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Gestion de Trésorerie
Note de Cours
DEPARTEMENT GESTION
Année Académique 2013 - 2014
Document préparé par : Document préparé par : Seth Ravokatra Andriamiarisoa
Gestion de Trésorerie
Note de Cours
BIBLIOGRAPHIE
1. BAGNERIS (J.C.), GIVRY (P.), TEULIE (J.) & TOPSACALIAN (P.). INTRODUCTION A LA FINANCE
D’ENTREPRISE. Vuibert, 2004
2. BOULOT (J.L.), CRETAL (J.P.), JOLIVET (J.) L’ANALYSE FINANCIERE. Publi-Union, 1986
3. BOYER (A.). L’ESSENTIEL DE LA GESTION DE A A Z. Edition d’organisation, 1994.
CONCLUSION 2
INTRODUCTION
Il est d’usage d’appeler « CYCLE D’EXPLOITATION » l’ensemble des opérations au travers
desquelles l’entreprise réalise son objet social. Selon la nature de l’activité, ce cycle comprend une
ou plusieurs phases (cf. entreprise industrielle, entreprise commerciale, entreprise de service).
La réalisation complète du cycle d’exploitation peut nécessiter une plus ou moins grande
infrastructure posant de contraintes financières spécifiques. Quelle que soit l’ampleur de cette
infrastructure, le cycle ne peut être mené à bien sans mettre lui-même en œuvre des mouvements
réguliers de fonds. Ainsi, le cycle d’exploitation débouche sur une série d’encaissements et une
série de décaissements :
Un flux « entrée » correspondant à l’encaissement des ventes des produits ou services de
l’entreprise ;
Un flux « sortie » correspondant à l’acquisition des biens et services sans lesquels aucune
vente ne serait possible.
L’équilibre financier d’ensemble, défini comme l’aptitude de l’entreprise à faire face à ses
engagements, passe d’abord par la maîtrise des mouvements financiers liés au cycle
d’exploitation. D’ailleurs, à l’intérieur du cycle d’exploitation apparaissent des cycles monétaires,
c’est-à-dire des séquences répétitives de mouvements de fonds, dont entre autres :
Le cycle des encaissements sanctionne en trésorerie la réalisation des ventes : Les ventes du
mois « n » débouchent sur des encaissements pouvant être échelonnés sur plusieurs mois.
En pratique, l’entreprise, qui consent ou subit des crédits, a la possibilité de « mobiliser »
ses créances à l’aide de divers moyens ;
Le cycle des décaissements sanctionne, en revanche, en trésorerie le paiement des achats et
des charges d’exploitation (qui sont par nature hétérogènes) ;
Le cycle de Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) débouche, en principe, sur le paiement de la
différence entre la TVA sur ventes et la TVA déductible sur achats de biens et services de la
période.
Il y a un lien temporel entre le cycle des encaissements et celui des décaissements se traduisant
par un retard du premier (cycle des encaissements) sur le second (cycle des décaissements).
Pour être en mesure de couvrir ses dépenses d’exploitation, toute entreprise doit respecter deux
conditions :
Sur une longue période, le total des encaissements doit être au moins égal au total des
décaissements. Faute de respecter cette règle, l’entreprise ne peut qu’entamer une partie de
sa substance (par exemple, réduire une trésorerie initiale existante) ou recourir à des aides
extérieures pour faire des échéances.
Plus le déséquilibre entre encaissements et décaissements se prolonge, plus grande est la
3
1. LA FONCTION DE TRÉSORERIE
La gestion de trésorerie regroupe l’ensemble des décisions, des règles et des procédures qui
permettent d’assurer au moindre coût le maintien de l’équilibre financier instantané de
l’entreprise.
D’ailleurs, les objectifs assignés à la gestion de trésorerie sont :
de prévenir le risque de cessation de paiement
d’optimiser le résultat financier
de respecter les règles de trésorerie.
À sa mission traditionnelle d’équilibre des flux, la fonction de trésorerie doit intégrer la gestion
dynamique des risques, en partie induits par l’aléa croissant des marchés.
Le cœur de la fonction de trésorerie est la gestion de trésorerie en date de valeur. L’objectif est
éventuellement de réduire les frais financiers ou d’accroître les produits financiers.
Le principe de base de la gestion de trésorerie en date de valeur appelé règle de trésorerie zéro
propose une position de trésorerie idéale. Ce principe consiste à éviter les encaisses positives
faiblement rémunérées ou les soldes débiteurs occasionnant des frais financiers :
pour les soldes créditeurs, il existe un coût d’opportunité égal à la différence de taux entre
le placement qui aurait pu être négocié et la rémunération de base du compte ;
pour les soldes débiteurs, il y a un coût explicité égal à la différence de taux entre le
découvert et un financement moins onéreux.
La gestion des flux correspond à la vision traditionnelle de la fonction trésorerie. Elle s’attache au
traitement des encaissements et des décaissements de liquidités ainsi qu’au mouvement de fonds
à l’intérieur d’un groupe de sociétés.
Du point de vue du Trésorier, le solde des flux est différent du solde tenu par la comptabilité et du
solde des avoirs de l’entreprise auprès de sa banque.
ENCADRE N° 1
L’entreprise EZAKA, dont le siège social est à Antananarivo, émet le 15 juillet 2009 un chèque de 2 millions MGA
au profit de son fournisseur, la société commerciale VATSY, se trouvant à Toamasina.
Cet acte va être pris en compte pour le même montant mais pas nécessairement à la même date par trois
intervenants différents :
Pour le comptable de EZAKA, l’émission de chèque rend la somme de 2 millions MGA théoriquement
indisponible pour l’entreprise dès la date d’émission du chèque ;
Pour le banquier de EZAKA, l’enregistrement du montant de 2 millions MGA est déterminé par la réception du
La gestion de trésorerie en valeur repose sur le point de vue du trésorier. Seuls les intervalles
pendant lesquels l’argent est réellement disponible intéressent l’entreprise.
Durant cette période, les flux positifs peuvent effectivement être placés ou consommés, par
contre, les flux négatifs génèrent des frais financiers.
Le processus de gestion de la trésorerie passe par trois étapes :
La prévision qui peut mettre en œuvre plusieurs méthodes
Les ajustements nécessaires
Le contrôle de la trésorerie
4
1.1. DES DÉFINITIONS
Un certain nombre d'approches visant à cerner la trésorerie d'une entreprise sont possibles. Ces
approches sont complémentaires et non exclusives les unes des autres, ayant chacune leur utilité
pour la préparation des prévisions, et donc pour la gestion de la trésorerie.
Trois approches seront analysées : la trésorerie constatée et la trésorerie expliquée à travers
l'analyse par le Bilan et l'analyse par les Flux, en essayant à chaque fois de comparer les
avantages et les inconvénients de la méthode retenue.
Par définition, la différence entre ces éléments de l'Actif et du Passif donne le FONDS DE
ROULEMENT :
Par définition, la différence entre ces éléments de l'Actif et du Passif donne le BESOIN EN FONDS
DE ROULEMENT :
Le besoin en fonds de roulement peut être positif ou négatif. Il représente le décalage entre les flux
d'encaissement et les flux de décaissement.
