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Cette œuvre est hébergée sur « No
tes du mont Royal » dans le cadre d’un
exposé gratuit sur la littérature.
SOURCE DES IMAGES
Sikh Book Club
SÉËÈ fl-ÜËÈ fifi RÀ. Èrîë;
ÂÏVÎWÏÂHËÈÈÆËÎËÂËËE mmüâëææë
mèââëmæ â
95W qu’à
SRI GOUROU GRANTH SAHIB
(Traduction Française)
Volume I
Traduit par
Publié par
Distribué par
TRI-SAN ENTERPRISES
65 Front Street West
Suite 0116 - 80
Toronto, Ontario M51 IE6
Canada
ISBN 976-8052-66-X
Imprimé par
Avant tout, il me faut reconnaître ma dette envers le Prof. Saheb Singh, S. Manmohan
Singh, et le Dr. Gopal Singh; sans leurs oeuvres à propos du Gourou Granth, cette traduction n’aurait
pas été possible.
Nombreuses sont les personnes qui m’ont encouragé et aidé à la réalisation de cet ouvrage,
trop nombreuses pour que je puisse les remercier individuellement. Tout de même, certains
individuels ont fourni leur soutien d’une manière spéciale.
Je remercie Danièle Issa-Sayegh pour son aide en la préparation du manuscrit. Mme Odille
Hellman mérite toute gratitude, elle a corrigé si soigneusement le manuscrit.
Enfin, Balinder Rai, Harinder Kaur et Charnjit J. Singh, dactylographes, méritent toute
gratitude.
Jamail Singh
Preamble-Préambule
Completion of the French translation of Sri Guru Granth Sahib, after many years of
dedicated labour, is a signal event in the history of religion. The universal vision expressed in the
Granth calls out to be known-however tentatively-through languages beyond that by which its
inspired message first came.
As more and more young Sikhs grow to maturity in countries where Punjabi is not widely
known, it becomes all the more urgent that there be available good translations of Sikh religious
and literary texts, beginning, of course, with the Guru Granth Sahib. And as Sikh diaspora spreads
beyond English-speaking countries of the commonwealth, the value of translations into French
and other languages Will become a1] the more evident.
But it is not exclusively for Sikhs in diaspora that translations of the Granth and other
classics of the Sikh tradition are important. Interfaith dialogue and theological reflection on the
évident religious plurality of humankind make it imperative that major bodies of religious
teachings not remain isolated in their original languages, and certainly not become known and
discussed exclusively through the filter of English language translations.
Guru Granth Sahib, we should appreciate, is virtually all in poetic forrn and was composed
to be sung as Kirtan. As such it will never be fully and fmally translatable in print, even apart
from yet more profound considérations of its mode of inspiration. This translation, like all before
and after in any language stands a gift to the people of its time and place and as a challenge to
others to carry on the task of making the Word of the Guru better known among the peoples of
the world.
Here at St. Michael’s College in Toronto, Canada, we take a spécial satisfaction in
knowing that certain of our francophone colleagues, notably Danièle Issa-Sayegh, contributed- as
did Odile Hellman of Montreal- significantly to the refmement of the language of this endeavour.
To them most sincerely, but above all to our true Sikh fiiend, Dr. Jamail Singh, who has given so
much of his life to this noble task, we all owe a debt of gratitude and respect for bringing us this
much closer to the Word of Sri Guru Granth Sahib.
Joseph T. O’Connell
Associate Professor of Religion and
Adjunct Professor of Theology
St. Michael’s College
University of Toronto
Nov. 17, 1995.
Avant-propos
Le Gourou Granth Sahib:
Le Granth est le texte sacré des Sikhs. Le Dixième Gourou, le Gourou Gobind Singh, n’a pas
nommé de successeur, mais a décidé que le Granth-même devait dorénavant être considéré
comme le Gourou des Sikhs. Le Granth qui avait été enrichi au fil des siècles par différents
textes et chants religieux, a donc reçu avec le dernier Gourou sa forme définitive.
Le Granth est avant tout un long hymne à la gloire du Nom. Le Nom c’est le Verbe,
c’est Dieu, c’est le Seigneur, c’est Hari, et le Gourou en est l’incarnation. Les mots bien sûr
manquent pour exprimer l’Indicible, l’Incommensurable, l’Indescriptible. Alors les auteurs du
Granth ont eu recours aux litanies, aux approximations (ils parlent du Sans-peur, du Sans-forme,
de l’Unique, du Non-né, du Sans-inimitié...), aux comparaisons et aux images (« Le Nom est
dans mon coeur comme la fragrance est dans la fleur, l’image dans le miroir »... « J’ai soif du
Nom comme le Tchatrick a soif d’une goutte de pluie »... « Puisse l’abeille de mon esprit
s’attacher àjamais au miel des pieds-lotus du Seigneur... »). On retrouve souvent les mêmes
images, les mêmes comparaisons ou métaphores, et cela donne à ce long texte une continuité,
une cohérence, et aussi une vraie dimension poétique.
D’autre part le Granth nous exhorte avec insistance à renoncer à la maya, aux apparences
trompeuses, aux plaisirs éphémères et superficiels. Ce qui est important, c’est de rencontrer
Hari, et pour cela de méditer, de rentrer en soi-même et, par l’intermédiaire du Gourou, de
découvrir en soi le u trésor inépuisable du Nom n. Il n’est d’ailleurs pas nécessaire pour cela
de renoncerrau monde, de devenir ascète ou ermite, puisque cette découverte va bien au-delà
de toute les manifestations extérieures de piété. Seul le Gourou peut nous aider à trouver le
chemin vers le Verbe. vers le Nom, vers Hari, et le Granth insiste donc sur l’importance de
l’écouter, de se consacrer à la méditation.
Le Granth nous rappelle aussi régulièrement que, malgré tous nos efforts, on n’est jamais
assuré de recevoir le Nom, puisque, en définitive, seul celui qui aura été béni de la Grâce di-
vine. celui pour qui cela était inscrit dans son destin de toute éternité, pourra bénéficier de
cette union avec le Nom. Nous sommes donc prédestinés à être sauvés ou à nous réincarner
indéfiniment. Mais recevoir le corps humain, après être passé par toute sortes de formes
inférieures, c’est déja une chance extraordinaire qu’il ne faut pas gâcher en activités et désirs
vains. mais dont, avec la grâce du Gourou, il faut savoir profiter.
Le Granth n’est donc pas un récit linéaire. Il ne semble pas avoir de début ni de fin
mais à travers quelques cinq mille vers. s’entrecroisent. se recoupent, se répètent des variantes
sur ces deux thèmes essentiels: la glorification du Nom et l’exhortation à l’union avec le Nom.
Odile Hellman
Table des Matières
Volume I Volume IV
Introduction i-xxii Rag Tukhari 1302
J apu Rag Kedara 1313
Rahiras 14 Rag Bhairo 1320
Sohila 20 Rag Basant 1370
Sri Rag 23 Rag Sarang 1404
Rag Majh 109 Rag Malar 1466
Rag Gauri 182 Rag Kanara 1511
Rag Kalyan 1540
Rag Prabhati 1549
Volume II Rag Jaijawant 1578
Rag Asa 422
Rag Goudjari 595
Shalokas Sahskriti
Rag Devgandhari 640
Le Gourou Nanak Dev 1579
Rag Bihagara 65 I
Le Gourou Arjan Dev 1579
Rag Vadhans 673
Gatha 1587
Rag Sorath 715
Phuneh 1588
Rag Dhanasari 792
Tchaubolas 1591
Rag J aitsri 832
Shalokas de Bhagat Kabir 1592
Rag Todi 849
Shalokas de Sheikh Farid 1606
Rag Bairari 858
Swaiyas 1615
Rag Tilang 860
Shalokas-supplémentaires aux Vars:
Volume III
Rag Suhi 868 Le Gourou Nanak Dev 1640
Rag Bilawal 943 Le Gourou Amar Das 1643
Rag Gond 1015 Le Gourou Ram Das 1651
Rag Ramkali 1035 Le Gourou Arjan Dev 1654
Rag Nut-Narayan 1153 Le Gourou Tegh Bahadur 1656
Rag Mali Gaura 1162 Mundavani 1659
Rag Maru 1168 Shaloka M.5 1659
Ragmala 1659
Glossaire A-Q
Table des Matières - Volume I
Introduction
Le Gourou Nanak, le fondateur de la religion Sikhe, est né en 1469 dans le petit village
de Talwandi, connu aujourd’hui sous le nom de Nanakana Sahib, le village sacré de Nanak. Ce
village se trouve dans le district de Sheikhupura, au Pakistan, Le Gourou prêcha la doctrine de
l’amour, de l’égalité des hommes et de la parenté de l’Unique Seigneur, Dieu sans-égal. Il
composa des hymnes qui, disait-il, lui avaient été inspirés par Dieu Lui-même.
« O Lalo, je ne dis que ce queje reçois du Seigneur,»
Nanak aura neuf successeurs, et puis le Dixième Maître, le Gourou Gobind Singh,
ordonnera que le Granth soit désormais considéré comme le Gourou des Sikhs. Il décrétait
ainsi que le Verbe était le Gourou et que plus personne ne pouvait être le Gourou des Sikhs.
Au cours des siècles, certains ont bien essayé de se proclamer Gourou, mais les Sikhs ont
toujours rejeté leurs prétentions.
C’est le Gourou Arj an, le Cinquième Maître, qui a compilé le Granth. Quelques érudits
disent que le Gourou Arjan a recueilli les compositions des quatre premiers Gourous et celles
des Bhaktas. Mais selon le Prof. Sahib Singh, le Gourou Arjan aurait reçu toutes les
compositions, à part les siennes, de son prédécesseur, le Gourou Ram Das. Quoi qu’il en soit,
le Gourou Arj an fut le compileur du Granth, et le Bhai Gurdas lui servit de scribe.
Les différentes parties du Granth furent écrites au cours des siècles. L’auteur le plus
ancien est Jaidev, il vient du Bengale et il a vécu au douzième siècle. Namdeva, lui, est
originaire de Maharashtra et il a vécu au quatorzième siècle. Kabir a vécu dans le nord de
l’Inde, au quinzième siècle. Les Gourous Sikhs, eux, ont vécu du quinzième au dix-septième
siècle. Les auteurs du Granth couvrent donc une période de presque six siècles.
Ces auteurs appartenaient à la communauté hindoue et aussi à la communauté
musulmane. Quelques-uns étaient de basse caste. Le Granth est d’ailleurs le seul livre sacré au
monde dans lequel on trouve des textes d’écrivains appartenant à d’autres religions. Cela
montre l’ouverture d’esprit et la catholicité des Gourous Sikhs, D’autre part, comme ces écrits
recouvrent presque six siècles et toutes les parties de l’Inde, ils sont comme un florilège des
langues (dialectes) de l’Inde.
Le Granth comprend trente-trois parties, organisées selon l’ordre suivant:
II.
Au milieu, le Granth se divise en trente et une parties. La poésie de chaque partie
ressemble à celle d’un Raga classique. Les Ragas se présentent dans cet ordre-ci:
L
[iii]
Un Var est un panégyrique qui fait l’éloge d’un héros sur le champ de bataille. Dans le
Granth, il s’agit du domaine spirituel et du combat entre le mal et la vertu. Chaque Var se
compose des Pauris. Littéralement, Pauri signifie échelle; donc un Pauri fait progresser l’idée
du Var d’une étape. Dans les Vars, le Gourou Arjan a ajouté aux Pauris un Shaloka ou
davantage. Quelquefois ces Shalokas sont écrits par l’auteur du Var, mais ils peuvent aussi être
écrits par d’autres auteurs.
Chaque type de poésie est encore arrangé selon le Gourou, c.à.d. que la poésie du
Gourou Nanak, le Premier Gourou, est la première. Elle est suivie par celle du Troisième, puis
du Quatrième, du Cinquième et du Neuvième Gourou. Le Deuxième Gourou n’a écrit que des
Shalokas. Et la poésie de chaque Gourou respecte aussi l’ordre de Gharu (la mesure).
6. Hymnes écrits par les Saints. En général Kabir apparaît dans le premier.
Sheikh Farid, aussi connu sous le nom de F arid Shakarganj, fut un saint Souffi célèbre
pour sa piété. Il naquit en 1175 à Kothiwal dans le district de Multan, au Pakistan. Son père
s’appelait Sheikh Jamatuddin et sa mère Bibi Kursam. Il devint le disciple de Khwaja
Kutubdin Bakhtiar Kaki, de Multan. Il habita Hansi pendant presque vingt ans, puis Ajodhan.
Cette ville s’appelle maintenant Pakpattan. Et c’est là que, de nos jours, se trouve son siège
spirituel.
[iV]
Pour rendre hommage à sa piété et à ses sacrifices, son Gourou l’avait désigné comme
le Chef de sa secte, l’Ordre Tchisti. Sa vie fut en effet un modèle de piété, de paix et
d’humilité. Il avait une famille nombreuse, cinq fils et trois filles. Avant sa mort il désigna
Nizamudin Aulia comme successeur. Et il mourut le 15 octobre 1265 à Pakpattan.
Sheikh Farid aimait tout le monde. Sa bonté envers les hommes et son amour pour
Dieu sont visibles dans ses Shalokas répertoriés dans le Granth. Il y a 116 hymnes de Farid
dans le Granth.
Jaidev
(1201-1245)
Jaidev fut un Bhakta (Saint) célèbre du Bengale. C’est lui qui est l’auteur de Gita
Govinda, un livre connu pour sa poésie et la richesse de sa musique. On chante les hymnes de
ce livre dans les temples des Vaishnavas. Son père s’appelait Bhaj Dev et sa mère Bam Devi.
Il naquit dans le village de Kandi, dans le district de Bir Bhoom.
On raconte qu’un jour Jaidev écrivait un hymne, mais n’arrivait pas à finir un vers.
Alors, absorbé dans l’amour du Seigneur, il quitta sa chambre et sortit. A son retour il s’aperçut
que quelqu’un avait fini le vers. Il interrogea sa femme, elle lui répondit que personne d’autre
n’était entré. Lui seul s’était assis, c’était donc lui qui avait achevé l’hymne, sans s’en rendre
compte.
