MODULE :
Contrôle de Gestion
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Plan de cours
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BIBLIOGRAPHIE
• Bouquin H. (2006), « Le contrôle de gestion », Dunod.
• Dubrulle L. et Jourdain D. (2003), « Comptabilité analytique de
gestion », Dunod.
• Gervais M. (2003), « Contrôle de gestion », Economica. – « Contrôle
de gestion : exercice et cas », Economica.
• Keiser A.M. (2004), « Contrôle de gestion », Editions ESKA.
• Boisselier P. (2005), « Contrôle de gestion : cours et applications »,
Vuibert.
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Chapitre I : Les fondements théoriques du
contrôle de gestion
Selon GERVAIS, M., (1997). « Le contrôle de gestion est le processus par lequel les
dirigeants s’assurent que les ressources sont obtenues et utilisées, avec efficience,
efficacité et pertinence, conformément aux objectifs de l’organisation, et que les
actions en cours vont bien dans le sens de la stratégie définie ».
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• pour corriger les actions en aval : contrôler le passé.
Pour exercer ses fonctions, le contrôleur de gestion doit avoir certaines qualités
humaines (capacité de convaincre les autres, capacité d’écoute…). Egalement, le
contrôleur de gestion doit assurer la fonction de régulation interne (responsable de la
conception de système d’information, créer le cadre de processus budgétaire sous
forme de procédure et des tableaux de bord destinés aux opérationnels…). En outre,
le contrôleur de gestion doit jouer un rôle d’animateur. Il doit mettre à la disposition
des responsables des outils adéquats, les former, les stimuler par auto-contrôle et les
aider dans la préparation des décisions.
Il a pour activité :
-La mise en évidence des écarts significatifs entre les prévisions et les réalisations.
L’analyse des causes de ces écarts avec les responsables opérationnels.
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Le contrôle d’exécution : il est formé des processus et des systèmes conçus pour
garantir aux responsables que les actions qui relèvent de leurs autorités seront, sont
et ont été mises en œuvre conformément aux objectifs fixés.
Le contrôle de gestion : il est formé des processus et des systèmes qui permettent
aux dirigeants de s’assurer que les choix stratégiques et les actes courantes seront
sont et ont été cohérentes.
La budgétisation : elle consiste à fixer les objectifs sur une période qui ne dépasse pas
l’année.
Ils sont :
Fixer les objectifs et les exprimés en chiffres avec précision des échéanciers
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Identifier les moyens
Dans les grandes entreprises, il est installé après la direction générale. Dans les PME,
le contrôle de gestion représente une fonction comme les autres fonctions.
Dans une firme de moins de 100 personnes, il est assuré par le chef de
l’entreprise lui-même.
Entre 200 et 250 personnes, le contrôle de gestion dépend généralement de la
direction administrative et financière.
Entre 250 et 500 personnes, une fonction autonome prend place.
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VIII. Autres systèmes de contrôle
Le contrôle interne
L’audit
La comptabilité analytique
Elle fournit aux différents responsables de l’entreprise les informations utiles à leurs
décisions. Pour une bonne prise de décision, il est nécessaire de calculer et d’analyser
les coûts. Ces derniers sont également nécessaires pour réaliser des prévisions pour
mesurer et contrôler les résultats.
Les coûts peuvent être calculés à priori en vue de les maitriser ou à postériori dans le
but de contrôler. Nous distinguons traditionnellement deux méthodes de calcul des
coûts à savoir la méthode des coûts complets et la méthode des coûts partiels.
Généralement, le choix de la méthode dépend de l’objectif poursuivi.
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Les budgets
Ils découlent d’une démarche prévisionnelle assez large qui consiste à exprimer la
stratégie en plan stratégique pour le long terme et en plan opérationnel pour le
moyen et le court terme. Ils constituent l’expression en termes monétaires des
objectifs à moyen terme.
Les budgets sont des instruments de prévisions mais aussi de contrôle budgétaire. La
confrontation des réalisations aux prévisions budgétaires permet d’évaluer les
performances.
Ils constituent des instruments de pilotage à court terme. Ce sont des documents de
synthèse des actions. Ils comportent un nombre limité d’indicateurs clairs, pertinents,
qui peuvent être financiers, physiques et/ou qualitatifs. Ils attirent l’attention des
gestionnaires sur les points clés de leur gestion, ce qui permet d’améliorer la prise de
décision.