Dans le cas où le besoin en fonds de roulement est positif, il signifie le niveau de besoin financier
généré par l'activité de l'entreprise, et reste indépendant de la structure de cette même entreprise.
Ce besoin doit donc être " financé ".
Dans le cas où le il est négatif, il constitue une capacité de financement. Il est, par conséquent,
opportun de la " mobiliser ".
1.1.2.1.3. La trésorerie
La structure de l'entreprise va lui donner un montant disponible, de manière indépendante de son
cycle d'activité : c'est le FONDS DE ROULEMENT.
L'activité de l'entreprise va nécessiter un montant lui permettant de réaliser son cycle
d'exploitation : c'est le BESOIN EN FONDS DE ROULEMENT ou BESOIN DE FINANCEMENT DE
L’EXPLOITATION.
Les montants de ces deux paramètres ne seront jamais strictement identiques. Le nécessaire
équilibre sera assuré par la trésorerie, qui apparaît donc comme étant la différence entre ces deux
montants. Nous obtenons alors l'équation fondamentale :
Les différents éléments constitutifs du BFR sont proportionnels au niveau d'activité. À structure
financière identique, toute augmentation du chiffre d'affaires va donc se traduire par une
augmentation (en valeur absolue, et sans changement de signe) du BFR, et toute réduction de ce
chiffre d'affaires se traduira de même par une diminution de ce BFR.
6
Dans le cas d'un BFR positif, toute augmentation du niveau d'activité va donc automatiquement
se traduire par une diminution de la trésorerie (toujours à structure financière identique), bien
entendu. À partir du moment où l'entreprise établit des bilans prévisionnels, elle peut calculer sa
trésorerie, son évolution, et expliquer les causes des variations. Cette approche peut servir de
base à l'établissement d'un budget de trésorerie en grandes masses.
Par contre, la limite de cette approche se trouve dans l'information qu'elle peut donner en termes
de prévisions de trésorerie. Elle permettra de connaître le niveau global de la trésorerie, l'évolution
de l'excédent ou du besoin, et donc de prendre ses dispositions en termes de négociations de
lignes de crédit, etc. Elle ne permettra pas, ou difficilement, de connaître les composantes des flux
de trésorerie, et ne peut donc que rarement être utilisée comme point de départ pour
l'établissement d'une position au jour le jour.
Enfin, cette approche n'est valable que dans la mesure où des bilans prévisionnels mensuels sont
établis. En effet, le niveau de trésorerie ne sera déterminé qu'à chaque fin de période de calcul, et
aucune information liée à la variation entre deux dates ne pourra être disponible. Une analyse
annuelle est d'autant plus insuffisante que l'activité de l'entreprise est soumise à des variations
saisonnières.
1.1.2.2. L’approche par les flux
Cette seconde approche est dynamique, voulant donner les étapes de l’évolution de la trésorerie.
Complémentaire de la précédente, elle part d'une constatation très simple :
Notons que cette approche pose comme postulat que la position de début de période est connue,
ce qui implique de bien définir au préalable les composantes de la trésorerie, et de les maîtriser.
Les ENCAISSEMENTS et DÉCAISSEMENTS sont les éléments constitutifs de la VARIATION de
TRÉSORERIE, et s'obtiennent à partir des bilans et comptes de résultats prévisionnels, ainsi qu'à
partir d'informations qui devront être trouvées dans un budget (exemple : investissement) ou
communiquées par la Direction Financière (exemple : politique de distribution de revenus).
Cette approche permettra d'obtenir un budget mensuel, en général, et elle est un point de passage
presque obligé pour atteindre la position au jour le jour, qui permettra elle-même de prendre les
premières décisions quotidiennes.
L'approche par les flux oblige à prendre en compte TOUTES les opérations qui vont mouvementer
la trésorerie au sens le plus large du terme, mais pas les opérations internes à la trésorerie
(équilibrages, financements ou placements) qui ne se retrouveront qu'au moment de
l'établissement de la position journalière (qui se réalisera compte par compte, banque par banque,
alors que cette approche initiale se fait au niveau de la trésorerie globale, sans tenir compte des
différentes composantes internes de cette trésorerie).
1.1.2.3. Complémentarité des deux approches
Ces deux approches sont complémentaires, chacune apportant un éclairage de la trésorerie.
L'approche par le Bilan donne le montant estimé de la trésorerie disponible, la prévision
8
Le schéma, ci-après, illustre ces trois possibilités.
S CHEMA 1 : L ES TROIS POSSIBILITES DE FINANCEMENT D ’ UN
Désormais, il est possible de distinguer les niveaux de risque respectifs à ces financements. Le
financement 1 est le moins risqué, le 2 est le plus risqué et le 3 est intermédiaire. Le risque
consiste en la transformation de crédit de trésorerie, crédits courts par nature, en un financement
stable nécessaire à la couverture d’un besoin permanent.
C’est donc un risque de même nature que celui couru par un établissement bancaire
transformant des ressources courtes en emplois longs. Le risque est d’autant plus élevé que le
niveau de transformation est élevé. Ce schéma doit être complété par la prise en compte des
immobilisations. L’exploitation nécessite en effet :
le financement des immobilisations nécessaires (production, commercialisation, etc.)
le financement du BFE.
Comme précédemment, le financement permanent est assuré par des capitaux permanents
constitués des capitaux propres et des DLMT, et un encours de crédits de trésorerie. Cette
démarche a permis de dégager aussi le fonds de roulement qui se définit comme étant la
différence entre les capitaux permanents par nature et les immobilisations.
Capitaux propres
DLMT
= Capitaux permanents
Immobilisations
= Fonds de roulement
9
Le fonds de roulement est l’excédent de capitaux permanents par nature disponible pour assurer
le financement de l’exploitation. Cette définition sous-entend un raisonnement par affectation de
ressources à des emplois. Elle considère que les capitaux permanents financent d’abord les
immobilisations et que seul l’excédent de ceux-ci est affecté au financement du BFE.
Un principe général de finance est qu’il n’y a pas d’affectation de ressources à des emplois. A cet
effet, l’utilité du fonds de roulement est d’être un outil d’analyse par excellence, entre autres, du
financement du BFE.
S CHEMA 3 : F ONDS DE ROULEMENT : O UTIL D ' ANALYSE
Il apparaît que le BFE est financé par le fonds de roulement et l’encours de crédits de trésorerie,
c’est-à-dire une trésorerie négative. En conclusion, les concepts essentiels sont :
le fonds de roulement :
le besoin de financement d’exploitation :
la trésorerie :
Chacun de ces concepts peut être positif ou négatif selon le secteur d’activité et/ou la situation
particulière de l’entreprise.