C’était un événement mystique: on crut que Hari (Dieu) Lui-même, sous l’apparence
de Jaidev, avait achevé le poème. Jaidev, très touché par cet événement, alla dans la forêt où il
vit un arbre étonnant: sur chaque feuille de cet arbre étaient écrits des hymnes de Gita
Gobinda. Alors J aidev vécut dans l’extase tout le reste de sa vie.
Deux de ses hymnes sont incorporés dans le Gourou Granth Sahib.
Trilochan
(1267-1335)
Trilochan appartenait à une famille Vaish. On pense qu’il naquit dans l’Etat d’Uttar
Pradesh, et qu’il vécut dans l’Etat de Maharashtra. Deux Shalokas de Kabir rapportent un
dialogue entre Namdev et Trilochan; Namdev et Trilochan donc étaient contemporains.
Dans le Granth, on trouve quatre hymnes de Trilochan. Le Saint met l’accent sur la
piété du coeur, et il condamne les rites qui ne s’appuient pas sur la sincérité.
Namdev
(1270-1350)
Namdev fut un Saint illustre de Maharashtra. Il naquit dans le village de Nassi Bamni,
dans le district de Satara, Maharashtra. Son père était imprimeur sur calicot et il s’appelait
Dam Seti, et sa mère s’appelait Gona Bai. Il fut marié à Raja Bai, et il eut quatre fils et une
fille. On raconte plusieurs événements qui montrent la spiritualité et la sainteté de Namdev.
On dit qu’un jour sa grand-mère, avant de partir, lui recommanda d’offrir du lait à
[V]
Dieu. Prenant au pied de la lettre les instructions de sa grand-mère, il plaça une coupe de lait
devant la statue (idole) de Dieu. Touché par la foi et la sincérité de Namdev, Dieu aurait
accepté son. offrande et but du lait. Une autre fois Namdev alla dans un temple, mais les
prêtres du temple qui étaient Brahmines le renvoyèrent, car il appartenait à la caste des
Shudras. Namdev alla donc derrière du temple, s’assit et se plongea dans la méditation sur
Hari. Il resta absorbé dans l’amour d’Hari sans s’inquiéter de rien. On dit que Dieu se plut de
son amour et que la façade du temple se tourna vers Namdev. Alors les Brahmines se
repentirent et s’excusèrent de leur attitude.
C’est sûr que Namdev vint au Pendj ab: il y a un temple à sa mémoire dans le village de
Ghuman, dans le district de Gurdaspur.
Le Gourou Granth contient soixante et un vers de Namdev. Ces vers décrivent les
diverses expériences spirituelles de Namdev.
Sadhna
Sadhna était résident de Sehwan, dans la province de Sindh. Il était simple boucher.
Mais, étant donné sa piété, il atteignit le statut de Saint.
On raconte beaucoup d’histoires sur sa piété. On dit qu’une fois il utilisa un Saligram
(une pierre sacrée) pour peser de la viande. Un Sadhu (mendiant) se fâcha et lui dit des
injures: selon le Sadhu, Sadhna s’était montré coupable de sacrilège. Sadhna donna ce
Saligram-là au Sadhu qui comprit alors que Sadhna était un Saint.
Quelque temps après Sadhna quitta sa maison et alla faire un pèlerinage aux lieux
sacrés. Au cours de son voyage, il rencontra une femme qui essaya de le séduire, mais il n’y
fit pas attention. Elle pensa que Sadhna avait peur de son mari. Elle tua donc son mari et elle
essaya de nouveau de le séduire. Mais Sadhna restait toujours aussi calme et il ne lui fit jamais
la cour. Frustrée, elle dénonça Sadhna à grands cris: elle l’accusa d’avoir tué son mari pour
pouvoir la violer. Alors une grande foule se rassembla. Sadhna fut arrêté, et on lui coupa les
mains. Mais, Dieu, dans Sa miséricorde, touché par la piété et de la sainteté de Sadhna, rétablit
ses mains et sa santé.
Dans le Gourou Granth, il y a un seul hymne de Sadhna. Cet hymne est dans le Raga
Bilawal. Le Saint supplie Dieu de protéger l’honneur de Ses dévots.
ÂBeni
On ne connaît ni la date ni le lieu de sa naissance. Ses écrits montrent que c’était un saint de
haut niveau et un érudit. La langue de ses hymnes indique qu’il appartenait à une époque
ancienne. Dans le Granth on trouve trois hymnes de Béni. Ces hymnes sont répertoriés sous
les noms de Ragas Sri Rag, Ramkali et Prabhati.
[vil
Ramanand
(1366-1467)
Ramanand est l’un des pionniers du mouvement de Bhakti. Il est né en 1366. Son père
s’appelait Bhoor Karma et sa mère Sushila. Dès son enfance, il montra une grande piété. Il
appartenait à la secte de Ramanuj. Ramanand alla dans plusieurs lieux de pèlerinage. A
Kanshi on trouve encore un temple à sa mémoire. A son retour, une dispute éclata entre lui et
son Gourou, Swami Ragavacharya. Ce dernier pensait que tous ne pouvaient pas célébrer le
culte. Ramanand, au contraire, croyait que Dieu était Miséricordieux et que tout le monde
pouvait célébrer le culte. Finalement il fonda une secte à part. Il prêcha son évangile à
Kanshi et il attira beaucoup de disciples, et, entre autres, Kabir, Ravidas, Sain, Dhanna et
Pipa.
Le Granth contient un hymne de Ramanand.
Kabir
(1398-1495)
Kabir appartenait à une famille de tisseurs de Benarès. Il joignit le mouvement Bhakti
sous l’influence de Swami Ramanand. Il avait peur que Swami Ramanand ne l’accepte pas
comme disciple, à cause de sa basse caste. Un matin de bonne heure, il se coucha par terre sur
le chemin que Swami devait prendre pour aller se baigner à la rivière. Quand les pieds de
Swami heurtèrent Kabir, ce dernier dit les mots "Ram, Ram”. Swami le considéra avec
affection et l’accepta comme son disciple. Plus tard Kabir devint le Saint le plus célèbre et le
plus révolutionnaire du mouvement Bhakti.
Kabir croyait en l’effort des hommes pour améliorer leur condition. Il s’opposait aux
rites mondains et à l’ascètisme. Il condamnait l’hypocrisie des Pundits et aussi celle des
Mullahs. Des Mullahs le dénoncèrent donc au Roi Sikandar Lodi, sous prétexte que Kabir
avait prêché contre les principes de l’Islam. On essaya même de le noyer dans le Gange. Et
une autre fois on le jeta devant un éléphant saoul. Mais Kabir se tira bien de chaque incident.
Les disciples de Kabir, les Kabir Panthis, constituent une secte bien connue. Leur
siège social est à Kanshi et Kabir Bij ak est leur livre sacré.
Le Gourou Granth contient 541 vers de Kabir, sous dix-sept Ragas différents.
La contribution de Kabir au Granth est plus importante que celle d’aucun autre Saint.
Ravidas
Ravidas vient aussi de Kanshi. Il appartenait à une famille de tanneurs, et il était
cordonnier. On pense qu’il fut disciple de Swami Ramanand. Bien que de basse caste, il devint
très respecté, car il mena une vie de simplicité et de pureté. Il n’avait pas honte de sa caste et
il avait toujours tenu tête aux Brahmines qui s’enorgueillissaient de leur caste. Quarante de ses
hymnes sont incorporés dans le Gourou Granth.
[vii]
Pipa
Pipa est né en 1426, il fut le disciple de Swami Ramanand. D’après l’histoire de
Mewar, Pipa était le contemporain de Rana Kumbha, le Roi Tchauhan de Gaghongarh.
D’après Cunningham, il appartenait à la quatrième génération de Jaipal.
On dit que Pipa fut un disciple de la déesse Durga, mais sous l’influence d’un Sadhu il
devint Vaishnava Bhakta. Plus tard il abdiqua et il partit pour le pèlerinage de Dwarka. On y
trouve encore le Pipa Math, à sa mémoire.
Dans le Gourou Granth on ne trouve qu’un hymne de Pipa. Dans cet hymne, le Saint
recommande de rechercher l’Etre Suprême en soi-même.
Sain
(1390-1440)
Il y a deux traditions concernant la vie de Sain. Quelques-uns croient qu’il a été un
employé du Roi de Bidar. Mais d’autres croient qu’il a été barbier de caste et qu’il s’est occupé
du service personnel de Raja Ram, le Roi de Bandhawgarh.
Bhai Gurdas pense que Sain est un des disciples de Gosai Ramanand et que, sous
l’influence de Kabir, il est devenu un vrai Bhakt (Saint). La nuit il s’occupait de l’adoration
d’Hari et le jour il s’acquittait des corvées de la cour du roi. Se consacrant à l’adoration d’Hari,
il se trouvait en compagnie des Sadhus. Une fois des Sadhus se rassemblèrent et récitèrent des
hymnes à l’éloge du Seigneur toute la nuit. Par conséquent Sain ne put pas s’acquitter de son
travail et, le matin suivant, il s’accusa auprès du Roi. Mais le Roi, était au contraire vraiment
satisfait de son service, et il ne crut pas à l’absence de Sain. Il fut confondu de reconnaissance.
Finalement le roi comprit que Sain avait atteint l’état de Sainteté, et que le Seigneur avait
envoyé quelqu’un d’autre à sa place pour servir le roi. Dorénavant le roi et toute sa famille
devinirent ses disciples.
Un seul hymne de Sain est incorporé dans le Gourou Granth.
Dhanna
(1415-?)
Dhanna est né dans le village de Dhuan dans la région de Raj asthan. Il était Jat de caste
et fermier de profession. C’était un homme simple, travailleur et direct.
On dit que Dhanna vivait dans le voisinage d’un Brahmine qui célébrait le culte des
Thakurs (idoles). Dhanna voulut aussi célébrer ce culte et il demanda donc au Brahmine de
lui procurer un Thakur. Le Brahmine lui répliqua qu’il était très difficle d’adorer les Thakurs.
Mais Dhanna ne se satisfit pas de cette réponse et continua à le harceler. Finalement, le
Brahmine lui procura un Thakur. Dhanna accepta la pierre sacrée avec reconnaissance, et
s’acquitta des rituels prescrits par le Brahmine. Il se baigna et s’habilla de nouveaux
vêtements et plaça de la nourriture et du lait devant le Thakur. Puis il supplia le Thakur de
[viii ]
partager cette nourriture. On dit que Dieu fut si touché par sa dévotion qu’Il ne put plus
ignorer la supplication de Son dévot: Hari apparut en personne et partagea la nourriture.
La simplicité, la piété, le courage et l’oubli de soi apparaissent dans les hymnes du
Saint. Il y en a trois dans le Gourou Granth.
Bhikhan
(1480-1573)
Sheikh Bhikhan était un Musulman Saint Souffi. Il venait de Kakari, près de
Lukknow. C’était un homme de famille. Mais à cause de sa piété et de son érudition, il devint
célèbre partout. Il croyait que l’adoration du Nom divin était la panacée des maladies
humaines. Le Gourou Granth contient deux de ses hymnes.
Parmananda
On manque d’information sérieuse sur la vie de Parmananda. Macauliffe affirme qu’il a
habité à Barsi, dans le district de Sholapur, Maharashtra. Mais d’autres disent que c’est Parma
Nanda Das qui est l’un des poètes d’Asht Chhap. Il a été un Kankabuj Brahmine de Kanauj,
un disciple de Swami Vallabhacharya et un poète célèbre de Brij Bhasha. On trouve sa poésie
dans le Granth (livre) Parma Nanda Sagar. Un de ses hymnes se trouve dans le Gourou
Granth.
Surdas
Il y a eu plusieurs poètes du Nom de Surdas. Le plus célèbre Surdas était le dévot du
Maître Krishna. Son Granth Sur Sagar est bien connu. Mais le Surdas dont un Tuk (phrase)
est inclus dans le Granth, est né en 1529. Il était de caste Brahmine et très intéressé par le
Sanscrit, le perse, la musique et la poésie.
A cette époque l’Empereur Akbar régnait sur l’Inde. Il respectait les sages et les
érudits. Akbar nomma donc Surdas Gouverneur de Sandila. Surdas devait percevoir les
revenus et les mettre dans le trésor. Mais Surdas était un homme de charité, il donnait
beaucoup d’argent aux pauvres et il n’était pas bon dans les comptes. Des gens en informèrent
Akbar, qui le réprimanda et Surdas dut abandonner son poste. Finalement Akbar reconnut sa
bonté et voulut le reprendre à son service. Mais le Saint ne s’intéressait plus qu’à Dieu. Il
passa le reste de sa vie à Bénarès où l’on trouve un temple à sa mémoire.
Bhai Mardana
Bhai Mardana était un Musulman de Talwandi, le village natal du Gourou Nanak. Il
jouait du rebec et était un musicien célèbre. La musique a une signification particulière dans
la religion Sikhe. Les Gourous écrivaient leurs hymnes en Ragas et ils utilisaient la musique
pour prêcher leurs idées. Quand le Gourou Nanak partait en voyages, Mardana
l’accompagnait toujours. Ainsi Mardana passa bien des années avec le Maître. Avec sa
musique, il captivait les congrégations sikhes.
Bhai Mardana était le fils de Bhai Badre et de Mai Lakho. C’était un troubadour
illustre et le camarade d’enfance du Gourou Nanak. Pendant le quatrième voyage du Gourou
Nanak, Mardana mourut en Afghanistan sur le rivage de la rivière Khuram. Là se trouve un
mausolée à sa mémoire.
Mardana était non seulement un musicien illustre, mais il avait aussi une âme noble.
C’est pourquoi le Gourou Nanak l ’appelait Bhai, c.à.d. frère.
Baba Sundar
(1560-1603)
Baba Sundar appartenait aux Bhallas de la famille du Gourou Amar Das. Il était fils d’Anand
et petit-fils de Mohri. On croit que, juste après la mort du Gourou Amar Das, Baba Sundar
mit en vers le dernier conseil du Gourou.
