indiqué par le nom Yaakov écrit avec le vav.
La neshamah est indiquée par le
Parashat VaYechi
Cette parasha commence ainsi : "Jacob a vécu dans le pays d'Égypte pendant
dix-sept ans." Comme nous le savons, Jacob était également connu sous un autre
nom, Israël. Ces noms - en particulier le dernier - sont finalement devenus les
noms de la communauté du peuple juif. L'expression "les enfants d'Israël"
s'applique d'abord aux fils directs de Jacob, mais elle finit par signifier "les
Israélites", c'est-à-dire l'ensemble de la nation, et plus tard, le terme "Israël"
(sans "les enfants de") est également utilisé. Jacob est également appelé "le plus
sélect des pères", ce qui indique que sa façon de servir Dieu était en quelque
sorte supérieure à celle d'Abraham et d'Isaac. Aussi saints qu'aient été Abraham
et Isaac, et leurs manières respectives d'entrer en relation avec Dieu et de le
servir, ils contenaient tous deux un élément de déséquilibre qui finit par
apparaître comme une imperfection.
Un amour incontrôlé peut déborder en amour des mauvaises choses ; une peur
incontrôlée peut déborder en peur des mauvaises choses. C'est ce qu'indique le
fait que si Abraham a produit Isaac, il a aussi produit Ismaël, et que si Isaac a
produit Jacob, il a aussi produit Ésaü. Seuls les fils de Jacob étaient tous justes ;
seule la miséricorde, qui modère l'amour et la crainte, est relativement à l'abri
d'une mauvaise application. Dans le passage suivant, le Arizal analyse les noms
de Jacob/Israël et montre comment ils reflètent une conscience divine parfaite.
ARI : Sachez que Jacob présente trois aspects. Le premier est indiqué par le
nom Yaakov écrit [comme il l'est habituellement,] sans vav. Le second [est
indiqué par le nom] Yaakov écrit avec un vav, comme dans le verset "Et je me
souviendrai de mon alliance avec Jacob".2 Le troisième est indiqué par
[l'autre nom de Jacob,] Israël.
Yaakov s'écrit généralement yud-ayin-kuf-beit. Dans de rares cas, un vav est
inséré entre les deux dernières lettres pour indiquer la voyelle "o".
[Ces trois noms] font allusion aux trois aspects de son âme, nefesh, ruach et
neshamah.
Le nefesh est l'âme vitale et animée, la force vitale du corps. Le ruach est
l'aspect émotionnel de l'âme, et la neshamah est l'aspect intellectuel de l'âme.
Le nefesh est indiqué par le nom Yaakov écrit sans le vav. Le ruach est
nom Israël.
La valeur numérique de la lettre vav est de six, indiquant les six émotions.
Comme vous le savez déjà, ces trois entités sont considérées comme une seule
entité collective.
Normalement, nous ne faisons pas l'expérience de trois entités opérant dans notre
conscience ; la division en trois aspects reflète la façon dont l'âme se développe
et se manifeste en nous.
De même, les pères sont [considérés] comme une seule entité, comme l'indique
la déclaration de nos sages selon laquelle Jacob était appelé Abraham, etc.
Le Midrash montre comment la Torah désigne chacun des patriarches par le nom
des autres. Nous allons maintenant voire comment les trois aspects de l'âme sont
liés numériquement aux noms de Jacob.
Vous constaterez également que la valeur numérique de nefesh est la même
que celle des deux noms Abraham et Jacob réunis.
Nefesh : nun-pei-shin = 50 + 80 + 300 = 430.
Abraham (Avraham) : alef-beit-reish-hei-mem = 1 + 2 + 200 + 5 + 40 = 248.
Jacob (Yaakov) : yud-ayin-kuf-beit = 10 + 70 + 100 + 2 = 182.
248 + 182 = 430.
La valeur numérique de ruach est celle des deux mots "et Jacob vécut" ainsi
que les valeurs unitaires de chaque mot.
Ruach : reish-vav-chet = 200 + 6 + 8 = 214.
"Et Jacob vécut" (Vayechi Yaakov, les premiers mots de cette parasha) : vav-
yud-chet-yud yud-ayin-kuf-beit = (6 + 10 + 8 + 10) + (10 + 70 + 100 + 2) = 34 +
182 = 216.
La neshamah est associée [numériquement] au nom Israël comme suit : La
valeur numérique de "la neshamah" est 400, et celle d'Israël [Yisrael] est 541.
"Le neshamah (ha-neshamah) : hei-nun-shin-mem-hei = 5 + 50 + 300 + 40 + 5 =
400. Yisrael : yud-sin-reish-alef-lamed = 10 + 300 + 200 + 1 + 30 = 541.
Soustrayez 400 [de 541], c'est-à-dire "la neshamah", et il reste 141.
