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Introduction

La gestion de l’eau est devenue aujourd’hui une nécessité dans un contexte de changement
climatique globale marqué par des évènements extrêmes récurrents c’est-à-dire les pénuries et
les inondations. Cette gestion implique une bonne connaissance de la ressource en eau et donc
du fonctionnement hydrologique du bassin versant. Connaitre le fonctionnement hydrologique
du bassin versant devient dès lors une priorité dans la gestion des ressources en eau, et surtout
dans la mise en évidence de l’impact de la variabilité sur ces ressources en eau. Or, au
Sénégal et particulièrement dans le fleuve Sénégal à Bafing Makana, les données nécessaires
pour la bonne suivie hydrologique du bassin versant sont souvent lacunaire, discontinu et de
courte durée Bodian et al. (2012). Par conséquent il devient difficile d’exploiter les données et
d’assurer une bonne gestion de la ressource en eau. Dans ce contexte, le recours à la
modélisation hydrologique est nécessaire pour simuler les débits à l’exutoire du bassin versant
afin de disposer de série longue de débits permettant une détermination des ressources en eau
ainsi qu’une connaissance et une prévision des situations extrêmes de crue ou d’étiage et de
leurs risques d’occurrence.
Compte tenu du caractère beaucoup plus disponible des séries de données météorologique la
pluie et l’évapotranspiration, il est possible de modéliser la relation Pluie-débit dans ce bassin
versant afin de simuler une série chronologique de débits disponibles pour la gestion de l’eau
du bassin.
Il existe plusieurs modèles hydrologiques parmi ces modèles nous avons les modèles du
GR « Génie Rural » du Cemagref (GR1A, GR2M, GR4J).Ces modèles, respectivement au pas
de temps annuel, mensuel, journalier avec 1,2 ou 4 paramètres, sont simple, facile à utiliser,
robuste, et donne de bon résultats en fonction des jeux de paramètres de calage et de
validation.
Dans le cadre de ce travail, c’est le modèle GR4J, au pas de temps journalier avec 4
paramètres, qui est utilisé pour simuler les écoulements du fleuve Sénégal à Bafing Makana
sur la période 1961-2004
Pour ce faire, nous disposons de série de données pluviométriques,
d’évapotranspirations(ETP), et des débits observés indispensables pour le paramétrage du
model et la simulation des débits

I. Le bassin Versant de Bafing


Le bassin versant du Bafing est un sous bassin du fleuve Sénégal situé à la latitude
12°33'01"N et à la longitude10°16'00"W. Le bassin couvre une superficie de 21290 Km2 avec
un périmètre de 1144 km.
 Altitudes: 215 à 1389 m
 Indice de pente globale: 2.3 m/km
II. Matériels et méthode
1. Structure et fonctionnement du model GR4J
C’est un modèle développé par le CEMAGREF au début des années 80 notamment pour la
gestion de la ressource en eau. Il a connu plusieurs mises à jour, et la plus récente est celle
développé par Perrin et al. (2003)
GR4J est une model hydrologique conceptuel global. Ce  modèle qualifié de robuste  
par  sa  simplicité  de  paramétrage  a  été  utilisé  pour  réaliser  des simulations  de Pluie-
débit à l’échelle des bassins versants. C’est un  modèle dont la représentation spatiale est
globale, c’est-à-dire que le bassin versant est représenté comme une  entité spatiale unique. La
variabilité  spatiale  est  donc  exclue  pour  ce  modèle  hydrologique.il permet de transformer
les séries climatiques(Précipitations, ETP) à l’échelle d’un bassin versant et d’en simuler les
débits. Les données d’entrées du model se font au pas de temps journalier. Le modèle se
divise en deux parties. La première nommée la production qui permet de déterminer le bilan
Source : base de données SIEREM
hydrologique du bassin versant grâce aux pluies nettes et aux quantités d’eau nette
évapotranspirées.la seconde nommé routage qui repartie la quantité d’eau contribuant aux
débits dans le temps pour chaque bassin versant. Les données d’entrées nécessaires au
fonctionnement du modèle sont de trois types : pluie journaliers (mm), évapotranspiration
potentielle journaliers (mm) et débit journaliers (mm).
Le modèle nécessite 4 paramètres pour transformer les séries d’entrées en débits simulés. Il
s’agit de :
 X1 : paramètre représentant la capacité du réservoir de production (mm)
Lorsqu'il diminue, l'amplitude du débit augmente. Il y a donc un étirement vertical des valeurs
de débit. La capacité de rétention diminuant, le débit issu de ce réservoir est donc plus
important.
 X2 : coefficient d'échanges souterrain (mm)
Lorsque ce paramètre diminue, les valeurs de débits sont translatées vers le bas. En effet,
X2>0 correspond à un apport souterrain, tandis que X2<0 correspond à une perte.
 X3 : capacité à un jour du réservoir de routage (mm)
Lorsqu'il diminue, les valeurs de Q sont augmentées. En effet, si la capacité de réservoir
diminue, l'excédent d'eau arrivant au réservoir est restitué sous forme de débit, d'où son
augmentation.
 X4 : temps de base de l'hydrogramme unitaire (jour)
Lorsque ce paramètre augmente, une translation des valeurs de débit vers la droite est
constatée. Les pics de valeurs sont également lissés. L'augmentation de X4 entraîne
l'allongement de la réponse du bassin versant, d'où la translation.
Figure : Structure du modèle GR4J
III. Application
2. Calage et validation du modèle
Le calage est une étape importante en modélisation hydrologie. Il s’agit de minimiser l'écart
entre les séries de débit observées et simulées par l’application d’une fonction quantifiant
l’erreur du modèle en cherchant les meilleures jeux de paramètre. Quant à la validation du
modèle, il vise à vérifier si le modèle calé simule correctement des séries de données de
référence non utilisées lors du calage. La qualité du modèle se mesure à la valeur du critère
de Nash. L’objectif est de chercher à améliorer les valeurs des critères de qualité traduisant
les performances des simulations. Ce critère varie de -∞ à 1. Plus on s’approche de 1 plus le
résultat est meilleur, et donc la simulation est bonne. Le modèle est défaillant sur un bassin
versant lorsque ce critère est inférieur à 0,6. Pour un calage optimal, des données sur 4 à 5 ans
sont nécessaires.
C’est la version Excel disponible sur le site du Cemagref qui est utilisé ici. Nous avons à notre
disposition les hauteurs de pluies moyennes journalières, l’évapotranspiration journalière et
des débits moyens journaliers. Les paramètres du modèle sont optimisés à l’aide de l’outil
‘SOLVEUR’ du logiciel Excel jusqu'à obtention d’une valeur de Nash proche de 100% et
d’un meilleur ajustement entre les débits observés et les débits calculés par le modèle.