1.2.2. Situation de Trésorerie : les Six Cas Possibles
Le cycle d’exploitation d’une entreprise peut nécessiter un financement ( ) ou générer un
financement ( ). Pour un BFE donné, une entreprise peut disposer d’un fonds de roulement
( ) ou ne pas en avoir ( ). Enfin, le fonds de roulement peut être plus ou moins
important par rapport au besoin de financement d’exploitation.
T ABLEAU 1 : T YPOLOGIE DES SITUATIONS DE TRESORERIE
Cas # 1 :
Le cycle d’exploitation d’une entreprise nécessite un financement, . Elle dispose d’un
fonds de roulement pour faire face à ce besoin,
, l’entreprise n’aura pas à recourir à un encours de crédit de trésorerie et disposera au
contraire d’une trésorerie de – –
Cas # 2 :
L’entreprise a un à financer, mais le n’est pas suffisant pour le couvrir,
d’où la trésorerie de 1.000 Ŕ 1.600 = Ŕ 600
Cas # 3 :
L’entreprise présente toujours un à financer, mais elle ne dispose pas d’un fonds de
roulement, – .
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Elle doit donc s’appuyer sur un encours de crédit de trésorerie pour faire face à son besoin, d’où
– – –
Le recours permanent à des crédits de trésorerie doit être suffisant pour :
financer en totalité les besoins de financement permanents du cycle d’exploitation ;
financer en partie les immobilisations.
Cas # 4 :
Comme les cas # 5 et # 6 (ci-après), ce cas est celui d’une entreprise dont l’exploitation ne
nécessite pas de financement mais bénéficie, au contraire, de délais d’écoulement qui lui
permettent de dégager un financement. Comme lorsqu’il s’agit d’un besoin, ce financement est lié
à l’exploitation, permanent comme elle et suivant ses évolutions.
L’entreprise dispose d’un fonds de roulement, , alors que l’exploitation dégage un
financement, – . En conséquence, la trésorerie est – –
Cette situation est apparemment solide puisque l’entreprise dispose d’une marge de sécurité
correspondant à sa trésorerie positive. Un jugement de fond nécessite cependant l’appréciation
des risques pesant sur l’activité, de la probabilité d’avoir à utiliser cette trésorerie du fait d’un
événement funeste.
Cas # 5 :
L’exploitation est caractérisée par une ressource de financement, mais cette fois l’entreprise n’a
pas de fonds de roulement, – .
Cependant, cette même exploitation dégage un financement, – .
En conséquence, la trésorerie est – – –
Ce cas met en évidence qu’une partie des immobilisations n’est pas financée par des capitaux
permanents par nature. C’est la ressource financière dégagée par le cycle d’exploitation ( )
qui vient en partie couvrir les immobilisations. L’essentiel de la différence entre les cas # 5 et # 3
est ici la trésorerie positive qui représente comme telle une marge de sécurité.
Cas # 6 :
L’exploitation dégage une ressource financière, – .
Mais l’absence de fonds de roulement, – , est plus marquée et se traduit par une
trésorerie négative.
L’étude des six cas précédents, par recours à des schémas mettant en œuvre le BFE, est une
approche simplifiée du bilan dans laquelle on affecte les fournisseurs et les divers créanciers liés à
l’exploitation courante, aux stocks, aux clients et aux divers débiteurs d’exploitation. C’est du
BFE comptable qu’il est fait référence.
11
1.3. PRÉVISION FINANCIÈRE À COURT TERME : BUDGET DE TRÉSORERIE
Pour parer au risque de non-liquidité ou d’insolvabilité (rupture du service de caisse, cessation de
paiement, etc.), l’entreprise doit maintenir un certain niveau de trésorerie, car en pratique il est
très difficile d’assurer une parfaite synchronisation entre les encaissements et les décaissements.
Dans le même temps, elle doit viser à réduire l’impact négatif de cet état sur la rentabilité des
disponibilités oisives en leur assurant de bons placements financières.
Les principaux motifs de détention d’une encaisse sont :
La volonté d’assurer la réalisation des transactions dans de bonnes conditions ;
Le besoin de sécurité financière de manière à faire face aux aléas de la conjoncture qui se
traduisent par des déséquilibres entre les encaissements et les décaissements prévus ;
Les opérations spéculatives.
Le budget de trésorerie enregistre les flux de trésorerie existants et toutes les recettes et toutes les
dépenses dont l’entreprise prévoit la perception ou l’engagement. Il peut s’agir de recettes et de
dépenses liées au processus d’investissement, d’exploitation ou de financement.
Le budget de trésorerie donne une prévision des excédents et des déficits de trésorerie, en
montant et en durée, dans une double perspective :
vérifier que les lignes de crédits initialement négociés suffiront à combler les besoins
éventuels ;
définir les utilisations prévisibles de crédits par grandes masses (par exemple : nécessité de
recourir à l’escompte compte tenu du portefeuille de traites, etc.).
La solvabilité de l’entreprise traduit sa capacité à faire face aux échéances au cours de l’exercice à
venir.
1.3.1. Des Principes
Le terme de trésorerie recouvre plusieurs notions liées à la gestion et à l’analyse financière. En Gestion de Trésorerie | Année Académique 2013 - 2014
effet, la trésorerie apparaît tant dans le tableau de financement que dans le tableau des flux de
trésorerie avec des significations différentes.
Dans le cadre de la réglementation comptable, la trésorerie correspond aux disponibilités et à
leurs équivalents. Les placements à court terme, très liquides, facilement convertibles en un
montant connu de liquidité et dont la valeur ne risque pas de changer de façon significative sont
considérés comme des équivalents de trésorerie ou de disponibilité :
+ Compte de caisse
+ Compte à vue
+ Valeurs mobilières de placement ne présentant pas de risque de variation négative
+ Compte à terme à échéance de moins de 3 mois
- Solde créditeur des banques
= Trésorerie nette
Les prévisions sont établies mois par mois, pour une durée de un (01) an en principe. Ce type de
prévision suppose que l’entreprise ait mis en place un système global de prévision sur une durée
au moins équivalente.
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1.3.2. Méthodes de Prévisions de la Trésorerie
Une bonne gestion de trésorerie est avant tout une gestion prévisionnelle. En effet, gérer la
trésorerie de l'entreprise c'est anticiper et prévoir une situation de trésorerie future, ainsi que
l'exposition future aux risques de change et de taux. C'est aussi définir une stratégie, c'est-à-dire
une politique de financement et de placement, et une politique de change et de taux, puis
l'appliquer en la modulant au fil du temps.
L'élaboration des prévisions est une tâche délicate mais fondamentale, qui comprend trois ou
quatre niveaux : le plan financier, les prévisions annuelles mensualisées, les prévisions
mensuelles (ou annuelles révisées, qui ne sont pas toujours préparées) et les prévisions
quotidiennes. Toutes ces prévisions doivent être réalisées par unité de compte monétaire, puis
éventuellement converties en monnaie de tenue de compte afin d'avoir une vision de la trésorerie
globale. La mise en œuvre de la gestion de la trésorerie passe par étapes et repose sur différents
modèles de prévision.