Soustrayez 41 de ce reste et ajoutez-le aux 400 [de "la neshamah"], et le
1
résultat est la valeur numérique du mot pour "vérité" [emet]. C'est la
signification mystique du verset "Donne la vérité à Jacob".
541 - 400 = 141.
400 + 41 = 441.
Emet : alef-mem-tav = 1 + 40 + 400 = 441.
Il reste 100 [des 141 restants lorsque la neshamah est soustraite de Yisrael].
[100 est la valeur numérique de la lettre kuf]. La valeur numérique de la lettre
kuf épelée est la même que celle de Jacob avec [les quatre valeurs unitaires de]
ses quatre lettres.
Kuf : kuf-vav-pei = 100 + 6 + 80 = 186.
Jacob (Yaakov) : yud-ayin-kuf-beit = 10 + 70 + 100 + 2 = 182.
182 + 4 = 186.
Le résultat de cet exercice arithmétique peut donc être résumé comme suit :
Israël = ("la neshamah" + 41) + 100
Israël = vérité + 100 Mais
100 → 186 (c'est-à-dire Jacob en toutes lettres plus les valeurs unitaires de ses
quatre lettres). Donc
Israël = vérité + Jacob.
Or, la valeur numérique de la lettre kuf en toutes lettres [186] est également
égale à la valeur numérique du mot " lieu " [makom]. Valeur numérique du
mot pour "lieu" [makom].
Makom : mem-kuf-vav-mem = 40 + 100 + 6 + 40 = 186.
C'est aussi la valeur numérique du carré du nom Havayah, comme suit : yud
au carré [102] égale 100 ; hei au carré [52] égale 25 ; vav au carré [62] égale
36 ; hei au carré [52] égale 25. Le total est égal à 186.
100 + 25 + 36 + 25 = 186.
C'est la signification mystique du verset : "Voici une place auprès de Moi."
Sur la base de ce verset, les sages ont déclaré : "Il est le lieu du monde, mais le
monde n'est pas Son lieu", ce qui signifie que l'espace existe en tant qu'entité
créée au sein de Dieu. Dieu n'est pas circonscrit par les paramètres de l'espace
(c'est-à-dire qu'il n'existe pas entièrement dans celui-ci). Dans ce contexte, "le
lieu" (ou "l'omniprésent") est l'une des appellations de D-ieu. Ce lien entre D-ieu
et "lieu" est donné mystiquement par l'association numérique que nous venons de
voir. Ainsi, nous avons ici un lien entre Jacob (182 → 186) et les Noms de D-
ieu.
Or, Rabbi Akiva a dit que la lettre kuf fait allusion au Saint, béni soit-Il.7
[Mystiquement, cela signifie que] la valeur numérique des [trois] Noms de
Dieu est la même que celle de Yabok, c'est-à-dire la valeur numérique
combinée des Noms Ekyeh, Havayah et Adni.
Dans le Midrash Otiot de Rabbi Akiva, dans lequel Rabbi Akiva explique la
signification midrashique des lettres de l'alphabet hébreu, il déclare que la lettre
kuf fait allusion à Dieu, puisqu'il s'agit de la première lettre du mot kadosh
("saint"), utilisé pour décrire Dieu dans le verset "Saint, saint, saint est Dieu des
armées ; la terre entière est remplie de Sa gloire".
Yabok est le nom de la rivière que Jacob a traversée sur son chemin de retour
vers la terre d'Israël après avoir passé vingt ans chez Laban, et c'est là qu'il a lutté
avec l'ange d'Ésaü. Comme nous l'avons vu précédemment, il signifie donc la
lutte entre le bien et le mal, ou entre la miséricorde et le jugement.
Yabok : yud-beit-kuf = 10 + 2 + 100 = 112.
Ekyeh : alef-hei-yud-hei = 1 + 5 + 10 + 5 = 21.
Havayah : yud-hei-vav-hei = 10 + 5 + 6 + 5 = 26.
Adni : alef-dalet-nun-yud = 1 + 4 + 50 + 10 = 65.
21 + 26 + 65 = 112.
C'est aussi la valeur numérique combinée des deux noms Havayah et Elokim.
Elokim : alef-lamed-hei-yud-mem = 1 + 30 + 5 + 10 + 40 = 86 ; 86 + 26 = 112.
Si l'on soustrait [la valeur numérique de] Yabok [112] de [la valeur numérique
de] Yaakov [182], le nom de Jacob, le reste est 70, faisant allusion aux
soixante-dix noms de D-ieu.
Ainsi, Jacob = Yabok + 70 = Ekyeh-Havayah-Adni + les 70 noms de Dieu.
Nous avons maintenant deux liens supplémentaires entre Jacob et les noms de
Dieu.
Les trois Noms que nous venons de mentionner - Ekyeh, Havayah et Adni-
font allusion aux trois sefirot de keter, tiferet et malchut, respectivement.
2
Ces trois Noms sont associés à ces trois sefirot. Lorsque Dieu est désigné par un
nom particulier, cela signifie qu'il signifie qu'Il agit à travers la sefirah associée,
c'est-à-dire qu'Il manifeste l'attribut divin associé à cette sefirah.
Ari  : Tiferet est associé à Jacob.