Cet écrit de Baba Sundar est répertorié sous le Raga Ramkali et est nommé «Sud»
(Appel). Le Gourou y explique la nature transitoire du monde. Tout le monde va mourir un
jour; donc il ne faut point se chagriner de la mort de quelqu’un. D’ailleurs le Gourou enjoint à
ses dévots et à sa famille de chanter les louanges du Seigneur Selon la religion Sikhe, les
derniers rites consistent à chanter les louanges du Seigneur. Comme le Gourou l’avait
ordonné, son fils, Mohri, et tous les Sikhs se soumirent à son conseil et ils saluèrent le
nouveau Maître, le Gourou Ram Das.
Bhai Balwand
Rai (Bhai) Balwand était un Barde Musulman. En collaboration avec Satta, il écrivit
un Var, panégyrique, à l’éloge du Gourou (Arj an). Le Var se compose de huit stances. On croit
que les cinq premières stances ont été écrites par Balwand et les trois dernières par Satta.
Selon l’histoire Sikhe, Rai Balwand récitait des hymnes à la cour du Gourou. A
l’occasion du mariage de sa fille il demanda au Gourou une grosse somme. Le Gourou lui
donna une somme raisonnable, mais Bhai Balwant n’en fut pas satisfait. Il critiqua donc le
Gourou Arjan et il calomnia aussi les Gourous qui l’avaient précédé. En l’entendant, le Gourou
dit que le Barde était gonflé d’ego. On raconte que cela fut une malédiction et que Bhai
[X]
Bhai Satta
Bhai Satta était un compagnon de Balwand et un tambour de profession. Il jouait du
rebec à la cour du Gourou Arj an. Il écrivit un Var en collaboration avec Balwand. On croit que
les trois dernières stances sont de Satta: il y chante les louanges du Gourou Amar Das, du
Gourou Ram Das et du Gourou Arj an Dev.
Bhatt Bani
(Hymnes’des Bardes)
Presque 20 pages du Granth sont consacrées aux écrits des Bhatts. Les Bhatts du
Granth sont au nombre de onze. Ils étaient très proches des Gourous. On n’a pourtant pas
d’information authentique sur leur vie. Même les biographies des Gourous ne contiennent
aucun enseignement qui pourrait préciser leur position auprès des Gourous. Néanmoins, le
fait que leurs hymnes soient inclus dans le Granth indique qu’ils avaient une place d’honneur
auprès des Gourous.
D’après la chronique Bhatt, ils étaient résidents de Sultanpur, où le Gourou Nanak
resta au service du Nawab pendant treize ans. On sait aussi que ces Bhatts-là étaient des fils et
des neveux de Bhatt Bhikha.
Les hymnes des Bhatts comprennent des Swaiyas à l’éloge des cinq Gourous. Avant
de rencontrer les Gourous, ils étaient les dévots du Maître Rama et du Maître Krishna. C’est
pourquoi, dans leurs Swaiyas, ils décrivent les images de leur religion ancestrale.
Dans l’ensemble, le Bhatt Bani chante les louanges des Gourous. Mais il parle plus de
l’esprit (âme) que du caractère des Gourous. On croyait (d’après la religion Sikhe) que
quiconque montait sur le trône du Gourou (Nanak) recevait la bénédiction et la grâce de
l’Etemel Gourou, et que Lui seul était l’Ame-suprême, à jamais éternelle.
Les Bhatts avaient leur propre style de poésie, un style souvent hyperbolique. Les vers
contiennent beaucoup d’allusions à la mythologie indienne.
l. Bhatt Kalsahar
Kalsahar fut le plus illustre des Bhatts. Il a écrit des Swaiyas à l’éloge des cinq
Gourous. Il dépeint le Gourou Nanak comme le Gourou Suprême, dans ce monde et aussi
dans l’au-delà. Au total il a écrit 54 Swaiyas.
[xi]
2. Bhatt Jalap
Bhatt Jalap a composé cinq Swaiyas à l’éloge du Gourou Amar Das. Il insiste sur le
fait que le Troisième Maître a atteint le trône du Gourou Nanak par la méditation sur le Nom.
3. Bhatt Kirat
Bhatt Kirat a écrit huit Swaiyas, quatre à l’éloge du Troisième Gourou et quatre à
l’éloge du Quatrième Gourou. Kirat reconnaît que l’esprit qui habitait le corps du Gourou
Nanak est venu habiter le corps du Gourou Amar Das.
4. Bhatt Bhikha
Bhatt Bhikha a composé deux Swaiyas à l’éloge du Gourou Amar Das. On pense qu’il
était l’ainé des Bhatts.
5. Bhatt Salh
Le Granth contient trois Swaiyas de Bhat Salh. Un Swaiya à l’éloge du Gourou Amar
Das et deux autres exaltant le Gourou Ram Das.
6. Bhatt Bhalh
Le Granth contient un seul Swaiya par Bhat Bhalh. Il décrit les vertus et la grandeur
du Gourou Ram Das.
7. Bhatt N alh
Bhatt Nalh a écrit seize (16) Swaiyas. Ces Swaiyas chantent les louanges du Gourou
Ram Das. Ces vers rappellent la personnalité et l’histoire du Gourou, de même que la foi des
Sikhs dans le Gourou.
8. Bhatt Gayand
Bhatt Gayand a écrit treize (13) Swaiyas à l’éloge du Gourou Ram Das. Il y décrit la
grandeur et l’histoire de la J yoti (Lumière) du Gourou.
9. Bhatt Mathura
Le Granth contient quatorze (14) Swaiyas par Mathura. Dans ces Swaiyas il chante les
louanges du Quatrième et du Cinquième Gourou. Il dit que la grandeur du Gourou provient de
son amour et de sa dévotion au Nom du Créateur, pour la Vérité.
[xii]
Le Gourou Nanak
(1469-1539)
Nanak est né en 1469 dans le village de Talwandi, de nos jours connu sous le nom de
Nanakana Sahib, dans le district de Sheikhupura, Pendjab, Pakistan. Son père, Mehta Kalu,
appartenait à la caste des Vedis et il était Patwari (greffier) du village.
Nanak apprit le Sanscrit du Pundit et le Perse du Maulvi du village. Son génie se
manifesta de bonne heure. Il donnait sa propre interprétation aux événements quotidiens et
aux coutumes de son pays, il y recherchait toujours la vérité cachée.
Quand il eut neuf ans, ses parents voulurent célébrer la cérémonie du Janeau (le fil
sacré), comme c’est la coutume chez les Hindous. Nanak refusa de participer à cette
cérémonie, en déclarant: «Je ne porterai que le fil qui ne se brise pas, ni ne se souille, ni ne se
perd.»
Selon la volonté de son père, il gardait des buffles. Un jour il s’endormit sous l’ombre
d’un arbre et les buffles allèrent dans le champ d’un fermier voisin où ils endommagèrent la
récolte. Le fermier se plaignit auprès du Nawab du village. Mais lorsqu’on alla vérifier les
dommages, on découvrit que la récolte n’avait subi aucun dommage. Tout le monde, le
Nawab le premier, fut impressionné par cet événement.
Une autre fois, Kalu donna à Nanak de l’argent afin qu’il achète des marchandises et
fasse du commerce. Mais Nanak utilisa tout l’argent pour acheter de la nourriture pour des
mendiants affamés. Quand il rentra, sans marchandise, Mehta Kalu fut vraiment fâché et déçu.
Nanak était toujours en compagnie des Sadhus et des Fakirs. Avec eux, il discutait de
problèmes fondamentaux, comme la nature de la vérité, ou la responsabilité de l’homme au
sein de la famille. Aucun d’eux ne pouvait le satisfaire. D’ailleurs Kalu n’était pas heureux de
voir de tels penchants chez son fils. Jairam, le beau-frère de Nanak, conseilla à Mehta Kalu de
[xiii ]
marier Nanak. Tous deux pensaient qu’après son mariage, Nanak s’occuperait d’affaires moins
sérieuses. Nanak fut donc marié à l’âge de dix-huit ans et il eut deux fils. Jairam lui trouva
aussi un emploi au service du Nawab Daulat Khan de Sultanpur. Mais Nanak tenait encore à la
compagnie des Fakirs.
Un jour, il alla se baigner comme d’habitude à la rivière (Baeen) près de Sultanpur et il
disparut pendant trois jours. On croyait qu’il s’était noyé. Mais, après trois jours, il revint. En
fait, Nanak avait expérimenté la présence du Seigneur Dieu. Il se sentit désormais appelé à
propager Son message à travers le monde. Il déclara alors:
«Il n’y a ni Hindous, ni Musulmans.»
Quelques temps après, Nanak commença ses voyages comme missionnaire. En tout, il
fit cinq voyages. Durant le premier voyage, il visita d’importants lieux de pèlerinage hindous,
comme Kurukshetra, Hardwar, Benarès. Il prêcha contre la superstition, l’hypocrisie et la
fausse religiosité. Il avait une manière très personnelle de présenter ses idées.
A Hardwar, sur la rive du Gange, il remarqua que les gens jetaient de l’eau vers l’est.
Quand il leur en demanda la raison, ceux-ci expliquèrent qu’ils jetaient de l’eau à leurs aïeux.
Alors Nanak commença à jeter de l’eau vers l’ouest. Tous furent surpris et ils lui demandèrent
la raison de ce comportement étrange. Nanak répondit qu’il était en train d’irriguer ses champs
au Pendjab. Les gens se moquèrent de lui. Nanak leur répondit: «Si je ne peux pas irriguer
mes champs à des centaines de milles, comment vos aïeux peuvent-ils recevoir votre eau?»
Tout le monde comprit ce qu’il voulait dire.
Pendant son deuxième voyage, Nanak alla dans le sud de l’Inde, jusqu’à Sri Lanka. Là
il rendit visite au Roi de J affna.
Son troisième voyage l’amena vers le Nord. Il visita Kashmir, Ladakh et même le
Tibet. Dans la vallée de Kashmir il discuta de problèmes fondamentaux avec des érudits
Brahmines. Il visita des centres de Yogis et d’ascètes dans les Himalayas. Ces ascètes avaient
abandonné leur famille et la société. Nanak leur fit comprendre qu’on pouvait vivre une vie
spirituelle au sein de sa famille, que c’était peut-être la meilleure voie.
Pendant son quatrième voyage, Nanak alla vers l’ouest et il visita les lieux sacrés des
Musulmans. Il visita la Mecque, Médine et Baghdad. A la Mecque, il dormait la nuit avec ses
pieds vers le Kaaba. Un prêtre le vit dans cette position-là, et il le gronda d’avoir commis un
péché grave. Nanak demanda au prêtre de tourner ses pieds dans la direction où Dieu n’était
pas. Le prêtre saisit Nanak par les pieds et essaya de les tourner d’un autre côté. Le Kaaba se
tourna aussi. Tout le monde fut émerveillé par cet événement. Nanak fit comprendre que
Dieu était partout et dans toutes les directions et qu’Il ne résidait pas dans un lieu particulier.
Enfin Nanak revint au village de Kartarpur qu’il avait établi lui-même. Puis pour la
dernière fois, il entreprit un autre voyage dans le Pendj ab. Il visita Saidpur, Multan, Pakpattan
et Achal Batala. Pakpattan et Multan étaient des villes importantes des Musulmans. Nanak y
prêcha l’évangile de l’égalité et de la tolérance entre les disciples de différentes religions. A
Achal Batala, Nanak eut avec des Sidhas un entretien, conservé sous le titre de Sidh-Gosht.
Les derniers dix-huit ans de sa vie, Nanak habita Kartarpur. Il y mourut en 1539.
Avant sa mort, Nanak désigna le Gourou Angad comme son successeur.
[xiv]
Une fois, en 1531, Lehna visita Kartarpur, le village où résidaitnle Gourou Nanak.
Lehna fut si touché qu’il ne le quitta plus et, à partir de ce moment, il se consacra au service du
Gourou Nanak. Tout le monde fut impressionné par sa fidélité au Gourou et par son désir de
servir la congrégation. Finalement, dans sa grâce, le Gourou Nanak désigna Lehna, appelé
maintenant Angad comme successeur. C’était en 1539.
Pour prêcher la religion de Nanak et pour consolider l’organisation des Sikhs, le
Gourou Angad prit les mesures suivantes.
5. Le Gourou Angad insista sur la vie de famille, et fit du Langer (réfectoire) une institution
essentielle des Sikhs. C’était un moyen de prêcher l’égalité, et de ne pas tenir compte
des castes.
Il mourut en 1552. Avant sa mort, le Gourou Angad désigna Amardas comme
successeur.
Gourou et sur la méditation sur le Nom. Il expliquait que la méditation sur le Nom apportait
l’équilibre, la béatitude et permettait de se débarrasser de toute inquiétude.
Pendant son règne de 22 ans, le Gourou Amar Das adopta les mesures suivantes:
1. Il installa son centre d’activités dans le village de Goindwal. C’est là qu’il établit la
première place sacrée des Sikhs, une Baoli (un grand puits) à 84 étapes. Puis il instaura la
coutume de ténir des foires au temps de Diwali et de Baisakhi.
2. Pour consolider le mouvement Sikh, il établit 22 autres centres missionnaires à travers
l’Inde.
3. Il insista, lui aussi, sur l’importance du Langar (le réfectoire du Gourou), et il décida que
personne ne pouvait le voir sans avoir partagé le Langar. C’était un moyen pour prêcher
l’égalité entre les hommes, puisqu’on ne tenait aucun compte de leur situation sociale.
4. Le Gourou lutta contre l’injustice sociale et les coutumes démodées. Il lutta contrela
coutume de Sâti, selon laquelle la femme se brûlait sur le bûcher de son mari, et aussi
contre celle de porter du voile par les femmes.
5. Il établit des rites et des cérémonies au moment de la mort et de la naissance, qui
distinguaient les Sikhs d’autres communautés.
6. Grâce à l’intervention du Gourou, l’Empereur Akbar dispensa les Hindous de l’impôt des
pèlerinages. L’empereur avait été aussi impressionné par le Langar.
7. Le Gourou prêcha l’évangile du Gourou Nanak et écrivit ses propres hymnes. Il prit des
mesures pour rassembler les écritures d’autres Gourous et celles des Bhaktas.
