ESATIC UP MATHS
Table des matières
NOTATIONS 4
1 CALCUL INTEGRAL 6
1.1 Décomposition en éléments simples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.1.1 Rappels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.1.2 Fractions rationnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.2 Intégration sur un segment des fonctions à valeurs réelles . . . . . . . . . 14
1.3 Primitives et intégrales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
1.3.1 Primitives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
1.3.2 Primitives usuelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
1.3.3 Relation primitive-intégrale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
1.3.4 Méthodes de Calcul de primitives et d’intégrales . . . . . . . . . 31
1.3.5 Sommes de Riemann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
1.4 Calcul de primitives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
1.4.1 Primitives de fonctions rationnelles . . . . . . . . . . . . . . . . 38
1.4.2 Fonction Circulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
1.4.3 Fonction hyperboliques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
1.4.4 Intégrale Abélien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
1.5 Intégration sur un segment des fonctions à valeurs complexes . . . . . . . 50
1.6 Approximation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
1.6.1 Méthodes numériques de calcul d’intégrales. . . . . . . . . . . . 51
1.6.2 valeur approchée de réels. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
1
TABLE DES MATIÈRES
ESATIC 2 UP Maths
TABLE DES MATIÈRES
BIBLIOGRAPHIE 152
ESATIC 3 UP Maths
Notations
Notation Définition
N Ensemble des entiers naturels
Z Ensemble des entiers relatifs
R Ensemble des nombres réels
Im Image d’une application
ker Noyau d’une application linéaire
|.| Valeur absolue
k.kX Application norme sur l’ensemble X
⊕ La somme directe
P
Symbole de sommation
Q
Symbole du produit
◦ La composition des applications
∩ L’intersection
∪ L’union
6 = La non égalitïé
⊂ L’inclusion
∈ Appartenance
∈
/ non Appartenance
∀ Symbole universel "pour tout"
∃ Symbole universel "il existe"
u(k) Dérivée d’ordre k de u définie sur une partie de R
a|b a divise b
E(x) = [x] partie enti‘ere de x
PGCD plus grand commun diviseur
a∧b P GCD(a, b)
PPCM plus petit commun multiple
a∨b P P CM (a, b)
a ≡ b[N ] a est congru à b modulo N
an ...a0 b écriture en base b
n! factorielle de n : n! = 1 × 2 × ... × n
4
Notations
n!
Cnk coefficient binomial : Cnk = k!(n−k)!
ESATIC 5 UP Maths
Chapitre 1
CALCUL INTEGRAL
Définition 1.1.1.
Un polynôme à une indéterminée x, à coefficients dans R ou C est une expression pouvant
s’écrire sous la forme
P (x) = a0 + a1 X + a2 X 2 + ... + an X n .
— Lorsque an 6= 0,
— l’entier n est appelé degré de P . On note deg(P ) = n ;
— le monôme an xn est appelé terme dominant de P ;
— le nombre an est appelé coefficient dominant de P ;
— Lorsque le coefficient dominant d’un polynôme est égal à 1, il est dit unitaire ou
normalisé.
— Par convention, le degré du polynôme nul est −∞.
— On note R[X] l’ensemble des polynômes à coefficients réels.
— On note Rn [X] l’ensemble des polynômes à coefficients réels de degré ≤ n.
— On note C[X] l’ensemble des polynômes à coefficients complexes.
Définition 1.1.2.
Soient deux polynômes A, B ∈ R[X]. On dit que A divise B si et seulement si il existe
Q ∈ R[X] tel que B = QA. On le note A|B.
Définition 1.1.3.
On dit que deux polynômes A et B de R[X] (resp de C[X]), sont associés ssi il existe
λ ∈ R∗ (resp λ ∈ C∗ ) tel que A = λB.
6
CALCUL INTEGRAL
Exemple 1.1.1.
X3 + X + 3 X +1
−(X 3 + X 2) X2 − X + 2
−X 2 + X
−(−X 2 − X)
2X + 3
−(2X + 2)
1
On a donc : X 3 + X + 3 = (X + 1)(X 2 − X + 2) + 1 et deg(1) = 0 < deg(X + 1) = 1.