Tiferet est la sefirah centrale et pivotante des six midots (qualités) qui se
métamorphosent en Z'eir Anpin, qui, comme nous l'avons vu précédemment, est
personnifié par Jacob.
C'est le [cœur de] l'axe central, qui s'étend d'un extrême [de l'arbre
séfirotique] à l'autre.
Les axes gauche et droit de l'arbre séfirotique ne s'étendent pas jusqu'en haut ou
en bas. Seul l'axe médian s'étend vers le haut (keter) et le bas (malchut).
Abraham est associé à l'axe de droite, centré sur le chesed, et Isaac est associé à
l'axe de gauche, centré sur la gevourah. Ainsi, seul Jacob personnifie le pouvoir
divin qui s'étend à tous les niveaux, du plus haut au plus bas.
Une allusion à cela peut être trouvée dans le mot Esther, lorsqu'il est épelé à
l'envers.
Esther s'écrit alef-samech-tav-reish.
C'est-à-dire que [les initiales des mots pour] "tête" [rosh], "milieu" [toch], et
"fin" [sof], ensemble avec la lettre alef, forment Esther [à l'envers].
Les initiales des mots rosh, toch et sof sont respectivement reish, tav et samech.
Ainsi, le mot Esther fait également allusion au pouvoir divin qui s'étend du plus
haut au plus bas niveau.
C'est le sens mystique du verset : "Je cacherai [haster], oui, je cacherai [astir]
ma face en ce jour-là".
La racine des mots "cacher" et "oui, cacher" est la même que celle du mot
Esther. L'interprétation classique de ce phénomène est que la présence (ou
"visage") de
Dieu est cachée pendant l'exil, contexte dans lequel se déroule l'histoire d'Esther.
Le nom de Dieu n'est pas mentionné une seule fois dans tout le livre d'Esther.
Ici, l'accent est mis sur le fait que le visage ou la présence de Dieu se trouve
spécifiquement dans ("caché" ou enchâssé dans) la capacité divine à s'étendre du
plus haut au plus bas niveau, comme il est fait allusion dans le mot Esther.
Ceci est également indiqué par le fait que le mot Yisrael peut être permuté en
"une tête pour Moi" [li rosh].
Yisrael : yud-sin-reish-alef-lamed.
Li rosh : lamed-yud reish-alef-shin.
Cela indique que Yisrael incarne la capacité d'atteindre les plus hauts niveaux de
la Divinité.
[Comme le disent les sages,] "Israël a surgi dans la pensée [de Dieu]".
Cela implique également qu'Israël incarne la capacité d'atteindre les plus hauts
niveaux de la Divinité.
Le siège de la neshamah est dans la tête, c'est-à-dire le cerveau ; le siège du
ruach est dans le cœur ; et le siège du nefesh est dans le foie. L'allusion à cela
se trouve dans le mot pour "roi" [melech], dont les lettres sont les initiales des
mots pour "cerveau" [moach], "cœur" [lev] et "foie" [kaved].
Melekh : mem-lamed-kaf. Une personne dont la conscience descend du cerveau
au cœur puis au foie, c'est-à-dire dont l'intellect régit ses émotions, lesquelles
déterminent à leur tour sa façon d'agir, est un "roi", c'est-à-dire qu'elle est
responsable d'elle-même et de son corps. Si l'ordre est inversé, c'est-à-dire que
l'accomplissement des fonctions corporelles inspire les émotions, qui enrôlent
alors l'intellect pour les satisfaire, le mot épelé est kelem, "embarras".
Il s'ensuit que tous les mondes dépendent des noms de Jacob et d'Israël.
Comme l'ont dit les sages, "au commencement" implique "pour l'amour
d'Israël, qui est appelé "le commencement"".
La Torah commence par : "Au commencement, D-ieu créa le ciel et la terre." Le
préfixe beit dans le mot pour "au commencement" [be-reishit], en plus de
signifier "dans", peut également signifier "au moyen de". Le verset peut donc
être lu ainsi : "Par le moyen de [ce qui est appelé] 'le commencement', D-ieu créa
le ciel et la terre." Le peuple juif est appelé "le commencement", comme il est
écrit : "Israël est saint pour D-ieu ; [ils sont] le commencement de Ses produits."
Ils sont l'âme de toutes les créatures, et sont appelés "Israël est saint".
3
Le peuple juif, étant la raison de la création et le moyen par lequel Dieu a créé le
monde, est "l'âme intérieure" de toute la création. Toute la création ne trouve un
sens et un objectif qu'en référence au peuple juif, qui est chargé d'accomplir le
but divin de la création, en faisant du monde la maison de Dieu.