Le Gourou mourut en 1574, à l’âge de 95 ans. Avant sa mort il choisit Ram Das, son
gendre, comme successeur.
[xvi]
Le Gourou Ram Das prit des mesures importantes pour la propagation de la réligion
Sikhe et pour consolider son organisation.
1. L’Empereur Akbar avait octroyé du terrain à Bibi Bhani, fille du Troisième Maître.
Le Gourou Ram Das y établit un nouveau village. A cette époque, le village s’appelait
Gourou-da-Tchak, (village du Gourou). Plus tard ce village est devenu la célèbre
ville d’Amritsar. Le Gourou Ram Das y commença aussi la construction de deux Sarovars
(Réservoirs).
Le Gourou Ram Das eut trois fils. Il pensa qu’Arj an, le cadet, était le plus capable et il
le choisit comme successeur en 1581.
l. Arj an fit achever les travaux commencés par le Quatrième Gourou. Les deux Sarovars
commencés par son père furent terminés, et on commença à en creuser deux autres. Il fit
construire un temple au milieu du Sarovar Amritsar. De nos jours, ce temple est connu sous le
nom de Temple d’Or. La première pierre de ce temple fut posée par un Saint Musulman de
Lahore, qui s’appelait Sain Mian Mir. Ce temple a quatre portes, ce qui signifie qu’il est
ouvert aux quatre Vamas, c-à-d., à tout le monde, sans aucune distinction de caste, de couleur
ou de religion. De plus Arjan, établit les villes de Kartarpur et de Taran Taran. A Taran Taran
il fit creuser un grand Sarovar et il fit construire une Baoli à Lahore.
2. Le Gourou parcourut le Pendjab pour prêcher l’évangile de Nanak.
3. Le Gourou Ram Das avait établi l’organisation des Massands. Arj an prit des mesures pour
consolider cette organisation. Il ordonna que ses disciples contribuent un dixième de leur
revenu à la trésorerie du Gourou.
4. A cette époque une disette accablait le Pendj ab. Grâce à l’intervention du Gourou Arj an,
l’Empereur Akbar dispensa les fermiers de l’impôt.
[xvii ]
Le Gourou Hargobind
(1595-1644)
Le Gourou Hargobind fut le Sixième Gourou des Sikhs. Son père, le Gourou Arjan
Dev, avait été exécuté sur l’ordre de l’Empereur Jahangir. A cette époque, Hargobind n’avait
que onze ans. Baba Budha, un Sikh dévoué qui connaissait l’évolution du mouvement Sikh
depuis l’époque du Gourou Nanak, fut son gardien et son tuteur. Baba Budha enseigna à
Hargobind l’équitation, l’escrime, la lutte et la chasse.
Pendant ce temps-là, Jahangir mourut et son fils, Shahjahan, lui succéda sur le trône.
Il interdit la conversion des Musulmans. Il ordonna la démolition de nombreux temples
Hindous et même d’un Gurdwara (temple des Sikhs) à Lahore. En 1628, il y eut un conflit
entre le Gourou et le Gouverneur Mughal à Lahore.
Afin d’éviter d’autres conflits, le Gourou établit sa résidence à Kartarpur, dans le
district de Jallandar, mais il continua à maintenir son armée en bon état. Cette armée
comprenait aussi des soldats Musulmans, pour lesquels le Gourou avait construit une mosquée
à Hargobindpur. Le Gourou fut encore obligé de se battre contre les Mughals, mais il gagna
cette bataille. Les derniers dix ans de sa vie, le Gourou les passa à Kiratpur. Il s’occupa de
méditation et mena une vie très austère. Il prêchait la simplicité. Quand ses fils, Atal Rai et
Baba Gurdita, voulurent faire remarquer des miracles, il les réprimanda.
Avant sa mort, le Gourou nomma son petit-fils, Hari Rai, son successeur.
Delhi. Au lieu d’aller lui-même à la cour impériale, le Gourou y envoya son fils, Ram Rai.
Ram Rai était cultivé et bien éduqué et il plut à l’Empereur. Mais il commit une fois une
erreur en interprétant un hymne du Gourou Nanak. Il l’avait fait exprès pour ne pas offenser
l’Empereur.
Pendant quelques années, il établit sa résidence à Paonta, dans l’état de Nahan, dans les
Himalayas. Il y étudia des textes Hindous et des poèmes épiques, comme Ramayana et
Mahabharata. Il rassembla une cinquantaine de poètes à sa cour. Ces poètes, et lui-même,
traduisaient les contes héroïques contenus dans les épopées. Le but de ces travaux était
d’inculquer à ses disciples les vertus d’héroïsme et de chevalerie. Ces écrits insistent sur
l’esprit d’initiative et de sacrifice pour la justice. Les superstitions et les tabous y sont décrits
de manière amusante.
Le Gourou insista aussi sur l’esprit d’optimisme. On peut le voir dans sa réponse à son
père. Dans le premier vers, le Gourou Tegh Bahadur pose la question et le deuxième vers est
la réponse, paraphrasée, du Gourou Gobind Singh.
[xxi]
«J’ai retrouvé le pouvoir, mes entraves ont disparu, je peux faire des efforts.
O Seigneur, tout est en Ton pouvoir, aide-moi dans mes efforts.»
On a souvent accusé le Gourou d’être mal disposé à l’égard des Musulmans. Mais on
ne peut en trouver aucune preuve dans ses écrits. Le Gourou dit:
«La mosquée et le temple sont une seule et même chose.
L’adoration des Hindous et la prière des Musulmans sont une seule et même chose.»
Le Gourou fut obligé de se battre contre l’armée Mughale et aussi contre les Hindous
Rajas des montagnes. Son armée comprenait aussi des soldats Musulmans. Plusieurs fois il
fut aidé par des Musulmans, comme Pir Budhu Shah.
Son oeuvre la plus marquante est la création du Khalsa. Le drame se déroule au
premier jour du mois de Baisakh, (15 Avril) en 1699, à Anandpur. Des milliers des gens
viennent rendre hommage au Gourou. Le Gourou, une épée dégainée à la main, apparaît
devant l’assemblée. Il demande une tête (sacrifice) pour sauver le Dhanna. Tout le monde a
peur. Mais finalement cinq personnes se présentent devant le Gourou. Il les conduit dans une
tente où il les baptise, et chacun partage l’eau de la coupe. Avec un poignard à deux tranchants,
on avait mélangé du sucre à l’eau en prononçant des hymnes des Gourous. Le Gourou adopta
ainsi une nouvelle cérémonie de baptême. Tout le monde, sans distinction de caste ou de
couleur, pouvait recevoir ce baptême.
On appelle les cinq premières personnes baptisées ce jour-là les cinq Piaras (bien-
aimés du Gourou). Après leur baptême, le Gourou se présenta lui-même pour être baptisé par
les cinq Piaras. C’est pourquoi on dit:
Les cinq Piaras devinrent le noyau de la communauté. Dès lors le Gourou ordonna à
ses disciples, en particulier à ceux qui étaient baptisés ( le Khalsa), de porter les cinq K, c-à-d.,
Keshas (cheveux non-coupés), Kangha ( petit peigne), Kara (bracelet d’acier), Kachha
(culotte), et Kirpan ( épée).
Le Gourou fut encore obligé de se battre contre l’armée Mughale. Les Rois Hindous
des montagnes et l’année Mughale assiégèrent Anandpur pendant trois ans. Finalement le
[xxii ]
Gourou fut forcé d’abandonner sa résidence. Au cours de cette évacuation, il perdit bien des
disciples. Peu après, eut lieu une autre bataille entre les disciples du Gourou et l’armée
impériale. Deux des fils du Gourou fiirent tués dans cette bataille. Ses deux autres fils, qui
n’avaient que cinq et sept ans, furent trahis et livrés au Gouverneur de Sirhand. Ils furent
enterrés vivants.
Malgré tous ces événements, le Gourou ne perdit jamais son optimisme. Il envoya une
lettre, connue comme Zafar Nanak (la lettre de la victoire), à l’Empereur Aurangzeb. Dans
cette lettre, le Gourou blâme Aurangzeb de ne pas avoir tenu ses promesses, et il lui fait
remarquer que sa cruauté envers des gens qui n’appartiennent pas à la même religion que lui
n’est pas digne d’un Empereur. Le Gourou mentionne aussi le martyre de ses quatre fils et
d’autres disciples. Il justifie son recours à l’épée, en disant:
On dit que l’Empereur fut impressionné par cette lettre et qu’il demanda au Gourou de
le rencontrer. Mais avant que le Gourou puisse le faire, l’Empereur mourut.
Alors le Gourou eut un répit, et pendant ce temps il resta à Talwandi Sabo, de nos jours
Damdama Sahib. C’est là qu’il rédigea la dernière recension du Granth. Il y ajouta des hymnes
de son père, le Neuvième Maître, mais il n’y inclut pas ses propres écrits. C’est cette recension
du Granth que les Sikhs considèrent comme leur Gourou, et ils l’appellent le Gourou Granth
Sahib.
Pendant les dernières années de sa vie, le Gourou s’établit à Nander dans l’Inde
méridionale. Là, il convertit un ascète, Madho Das, au Sikhisme. Madho Das venait de
Raj auri, en Kashmir. Il avait renoncé au monde. Après sa conversion au Sikhisme il s’appela
Banda Singh. Banda, en Pundjabi, veut dire esclave, c.à.d. que Banda Singh voulait dire
l’esclave du Gourou.
K
[2]
Ni installé, ni créé3,
Il est toute pureté, Il existe indépendamment
Quiconque Le sert, et L’aime, en est honoré,
Nanak, chantons Ses éloges, qui est la source de toutes belles qualités,
Chantons-Le, entendons chanter de Ses louanges, adorons-Le.
Et de cette manière écartons les inquiétudes, les soucis,
La peine, la douleur âliSparaissent; la paix règne dans notre esprit.
Le Verbe du Gourou est l’harmonie céleste;
Le Verbe du Gourou est l’écriture la plus sacrée;
Le Verbe du Gourou anime tout.
Le Gourou est Shiva, le Gourou est Vishnu et Brahmas,
Le Gourou est Parvati , la Marraine.
Je ne pourrais pas dire Ses qualités et Sa volonté
Même si je les comprenais.
Le Gourou m’a révélé le mystère.
Il n’y a qu’une Vérité;
L’Unique Etre accorde la vie,
Que je ne L’oublie, Le Tout-Puissant qui soutient tout.(5)
Les ablutions aux places saintes n’apportent aucun bienfait,
Si cela ne Lui plaît pas.
Parmi toute la création que j’aperçois,
l. Saheb Singh traduit cette phrase comme: Le Seigneur est éternel, ainsi que Sa volonté.
2. Le vers est aussi traduit- De par nos actes nous recevons la forme humaine, le sommet
de l’échelle de la vie, et nous gagnons le salut par Sa grâce.
3. Il s’agit de l’installation de Dieu comme idole.
4. Ici le Gourou représente le Gourou-en-Dieu.
5. La trinité des Hindous.
6. L’escorte de Shiva.
[3]
Nul ne reçoit rien sans Sa bénédiction].
Des gemmes, des bijoux, desjoyaux, des perles,
Sont dans l’esprit,
Si l’on essaie de les y trouver,
Et on prête l’oreille au conseil du Gourou.
Le Gourou m’a révélé le mystère,
Il n’y a qu’une Vérité;
L’Unique Etre accorde la vie,
Que je ne L’oublie pas, Le Tout-Puissant qui soutient tout.(6)
Si quelqu’un vit pendant les quatre âgesz,
Sinon dix fois plus,
S’il est connu dans les neuf divisions3,
Et si tout le monde suit son cortège,
S’il est célèbre et si chacun lui rend hommage,
Néanmoins, sans Sa grâce tout cela vaut peu de choses, et
Il est comme un ver parmi les vers.
Enfin il serajugé pécheur, et
Il devra rendre compte de ses actions.
Par Sa grâce les Sans-vertu reçoivent la vertu,
Le bonheur est octroyé aux pieux,
Mais, il n’existe pas d’homme vertueux, qui
Puisse Lui accorder de vertus.(7)
Ceux qui prêtent l’oreille au Verbe du Maître
Comprennent ce que sont les Sidhas4, les Pirss, les Seraphins;
Ils acquièrent même leurs qualités.
Ils connaissent la vérité de la terre, du taureau6 et du ciel.
En prêtant l’oreille au Verbe, on aperçoit
Les continents, les planètes, le monde sublunaire, les régions infernales.
Quiconque prête l’oreille au Verbe devient immortel.
Nanak, les dévots sont toujours contents,
En prêtant l’oreille au Verbe on se débarrasse des péchés, des peines.(8)
Ceux qui prêtent l’oreille au verbe du Maître
l. Aussi traduit - Personne ne reçoit rien qu’en conséquence de ses actes. Il s’agit de la
philosophie du ’Karma’.
En mythologie, il y a un cycle de quatre Yugas, ici il veut dire très long âge.
D’après la mythologie des Hindous, il y a neuf divisions de l’univers.
Noweww
Les ascètes qui ont acquis des pouvoirs occultes.
Les divins de la religion islamique
Selon la mythologie hindoue, un taureau soutient la terre.
Aussi traduit - Les malsains deviennent de braves types et ils sont loués par tous.
[4]
C’est comme se baigner dans tous les lieux sacrés.
Ceux qui chantent le refrain du Maître sont exaltés,
Leur esprit atteint l’équilibre.
Nanak, les dévots sont toujours contents.
En prêtant l’oreille au Verbe, on se débarrasse des péchés, des peines.(10)
Ceux qui prêtent l’oreille au Verbe,
S’aperçoivent du mystère des vertus,
Ils atteignent le statut d’un Sheikhl, d’un Pir.
Même l’ignorant2, qui prête l’oreille au Verbe,
Aperçoit la Voie suprême.
Quiconque prête l’oreille au Verbe
Devient capable de traverser des fleuves et des océans
(de péchés, de peines et de misère).
