actebis, Fegro-Selgros, le groupe
l’échelle internationale et importe également Spiegel, Crate & Barrel, le groupe Grattan, le
des marchandises de régions du monde où l’on groupe 3 Suisses, le groupe Otto Sumisho.
n’attache pas la même importance aux normes Toutes les parties prenantes doivent accepter le
environnementales et sociales que dans les pays code de conduite, faute de quoi l’accord com-
industriels occidentaux. À cet égard, Otto a mercial est refusé.
pour objectif de favoriser le développement du- Des méthodes non conventionnelles sont égale-
rable en liant l’importation des biens à l’expor- ment utilisées pour assurer la formation perma-
tation des normes sociales. Cela couvre, par nente des salariés, comme l’initiative Seitenwech-
exemple, l’élimination du travail des enfants, sel (changer de camp) pour les cadres. Ils sont
ainsi que des accords sur des salaires équitables détachés à l’extérieur de l’entreprise, pendant
et des horaires de travail raisonnables. une semaine, pour travailler sur un projet social,
par exemple dans un bureau d’aide aux toxico-
Une composante majeure de la gestion sociale manes ou un foyer pour handicapés mentaux ou
d’Otto est la mise en œuvre d’un programme de physiques. L’idée est qu’une personne qui «change
qualification et de développement pour les de camp» doit se réorienter et s’efforcer de
fournisseurs, visant à assurer leur conformité à maîtriser une nouvelle situation. Des compé-
ces normes. Par ailleurs, Otto participe active- tences essentielles telles que l’empathie et la
ment à une initiative internationale pour le dé- communication dans des situations difficiles sont
veloppement et l’application de la norme de alors requises. Le changement de camp permet
responsabilité sociale minimale, SA 8000, à de sensibiliser les responsables aux problèmes so-
l’échelle mondiale. ciaux, les aide à surmonter leurs préjugés et
contribue activement à réaliser l’objectif de l’en-
L’expérience d’Otto en matière de gestion des treprise en matière de «responsabilité sociale».
projets environnementaux et sociaux montre
que protection de l’environnement, bien-être Conception de l’entreprise
social et croissance économique, loin d’être in- en matière de RSE
conciliables, peuvent être des objectifs qui se
complètent et se renforcent. Pendant la saison «Nous devons ancrer la protection de l’environ-
automne/hiver 2002 pour le secteur du textile nement dans l’esprit et dans le cœur des gens
et de l’habillement, la proportion d’essais de de façon que les activités quotidiennes reflètent
toxicité est passée de 69 à 78 %, soit environ le l’expression de cet objectif.» Selon le docteur
double par rapport à la concurrence. La réorga- Michael Otto, «le mot d’ordre “chaque salarié
nisation de la logistique a permis à Otto de ré- est aussi un représentant de l’environnement”
39■
La responsabilité sociale des entreprises
■40
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
41■
La responsabilité sociale des entreprises
L’entreprise offre aux salariés des structures de 4.8. UPM-Kymmene, papier et autres
travail axées sur l’esprit d’équipe et la commu- produits forestiers (Finlande)
nication. Plus de 1 000 stages ont été proposés
en 2001, dont 322 à Otto Versand. Un nouveau
stage intensif de spécialiste en technologies de
l’information est venu s’ajouter à une offre déjà
abondante (17 métiers). Certains stagiaires ont
eu la possibilité de compléter leur formation en
passant quelque temps dans les filiales étran-
gères, notamment chez Eddie Bauer (Seattle) et
Otto International (Hong Kong). Les résultats
des stages chez Otto Versand, en 2001, ont été
bien supérieurs à la moyenne pour Hambourg,
et l’entreprise a été reconnue par la chambre de Présentation de l’entreprise
commerce pour ses efforts considérables dans et de ses activités
ce domaine; 60 % des stagiaires qui ont été for-
UPM-Kymmene, l’une des plus grandes entre-
més à Hambourg ont ensuite été employés par
prises de produits forestiers du monde, a été
le groupe Otto.
créée à l’automne 1995 avec la fusion de Kym-
mene Corporation et Repola Ltd et de sa filiale
Par ailleurs, l’entreprise de formation Cultur-e,
United Paper Mills Ltd. La nouvelle société a
créée en 1999, a remporté le prix de la forma-
démarré ses activités le 1er mai 1996. UPM-
tion continue en 2001 ainsi que le (très réputé)
Kymmene a une longue tradition dans l’indus-
prix international de la formation allemande.
trie finlandaise des produits forestiers: les pre-
mières usines mécaniques de pâte à papier,
Résultats notables papeteries et scieries du groupe remontent au
début des années 1870. La production de pâte
Le groupe Otto est une entreprise «engagée», à papier a démarré dans les années 1880, la
qui garde à l’esprit le concept des «3 P» (per- production de contreplaqué vers 1910 et la
sonnes, planète, profits). Même s’il s’efforce de transformation du papier dans les années 1920.
garder le chiffre des ventes au plus haut niveau
possible, il n’oublie pas son engagement à L’actuel groupe UPM-Kymmene a des usines de
l’égard de l’environnement et des consomma- fabrication dans 17 pays, et ses produits sont
teurs. De nos jours, la culture d’achat a évolué, vendus dans le monde entier. Les activités de
les clients s’intéressant non seulement aux exi- l’entreprise sont axées sur les papiers pour les
gences environnementales de la production, magazines et les journaux, les papiers fins et
mais également aux exigences sociales. Une en- pour usages spéciaux, les matériaux de trans-
treprise moderne doit par conséquent satisfaire formation et les produits ligneux. L’entreprise
ces exigences pour rester compétitive. Selon les s’est dotée d’un vaste réseau de commercialisa-
chercheurs impliqués dans ce domaine, le code tion comprenant 170 sociétés de vente et de
de bonne conduite est une innovation excep- distribution. Les ventes destinées aux principaux
tionnelle. Il suit les règles de l’Organisation in- marchés du groupe — les pays de l’UE et
ternationale du travail (OIT), soutient les lois l’Amérique du Nord — représentent environ
■42
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
83 % du chiffre d’affaires total. Pour les papiers activités. Les principales composantes de la po-
de magazines, l’entreprise est incontestable- litique de l’entreprise dans ce domaine sont
ment le numéro un du marché. Son chiffre d’af- les suivantes:
faires en 2002 a été de 10,5 milliards d’euros. • le bien-être et la motivation des salariés sont
Le groupe UPM-Kymmene emploie 35 500 sala- essentiels. L’entreprise offre des possibilités
riés. La capitalisation boursière de l’entreprise de perfectionnement et encourage une cul-
s’élevait à 8 milliards d’euros à la fin de 2002, et ture de «leadership» qui soutient ses valeurs;
les actions d’UPM-Kymmene sont cotées à la • l’entreprise défend les droits en matière de li-
bourse des valeurs de Helsinki et de New York. berté d’association et de négociation collecti-
ve et ne tolère ni le recours au travail forcé ni
Objectif — un environnement de travail le travail des enfants;
sain et sûr • l’entreprise a pour objectif de fournir un en-
vironnement de travail sain et sûr. Utilisés de
L’objectif de la sécurité au travail est d’améliorer façon appropriée, les produits d’UPM-
l’identification et l’évaluation des risques sur le Kymmene sont sûrs tout au long de leur cycle
lieu de travail et, par voie de conséquence, de de vie;
réduire le nombre d’accidents du travail. Au
• l’entreprise assume toutes ses responsabilités
cours des prochaines années, la principale tâche
juridiques et financières, nationales et lo-
en matière de santé du personnel sera d’assurer
cales, et soutient le développement de la col-
le bien-être sur le lieu de travail des salariés
lectivité locale où elle exerce ses activités
vieillissants. Le bien-être des travailleurs de tous
commerciales. L’entreprise ne tolère ni la cor-
âges, toutes catégories confondues, est favori-
ruption ni le trafic d’influence dans ses activi-
sé par l’amélioration des conditions et de l’envi-
tés. L’entreprise ni aucun de ses salariés ne
ronnement de travail.
s’impliquera dans des relations d’affaires sus-
ceptibles de conduire à un conflit d’intérêts.
Parties prenantes externes et internes
L’histoire des sociétés ayant précédé UPM-
La responsabilité sociale chez UPM-Kymmene Kymmene offre d’excellents exemples de la fa-
implique non seulement de trouver un accord çon dont l’industrie et la société avoisinante ont
sur les sujets importants avec les parties pre- harmonieusement coexisté, en profitant mutuel-
nantes et les communautés, mais aussi d’entre- lement de leurs avantages respectifs. Aujour-
tenir le dialogue pour aller — et persévérer — d’hui, le cercle des parties prenantes de cette
dans le bon sens. Le dialogue est particulière- entreprise d’envergure mondiale s’est considé-
ment important au regard de nombreuses ques- rablement agrandi, diversifié et internationalisé.
tions de responsabilité sociale pour lesquelles il
n’existe aucun indicateur absolu. Les politiques de responsabilité sociale et de res-
sources humaines approuvées en 2002, la poli-
Conception de l’entreprise tique environnementale révisée ainsi que la po-
en matière de RSE litique en matière de sécurité et de santé au
travail définissent la position d’UPM-Kymmene
La responsabilité sociale du groupe UPM- dans ces domaines et constituent les pierres an-
Kymmene est fondée sur les valeurs de l’entre- gulaires de toutes les opérations réalisées dans
prise — ouverture, confiance et initiative —, et le cadre du travail quotidien des salariés. Pour
elle est mise en œuvre dans l’ensemble de l’orga- UPM-Kymmene, une approche responsable de
nisation, à tous les niveaux et dans toutes les ses activités consiste à gérer l’entreprise de fa-
43■
La responsabilité sociale des entreprises
çon rentable sans compromettre le bien-être l’égalité des chances. La politique des res-
des personnes ni porter atteinte à l’environne- sources humaines définit l’approche de l’entre-
ment. La rentabilité à long terme, qui exige de prise en cas de licenciements. Le groupe évalue
l’entreprise des pratiques responsables dans régulièrement l’environnement de travail et les
tous les domaines, est la seule voie réaliste sus- domaines à améliorer. Le rapport sur la respon-
ceptible d’assurer sa réussite. UPM-Kymmene sabilité de l’entreprise fait valoir que des pro-
souligne l’importance de l’éthique profession- grès dans le domaine de l’égalité des chances
nelle dans ses activités. pour tous les salariés sont encore possibles.
Mise en œuvre
UPM-Kymmene a également publié une décla-
ration d’orientation en matière de sécurité et de
santé au travail, dont l’objectif global est la pré-
vention des accidents du travail et des handi-
caps liés au travail pendant la vie active et à la
retraite. L’entreprise a contribué à l’élaboration
d’un certificat national de sécurité au travail. Ce
document, conçu pour les sous-traitants qui
travaillent dans les usines de l’entreprise en Fin-
lande, est introduit progressivement dans tout
le pays. À compter de 2005, seuls les sous-
traitants ayant obtenu le certificat à l’issue
Le groupe UPM-Kymmene s’est engagé à amé- d’un test de compétence seront habilités à travail-
liorer constamment ses performances en matiè- ler dans les usines de l’entreprise.
re de responsabilité sociale en développant les
processus et les procédures nécessaires de sur-
veillance, de contrôle et d’information. L’entre- Chez UPM-Kymmene, la responsabilité environ-
prise a instauré trois piliers dans le domaine du nementale signifie que l’entreprise prend en
développement durable: responsabilités écono- compte les facteurs environnementaux dans la
mique, sociale et environnementale. Pour le production comme pour les produits proposés
groupe, la responsabilité économique implique par ses sous-traitants. Parmi les principales pré-
d’être plus rentable que la concurrence et de occupations de l’entreprise en la matière figu-
pouvoir assurer aux actionnaires des dividendes rent la gestion responsable des forêts et l’ap-
de plus en plus importants chaque année. La provisionnement en bois, le recyclage, la
responsabilité sociale englobe, par exemple, production d’énergie à partir de carburants re-
l’attention portée au personnel, la sécurité et la nouvelables, la gestion du cycle de vie du pa-
santé au travail, la formation, les relations avec pier, l’utilisation efficace et rationnelle des ma-
les clients, l’utilisation des terres et l’héritage tériaux bruts dans les produits ligneux et la
culturel, ainsi que les parrainages. L’entreprise a transformation de l’industrie en vue de réduire
publié sa politique en matière de ressources hu- l’impact sur l’environnement. En outre, UPM-
maines, dont les principaux points sont la parti- Kymmene exige un comportement responsable
cipation des salariés aux prises de décisions, de la part de ses sous-traitants, que ce soit dans
l’élaboration du plan de carrière, l’intéresse- le domaine des matériaux bruts, de l’énergie ou
ment lié aux performances de l’entreprise et des prestations de services.
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Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
45■
La responsabilité sociale des entreprises
Le groupe UPM-Kymmene a été classé deuxième Le dialogue permet aux diverses parties pre-
ex aequo dans un concours finlandais sur la nantes et à l’entreprise d’obtenir des informa-
communication en matière de responsabilité so- tions sur les attentes et les objectifs de chacun.
ciale et environnementale des entreprises, en Outre le personnel, les clients et les action-
octobre 2003 (pour plus de détails voir: naires, les parties prenantes d’UPM-Kymmene
www.ltt-tutkimus.fi/). Le concours portait sur la englobent également les sous-traitants, les au-
qualité des rapports et non sur les actions de torités, les collectivités locales, les médias et di-
RSE effectives conduites par les entreprises. verses organisations.
■46
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
La plupart des moulins et usines d’UPM- LTT Research Ltd (LTT) est une société de re-
Kymmene organisent des manifestations avec cherche appliquée de la Helsinki School of
les collectivités locales depuis de nombreuses Economics (HSE) spécialisée dans les études
années. Ils invitent les représentants locaux d’entreprises.
des parties prenantes à des réunions organisées • http://www.tt.fi/english/
sur différents sujets. Bon nombre des moulins La Confédération de l’industrie et des em-
et usines organisent traditionnellement une ployeurs finlandais.
journée «portes ouvertes» à l’occasion de la-
quelle les salariés et leur famille ainsi que d’autres 4.9. Van de Velde, lingerie de luxe
résidents locaux peuvent visiter les installations (Belgique)
et s’informer sur les projets et les activités. Une
coopération régulière avec des établisse-
ments scolaires et les médias est également en
place depuis longtemps.
Les plus anciens moulins d’UPM-Kymmene en Fondé en 1919, Van de Velde NV est actuelle-
Finlande ont été créés au XIXe siècle. Souvent, ment l’un des créateurs de mode, fabricants et
la ville s’est développée avec le moulin, et l’en- vendeurs de lingerie de luxe les plus célèbres en
treprise s’est souvent occupée de questions qui Belgique avec des marques telles que Marie Jo,
incombent généralement aux autorités locales Marie Jo l’Aventure et Prima Donna. Van de
ou à l’État. L’interaction entre une commune et Velde NV emploie 3 000 salariés dans le monde
une grande usine est importante à de nom- entier, dont 420 en Belgique. Environ 95 % de
breux égards et fait d’ailleurs l’objet d’une des- la production actuelle est délocalisée en Hon-
cription détaillée dans le rapport RSE du grie, en Tunisie et en Chine. Depuis 1997, 40 %
groupe, avec pour illustration l’exemple des mou- de ses actions sont cotées en bourse. Les fa-
lins intégrés de Steyrermühl en Autriche. milles fondatrices Van de Velde et Laureys dé-
tiennent les 60 % restants et jouent encore un
Les forêts et leur utilisation ont été largement rôle très actif dans la gestion de l’entreprise.
débattues ces dernières décennies. Les divisions
«Forêts» d’UPM-Kymmene des différents pays En 2003, Van de Velde a décidé de confier à un
ont activement pris part, avec les représentants bureau d’audit extérieur et indépendant l’exa-
des parties prenantes de l’entreprise, à toute men de la conformité aux règles et normes so-
une série de projets visant au développement ciales, ainsi qu’à la norme SA 8000, dans tous
de la gestion des forêts et de leur utilisation à les sites de production de l’entreprise. Tous ces
des fins récréatives. sites sont censés s’y conformer, mais deux
autres arguments ont incité l’entreprise à adhé-
Liens utiles: rer elle-même à la norme SA 8000:
• http://www.upm-kymmene.com/
• les demandes des syndicats;
Le rapport de responsabilité sociale 2002, les • la prise de conscience, exprimée par le
déclarations d’orientation en matière de res- président-directeur général Herman Van de
ponsabilité sociale, de sécurité et de santé au Velde, selon laquelle aujourd’hui il ne suffit pas
travail, d’environnement et de ressources hu- de dire «nous sommes conformes à …», mais
maines et d’autres informations complémen- il faut en apporter la preuve objective aux
taires figurent sur ce site. parties prenantes (clients, partenaires de pro-
• http://www.ltt-tutkimus.fi duction et consommateurs) qui la demandent.
47■
La responsabilité sociale des entreprises
Dans sa politique, l’entreprise prend en compte Les dirigeants sont ouverts aux suggestions et
les intérêts de toutes les parties impliquées dans remarques de tous les acteurs impliqués dans
ses activités: les activités de l’entreprise. Les directeurs géné-
• le personnel: le respect de la personne est raux de Van de Velde stimulent l’échange
fondamental. L’entreprise vise à offrir à tous d’idées entre ces acteurs et y participent active-
les salariés la possibilité de s’épanouir et de ment. Ils ne souhaitent pas faire cavaliers seuls
travailler dans des conditions optimales; et s’efforcent au contraire de partager leurs ex-
• les clients: le but est de satisfaire au mieux les périences avec les autres. À titre d’exemple, on
clients. L’entreprise s’efforce d’y parvenir par peut citer leur participation au projet PLATO de
des créations haut de gamme, une qualité ir- la chambre de commerce: il s’agit d’un en-
réprochable et un bon niveau de service; semble d’initiatives dans lesquelles les grandes
• les fournisseurs: l’entreprise recherche un entreprises partagent leur expérience et leur
partenariat avec ses fournisseurs en vue savoir-faire avec les PME.
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Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
49■
La responsabilité sociale des entreprises
siques), de harcèlement moral ou sexuel et externe, des examens médicaux sont réalisés,
de discrimination. une équipe de secouristes a été formée et une
attention particulière est portée à l’ergonomie,
7. Respect d’un temps de travail maximal: le ainsi qu’au bien-être psychosocial des tra-
planning de travail doit prendre en compte vailleurs. Parmi les autres aspects pris en compte
les besoins des travailleurs. Il faut trouver un figurent les programmes d’évaluation et de
compromis entre les contraintes de la pro- récompense, la formation professionnelle et la
duction et les besoins des travailleurs qui per- possibilité des horaires de travail flexibles.
mettent de garantir un bon équilibre entre
vie professionnelle et vie privée. Les heures Cette année, l’entreprise a été récompensée de
supplémentaires, limitées à 12 heures par ses efforts par son inscription au registre de l’in-
semaine, sont exceptionnelles et ne sont ef- vestissement durable d’Ethibel, un institut de
fectuées que sur la base du volontariat. recherche européen indépendant dans le do-
maine des placements durables et éthiques, qui
8. Salaires décents: il est garanti aux salariés conseille les investisseurs sur des choix sociale-
que les taux salariaux en vigueur seront ap- ment responsables.
pliqués et respectés.
Transparence et rapports d’information
9. Contrôle continu: toutes les implications
pratiques des principes susmentionnés et les La transparence n’est pas juste un slogan, elle
objectifs correspondants sont régulièrement correspond à un engagement réel. De nom-
évalués et ajustés, afin de garantir leur res- breux documents sont mis à la disposition du
pect dans un environnement de travail évolu- public sur le site internet www.mariejo.com —
tif. Un contrôle formel et systématique a lieu non seulement les rapports annuels, mais éga-
une fois par an. lement les détails concernant les produits de
l’entreprise, ses marchés, sa production, sa po-
Valeur ajoutée de la RSE, litique de RSE, sa politique de recherche et de
y compris en matière de SST développement, etc.
■50
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
plus importants sont la qualité et la créativité Voerman est également membre et cofonda-
des produits, la satisfaction du personnel et une trice de l’une des principales entreprises de dé-
bonne entente avec tous les partenaires exté- ménagement européenne et mondiale (UTS
rieurs. C’est la façon dont l’entreprise analyse International). Voerman International, dont le
son succès et ce qui détermine ses priorités en slogan est «Des hommes qui déménagent des
matière d’investissements pour pérenniser ce hommes», connaît un essor rapide.
succès.
En tant que prestataire régulier de services de
Pour mettre en œuvre cette politique, l’entre- déménagement pour le compte de nombreuses
prise s’est dotée d’un programme concret entreprises et organisations connues et respec-
d’«entrepreneuriat social et éthique», dans le- tées, Voerman International réalise un grand
quel s’inscrit le projet «Lingerie propre». nombre de déplacements à travers le pays.