Exemple 1.1.2.
1 + 3X + 2X 2 − 7X 3 1 + X − 2X 2
−(1 + X − 2X 2 ) 1 + 2X + 2X 2 − 5X 3
2X + 4X 2 − 7X 3
− (2X + 2X 2 − 4X 3 )
2X 2 − 3X 3
− (2X 2 + 2X 3 − 4X 4 )
− 5X 3 + 4X 4
− (−5X 3 − 5X 4 + 10X 5 )
+ 9X 4 − 10X 5
Ce qui s’écrit :
2X 2 − 7X}3 = (1 + X − 2X 2 ) (1 + 2X + 2X 2 − 5X 3 ) +X 4 (9 − 10X) .
1| + 3X +{z
| {z }| {z } | {z }
A B Q R
ESATIC 7 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
Définition 1.1.4.
Soit P ∈ K[X] un polynôme. Soit α ∈ K. On dit que α est une racine de P si et seulement
si Pe(α) = 0, où Pe est la fonction polynomiale associée à P .
Définition 1.1.5.
Pour tout P ∈ C[X] de coefficients (an )n∈N . On appelle conjugué de P et on note P le
polynôme de coefficients (an )n∈N .
Proposition 1.1.1.
Soient P ∈ C[X] et r ∈ N∗ . Soit a ∈ C. On a équivalence entre :
1 a est une racine de P d’ordre r.
2 a est une racine de P d’ordre r.
Proposition 1.1.2.
Soit P ∈ R[X] un polynôme à coefficients réels. Si α est une racine d’ordre r de P alors
α est aussi une racine d’ordre r de P .
Théorème 1.1.3 (Théorème de d’Alembert-Gauss).
Tout polynôme de C[X] de degré ≥ 1 admet au moins une racine dans C.
Théorème 1.1.4.
Un polynôme de C[X] de degré n admet exactement n racines dans C, en comptant chaque
racine autant de fois que son ordre de multiplicité.
Proposition 1.1.3.
Les polynômes de degré 1 sont irréductibles.
Soient α ∈ K un scalaire et P = (X − α) un polynôme de degré 1. Alors P est irréduc-
tible.
Théorème 1.1.5.
Les polynômes irréductibles de C[X] sont les polynômes de degré 1.
Théorème 1.1.6.
Les polynômes irréductibles de R[X] sont :
— les polynômes de degré 1.
— les polynômes de degré 2 dont le disciminant est négatif.
ESATIC 8 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
P = λP1 × ... × Pn où λ ∈ K.
Définition 1.1.9.
P
Soit F = ∈ K[X] tel que P et Q sont premiers entre eux. Les racines de P s’appellent
Q
les zéros de F et les racines de Q les pôles de F .
Le scalaire a est dit racine de F de multiplicite k (resp. au moins k) ssi a est rancine
d’ordre de multiplicite k (resp. au moins k) de P .
Le scalaire b est dit pole de F d’ordre de multiplicite k (resp. au moins k) ssi b est racine
d’ordre de multiplicite k (resp. au moins k) de Q.
ESATIC 9 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
Définition 1.1.10.
— Un élément simple de première espèce est une fraction rationnelle de la forme
α
avec n ∈ N∗ et α, a ∈ R ou C.
(x − a)n
— Un élément simple de seconde espèce est une fraction rationnelle de la forme
αx + β
avec n ∈ N∗ et α, β, b et c ∈ R et tels que 4 = b2 − 4c < 0.
(x2 + bx + c)n
Remarque 1.1.1.
Dans la décomposition d’une fraction rationnelle dans C[X], tous les éléments simples
sont de première espèce.
Méthode 1.1.1.
1 On calcule la partie entière
2 On factorise le dénominateur
3 On écrit la forme a priori de la décomposition
4 On utilise les symétries pour trouver des relations
5 On détermine les coefficients manquants
Exemple 1.1.3.
ESATIC 10 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
X −4
Décomposer les fractions rationnelles F (X) = .
(X − 1)(X + 1)X
Tous les pôles sont simples. En multipliant par X − a où a vaut successivement 1, −1 et
0, on trouve :
−3/2 −5/2 4
F (X) = + + .