Elle suppose ainsi une relation proportionnelle entre le et le observé à un moment donné,
à partir du bilan qui ne traduit pas nécessairement l’exacte réalité des délais de rotation des
stocks ou durées des crédits des clients et fournisseurs. Seul un examen des échéanciers réels
des encaissements et des décaissements peut avoir une bonne exploitation des flux prévisionnels.
Dans les petites entreprises qui ne peuvent souffrir le luxe d’un système d’information lourde et
onéreuse, ces méthodes simples de prévision peuvent être utilisées avec prudence.
Une deuxième méthode de prévision proche de la précédente est l’extrapolation linéaire à partir du
. Sur la base de données historiques et des méthodes statistiques plus ou moins élaborées, on
peut établir une relation proportionnelle entre le et le ou la trésorerie du type
Il s’agira alors d’identifier les paramètres et de la fonction d’ajustement, on pourra dès lors
ENCADRE N° 2
La relation établie entre le chiffre d’affaires ( ) et la trésorerie ( ) est représentée par la fonction :
Cette méthode fait l’objet des mêmes critiques que la précédente. Entre autre, elle suppose que le
et la trésorerie observée au bilan correspondent à des niveaux optimums.
1.3.2.2. Le Budget de Trésorerie
Dans l'ensemble du processus budgétaire, le budget de trésorerie apparait comme une résultante
des budgets opérationnels (d'exploitation), du budget des investissements et du budget de
financement. Les prévisions de trésoreries annuelles, avec un découpage mensuel, se déclinent
des ces différents budgets.
13
1.3.2.2.1. Généralités sur le budget de trésorerie
Dans l'ordre logique des choses, le budget de trésorerie est le dernier budget à élaborer, le budget
de trésorerie est la conséquence de tous les autres budgets.
Dans une optique strictement budgétaire, le budget de trésorerie répond à plusieurs impératifs :
Prévoir les encaissements et les décaissements.
Assurer l'équilibre entre les encaissements et les décaissements.
Connaitre le solde de fin de période budgétaire.
En outre, le budget de trésorerie est un outil qui permet d’identifier les entrées et les sorties de
liquidités et de mieux cerner les risques de cessation de paiement à court terme. Autrement dit, il
traduit en termes d’encaissement et de décaissement l’ensemble des données prévisionnelles
relatives à l’exploitation et hors exploitation.
1.3.2.2.2. Structure du budget de trésorerie
En effet, le budget de trésorerie est la transformation des charges et des produits de tous les
budgets précédents en encaissements et en décaissements, notions qui privilégient l'échéance des
flux monétaires.
S CHEMA 4 : C ONSTRUCTION DU B UDGET DE T RESORERIE
La confrontation des différents budgets fait apparaître soit un excédent soit un déficit de
trésorerie. Les prévisions de trésorerie annuelles permettent ensuite d’établir un compte de
résultat prévisionnel et un bilan prévisionnel.
A. Les éléments exclus du budget de trésorerie Gestion de Trésorerie | Année Académique 2013 - 2014
Dorénavant, ne doivent pas être pris en compte :
les dotations, les valeurs comptables des éléments d’actifs courants, les variations de
stocks, le résultat ;
les reprises, les quotes-parts de subventions virées au résultat ;
les transferts de charges (pour le calcul de la capacité d’autofinancement considérés comme
des produits encaissables).
B. Les encaissements
L’essentiel des encaissements provient des ventes effectuées par l’entreprise. Une vente peut être
réglée au comptant ou avec des délais de paiement. Ce qui signifie qu’une vente réalisée
aujourd’hui peut entraîner des flux de trésorerie plus tard. Ces décalages de trésorerie doivent
être anticipés et pris en compte. Ils sont souvent source de difficultés pour l’entreprise surtout si
les crédits ne prennent pas la forme de créances commerciales mobilisables.
14
Il est important de mentionner que certains encaissements de la période proviennent des ventes
de la période précédente. L’information concernant ce type d’encaissements se trouve dans le
bilan d’ouverture.
T ABLEAU 2 : S TRUCTURE DU T ABLEAU DES E NCAISSEMENTS
ANNÉE (n)
POSTES Montant
Janv. Fév. … … Nov. Déc.
TTC
Clients bilan (n-1)
Autres encaissements
Encaissements totaux
C. TVA à décaisser
La TVA (taxe sur la valeur ajoutée), c'est un impôt indirect appliqué sur les biens et les services
consommés, dont la collecte est assurée par les entreprises pour les comptes de l'État. Une
opération est soumise à la TVA lorsqu'elle constitue une livraison de biens ou de services, relève
d'une activité économique (agricole, industrielle, commerciale, libérale, …etc.) et est réalisée à
l’intérieur du pays, par une personne (morale ou physique) agissant à titre individuel.
Le prix d'achat réglé par le consommateur est majoré d'une somme correspondant à un
pourcentage du prix initial : le consommateur paie donc une charge supplémentaire que
l'entreprise perçoit, mais ne conserve pas puisqu'elle la reverse ensuite à l'État. Seul le
consommateur final acquitte véritablement la TVA, car pour les intermédiaires cet impôt est
déductible (neutre).
La TVA à décaisser fait l'objet d'un budget séparé, elle se calcule comme suit :
Crédit de TVA
TVA à décaisser
N.B.:
Il convient d’appliquer le critère « livraison » ou « encaissement du prix » pour trouver le mois
d’exigibilité de la TVA ;
La TVA calculée est, sauf en cas de règlement par obligations cautionnées, réglée le mois
suivant ;
Un crédit de TVA s’impute sur la TVA du mois suivant. 15
D. Tableau des décaissements
Dans ce budget sont concentrées toutes les dépenses anticipées à court terme de l’entreprise. Il
existe une multitude de sources de décaissements au sein d’une entreprise, dont l’origine se
trouve dans les différents budgets recensant les charges d’exploitation. À ces dernières, il faut
ajouter les décaissements issus du budget de TVA et du budget des investissements.
T ABLEAU 4 : S TRUCTURE DU T ABLEAU DES D ECAISSEMENTS
ANNÉE (n)
POSTES Montant
Janv. Fév. … … Nov. Déc.
TTC
Fournisseurs bilan (n-1)
TVA à décaisser
Autres décaissements
Décaissements
Décaissements
Le budget de trésorerie se compose du solde de trésorerie qui se trouve dans le bilan de début de
période et des encaissements et décaissements précédemment établis.
F. Ajustement de budget de trésorerie
Le budget de trésorerie fait apparaitre les soldes en fin de période qui témoignent :
Des insuffisances de trésorerie (solde négatif) : Les insuffisances de trésorerie conduisent
l’entreprise à chercher des moyens de financements à cour terme (découvert bancaire).
Des excédents de trésorerie (solde positif) : Le trésorier doit chercher les placements les plus
rentables et présentant le moins de risque pour l’entreprise.
Les prévisions sont alors à ajuster pour résorber ces soldes (cf. 1.7.5. Plan de trésorerie)
16
1.3.3. Les Prévisions de Trésorerie de Fin d’Année
Le budget de trésorerie permet de vérifier globalement s’il y a cohérence entre le fonds de
roulement ( ) et le besoin en fonds de roulement ( ).