Elle fait actuellement l’objet d’un audit en vue Par le biais du réseau UTS, chaque déménage-
de faire reconnaître sa conformité à la norme ment est organisé et traité avec professionna-
SA 8000, de valider toutes ces initiatives dans lisme, au meilleur rapport qualité/prix et en toute
le domaine de la RSE et de pouvoir prouver son sécurité; sont également proposés l’emballage
engagement sur la base de critères objectifs. des objets petits et fragiles, le démontage et le
remontage des meubles et la prise en charge de
4.10. Voerman Removers International nombreuses questions liées au déménagement.
(Pays-Bas)
S S T, R S E e t « l e a d e r s h i p d e s e r v i c e »
51■
La responsabilité sociale des entreprises
personnel administratif) souffrent de lombalgies bientôt être apposé sur tous. Toutefois, en
ou d’autres lésions corporelles. Il est évident créant d’importantes espérances, ce slogan
qu’un employé de bureau avec un niveau d’ins- rend l’entreprise plus vulnérable à la critique.
truction élevé a besoin d’une approche diffé-
rente de celle d’un déménageur ou d’un em- Conception de l’entreprise
balleur. C’est pourquoi il est très important, en matière de RSE
selon Voerman, de contrôler réellement si le
message est bien compris par tous les salariés. Lors d’une visite aux États-Unis il y a sept ans,
Pour cette raison, l’entreprise a également re- M. Voerman a lui-même découvert l’approche de
joint le projet pilote «Investors in people» (in- «leadership de service» qui répondait parfai-
vestir dans les personnes) — mis en place dans tement à son besoin de «plus d’inspiration» dans
l’organisation sectorielle TLN (Transport en Lo- son travail: un modèle de leadership fondé sur le
gistiek Nederland). travail d’équipe, le sens de l’intérêt commun et
un comportement éthique et prenant soin de la
Le «leadership de service» ne consiste pas à «se
personne. Un modèle qui permet de com-
rendre agréable» à tout le monde. Rappelons
prendre qu’un dirigeant est plus efficace lors-
que Voerman utilise ce principe dans un secteur
qu’il cherche à servir les intérêts des autres, à sa-
très difficile et très concurrentiel. Il s’agit d’adop-
voir les salariés, les clients, la collectivité et, à ces
ter un comportement clair et professionnel. Se-
fins, l’organisation à proprement parler.
lon Herman Wijffels (SER), les dirigeants qui ne
s’intéressent qu’à la valeur des actions ne pren-
Les principaux éléments de ce modèle sont les
dront jamais d’initiatives supplémentaires en
suivants:
matière de SST. Il faut des dirigeants motivés, sti-
mulants, tels que ceux que l’on rencontre sou- • style, courage et qualité: travailler dans des
vent dans les PME. Pour Voerman, le concept de équipes fixes, où le savoir-faire est conjugué
«leadership de service» fait incontestablement au respect et à la camaraderie, dans le but de
partie de la RSE, et son ambition est de le diffu- générer le meilleur service possible. Le haut
ser à travers les Pays-Bas et l’Europe. niveau de responsabilité et d’engagement
dont tous les salariés se sentent investis leur
Parties prenantes externes et internes procure de la satisfaction et du plaisir dans
leur travail;
La décision d’investir dans le «leadership de ser- • la satisfaction des clients est le principal mo-
vice» a été prise par la direction, sans aucune teur d’un processus d’innovation et de
pression extérieure (telle que celle du gouverne- contrôle de la qualité, responsable sur le plan
ment, par exemple), hormis celle des clients. éthique, en partie instauré grâce à des for-
Aujourd’hui, il s’avère que c’est une bonne façon mations régulières;
de démarquer l’entreprise de la concurrence.
• la garantie de bonnes conditions de travail et
Concernant les particuliers, les clients sont enthou-
de sécurité pour tous les salariés dans l’exé-
siastes, et le concept se traduit donc par un succès
cution de leurs tâches, ce qui permet de
commercial; quant aux entreprises, elles ont ten-
contribuer à la continuité du service;
dance à travailler avec celles dans lesquelles elles
reconnaissent leurs propres principes. • le respect de l’environnement s’inscrivant
comme un volet important de la politique de
Voerman affirme travailler avec «les meilleurs l’entreprise, fondé sur la réduction à un mini-
salariés». Le slogan écrit actuellement à l’arrière mum des produits nocifs pour l’environne-
de certains camions de déménagement devrait ment, le recyclage des matériaux d’embal-
■52
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
lage chaque fois que cela est possible, des système de tutorat, une assistance aux nou-
mesures d’économie d’énergie, etc. veaux salariés par les anciens, etc. Dans le cadre
du projet IiP et du leadership de service, les éva-
Les aspects de RSE liés aux profits, à la planète et luations de postes et de carrière ont lieu plus ré-
aux personnes sont inscrits dans la philosophie gulièrement, et plusieurs nouvelles initiatives
de l’entreprise. Bien qu’elle ne soit pas explicite- ont été introduites en matière de formation. À
ment mentionnée, la mise en œuvre de la RSE a plusieurs reprises chaque année, une entreprise
été l’un des principaux moteurs de l’instauration extérieure dispense une formation sur la RSE et
du modèle de «leadership de service». le leadership de service pour que ces concepts
restent vivants et tangibles dans l’esprit du per-
Une condition préalable à la mise en œuvre de
sonnel. Ces formations sont destinées aussi
ces principes est que «tout se passe bien»: il
bien au personnel de bureau qu’au personnel
doit y avoir une bonne ambiance, de bonnes
de terrain, tel que les chauffeurs. L’un des ob-
conditions de travail, une politique des res-
jectifs de la formation est de fournir un retour
sources humaines de qualité et de bons résul-
d’expérience, par exemple sur des situations
tats commerciaux.
d’insécurité, et de rendre compte des dé-
faillances à la direction, aux clients et aux four-
Mise en œuvre nisseurs, de manière consciencieuse.
Le concept de «leadership de service» consiste À court terme, Voerman veut concrétiser ces
non seulement à servir les fournisseurs, les objectifs suivant la méthode SMART (par
clients, les collègues, mais aussi à servir les inté- exemple, retour d’expérience dans les sept
rêts de votre famille et de votre environnement jours). Les responsables doivent rendre compte
et, au final, à servir vos propres intérêts. Il s’agit de leurs activités de coordination et d’enregis-
d’une façon d’exprimer la RSE. trement en la matière.
53■
La responsabilité sociale des entreprises
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La responsabilité sociale des entreprises
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La responsabilité sociale des entreprises
Valeur ajoutée de la RSE, y compris en gueur dans chaque usine, les représentants syn-
matière de SST dicaux ou élus des salariés auront la possibilité
d’informer le personnel avec les représentants
La «responsabilité sociale en tant que moteur de la direction. Volkswagen soutient et encou-
des processus à valeur ajoutée». rage expressément ses sous-traitants à prendre
en compte cette déclaration dans leur propre
Cette approche est mise en œuvre à travers les
politique de RSE. Une telle prise en compte
sites du groupe dans le monde entier, sur la
constitue, selon le groupe, une bonne base
base des mêmes principes éthiques et sociaux.
pour leurs relations.
La valeur des ressources humaines réside dans
la capacité à produire davantage que les autres
Un rapport sur l’environnement (disponible sur
à partir du capital humain en termes de mana-
l’internet à l’adresse www.mobilitaet-und-
gement et de personnel. Aujourd’hui et à l’ave-
nachhaltigkeit.de) offre une présentation dé-
nir, la règle suivante continuera donc de guider
taillée de la stratégie et de la gestion de l’en-
le groupe Volkswagen: la sécurité de l’emploi et
vironnement chez Volkswagen. D’autres
l’investissement dans le personnel demeurent
informations figurent également à l’adresse:
les facteurs constants dans tous les processus
d’adaptation nécessaires qui sont appliqués www.volkswagen-ag.de/english/defaultIE.html
dans l’entreprise.
Processus d’apprentissage
La viabilité future des idées commerciales de l’en- organisationnel et sociétal
treprise, de ses produits et services, ainsi que le
maintien de l’employabilité de ses forces de tra- Les compétences en technologies de l’informa-
vail sont des aspects fondamentaux de la RSE. tion (TI) deviennent le quatrième grand domaine
des connaissances humaines après la lecture,
L’ambition de cette évaluation européenne est
l’écriture et le calcul. En aidant ses salariés à ac-
d’attirer l’attention des marchés financiers euro-
quérir des compétences en TI, le groupe contri-
péens sur un autre type d’évaluation des entre-
bue largement à accroître leurs performances et
prises. Le mot d’ordre est l’«investissement so-
à améliorer sa compétitivité, alors que la mon-
cial»: sensibiliser davantage les investisseurs
dialisation s’accroît. La promotion de la forma-
privés et institutionnels à l’importance de la valeur
tion continue et la demande qui en est faite doi-
des ressources humaines, autrement dit créer une
vent donc être considérées comme des
forme de récompense financière pour la RSE.
caractéristiques marquantes de la responsabilité
Cela s’applique aussi bien aux consommateurs sociale des entreprises.
qu’aux investisseurs. Même aujourd’hui, les dé-
cisions d’acheter ne sont plus exclusivement L’avenir appartient aux familles d’emplois large-
justifiées par les performances du produit, mais ment interconnectées et organisées en réseaux.
de plus en plus liées aux performances sociales Elles constituent des communautés de savoir-
de l’entreprise; elles stimulent donc la concur- faire et de compétences qui rivalisent dans l’en-
rence en la matière. treprise, dans les régions et dans les réseaux
mondiaux pour de meilleures opportunités, des
Transparence et rapports d’information perspectives de promotion et d’amélioration sa-
lariale. Cette évolution permettra à la personne
Les salariés de Volkswagen seront informés de de développer un sentiment d’appartenance à
toutes les dispositions de la déclaration relative telle ou telle famille d’emplois, un peu comme
à la RSE. Conformément aux pratiques en vi- pour les guildes de jadis.
■58
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
E
La section 5.2 examine les principales initiatives
internationales dans le domaine de la RSE identi-
H
fiées au titre de ce projet et s’efforce de décrire
C
l’«univers de RSE» dans lequel nous vivons. Dans
le cadre de ces initiatives, les aspects liés à la sé-
R
curité et à la santé au travail peuvent présenter
E
une importance plus ou moins directe.
H
Les sections suivantes présentent des exemples
d’initiatives nationales et opèrent une distinction
C
entre les initiatives en matière de RSE qui abor-
E
dent la notion de SST (section 5.3) et les initia-
tives «novatrices» dans le domaine de la SST as-
R
5.
sociées à la RSE (section 5.4).
59■
La responsabilité sociale des entreprises
La section 5.2 énumère ensuite les initiatives in- 5.2. Aperçu des différents types
ternationales, et la section 5.3 offre un aperçu d’initiatives internationales
des initiatives nationales. La dernière section de ce (européennes et mondiales)
chapitre aborde les initiatives relatives à la SST ré-
pertoriées comme étant compatibles avec la RSE. Cette section expose les principales initiatives
internationales et mondiales en matière de RSE.
Au début de chaque section, les initiatives sont Le lien avec la SST est rarement évoqué directe-
rassemblées dans un tableau qui les classe selon ment, mais cette synthèse fournit néanmoins
les sept catégories. un bon panorama des efforts actuels en matière
de RSE, ainsi que des objectifs, méthodes de
travail, possibilités et contenus associés à la SST.
Sensibilisation et éthique
Échange de connaissances
Social Venture Network (SVN) Entreprises (dirigeants Membres du SVN RSE + SST (norme de
perspicaces) (entreprises) pratiques
en matière d’emploi)
Coalition mondiale des Initiative privée (entreprise) Milieu des affaires, entreprises SST et santé publique
entreprises contre le VIH/sida individuelles, gouvernements,
communauté internationale
et ONG (les partenariats sont
encouragés)
CSR Europe Initiative privée (entreprise) Entreprises, dialogues avec RSE et quelques aspects
d’autres parties prenantes liés à la SST
Normalisation et certification
■60
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
Global Reporting Initiative ONG (CERES) et Programme Entreprises RSE (indicateurs sur la SST)
Responsible care des Nations unies pour Industrie chimique SST et RSE avant la lettre
l’environnement
Industrie chimique
5.2.1. Sensibilisation, récompense et éthique Il propose une approche fondée sur des parte-
nariats plus étroits au sein desquels tous les ac-
5.2.1.1. Livre vert «Promouvoir un cadre européen pour la responsabilité
teurs ont un rôle actif à jouer. Un paragraphe
sociale des entreprises» (Commission européenne, 2001)
spécial est consacré à la sécurité et à la santé au
travail dans le cadre de la «dimension interne» de
la RSE (www.europa.eu.int/comm/employment_
social/soc-dial/csr/greenpaper.htm).
61■
La responsabilité sociale des entreprises
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Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
• jouir d’une réputation d’intégrité concernant pour obtenir des informations pertinentes rapi-
la mise en œuvre de programmes, la gestion dement. Le SVN propose également plusieurs
financière et l’efficacité des programmes; forums au sein desquels les membres peuvent
• compléter et renforcer d’autres agences entrer en contact, apprendre, se former, échan-
membres de Global Impact en termes de di- ger et valider des idées.
versité géographique, thématique et eth-
nique à travers leurs programmes internatio- En réponse au consensus croissant selon lequel
naux (www.charity.org). les entreprises et les organisations ont une obli-
gation sociale d’agir de manière responsable sur
5.2.2. Échange de connaissances: meilleures pratiques, réseaux, les plans éthique, social et environnemental,
projets pilotes et lignes directrices plusieurs membres du SVN se sont associés
pour publier les «standards of corporate res-
5.2.2.1. Le Social Venture Network ponsibility» (normes de responsabilité des
entreprises) du SVN en 1999 (www.svn.org/
initiatives/PDF_standards.pdf). L’une des nor-
mes concerne les «pratiques en matière d’em-
ploi» et couvre également les questions de SST.
Le point 2 énonce: «L’entreprise accorde une
importance particulière à la santé et à la sécu-
rité de ses salariés. Une note, remise à tous
les salariés, expose les procédures relatives à
la reduction et à la surveillance des ris-
Quelques dirigeants perspicaces en matière ques» (www.svn.org).
d’entrepreneuriat et d’investissement sociale- 5.2.2.2. Le Conseil mondial des entreprises pour le développement durable
ment responsables ont créé le Social Venture
Network (SVN) en 1987. Il s’agit d’un réseau à
but non lucratif visant à créer un monde équi-
table et durable avec l’aide des entreprises. Le
SVN encourage l’adoption de nouveaux mo-
dèles et leaderships en faveur d’un développe-
ment socialement et écologiquement durable
des entreprises au XXIe siècle. Il s’appuie sur Le World Business Council for Sustainable De-
des services d’information et des forums pour velopment (WBCSD) (Conseil mondial des en-
renforcer la communauté et permettre aux treprises pour le développement durable)
membres d’œuvrer ensemble à l’accomplisse- compte 165 entreprises à travers le monde,
ment de leur conception partagée. unies par un engagement commun vis-à-vis du
développement durable reposant sur les trois
Grâce au SVN, les membres ont pu lancer de piliers que sont la croissance économique,
nouvelles entreprises, prendre position sur des l’équilibre écologique et le progrès social. Les
questions d’intérêt public et améliorer leur membres sont originaires de plus de 30 pays et
propre performance selon la triple approche as- représentent 20 secteurs industriels majeurs.
sociée aux personnes, à la planète et aux pro- Le Conseil comprend un réseau mondial de
fits. L’accès à l’information est la clé de tout ré- 43 conseils d’entreprise nationaux et régionaux
seau, et le SVN permet à ses membres d’entrer et d’organisations partenaires dans 39 pays et
en relation et leur fournit les outils nécessaires impliquant plus de 1 000 dirigeants d’entreprise
63■
La responsabilité sociale des entreprises
dans le monde entier. Il a pour mission d’intro- membres. Jürgen E. Schrempp, président du
duire le leadership d’entreprise en tant que ca- conseil d’administration de Daimler Chrysler, a
talyseur du changement orienté vers le déve- été nommé président de la GBC en juin 2002
loppement durable et de promouvoir le rôle de [succédant ainsi à Richard Sykes, Glaxo Wel-
l’écoefficacité, de l’innovation et de la RSE. lcome (1997-2000), et à Bill Roedy, MTV Networks
International (2000-2002)]. Richard Holbrooke,
Les quatre principaux objectifs du Conseil sont ancien ambassadeur des États-Unis auprès des
les suivants: Nations unies, est devenu président et directeur
• leadership d’entreprise: être le premier porte- général de la GBC en 2001.
parole des entreprises sur les questions de dé- La GBC a pour mission d’accroître de manière
veloppement durable; significative le nombre d’entreprises qui se
• élaboration de politiques: participer à l’élabo- consacrent à la lutte contre le sida et de faire de
ration de politiques afin de créer un cadre l’entreprise un partenaire important des efforts
permettant aux entreprises de contribuer ef- déployés contre l’épidémie à l’échelle mondiale.
ficacement au développement durable; Avec le soutien des responsables mondiaux des
• meilleures pratiques: montrer les progrès des gouvernements, des entreprises et de la société
entreprises en matière de gestion de l’envi- civile, la GBC encourage le renforcement des
ronnement, des ressources et de la RSE et fa- partenariats dans le cadre de la réponse mon-
ciliter le partage de pratiques de pointe entre diale au problème du VIH/sida, en identifiant
les membres; des opportunités nouvelles et innovantes de
• rayonnement mondial: contribuer à un avenir participation des entreprises au mouvement
durable pour les pays en développement et mondial qui se développe contre cette terrible
ceux en transition. maladie.
Même si le Conseil s’intéresse principalement à Le premier objectif de la GBC est d’accroître
la question de l’environnement, il envisage la l’éventail et la qualité des programmes des en-
RSE dans une perspective plus large, et les sala- treprises contre le sida — tant sur le lieu de tra-
riés sont considérés comme des acteurs impor- vail qu’au niveau de la société au sens large. La
tants et comme un facteur critique de succès GBC identifie de nouvelles opportunités pour
pour la réussite de l’innovation. Aucun thème les entreprises, soutient le développement de
n’aborde cependant spécifiquement la SST stratégies contre le sida par des entreprises indi-
(www.wbcsd.ch). viduelles et encourage les gouvernements, la
communauté internationale et les organisations
5.2.2.3. Coalition mondiale des entreprises contre le VIH/sida non gouvernementales à établir des partena-
riats avec les entreprises.
L’initiative «Award for business excellence» (prix
d’excellence des entreprises) lancée en 1998 est
l’un des outils utilisés pour atteindre cet objec-
tif (www.businessfightsaids.org/about_awards.
asp). Les récompenses se sont révélées efficaces
Établie en 1997, la Global Business Coalition on pour identifier et encourager les initiatives d’en-
HIV/AIDS (GBC) (coalition mondiale des entre- treprises contre le VIH/sida dans le monde entier
prises contre le VIH/sida) est une alliance d’en- — qui seraient peut-être passées inaperçues
treprises internationales qui se consacrent à la sans cela. La possibilité de recevoir cette récom-
lutte contre l’épidémie du sida, en faisant appel pense est réservée aux entreprises du secteur
aux compétences et à l’expertise de ses privé et concerne les initiatives en cours contre
■64
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
65■
La responsabilité sociale des entreprises
• gérer leur entreprise de manière responsable détriment des conditions sociales et environne-
en contribuant à la santé économique et au mentales. Bien que ces principes directeurs ne
développement durable des sociétés dans soient pas juridiquement contraignants, les
lesquelles elle opère; gouvernements nationaux se sont engagés à en
• proposer des produits et services de qualité et assurer le respect. Les recommandations les
sûrs à des prix compétitifs, satisfaire rapide- plus récentes concernent la publication d’infor-
ment et parfaitement aux besoins des clients mations, la concurrence, les partenaires de co-
et collaborer de manière responsable avec les opération, l’environnement, l’emploi, la corrup-
partenaires; tion, la fiscalité et les nouvelles connaissances et
• minimiser l’impact potentiellement négatif technologies (Oxford Research, 2003)
de leurs activités sur l’environnement et ses (www.oecd.org).
ressources, tout en s’efforçant de fournir aux
clients des produits et services qui intègrent la Les «Principes directeurs pour les entreprises
notion de consommation durable; multinationales», OCDE, 2000, sont disponibles
• se montrer responsables vis-à-vis des princi- à l’adresse suivante:
pales parties prenantes grâce au dialogue et www.oecd.org/dataoecd/56/36/1922428.pdf
à la transparence concernant les impacts éco- 5.2.3. Normalisation et certification
nomiques, sociaux et environnementaux des
activités de l’entreprise; 5.2.3.1. Conventions OIT
• assurer une bonne structure de gouvernance
et défendre les normes les plus élevées
d’éthique au sein de l’entreprise;
• servir un juste retour sur investissements aux
actionnaires tout en appliquant les principes
ci-dessus (www.csreurope.org).