Nanak, les dévots sont toujours contents,
En prêtant l’oreille au Verbe, on se débarrasse des péchés et des peines.(l l)
Personne n’est capable de décrire
L’esprit des gens de foi.
Si quelqu’un essaie,
Il en viendra, sans doute à se repentir.
Quels que soient le scribe, le papier, où la plume,
Les vertus d’un homme de foi sont indescriptibles.
Si pur et immaculé est Son Nom,
Seul un homme de foi peut Le comprendre3.(12)
L’esprit des gens de foi est toujours éveillé.
Ils voient se révéler tout l’univers.
Ils ne sont pas assujettis à la peine;
Aussi la peur de la mort4, les quitte-t-elle.
Si pur et immaculé est Son Nom,
Seul un homme de foi peut Le comprendre.(l 3)
La voie du croyant est sans écueil;
Il vit honoré et part honoré.
Le croyant est toujoprs en extase,
Et poursuit sa route .
Un homme de foi mène une vie vertueuse,
Il fait alliance avec la vérité.
Si pur et immaculé est Son Nom,
Seul un homme de foi peut Le comprendre.(l4)
Pour l’homme de foi est toujours ouverte
La porte du salut,
D’ailleurs il devient un moyen de Bénédiction pour les siens.
Sous la direction du Gourou,
Le disciple parvient à traverser la mer (de péchés et de peines),
l. Insignifiante créature .
2. Le Gourou Nanak compare le monde à un labyrinthe: seul moyen de se sauver est
de prêter l’oreille au Verbe et de suivre Sa volonté.
3. ’Sir Bhar’: Litt. Fardeau sur la tête, ou sur la tête. Se supporter sur la tête est une forme
d’austérité. Bien des ascètes s’assujettissaient à cette austérité. Donc on peut dire:
Des milliards de gens en se supportant sur la tête énumèrent Tes innombrables Noms
D’innombrables gens en se servant de tout le pouvoir de leur intelligence répètent Ton
site ce Nom.
Peut-être ’les mots’ ici représentent la littérature sacrée.
Aussi traduit: Hors de la direction de Ta Parole il n’y a pas de voie.
l7]
sacrifier à Toi.
Il n’y a pas de meilleure offrande que de rester fidèle à Ta volonté.
To1, Tu es éternel, sans forme et restes toujours en paix. (l 9)
Les mains, les pieds et le corps souillés,
L’eau les rend propres.
Quant aux vêtements salis,
Le savon sert à les nettoyer.
Si l’esprit est souillé de péchés,
Il n’y a que l’amour de Son Nom qui puisse l’épurer.
Les vertus et les vices ne sont pas seulement des échos,
Nous emportons ce que nous faisons .
La moisson que nous recueillons est conforme à la semence.
Nanak, le va-et-vient2 dépend entièrement de Sa volonté. (20)
Pèlerinages, austérités, charités, piété
Nous méritent fort peu d’honneurs.
Prêtons l’oreille à Son Nom, ayons la foi,
Soi gnons tendrement Son amour,
C’est comme se laver à la source sacrée au-dedans.
A Toi sont toutes les vertus,
Moi, je ne suis qu’un piètre,
Pourtant, sans actes de justice et de bonté
Même Ton adoration n’est pas possible .
Tu es la Parole primordiale, la Manifestation, le Brahman,
Je Te salue.
Tu es la Vérité, la Joie et la Beauté primitive.
Dans quel point du temps, dans quel âge, quellejournée,
Dans quelle saison et mois est né l’univers? Nul ne le sait,
Ni les Pundi s4 qui ont écrit les Pur nas
Ni les Qazis qui ont écrit le Coran ,
Les Yogis ne connaissent pas non plus, ni la saison, 1g le mois ni le jour.
Seul le Tout-Puissant, qui a créé l’univers les connaî .
Donc, comment m’approcher du Maître?
De quelle manière faire Ton éloge?
Avec quels mots parler de Toi?
Comment Te connaître?
Nanak dit, tout le monde Le chante, chacun est plus sage que l’autre.
Grand est le Maître, grand est Son Nom, [CG-5]
Tout découle de Sa volonté.
K
K.-
l9]
Nul ne peut l’altérer;
Si quelqu’un prétend le savoir,
C’est lui qui souffrira.
Le Maître connaît tout et Il octroie à tous,
Pourtant, peu de gens reconnaissent Ses dons,
Nanak, ceux à qui Il exauce la bénédiction de Son adoration,
Ce sont les vrais rois. (25)
Inestimables sont Ses vertus, incalculable est le commerce ,
Inestimables sont les marchands’, impossible à compter,
Innombrables sont ceux qui cherchent Ta bénédiction,
Innombrables sont ceux qui reçoivent Ta bénédiction.
Innombrables sont ceux qui T’adorent,
Le nombre de ceux dont l’esprit est immergé dans Ta volonté est incalculable.
Ta loi divine n’est pas mesurable,
Ta cour n’est pas mesurable,
Tes poids et mesures ne sont pas meSurables,
Ta bonté n’est pas mesurable,
Tes générosités ne sont pas mesurables,
Tes commandements ne sont pas mesurables.
Il n’est pas mesurable, nul ne peut Le décrire,
Ceux qui essaient de L’exprimer,
Deviennent muets d’adoration.
Les Védas, les Puranas Le racontent,
Les érudits Le racontent et L’interprétent,
Les Brahmas, les Indras Le racontent,
Les Gopis
Les Shivas, etLeles
les Sidhas Krishnas Le racontent, [CG-6]
racontent,
Plusieurs des Buddhas, créés par Lui-même, Le racontent;
Les diables Le racontent, les anges aussi,
Et aussi les Saints et les sages Le racontent.
Des milliards de gens L’ont raconté, autant essaient,
Des milliards de gens sont partis (du monde), après leur récit.
Même s’il y a encore autant de personnes
Nul n’aura le pouvoir de Le décrire.
Il est aussi grand qu’Il désire;
Tout est à Sa Portée.
Si quelqu’un prétend de Le connaître
C’est le plus imbécile des idiots. (26)
Comment est le portail,
Comment est le séjour,
Où Tu résides et songes à nous tous.
Innombrables sont Tes mélodies,
Inca] cul ables leurs interprètes.
Innombrables sont les airs, les chansons, les chansonnettes;
Incalculables leurs chantres.
Le zéphyr souffle, l’eau coule, le feu brûle,
Le Dharmraj, le roi de la mort est à Ton portail,
Les anges enregistrent les actes de chacun,
Pour que le Dharamraja puisse rendre la justice;
k
1101
k
[12]
l. Ce Pauri veut dire que sans l’aide du Maître on est fort peu capable de quoi que ce soit.
Mais il ne veut pas dire que l’homme n’a pas de responsabilités. Afin de trouver la libération il
faut faire un effort, mais cet effort doit être fait au sein de la volonté de Dieu, Tout-Puissant.
2. AT. Si quelqu’un croit qu’il a la capacité d’agir comme il le veut, il apprendra bientôt
sa faiblesse. Parce que nul ne peut se rendre supérieur ou inférieur.
3. Les élus sont les personnes qui prêtent leur oreille au Verbe.
4. Ce qui a été décrit ci-dessus
5. Il s’agit de l’idée qu’il y a vraiment beaucoup de dieux, de soleils, etc, et leur nombre
est hors de compte, c’est-à-dire hors de la compréhension humaine.
[13]
Forge le Verbe.
Que seuls les récipiendres de Sa grâce puissent suivre cette voie.
Nanak, on trouve la béatitude par Sa grâce. (38)
Épilogue
L’air est le Gourou,
L’eau est notre père et la terre notre mère,
Le jour et la nuit sont les deux nourrices,
Dans le giron desquelles tout le monde joue.
Nos actions, bonnes et mauvaises,
Sontjugées par le Maître de la loi.
Selon leurs actions,
Quelques uns se trouvent près de Lui; mais
Les autres s’en trouvent éloignés.
Ceux qui L’adorent, célèbrent le culte;
(Ils) se purgent de leur peine,
Nanak, leur gloire est la vraie, et
Ils en sauvent bien d’autres. (l)
l. Le mot dans le texte est ’Mahala’: Certain le traduisent, l’épouse du Maître. Le chiffre, 1,2,
etc, signale qu’il s’agit de la composition du premier Gourou (Nanak), 2è Gourou, etc. Mais
le Professeur Saheb Singh maintient que le mot Mahala est masculin, ainsi il ne peut pas
signifier l’épouse du Maître. Il traduit le mot Mahala par ’corps’. En tout cas il représente le
Gourou qui a écrit l’hymne en question.
[15]
Asa M.1
Tous ceux qui entendent parler de Toi,
S’extasient devant Ta grandeur.
Personne ne peut L’apercevoir,
A moins qu’il ne L’ait regardé.
Nul ne peut avoir un aperçu de Sa valeur;
Nul ne peut Le décrire.
Ceux qui s’efforcent de Te décrire
S’absorbent dans Ta volonté. (l)
O Grand, O Haut, notre Seigneur,
Insondables sont Tes vertus,
Nul ne connaît les bornes de Ton expansion. (1 Pause)
Ceux qui réfléchissent sur Ton Nom méditent sur Toi,
Tous les évaluateurs essaient d’estimer Ta valeur,
Tous les théologiens et les Haut-prêtres émmettent leurs théories.
Mais, ils sont incapables d’apercevoir,
Même une petite partie de Ta grandeur. (2)
Toutes les vérités, les austérités, les vertus,
Les accomplissements et les oeuvres remarquables des initiés,
Ne sont que Tes dons,
Hors de Toi, personne ne peut se parachever;
Pourtant, nul ne peut empêcher quelqu’un de recevoir Ta grâce. (Il)
Si quelqu’un prononce des mots à Ton éloge,
Il fait fort peu de différence, puisque
Ta trésorie est déjà comblée de Tes louanges.
Celui qui est le bénéficiaire de Tes dons,
[16]
Goudjri M.4
K
J
[18]
l. les six pratiques religieuses des Hindous: lire des livres, enseigner, faire le Yajna, aider les
autres à faire un Yajna, donner et recevoir l’aumône.
L
[l9]
Asa M.4
Tu es le Vrai Créateur, mon Seigneur,
Rien ne se fait, si ce n’est selon Ta volonté,
Je ne reçois que ce que Tu m’octroies, (J l -Pause)
Tout T’appartient ; tout le monde célèbre Ton culte.
Ceux qui reçoivent Ta Miséricorde,
Gagnent vraiment la plus belle perle de Ton Nom.
Les pieux la trouvent; les vaniteux lat perdent.
Toi-même, Tu les3 laisses s’approcher, et les4 s’écarter de Toi. (1)
Tu es un océan, tout est contenu dans Toi-même.
Aucun n’est semblable à Toi.
Cette création n’est que Ton jeu.
Quelques uns se séparentD de Toi; d’autres s’approchent de Toi. (2)
Celui à qui Tu enseignes sera sensible à Ta présence,
Et lui seul prononcera Ton éloge pour toujours.
Celui qui sert vraiment Dieu,
Est content et heureux,
Sans aucune difficulté, il se mêle au Nom divin. (3) [CG-12]
Tu es le Créateur; tout est Ton ouvrage,
Aucun n’est semblable à Toi,
Ce que Tu crées, Tu le vois et Tu le connais.
Nanak, le Seigneur se révèle à celui ,
Qui poursuit la voie indiquée par le Gourou. (4-2)
Asa M.1
Nous demeurons dans la mare (le monde),
Dans laquelle le Seigneur a mis l’eau, le feu ’,
Enchevêtrés dans la boue des plaisirs du monde,
Nous sommes incapables d’avancer.
J’ai aperçu bien des gens se noyer dans ce marécage. (1)
O mon coeur, O mon coeur ignorant,
Pourquoi ne penses-tu pas à l’Unique,
Si tu L’oublies toutes tes vertus vont dépérir. (l-Pause)
Je ne suis ni chaste, ni honnête ni érudit,
Ma vie est semblable à celle des ignorants bêtes.
Nanak cherche donc la protection des Saints
Qui n’oublientjamais Ton Nom. (2-3)
Asa M.5
O homme7, Dieu t’a octroyé le corps humain,
C’est l’occasion pour toi de t’approcher de Dieu.
Tous les autres travaux sont sans profit;
1. L’océan de la vie.
2. C’est une analogie avec le mariage. Ici, il s’agit de la réunion de l’âme avec Dieu,
3. Le message du mariage, mais ici il s’agit du message de la mort.
4. Les six systèmes de la philosophie des Hindous.
5. Le Gourou Nanak rejette les systèmes des Hindous. D’après lui, la méditation sur Son Nom
est le système suprême.
L
121]
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[25]
L
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L
[29]
L
[31]
1. L’océan de la vie.
2. Les personnes adultes.
3. Lesjeunes gens et les enfants.
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132]
L
[35]
1. Il s’agit de l’âme.
2. Ce monde
[36]
Nanak, reconnais-le, celle qui dort chez ses parents, ignore sa destinée,
Elle a été dérobée pendant lajournée.
Elle a perdu son trousseau de mérites, en revanche elle porte une pelote de démérites. (4-24)
Sri Rag M. l
Dieu, Lui-même est à la fois une friandise juteuse, et aussi de lejus qui est dedans.
D’ailleurs Il en déguste .
Il est Lui-même lajeune Mariée, et aussi l’Epoux, dans le lit conjugal. (l)
Mon Seigneur est teint dans l’amour, Il anime tout. (l-Pause)
Le poisson, le pêcheur, l’eau, le filet: c’est Lui Seul, il n’y en pas d’autre.
Les boules (de fer) pour le filet, l’appât: c’est Lui aussi. (2)
Mes amies, mon Seigneur est folâtre, Il badine de différentes façons,
Il s’amuse avec les vertueuses; regarde-moi, je suis pauvre, séparée de Lui.(3)
Nanak demande et prie: «Ecoute mes supplications, O Seigneur,
Tu es l’étang, et aussi le cygne,
Tu es le lotus, Tu es le nénuphar
C’est Toi qui les regardes et en es heureux.» (4-25)
Sri Rag M.1
Que ton corps soit le terrain, que tes actes soient la graine,
Que l’eau du Nom de Dieu serve à l’y irriguer.