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Chapitre II : Les approches d’analyse des coûts
Le coût : c’est l’ensemble des coûts/frais engagés dans une opération. Autrement dit,
c’est la somme des charges relatives à un produit.
Les coûts fixes : ils sont appelés aussi coûts de structure. Le cout fixe global, comme le
loyer, ne change pas mais il est en revanche variable par unité.
Les coûts variables : ils sont appelés aussi coûts opérationnels. Le coût variable par
unité est fixe alors que le coût total est fonction des quantités vendues.
Les coûts directs : ils sont ceux qu’il est possible d’affecter directement au coût d’un
produit sans faire un calcul intermédiaire.
Les coûts indirects : ils sont ceux qu’il est possible d’affecter directement au coût d’un
produit. Leur imputation au coût des produits nécessite un traitement préalable.
Les charges non incorporables : ils sont des charges non incorporables en comptabilité
analytique de gestion car elles ont un caractère exceptionnel qui ne relève pas de
l’exploitation normale ou courante de l’entreprise.
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Les charges supplétives : elles ne figurent pas dans la comptabilité financière pour des
raisons juridiques ou fiscales par exemple. Elles sont par contre intégrées dans la
comptabilité analytique, exemple : rémunération du travail de l’exploitant.
Remarques :
-Il n’existe pas de découpage idéal en centres ou de nombre idéal de centres. Tout
dépend de la nature de l’activité de l’entreprise.
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-L’unité d’œuvre est une unité de mesure. Le choix de cette unité de mesure est
propre à chaque centre d’analyse. Historiquement, l’unité d’œuvre la plus répondue
est l’heure de main d’œuvre directe.
-Les clés de répartition des charges indirectes sont des moyens pour déterminer le
partage des charges indirectes entre les différents centres. C’est aussi une proportion
ou un pourcentage fixe s’appliquant à une charge et déterminant la part qui revient à
un centre bien déterminé.
Le coût complet absorbe toutes les charges de l’entreprise pour tous les niveaux
d’activité.
Soit un produit A fabriqué par un atelier prévu pour fabriquer 1 000 unités pour
lequel le comptable a enregistré les charges suivantes pour les trois périodes
suivantes :
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III. La méthode du coût variable ou Direct Costing
Parmi les critiques adressées à la méthode des coûts complets est qu’elle fait
supporter la totalité des charges, enregistrées par une entreprise au cours d’une
période donnée, aux seuls produits qu’elle fabrique. D’où, la nécessité de recourir
aux méthodes de coûts partiels. Ces méthodes n’intègrent qu’une part bien définie
des charges totales aux coûts des produits.
La méthode du coût variable a été développée dans les années cinquante aux États-
unis sous le nom de « Direct Costing ». C’est une méthode comptable qui n’incorpore
aux coûts que les seules charges variables, à l’exclusion de toutes charges fixes. La
méthode du coût variable permet de calculer une marge sur coût variable. Chaque
produit est jugé par sa contribution à la couverture des charges fixes (charges de
structure). Aussi, cette méthode est liée au seuil de rentabilité et elle permet un
jugement sur l’opportunité de supprimer ou de développer la vente d’un ou de
plusieurs produits.
Résultat = CA-CV-CF
=M/CV -CF
Premier cas : M/CV < 0 : produit non rentable car il n’arrive pas à s’autofinancer. Le
chiffre d’affaire réalisé sur ce produit n’arrive pas à couvrir les charges fixes liées à ce
produit. En l’absence de mesure immédiate de redressement de la situation
(minimisation des charges), il convient d’abandonner la production de ce produit
sauf considération stratégique de l’entreprise.
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Cependant, une analyse plus détaillée peut contredire les conclusions précédentes.
En outre, la distinction entre les charges fixes et les charges variables n’est pas
toujours facile. D’où, la méthode du « direct costing évolué » ou des coûts spécifiques
qui constitue une évolution de la méthode des coûts variables.