L’Organisation internationale du travail (OIT) a
5.2.2.6 Principes directeurs de l’OCDE pour les entreprises multinationales adopté près de 200 conventions relatives aux
conditions de vie et de travail (SST) et notam-
ment les huit «conventions fondamentales».
Les conventions constituent la base de plusieurs
codes de conduite que les entreprises sont en-
couragées à suivre, notamment:
• l’initiative d’éthique commerciale
(www.ethicaltrade.org);
• le pacte mondial des Nations unies
(www.unglobalcompact.org);
• les global Sullivan principles
(principes mondiaux de Sullivan)
(www.globalsullivanprinciples.org).
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Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
raient habilités à approuver les conditions modalités de l’engagement de l’ISO dans le do-
sociales et de travail au sein des entreprises maine de la RSE. Dans un premier temps, il a été
(Oxford Research, 2003) (www.ilo.org). convenu d’entendre par RSE les trois piliers du
développement durable que sont la croissance
5.2.3.2. Norme ISO 14001 et norme ISO sur la RSE économique, le développement social et la pro-
tection de l’environnement. Le SAG sur la RSE a
en outre décidé de faire référence à la respon-
sabilité sociale, en soulignant que le concept de
«responsabilité sociale» (RS) ne s’applique pas
seulement aux entreprises. Les membres du
SAG se sont réunis à deux reprises en 2003 et,
lors de sa réunion du 13 mars 2003, le conseil
de l’ISO a adopté les trois recommandations sui-
vantes:
1. L’ISO doit élaborer un rapport technique: a)
qui répertorie les initiatives existantes en ma-
tière de RS; b) qui dresse une liste de toutes
les autres questions à traiter avant de déve-
lopper des normes comme documents de ré-
Organisation internationale de normalisation férence pour les systèmes de management
(ISO). de la RS.
2. Une fois le rapport technique finalisé, le SAG
Introduite au milieu des années 90, la norme
doit entreprendre une étude de justification
ISO 14001 est dédiée à la gestion de l’environ-
pour une norme dans ce domaine, excluant
nement. Elle constitue un outil pour la gestion
spécifiquement le recours à la norme à des
et la documentation systématique des dimen-
fins de certification.
sions environnementales de l’activité d’une en-
3. L’ISO doit engager une révision de ses pro-
treprise. Pour obtenir la certification ISO
cessus afin de garantir qu’ils sont appropriés
14001, les entreprises doivent respecter la légis-
pour la normalisation RS:
lation environnementale applicable et s’inscrire
• l’ISO a publié un rapport technique sur la
dans une démarche d’amélioration continue
question à la fin de 2003;
dans ce domaine. Par conséquent, ainsi qu’on le
souligne souvent, la certification ou l’enregistre- • une étude de justification est prévue en
ment constitue une garantie relative à la RSE 2004 (après la réalisation du rapport tech-
dans le domaine environnemental, en ce sens nique). La liste des «autres questions» à in-
que les entreprises concernées ont volontaire- clure dans le rapport technique orientera
ment choisi d’aller au-delà des exigences légis- le contenu de cette étude;
latives sur les questions environnementales (Ox- • révision des processus ISO: selon les obser-
ford Research, 2003). vations des membres du SAG, la réussite
des activités de l’ISO dans le domaine de la
S’appuyant sur une étude menée en 2001 et RS dépendra du degré de crédibilité de ses
2002 par son comité pour la politique en ma- processus aux yeux des divers groupes
tière de consommation (Copolco), le conseil de d’intérêt. À ce titre, le SAG a recommandé
l’ISO a mis en place le groupe consultatif straté- que l’ISO engage une révision de ses pro-
gique (SAG) sur la RSE en septembre 2002. Il l’a cessus au regard de l’implication des par-
chargé d’émettre un avis sur l’opportunité et les ties prenantes.
67■
La responsabilité sociale des entreprises
L’élaboration du rapport technique et la révision tègre ses parties prenantes dans un processus
des processus ISO pourraient tout de même bé- visant à développer les valeurs et objectifs de
néficier de la contribution de parties externes l’organisation et à élaborer des indicateurs et
pour: a) les initiatives en matière de RS aux- des systèmes de rapports (Oxford Research,
quelles les membres du SAG ne sont peut-être 2003). L’Institute of Social and Ethical Accoun-
pas sensibilisés; b) les questions devant être tability développe actuellement une nouvelle
abordées avant que l’ISO ne commence à déve- version de cette norme, la norme «AA 2000».
lopper les normes en matière de systèmes de
management de la RS; c) les idées visant à 5.2.4. Rapports externes et communication
améliorer l’implication des parties prenantes 5.2.4.1. La Global Reporting Initiative
dans les processus ISO (www.iisd.org/stan-
dards/csr_documents.asp).
■68
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
4. index GRI: tableau fourni par l’organisation La section relative à la «responsabilité des pro-
visant à localiser dans les rapports l’informa- duits» intéresse également la sécurité et la san-
tion relative au développement durable; té au travail. Elle comporte quatre subdivisions.
5. indicateurs de performance: mesures de l’im- Celle portant sur «la sécurité et la santé» du
pact ou de l’effet des activités de l’organisa- client concerne l’utilisation professionnelle
tion selon des indicateurs intégrés de perfor- comme celle du consommateur final; celle rela-
mance économique, environnementale et tive aux «produits et services» traite des infor-
sociale. mations sur les produits et de l’étiquetage des-
tinés à l’utilisation professionnelle et à celle du
Dans le cadre de la GRI, les indicateurs couvrent consommateur final.
les catégories suivantes: impacts économiques
Les entreprises multinationales sont de plus en
directs, impacts environnementaux, pratiques
plus nombreuses à utiliser les lignes directrices
en matière d’emploi, travail décent, droits de
de la GRI pour structurer leurs efforts dans le
l’homme, responsabilité de la société et respon-
domaine de la RSE ou des rapports sur le déve-
sabilité des produits. Les catégories «pratiques
loppement durable. Ces lignes directrices
en matière d’emploi» et «travail décent» com-
constituent potentiellement une norme interna-
prennent des indicateurs relatifs à l’impact sur
tionale non officielle pour les rapports d’entre-
l’emploi, aux relations entre les salariés et les di-
prises, et les bureaux de sélection des investis-
rigeants, à la santé et à la sécurité, à la forma-
sements durables y ont de plus en plus
tion et à l’éducation, ainsi qu’à la diversité et à
fréquemment recours pour choisir les entre-
l’égalité des chances.
prises dans lesquelles investir.
La catégorie «santé et sécurité» compte quatre
À la fin de 2003, près de 300 organisations
indicateurs «de base»:
publiaient des rapports sur le développement
• LA5: pratiques concernant l’enregistrement durable en faisant référence aux lignes directrices
et la déclaration des accidents et incidents du de la GRI. Ce chiffre de 300 représente une
travail, et leur correspondance avec le code étape importante dans le développement de
de pratique de l’OIT sur l’enregistrement et la la GRI, démontrant l’intérêt continu qu’elle sus-
déclaration des accidents du travail et des cite dans le monde entier.
maladies professionnelles;
• LA6: description des commissions paritaires La Confédération internationale des syndicats
chargées des questions de santé et de sécuri- libres (CISL) et la Commission syndicale consul-
té (représentants de la direction et du per- tative auprès de l’OCDE (TUAC) sont depuis peu
sonnel) et proportion du personnel couverte impliquées dans la GRI, et, selon un représen-
par ces commissions; tant de la TUAC, ces deux organismes obser-
vent que les lignes directrices de la GRI sont en
• LA7: accidents du travail classiques, accidents
train de devenir une norme industrielle de facto
avec arrêt, absentéisme et nombre de décès
en termes de rapports non financiers.
liés aux accidents du travail (personnel de
sous-traitance inclus); GRI, «Lignes directrices relatives aux rapports
• LA8: description des politiques et pro- sur le développement durable» (2002), 94 p.,
grammes (sur le lieu de travail et en dehors) secrétariat intérimaire GRI, Boston (www.
sur le VIH/sida. globalreporting.org).
69■
La responsabilité sociale des entreprises
www.americanchemistry.com/rc.nsf/open? Open
Form
Le programme «Responsible care» a été intro- www.icca-chem.org/section02a.html
duit pour la première fois au Canada en 1985. Un exemple concret de programme national
Il s’agit d’une initiative volontaire internationale «Responsible care» est présenté dans la sec-
de l’industrie chimique pour une amélioration tion 5.3.4.1 (l’initiative suédoise Ansvar & Omsorg).
continue des performances en termes de sé-
curité, de santé et d’environnement. Cette ini- 5.2.5. Partenariats novateurs: ONG — secteurs
tiative intègre en outre un dialogue ouvert public et privé
concernant les activités et résultats réalisés 5.2.5.1. Pacte mondial (Global compact)
par l’industrie dans ces domaines.
■70
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
de l’environnement font l’objet d’un consensus C’est grâce au pouvoir de l’action collective que
universel qui s’inspire de la déclaration univer- le pacte mondial entend promouvoir la res-
selle des droits de l’homme (www.un.org/ ponsabilité civique des entreprises afin que le
Overview/rights.html), de la déclaration de l’OIT monde des affaires contribue à la recherche de
relative aux principes et droits fondamentaux solutions pour résoudre les problèmes posés
au travail (www.ilo.org/public/english/standards/ par la mondialisation. Le secteur privé — en par-
decl/declaration/text/) et de la déclaration de tenariat avec d’autres acteurs sociaux — peut
Rio sur l’environnement et le développe- ainsi contribuer à la réalisation du projet du se-
ment (www.un.org/esa/sustdev/documents/ crétaire général: une économie mondiale plus
agenda21/index.htm). viable et plus ouverte. Aujourd’hui, des cen-
taines d’entreprises de toutes les régions du
Les neufs principes sont les suivants: monde, l’Organisation internationale du travail et
les organisations de la société civile partici-
Droits de l’homme pent au pacte mondial.
Principe 1: les entreprises doivent promouvoir et
respecter la protection du droit international rela- Le pacte mondial est une initiative volontaire d’en-
tif aux droits de l’homme dans leur sphère d’in- treprises responsables affichant deux objectifs:
fluence.
• intégrer les neufs principes aux activités des
Principe 2: les entreprises doivent veiller à ne pas entreprises dans le monde entier;
se rendre elles-mêmes complices de violations des
droits de l’homme. • promouvoir les actions de soutien aux objec-
tifs des Nations unies.
Normes de travail
Pour atteindre ces objectifs, le pacte mondial
Principe 3: les entreprises sont invitées à respec-
ter la liberté d’association et à reconnaître le droit
propose plusieurs mécanismes de facilitation et
à la négociation collective. de participation: concertation sur les politiques,
Principe 4: les entreprises sont invitées à respec-
apprentissage, structures locales et projets. Le
ter l’élimination de toute forme de travail forcé ou pacte mondial n’est pas un instrument de ré-
obligatoire. glementation — il ne sert pas à sanctionner, à
Principe 5: les entreprises sont invitées à respec- dicter ou à évaluer le comportement ou les ac-
ter l’abolition effective du travail des enfants. tions des entreprises. Il s’appuie plutôt sur la
Principe 6: les entreprises sont invitées à respec- responsabilité à l’égard du public, la transpa-
ter l’élimination de la discrimination en matière rence et l’intérêt éclairé propre des entreprises,
d’emploi et d’exercice d’une profession. du monde du travail et de la société civile pour
lancer des actions concrètes et conjointes
Environment conformes à ses principes de base. Le pacte
Principe 7: les entreprises sont invitées à adopter mondial est un réseau au cœur duquel se trouve
une démarche fondée sur le principe de précau- le bureau du pacte mondial et cinq agences des
tion face aux problèmes touchant l’environne- Nations unies: le Haut-Commissariat des
ment.
Nations unies aux droits de l’homme, le Pro-
Principe 8: les entreprises sont invitées à prendre gramme des Nations unies pour l’environne-
des initiatives visant à promouvoir une plus grande
ment, l’Organisation internationale du travail, le
responsabilité en matière d’environnement.
Programme des Nations unies pour le dévelop-
Principe 9: les entreprises sont invitées à encou-
pement et l’Organisation des Nations unies pour
rager le développement et la diffusion de techno-
logies respectueuses de l’environnement. le développement industriel. Le pacte mondial
implique tous les partenaires sociaux concer-
71■
La responsabilité sociale des entreprises
nés: les gouvernements, qui ont défini les princi- Brève description de l’initiative
pes sur lesquels s’appuie l’initiative; les entrepri-
ses, dont il vise à influencer les actions; le monde Les insuffisances en matière de SST entraînent
du travail, dans lequel se réalise concrètement des dommages et des pertes de nature finan-
le processus de production mondiale; les orga- cière et non financière dans le cadre de la vie
nisations de la société civile représentant l’en- professionnelle, tels que les accidents mortels,
semble des parties prenantes; les Nations unies, les blessures, les maladies professionnelles, les
seul véritable forum politique mondial, en tant arrêts de travail ainsi que des conséquences né-
qu’autorité responsable et catalysateur gatives sur la motivation des travailleurs. Ces in-
suffisances se traduisent en outre souvent par
(www.unglobalcompact.org/Portal/). une baisse de la productivité et de la qualité des
produits entraînant d’énormes pertes finan-
Une étude de faisabilité pour la création d’une cières.
commission technique des Nations unies sur la
sécurité et la santé au travail est l’objet d’une Les gouvernements, les ONG et les entreprises
initiative financée dans le cadre de l’un des ré- doivent collaborer efficacement par la mise en
seaux associés au pacte mondial. œuvre des principes de la RSE afin d’apporter
une solution adaptée à ce problème mondial. Il
Organisations porteuses leur incombe d’assurer des conditions de SST
appropriées au titre de leur responsabilité dans
un contexte mondial. Par conséquent, la com-
IVME Management Consultancy Training and
mission proposée aurait pour mission de pro-
Trade Ltd, Istanbul, Turquie, appuyée par la
mouvoir les principes de la RSE ainsi que la no-
conférence «International Dialogue Berlin».
tion de conditions de travail saines et sûres en
Cette initiative est liée au pacte mondial.
tant que droit de l’homme, et d’agir en quali-
té d’organe de recherche, de pilotage et
Contexte et objectifs de l’initiative de contrôle, en collaboration active avec les
gouvernements, les ONG et les entreprises
L’initiative prévoit de traiter les questions de SST du monde entier.
au sein d’une plate-forme internationale de
haut niveau, spécialisée et technique faisant au- Informations complémentaires
torité. Elle étudie la possibilité de créer une
www.idb-net.org
commission technique des Nations unies sur la
www.ivmeconsulting.com
SST qui pourrait exercer ses fonctions en tant
que commission technique du Conseil écono- 5.2.5.2. L’Uniapac
mique et social des Nations unies. Cette com-
mission aurait pour objectif:
• d’obtenir des progrès mesurables concernant
les dommages et pertes liés à la SST;
• de développer, d’améliorer et de réviser les L’Union internationale chrétienne des dirigeants
normes et codes de pratique applicables et d’entreprise (Uniapac) est un réseau de per-
de promouvoir l’élaboration de législations sonnes engagées dans l’entreprise et adhérant
nationales modernes sur la SST (et de les faire à la foi chrétienne. Ses membres sont des cadres
appliquer). dirigeants, des membres de conseils d’adminis-
■72
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
tration et des actionnaires impliqués sur le plan sants ainsi que des conditions de travail sûres et
professionnel dans des entreprises multinatio- saines dans les pays en développement.
nales ou nationales et des PME. Ils conviennent
que les entreprises doivent se montrer compéti- La FTF agit également en qualité de centre d’in-
tives et rentables sur des marchés libres et de formations sur le commerce équitable et offre
plus en plus mondialisés. Ils estiment, aussi, que des ressources et des opportunités de collabo-
les entreprises doivent atteindre les normes les ration en réseau à ses membres. En adhérant
plus élevées dans les domaines social, environ- aux critères sociaux et aux principes environne-
nemental et éthique. Les membres sont par mentaux, les organisations de commerce équi-
ailleurs des chrétiens engagés qui considèrent table (FTO) encouragent un système de produc-
leur foi religieuse comme une source d’enrichis- tion et de commerce plus équitable et durable
sement pour leur activité professionnelle. Ils se qui profite aux personnes et à leurs commu-
soutiennent mutuellement en vue d’améliorer nautés (www.fairtradefederation.com/).
leur compréhension des implications qu’entraî- 5.2.7. Engagement du secteur financier/mesures d’incitation
ne la conception chrétienne de la personne hu- financière
maine et de la société sur la direction d’une en-
treprise compétitive. 5.2.7.1. Les indices de développement durable du Dow Jones (Dow Jones
Sustainability Indexes)
L’Uniapac a notamment pour objectif de renfor-
cer la compréhension mutuelle entre les diri-
geants d’entreprise et les églises chrétiennes et
de développer la spiritualité de ses membres et
leur sensibilisation aux questions éthiques
(www.uniapac.org/).
73■
La responsabilité sociale des entreprises
■74
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
Sensibilisation et éthique
Prix des chefs d’entreprise Gouvernement et ONG Entreprises Plus ciblé sur la SST
«Kroon op het werk» (Pays-Bas) que sur la RSE
L’initiative pour la responsabilité Organisation regroupant Entreprises membres Plus ciblé sur la RSE
des entreprises de la Confédé- des organisations que sur la SST
ration de l’industrie et des sectorielles
employeurs de Finlande,
TT (Finlande)
Échange de connaissances
Normalisation et certification
Label social (Belgique) Gouvernement Processus de production Plus ciblé sur la RSE
(entreprises et travailleurs que sur la SST
du monde entier)
Communication externe
Partenariats novateurs
75■
La responsabilité sociale des entreprises
Business in the Community Entreprises, gouvernement, Entreprises Plus ciblé sur la RSE
(Royaume-Uni) collectivités locales et syndicats que sur la SST
Commerce éthique
La «politique socio-éthique» ONG (association Investisseurs (entreprises) Plus ciblé sur la RSE
en tant que fer de lance d’investisseurs) que sur la SST
des codes de conduite
de la VBDO (Pays-Bas)
■76
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
5.3.1. Initiatives de sensibilisation et initiatives éthiques qu’externes, ainsi que dans les relations avec les
parties prenantes et les fournisseurs. La fonda-
5.3.1.1. La fondation NCW (Pays-Bas) tion s’intéresse à la façon d’établir des relations
de confiance et affirme que les réglementations
et les conventions collectives de travail n’abor-
dent pas cette question. On peut instaurer un
climat propice à la confiance, mais il faut d’abord
en faire la preuve pour soi-même en tant que
personne, chef d’entreprise/employeur ou sala-
Organisation porteuse rié.
VNO-NCW (principale association d’employeurs Les publications de la fondation sur les ques-
des Pays-Bas). tions sociales et éthiques traitent de sujets tels
que l’âme d’une organisation, l’authenticité du
Contexte et objectifs de l’initiative leadership, le «leadership de service» et la spiri-
La fondation NCW est rattachée à la VNO- tualité dans l’environnement professionnel.
NCW, la principale association d’employeurs
aux Pays-Bas, qui assure la défense des intérêts Résultats observés à ce jour
des entreprises néerlandaises. Elle a été créée Des conférences, des journées de réflexion et
par la fusion de VNO et de NCW, le 1er janvier des ateliers ont été organisés avec succès sur
1997. Au sein de VNO-NCW, la fondation joue des thèmes tels que l’intégrité en situation de
le rôle de centre de réflexion et de prévision sur travail, la réflexion, la spiritualité et le manage-
les questions sociales, éthiques, de philosophie ment, etc. En outre, la fondation facilite l’éla-
de la vie, de RSE ou liées à la pensée sociochré- boration des politiques au sein de la VNO-NCW
tienne avec pour mission: ainsi que la mise en œuvre de la RSE: par
• d’alimenter, par des publications notam- exemple, la conception d’une note d’orienta-
ment, la réflexion en matière de RSE, tion pour l’établissement de rapports annuels,
d’éthique et de philosophie de la vie; l’organisation d’événements sur la RSE, la réali-
• d’organiser des événements, conférences et sation de travaux préparatoires pour plusieurs
journées de réflexion; conférences (comme le 21e congrès mondial
• de participer à des réseaux sur ces questions de l’Uniapac), la publication d’une étude relative
(l’Association internationale Uniapac et le aux codes de conduite, la participation à un
SVN, par exemple). projet de recherche sur la philosophie de la vie
La RSE faisant déjà partie intégrante de l’asso- et la RSE («Traduire ses aspirations en actions»,
ciation VNO-NCW, la fondation met l’accent sur en néerlandais).
l’«engagement personnel du chef d’entreprise».