En effet, un budget constamment « excédentaire » ou « déficitaire » exprime une inadéquation
entre le fonds de roulement et le besoin en fonds de roulement : Revoir les hypothèses sur
lesquelles ont été établis les budgets en amont.
ENCADRE N° 3
Par exemple, la vente d’un élément d’actif non courant prévue en mai pourra être avancée en avril, s’il apparaît
que le mois de juin est fortement excédentaire, alors que mai est déficitaire.
Le budget de trésorerie permet de définir les dates optimales auxquelles doivent avoir lieu des
opérations exceptionnelles pour lesquelles l’entreprise dispose d’une marge de manœuvre.
1.3.3.1. Utilité du Budget de Trésorerie
L’entreprise prévoit le montant de sa trésorerie de fin d’année dans le cadre de la procédure des
budgets annuels. La méthode bilancielle met en relief la relation :
Naturellement, les résultats obtenus ne peuvent être qu’approximatifs. Ils donnent seulement des
ordres de grandeur et permettent de préparer la prise des décisions à venir. Le document
prévisionnel qui résulte de ces opérations s’appelle plan de trésorerie.
Les flux certains sont pourront être chiffrés et positionnés dans le temps sans problème. Les flux
incertains feront l’objet d’un traitement particulier, ils seront positionnés et leur montant
déterminé sur la base de calculs probabilistes ou de manière plus aléatoire.
18
1.4.2. Recherche d’Informations
1.4.2.1. Le système comptable
Le système comptable est mal adapté aux prévisions de trésorerie. En effet, il ne prend en compte
que les dates d’opérations et non leurs dates de valeur. Par ailleurs, il existe un décalage entre la
réception de la pièce comptable à l’origine de la comptabilisation de l’opération et le transfert de
l’information au trésorier.
1.4.2.2. Les circuits de paiement
Les paiements en espèce exceptés tous les moyens de règlement connaissent des décalages entre
le moment d’émission et celui de la remise à la banque pour encaissement. Ces décalages sont
dus principalement au temps lié à la transmission, au traitement comptable et administratif, etc.
Les informations essentielles au niveau des circuits de paiement se rapportent aux délais qui sont
en principe variables. Elles dépendent du type de règlement, de son mode de transmission et des
partenaires concernés.
1
1.4.2.3. Les conditions bancaires
La pratique bancaire introduit des décalages supplémentaires, notamment par le biais des dates
de valeur, généralement différentes des dates d’opération. La date de valeur d’une opération
correspond à la date à laquelle le compte bancaire est effectivement débité ou crédité du fait de
cette opération.
Une somme créditée en compte est affectée d’une date de valeur postérieure à la date comptable
de crédit. Ainsi pour les recettes au crédit du compte banque, il s’agit de positionner les recettes
dans le budget. Cela peut être fait sans difficulté puisque l’existence de la recette et de son mode
de paiement est connue. Dès lors, les dates de valeurs sont déterminées de façon certaine : il
suffit de connaître les conditions appliquées par les banques.
Une somme débitée en compte est affectée d’une date de valeur antérieure à la date comptable de
débit. Ainsi pour les dépenses au débit du compte banque, il s’agit de positionner les dépenses.
Cela présente un caractère plus incertain. En effet, si l’entreprise connaît la date à laquelle le
règlement des dépenses est effectué, elle ignore à quelle date précise ces sommes feront l’objet de
mouvements débiteurs sur son compte en banque.
ENCADRE N° 4
Considérons, par exemple, la remise d’un chèque de 1.000 MGA reçu par une entreprise Y à l’encaissement.
Supposons qu’il soit affecté d’une date de valeur de 3 jours calendaires et que Y retire le lendemain de la remise
400 MGA en espèces, affectés d’une date de valeur au débit de 1 jour.
Si le solde en capitaux du compte bancaire est constamment créditeur, le solde en valeur du compte demeure
débiteur de 400 MGA jusqu’à la date J+3. L’entreprise paiera donc des frais financiers alors que son relevé de
compte fait apparaître un solde créditeur.
Pour certains créanciers connus et habituels, il est possible de déterminer les habitudes de
De la même façon, une opération de paiement entraîne pour l’entreprise un débit en valeur de
plusieurs jours avant la date d’opération comptable.
1 Vocabulaire :
Jour de banque : Jour ajouté à la durée du crédit résultant de l’application des dates de valeur.
Heure de caisse : Heure au-delà de laquelle les opérations bancaires sont réputées faite le lendemain.
Jour ouvré : Jours effectivement travaillés par la banque
Jours calendaire : Jours du calendrier
Domiciliation : Établissement bancaire où un titre de paiement est payable. Le plus souvent il s’agit de la banque du tiré. 19
Les dates de valeur sont donc un mode de rémunération des services bancaires et des frais
administratifs qui leur sont liés. Au demeurant, elles pénalisent des débits de fort montant dont le
coût administratif n’est pas plus élevé que le coût des débits de montant plus faible.
1.4.3. Implémentation de la Prévision
Les prévisions au jour le jour sont réalisées à l’aide d’un document appelé « fiche de suivi de
trésorerie ». Le positionnement correct des sommes nécessite la connaissance précise des
conditions de banque.
T ABLEAU 6 : F ICHE DE S UIVI DE T RESORERIE
Banque : ……………
Semaine du … au …/…/2009
MOUVEMENTS
Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche
Solde initial
RECETTES :
Recettes en espèce
Chèques sur place
Chèques hors place
Effets
Virements reçus
Autres recettes
Total des recettes
DEPENSES :
Petits chèques
Gros chèques
Virements émis
Domiciliations
Autres dépenses
Total des dépenses
Solde provisoire
Décision de placement
Escomptes
Agios
Virement interbancaire
Solde définitif
Les sociétés concernées doivent avoir un lien de capital direct ou indirect entre elles et les statuts
de la société centralisatrice doivent inclure une mention spéciale concernant la possibilité
d’effectuer des opérations de trésorerie 2.
Une convention de cash-pooling doit être signée entre les filiales, la maison mère, et la banque.
Cette convention désigne la société centralisatrice, la banque pivot (pool leader), les modalités de
fonctionnement de la centralisation de trésorerie (taux d’intérêt pratiqués dans le groupe, limites
de soldes débiteurs et créditeurs autorisés, rémunération des sociétés ayant des soldes
créditeurs,…).
La convention de cash pooling régit également l’objet, la durée, les clauses de résiliation anticipée,
les clauses de suspension le cas échéant ainsi que le droit applicable et la juridiction compétente
en cas de litige. Ces deux dernières clauses sont notamment importantes dans le cas d’une
centralisation de trésorerie transfrontière (sociétés de nationalités différentes). La convention de
cash pooling n’est pas soumise à la procédure des conventions réglementées si elle est conclue à
des conditions normales3.