Que ton esprit soit le fermier; qu’il y pousse l’herbe du Nom,
De cette manière tu te délivres du va-et-vient. (1)
O idiot, pourquoi t’enorgueillis-tu de la richesse?
Père, fils, femme, mère et tous les autres parents, enfin ils ne peuvent t’aider (l-Pause)
Sarcle les mauvaises passions, en y renonçant concentre ton attention et médite sur le
Seigneur.
Abstiens-toi de pécher, médite ardemment sur le Nom,
Alors ton coeur-lotus s’épanouit et du miel en suinte. (2)
Prends contrôle de ton corps, tous les ’ours ,
Rappelle-toi la mort pendant les trois étapes de ta vie,
Ne cherche que Dieu dans les dix Védas et Shastras et les dix-huit3 Puranas,
Nanak, ainsi l’Unique te sauvera. (3-26) [CG-24]
Sri Rag M.1
Que les actes bons soient ton terrain, sèmes-y les graines du Verbe,
Irrigue un tel terrain avec l’eau de Vérité,
Sois un bon fermier, et ainsi fais germer la foi,
De cette manière, ô idiot, tu connaîtras l’enfer et le paradis. (l)
Ne crois pas qu’on puisse atteindre Dieu seulement par la parole.
L’orgueil de la richesse, le chantre de lajeunesse ne t’ont aidé qu’à dissiper ta vie. (l-Pause)
Le corps est pécheur, l’âme, comme la grenouille, réside dans cette flaque boueuse du péché,
mais elle est ignorante du Lotus qui y pousse.
Le Gourou bourdon t’enseigne toujours l’amour divin, mais tu ne comprends pas.(2)
l. Les Musulmans doiventjeûner pendant trentejours chaque année et dire la prière cinq
fois par jour.
2. Prêtre musulman.
L
[38]
L
[39]
K
[40]
L
[42]
K
[44]
Les avaricieux méditent sur l’Autre (maya), bien qu’ils lisent des Védas et en fassent
la publicité.
Ils se brûlent au feu du désir; ils ne sont ni d’ici1 ni de ci-aprèsz. (3)
Dans l’amour de Maya, ils oublient le monde, le Père aussi, qui soutient tous.
Sans le Gourou on est inconscient de Sa Divinité, et on est esclave du Yama.
Nanak, ramasse le Vrai Nom dans ton esprit, ce n’est que par l’instruction du Gourou qu’on
atteint le salut.(4-lO-43)
Sri Rag M.3
L’amour de Maya à trois dispositions infeste le monde.
Seulement, un chéri du Gourou atteint le quatrième État3 de Béatitude céleste.
Ceux que, dans Sa merci, Il laisse approcher de Lui
Leur esprit devient la demeure du Nom du Seigneur.
Ceux, dont le trésor est la véritable bonté,
Le Seigneur leur permet de rencontrer la société des Saints. (l)
O frère, demeure au sein de la Vérité, par l’instruction du Gourou.
Pratique la Vérité, reste au sein de la Vérité, ainsi tu t’uniras au Vrai Nom. (l-Pause)
Je me sacrifie pour ceux qui ont reconnu le Nom,
Je me dépouillerai de mon ego, m’accrocherai à leurs pieds et suivrai leur sentier,
Ainsi on récolte le profit du Nom du Seigneur, et on s’absorbe imperceptiblement
dans le Nom. (2)
Sans le Gourou, on n’atteint ni le Palais du Seigneur ni Son Nom.
Cherche un Gourou qui puisse te faire trouver le Vrai Seigneur.
Celui qui mate ses passions, demeure à jamais en paix;
Il comprend que rien n’arrive que par Sa Volonté. (3)
On trouve le bonheur quand on a foi dans le Gourou.
Il n’y a pas de doute, mais peu commune est une telle personne qui a un Vrai
amour pour le Gourou.
Nanak, Dieu et le Gourou, leur forme est différente, mais tous les deux réprésentent
la même Essence;
C’est par le Verbe que l’on rencontre le Gourou.(4-l 1-44) [00-31]
Sri Rag M.3
On se passe du Nectar, alléché par le Poison on sert la Maya.
On perd la foi, on ne connaît pas Dieu et on passe lejour et la nuit en peine.
Les égoïstes sont aveugles, ils ne méditent pas sur le Nom et ainsi se noient sans cause. (l)
O mon âme, médite toujours sur Son Nom, et cherche Son abri.
Si le Verbe du Gourou demeure dans ton esprit, tu n’oublieras plus le Seigneur. (l-Pause)
Le corps est la marionnette de la Maya, il est imbu d’ego.
L’égotiste vient et va, naît et meurt, il y perd son honneur.
En servant le Vrai Gourou, on atteint l’éternelle Paix, et sa lumière se confond avec la
Lumière divine. (2)
Le service du Vrai Gourou est le trésor du bonheur, on y trouve tout ce qu’on demande.
Le service du Gourou c’est la continence, la fidélité, les actes d’austérités;
Grâce à lui le corps se purifie et le coeur devient la demeure du Maître.
En rencontrant le Bien-Aimé Seigneur, on demeure dans l’éternelle Béatitude. (3)
Je me sacrifie pour ceux, qui cherchent le Refuge du Seigneur.
A la cour du Seigneur, ils sont honorés, et ils s’unissent imperceptiblement avec
l. Ce monde
2. Le monde après la mort,
3. L’état hors de la portée de la Maya.
K
[45]
le Vrai Maître.
Nanak, par Sa grâce on rencontre le Seigneur, et par l’entremise du Gourou on s’unit avec
le Seigneur. (4-12-45)
’) . . . , . .
Seulement la femmet qui a1me srncerement son Seigneur est digne de louanges. (2)
Lorsque la destinée s’éveille, on rencontre le Vrai Gourou,
Le doute et la peine s’écartent et on atteint la Paix.
Celui qui suit la Volonté du Gourou, (il) n’estjamais affligé de malheur (3)
Dans la volonté du Gourou est l’Ambroisie, en suivant cette volonté on atteint l’équilibre et
on boit l’Ambroisie.
Ceux qui ont trouvé ce Nectar écartent leur ego.
Nanak, médite sur le Nom, de sorte que tu rencontres le Seigneur. (4-13-46)
l. Cette allusion a la femme désertée signifié la situation d’une telle femme au sein de la
société, et pas son infériorité telle quelle,
2. La femme ici représente l’âme vis-â-vis de Dieu.
3. Une femme vertueuse et heureuse.
K
[46]
K
[48]
K
[49]
l. Ici l’idée présentée est que chaque moment est favorable et il n’y a pas nécessité de
choisir des moments propices.
2. Aussi traduit. Seulement les prédestinés peuvent l’accomplir.
3. Aveugle à l’égard du Nom.
K
r50]
Ceux qui s’engagent dans les péchés pourrissent et meurent au sein des péchés.
Ils ne perçoivent pas le Seigneur, les égoïstes ne comprennent pas la Vérité.
On ne L’aperçoit que s’ll le veut;
Nanak, on trouve Dieu par l’entremise du Gourou. (4-23-56)
Sri Rag M.3
Sans le Gourou, la douloureuse maladie de l’ego ne s’écarte pas.
Par la grâce du Gourou, Dieu habite l’esprit et on s’unit au Seigneur.
Par le Verbe on s’aperçoit du Maître; sans le Verbe on se perd en doute. (1)
O mon âme, cherché la paix en Toi-même.
Chante l’éloge du Seigneur et ainsi se terminera ton va-et-vient. (l-Pause)
L’Unique Donateur anime tout, vraiment nul autre que Lui,
Tu chantes l’éloge du Seigneur, Il habite ton esprit, et
Tu atteins la paix imperceptiblement,
Il voit tout, mais Il donne seulement à celui qui Lui fait plaisir.(2)
L’ego ne cause que de l’inquiétude, sous l’influence de l’ego l’inquiétude nous dérobe la paix.
On fait le commerce du mal et on s’engouffre dans ce marais.
Sans le Nom, on ne trouve pas de repos et on subit des peines d’enfer, ou réside le Yama. (3)
Le corps et l’âme n’appartiennent qu’à Lui; seulement le Seigneur est notre soutien.
Si l’on comprend ce mystère, par la grâce du Gourou, on atteint la Porte du Salut.
Nanak, chante l’éloge du Nom du Seigneur, on ne connaît pas la limite de Son étendue.
(4-24-57)
Sri Rag M.3
Seuls ceux qui s’appuient sur le Nom restent en paix et atteignent l’état de béatitude.
Par le Verbe du Gourou, ils reçoivent la Vérité; la Vérité est destructrice de toute peine.
Ils chantent toujours les louanges du Seigneur et sont amoureux du Vrai Nom.
Ce sont les favoris du Seigneur, et Il leur a accordé le trésor de Sa dévotion. (l)
O mon esprit, chante toujours les louanges du Seigneur, on y trouve la Béatitude.
Par le Vrai Verbe on trouve le Seigneur, et on reste uni a Lui. (l-Pause)
Médite sincèrement, ainsi l’esprit étincelle, vif-rouge, et reste imperceptiblement,
à l’unisson du Seigneur.
L’esprit est tellement enchanté, par le Verbe du Gourou, que l’on ne peut décrire ce
qui’il ressent,
La langue est imbue du Vrai Nom, elle boit l’ambrc.sie de l’éloge du Seigneur.
Mais seul atteint cet état la personne qui reçoit la grâce du Seigneur. (2)
Le monde n’est qu’une illusion; on passe la Nuit1 en état de sommeil,
Il en libère quelques-uns et les unit à Lui-même.
Lui-même, Il habite l’esprit et éloigne l’amour de Maya.
Il accorde l’honneur et Il Se fait comprendre par l’entremise du Gourou. (3)
Il n’y a que Lui qui donne; Il ramène les égarés sur la voie.
Lui-même, Il cause la perte de-quelques-uns, et les fait s’attacher à la Maya.
En obéissant aux instructions du Gourou on atteint Dieu, et l’âme s’unit à l’Ame-sublime.
Nanak, celui qui méditejour et nuit sur le Nom se confond avec le Nom. (4-25-58)
Sri Rag M.3
Les vertueux atteignent la Vérité par leurs mérites, ils se dépouillent des désirs du mal.
Leur esprit est trempé dans le Verbe, dans le Nom; leur langue n’exprime que l’affection
pour Dieu.
Sans le Vrai Gourou, nul n’a pu atteindre Dieu; on peut y réfléchir lGG-3 7]
l. Lavie
K
[5l]
Les ordures de l’égoïste ne s’écartent que s’il cultive l’amour du Verbe. (l)
O mon âme, suis la volonté du Vrai Gourou,
Et tu habiteras chez toi, tu boiras du Nectar, et tu trouveras enfin la paix. (l-Pause)
L’âme sans mérites ne trouve pas la compagnie du Seigneur.
L’égoïste ne connaît pas le Verbe, et il resté éloigné du Seigneur.
Ceux qui reconnaissent Dieu restent toujours imbus de la Vérité,
Leur coeur est percé par le Verbe, Dieu Lui-même les reçoit en Sa Présence. (2)
Dieu Lui-même inculque le Nom à l’âme et, par le Verbe, l’unit à Lui-même.
L’égoïste erre partout, mais il ne comprend pas la Vérité,
Seul celui qui a faveur du Gourou, rencontre le Seigneur, et se confond avec le Vrai Verbe,
(3)
J’ai cherché des amis, de sorte que quelqu’un d’entre eux puisse écarter mes peines,
Mais mes peines finissent seulement quandje rencontre mon Bien-Aimé, et que je suis a
l’unisson du Seigneur.
Si la Vérité est tes biens, si tu travailles pour la Vérité tu gagneras la vraie renommée,
Nanak, ceux qui comprennent la Vérité ne se séparent plus du Seigneur, par la grâce du
Gourou. (4-26-59)
Sri Rag M.3
Lui-même, le Créateur, crée l’univers, regarde et soutient tout.
Il anime tout et est impossible à connaître.
Par Sa faveur, Lui-même, Il accorde la compréhension.
Sous l’instruction du Gourou, notre coeur devient la demeure du Seigneur et nous nous
accordons avec Sa volonté. (l)
O mon âme, tu te rends à la Volonté du Gourou,
Ton corps et ton âme seront calmes et le Nom du Seigneur habitera ton esprit.
Le Seigneur a créé l’univers, et Il en prend soin aussi. (1-Pause)
On atteint le Seigneur parle Verbe du Gourou, mais seulement s’il nous accorde Sa grâce.
Les gens imbus du Verbe sont magnifiques à la cour du Seigneur.
Sous l’instruction du Gourou, ils se trempent dans le Nom, le Seigneur les unit à Lui-même.
(2)
Ils chantent les louanges du Seigneur, Son expansion est sans limites.
Sa volonté règne sur leur esprit, et par Son ordre, ils contemplent Son Nom.
Par le Verbe ils font Son éloge et se dépouillent de l’ego.
L’âme dépourvue du Nom n’acquiert aucun mérité, et se désole, (3)
Si je fais l’éloge du Vrai Seigneur, et si je m’attache à Lui,
Je suis satisfait du Vrai Nom.
Je contemple le Bien, je ramasse du Bien, et mes défauts s’écartent.
Le Seigneur nous unit à Lui-même, et il n’y a plus de séparation.
Nanak, je chante les louanges de mon Gourou, par l’entremise duquel je trouve le Seigneur.
(4-27-60)
Sri Rag M.3
O femme (âme) lubrique, pourquoi marches-tu d’un pas rythmé”?
Tu ne reconnais pas ton Epoux, comment te présenteras-tu en Sa présence?
Mes amies, celles qui ont reconnu leur Epoux, je me mets à leurs pieds. [GG-38]
Que je reste dans la compagnie des Saints, et queje sois comme eux! (l)
O femme lascive, tu as été trompée par la Maya,
Le Vrai et Beau Seigneur, tu Le trouveras en comtemplant le Verbe du Gourou. (l-Pause)
Les égoïstes ne reconnaissent pas leur Epoux, comment peuvent-elles passer leur Nuit(vie)?
Bourrées d’ego, elles dépérissent en désirs et sont torturées par la peine, à cause de
leur amour de la Maya.