Informations complémentaires
Dans le domaine de la RSE, on se réfère souvent
au concept des «3 P»: personnes, planète Klamer, H., «Waar de stichting NCW voor staat
et profits. La fondation ajoute en outre le mot en gaat. Jaarverslag 2002. Enkele beschouwin-
grec «pistis», pour évoquer les notions gen». Stichting NCW, La Haye (2003).
de «confiance» et de «principes». Elle considère www.stichtingncw.nl
que la confiance est très importante dans les rela-
tions professionnelles, aussi bien internes
77■
La responsabilité sociale des entreprises
5.3.1.2. La fondation STIMO (Pays-Bas) les chefs d’entreprise accordent en réalité plus
d’attention à la prévention et à la réinsertion
que ne l’imposent les exigences réglementaires.
Les congés de maladie et les départs de person-
nel pour raison de maladie sont actuellement à
des niveaux très faibles dans les PME, et l’étude
avance plusieurs raisons potentielles intéres-
santes à ce phénomène, telles que:
Organisation porteuse • le maintien de la responsabilité en matière de
prévention et de réinsertion au niveau du lieu
L’Association royale néerlandaise des em- de travail (pas de nouvelles réglementations
ployeurs pour les PME, MKB Nederland. imposées par le haut);
• l’amélioration de la communication aux chefs
Contexte et objectifs de l’initiative d’entreprise concernant les aides et pro-
La fondation STIMO (Stichting Maatschappelijk grammes financiers relatifs aux coûts engen-
Ondernemen) (fondation pour l’entrepreneuriat drés par la maladie;
social) a pour objectif de mettre en place des • le partage des expériences des PME sur les
conceptions s’appuyant sur les valeurs socio- meilleures pratiques et les goulots d’étrangle-
chrétiennes pour faire évoluer les politiques des ment;
PME. Lancée par MKB Nederland (l’association • la mise à disposition des meilleures pratiques
néerlandaise de défense des intérêts des PME), pour toutes les PME dans le cadre de ré-
la fondation STIMO vise à créer un cadre appro- unions informelles.
prié pour les aspects sociaux de l’entrepreneu- Enfin, la fondation souligne l’importance de la
riat. Elle met l’accent sur l’importance de l’im- culture organisationnelle pour traiter des ques-
plication sociale des chefs d’entreprise pour la tions telles que les absences pour raison de ma-
réussite durable des organisations. Les investis- ladie. Cette culture est principalement influen-
sements dans la RSE ne sont pas importants et cée par la personne, le chef d’entreprise
rentables seulement pour les grandes organisa- lui-même, les styles de leadership et, bien sûr,
tions internationales. Ce sont en premier lieu les également par les salariés eux-mêmes.
dirigeants de PME qui se trouvent au cœur du
contexte social et qui doivent représenter l’en- Informations complémentaires
semble des différents intérêts.
«Preventie en reïntegratie, een maatschappe-
Brève description lijke opgave», Koninklijke Vereniging MKB Ne-
derland, Delft (mars 2003). Contact: W. M. J.
La fondation STIMO publie des bulletins d’infor- M. van Mierlo, secretaris Stichting Maatschap-
mation et organise chaque année un congrès pelijk Ondernemen.
sur un thème lié à la RSE. Les bulletins d’infor- www.mkb.nl
mation présentent des entretiens avec des chefs
d’entreprise concernant la mise en œuvre des
pratiques de RSE dans leur propre organisation.
Le congrès de 2003 avait pour thème «La pré-
vention et la réinsertion: un défi public [social]».
Une étude commandée par la Fondation STIMO
a montré que, contrairement aux idées reçues,
■78
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
5.3.1.3. Le projet RSE-ES du ministère de l’emploi et des politiques sociales sonnel, etc.) — et, d’une manière générale,
(Italie) avec les stratégies et politiques de l’entreprise.
79■
La responsabilité sociale des entreprises
Deux outils législatifs sont actuellement en Les mesures visant à accompagner la SST et à
cours d’adoption: i) des initiatives sur le plan promouvoir la RSE, financées par les fonds
fiscal, visant à introduire des exonérations fis- structurels, figurent dans les plans de dévelop-
cales pour les contributions du secteur privé, y pement des ressources communautaires. Ces
compris pour les entreprises, concernant des plans ont été élaborés par les autorités régio-
projets relatifs à la famille et à d’autres aspects nales, approuvés par la Commission européenne
sociaux; ii) la réforme de la sécurité sociale qui, et déclinés en axes, mesures, actions et sous-
à la suite de la démobilisation du fonds d’in- mesures. Ils intègrent des documents de pro-
demnités de fin de service (TFR), doit dégager grammation pour les régions industrielles en
près de 12 milliards d’euros chaque année déclin, les zones urbaines en difficulté et les ré-
pour le marché des retraites complémentaires. gions défavorisées dépendantes de la pêche,
Le gouvernement a pour objectif de développer telles que mentionnées ci-dessous. Certaines de
des «fonds éthiques de retraite complémen- ces mesures correspondent au cofinancement
taire», à savoir des fonds de pension investis- de lois régionales spécifiques (lois n° 488/92 et
sant dans des entreprises socialement responsa- n° 598/94). D’autres mesures proposent un
bles, système très répandu dans les pays d’Europe soutien à l’acquisition de services et une consul-
du Nord, et notamment au Royaume-Uni. tation en vue de la délivrance de certifications.
■80
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
déductibles dans une fourchette de 10 000 à 5.3.1.6. Code d’éthique des entreprises (Royaume-Uni)
100 000 euros pour les PME.
Organisation porteuse
Deuxième incitation: accompagnement des en-
treprises de Toscane qui envisagent d’obtenir la L’Institute of Business Ethics (IBE) de Londres.
certification de responsabilité sociale SA 8000
et qui sont exclues des Fonds structurels. Contexte et objectifs de l’initiative
Troisième incitation: encouragement à la re- L’Institute of Business Ethics, fondé en 1986 par
structuration, à la libéralisation, à l’innovation Neville Cooper, a démarré ses activités à Man-
et à la croissance du réseau de distribution, no- sion House avec un appel du Lord-maire. Il fonc-
tamment pour les PME. tionnait initialement en tant que fonds au sein
du CABE, organisme de charité enregistré, créé
Ombrie en vue de promouvoir l’étude et la mise en
Acquisition de services externes et de conseil en œuvre des principes moraux chrétiens dans le
matière de certification (qualité, environne- cadre de la gestion des entreprises.
ment, sécurité, responsabilité sociale). En 2000, l’institut a obtenu le statut distinct d’or-
ganisme caritatif avec pour vocation de «sensibi-
Informations complémentaires liser le public à l’éthique des entreprises et aux
www.regione.abruzzo.it sujets connexes, et notamment à l’étude et à la
www.regione.toscana.it mise en œuvre des normes éthiques dans le
www.regione.umbria.it cadre général de la gestion et de la direction des
entreprises au Royaume-Uni et à l’étranger».
5.3.1.5. Lettre d’invitation à la responsabilité mondiale (Suède)
L’IBE encourage les entreprises à développer et
Organisation porteuse à appliquer des codes éthiques et publie des
lignes directrices relatives aux principes éthiques
Le gouvernement suédois. dans les entreprises.
81■
La responsabilité sociale des entreprises
■82
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
Membre de l’Union des confédérations de l’in- torielles poursuivent leurs efforts. Certains sec-
dustrie et des employeurs d’Europe (UNICE), la teurs, comme ceux de l’énergie, de la construc-
TT est une organisation regroupant environ tion, des industries électriques et électroniques,
30 organisations sectorielles. ont élaboré leurs propres lignes directrices sur la
responsabilité des entreprises, tandis que l’in-
Contexte et objectif de l’initiative dustrie chimique applique le programme «Res-
ponsible care». À l’heure actuelle, les grandes
La TT a lancé l’initiative sur la responsabilité des entreprises ont presque toutes adopté des pro-
entreprises auprès de ses membres au début de grammes et processus de développement dans
2001 en vue de les encourager à évaluer leur le domaine de la responsabilité sociale. En
performance en termes de développement du- outre, la production de rapports sur la respon-
rable et d’éthique. sabilité globale et le développement durable est
de plus en plus fréquente dans les plus grandes
Brève description de l’initiative entreprises.
Selon les termes de l’initiative, la responsabilité Par ailleurs, la TT est partenaire d’une initiative
des entreprises couvre les trois «piliers» du dé- nationale baptisée «Forum éthique», qui en-
veloppement durable, à savoir la responsabilité courage un dialogue entre les parties prenantes
économique, la responsabilité environnemen- sur des questions de responsabilité des entre-
tale et la responsabilité sociale. La dimension so- prises. Le forum est composé de représentants
ciale inclut le bien-être et les compétences du du milieu des affaires, de l’industrie, du gouver-
personnel, la sécurité des produits et la protec- nement, des syndicats, de l’église et d’organisa-
tion des consommateurs, les pratiques éthiques tions non gouvernementales, notamment celles
de l’entreprise dans le cadre de la chaîne d’ap- œuvrant dans les domaines de l’environne-
provisionnement, la coopération avec les collec- ment, des droits de l’homme, du développe-
tivités locales, ainsi que d’autres activités en fa- ment et de la consommation.
veur de l’intérêt public. Le pilier «bien-être et
compétences du personnel» comprend des ac- Informations complémentaires
tivités liées aux accidents du travail et à l’absen-
téisme. www.tt.fi/english/publications
Afin d’aider les entreprises membres dans le 5.3.2. Échange de connaissances: meilleures pratiques, réseaux,
cadre de leurs activités, des informations rela- projet pilote et lignes directrices
tives à la responsabilité des entreprises et aux
outils d’autoévaluation ont été élaborées, et la 5.3.2.1. Réseau d’experts en matière de RSE et participation syndicale à la
question a été discutée au cours de plusieurs ré- RSE (Italie)
unions et séminaires. La base de l’initiative re-
pose sur la nature volontaire de la responsabili- Organisations porteuses
té des entreprises. «La responsabilité des
entreprises est une démarche active qui émane Le réseau CER (citoyenneté, entreprise et res-
de l’entreprise elle-même.» ponsabilité), financé par l’UE, est une initiative
lancée par l’Union générale des travailleurs
Résultats observés à ce jour (UGT) (Espagne) avec le soutien de la Confédé-
ration européenne des syndicats (CES). Le ré-
L’initiative a reçu un accueil favorable, des en- seau est composé de chercheurs de l’UGT et de
treprises individuelles et des organisations sec- l’Istituto di Studi Sindacali (ISS) (Centre d’étude
83■
La responsabilité sociale des entreprises
des syndicats) de l’Union italienne des tra- des groupes de cinq grandes entreprises appar-
vailleurs (UIL). tenant à cinq secteurs différents (services pu-
blics, fabrication, finance, télécommunications
Contexte et objectifs de l’initiative et fonction publique). La recherche a conclu
que l’Italie devance ses partenaires européens
En 2002, l’UIL-ISS a eu l’occasion de participer à pour ce qui est des politiques de SST adoptées
un projet européen intitulé «Étude sur la créa- dans les entreprises. Concernant l’évaluation de
tion d’un réseau d’experts en matière de RSE», la RSE en Italie, les aspects mentionnés ci-
mené conjointement avec l’Institut für Kirche dessous peuvent être mis en évidence:
und Gesellshaft (Allemagne) et dirigé par le • Il est encourageant de constater que le
centre d’études Indeca pour le compte de nombre de femmes exerçant une activité pro-
l’UGT. fessionnelle a augmenté et que leurs oppor-
tunités de carrière n’ont jamais été aussi im-
L’expérience acquise à travers cette participa-
portantes.
tion a incité l’UIL-ISS à lancer un nouveau projet
de recherche, intitulé «Participation des syndi- • Les tendances actuelles révèlent hélas une di-
cats à la RSE», qui a été présenté lors de la minution lente, mais néanmoins régulière, du
conférence qui s’est tenue le 15 avril 2003 nombre total de travailleurs et, lorsque ceux-
dans les locaux du Conseil national de l’écono- ci sont licenciés, ils sont souvent rempla-
mie et du travail (CNEL) à Rome. cés — en nombre systématiquement infé-
rieur — par des travailleurs temporaires ou
Le premier projet de recherche vise à dévelop- occasionnels.
per un réseau d’experts internationaux capables
de partager une méthode unique et les mêmes Le projet «Participation des syndicats à la RSE»
outils en vue d’identifier les comportements et abordera quatre thèmes principaux: la transpa-
pratiques des entreprises et de vérifier ainsi la rence de l’information, la qualité du travail et
véritable capacité des entreprises à se montrer l’employabilité, la sécurité et la santé au travail
socialement responsables. ainsi que la politique environnementale des en-
treprises. Il intéressera cinq pays (Allemagne,
Le deuxième projet aura pour objectif d’exami- Slovénie, Italie, Espagne et Danemark), à raison
ner le rôle des syndicats dans le domaine de la de quatre entreprises par pays, chacune se po-
RSE, avec un accent particulier sur le rôle des sitionnant sur une catégorie de produits diffé-
travailleurs, la portée morale de la responsabili- rente, pour un total de 20 études de cas d’en-
té sociale et la valorisation du syndicat en tant treprises dans toute l’Europe.
que principale partie prenante de l’entreprise.
Des études de cas s’efforceront notamment Résultats observés à ce jour
d’identifier la diversité des objectifs et des ac-
tions dans des entreprises opérant dans les L’UIL-ISS a procédé à un examen approfondi des
mêmes domaines, mais situées dans cinq pays différentes questions en s’efforçant, en collabo-
européens différents. ration avec ses partenaires européens, d’identi-
fier une voie intéressante pour la définition de
Brève description de l’initiative normes. Ces dernières peuvent être utilisées
afin d’évaluer la véritable capacité d’une entre-
Le projet «Étude sur la création d’un réseau prise à se montrer socialement responsable vis-
d’experts en matière de RSE» a été mené dans à-vis de ses actionnaires, de ses clients et, avant
trois pays (Italie, Allemagne et Espagne) avec tout, de ses salariés. La mise en œuvre de la mé-
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Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
thodologie adoptée dans le cadre du projet de et des points de vue des acteurs de l’entre-
l’ISS a permis de créer un réseau d’experts qui, prise, du gouvernement, des institutions so-
en utilisant l’indice IES 100 (indice d’évaluation ciales et des milieux scientifiques permet de se
sociale des entreprises), recueille des informa- rapprocher d’une solution aux questions de dé-
tions spécifiques sur la responsabilité sociale veloppement durable. La NIDO est interactive et
d’une entreprise et les relations qu’elle entre- se compose d’un petit bureau professionnel et
tient avec ses salariés. Une fois la méthodologie d’un groupe de personnes qui, en s’appuyant
testée, le réseau procure non seulement du per- sur leur expertise et leur expérience, travaillent
sonnel qualifié, mais également un outil inté- sur une base temporaire pour fournir une assis-
ressant et efficace pour la certification des en- tance sur des thèmes spécifiques. Le program-
treprises. me de la NIDO intitulé «De la performance finan-
cière à la performance durable» vise à initier
Informations complémentaires et à accompagner des processus de transforma-
tion au sein des entreprises favorisant la mise en
«RSE: la conception des syndicats», Rome, relation des valeurs des parties prenantes et de
15 avril 2003, à l’initiative du Centre d’étude celles des actionnaires. Les expériences et
des syndicats (ISS) de l’UIL. connaissances issues du programme seront lar-
www.uil.it gement diffusées. En outre, la NIDO décerne
www.cnel.it chaque année le prix «Sprongprijs» (invitation à
soumettre une proposition de programme pour
5.3.2.2. NIDO (initiative nationale des Pays-Bas pour le développement
la NIDO) et facilite la mise en œuvre du pro-
durable)
gramme sélectionné.
Organisation porteuse
Informations complémentaires
Fonds de développement économique de la
Cramer, J., e.a., «L’apprentissage de la RSE: l’ex-
Commission interdépartementale de renforce-
périence néerlandaise NIDO».
ment structurel économique, notamment dans
le cadre d’une infrastructure de connaissance www.NIDO.nu
(ICES-KIS). 5.3.2.3. UK Society and Business (société et entreprises du Royaume-Uni)
85■
La responsabilité sociale des entreprises
■86
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
87■
La responsabilité sociale des entreprises
Pour obtenir le label, les produits doivent res- 5.3.4. Rapports (externes) et communication
pecter les huit conventions fondamentales de
l’OIT, notamment les quatre grands principes 5.3.4.1. «Responsible care» — Ansvar & Omsorg (Suède)
suivants:
«Responsible care» est un programme mondial
• liberté d’association (de former un syndicat);
à l’initiative de l’industrie chimique qui présente
• interdiction du travail forcé; cependant des particularités nationales (voir
• non-discrimination (sexe, race, religion, etc.); aussi section 3.2.3.7). L’exemple proposé ci-
dessous est celui du programme national «Res-
• interdiction du travail des enfants.
ponsible care» de la Suède.
Le label est octroyé à un produit ou service spé-
Organisations concernées
cifique, et non à une entreprise ou à toute sa
gamme de produits. Le comité pour une pro- Plast- & Kemiföretagen (Fédération suédoise
duction socialement responsable (composé de des plastiques et des produits chimiques) et en-
représentants des ministères, des employeurs, treprises membres de la Fédération.
des syndicats, des consommateurs et d’ONG)
rend un avis au ministère sur les demandes d’oc- Contexte et objectifs de l’initiative
troi de label, sur le contrôle de l’utilisation du la- En Suède, le programme «Responsible care» a
bel et sur les plaintes relatives à l’utilisation des été introduit en 1991 sous le nom «Ansvar &
labels octroyés; il procède à l’accréditation d’or- Omsorg». Aujourd’hui, environ 130 entreprises
ganismes d’audit indépendants pouvant effec- ont signé l’engagement «Responsible care».
tuer des vérifications dans le domaine. Un
contrôle public aura lieu tous les trois ans. La loi L’initiative de synergie RSE-SST de la Fédération
prévoit en outre des sanctions pour les utilisa- suédoise des plastiques et des produits chi-
tions abusives du label. miques et de ses entreprises membres relève du
■88
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
programme «Responsible care». Elle s’inscrit La Fédération soutient cette initiative par l’éla-
dans l’initiative volontaire internationale de l’in- boration de guides pratiques et de supports pé-
dustrie chimique qui vise à une amélioration dagogiques. Le véritable travail est cependant
continue de la performance en matière de sé- effectué individuellement par chaque entreprise
curité, de santé et de protection de l’environne- ayant signé l’engagement «Responsible care».
ment et qui intègre un dialogue ouvert sur ses
activités et ses résultats dans ces domaines.
89■
La responsabilité sociale des entreprises
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Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
• promotion des activités, produits et services régionaux et d’établir un dialogue avec les
des coopératives œuvrant dans le domaine institutions afin de promouvoir des projets pi-
des troubles mentaux auprès des entreprises lotes en matière de RSE, notamment le lan-
membres; cement de programmes de formation des
• promotion du prix Anima visant à encourager fonctionnaires à ces questions;
les travaux littéraires, cinématographiques,
artistiques et musicaux dotés d’une forte va- 2. d’apporter un soutien concret aux entre-
leur philanthropique; prises déjà engagées activement dans le pro-
• promotion d’un concours consacré à la cessus de certification;
conception de structures de soutien et de lo- 3. de diffuser des données et des informations
gement pour les sans-abri; relatives aux avantages et bénéfices que de
• soutien aux entreprises qui décident d’inves- telles stratégies apportent aux entreprises en
tir dans des initiatives de marketing humani- termes d’image, de marketing et de valeur
taire (CRM) (informations sur la CRM dispo- ajoutée.
nibles à l’adresse suivante:
www.bitc.org.uk/news/news_directory/crm_ Informations complémentaires
20_years.html);
et surtout: Les actes des conférences susmentionnées, qui
• accord-cadre avec la municipalité de Rome n’ont pas été édités, sont disponibles sur le site
dans le cadre du programme de planification internet.
sociale (24 octobre 2002), confirmant l’éta-
blissement d’une alliance concrète entre le 5.3.5.2. Trivisi (Belgique)
monde des entreprises locales et celui des or-
ganisations à but non lucratif. Cet accord Organisation porteuse
poursuit une série d’objectifs communs Le ministère flamand de l’emploi et du tourisme.
(orienter le monde des entreprises de Rome
vers des objectifs sociaux et moraux, pro- Contexte et objectifs de l’initiative
mouvoir des initiatives sociales ciblant des
groupes particulièrement défavorisés, déve- Ces dernières années, le ministère flamand de
lopper des projets de recherche, de promo- l’emploi et du tourisme a engagé plusieurs initia-
tion ou de communication sur les questions tives visant à aider les entreprises établies en
de responsabilité sociale et morale de l’indus- Flandre à déployer une politique de développe-
trie, etc.). Le conseil municipal de Rome a été ment durable. Des entreprises privées, des repré-
le premier, parmi les grandes villes d’Italie, à sentants d’ONG, des partenaires sociaux et des
introduire le concept de RSE dans un outil milieux universitaires, ainsi que des experts, par-
stratégique tel que le programme de planifi- ticipent à ces initiatives afin de leur conférer une
cation sociale. base sociale solide. Cette base sociale offre une
plate-forme pour la mise au point d’outils, pour
Résultats observés à ce jour l’échange d’informations et d’expériences et
pour le développement de savoir-faire et de com-
Les initiatives mentionnées ci-dessus permet- pétences. Depuis la fin de 2002, 14 projets es-
tront à l’avenir: sentiellement consacrés à la RSE ont été lancés.