1.5.1. Objectif de la Mise en Place d’un Cash Pooling
Le but du cash-pooling est d’optimiser les besoins et les excédents de trésorerie en équilibrant
tous les comptes des sociétés d’un groupe afin de réduire l’endettement global à court terme, et de
pouvoir négocier des conditions bancaires optimales.
Ainsi, il permet d’optimiser les soldes débiteurs, par l’élimination des découverts, générateurs de
frais financiers, mais également les soldes créditeurs (optimisation des taux de rémunération,
législation plus favorable).
Il permet également de structurer un groupe (gestion centralisée des risques 4) et de contrôler les
filiales (formalisation d’un reporting, rationalisation de l’environnement bancaire…).
Enfin, il donne à un groupe relativement important, mais constitué de sociétés de petite taille, la
possibilité d'accéder aux marchés financiers grâce à un effet de masse.
1.5.2. Fonctionnement du Cash Pooling Physique
Le cash pooling physique consiste à effectuer un transfert physique de fonds entre les comptes
des sociétés participantes et un compte centralisateur (« compte pivot » ou encore « master
account ») de la centrale de trésorerie (qui n’est pas forcément celui de la société mère) jouant le
2Pour les sociétés participantes, les opérations de trésorerie ne constituent que l’accessoire de leur activité principale.
3 Il s’agit alors d’une convention libre : convention qui ne fait courir aucun risque à la société car elle est relative à des opérations courantes
(opérations effectuées de manière habituelle dans le cadre de son activité) et conclues à des conditions normales (conditions comparables à
celles appliquées dans la société ou dans les autres sociétés de même secteur : prix, garantie, durée…). Elles ne sont donc pas soumises à
autorisation. 21
4 Risque de taux de change, etc.
le TBA (Target balancing Account) : Les comptes sources sont nivelés lorsque leur solde
créditeur est supérieur à un seuil préalablement défini (« pied de comptes »), les soldes
débiteurs étant toujours apurés. En deçà du seuil minimal fixé, la centralisation ne s’opère
pas5 ;
le FBA (Fork Balancing Account) : Tous les soldes créditeurs et débiteurs, respectivement
supérieurs ou inférieurs à un montant fixé au préalable, sont nivelés jusqu'au niveau de ce
montant.
Les « sweeps » désignent les transferts de fonds effectués d’un compte source vers le compte
centralisateur. Les « covers » désignent les transferts effectués du compte centralisateur vers un
compte source.
Les modalités de mise en œuvre de cette centralisation peuvent être :
manuelle : l’entreprise initie elle-même les virements de trésorerie pour ajuster les soldes de
ces différents comptes (cash-pooling interne). Facilité par la mise en place de Swift-net6
automatique : la banque procède automatiquement au nivellement des soldes.
5 Ainsi par exemple, si le seuil des comptes sources (comptes des sociétés intégrées dans la centralisation de trésorerie) est fixé à 1.000 Ariary,
seuls les montants créditeurs dépassant 1.000 Ariary seront virés automatiquement sur le compte pivot.
6 SWIFT-NET permet de communiquer depuis un seul point d'accès vers toutes les banques et les filiales agréées, où qu'elles se trouvent dans le
monde. Il permet notamment l'envoi et la réception de messages financiers normalisés (dont les virements de trésorerie).
7 L’unité de comptes est autorisée à l’intérieur d’une seule et même entité juridique, elle est interdite entre plusieurs sociétés car cela aurait 22
nécessairement comme conséquence une confusion des patrimoines même si ces différentes sociétés font partie d’un même groupe.
2. LES FINANCEMENTS ET LES PLACEMENTS À COURT TERME
Le trésorier s’efforce de prévoir au mieux ses besoins de financement et ses opportunités de
placement. S’il les connaît tardivement, il ne peut pas optimiser les coûts ou rémunérations.
Ainsi, plus la prévision réalisée sera de bonne qualité, meilleures seront les solutions envisagées
dans une logique d’optimisation.
En outre, le coût d’un financement ou la qualité d’un placement ne se mesure pas aux taux
affichés mais aux taux réels, calculés en tenant compte des frais, des coûts d’opportunité et des
coûts cachés.
Les règles de l’orthodoxie financière réservent le financement des actifs de court terme aux seuls
concours financiers à court terme, tandis que les actifs immobilisés seraient financés par des
capitaux permanents. Ces règles sont depuis longtemps battues en brèche. Il n’est pas rare que
des crédits à court terme constamment renouvelés financent des emplois longs.
Toutefois, cette distinction entre concours à court terme et concours à moyen et long terme est
souvent artificielle :
d’une part, l’argent est un bien fongible et la banque évalue le statut financier de l’entreprise
en prenant en considération son endettement global ;
d’autre part, les sûretés demandées en garantie des crédits bancaires sont souvent
identiques.
Il existe deux types de marchés de crédits à court terme constituant le marché monétaire :
Le marché interbancaire
Le marché des titres de créances négociables.
Le marché monétaire est accessible à tous les opérateurs économiques. Ainsi, les entreprises ont
la possibilité d’effectuer des opérations financières à court terme entre elles, sans passer par les
établissements bancaires.
2.1.1. Financement Hors Circuit Bancaire
2.1.1.1. Le crédit interentreprises
C’est un délai de paiement que les entreprises s’accordent mutuellement. Les effets de commerce
sont les supports les plus fréquents du crédit interentreprises. Cette forme de financement
échappe totalement au système bancaire.
T ABLEAU 7 : L E C REDIT I NTERENTREPRISES DANS LE B ILAN
23
Soit :
Certaines entreprises accordent un escompte de règlement pour paiement réputé cash. Cet
escompte est octroyé lorsque le paiement du client intervient rapidement : selon la proposition du
fournisseur (exemple : sous 10 jours). Le pourcentage d’escompte appliqué à la facture diminue
d’autant pour le client la somme à régler.
Le client use de cette possibilité pour autant qu’il y trouve avantage. En fait, il compare ce
pourcentage, ramené à une base annuelle, au coût des capitaux qu’il devra emprunter pour payer
plus tôt ou au taux des placements qu’il ne pourra pas réaliser du fait de cet emploi précipité.
Le point de vue du client peut être représenté comme suit :
Si « » est le taux d’escompte accordé pour un règlement cash, le taux annuel correspondant est
égal à :
Refus Refus
Pour être plus précis, le raisonnement doit être mené par rapport aux dates de crédit ou débit en
compte, et non par rapport aux dates d’échéance. 24
Le taux est alors différent selon que l’on se place côté vendeur ou côté acheteur :
Le vendeur gagnera en jours :
Sachant qu’un effet est crédité après la date d’échéance et qu’un chèque est porté en
valeur sur le compte après la date d’opération, le nombre de jours à considérer est égal
à:
Où
Le nombre de jours à considérer reste d’où le taux de référence :
2.1.2.2.2. L’escompte
L’escompte est une opération par laquelle une entreprise cède son effet avant son échéance à sa
banque. Les possibilités d’escompte sont limitées par détermination d’un plafond par la banque.
Les agios prélevés par la banque comprennent des intérêts et des commissions.