Par contre, la méthode des coûts spécifiques permet d’analyser la composition d’un
portefeuille dans une optique à long terme. Selon cette méthode, non seulement les
charges variables mais également les charges fixes directes sont réparties entre les
produits. Chaque produit dégage une marge du coût spécifique. Cette marge doit
couvrir les charges fixes indirectes communes et permettent de dégager un bénéfice.
Q* = CF/PVu –CVu
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Exercice :
PVu = 21, 2, Charges variables pour un niveau de production de 1000 unités : Matière
première consommée = 4 300, Main d’oeuvre directe = 6 600, charge de production =
4 400, charge commerciale = 4 700.
Charges fixes : Main d’ouvre = 7 300, Assurance = 500, Amortissement = 2 200, autres
frais fixes = 2000.
Le coût marginal comporte toujours des charges variables qui sont proportionnelles à
l’activité et qui peuvent être directs ou indirects.
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Le coût marginal peut aussi comporter des charges fixes qui sont non
proportionnelles à l’activité. Mais, si l’entreprise modifie des structures pour
produire une série supplémentaire, les charges fixes peuvent varier dans ce sens.
Exercice :
La société ABC vous communique les informations suivantes relatives à son activité
industrielle de fabrication d’un produit très connu. Ce produit est fabriqué par série
de 500 unités chacune. Le prix de vente égal à 80d. Le service de contrôle de gestion
vous communique les informations suivantes :
Coût
marginal
Coût
marginal
unitaire
T.A.F.
1.Calculer le coût total, le coût marginal, le coût marginal unitaire pour chaque
niveau de production.
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VII. La comptabilité par activité (La méthode ABC : Activity Based Costing)
La méthode ABC a fait la différence avec la méthode des coûts complets au niveau de
traitement des charges indirectes. Cette méthode est par conséquent une réponse aux
limites adressées à la méthode des coûts complets. Elles étaient censées rétablir des
coûts en proposant un nouveau mode de répartition des charges indirectes.
Les charges indirectes sont réparties entre les centres d’analyse puis imputer aux
coûts des différents produits à l’aide des unités d’œuvre. Cette méthode des centres
d’analyse considère que les charges indirectes imputées aux coûts d’un produit sont
proportionnelles au nombre d’unité d’œuvre pour ce produit et donc les coûts
indirectes dépend du nombre des unités d’œuvre. Plusieurs limites peuvent être
adressées à la méthode des coûts complets telles que :
Les charges indirectes induites par ces activités ne peuvent pas être expliqué par une
seule unité d’œuvre (les quantités achetées ou le montant des achats). Par exemple,
les charges liées à la sélection des fournisseurs dépendent plus des nombres de
références que des quantités achetées.
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• Le choix volumiques des unités d’œuvre : Les unités d’œuvre traditionnellement
retenues sont des unités physiques (volumiques) : quantité achetée et quantité
produite. Or, les charges indirectes peuvent être indépendantes des quantités
consommées ou produites. Ainsi, le coût de lancement d’une série ou d’un lot
est indépendante des quantités consommées ou produites.
Selon la méthode ABC, le traitement des charges directes est identique à celle de la
méthode des coûts complets. La seule différence réside au niveau de traitement des
charges indirectes.
Selon la méthode des coûts complets, les charges indirectes passent dans des centres
d’analyse pour être ensuite imputées aux produits à travers des unités d’œuvre. Par
contre, selon la méthode ABC, les charges indirectes sont regroupées dans des
activités pour être imputées aux produits à l’aide des inducteurs.
Un centre d’analyse correspond le plus souvent à des activités non homogènes. Une
activité correspond à un ensemble de tâches homogènes.
L’unité d’œuvre est souvent liée à un volume de production par centre. L’inducteur
traduit une relation de causalité entre l’activité et la ressource consommée.
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Schéma de répartition des charges indirectes selon la méthode ABC
La tâche est le premier niveau dans la description des travaux. Elle ne donne pas lieu
à un calcul des coûts.
La méthode ABC est centrée sur le coût des activités. L’activité représente un
ensemble de tâches ordonnées, homogènes et liées entre elles dans un but donné.
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Remarques :
La méthode ABC considère que toutes les activités sont principales pour la
détermination des coûts des produits puisqu’elle ne procède pas au
découpage de l’entreprise en centres principaux et centres auxiliaires. Elle
porte la même attention aux activités de vente, de support, de distribution, de
marketing….
