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L'analyse d'impédance bioélectrique (ou BIA) est une mesure simple et non-invasive. Des courants
électriques à très basse tension, inoffensifs et indolores, traversent le corps entre deux électrodes.
La BIA aide à distinguer la manière dont la masse grasse, les muscles et l'eau sont distribués dans les
tissus de votre corps. Ainsi, ce dispositif est utilisé pour déterminer votre composition corporelle.
On parle de «composition corporelle altérée» lorsque votre masse grasse (la graisse) est trop
importante par rapport à votre masse maigre. Le poids n’est pas le seul indicateur à prendre en compte
pour rester en bonne santé. Une composition corporelle altérée peut augmenter le risque de
développer de l'hypertension, des maladies cardiovasculaires et du diabète de type 2. Ainsi, suivre sa
composition corporelle grâce à l’analyse d'impédance bioélectrique est un excellent geste santé.
Ainsi, l'analyse d'impédance bioélectrique peut vous livrer des informations clés sur votre santé.
Tout ce qu'il faut retenir sur l’analyse d'impédance bioélectrique, son fonctionnement, son historique et
ses potentiels biais d'interprétation.
L'analyse d'impédance bioélectrique (BIA), ou bio-impédance, est la mesure de la résistance des tissus
biologiques à la traversée d’un courant basse tension.
Le corps humain est composé de différents tissus, chacun pourvu de différents niveaux de conductivité
électrique. Le courant, d’une tension d'environ 70 microampères (μA), traverse plus rapidement les
tissus les plus conducteurs, composés majoritairement d’eau comme, par exemple, les muscles.
En mesurant la chute de tension entre les électrodes source et réceptrice, la mesure d'impédance
détermine le niveau de résistance de ces tissus au passage du courant.
Configuration typique à quatre électrodes pour les mesures BIA entre le bras droit et la jambe droite.
Appelée «impédance», cette résistance (Z) correspond au rapport de la mesure de la tension (U) entre 2
points situés de part et d’autre des tissus, sur l'intensité (I) de la fréquence du courant appliqué.
Les premiers tests relatant l'impédance électrique remontent à Georg Simon Ohm (1788-1854), célèbre
physicien ayant établit les relations fondamentales entre courant, tension et résistance électrique.
Néanmoins, son application au corps humain et à la mesure des tissus biologiques n’a été théorisée que
dans la seconde moitié du XXe siècle.
En 1962, dans son article intitulé «Propriétés bioélectriques des tissus. Mesure de l'impédance en
clinique », le Docteur Thomasset introduit une méthode nécessitant l’utilisation de deux électrodes et
visant à comparer deux fréquences pour permettre de calculer la masse maigre et d'obtenir une
estimation précise de l'état nutritionnel d'un patient.
En 1994, le National Institutes of Health (NIH) a décidé de démocratiser cette technologie dans le but de
«fournir aux médecins un outil d'analyse d'impédance bioélectrique (BIA) pour la mesure de la
composition corporelle».
L'analyse d'impédance bioélectrique est désormais largement utilisée dans le domaine médical pour
distinguer la quantité d'eau, de graisse et de muscle dans le corps. On peut déduire de ces trois
composants la masse osseuse.
La BIA permet d'abord d’obtenir l’Eau Corporelle Totale (ECT), la quantité de liquide qu’on trouve à
l'intérieur et à l'extérieur des cellules de votre corps. Pour un adulte, l'ECT représente entre 45 et 60%
du poids corporel total.
Les autres composants, plus pauvres en eaux, ont donc des propriétés plus isolantes. La graisse ou la
peau, par exemple, seront plus «résistantes», elles conduisent l'électricité moins efficacement.
Grâce à ces résultats de l'impédance bioélectrique, des équations complexes estiment la masse sans
graisse du corps. La quantité de graisse corporelle est ensuite déduite du poids total.