L’escompte est le mode de financement le plus traditionnel, puisqu’il consiste en un rachat par le
ENCADRE N° 5
Supposons le taux nominal du découvert est de 12 %. Si la banque accorde à l’entreprise un découvert du 1er du
mois au 20, l’entreprise remet des chèques sur place le 20 du mois. Les jours de valeur appliqués sont c’est
à dire le 22 du mois, alors que l’entreprise n’a bénéficié que de 20 jours, d’où le taux réel du découvert est de :
28
2.2.1.1.1. Mode de calcul des intérêts
Le mode de calcul des intérêts dépend de leur conditionnalité de paiement :
Taux postcompté : Lorsque les intérêts sont payés en fin d’opération
Taux précompté : Lorsque les intérêts sont payés en début d’opération.
29
Elle pénalise les entreprises qui cherchent à limiter le montant de leurs découverts
bancaires ;
Comme elle s’assimile à une majoration du taux d’intérêt, elle n’est pas soumise à la T.V.A.
31
Les intérêts étant précomptés, le montant crédité au compte bancaire est égal au total de la
remise diminué des agios. Le taux effectif de l’escompte est donc égal aux agios divisés par le
crédit du compte bancaire (total de la remise Ŕ agios), divisé par la durée moyenne des effets remis
et multiplié par la durée de l’année exprimée en jours, si l’on fait abstraction de la TVA déductible
sur les commissions et de son remboursement avec décalage dans le temps :
32
ESCOMPTE DÉCOUVERT
Coût élevé pour des effets de faible Taux nominal supérieur à celui de
montant ou dont l’échéance est l’escompte
proche : minimum 10 jours d’agios
INCONVÉNIENTS
Coûts administratifs élevés lors de
l’émission et de la gestion des
traites
Manque de souplesse : montant
des effets parfois supérieur au
besoin de trésorerie ou encore
insuffisant : d’où une sur-
mobilisation
Les concours à court terme comprennent apparemment plusieurs catégories de crédit. En réalité,
la diversité des techniques de financement à court terme recouvre deux questions : la qualité des
garanties que l’emprunteur peut apporter à sa banque, et le coût comparé des moyens de
financement à court terme.
33
Il convient de dissocier les garanties directement apportées par les actifs d’exploitation (stocks,
créances clients, créances fiscales) et les garanties supplémentaires exigées par la banque pour
couvrir les concours à court terme. Il peut s’agir soit de garanties personnelles (cautions des
associés ou de tiers), soit de garanties réelles (hypothèques sur les immeubles, nantissement sur
les actifs immobilisés), y compris pour financer le cycle d’exploitation.
Le calcul du coût effectif des instruments de financement est toujours une opération complexe qui
doit tenir compte de l’ensemble des flux (encaissements et décaissements) qui caractérise chacun
d’entre eux. Seul un calcul actuariel permettant de prendre en considération le facteur temps
permet d’évaluer de la manière la plus précise possible ce coût effectif.
2.4. LE DÉCOUVERT EN COMPTE COURANT
Le découvert en compte courant constitue un moyen de financement des entreprises et des
particuliers auprès des banques. Le découvert correspond à un solde de compte bancaire débiteur
(dans les livres de la banque). Il s’analyse comme un prêt que l’établissement de crédit consent à
son client et donne lieu à rémunération, appelée agios, généralement calculée et payée tous les
trimestres.
Cette rémunération est composée d’intérêts proprement dits (post-comptés) et de commissions. Le
montant du découvert variant chaque jour, le calcul des intérêts est facilité par l’établissement
d’un document appelé échelle d’intérêt.
Les commissions qui ne sont pas calculées prorata temporis ne sont pas considérées comme des
intérêts, et font donc l’objet d’une facturation de TVA. C’est le cas de la CPFD, de la commission
de mouvement, de la commission de tenue de compte (fixée forfaitairement), des commissions de
dépassement (du découvert autorisé), etc.
Il existe des mouvements exonérés tels que les agios, les rectifications d’écritures, les virements
entre comptes bancaires d’une même entreprise, etc.
2.4.2.1. Les intérêts débiteurs
Les intérêts sont calculés à partir de ce document selon la méthode des nombres, sur la base
d’une année commerciale de 360 jours. Le calcul se fait en nombre exact de jours de découvert
par solde. Ces soldes sont établis par la banque en date de valeur, dates qui sont différentes des
dates d’opérations.
Les banques ont pour pratique de retarder les encaissements et d’avancer les décaissements.
Autrement dit, les intérêts débiteurs sont égaux au total des nombres débiteurs multiplié par le
taux et par . Le taux appliqué est, comme la majorité des taux de financement, une base à
laquelle s’ajoute une marge. Les bases utilisées sont essentiellement le tbb (base historique de
toutes les déterminations de taux de crédits).
La marge est par définition un élément négocié, sur la base du tbb. La banque peut ajouter un
Si le solde du compte est resté débiteur d’un montant pendant jours, puis pendant
jours, les intérêts s’élèvent à :
8 Le tbb est un taux de référence servant à une banque lorsqu’elle accorde des crédits ; il est fixé librement par chaque
établissement de crédit en fonction du coût de ses ressources.
35
De façon générale :
À noter que certaines banques les exonèrent d'office et le précisent dans leurs conditions
générales. Il convient de préciser que cette commission, qui est calculée au moment de
l’établissement de l’échelle d’intérêts et est prélevée avec les agios, n’est pas un agio, mais bien
une commission de service. Son montant n’est pas un indicateur de bonne ou mauvaise gestion
de la trésorerie de l’entreprise, mais un indicateur du mouvement confié à telle ou telle banque, et
donc un indicateur de la répartition du mouvement entre les banques.
Il n'y a pas de rémunération des nombres créditeurs.
2.4.2.4. Les frais fixes
9 L’expression classique « trésorerie 0 » est employée, mais qu’il faut parler de position de « banque 0 » pour être tout à fait exact.
37
Le gain réel, sera là aussi l'écart entre les deux sommes, et se calculera comme ci-dessus, en
appliquant aux nombres débiteurs le différentiel de taux. À la somme ainsi obtenue, il faudra
toujours ajouter l'impact de la CPFD.
L'enjeu sur les soldes débiteurs se calcule en valorisant les nombres débiteurs au différentiel de
taux entre le découvert et ce par quoi il peut être remplacé : mise en place d'un crédit, ou cession
d'un placement, et en tenant compte de la CPFD.
L'enjeu de gestion de trésorerie est le total des deux chiffres.
Si les soldes créditeurs sont rémunérés, le calcul est légèrement différent pour déterminer le coût
d’un solde positif. En effet, il y a alors lieu de les valoriser à un taux égal à l’écart entre le taux du
crédit sur-mobilisé (ou du placement non réalisé) et le taux de rémunération obtenu de sa
banque.
2.4.5. Les Différentes Formes de Placements
Il existe une diversité de formes de placements pouvant être distingués par leur degré de liquidité,
par la nature de la créance, par la motivation (se protéger contre la hausse de prix, faire profit ou
bénéficier d’un simple garde de l’épargne) etc.