Voici donc la signification mystique du verset "Et Jacob vécut…". Toute la

force vitale et la subsistance du monde dépendent de Jacob.

Le mot "et il vécut" est interprété ici comme s'il était vocalisé pour lire "et il
donne la force vitale" au causatif.

Et lui [seul] est destiné à rester dans le monde. Il est donc appelé Yaakov, en
relation avec le mot "il suivra" [ya'akeiv].

La conscience divine incarnée par Jacob incorpore celle d'Abraham et d'Isaac

mais les équilibre. De cette façon, la force vitale est empêchée d'être siphonnée
par les forces du mal, et la conscience de Jacob peut ainsi descendre en toute
sécurité jusqu'aux niveaux les plus bas de la réalité et réussir à les transformer,
ainsi que le reste du monde, en la maison de Dieu.

Ainsi,] il a été "une tête pour Moi", c'est-à-dire le début de la pensée [de
Dieu], et il est aussi le produit final de l'action [de Dieu], et "ce qui était est ce
qui sera [à la fin]".

Ce type de conscience divine doit sa capacité à descendre si bas au fait qu'elle est
enracinée si haut.
"La matière est ancienne ", mais les sages comprendront. Que Dieu illumine nos
yeux avec la lumière intérieure de Sa Torah. Amen, que ce soit Sa volonté.