Celles qui sont imbues du Verbe sont vraiment mariées à leur Epoux et leur ego s’écarte.
Elles jouissent de la compagnie de leur Epoux, leur Nuit (vie) est une Béatitude. (2)
L’ignorante est dans les ténèbres, dépourvue de la vue de son Seigneur, et sa faim ne s’apaise.
Mes amies, laissez-moi m’unir avec le Seigneur.
Quand la destinée s’éveille, on rencontre le Gourou, on trouve la Vérité et on se trouve
avec le Seigneur. (3)
Elles sont mariées au Seigneur, les amies auxquelles est donnée Sa grâce.
Elles reconnaissent leur Seigneur, et Lui offrent leur esprit et leur corps.
Elles trouvent leur Seigneur chez-elles , et écartent leur ego.
Nanak, elles méditent jour et nuit sur Lui, et gagnent la gloire de la V1e conjugale. (4-28-61)
Sri Rag M.3
Quelques-unes jouissent de la compagnie de leur Epoux, où dois-je aller pour m’enquérir
de mon Consort?
Je sers ardemment le Gourou afin qu’Il me fasse rencontrer mon Seigneur.
Le Seigneur a tout créé; quelques-uns sont près de Lui mais les autres restent loin.
La femme qui s’aperçoit du Seigneur jouit de Sa Présence. (1)
O femme, suis la voie de la Volonté du Gourou.
Puis tu jouiras de ton Seigneur, et tu t’incorporeras imperceptiblement à la Vérité. (l-Pause)
Celles qui sont imbues du Verbe, elles sont des femmes vertueuses, elles se parent
du Vrai Nom.
Par l’amour du Gourou, elles trouvent leur Seigneur chez elles.
Leur lit est beau et admirable, le Seigneur en jouit; elles sont remplies jusqu’au bord de
Sa dévotion.
Je chéris le Seigneur; Il soutient tous. (2)
Je me sacrifie à celles qui louent leur Seigneur,
Je leur fais offrande de mon corps et de mon esprit, etje me mets à leurs pieds.
Celles qui sont sensibles à l’Unique, et s’écartent de l’amour de la Dualité,
Celles-là, Nanak, comprennent le Nom, par l’entremise du Gourou, et de plus elles
s’absorbent dans la Vérité. (3-29-62)
K
[54]
d’excellences.
Je sacrifie tout à celui qui fait épanouir en moi la Lumière du Seigneur. (l)
O mon Amour, je vis par Ton Nom.
Dépourvue du Nom la vie est en vain; mon Gourou, révèle-moi le secret du Nom. (l-Pause)
Le Nom est un joyau inestimable, on le trouve chez le Vrai Gourou.
Si on s’adonne au service du Gourou, il (Gourou) nous inculque la sagacité et révèle
la Perle du Nom.
Béni soit le fortuné qui va rencontrer le Gourou. (2)
Ceux qui n’ont pas rencontré le Gourou sont infortunés et sont sujets a la mort.
Ils ne peuvent pas se délivrer du Circuit (de la transmigration); et ils se chagrinent comme
les vers dans les ordures.
Ne reste jamais en leur compagnie; le paria colère réside leur intérieur. (3)
Le Gourou est une piscine d’ambroisie, les fortunés s’y baignent.
La crasse de leur vie1 y est lavée, et ils méditent sur le Nom immaculé.
Le serf Nanak a atteint le plus haut rang, il est à l’unisson du Gourou. (4-2-66)
Sri Rag M.4
Je chante les louanges du Seigneur; je médite sur Son éloge;
Sa gloire est ma parole, ô ma mère.
Les gens inspirés par le Verbe du Gourou sont capables d’engendrer les mérites.
Dans la compagnie de tels amis, chante les louanges du Seigneur.
Le Gourou-Diamant a transpercé le diamant de mon esprit, et mon esprit a pris la couleur
rouge du Nom. (l)
O Seigneur du monde, en chantant Tes gloires mon esprit s’apaise.
Je suis assoiffé du Nom du Seigneur, puisse-t-il plaire au Gourou de m’accorder le Nom.
(l-Pause)
O fortuné, teins ton coeur de Sa couleur, elle plaît au Gourou et
Il est Miséricordieux.
Je me sacrifie au Gourou; Il m’inculque le Nom du Seigneur par son amour.
Sans le Gourou, même des milliards d’actes pieux ne suffisent pas à atteindre le Nom. (2)
Sans destinée, on ne trouve pas le Seigneur, bien qu’Il habite toujours tout près.
En nous sont l’ignorance et le doute, ils séparent l’homme de Dieu.
Sans le Gourou on ne devient pas l’or,
On est pesant comme le fer, et sans le refuge du Bateau (le Gourou) se noie. (3)
Le Nom est le bateau du Vrai Gourou, comment peut-on en approcher?
Celui qui suit la volonté du Gourou, trouve sa place à bord.
Vraiment fortunée est la personne, Nanak, que le Gourou unit avec le Seigneur. (4-3-67)
(2)
Tout le monde est assoiffé du Gourou.
Mais on ne Le rencontre que par bonne chance,
Les infortunés sont toujours chagrinés.
Tout ce qu’Il veut, finit par arriver, nul ne peut changer Son Mandat’. (3)
Lui-même est le Gourou, Lui-même est le Maître; Lui-même, Il unit l’homme avec Lui-même.
Par Sa grâce, l’homme suit le Gourou, et se confond avec Lui-même.
Dans le monde, Lui-même Il soutient tout,
Nanak, comme l’eau s’amalgame à une autre, l’homme se confond avec Lui, (4-4-68)
Sri Rag M.4
Le goût du Nom est celui de l’ambroisie; de quelle manière puis-je en déguster?
Va demander aux pieuses Mariées comment le Seigneur est venu les rencontrer.
Elles sont sans souci, et ne disent rien; je lave leurs pieds. (l)
O frère, rencontre ton Ami et médite sur les mérites de Dieu.
Le Gourou est l’Ami, il écarte les peines de l’ego. (l-Pause)
Les Mariées, inspirées par le Verbe du Gourou, sont vraiment Amoureuses; leur coeur est
empli de compassion,
Le Verbe du Gourou est lejoyau; quiconque l’accepte reçoit le goût de l’elixir de Dieu.
Ceux qui ont goûté l’elixir du Seigneur par la grâce du Gourou, (ils) sont vraiment fortunés.
(2)
L’Elixir du Seigneur est répandu partout, mais les infortunés n’en goûtent plus.
Sans le Gourou, on ne gagne rien; les égoïstes se lamentent en vain,
Ils ne saluent pas le Gourou, parce que dans leur coeur réside le lutin de la colère. (3)
Dieu Lui-même est la Saveur du Nom, Lui-même est l’Elixir divin.
Par Sa grâce, Il nous exauce, et par l’entremise du Gourou on reçoit le Nectar du Nom.
Alors, Nanak, le corps et l’âme s’épanouissent, et Dieu habite l’esprit. (4-5-69)
Sri Rag M.4
Le jour point et puis se couche; la nuit passe aussi,
L’âge diminue, mais l’homme ne le comprend pas; la Souris de la mort ronge toujours le
fil de la vie.
Douce comme la mélasse, la Maya est partout; comme la mouche l’homme s’attache à la
Maya et se chagrine et dissipe sa vie. (l)
O frère, seul le Seigneur est mon ami et mon camarade. [CG-42]
L’attachement aux fils et à la femme est faux, à la fin personne ne te portera secours.
(l-Pause)
Parle Verbe du Gourou on saisit l’amour du Seigneur, et on gagne l’émancipation.
Ceux qui cherchent le refuge du Seigneur ne sont pas tachés par la Maya.
Ils n’oublientjamais la mort et s’approvisionnent du Vlatique du Nom; ils sont donc
toujours honorés.
Les bien-aimés du Gourou sont honorés â la cour; Dieu les embrasse, dans Ses bras. (2)
La voie est éclairée pour ceux qui sont inspirés par le Verbe du Gourou;
A la Porte du Seigneur, ils ne se heurtent à aucun obstacle.
Ils chantent les louanges du Nom, leur esprit est imbu du Nom et ils s’attachent àjamais
au Nom.
Ils sont honorés à la vraie cour, et la musrque céleste les accueille. (3)
Ceux qui chantent les louanges du Nom sont applaudis par tous,
O mon Seigneur, accorde-moi leur compagnie, je suis mendiant et T’en supplie.
K
[56]
Nanak, ils sont vraiment fortunés ceux dont le coeur est illuminé par la lumière du Nom.
(4-33-31-6-70)
Sri Rag M.5
Pourquoi t’enorgueillis-tu en voyant ta femme et ton fils tout parés?
Tu ressens de divers plaisirs et aussi de l’extase.
Tu commandes (des ordres) et ton comportement est altier.
Tu ne te rappelles pas le Seigneur; ô égotiste, aveugle idiot. (l)
O mon âme, seul le Seigneur peut t’accorder la paix.
On atteint le Seigneur par l’entremise du Gourou; on y parvient par Sa grâce. (l-Pause)
Tu t’occupes de vêtements magnifiques et de viandes délicieuses, mais tu ignores que
l’or et l’argent ne sont que la poussière.
Tu possèdes bien des chevaux et des éléphants, et tu te promènes en chars infatigables.
Tu ne te souviens de personne, tu oublies même tes parents.
Tu ne médites pas sur le Nom; sans le Nom tout est profane. (2)
Tu ramasses des richesses, et on te maudit,
Tu fais plaisir à ceux qui sont mortels comme toi,
Tu es hautain et tu t’occupes de ton intellect.
Tu erres, c’est dans Sa volonté, et tu ne reçois ni reconnaissance ni honneur. (3)
J’ai rencontré mon Unique Seigneur, par l’entremise du Gourou.
Lui, le Seigneur, soutient tout, pourquoi toi, imbu d’ego, te lamentes-tu?
Dieu fait ce que Ses Saints souhaitent, aucune de leurs demandes n’est refusée à la
cour de Dieu.
Nanak, celui qui est imbu du Nom, sa lumière pénètre partout. (4-1-71)
Sri Rag M.5
L’esprit de l’homme est égaré, il jouit des plaisirs, et obéit à tous ses caprices.
Les empereurs, sur la tête de qui on tient le conopé, sont tous inquiets.
O frère, on n’acquiert la Paix qu’en compagnie des Saints. (1)
Celui Qui a écrit ta destinée, le Purusha, ton Créateur, écarte s’Il le veut, ton inquiétude et
ton doute. (l-Pause)
J’ai parcouru partout et j’ai visité bien des places,
Les riches et les propriétaires de terrain, tous dissipent leur vie en se lamentant,
«c’est le mien, c’est le mien.» (2)
Ils lancent des ordres, sans peur, et leur comportement est arrogant. .
Ils asservissent les autres, mais sans le Nom du Seigneur ils retournent aussi à la poussière. (3)
Même si des milliards d’anges, d’ascètes et d’hommes de miracle restent debout à la porte,
Même si quelqu’un atteint un très haut rang et contrôle d’un très vaste empire, en fin de
compte tout devient un rêve. (4-2-72)
Sri Rag M.5
Chaque jour, nous nous embellissons; sans la compréhension du Réel nous sommes des
Seuls échappent a ce piège ceux qui se mettent aux pieds du Gourou. (3)
A part le Gourou, nul autre ne peut te sauver; je n’aperçois personne.
J’ai cherché dans toutes les directions; finalementje supplie Ton refuge, O Seigneur.
Nanak dit: «J’étais en train de me noyer et le Vrai Roi m’a sauvé.» (4-3-73)
K
[53]
Celui qui est ainsi destiné rentre dans le château du Seigneur, par la grâce du Gourou. (l)
O mon âme, ne t’attache qu’à Lui, l’Unique Seigneur.
Excepté Lui, tout est embrouillement, amour trompeur de la Maya. (l-Pause)
On jouit de milliards dejoies, on est même Roi, si l’on est béni de Sa grâce.
S’Il m’accorde Son Nom, même pour un instant, mon esprit et mon corps deviennent calmes.
Ceux qui sont prédestinés embrassent les pieds du Vrai Gourou. (2)
Bénis soient le temps et l’heure où l’on devient amoureux du Seigneur.
On n’est touché ni par la souffrance ni par la tristesse, si l’on s’appuie sur le Nom du Seigneur.
Celui qui est sauvé par le Gourou traverse l’océan de la vie. (3)
La place où se rassemble la congrégation des Saints est vraimentjolie, et même sacrée.
Seul celui qui trouve le Vrai Gourou est capable de s’ancrer.
Alors, Nanak, il bâtit sa maison dans un lieu où il n’y a ni mort, ni naissance, ni vieillesse.
(4-6-76)
Sri Rag M.5
O mon âme, ne médite que sur Lui; Il est le Roi des rois,
Mets ton espoir en Lui; Il est l’Espoir de tous.
Détourne-toi de toutes les subtilités et cramponne-toi aux pieds du Gourou. (1)
O mon âme, médite sur le Nom, dans la paix et dans lajoie.
Jour et Nuit médite sur Dieu, et chante à jamais les louanges du Seigneur. (l-Pause)
O mon âme, cherche refuge en Celui que personne n’égale.
En méditant sur Lui on gagné la paix; la peine et la tristesse ne nous touchent plus.
Rends toujours service à Ton Seigneur, le Vrai Maître. (2)
Au sein de la société des Saints on devient pur, et le noeud coulant du Yama se desserre,
Supplie Dieu, Il est le Dispensateur de lajoie, le Destructeur de la peur.
Celui à qui le Miséricordieux accorde Sa miséricorde, toutes ses affaires sont réglées. (3)
On dit qu’Il est le plus Grand, que Son Siège est le plus haut,
Mais Il est sans couleur, sans marque, et Sa valeur n’est pas mesurable.
Nanak dit: «Mon Seigneur, aie pitié de moi et accorde-moi Ton Vrai Nom. (4-7-77)
Sri Rag M.5
Celui qui médite sur le Nom est toujours content, son visage est gai et brillant.