Outre, l’acquisition de biens réels (tableaux, pierres précieuses, etc.), le placement peut être
bancaire ou financier.
2.4.5.1. Placements bancaires
Dépôts à terme (placement de trésorerie, à moyen ou à long terme)
Bons de caisse.
2.4.5.4. Les négociations avec la banque Gestion de Trésorerie | Année Académique 2013 - 2014
La libéralisation des taux a ouvert la voie à la négociation avec la banque. L’entreprise connaît
l’enjeu financier qui en découle. Le domaine de négociation est large, le financier peut négocier le
taux, le jour de valeur, les commissions et/ou les garanties.
Mais la négociation doit être ciblée et adonnée selon des priorités pour être efficace. Dans la
pratique, pour négocier avec le banquier, il est utile de construire un dossier de négociation.
38
CONCLUSION
Le remplacement du découvert par « autre chose » est bénéfique pour l'entreprise, mais il y a
toujours, statistiquement, certains flux que le trésorier ne maîtrise pas parfaitement. Il lui
appartient bien entendu de réduire autant que possible ces flux, puis il doit gérer sa position en
banque en négatif, en visant en permanence un solde négatif du montant non maîtrisé.
Notons cependant qu’en période de taux bas et d’écart important entre le tbb et les taux du
marché monétaire, une société qui serait en position de trésorerie globale positive et qui aurait
son taux de découvert indexé sur le tbb aurait alors intérêt à gérer ses comptes en position
positive, le taux plein vu ci-dessus étant alors inférieur au différentiel constaté entre le taux du
découvert et le taux du placement.
Le calcul s’impose dans tous les cas, avant de décider du sens de la gestion quotidienne.
De plus, il y a lieu d’analyser le « coût » de ces comptes en banques positifs ou négatifs : lorsque la
société est en position de trésorerie excédentaire et qu’elle laisse des soldes en banque créditeurs,
il n’y a pas directement de coût, mais un manque à gagner, ce qui est identique en termes de
qualité de gestion. Alors que si elle est en position de trésorerie déficitaire, il y a une réelle charge
d’intérêts liée à la sur-mobilisation de crédit.
Il faut aussi remarquer l'importance relative de la CPFD. C'est un élément que nous aurons
plusieurs fois l'occasion de montrer, et qui explique pourquoi les trésoriers cherchent au
maximum à la faire disparaître.
Enfin notons que lorsque la rémunération des soldes créditeurs sera appliquée, ces nombres
créditeurs rapporteront le taux qui aura été négocié, et que le calcul de valorisation aura à être
modifié en conséquence : le coût d’un solde créditeur sera la différence entre le taux du crédit
utilisé (ou le taux du placement qui aurait pu être fait) et le taux de cette rémunération.
39
Annexe 1
LES INTÉRÊTS SIMPLES
Capital ou principal : Somme d’argent mise à disposition d’un emprunteur ou placée par un épargnant.
Intérêt : Pour un emprunteur (consommateur, entreprise, etc.), c’est le prix à payer au prêteur (banque, etc.) pour utiliser un capital
pendant un temps donné. Pour un épargnant, c’est le rapport d’un placement (récompense pour la remise à plus tard de l’utilisation
d’un capital).
C’est donc le loyer de la somme prêtée ou placée, calculé en utilisant un taux d’intérêt appliqué au capital. Ce taux est une fonction
du temps (croissante), du risque (il y a un risque de contrepartie : l’emprunteur peut faire défaut ; le taux d’intérêt sera une fonction
croissante du risque : plus l’emprunteur fait prendre de risque, plus le taux est élevé), des conditions économiques en général (si le
prêteur a la possibilité de placer son argent à 4.5%, il n’acceptera pas de prêter à moins). Le taux dépend donc de nombreux
paramètres économiques, financiers, politiques, de circonstances propres à l’opération considérée (durée, solvabilité de
l’emprunteur, etc.).
Valeur acquise par le capital : c’est le capital augmenté des intérêts acquis pendant le temps couru au-delà de la date choisie
comme origine des temps. Elle est toujours associée à une date.
Annexe 2
LE PAIEMENT À CRÉDIT
Le paiement à crédit correspond à des échéances variables.
T YPOLOGIE DES CONDITIONS DE REGLEMENT
Conditions de règlement Durée moyenne du crédit accordé
Fin de mois 15 jours
30 jours 30 jours
30 jours fin de mois 45 jours
30 jours fin de mois le 10 55 jours
60 jours 60 jours
60 jours fin de mois 75 jours
60 jours fin de mois le 10 85 jours
90 jours 90 jours
90 jours fin de mois 105 jours
90 jours fin de mois le 10 115 jours
Les calculs concernant les mentions « fin de mois » et « fin de mois le 10 » sont les suivants :
- Soit un paiement à 30 j fin de mois, si le fait générateur est :
le 1er du mois M (livraison ou date de facture, etc.), le règlement aura lieu le 30 du mois , soit un crédit effectif de
(cas favorable pour le client) ;
le 30 du mois M, le règlement aura toujours lieu le 30 du mois M+1, soit un crédit effectif de 30 j (cas défavorable pour le
client).
En moyenne, la durée est de :
- Si le paiement est stipulé à 30 j fin de mois le 10, les règlements auront lieu le 10 de M+2, soit 30 j + 30 j + 10 j =70 j après Gestion de Trésorerie | Année Académique 2013 - 2014
le fait générateur (cas favorable au client). En moyenne dans ce cas, la durée est de :
Cette démarche peut être appliquée de façon identique aux autres conditions. L’examen des conditions est également riche
d’enseignement. Les conditions à 90 j et plus méritent une analyse. Ces conditions extrêmes correspondent pour l’entreprise à un
véritable investissement, un emploi quasiment stable de ses fonds. Un crédit client de plusieurs mois est générateur d’encours
importants. Ainsi, si un client achète mensuellement et paie à , l’encours qui en découle de façon permanente est de
. L’entreprise vendeuse est alors amenée à consentir à son client l’équivalent de
crédit de .
Accepter des conditions de règlement, c’est pour l’entreprise faire du crédit, jouer le rôle de banquier sans être professionnel du
secteur. L’entreprise fait autre chose que son métier :
- Elle fait métier de banquier en faisant du crédit au client alors qu’elle n’en a pas forcément les moyens (montage du dossier,
analyse financière, etc.) ;
- Elle fait métier du banquier lorsqu’elle fait de la transformation de ressources courtes par nature en un financement stable.
40
Annexe 3
SYNTHESE DE LA CONSTRUCTION DU BUDGET DE TRESORERIE
Annexe 4
RESUME DE QUELQUES TECHNIQUES DE FINANCEMENT DES CREANCES
Garantie
Objet de la Mode juridique
Recouvrement pour la banque
mobilisation et pratique
ou le factor
Affacturage Ensemble des Subrogation Par le factor Subrogation du
créances clients personnelle factor dans tous
conventionnelle les droits attachés
(transmission de
41