1. de diffuser, en Italie, la philosophie de la RSE,
d’adapter ses principes à différents contextes
91■
La responsabilité sociale des entreprises
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Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
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La responsabilité sociale des entreprises
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Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
Au titre de leur engagement vis-à-vis de l’ETI, Selon la VBDO, les aspects sociaux de la RSE en-
les entreprises membres doivent notamment globent les politiques des entreprises pour ga-
élaborer un rapport annuel de leurs activités. rantir des conditions de travail sûres et saines et
Ces rapports individuels ne sont pas mis à la dis- le respect des droits de l’homme. Les entreprises
position du public, mais sont synthétisés dans le qui ne formulent pas de déclarations de prin-
rapport annuel de l’ETI qui présente officielle- cipes explicites dans ce domaine s’exposent à
ment l’avancement de l’initiative. une publicité négative. La VBDO considère que
95■
La responsabilité sociale des entreprises
La VBDO recommande de baser tout code sur Jansens, K., Speerpunten sociaal-ethisch beleid
les normes de travail fondamentales de l’OIT et, VBDO. Gedragscodes en duurzaam onderne-
pour sa mise en œuvre, d’avoir recours à un sys- men, VBDO beleidsnotitie (2000).
tème de gestion centralisé assorti d’objectifs et www.vbdo.nl
d’indicateurs concrets permettant de mesurer
les performances internes et externes et d’en 5.3.7.2. Clauses sociales dans les marchés publics (Belgique)
rendre compte.
Organisations porteuses
Il importe, en outre, que les organisations sa-
chent que les aspects socio-éthiques sont es- Les autorités fédérales belges.
sentiels aux yeux de nombre de leurs investis- En novembre 2001, les autorités fédérales ont
seurs (les membres de la VBDO). Ainsi la VBDO décidé d’inclure des clauses sociales dans les
essaie-t-elle d’inciter les entreprises à la mise en marchés publics de travaux.
œuvre et au respect d’un code.
■96
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
• employer des stagiaires, en vue d’accroître Cependant, il est évident que le lien entre la RSE
leur expérience professionnelle et leur em- et la SST peut être établi dans l’autre sens: cer-
ployabilité; taines initiatives en matière de SST sont aisé-
• assurer des formations et ainsi devenir un ins- ment compatibles avec la RSE et peuvent contri-
trument de l’intégration des stagiaires dans la buer aux performances des entreprises dans ce
vie active. domaine. Les critères importants pour sélec-
tionner ce type d’initiatives sont les suivants:
Informations complémentaires • elles doivent être volontaires;
• leurs objectifs doivent aller «au-delà du
Note au Conseil des ministres du 9 novembre simple respect de la réglementation»;
2001. • elles doivent démontrer l’«esprit de la RSE»
w w w. m i n s o c . f g o v. b e / s o c i a l e c o n o m y / par des approches innovantes, l’implication
TEKSTEN%20VR%20PUBLICATIE/conseil%20 de nouvelles parties prenantes, etc.;
des%20ministresfr1110.doc • elles doivent faire explicitement ou implicite-
www.minsoc.fgov.be/socialeconomy/NL/ ment référence à la RSE.
werkgroep_sociale_clausules.htm
Certaines initiatives en matière de SST font appa-
5.4.Initiatives novatrices en matière raître des éléments liés à la RSE, soit parce qu’il y
de SST liées à la RSE est explicitement fait référence, soit que de nou-
veaux rôles pour les parties prenantes y sont défi-
5.4.1. Introduction nis ou des objectifs externes sociaux, environne-
Les initiatives présentées ci-dessus sont des mentaux ou financiers (économiques) y sont
exemples de bonnes pratiques parmi les initia- intégrés. Des exemples de ce type d’initiatives,
tives nationales en matière de RSE, combinant que nous avons baptisées «initiatives agrémen-
des éléments de SST et de RSE. tées de SST», sont présentées ci-dessous.
Nom de l’initiative Type d’initiative Initiateur Groupe cible Relations avec la RSE
97■
La responsabilité sociale des entreprises
Nom de l’initiative Type d’initiative Initiateur Groupe cible Relations avec la RSE
NB: A: référence explicite à la RSE; B: implication de nouvelles parties prenantes; C: objectifs externes sociaux, environnementaux,
financiers (économiques).
5.4.2.1. Réseau européen pour la promotion de la santé au travail péen. Au cours des dernières années, le réseau
est parvenu à réaliser d’importants progrès. Il a
Voir: www.enwhp.org réussi pour la première fois à formuler une défi-
nition générale de la promotion de la santé sur
L’European network for workplace health pro-
le lieu de travail [workplace health promotion
motion (ENWHP) (réseau européen pour la pro-
(WHP)] en Europe et a développé des critères
motion de la santé au travail).
standardisés pour un processus de WHP de qua-
«Des travailleurs en bonne santé dans des orga- lité (voir ci-après). Il a en outre publié des rap-
nisations saines», tel est depuis sa création en ports décrivant des modèles de bonnes pra-
1996 le projet du réseau européen pour la pro- tiques issus d’une vaste gamme de branches et
motion de la santé au travail. Le réseau a été de secteurs d’activité. Par la diffusion de
mis en place lorsque l’Union européenne a «bonnes pratiques», le réseau a contribué de
adopté le programme d’action sur «la promo- manière significative à une meilleure prévention
tion de la santé, l’éducation, l’information et la dans le domaine de la santé.
formation» afin d’améliorer le niveau de pro-
«La promotion de la santé sur le lieu de travail
tection de la santé en Europe, programme dans
relève des efforts conjoints déployés par les em-
lequel une place importante a été accordée au
ployeurs, les salariés et la société afin de renfor-
lieu de travail. La promotion de la santé des sa-
cer la santé et le bien-être des personnes au tra-
lariés présente des avantages manifestes et
vail. Cet objectif peut être atteint en améliorant
contribue à l’intérêt général en faisant progres-
l’organisation du travail et l’environnement de
ser la prospérité sociale et économique.
travail, tout en encourageant une participation
Depuis sa création, le réseau n’a cessé de se dé- active ainsi que le développement personnel.»
velopper. L’ENWHP compte désormais 23 Déclaration du Luxembourg pour la promotion
membres issus d’organisations nationales ac- de la santé sur le lieu de travail, 1997
tives en matière de santé et de sécurité et d’or-
ganisations de santé publique provenant de La WHP est une stratégie d’entreprise moderne
tous les États membres de l’UE, de pays en voie visant à prévenir les problèmes de santé sur le lieu
d’adhésion et de l’Espace économique euro- de travail, à renforcer le potentiel de santé et à ac-
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Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
croître le bien-être au travail. En intégrant des élé- • relever les défis spécifiques de la collabora-
ments tels que la gestion de l’organisation et des tion avec les PME;
ressources humaines, la WHP revêt une dimen- • mettre en place des forums et réseaux natio-
sion plus large que ce que l’on entend générale- naux impliquant l’ensemble des groupes d’inté-
ment par «santé et sécurité au travail». rêt concernés, en vue d’établir des infrastruc-
tures de soutien à la WHP pour l’échange
Objectifs et tâches d’informations et la concertation des actions.
Politique de l’entreprise La WHP doit être perçue comme une responsabilité managériale et doit être intégrée aux
systèmes de gestion existants.
Gestion des ressources humaines La gestion des ressources humaines et l’organisation du travail doivent tenir compte
et organisation du travail des compétences et capacités du personnel dans la promotion de la santé au travail.
Planification et communication Une WHP efficace s’appuie sur un concept clair qui est révisé et affiné en permanence et
communiqué à l’ensemble du personnel.
Responsabilité sociale Une WHP efficace dépend de la façon dont les organisations s’acquittent de leurs
responsabilités en matière de gestion des ressources naturelles et du soutien qu’elles
apportent aux initiatives de promotion de la santé au niveau local, régional, national ou
supranational.
Mise en œuvre Une WHP efficace nécessite des mesures intégrées et appliquées systématiquement afin
de créer des conditions de travail saines et d’encourager un comportement sain.
Évaluation Des indicateurs à court, à moyen et à long terme, comme la satisfaction des clients et
salariés, la motivation, les taux de maladies et d’accidents, la rotation du personnel et la
productivité, peuvent être utilisés pour évaluer l’efficacité de la WHP.
99■
La responsabilité sociale des entreprises
5.4.2.2. Programme européen pour des emplois de haute qualité la flexibilité et la sécurité de l’emploi, l’accès
à l’emploi, l’équilibre entre vie profession-
Stratégie de l’UE relative à la qualité nelle et vie privée, le dialogue social et la parti-
des emplois et du niveau de vie cipation des travailleurs, la diversité (tra-
vailleurs âgés/handicapés, etc.) et la non-dis-
En juin 2001, la Commission européenne a crimination].
adopté un plan visant à améliorer la qualité des
emplois et du niveau de vie dans l’UE, soutenu L’évaluation comparative sera suivie par des ac-
par le Comité économique et social européen tivités visant à promouvoir l’amélioration de la
(représentant différents acteurs de la société ci- qualité des emplois et du niveau de vie et à tirer
vile organisée européenne). La stratégie vise à pleinement parti des enseignements des diffé-
créer un environnement favorable à des emplois rents pays et organisations.
mieux rémunérés, mieux qualifiés, privilégiant
la sécurité et la santé, facilitant l’accès à l’em- Informations complémentaires
ploi et assurant une meilleure protection so-
ciale. L’objectif est d’établir des repères, au sein www.europa.eu.int/comm/employment_
de l’UE, concernant la qualité des emplois et des social/news/2001/jun/152_en.html
niveaux de vie associés. La qualité est considé- www.europa.eu.int/comm/employment_
rée comme le cœur même du concept d’Europe social/publications/2003/ke4702406_en.pdf
et du modèle social européen et reflète un ob-
jectif commun qui comprend la promotion ac- 5.4.2.3. Responsabilités des directeurs (Royaume-Uni)
tive du relèvement des normes et la garantie
d’une répartition plus équitable du progrès. La Organisations porteuses
qualité des emplois, de la formation et du dia-
logue social est considérée comme un facteur La Health and Safety Commission (HSC) (Com-
productif et non comme un facteur de coût, dès mission pour la santé et la sécurité) et la Health
lors que le dosage des politiques dans les do- and Safety Executive (HSE) (direction pour la
maines de l’économie, de l’emploi et du social santé et la sécurité).
est approprié.
Contexte et objectifs de l’initiative
La stratégie entend mesurer la «qualité des em-
plois» grâce à deux grands groupes d’indica- L’initiative découle du onzième point d’action
teurs: de la déclaration sur la stratégie visant à revita-
• les caractéristiques des emplois (comme la sa- liser la santé et la sécurité qui stipule: «La Com-
tisfaction au travail, la rémunération, les mission pour la santé et la sécurité développera
avantages extrasalariaux, le temps de travail, un code de pratique relatif à la responsabilité
les qualifications et perspectives de forma- des directeurs en termes de santé et de sécuri-
tion, le contenu du travail, l’adéquation entre té, en collaboration avec les parties prenantes.
les caractéristiques de l’emploi et celles du Le code de pratique devrait notamment préciser
travailleur); que les organisations doivent nommer un direc-
• les caractéristiques de l’environnement de teur spécifiquement chargé des questions de
travail et du marché du travail [à savoir l’éga- santé et de sécurité ou une personne respon-
lité des sexes, la sécurité et la santé au travail, sable dotée d’un statut similaire.»
■100
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
L’objectif est d’encourager les membres des dership en matière de santé et de sécurité sont
conseils d’administration de l’ensemble des en- assurés au sommet de l’organisation. Cela doit
treprises du Royaume-Uni à s’engager à gérer en outre être visible aux yeux de tous les acteurs
convenablement les risques pour la sécurité et au sein de l’organisation comme pour les par-
la santé au travail dans l’entreprise. Ils doivent, ties prenantes externes.
à cette fin, démontrer que la direction et le lea-
Données générales sur le programme formations sur leurs politiques, objectifs et perfor-
«Revitaliser la santé et la sécurité» mances en matière de santé et de sécurité. À l’ap-
pui de cette initiative, la HSC a publié des recom-
La stratégie du gouvernement et de la Commission
mandations concernant le contenu des rapports sur
pour la santé et la sécurité, intitulée «Revitaliser la
la santé et la sécurité. La publication de rapports sur
santé et la sécurité», lancée en juin 2000, définit
les activités et les performances en termes de santé
des objectifs nationaux en termes de santé et de sé-
et de sécurité démontre à l’ensemble des parties
curité, notamment une diminution de 30 % des
prenantes l’engagement de l’entreprise dans la ges-
journées de travail perdues à la suite d’accidents du
tion efficace de ces questions. La HSC a également
travail et de problèmes de santé d’ici à 2010. Les ob-
publié des orientations relatives aux responsabilités
jectifs détaillés de la stratégie sont présentés sur le
des directeurs en matière de santé et de sécurité en
site internet du HSE (www.hse.gov.uk).
soulignant les bénéfices qu’une gestion active des
Ils visent à: risques en santé et en sécurité apporte à l’organisa-
• donner un nouvel élan aux améliorations en ma- tion et à ses parties prenantes. Il est précisé, en
tière de santé et de sécurité grâce à l’ensemble outre, les actions que les conseils d’administrations
des parties prenantes; doivent engager pour garantir qu’ils s’acquittent
correctement de leurs responsabilités en matière de
• encourager de nouvelles approches destinées à santé et de sécurité.
réduire les accidents du travail et les maladies
professionnelles; Une étude de la HSE, publiée en mai 2002, montre
que 60 % des entreprises de l’indice FTSE 100 ren-
• veiller à ce que l’approche des réglementations dent compte publiquement des questions de santé
en santé et en sécurité reste pertinente au regard et de sécurité dans leurs rapports de 2001 —
de l’évolution du monde du travail; contre 47 % en 1996.
• tirer un maximum de bénéfices d’un rapproche- La HSE réalise une étude visant à identifier comment
ment des questions de santé et de sécurité au tra- est actuellement assurée la responsabilité des
vail et d’autres programmes du gouvernement. conseils d’administration et des directeurs en ma-
Le programme «Revitaliser la santé et la sécurité» tière de santé et de sécurité dans les secteurs privé,
établit un plan d’action en 44 points. Certaines ac- public et associatif. Il s’agit d’évaluer dans quelle
tions spécifiques du plan visent à promouvoir une mesure le comportement des conseils d’administra-
plus grande responsabilité du conseil d’administra- tion et des directeurs a évolué vis-à-vis de la santé et
tion et du directeur afin de garantir un contrôle ap- de la sécurité et comment les initiatives incitant à
proprié des risques encourus par les salariés au sein une plus grande responsabilité des entreprises ont
de leur entreprise. À compter de 2002, les plus influencé ces évolutions. Les rapports d’étude de la
grandes entreprises du Royaume-Uni ont été invi- HSE sur ces questions sont publiés sur son site in-
tées à publier, dans leurs rapports annuels, des in- ternet (www.hse.gov.uk/revitalising/csr.pdf).
101■
La responsabilité sociale des entreprises
■102
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
sur la conviction du gouvernement, de la HSC et sécurité sont clairement associées à ces ques-
d’autres entités selon laquelle les comptes ren- tions, et l’orientation vers davantage de trans-
dus publics relatifs aux questions de santé et de parence et de communication pourrait bien être
sécurité contribuent de manière significative à un moteur efficace de l’amélioration de la per-
l’objectif d’une gestion plus efficace des risques formance des grandes entreprises, tel que sou-
de santé et de sécurité encourus par les tra- ligné précédemment.
vailleurs. Ces comptes rendus sont en outre
considérés comme des moteurs d’améliora- Résultats observés à ce jour
tion des performances pour les entreprises et
Une enquête de référence a été menée en 2001
comme des outils leur permettant dans une cer-
afin d’évaluer les comptes rendus sur les ques-
taine mesure de comparer leurs performances à
tions de santé et de sécurité en 2000. Le rap-
celles de leurs concurrents.
port a révélé que seules 47 % des 350 pre-
L’initiative vise en outre l’intégration de ces in- mières entreprises ont rendu compte de la santé
formations dans les rapports annuels des entre- et de la sécurité en 2000.
prises, l’objectif étant de nourrir et de stimuler
Une étude de suivi achevée récemment et dont
l’intérêt des actionnaires pour ces questions, en
les résultats n’ont pas encore été publiés
partant du principe qu’ils seront alors plus aptes
montre que ce chiffre a augmenté de façon
à agir s’ils ne sont pas satisfaits des perfor-
spectaculaire. Environ 77 % des 350 premières
mances d’une entreprise en matière de santé et
entreprises rendent désormais compte de la
de sécurité.
santé et de la sécurité, et ce chiffre atteint le ré-
sultat exceptionnel de 91 % pour les entre-
Brève description de l’initiative prises de l’indice FTSE 100.
Les comptes rendus sur les aspects sociaux et Cette initiative trouve son origine dans un rap-
environnementaux occupent une place impor- port de recherche intitulé «Indicateurs de santé
tante dans les débats sur la RSE. La santé et la et de sécurité pour les investisseurs institution-
103■
La responsabilité sociale des entreprises
Les indices sont devenus très populaires dans le • d’améliorer le confort, la santé et la sécurité
débat sur la RSE, avec des exemples très média- au sein de l’environnement de travail;
tisés tels que l’indice FTSE4 Good et l’indice de • d’augmenter la productivité;
RSE de l’association Business in the community. • de réduire les erreurs humaines associées à
L’espoir est que, à terme, cet indice devienne à une tâche;
son tour un outil de mesure reconnu des pra-
• d’améliorer la qualité de vie.
tiques des entreprises en matière de responsa-
bilité sociale. L’objectif est de réduire les coûts humains en-
gendrés par des lieux, processus et environne-
ments de travail inadaptés. Les «guides ergo»
Informations complémentaires
dispensent leurs connaissances dans les cercles
Indicateurs de santé et de sécurité pour les in- ESS (environnement/santé/sécurité) et impli-
vestisseurs institutionnels (voir site internet quent leurs collègues et responsables dans ce
mentionné ci-dessous). processus.
■104
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
105■
La responsabilité sociale des entreprises
5.4.2.8. Gestion intégrée de la santé (Pays-Bas) Zwetsloot, G. I. J. M., Gründemann, R., et Vaan-
drager, L. (2003, red.), «Eindrapportage Inte-
Organisation porteuse graal Gezondheidsmanagement — Definities-
tudie en Methodiekontwikkeling», TNO
Ministère néerlandais de la santé. Rapport 14669/TNO Arbeid i.s.m. NIGZ, Hoofd-
dorp.