Formule du Critère de Nash

3. Choix des périodes de calage et de validation


Concernant notre période d’étude, elle s’étale de 1960 à 2004. Pour le calage du modèle, nous
avons choisi la période allant de 1963-1982, et 1983-2004 pour la validation. Ces périodes ont
été choisis pour deux raisons. D’abord, une rupture climatique est constatée entre 1960 et
1970 pour 80 % des stations pluviométriques du haut bassin du Sénégal (Bodian et al. 2011),
ensuite on note une non stationnarité dans les séries de données climatiques, et donc
potentiellement une modification du fonctionnement hydrologique des bassins versants
(Kouassi et al. 2012 ; Ruelland et al. 2012).Nous avons choisi comme période d’échauffement
pour le calage l’année 1962.
Après ,nous avons fait un calage validation croisé pour voir la période qui simule de mieux, et
dont le critère de Nash est le plus élevé.
IV. Résultats et interprétation
Apres le calage et la validation croisés du modèle, nous avons rapporté ci-dessous les
résultats obtenues. Ces résultats concernent l’appréciation du critère de Nash et des critères
graphiques à bien simuler les débits à Bafing Makana
4. Présentation des résultats numériques

Période de calage Période de validation Nash calage(%) Nash validation(%)

1963-1982 1983-2004 88,1 78,0


1983-2004 1963-1982 89,1 80,5

NB : Ce sont les paramètres de calage de la période 1983-2004 qui ont été retenue pour la
simulation du modèle sur toute la période d’étude. Ceci a donné un Nash de 80,1 sur toute la
période.
5. Présentation des résultats graphiques
Ici, nous avons retenu les meilleurs résultats de calage et de validation.
Calage 1983-2004

9.0 0

8.0
50
7.0
Débit observé

6.0 Débit simulé 100


Pluie
Débit (mm/j)

5.0
150 Pluie (mm)
4.0

3.0 200

2.0
250
1.0

0.0 300
1/1/1983 6/23/1988 12/14/1993 6/6/1999 11/26/2004
12.0 0

10.0 50
Débit observé
Débit simulé
8.0 Pluie 100
Débit (mm/j)

Pluie (mm)
6.0 150

4.0 200

2.0 250

0.0 300
1/1/1963 9/27/1965 6/23/1968 3/20/1971 12/14/1973 9/9/1976 6/6/1979 3/2/1982
Validation 1963-1982

En définitive, nous pouvons dire que l’application du modèle GR4J sur les données du bassin
versant de Bafing donne des résultats satisfaisants. Les critères de Nash obtenus sont
supérieurs à 80%. Ainsi les résultats graphiques des débits simulés présentent des allures qui
épousent quasi-parfaitement celles des débits observés (de manière acceptable). On peut dire
que la qualité de simulation du modèle GR4J est bonne. Par contre, le modèle a du mal à
simuler correctement les débits d’étiage

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