Au-delà de la composition corporelle
Remarque: L'impédance bioélectrique est également une méthode utilisée en cardiologie pour évaluer
la vitesse d’onde de pouls, un autre biomarqueur qui estime la rigidité des artères pour déduire la santé
cardiovasculaire.
SCHÉMA 1
À travers le tissu adipeux, la résistance (ou impédance, ou "Z") est plus élevée, le flux de courant mesuré
(V) est donc plus faible.
SCHÉMA 2
L'opposition au passage du courant est plus faible à travers les muscles, l'intensité du courant (V) est
donc plus élevée et l'impédance, plus faible.
À quel point les mesures par analyse d'impédance bioélectrique sont-elles précises ?
Le signal utilisé dans l'analyse d'impédance bioélectrique est sans danger et indolore pour les adultes
comme les enfants. Néanmoins, notez que l'impédance bioélectrique n'est pas recommandée pour les
personnes portant un pacemaker.
D'une part, de nombreuses publications scientifiques attestent de la fiabilité, de la précision et de
l'exactitude de l'analyse d'impédance bioélectrique pour fournir des estimations valables de la quantité
totale d'eau corporelle chez les individus.
Néanmoins, beaucoup réclament un encadrement de la manière dont sont prises les mesures car
certains facteurs peuvent altérer les résultats des tests. Ils sont décrits dans une étude publiée dans
l'American Journal of Clinical Nutrition intitulée «Caractéristiques cliniques influençant les mesures
d'analyse d'impédance bioélectrique».
L’environnement
De nombreux appareils ont été conçus pour mesurer l'impédance bioélectrique avec une précision et
une commodité accrues au fil du temps. Ils diffèrent principalement en termes de nombre d'électrodes
et de portions du corps sur laquelle sont pratiquées les mesures.
Au-delà de la conception, c'est également la nature et la complexité de l'algorithme utilisé qui importe.
Afin d’élaborer ces algorithmes, les scientifiques les soumettent à un large panel de mesures de masses
grasses.
L'utilisation de balances connectées pour mesurer votre composition corporelle peut vous aider à suivre
de manière fiable l’évolution de votre masse grasse et vous aider à être en bonne santé.
Ces balances envoient le courant électrique d’une jambe à l’autre en passant par des capteurs situés
sous les pieds. Avant de se peser, les utilisateurs doivent indiquer leur âge, leur taille et leur sexe.
Ces appareils sont composés de quatre électrodes, positionnées sur la moitié droite ou la moitié gauche
du corps. Le courant électrique traverse le corps du bout du bras à celui de la jambe.
DSM-BIA
Le taux d’hydratation
Les muscles étant en grande partie composés d'eau, la déshydratation diminue la quantité de fluides et
d'électrolytes ce qui pourraient réduire la conduction de ces tissus. La masse musculaire risque alors
d’être sous-estimée. Le taux d'hydratation varie considérablement au cours de la journée, ainsi, il s’agit
d’un facteur important pour une estimation précise de la composition corporelle et donc pour les
mesure par impédances bioélectrique.
L’âge
Une étude publiée dans le Journal of Bodywork and Movement Therapies en 2017, «Estimation de la
composition corporelle chez les enfants et les adolescents par analyse d'impédance bioélectrique.», a
démontré une certaine corrélation entre l'estimation de la composition corporelle basée sur l’analyse
d’impédance bioélectrique et celle basée sur les méthodes de référence. Néanmoins, la masse grasse
est sous estimée dans les résultats basés sur l’analyse d’impédance bioélectrique chez les enfants et les
adolescents.
L’obésité morbide
Les équations qui interprètent la masse maigre sur la base de l’Eau Corporelle Totale étant basées sur
une population de référence, l'estimation de la composition corporelle peut être imprécise pour les
personnes dont la masse grasse est très importante. Une étude intitulée «Évaluation de la graisse
viscérale dans l'obésité morbide» a révélé une «sous-estimation de la masse grasse chez les sujets
obèses, et l'erreur augmente avec l'augmentation de l'IMC».