Brève description de l’initiative www.arbeid.tno.nl/perskamer/files/tan_novem-
ber_ 2003.pdf
En 2002, le ministère a lancé un certain nombre
de projets visant à encourager les entreprises à 5.4.2.9. Conventions sectorielles sur les conditions de travail
gérer l’impact de leurs activités sur la santé pu-
blique (y compris la santé au travail), sous le Organisation porteuse
nom de «gestion intégrée de la santé». Les pre-
miers projets externes ont été une étude de dé- Ministère néerlandais des affaires sociales et de
finition et le développement d’une méthodolo- l’emploi.
gie pour les entreprises, menés par le TNO
(Institut des sciences environnementales) et le Brève description de l’initiative
NIGZ (Institut pour la prévention en matière de
santé et de maladie). Deux réunions rassem- En 1999, le ministère a commencé à inviter les
blant les parties prenantes ont été organisées à organisations sectorielles à développer, de leur
ce titre. plein gré, des accords sectoriels sur les condi-
tions de travail (conventions) avec des branches
Ces projets ont notamment abouti à la conclu- spécifiques de l’industrie (organisations d’em-
sion que la santé au travail devait être associée ployeurs et syndicats). Certains secteurs ont été
à la productivité et à la présence de travailleurs activement incités par le gouvernement à parti-
aptes et motivés, plutôt qu’aux maladies, aux ciper, tandis que d’autres se sont ralliés de leur
absences pour raison médicale et autres pro- propre initiative. En janvier 2004, des conven-
blèmes connexes. La plupart des efforts en ma- tions avaient été conclues avec 50 secteurs,
tière de santé portent sur des points particuliers couvrant approximativement 70 % de la popu-
concernant des groupes cibles spécifiques, ce lation active néerlandaise. Une convention est
qui risque de conduire à une sous-optimisation. généralement signée pour une durée de quatre
Le moment semble opportun pour introduire ans. Le gouvernement a investi environ 80 mil-
une approche intégrée et se consacrer à la pré- lions d’euros dans ces conventions (principale-
vention (primaire). Une méthodologie a été dé- ment destinés à subventionner des mesures et
veloppée en s’appuyant sur les expériences programmes), et la contribution de l’industrie
dans le domaine de la gestion de la sécurité et s’est élevée à 200 millions d’euros. Les efforts
de la santé au travail, de la promotion de la san- portent sur la mise en œuvre de mesures spéci-
té sur le lieu de travail, de la gestion des res- fiques relatives aux principaux risques du sec-
sources humaines et du handicap et des prin- teur et à l’ensemble des aspects associés ou ju-
cipes de gestion de la qualité. Plusieurs projets gés utiles. Au démarrage de la période couverte
pilotes sont prévus afin de tester et d’affiner la par la convention, la «situation initiale» est éva-
■106
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
luée, et des objectifs concrets d’amélioration • Quels sont les bons exemples d’initiatives en
(par exemple, la réduction du nombre de tra- matière de SST qui sont compatibles avec les
vailleurs exposés à certains risques ou le pour- initiatives de RSE?
centage de travailleurs protégés par des me- • Que faut-il pour que la SST occupe une place
sures spécifiques) sont définis. Le plus importante dans les programmes de RSE?
gouvernement et les partenaires sociaux suivent
les progrès réalisés, et une étude d’évaluation Éléments utiles pour la SST issus
est effectuée en phase finale. des initiatives en matière de RSE
107■
La responsabilité sociale des entreprises
■108
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
E
leurs activités. Plusieurs exemples concernent
de grandes entreprises; toutefois, le présent
H
rapport décrit aussi des petites et moyennes en-
C
treprises pratiquant la RSE. Les entreprises Anne
Linnonmaa, Acroplastica, Happy Computers,
R
Moonen et Voerman démontrent que des PME
E
peuvent également être actives en matière de
RSE. En outre, la caractéristique commune aux
H
entreprises pratiquant la RSE semble être le fait
C
qu’il s’agit le plus souvent d’entreprises très in-
novantes qui considèrent leurs activités de RSE
E
comme une clé leur permettant de rester inno-
R vantes dans le futur.
6.
6.1.1. Communication avec les parties prenantes externes
et internes, transparence et rapports d’information
109■
La responsabilité sociale des entreprises
Dans le domaine de la RSE, les rapports externes complets des évaluations externes, en détaillant
de l’entreprise sur ses performances et ses acti- ses forces et ses faiblesses.
vités sociales, environnementales et écono-
miques sont essentiels, et il est indispensable Volkswagen considère également la communi-
que ces activités et ces performances soient cation externe comme une question clé en ma-
transparentes au sein de l’entreprise. En consé- tière de RSE et, de ce fait, sponsorise la cam-
quence, un juste équilibre entre la communica- pagne européenne de sensibilisation à la RSE
tion et la participation des parties prenantes ex- consacrée à «l’amélioration de la communica-
ternes et internes semble être très important en tion et des rapports sur les performances so-
matière de RSE. À cet égard, l’expérience du ciales des entreprises».
monde de la SST en matière de communication
6.1.2. Conception de l’entreprise en matière de RSE
interne et de participation semble particulière-
ment adaptée au développement de la RSE. Il est intéressant de noter que, dans plusieurs
cas (Anne Linnonmaa, Happy Computers, Moo-
Le groupe de détail Otto donne un exemple de nen, Van de Velde, Voerman et, dans une
méthode non conventionnelle en matière de moindre mesure, la raffinerie Api, le groupe dé-
formation du personnel et d’engagement avec taillant Otto, UPM-Kymmene et Volkswagen), la
les parties prenantes avec les initiatives «Chan- RSE ne se distingue pas de l’activité principale
ger de camp» dans lesquelles, les responsables de l’entreprise, qu’elle se reflète dans la nature
sont détachés à l’extérieur, pendant une se- même de l’entreprise (Anne Linnonmaa) et/ou
maine, pour travailler sur un projet social, par dans la façon dont les activités centrales sont «à
exemple dans un bureau d’aide aux toxico- l’image de l’entreprise» (la raffinerie Api, Happy
manes ou un foyer pour les handicapés men- Computers, Moonen, Voerman, Otto, UPM,
taux ou physiques. Ainsi les cadres ont-ils une Volkswagen). Cet aspect unique se traduit dans
expérience de terrain des organismes externes, les produits et/ou les services de l’entreprise,
ce qui contribue activement à réaliser l’objectif améliorant ainsi la visibilité non seulement pour
de l’entreprise en matière de responsabilité so- les salariés et les travailleurs potentiels sur le
ciale. Chez Happy Computers, des expériences marché du travail, mais également pour les
d’apprentissage innovantes font partie des acti- clients et les consommateurs, ainsi que pour les
vités de l’entreprise et, parallèlement, rendent autres parties prenantes telles que les organisa-
plus pertinente la communication avec les tions gouvernementales et les ONG.
clients et les parties prenantes.
Des motivations éthiques émanant de la direc-
Les fournisseurs (y compris les fournisseurs tion de l’entreprise peuvent jouer un rôle, de
étrangers) représentent un groupe spécifique même que l’inspiration personnelle du proprié-
de parties prenantes. Concernant les entre- taire ou du PDG de l’entreprise (Acroplastica,
prises ayant des activités internationales, la RSE Anne Linnonmaa, Api, Happy Computers, Otto,
implique de tenir compte de considérations so- Moonen, Voerman, Volkswagen). De cette ma-
ciales, notamment de la santé et de la sécurité nière, les activités de l’entreprise se démarquent
chez les fournisseurs de l’entreprise. de celles des autres entreprises du même sec-
teur, leur conférant ainsi un avantage compéti-
Plusieurs entreprises font preuve d’une grande tif. La valeur de leurs produits et/ou services liée
ouverture et d’honnêteté dans leur communi- à leur image suppose une bonne communica-
cation externe. À titre d’exemple, Happy Com- tion avec l’ensemble des parties prenantes (ex-
puters publie sur son site internet les résultats ternes et internes) ainsi que de la transparence.
■110
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
Dans ces entreprises, la RSE gomme la distinc- sent également responsable de ses salariés s’ils
tion entre les impacts des produits et des ser- ont, malheureusement, un problème de santé.
vices, d’une part, et ceux des processus de pro-
duction, de l’autre; elle tient compte des Ces entreprises qui appliquent la RSE portent
retombées sur toutes les parties prenantes. Ces clairement un intérêt à la sécurité et à la santé
impacts se renforcent mutuellement, comme au travail dans la mesure où des résultats mé-
chez Happy Computers, dont la déclaration de diocres dans ce domaine pourraient nuire à leur
mission d’entreprise débute par la phrase sui- image et menacer directement la pérennité de
vante: «Notre activité consiste à donner aux leurs activités. Par ailleurs, ces entreprises sont
personnes les moyens d’atteindre leur plein po- souvent engagées dans la transparence sociale
tentiel dans leur travail.» et assument l’impact de leurs activités commer-
ciales à plus grande échelle, par le biais de leurs
Cela diffère de la conception traditionnelle de la fournisseurs mais également dans les pays en
sécurité et de la santé au travail. Généralement, développement (Acroplastica, Angelantoni,
la SST s’intéresse surtout (ou se limite) aux Otto, Van de Velde), et s’occupent de sécurité et
conséquences des processus de production sur de santé au travail dans d’autres régions du
les travailleurs, les effets des produits sur la sé- monde. Dans une perspective encore plus large,
curité ou la santé ne concernant la SST que s’ils c’est également le cas chez Anne Linnonmaa.
sont destinés à un usage professionnel. On observe en outre que les entreprises qui ap-
pliquent la RSE ont des objectifs positifs qui sti-
Certaines entreprises ont davantage concrétisé mulent leurs activités et permettent également
leur mission ou valeurs d’entreprise et en ont de les évaluer. Parmi ces objectifs figurent la pé-
fait des principes d’entreprise. Happy Compu- rennité, l’acceptation sociale, le leadership de
ters tente de vivre selon cinq principes: respon- service, le développement de nouvelles activi-
sabilisation des personnes, excellence des ser- tés, la création de nouveaux marchés, des pro-
vices, satisfaction des clients, innovation et duits et services attrayants, une entreprise
contentement des parties prenantes. Plusieurs conviviale, la promotion de la santé, la satisfac-
autres entreprises, telles que Van de Velde, ap- tion des parties prenantes et l’image d’em-
pliquent des principes similaires de diverses ma- ployeur exemplaire. Naturellement, les objectifs
nières. positifs supposent que les impacts négatifs (po-
tentiels) soient également gérés (gestion des
Ces entreprises deviennent alors des em- risques).
ployeurs de choix, et les salariés reconnaissent
la valeur ajoutée apportée par la RSE qui contri- Les objectifs positifs présentent des avantages:
bue à donner un sens à leur travail. Ils peuvent • ils n’émanent pas d’une motivation externe
être fiers de travailler pour cette entreprise et (législation), mais d’une motivation interne, ce
sur ses produits. Il s’établit alors une relation du- qui développe le sentiment d’«appropriation»;
rable entre l’entreprise et le salarié. Un exemple • des objectifs positifs suscitent beaucoup plus
frappant à cet égard est celui de l’entreprise facilement l’inspiration et l’enthousiasme
Moonen qui a pour philosophie d’offrir à ses sa- (des personnes et des groupes de parties pre-
lariés non pas un emploi, mais une carrière. En nantes) que des stratégies de réduction des
conséquence, le personnel représente non seu- risques;
lement un investissement utile pour les entre- • les stratégies de réduction des risques sem-
prises, mais constitue également leur plus blent perdre de leur importance lorsque les
grand atout. Dans ces conditions, l’entreprise se performances ont été améliorées et que les
111■
La responsabilité sociale des entreprises
niveaux de risque sont faibles. Les risques «La priorité est que nos salariés soient satisfaits
peuvent alors facilement augmenter à nou- et en bonne santé.» La responsabilisation du
veau et nécessiter de nouvelles actions. Ainsi personnel de Happy Computers constitue l’un
l’objectif souvent cité visant à une «améliora- de ses cinq principes fondamentaux. L’idée
tion continue» peut-il devenir probléma- sous-jacente est que «les individus peuvent
tique. Un objectif positif entraîne bien plus donner le meilleur d’eux-mêmes s’ils se sentent
efficacement une amélioration continue (5). bien». Moonen considère que la valeur essen-
tielle de l’entreprise réside dans le sentiment de
Les objectifs positifs ne sont pas encore très confiance mutuelle de ses différents acteurs
courants dans le domaine de la sécurité et de la (pour Moonen, cela concerne non seulement
santé au travail, où le respect de la législation et les relations à l’intérieur de l’entreprise, mais
le contrôle des risques sont souvent les facteurs également les relations avec les clients et les
déclenchants les plus importants. Parmi les fournisseurs).
exemples d’objectifs positifs, figurent néan-
moins la promotion de la santé et de la sécu- Angelantoni a recours à des enquêtes régulières
rité, des initiatives de création d’emplois de auprès des salariés pour suivre les résultats dans
haute qualité, et l’utilisation de plus en ce domaine. Des budgets attribués spécifique-
plus courante de termes tels qu’«emplois dura- ment à la sécurité et à la santé peuvent faire
bles», «lieux de travail durables», «main-d’œuvre partie du processus de mise en œuvre (Acro-
durable», etc. plastica). Des experts en matière de sécurité et
de santé au travail, d’environnement, etc., peu-
6.1.3. Mise en œuvre de la RSE
vent également contribuer à une mise en œuvre
La mise en œuvre de la RSE est assurée par les réussie de la RSE et des questions associées.
cadres supérieurs de l’entreprise, et les revues
Une décision stratégique peut porter sur la re-
de direction régulières constituent à ce titre un
définition des procédures internes et des mé-
outil important (Angelantoni). Un autre moyen
thodes de travail (Angelantoni). Le recours à des
d’avoir un retour d’information sur les décisions
systèmes de management suppose également
de l’entreprise est de participer à un réseau
la mise en place de programmes de suivi des
d’entreprises qui appliquent la RSE en vue
améliorations et génère des informations sur le
d’échanger les meilleures pratiques et expé-
management (Acroplastica), tandis que des
riences.
lignes directrices écrites (Acroplastica) et des
Afin d’orienter la mise en œuvre dans la bonne conseils et un soutien destiné aux salariés sur le
direction, plusieurs entreprises reconnaissent terrain (Voerman) se révèlent parfois nécessaires
l’importance du rôle des salariés. À ce propos, pour leur expliquer ces informations. Il est pos-
Voerman déclare: «Des conditions de travail sa- sible d’aborder les questions de sécurité et de
tisfaisantes sont indispensables à la mise en santé dans une dimension plus large, par
œuvre de nouveaux principes d’entreprise basés exemple l’équilibre entre vie professionnelle et
sur des motivations éthiques.» Otto affirme: vie privée (Happy Computers).
■112
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
man, permettent de rendre la RSE tangible pour concurrents et d’avoir une image positive dans
tous les salariés de l’entreprise. Il en va de même les médias (Api, Happy Computers, Moonen,
pour les programmes de motivation (Voerman) et UPM-Kymmene, Van de Velde).
les programmes pédagogiques en général (Hap-
py Computers). Des forums de discussion sur l’in- 6.1.4.1. Relation avec les systèmes de management existants
tranet de l’entreprise peuvent accompagner la
Dans deux cas italiens (Acroplastica et Angelan-
mise en œuvre de la RSE (Acroplastica), etc.
toni), la RSE ne semble pas être directement liée
6.1.4. Méthodes et outils innovants aux produits et aux services de l’entreprise, mais
plutôt à l’impact de l’entreprise au niveau local.
Parmi les exemples figurent: un accord formel Des questions internes, telles que la sécurité et la
avec les parties prenantes externes (Api avec les santé au travail ou la gestion des ressources hu-
autorités locales); la participation à des partena- maines, sont liées à des questions externes lo-
riats innovants (par exemple, le pacte mondial, cales telles que les prescriptions des autorités en-
UPM-Kymmene); l’introduction et la mise en vironnementales locales, une communication
œuvre d’un code de conduite (Api, Otto); le re- active avec la collectivité locale, etc. (permis
cours réguliers à des audits sociaux (Otto) d’exercer de l’entreprise). Les systèmes de ma-
conduits soit par des auditeurs internes, soit par nagement de la sécurité et de la santé ainsi que
des tiers — associés à un processus de certifi- la gestion de l’environnement et de la qualité
cation. Happy Computers pratique régulière- ont un rôle fondamental. Une certification par
ment le «happy check» (évaluation interne de la un tiers atteste de la conformité volontaire aux
satisfaction du personnel), tandis que chez normes en matière de systèmes de management
Moonen, la pause-café du matin est l’occasion (tels qu’ISO 9000, 14000 et OHSAS 18000).
d’entretenir la confiance du personnel et de Concernant les entreprises à dimension interna-
prêter une attention particulière à chacun des tionale, la conséquence est la mise en œuvre des
salariés. systèmes de management sur tous les sites dans
les différentes régions du monde. Nombre de
Pour Volkswagen, qui a une tradition sociale de ces entreprises pratiquant la RSE considèrent
longue date, il est également important d’inno- que la satisfaction du personnel est un indica-
ver en matière d’accords sociaux au sein de l’en- teur très pertinent (Happy Computers l’appelle
treprise. Un exemple en est la modernisation du le «happy check» régulier).
système de rémunération, de même que le nou-
veau compte épargne-temps (disposition finan- La RSE ne se répercute pas nécessairement sur la
cière et organisationnelle portant sur toute la définition de l’activité principale de l’entreprise,
vie professionnelle, tout en assurant un fonds mais plutôt sur la façon dont l’entreprise exerce
visant à sécuriser l’emploi dans le futur). Autre son activité sur ses différents sites.
innovation à caractère social chez Volkswagen:
le «modèle 5000» qui offre 5 000 postes pour Dans ce cas, des approches rationnelles [sys-
un salaire mensuel de 2 500 euros et crée de tèmes de gestion avec leur roue de Deming:
nouveaux emplois dans le secteur industriel en «plan-do-check-act» (prévoir-faire-contrôler-
Allemagne. corriger)] et la gestion des risques prédominent.
Une évolution des valeurs et/ou de la culture
Enfin, les récompenses et les prix constituent d’entreprise peut être une retombée positive,
des méthodes attrayantes pour les entreprises, mais les approches peuvent aussi surtout se limi-
leur permettant de se démarquer de leurs ter à un processus de contrôle des activités et
113■
La responsabilité sociale des entreprises
des comportements. D’une manière générale, prise et, ce faisant, d’utiliser l’importance stra-
cela suscite moins d’enthousiasme et d’inspira- tégique de la RSE pour renforcer la SST.
tion, et l’impact sur l’image de marque de l’en-
treprise est limité (6). Par ailleurs, ces activités Dans les cas où une entreprise est évaluée de fa-
rendent les entreprises moins vulnérables aux çon positive par des systèmes de notation rela-
critiques externes, émanant des ONG par tifs aux investissements socialement respon-
exemple, et renforcent considérablement les re- sables (par exemple, Acroplastica, Van de Velde,
lations avec les autorités locales, tout en amélio- Volkswagen), cela favorise ses relations avec les
rant la sécurité et la santé au travail (mais pas né- institutions financières.
cessairement la santé mentale).
6.1.6. Procédures d’apprentissage organisationnel et sociétal
6.1.5. Valeur ajoutée de la RSE, y compris en matière de SST
■114
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
115■
La responsabilité sociale des entreprises
la gestion, etc.) le monde de la SST peut-il • Dans quelle mesure la responsabilité sociale
reprendre à son compte? (s’appuyant par exemple sur la norme
SA 8000) a-t-elle un impact sur la sécurité et
6.1.8. Quelques suggestions de recherches futures la santé dans les entreprises des États mem-
bres de l’UE, et chez les fournisseurs dans les
Une étude préliminaire soulève souvent plus de pays en développement?
questions qu’elle n’apporte de réponses. Les dix • Quelles sont les interactions éventuelles entre
questions à débattre entre les parties prenantes les aspects volontaires de la RSE et ses aspects
mentionnées dans le chapitre précédent consti- obligatoires? Quel rôle joue à cet égard la SST
tuent l’un des résultats de la présente étude. en tant que domaine très réglementé?
D’autres questions pertinentes méritent égale- • De quelle façon les employeurs conjuguent-
ment de faire l’objet d’une recherche plus ap- ils leurs rôles d’employeur responsable, d’en-
profondie. Certaines, qui ont émergé au cours trepreneur responsable et de citoyen respon-
du projet, sont évoquées ci-dessous ou dans les sable? Comment les conflits potentiels
commentaires des points focaux dans le projet sont-ils résolus?
de rapport final. • De quelle façon les salariés conjuguent-ils
• Dans quelle mesure un dialogue d’entreprise leurs rôles de travailleur responsable et de ci-
avec les parties prenantes a-t-il une influence toyen responsable? Comment les conflits po-
sur le dialogue social entre l’employeur et les tentiels sont-ils résolus?
représentants des salariés?
• Quel est le véritable impact de la RSE sur la 6.2. Analyses des changements
sécurité et la santé au travail, et inversement? dans le contexte des organisations
(Cette question pourrait faire l’objet d’une résultant de la RSE
enquête auprès d’un échantillon représenta-
Les analyses qui suivent reposent sur les initia-
tif d’entreprises, les réponses ne pouvant pas
tives énumérées dans le chapitre 4.
résulter d’une série d’études de cas.)
• Les différences culturelles entre les pays (eu- 6.2.1. Quelles sont les dernières mesures politiques dans
ropéens) ont-elles une influence sur la le domaine de la RSE?
conceptualisation et la mise en œuvre de la
La liste des initiatives nationales, européennes
RSE? Quelles en sont les répercussions sur la
et mondiales présente un large éventail d’outils,
relation entre la RSE et la sécurité et la santé
d’initiateurs et de groupes cibles. Le contenu
au travail?
SST varie de la simple attention implicite à des
• Comment les questions de sécurité et de san- activités stratégiques et explicites. Les parties
té au travail peuvent-elles davantage retenir prenantes initiatrices comprennent les gouver-
l’attention des médias? De quelle façon les nements, les partenaires sociaux et les entre-
progrès en matière de sécurité et de santé au prises elles-mêmes. Les groupes cibles sont es-
travail peuvent-ils contribuer à l’image de sentiellement des groupements d’entreprises,
marque de l’entreprise sur le marché du tra- des secteurs d’activité ainsi que des groupes liés
vail et sur le marché des biens et des services? au cycle de vie de la production, tels que les in-
• Dans quelles conditions les ONG peuvent- vestisseurs, les clients, les experts, les organisa-
elles encourager la sécurité et la santé au tra- tions non gouvernementales, d’autres parties
vail? Quels sont les exemples de partenariats prenantes et même la société «au sens large».
innovants entre des ONG et des entreprises Les aspects innovants les plus visibles sont dé-
qui favorisent la sécurité et la santé? crits dans les sections suivantes.