On reçoit le Nom du Vrai Gourou, et on est acclamé par tous,
Le Seigneur habite au sein de la société des Saints,
Il est Vrai et Unique. (1)
O mon âme, contemple le Nom du Seigneur. [GG-45]
Le Nom est toujours avec toi, et Il te sauvera dans l’autre monde. (l-Pause)
La gloire du monde ne sert à rien.
La couleur de la Maya est fanée, ô ignorant, et elle s’effacera.
Celui dont le coeur est rempli du Nom du Seigneur celui-la est le premier parmi les élus. (2)
Réduis-toi à la poussière sous les pieds des Saints, et écarte ton ego,
Détourne-toi des habiletés et des astuces, et accroché-toi aux pieds du Gourou,
Seul celui qui reçoit cette Perle du Nom a la chance d’avoir un tel destin, (3)
O frère, seul reçoit la Perle la personne à qui Lui-même Il la donne.
Seul est capable de servir le Gourou la personne qui se dépouille de la peine d’ego.
Nanak dit: «Il a rencontré le Gourou et toutes ses peines se sont écartées.» (4-8-78)
Sri Rag M.5
Le Seigneur connaît tout, et Il est le Seigneur de tous.
Il n’y a que Lui qui soutient l’esprit, et Lui aussi est l’assise principale de la vie,
La paix règne dans Son refuge, Il est le plus Haut Seigneur, le Créateur. (1)
O mon âme, abandonne tous les autres moyens,
[59]
l. Dans l’esprit.
K
[60]
Ils sont imbus de l’amour infini du Seigneur; ils méditent, jour et nuit sur Ses qualités.
Nanak dit: «Le Seigneur est l’océan de paix etje me sacrifie à Lui.» (4-11-81)
Sri Rag M.5
Si nous rencontrons le Parfait Gourou, nous recevons le trésor du Nom.
Par Sa grâce, nous méditons sur le Nom ambrosiaque.
Le chagrin de la mort et de la naissance se termine, et notre esprit, en équilibre,
se fixe sur Lui. (1)
O mon âme, cherche ardemment le refuge du Seigneur
Hors de Lui, il n’y en a pas d’autre, médite donc sur le Nom de l’Unique. (1-Pause)
Nul ne peut estimer Sa valeur; Il est comme un océan insondable de bonté.
O fortuné, rentre dans la société des Saints, et confie-toi auVrai Nom.
Sers l’Océan de Paix; c’est le Roi des rois. (2)
Je m’appuie sur les pieds du Gourou, immaculés comme le Lotus; rien d’autre ne me soutient.
Je m’appuie sur Toi, O mon Seigneur; je vis grâce à Ton pouvoir.
Tu es l’orgueil des humbles, j’essaie de me confondre avec Toi. (3)
Jour et nuit, médite surie Maître qui soutient le monde.
Notre Ami, le Seigneur, préserve tout, corps, trésor et Il protège la vie même.
Nanak, le Seigneur est miséricordieux et pardonne toujours, Il éloigne tous les péchés.
(4-12-82)
Sri Rag M. 5
J’adore le Vrai Seigneur; Il n’est sujet ni à la mort, ni à la naissance.
Il ne s’éloigne jamais de moi, Il anime tout,
Il éloigne les peines des humbles; Il les accueille avec honneur.
Vraiment, merveilleux est le Sans-forme, l’Immaculé; le Gourou m’a fait Le rencontrer,
ô ma mère. (1)
O frère, fais de ton Seigneur ton camarade. [GO-4 7]
L’attachement à la Maya est détestable; nul n’en est content. (l-Pause)
Lui seul est sage, bienfaisant, compatissant, pur et infini.
L’Ami, le Camarade, très Exalté, très Haut et sans limite.
Il n’est ni jeune, ni vieux; sa cour est éternelle.
Il accorde tout que nous demandons; Il soutient les sans-appui. (2)
En L’apercevant les péchés sont détruits et le corps et-l’esprit restent en paix.
Avec persévérance, médite sur Lui et dépouille-toi de tes doutes.
C’est le Trésor des Bons, c’est toujours un Nouvel Etre, et Son don est parfait.
Médite sur Lui à jamais, et ne L’oublie jamais. (3)
Ceux qui sont ainsi prédestinés, le Seigneur est leur Camarade
Je Lui fais offrande du corps, de l’âme, de l’esprit; de plus je sacrifie ma vie même.
Il voit tout, entend tout et habite tous les coeurs.
Il soutient même les ingrats, Nanak, Il est toujours miséricordieux. (4-13-83)
Sri Rag M.5
Le Seigneur accorde l’esprit, le trésor et le corps; de plus Il maintient le corps soigneusement,
Il accorde tous les pouvoirs au corps, et y met Sa lumière divine.
Médite toujours sur Lui et garde Son souvenir dans ton coeur. (1)
O mon âme, il n’y a que Lui, le Seigneur.
Cherche le refuge du Seigneur, alors la peiné ne t’affligera plus. (l-Pause)
Joyaux, trésor, perles, or; tout cela n’est que poussière,
Mère, père, fils et parents; tous ces attachements sont faux.
O impur animal (homme), pourquoi ne reconnais-tu pas ton Créateur? (2)
Le Seigneur est au-dedans et en-dehors, partout; mais tu maintiens qu’Il est loin.
r61]
Tu soupires après les désirs, et ton intérieur est rempli d’ego et de fausseté.
Une foule d’hommes dépourvus du Nom, continuent leur circuit. (3)
Sauve les tous, mon Seigneur, dans Ta miséricorde.
A part le Maître, nul autre ne peut les sauver, Tous ont peur du Yama.
Que Nanak n’oublie pas le Nom, O Seigneur, prends pitié de moi. (4-14-84)
Sri Rag M.5
On peut avoir un beau corps, du trésor et même un empire,
On peut posséder bien des fils, des femmes, des courtisanes et on peut jouir des plaisirs,
Néanmoins, si le Nom du Seigneur n’habite pas l’esprit, tout est en vain. (1)
O mon âme, médite sur le Nom de Dieu.
A jamais reste au sein de la société des Saints, et fixe ton esprit sur les pieds du Gourou.
(l-Pause)
On médite sur le Nom-Trésor, seulement si l’on y est destiné.
Quand on embrasse les pieds du Gourou, toutes nos affaires s’ajustent.
Ainsi la maladie de l’ego et du doute s’écarte, et le va-et-vient se termine. (2)
Demeure dans le sein de la société des Saints; le Nom du Seigneur" équivaut aux bains
dans soixante-huit lieux sacrés,
L’âme, le corps et l’esprit s’épanouissent; c’est le vrai but de la vie.
Ici on obtient la gloire, et on trouve une place à la cour du Seigneur. (3)
Le Seigneur fait tout; tout est entre Ses Mains. [GG-48]
C’est Lui qui accorde la vie au mort; et Il est au-dedans et en dehors.
Nanak, cherche le refuge du Seigneur; Il est le Vrai Maître des coeurs. (4-15-85)
Sri Rag M.5
Ceux qui reçcoivent la miséricorde du Gourou, cherchent le refuge du Seigneur,
Par l’instruction du Gourou tous les enchevêtrements du monde disparaissent.
Le Nom de l’Omniprésent a percé mon esprit, et Sa vue ambrosiaque m’a rendu heureux. (1)
O mon âme, apprend à servir le Vrai Gourou,
N’oublie jamais le Seigneur, même pour un moment; le Maître t’accordera la miséricorde.
(l-Pause’)
Chante toujours les louanges du Maître, Il annulera tes démérites.
Hors du Nom, il n’y a pas de paix; je n’ai pas pu le trouver dans les activités diverses.
Celui qui chante, avec persévérance, les louanges du Seigneur traverse l’océan épouvantable
de la vie. (2)
Mérites de pèlerinage, de jeûnes, d’austérités; on le trouve dans la poussière sous les pieds
de Saints.
Crois-tu pouvoir tenir secret tes actes? L’Omniprésent Seigneur te regarde toujours
Mon Seigneur est répandu partout, vraiment dans toutes les places. (3)
Vrai est Son empire, vrai est Son ordre, et aussi vrai est Son siège.
Vraie est la Nature qu’Il a créée, vrai est le monde, Son édifice.
Nanak, répète le Vrai Nom, et sacrifie-toi au Seigneur. (4-16-86)
Sri Rag M.5
Essaie de te consacrer au Seigneur, ô fortuné, et gagne le profit du Nom.
En compagnie des Saints, contemple le Seigneur, ainsi se lavera la crasse de tes naissances.
(1)
O mon âme, médité sur le Nom de Dieu.
Tu amasseras le fruit de tes désirs, et ta tristesse et tes peines s’écarteront. (I-Pause)
Aperçois toujours le Seigneur près de toi, c’est la raison pour laquelle tu es venu ici,
Vraiment, Il emplit l’eau, le désert, la terre et le ciel, de Sa grâce. (2)
Si l’on adore le Vrai Seigneur, l’âme et le corps se purifient.
[62]
Les actes de celui qui embrasse les Pieds du Seigneur équivalent à la méditation et
aux austérités. (3)
Joyaux, rubis, perles, ambroisie: c’est le Nom du Seigneur,
Nanak dit: «Chante les louanges du Seigneur et reçois la paix, la béatitude céleste.»(4-l7-87)
Le Gourou est l’Essence des Shastras, le Gourou est le bon augure; par l’entremise du Gourou
on peut répéter le Nom.
Le Gourou accorde le trésor des Pieds-lotus du Seigneur, et le sans-abri y trouve le refuge.
Le vrai capital, le comportement correct, tout se résume à chanter, nuit et jour, les louanges
du Seigneur.
Celui qui reçoit Sa miséricorde rencontre le Seigneur; et alors se termine son va-et-vient. (l)
O mon âme, médite sur le Maître, de tout ton coeur.
Il remplit chaque coeur et est toujours tout près. (l-Pause)
Quand je médite sur le Maître, mon bonheur est sans limites. [CG-49]
Ceux qui dégustent le Nom sont assouvis; seulement eux en connaissent la saveur.
Au sein de la société des Saints le Seigneur vient habiter notre esprit,
C’est le Bien-Aimé et Il pardonne toujours.
Celui qui. médite sur le Seigneur est le Roi des rois. (2)
Le temps où l’on chante les louanges de Dieu, équivaut à des milliards de bains et d’ablutions.
La telle langue qui répète le Nom du Seigneur est digne de mérites; c’est la plus
grande bénédiction.
Par Sa grâce, le Seigneur vient habiter le corps et l’âme,
Il est Bienveillant, Omnipotent, Miséricordieux
Le corps et l’âme Lui appartiennent, je me sacrifie toujours à Lui. (3)
Celui qu’Il unit avec Lui-même, ne se séparera plus.
Le Vrai Seigneur enlève les entraves de Ses Serviteurs.
Aux égarés Il fait voir la Voie, et Il ignore même leurs démérites.
Nanak, cherche Son refuge, c’est le Support de chaque coeur. (4-18-88)
K
[64]
Tu as passé par des milliards de naissances avant de recevoir la précieuse vie humaine.
Nanak, répète le Nom, le jour du départ approche. (4-22-92)
Sri Rag M.5
O mon corps, tant que l’âme t’accompagne tu vis.
Dès son départ tu es réduit en poussière. (l)
Mon esprit désire ardemment T’apercevoir, O mon Seigneur;
Béni est Ton Siège. (l-Pause)
Tant que ton mari habite chez-toi, tout le monde t’honore.
Mais dès son départ, nul ne s’intéresse à toi. (2)
Tant que tu restes chez les parents , contemple le Seigneur, ainsi tu seras heureuse chez
les beaux-parents.
En rencontrant le Gourou, découvre la vraie voie, et tu ne seras plus triste. (3) [GO-51]
Toutes iront chez leurs beaux-parents, et toutes seront données en mari age et partiront.
Nanak, bénie est la Mariée qui adore son Epoux. (4-23-93)
Sri Rag M.5
L’Unique Seigneur qui atout crée est la Cause Primordiale.
O mon âme, médite sur Lui, Il soutient tout. (1)
Dans ton esprit fais le culte des pieds du Gourou,
Dépouille-toi des habiletés et mets-toi à l’unisson du Verbe. (l-Pause)
Chagrin, tristesse, peur, tout cela ne t’afflige plus tant que le Verbe du Gourou habite
ton coeur.
Des milliards ont essayé, mais sans l’aide du Gourou personne n’a été sauvé. (2)
En apercevant le Gourou l’esprit trouve le support et tous les péchés s’écartent.
Je me sacrifie à ceux qui embrassent les pieds du Gourou. (3)
Au sein de la compagnie des Saints, le Vrai Nom du Seigneur vient habiter l’esprit.
Nanak, ceux qui chérissent le Nom du Seigneur sont vraiment fortunés. (4-24-94)
Sri Rag M.5
Ramasse le trésor du Nom du Seigneur, célèbre le culte du Gourou, et détoume-toi des péchés.
Celui qui t’a créé, contemple-Le, et tu seras sauvé. (1)
O frère, répète le Nom du Seigneur Infini.
Lui, qui a accordé le corps, l’âme et la vie, est le Support du coeur. (l-Pause)
Tout le monde est ivre de luxure, de colère, d’orgueil.
Cherche refuge aux pieds des Saints, ainsi s’écarteront les peines ténébreuses. (2)
Pratique la vérité, le contentement et la charité; c’est le plus haut accomplissement.
Celui à qui est donnée la grâce du Seigneur se dépouille de l’ego et devient humble. (3)
Tout ce que nous apercevons est animé par Sa Lumière.
Nanak, le Gourou a fait se dissiper tout doute et j’aperçois le Seigneur partout. (4-25-95)
Sri Rag M.5
Tout le monde accomplit des actes, mauvais et vertueux,
Le dévot est au-dessus des deux, mais on n’en est pas conscient. (1)
Le Seigneur anime tout.
Que puis-je dire? Ecoute mon Seigneur, Tu es Tout-Puissant et vraiment Sage. (l-Pause)
Celui qui est enchevêtré dans l’honneur et le déshonneur, (il) n’est pas le vrai serviteur.
Un juste Sage qui connaît l’Essence, est vraiment rare, un parmi des millions. (2)
L
r65]