La méthode ABC représente une méthode d’analyse des charges indirectes par
excellence…
Les charges indirectes représentent une part importante dans le coût total de
la plupart des industries.
Parmi les objectifs de la méthode ABC est l’obtention des coûts plus précis.
Selon la méthode des coûts complets, la répartition approximative des charges
indirectes qui est très souvent volumiques conduit à sous–évalué les coûts des
produits. L’imprécision des coûts peut amener l’entreprise à prendre des
décisions dangereuses en matière de tarification et de développement de
produit.
En outre, cette méthode rend visible des activités cachées. En effet, un
découpage plus fin du fonctionnement de l’entreprise peut apparaitre le coût
de certaines activités accessoires parfois coûteuses et peuvent n’apporter que
peu de valeur.
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Il est à signaler que la méthode des centres d’analyse prêt surtout attention aux
unités d’ouvre volumique. Alors que la méthode ABC insiste sur l’importance des
indicateurs liés aux lots et ceux liés aux références.
Affectation des ressources aux activités
Les charges sont réparties entre les activités de deux manières.
-S’il existe un lien direct entre la charge et l’activité, l’affectation est direct.
-S’il n’existe pas de lien direct, la charge est affectée à l’activité via des inducteurs
Regroupement des activités
Les activités sont regroupées en centre de regroupement, nous gardons qu’un seul
inducteur dans chaque centre de regroupement. L’inducteur d’activité est l’unité
d’œuvre qui permet l’imputation des charges aux produits. Le lien entre l’activité et
l’inducteur représente la matrice activité/inducteur.
Calcul du coût unitaire des inducteurs
Pour chaque centre de regroupement, nous calculons les ressources consommées par
le centre et nous recensons le volume de l’inducteur choisi pour le centre (nombre
d’unité d’œuvre).
Nous calculons le coût de l’inducteur par la formule suivante :
Coût de l’inducteur = Total des coûts/Nombre des inducteurs
Calcul du coût par produit
Le coût complet ou le coût de revient du produit est obtenu en cumulant les charges
directes et les charges indirectes des centres de regroupement, qui sont imputés au
prorata des inducteurs d’activités.
Remarque :
Malgré que la méthode ABC a démontré son succès dans le calcul des coûts des
produits. Toutefois, cette méthode souffre de certaines limites notamment le choix
des activités et le choix des inducteurs. Notant finalement que cette méthode est très
couteuse et peu adoptée par les petites firmes. Elle est plus adoptée aux firmes
produisant plusieurs produits et lorsque les coûts indirects sont élevés.
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Exercice
Travail à faire :
1-Calculer le coût de revient et le résultat par la méthode des coûts complets.
2-Calculer le coût de revient et le résultat par la méthode ABC.
3-Comparer et commenter les résultats obtenus.
L’assemblage des composants pour la fabrication des produits nécessite les temps
de main d’œuvre suivants :
Modèles P1 P2
Temps de main d’œuvre directe à 100 D 15 minutes 20 Minutes
l’heure
P1 P2
Quantité vendue 20000 15000
Prix unitaire 180 D 400 D
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Annexe 2 : Analyse des activités du centre approvisionnement
P1 P2
Nombre de séries 20 100
Taille des séries 1000 150
Correction
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VIII. La gestion par les activités (Activity Based Mangement ou ABM)
Nous désignons par le terme gestion par activité l’utilisation de la gestion des
informations produites par la méthode ABC.
Plus spécifiquement, l’ABM repose sur l’idée que l’ABC fournit toutes les
informations pertinentes relatives aux activités dans toute la chaine de valeur
(conception, méthodes, approvisionnement, production, distribution….). Les
décideurs sont ainsi informés des causes –sous-jacentes (les inducteurs) des coûts et
des profits. L’ABM consisterait à employer cette information pour améliorer la gestion.
L’entreprise est censée être en mesure d’évaluer la rentabilité de ces activités. Elle
connait l’origine de leurs coûts. Les décisions devraient être fondées sur une
comparaison entre le coût des activités et la valeur crée pour le client. En outre,
l’analyse des données produites par ABM devraient donner aux responsables un
cadre pour prévoir, planifier et agir sur les coûts.
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