■116
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
6.2.1.1. Engagement des parties prenantes outils utilisés semblent plus novateurs. L’éven-
tail des parties prenantes, par exemple, est plus
Les initiatives témoignent d’une grande variété large (comme décrit précédemment); les parte-
de parties prenantes engagées. En plus des par- nariats sont plus innovants dans la mesure où ils
ties prenantes classiques, telles que les gouver- ne sont pas limités à certains secteurs d’activité
nements et les partenaires sociaux, d’autres comme cela était le cas avec la SST, et aussi dans
parties prenantes telles que les ONG, les ex- l’utilisation d’incitations financières. Bien que
perts, les fournisseurs, les clients et les investis- les analyses coûts/avantages soient de mieux en
seurs sont mentionnées. À titre d’exemple, l’ini- mieux connues dans le domaine de la SST, l’en-
tiative britannique «Business in the gagement de partenaires externes tels que des
community» (BITC) cible les entreprises, le gou- financiers et des fonds de pension constituerait
vernement, les autorités locales ainsi que les une nouveauté.
syndicats. Un autre exemple est celui de l’initia-
tive internationale du pacte mondial, qui En plus des partenariats entre les entreprises, les
s’adresse aux entreprises, aux salariés, aux or- ONG et le gouvernement, un quatrième acteur
ganisations de la société civile et aux agences semble émerger. Il s’agit d’une partie prenante
des Nations unies. Ces acteurs sont pour la plu- indépendante chargée de faciliter les activités
part nouveaux dans le domaine de la SST et, communes entre les partenaires. Par exemple,
quand ils ne le sont pas, ils jouent un rôle diffé- l’un des objectifs du projet italien Anima est de
rent et peuvent donc être perçus comme une développer le professionnalisme managérial des
menace, mais également comme un moteur organisations à but non lucratif en les encoura-
des relations établies à l’heure actuelle entre les geant à entretenir des contacts avec le monde
partenaires. Il convient de signaler que le des affaires.
nombre croissant de parties prenantes et l’at-
6.2.1.3. Innovations en matière de conception et objectifs positifs
tention grandissante à l’égard de la RSE contri-
bueront à augmenter la complexité du monde
L’objectif de la SST est de réduire les risques
de la SST.
pour la santé et la sécurité dans l’environne-
ment de travail. Si l’on se réfère aux initiatives
Le piège dû à l’émergence de ces nouveaux ac-
décrites dans le chapitre 3, il apparaît claire-
teurs peut résider dans le fait que les initiatives
ment que différents termes sont utilisés pour
de SST sont de plus en plus implicitement re-
définir les objectifs de la RSE: développement
prises par d’autres acteurs, excepté l’OIT. Le
durable, équilibre entre vie professionnelle et
risque est que d’autres «nouvelles parties pre-
vie privée, création de perspectives, engage-
nantes» se substituent aux acteurs plus tradi-
ment stratégique, comportement éthique, par-
tionnels de la SST, inscrivant ces questions à
ticipation active des entreprises, amélioration
l’ordre du jour de leurs activités à la place des
du cadre de vie, confort, productivité, dialogue,
professionnels de la SST.
valeurs organisationnelles, gestion efficace,
6.2.1.2. De nouvelles formes de partenariats promotion d’une culture d’entreprise moderne,
sens d’appartenance de l’entreprise à sa région,
La plupart des initiatives, telles que les pro- gestion de l’excellence en affaires, responsabili-
grammes de sensibilisation, les réseaux, les ou- té, confiance, renforcement de l’impact positif
tils de communication, etc., ne sont pas nou- sur la société, employabilité, prise en compte de
velles dans le cadre de la SST. Cependant, la santé et de la sécurité dans les décisions com-
quand la RSE est intégrée de façon positive à la merciales et, bien entendu, «engagement de
SST (ou inversement), le type d’initiative et les progrès».
117■
La responsabilité sociale des entreprises
Cette liste montre que la prévention des risques la SST? L’OIT et l’OMS appliquent et encoura-
n’est pas considérée comme un élément essen- gent d’ores et déjà cet élargissement dans le
tiel. Lorsqu’il s’agit de RSE, les objectifs sont dé- domaine de la sécurité et de la santé (l’initiative
crits de façon positive. Ils servent de source du pacte mondial) dans le cadre de leurs activi-
d’inspiration et de stratégies, tandis que la pré- tés.
vention des risques est une condition néces-
saire pour parvenir à ces objectifs positifs. 6.2.1.6. Une perspective plus large
Les initiatives de commerce éthique montrent La participation des salariés, ou de leurs repré-
que les fournisseurs, tout au long de la chaîne sentants, se pratique depuis fort longtemps
de production, sont également impliqués dans dans le domaine de la SST, et elle est très utile à
les initiatives de RSE à l’échelle mondiale, no- «l’internalisation de nouveaux concepts, de
tamment concernant les pays moins développés nouvelles valeurs et de nouveaux comporte-
et les pays en transition économique. De ce fait, ments du personnel». Cependant, les initiatives
les conditions de travail, y compris la sécurité et en matière de RSE pourraient s’imposer au sein
la santé dans les pays en développement ou en du monde de la SST lorsque les orientations ex-
Europe de l’Est, sont également considérées ternes prédominent (engagement des parties
comme des éléments de la RSE. Il est donc à no- prenantes, communication externe, transpa-
ter que la conception du cycle de vie de la RSE rence, gestion saine, etc.) et que les travail-
élargit considérablement le champ de la SST. leurs sont considérés comme des «personnes à
Quelles en sont les conséquences pour les poli- motiver» et non comme ressource humaine
tiques mises en œuvre et les professionnels de précieuse pouvant contribuer aux nouvelles ini-
■118
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
tiatives. Pour les professionnels de la SST, cela fondée sur la législation vise le «contrôle» (et
peut être l’occasion d’utiliser et de développer l’exécution par l’inspection du travail), tandis
leur expérience dans le domaine «de l’internali- que la RSE est avant tout orientée vers la va-
sation et de l’engagement» et de renforcer l’im- leur et vise la communication externe, les
plication des différentes parties prenantes. principes éthiques et les valeurs comme la
confiance, ce qui lui confère un caractère plus
• L’objectif de la SST consiste trop souvent à stratégique pour les entreprises.
respecter les obligations légales. Les initia-
tives de RSE nous montrent que bon nombre Lorsque la SST est tirée à un niveau plus straté-
de résultats peuvent découler d’une intégra- gique par son association avec la RSE, les objec-
tion et d’un engagement volontaires. Le défi tifs stratégiques représentent un enjeu majeur,
pour les professionnels de la SST est d’utiliser et il devient clair qu’un plus grand nombre de
leur expertise pour susciter l’engagement en parties prenantes manifestent alors un intérêt,
définissant la SST davantage comme un inté- positif ou négatif, vis-à-vis de la SST. Pour utili-
rêt stratégique, comme un enjeu majeur au ser une métaphore, on peut penser à l’alpiniste
niveau de la direction des entreprises et la qui, à mesure qu’il se rapproche du sommet,
responsabilité des parties prenantes impli- voit un plus grand nombre de montagnes et
quées. De cette manière, la SST peut être «ti- prend conscience de toutes celles qui se trou-
rée» par l’intérêt personnel et l’internalisa- vent plus loin.
tion plutôt que «poussée» par des lois
imposées de l’extérieur. 6.2.1.8. Synergies dans le monde du travail en évolution
• Le risque est que la SST et la RSE semblent Le monde traditionnel de la SST fait face à une
parfois appartenir à deux mondes différents. série de nouveaux développements par le biais
L’approche de la SST plus systématique et d’initiatives de RSE, ce qui signifie que les
ONG
Secteurs
díactivité
Partenariats
Volontaire (RSE) novateurs,
récompenses, réseaux
Intérêt pour la SST
Gouvernement
Gouvernement
Réglementaire
Présent Futur
119■
La responsabilité sociale des entreprises
conséquences de la RSE sur le «monde du tra- large peut conduire à l’intégration de la SST
vail» traditionnel sont de plus en plus influen- dans d’autres activités de l’entreprise. Elle
cées par: contribue à donner à la SST une visibilité et une
• les autres parties prenantes impliquées (no- priorité accrues et elle est l’occasion pour la SST
tamment les ONG); d’aller au-delà du simple respect de la législa-
• l’impact social des produits; tion.
• l’implication des questions éthiques;
La présentation positive des questions de RSE
• un lien renforcé avec la gestion des res-
n’est pas nouvelle pour la SST, mais constitue
sources humaines (prise en compte du sens
encore une source d’inspiration. Le lien avec les
du travail et d’un équilibre satisfaisant entre
bénéfices en termes d’image de marque de
vie professionnelle et vie privée);
l’entreprise représente également une valeur
• une perspective géographique plus large; ajoutée pour la SST, de même que la combinai-
• des initiatives privées volontaires. son normale pour la RSE des motivations
éthiques et économiques ou commerciales. En-
Le dernier aspect est représenté dans le schéma
fin, le rôle de la collectivité locale est considéré
figurant à la page précédente qui illustre la ma-
comme un nouvel aspect intéressant pour la
nière dont les nouveaux développements peu-
SST.
vent conduire la SST à reposer de moins en
moins sur la réglementation et de plus en plus Les bons exemples d’initiatives en matière de
sur des initiatives volontaires. SST compatibles avec la RSE sont ceux qui ont
des objectifs internes, qui tiennent compte des
Les initiatives innovantes en matière de RSE
ressources humaines au sein de l’entreprise et
peuvent encourager des actions volontaires de
traitent des processus de travail tout au long de
la part des entreprises. L’ouverture et l’orienta-
la chaîne d’approvisionnement. Les initiatives
tion externe de la RSE rendent plus évident pour
dont la portée dépasse le cadre du lieu de tra-
les entreprises l’intérêt que portent les parties
vail sont de bons exemples (comme l’intérêt
prenantes aux questions de SST. Il faut espérer
pour l’équilibre entre vie professionnelle et vie
que, à l’avenir, cela incitera les entreprises, et
privée ou pour des programmes sportifs). De
notamment les cadres dirigeants, à s’attacher
nouvelles parties prenantes ont associé des ar-
davantage aux questions de SST dans leur
tistes, des écoles d’enfants de dirigeants et des
propre intérêt. La SST peut-elle de cette façon
ONG locales. À titre d’exemple, en Espagne,
devenir une source d’inspiration à laquelle les
une entreprise dont les salariés avaient des pro-
entreprises souhaiteraient se rattacher? Cet en-
blèmes de logement leur a offert la possibilité
jeu est représenté dans le schéma figurant à la
de vivre avec des personnes âgées et de leur
page précédente.
rendre service par la même occasion. De nom-
6.2.1.9. Éléments de la RSE servant de sources d’inspiration au monde breuses options créatives semblent naître du
de la SST lien entre les questions organisationnelles de
SST et les nouvelles parties prenantes perti-
Le groupe projet a identifié les éléments sui- nentes.
vants comme étant des sources d’inspiration
pour la SST. Afin d’accorder plus d’importance à la SST dans
le cadre de la RSE, il serait intéressant d’harmo-
La RSE semble être l’occasion d’introduire une niser les outils, les méthodes et le langage. La
approche intégrée de la SST. Elle présente un SST peut tirer des enseignements des initiatives
point de vue global, et cette perspective plus de RSE vis-à-vis des parties prenantes. Un
■120
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
exemple a été la sensibilisation des femmes de les entreprises qui se considéraient uniquement
pêcheurs aux risques du travail dans ce secteur comme de simples organisations à but lucratif,
d’activité. La pression familiale a conduit à un mais elle est également pertinente pour les en-
comportement plus sûr, alors que l’éducation treprises à but non lucratif et les entreprises pu-
des pêcheurs eux-mêmes n’avait pas été aussi bliques. Ces deux derniers types d’organisation
efficace pour diverses raisons. ont une tradition plus marquée d’objectifs so-
ciaux et moins d’expérience en matière de ren-
6.3. Changement de perspectives tabilité économique ou pour dégager des béné-
dans le contexte des organisations fices destinés aux investissements dans le
développement futur de leur organisation. De
Nos analyses au niveau de l’entreprise et les ini- ce fait, un bon équilibre entre les dimensions so-
tiatives dans le contexte des organisations per- ciales, environnementales et économiques
mettent d’identifier quelques implications gé- constitue également un défi pertinent pour les
nérales de changement des perspectives dues à entreprises à but non lucratif et les entreprises
la RSE. Cette section met en lumière les impli- publiques.
cations au niveau macroéconomique.
6.3.2. RSE et sécurité et santé au travail
6.3.1. RSE: conjuguer les dimensions sociales,
environnementales et économiques de l’entreprise La sécurité et la santé au travail constituent de
toute évidence une question sociale. Nul doute
La RSE se définit de façon concise comme l’in- que des conditions de travail sûres et saines et
tégration volontaire des préoccupations so- un bon état de santé des travailleurs font partie
ciales et environnementales dans les activités des responsabilités sociales des entreprises.
commerciales et les interactions des entreprises
avec leurs parties prenantes. Cela signifie que, D’importantes publications font également res-
aujourd’hui, les entreprises actives en matière sortir clairement cet aspect (livre vert et livre
de RSE reconnaissent que leur «raison d’être» blanc sur la RSE de la Commission européenne,
n’est pas seulement de «faire de l’argent» et CE 2001 et 2002). Dans le cadre d’un atelier or-
que, même si les objectifs économiques sont vi- ganisé par l’Agence européenne pour la sécuri-
taux, les préoccupations sociales et environne- té et la santé au travail sur les relations entre la
mentales revêtent également une importance RSE et la santé au travail, de nombreux aspects
croissante. Cela est souvent exprimé dans l’ob- liés à la sécurité et à la santé pertinents pour la
jectif visé par le concept des «3 P»: personnes, RSE ont été identifiés. La stratégie communau-
planète et profits. taire à long terme pour des emplois et des ni-
veaux de vie de haute qualité fait également ap-
Au-delà de la RSE, l’expression «développe- paraître très clairement cette relation.
ment durable de l’entreprise» est également de
plus en plus utilisée pour décrire l’objectif des Lorsqu’on examine les initiatives de RSE, la rela-
«3 P», alors que l’expression «entreprenariat tion avec la SST varie considérablement. Cer-
durable», qui est un concept très proche, est taines initiatives se réfèrent explicitement à des
souvent préférée par les organisations et les questions de SST, tandis que d’autres concer-
personnes concernées par l’environnement. nent de nouvelles composantes sociales qui ne
sont généralement pas abordées dans les entre-
Les termes «affaires» et «profits» sont utilisés, prises et ne sont pas associées à des obligations
car la RSE concerne surtout les entreprises pri- réglementaires (comme le travail dangereux des
vées. La RSE a les plus grandes implications pour enfants dans les activités des fournisseurs ins-
121■
La responsabilité sociale des entreprises
tallés dans les pays en développement). Par de la SST d’évaluer les opportunités et les défis
ailleurs, les initiatives de SST ne contribuent cer- qui en découlent.
tainement pas toujours à l’objectif global de la
RSE. Nombre d’excellentes initiatives en matière 6.3.3. Sécurité et santé au travail et performance de la RSE
de SST ne concernent pas les dimensions «pla-
Les dimensions sociale, environnementale et
nète» et «profits» de la RSE, n’ont pas de ré-
économique peuvent être représentées sous
percussion sur les processus commerciaux ou
forme de triangle. Il peut être utile pour l’ana-
les relations avec les parties prenantes. Elles
lyse des relations entre la SST et la RSE de faire
sont par conséquent peu pertinentes pour le
la distinction entre la sécurité et la santé au tra-
développement de la RSE, puisqu’elles n’in-
vail en tant que composante sociale et les autres
fluencent que le domaine de la SST.
enjeux sociaux.
Il existe également d’autres différences signifi-
catives comme la nature des initiatives: ces der- Le schéma figurant ci-dessous montre que,
nières visant à promouvoir la RSE sont essentiel- dans une perspective de RSE, les questions de
lement volontaires et privées, alors que, SST peuvent être plus étroitement associées à
concernant la SST, les initiatives sont pour la d’autres questions importantes pour les entre-
plupart guidées par la réglementation et éma- prises.
nent des gouvernements. Comme nous le pré-
Les questions les plus pertinentes à cet égard
ciserons par la suite, des acteurs, qui ne sont pas
sont les suivantes:
connus dans les sphères de la SST, jouent véri-
tablement un rôle dans les initiatives de RSE, • la santé et la sécurité du public (y compris la
tandis que les acteurs existants peuvent avoir de sécurité des produits);
nouveaux rôles.
• les ressources humaines;
L’une des conclusions est que le développement
de la RSE confère une nouvelle dimension à un • l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée;
«monde du travail en constante évolution» et,
par conséquent, il est important pour le monde • les autres droits fondamentaux au travail;
Profits
■122
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
Une autre façon de clarifier les relations entre la Enfin, en ce qui concerne les aspects sociaux,
RSE et la sécurité et la santé au travail, illustrée outre les dirigeants et les salariés, les citoyens et
dans le schéma figurant ci-après, est de s’intéres- les ONG, les personnes à travers le monde en-
ser aux parties prenantes impliquées dans la RSE. tier et même les générations futures figurent
parmi les nouvelles parties prenantes qui ne
Les principales parties prenantes concernant les sont généralement pas associées aux questions
«profits» sont les institutions financières (par de sécurité et de santé.
Profits
Personnes Planète
Salariés Autorités environnementales
Citoyens ONG environnementales
Personnes à travers le monde Espèces non humaines
Générations futures (biodiversité)
123■
La responsabilité sociale des entreprises
6.3.5. La société civile entre en jeu geants ainsi que des salariés et leurs représen-
tants, assistés par les professionnels de la SST.
Au XXe siècle, les aspects sociaux des activités
économiques étaient pris en charge principale- Toutefois, au XXIe siècle, ce tableau évolue rapi-
ment par les entreprises et leurs parties pre- dement. La société civile entre en jeu pour
nantes, d’une part, et les institutions gouverne- contrebalancer les entreprises et les gouverne-
mentales, d’autre part. ments (8), comme l’illustre le schéma présenté
ci-après.
Entreprises La gestion de l’entreprise et de la société repré-
Partenaires sente aujourd’hui un sujet brûlant au sein de
sociaux Gouvernement bon nombre d’entreprises et d’écoles de com-
Dirigeants Décideurs merce. Il en résulte que les entreprises commu-
Salariés politiques niquent de plus en plus avec les ONG, que celles-
Fournisseurs Inspections ci soient à vocation unique comme Greenpeace
dans le monde ou multiple, et avec les groupements de
entier consommateurs. Par voie de conséquence, les
mass media aussi s’intéressent de plus en plus à
la RSE.
Cela est également vrai pour la SST. Les princi-
paux acteurs intervenants dans les sphères de la
(8) Les principales motivations importantes sont la baisse du
SST, européennes et nationales, sont les organi-
pouvoir des gouvernements (nationaux) et l’augmenta-
sations patronales et les syndicats (partenaires tion du pouvoir des entreprises (multinationales). De ce
sociaux) et les gouvernements (décideurs poli- fait, les entreprises se trouvent confrontées aux nouveaux
contre-pouvoirs de la société civile: les mouvements de
tiques et inspections du travail). Au niveau de
consommateurs, les actionnaires ou la réaction des per-
l’entreprise, il s’agit des employeurs et diri- sonnes civiles sur le marché du travail.
Société civile
Médias
Entreprise Gouvernement
Partenaires sociaux Décideurs politiques
Dirigeants Inspections
Salariés
Fournisseurs dans le monde entier
■124
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
6.3.5.1. Une sphère plus large où les nouvelles questions à l’ordre du jour pris des entreprises», souvent poussées par les
peuvent jouer un rôle décisif dans le domaine de la SST ONG et les médias.
On peut donc conclure que, en raison de la RSE, 6.3.6. De nouveaux rôles pour les acteurs en place?
nombre de nouvelles parties prenantes peuvent
également s’impliquer dans le domaine de la Les partenaires sociaux et les autorités gouver-
SST, et cela pourrait modifier de façon significa- nementales chargés de la sécurité et de la san-
tive le domaine de la SST traditionnel. La sécuri- té au travail resteront manifestement des ac-
té et la santé au travail seront discutées dans teurs essentiels de la SST, mais les structures
des perspectives beaucoup plus larges et pour- tripartites seront confrontées à de nouveaux ac-
raient faire l’objet de décisions prises par les teurs et à des discussions sur des questions
ONG, les citoyens, les mass media, les action- beaucoup plus vastes. En outre, les acteurs tra-
naires, les autorités locales (du monde entier) et ditionnels se verront interpeller par la société ci-
les fournisseurs à travers le monde. vile dans différents rôles: les employeurs ne sont
pas simplement employeurs, ils sont également
Parallèlement, l’ordre du jour sera beaucoup des entrepreneurs et aussi (nous l’espérons) des
plus fourni avec de nouveaux points tels que la citoyens responsables. Les salariés sont égale-
gouvernance d’entreprise et des considérations ment des consommateurs, des citoyens et par-
éthiques jouant un rôle important. Toutes les fois également les voisins de l’entreprise.
conséquences des activités économiques sur les
personnes, la planète et les profits seront abor- Les professionnels de la sécurité et de la santé
dées, à savoir l’impact environnemental des pourraient être impliqués dans le dialogue avec
produits et des processus, les effets des produits les parties prenantes en tant que représentants
et des services sur la sécurité et la santé, l’im- de leur entreprise et devoir «désapprendre»
pact de l’entreprise sur la santé et la sécurité pu- l’habitude de se référer systématiquement aux
bliques, l’impact et le positionnement de l’en- obligations réglementaires, et plutôt associer
treprise au sein de la communauté locale (pour leurs activités à des principes commerciaux
tous ses sites), ainsi que l’impact social dans les sains, des considérations éthiques et une «bonne
pays en développement. citoyenneté».
125■
La responsabilité sociale des entreprises
■126
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
E
l’extérieur, si elles affichent de mauvaises per-
formances sociales en interne.
H
C
Compte tenu de l’importance stratégique du
développement de la RSE et de son caractère in-
R
novant, il est trop tôt pour donner des lignes di-
E
rectrices concrètes sur la façon d’y intégrer la
sécurité et la santé. Il faut à ce stade mener des
H
discussions aux niveaux européen et national
C
sur les défis, les opportunités et les risques liés
au développement de la RSE. Toutefois, la sec-
E
tion suivante de ce rapport fournit un ensemble
R
de recommandations importantes pour les diri-
7.
geants, les salariés et les professionnels de la sé-
curité et de la santé au travail.
127■
La responsabilité sociale des entreprises
Nous présentons ci-après une liste de recom- principaux objectifs peuvent être de créer des
mandations afin d’aider les dirigeants, les sala- opportunités sur des marchés innovants, de dé-
riés et les professionnels de la SST dans les en- velopper des relations avec des parties pre-
treprises désireux de resserrer les liens entre la nantes majeures, d’améliorer la gestion du
SST et la RSE. risque industriel ou d’accroître les synergies en
rapprochant des activités auparavant iso-
7.2.1. Recommandations adressées aux dirigeants d’entreprise lées. Les avantages peuvent être une meilleure
— s’appuyant sur les bonnes pratiques image sur le marché des biens et des services ou
sur le marché du travail, ainsi qu’une améliora-
S’inscrire dans le prolongement des activités existantes
tion du moral des salariés, une baisse de la rota-
Les entreprises qui optent pour une stratégie de tion du personnel et une diminution des congés
RSE ont certainement déjà des modalités de de maladie.
fonctionnement appropriées.
Identifier et impliquer les par ties prenantes clés
Dès lors, il faut se garder de réinventer la roue
Dans le cadre de la RSE, il convient d’écouter les
pour exploiter au mieux les initiatives existantes
parties prenantes clés, telles que les salariés, les
et les expériences passées. Évaluez les activités
clients, les actionnaires, le gouvernement, les
pertinentes, y compris celles liées à la sécurité et
ONG, les consommateurs, la société ou l’envi-
à la santé et aux ressources humaines, et recon-
ronnement familial. Toutes les entreprises sont
naissez les actions des salariés propices à la RSE.
confrontées à une vaste gamme de parties pre-
Soyez conscient que, en appliquant une perspec-
nantes, et il importe donc de bien identifier
tive plus globale et plus stratégique, certaines ac-
celles qui sont importantes et pourquoi elles le
tivités pourront être réorientées vers la RSE.
sont. La capacité et la volonté d’écouter sont
Exploiter les expériences déjà acquises prépondérantes: il ne faut pas négliger les par-
ties prenantes internes ou les actionnaires.
Il existe beaucoup d’exemples de bonnes pra- Soyez transparent dans le choix de vos parties
tiques et de lignes directrices relatives à la RSE, prenantes clés et faites preuve d’ouverture et
telles que celles décrites dans le chapitre 5 sur d’honnêteté dans la communication avec tous
les initiatives nationales ou internationales en les groupes de parties prenantes, y compris
faveur de la RSE. Ces initiatives reposent sur ceux qui peuvent être considérés comme moins
toute une variété de valeurs et de méthodes; importants pour votre entreprise.
utilisez les approches qui sont adaptées à votre
entreprise et à sa culture. Des informations Établir un équilibre entre les personnes, la planète et les profits
complémentaires sont généralement dispo-
La RSE consiste à intégrer les considérations so-
nibles sur l’internet. On peut aussi beaucoup
ciales (personnes), environnementales (planète)
apprendre de l’expérience d’autres entreprises,
et économiques (profits) dans les activités de
telles que celles présentées dans le chapitre 4,
l’entreprise et la communication avec les parties
qui peuvent servir de source d’inspiration ou de
prenantes. Les profits sont généralement bien
référence.
intégrés à toutes les activités de l’entreprise, et
Définir des objectifs stratégiques des systèmes de management environnemental
permettent déjà de réduire l’impact des activités
Établissez clairement votre conception de la des entreprises sur la planète. Toutefois, les as-
RSE, comment et pourquoi vous considérez pects sociaux sont souvent plus compliqués à
qu’elle est importante pour votre entreprise. Les traiter, car ils recouvrent les effets non seule-
■128
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
ment sur les salariés et les partenaires commer- perdrez votre crédibilité, de même que vos ar-
ciaux, mais également sur les communautés lo- guments, pour promouvoir la RSE.
cales et, parfois, les pays en développement.
L’impact indirect, par exemple, par le biais des Mise en œuvre: joindre l’action à la parole
partenaires commerciaux dans la chaîne d’ap-
Il est facile de préconiser de nouvelles valeurs,
provisionnement peut également être impor-
mais il est plus difficile, et bien plus important,
tant, notamment pour les grandes entreprises.
de les traduire réellement en actes dans le quo-
tidien de l’entreprise. Les nouvelles valeurs se-
Établir un équilibre entre dimensions externes et internes de la RSE
ront en fait peu crédibles si vous vous limitez à
de belles paroles, et il sera beaucoup plus diffi-
De nouvelles questions externes, comme le tra- cile de regagner de la crédibilité et de réussir.
vail des enfants ou les entreprises implantées
dans les pays ne respectant pas les droits de Les salariés sont parfaitement capables de faire
l’homme, peuvent prendre de l’importance en la distinction entre ce qui est dit dans le cadre
raison de pressions de parties prenantes ex- des relations publiques et la réalité au quoti-
ternes. Même si ces problèmes ne semblent dien. Gardez à l’esprit que vous ne pouvez pas
pas, dans un premier temps, directement liés réussir à l’extérieur sans être bon en interne.
aux questions internes, leur résolution exige de Lorsque vous dites que les performances envi-
clarifier les valeurs de l’entreprise à l’égard des ronnementales doivent être excellentes, vous
dirigeants, salariés et partenaires commerciaux. devez traiter l’environnement de travail de la
Par ailleurs, le sentiment d’appropriation ou le même manière.
soutien de toute une gamme d’acteurs clés en
interne seront essentiels à la réussite de toutes La participation des salariés est importante, car
les mesures. ils font partie des principaux atouts de l’entre-
prise et sont également nécessaires pour la mise
Une entreprise ne peut rester crédible à long en œuvre de la RSE. Parmi les différentes façons
terme si les «valeurs» déclarées comme impor- d’y parvenir, on peut récompenser les initiatives
tantes à l’extérieur ne sont pas respectées en in- des salariés et s’assurer que les leçons tirées
terne. Dans ce sens, les questions relatives aux dans un département de l’entreprise sont ex-
ressources humaines et à la sécurité et à la san- ploitées dans les autres. La communication est
té au travail devraient donc toujours faire partie essentielle afin de garantir que les questions
de la RSE et être évaluées selon les mêmes va- liées à la RSE (dont la sécurité et la santé au tra-
leurs et critères que les objectifs (sociaux ou en- vail) sont toujours à l’ordre du jour. La direction
vironnementaux) orientés vers l’extérieur. doit montrer l’exemple en suivant le principe
que la RSE, au même titre que la sécurité et la
Montrer et développer le leadership
santé exigent d’elle un engagement ferme et ne
peuvent simplement être proclamées du som-
met vers la base.
Le comportement des dirigeants doit servir
d’exemple et, s’ils n’adhèrent pas à une straté- Développer le sentiment d’appropriation et le soutien
gie, mieux vaut ne pas commencer. Les difficul-
tés rencontrées dans la mise en œuvre sont au- Le succès de la RSE passe par des changements
tant d’informations utiles pour la gestion: dans l’entreprise, y compris dans le cœur et l’es-
d’autres personnes rencontreront probable- prit de ses salariés. Il n’existe donc pas de solu-
ment les mêmes difficultés. Aussi, traitez ouver- tion miracle, et un engagement à long terme
tement et franchement ces difficultés ou vous est essentiel. Vous devrez donc identifier les
129■
La responsabilité sociale des entreprises
■130
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
La RSE n’est pas une solution miracle, il faut du Dans une large mesure, la RSE est influencée
temps pour développer de nouvelles valeurs et par les exigences des parties prenantes. De ce
une nouvelle culture d’entreprise. Le monde ex- fait, il est important que l’entreprise considère
térieur évolue tout comme les exigences des les salariés comme un groupe de parties pre-
parties prenantes et celles de l’organisation. nantes pertinent. Les salariés doivent être
Cela nécessite des processus d’adaptation et conscients des parties prenantes importantes
d’apprentissage, tant au niveau individuel pour leurs propres projets et être à l’écoute de
qu’aux niveaux collectif et organisationnel. leurs demandes. Par ailleurs, les contacts entre
les salariés et les ONG ou leur participation
7.2.2. Recommandations adressées aux salariés et à leurs active à ces organisations, peuvent, dans le
représentants — s’appuyant sur les bonnes pratiques contexte de la RSE, être pertinents pour l’entre-
prise. La connaissance de ces organisations, de
S’inscrire dans le prolongement des activités existantes leurs valeurs, de leurs demandes et de leurs
priorités peut permettre aux salariés de concilier
La RSE est une évolution intéressante qui peut intérêts professionnels et intérêts personnels.
contribuer à donner davantage de sens au tra-
vail. Mais parfois, les dirigeants considèrent Établir un équilibre entre les personnes, la planète et les profits
qu’il s’agit d’un élément entièrement nouveau,
La RSE consiste à intégrer les considérations so-
alors qu’elle s’appuie sur des expériences et des
ciales (personnes), environnementales (planète)
activités existantes auxquelles participent les sa-
et économiques (profits) dans les activités de
lariés. Assurez-vous que les salariés ou leurs re-
l’entreprise et la communication avec les parties
présentants sont impliqués, par exemple, dans
prenantes. Assurez-vous que l’accent est suffi-
le domaine de la SST.
samment mis sur les travailleurs en tant qu’im-
portant groupe de parties prenantes et que la
Exploiter les expériences déjà acquises
communication avec leurs représentants fait
Beaucoup d’entreprises mettent en œuvre la partie de la stratégie de l’entreprise. Les diri-
RSE, ce qui offre la possibilité d’échanger des geants peuvent devoir expliquer qu’il est impor-
expériences avec d’autres salariés. Les chapitres tant pour l’entreprise de devenir un employeur
concernant les bonnes pratiques des entreprises de choix.
et les initiatives nationales en matière de RSE
En tant que citoyens, beaucoup de travailleurs
peuvent donner des idées sur la façon dont la
seront contents d’intégrer des objectifs sociaux
RSE peut contribuer aux intérêts des travailleurs.
et environnementaux aux activités de l’entre-
prise. Il est agréable de travailler pour une en-
Définir des objectifs stratégiques
treprise qui a d’autres ambitions que de gagner
de l’argent, dans la mesure où les affaires mar-
La RSE est une évolution stratégique qui peut, si
chent. Ces questions et valeurs peuvent être
elle est correctement mise en œuvre, modifier la
discutées entre les travailleurs et l’encadrement.
nature de l’entreprise et ses activités au fil du
temps. Il n’est pas habituel que les salariés Établir un équilibre entre aspects externes et internes de la RSE
soient impliqués en nombre sur ce sujet, mais il
peut être utile de réfléchir aux options straté- Beaucoup d’entreprises qui se lancent dans la
giques pour l’entreprise. C’est aussi le travail fu- RSE se focalisent sur les nouveaux éléments ex-
tur des salariés qui est en jeu! ternes (tels que les questions relatives au travail
131■
La responsabilité sociale des entreprises
des enfants) inscrits à l’ordre du jour en raison Développer le sentiment d’appropriation et le soutien
des pressions de groupes de parties prenantes
externes. Elles peuvent alors négliger l’impor- La RSE peut aider les salariés à trouver leur tra-
tance des aspects internes de la RSE, tels que la vail plus constructif et gratifiant. Si vous êtes
satisfaction et la motivation des travailleurs, ou motivé par les initiatives de RSE, intégrez-les à
la prévention des maladies. Dans le même votre comportement et tentez d’en assurer la
temps, les évolutions nécessaires pour atteindre promotion au sein de votre équipe.
ces objectifs externes ne peuvent être réalisées
Ne pas craindre les considérations éthiques et les questions de valeurs
que par des changements internes qui impli-
quent les salariés. Il est donc important qu’ils en Au premier abord, il peut sembler étrange d’en-
discutent entre eux et avec la direction. À moins tendre les hauts dirigeants prôner un compor-
que les salariés ne se sentent réellement impli- tement éthique et expliquer l’importance d’un
qués et souhaitent avoir leur mot à dire, les di- ensemble de valeurs d’entreprise. Il peut y avoir
rigeants peuvent décider des questions relatives des raisons d’être sceptique, car ces nouvelles
à la RSE sans leur participation. valeurs ne seront pas intégrées immédiatement
ni entièrement à toutes les activités de l’entre-
Montrer et développer le leadership prise, et les dirigeants eux-mêmes peuvent ne
pas les respecter totalement. Toutefois, il est
La réussite de la RSE dépend de la volonté de très important d’établir une communication ou-
certaines personnes de prendre l’initiative et de verte sur les préoccupations des salariés, et leurs
susciter le changement. Le leadership est tradi- réactions informelles sur les incohérences des
tionnellement associé à une gestion du sommet dirigeants peuvent se révéler instructives.
(par exemple du président-directeur général et
des directeurs) vers la base. Dans les organisa- Des inquiétudes peuvent se faire jour face à la
tions modernes et plus décentralisées, le leader- possibilité que les dirigeants commencent à ju-
ship est de plus en plus considéré comme une ger l’éthique et le comportement des salariés,
qualité souhaitable pour l’ensemble du person- mais, dans la réalité, la plupart des dirigeants
nel. Si les salariés ont des idées au sujet des pos- considèrent que la communication sur les va-
sibilités offertes par la RSE pour l’entreprise, ils leurs et les perceptions est de toute façon très
ne doivent donc pas hésiter à les faire connaître difficile. Il n’est pas dans leur intérêt de forcer
et à développer des initiatives «ascendantes». À certains comportements des salariés, et, pour
terme, la RSE ne pourra prospérer qu’avec une les entreprises, il est important de favoriser et
combinaison d’initiatives descendantes et as- de récompenser le comportement souhaité et
cendantes. non de contrôler la vie des salariés.
■132
Agence européenne pour la sécurité et la sant é a u t r a v a i l
tent. La RSE doit être considérée comme une matière de sécurité et de santé sont évaluées
opportunité de développer de nouvelles dimen- positivement et considérées comme une pierre
sions dans le travail des salariés où les valeurs et angulaire de la RSE. Dans certaines macro-
les intérêts personnels peuvent s’accorder à initiatives de promotion de la RSE, il n’y a déli-
ceux de l’entreprise. Bien sûr, cela nécessite bérément aucun lien avec la sécurité et la santé
transparence et confiance entre les dirigeants et qui sont considérées comme des domaines sur-
le personnel. réglementés, alors que la RSE est entièrement
volontaire. Toutefois, la plupart des entreprises
Saisir les opportunités constatent rapidement après la phase de lance-
ment que la sécurité et la santé au travail s’ins-
Les entreprises connaissent des changements
crivent naturellement dans la sphère de la RSE.
consécutifs à la RSE, ce qui peut poser de nou-
veaux problèmes. Toutefois, chaque problème
Exploiter les expériences déjà acquises
rencontré est une occasion d’apprendre qui
peut également offrir de nouvelles opportuni-
Nombre d’entreprises développent des activités
tés. Les exemples de bonnes pratiques mon-
de RSE qui sont autant d’expériences exploi-
trent que les entreprises qui ont mis en œuvre
tables. Discutez des développements en matière
une forme de RSE deviennent généralement
de RSE dans le cadre de vos réseaux profes-
plus attrayantes pour les salariés. La RSE peut
sionnels. Veillez à bien comprendre les leçons
donner davantage de sens au travail des salariés
tirées par d’autres professionnels de la sécurité
et offrir parfois de nouvelles perspectives de
et de la santé au travail. Vous pouvez également
carrière.
obtenir de précieuses informations sur les sites
Apprentissage organisationnel et développement
internet des initiatives mentionnées dans la pré-
sente publication. Beaucoup de professionnels
La RSE exige une adaptation aux nouvelles cir- de la sécurité et de la santé au travail renvoient
constances et une communication ouverte avec souvent aux obligations légales pour que les
les parties prenantes extérieures. Elle implique choses soient faites. Tentez d’aborder dans un
aussi des valeurs et des considérations éthiques. premier temps les motivations internes à l’en-
Pour la plupart des gens, le fait que ces aspects treprise. Bien sûr, le respect des obligations lé-
soient importants au travail est une nouveauté. gales est toujours dans l’intérêt de l’entreprise,
Cela exige une prise de conscience collective et mais c’est rarement la principale motivation
de chacun dans l’entreprise. Apprendre, tant à pour progresser.
titre individuel que collectif, est donc essentiel
pour la RSE, et cet apprentissage offre des pos- Définir des objectifs stratégiques
sibilités d’acquisition de nouvelles compétences
comme de développement personnel. Envisagez la RSE comme un cadre permettant
d’établir une position stratégique pour la sécu-
rité et la santé au sein de l’entreprise. Formulez
7.2.3. Recommandations adressées aux professionnels
des objectifs positifs à long terme en matière de
de la sécurité et de la santé au travail —
sécurité et de santé au travail. Intégrez les ques-
s’appuyant sur les bonnes pratiques
tions relatives à la santé mentale ainsi que leurs
S’inscrire dans le prolongement des activités existantes relations étroites avec la gestion moderne des
ressources humaines et la satisfaction des sala-
Si votre entreprise s’engage dans une stratégie riés. Établissez des relations avec d’autres objec-
de RSE, assurez-vous que les performances en tifs sociaux stratégiques de l’entreprise, ainsi
133■
La responsabilité sociale des entreprises
qu’avec les objectifs écologiques et de dévelop- travail ont un impact décisif sur le marché du
pement durable. travail. L’état de l’environnement et la sécurité
externe intéressent les autorités locales. Les élé-
Identifier et impliquer les parties prenantes clés ments dits «liés au travail» sont aussi pertinents
qu’une «vie privée» satisfaisante et/ou les élé-
Identifiez les parties prenantes externes qui ont
ments «liés à la société». La responsabilité
un enjeu dans les aspects externes de la sécuri-
sociale axée sur l’impact des activités des par-
té et de la santé au travail. Assurez-vous qu’elles
tenaires commerciaux sur la chaîne d’approvi-
sont invitées aux dialogues entre l’entreprise et
sionnement intègre les dimensions liées à la
les parties prenantes. Tentez d’établir des parte-
sécurité et à la santé au travail dans d’autres
nariats avec ces parties prenantes — cela peut
organisations.
ouvrir de nouvelles perspectives de progrès en
matière de sécurité et de santé tant au travail
qu’en général. Montrer et développer le leadership
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La responsabilité sociale des entreprises
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La responsabilité sociale des entreprises
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Italie
Istituto Superiore per la Prevenzione e la
Sicurezza del Lavoro (ISPESL)
Via Alessandria, 220 E
I-00198 Roma
Contacts: Fiorisa Lentisco et Donatella Vasselli
Tél. (39) 06 44 28 02 92
Fax (39) 06 44 25 09 72
E-mail: f.lentisco@doc.ale.ispesl.it
Royaume-Uni
Health and Safety Laboratory (HSL)
Broad Lane
Sheffield S3 7HQ
United Kingdom
Contacts: Peter Shearn et Lee Kenny
Tél. (44-114) 289 27 17
Fax (44-114) 289 23 62
E-mail: Peter.Shearn@hsl.gov.uk.
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Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail
ISBN 92-9191-147-X
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