X −1 X +1 X
Exemple 1.1.4.
X8 + X2 + 1
Soit F (X) =
X 7 + 2X 5 + X 3
X8 + X2 + 1 2X 6 + X 4 − X 2 − 1
◦ On a 7 = X − La partie entière est X et le
X + 2X 5 + X 3 X 7 + 2X 5 + X 3
dénominateur se factorise en :
X 3 (X + i)2 (X − i)2 .
a b c d
F (X) = X + + 2+ 3+ +
X X X X −i
e f g
+ +
(X − i)2 X + i (X + i)2
1 X6 − X2 − 1
F (X) − = .
X3 X(X 4 + 2X 2 + 1)
1
Donc b = 0, a = −1, d = f = − .
2
^ 2
1 i i
Enfin, e = (X − i) F (i) = = − et g = −e = .
4i 4 4
Donc
1 1 1 i
F (X) = X − + 3− − −
X X 2(X − i) 4(X − i)2
1 i
+
2(X + i) 4(X + i)2
ESATIC 11 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
Exemple 1.1.5.
Décomposer la fraction rationnelle suivante en éléments simples dans C[X], et puis dans
1
R[X] : .
X(X + 1)2
2
avec a, b1 , b2 , c1 , c2 des coefficients à déterminer (la partie entier est 0 puisque le degré du
numérateur = 0, qui est strictement inférieur au degré du dénominateur). En multipliant
l’identité (1.1) ci-dessus par X, on trouve
1 b
1 b2 c1 c2
=a+X + + + .
(X 2 + 1)2 X + i (X + i)2 X − i (X − i)2
D’où b1 = f 0 (−i) = −1/2, et b2 = −i/4. De la même manière, on peut calculer les coef-
ficients c1 et c2 , et on trouve c1 = −1/2, c2 = i/4. On obtient donc enfin la décomposition
suivante :
1 1 −1/2 −i/4 −1/2 i/4
= + + + + .
X(X 2 + 1)2 X X + i (X + i) 2 X − i (X − i)2
ESATIC 12 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
1 a b1 X + b2 c1 X + c2
= + + . (1.2)
X(X 2 + 1)2 X X2 + 1 (X 2 + 1)2
1 X(b1 X + b2 ) X(c1 X + c2 )
= a + + .
(X 2 + 1)2 X2 + 1 (X 2 + 1)2
Donc on trouve
1 X(b X + b ) X(c X + c )
1 2 1 2
0 = lim 2 2
= lim 2
+ 2 2
= a + b1 .
X→∞ (X + 1) X→∞ X +1 (X + 1)
X X(b1 X + b2 ) X(c1 X + c2 )
0 = lim = lim a + + .X = b2 ,
X→∞ (X 2 + 1)2 X→∞ X2 + 1 (X 2 + 1)2
donc
1 1 −X c1 X + c2
= + 2 + .
X(X 2 + 1)2 X X + 1 (X 2 + 1)2
d’où
X 2 (b1 X + b2 ) (X 2 + 1 − 1)(b1 X + b2 )
aX + = aX +
X2 + 1 X2 + 1
b1 X + b2
= aX + b1 X + b2 −
X2 + 1
b1 X + b2
= b2 − .
X2 + 1
Par identification, on a c1 = −1 et c2 = 0. La décompostion en éléments simples dans
R[X] cherchée est
1 1 −X −X
= + 2 + .
X(X 2 + 1)2 X X + 1 (X 2 + 1)2
ESATIC 13 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
ESATIC 14 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
Définition 1.2.3.
Soit f : [a, b] → R une fonction en escalier sur le segment [a, b]. S’il existe une subdivision
τ : a = x0 < ... < xn = b du segment [a, b] telle que f est constante sur chaque intervalle
]xk , xk+1 [, c’est-à-dire ∀k ∈ {0, ..., n − 1}, ∃ck ∈ R, ∀x ∈]xk , xk+1 [, f (x) = ck ,
la subdivision τ est dite subordonnée ou adaptée à la fonction f .
Exemple 1.2.4.
Soit f : [a, b] → R définie par
y0 si x ∈ [a0 , a1 ]
y1 si x ∈]a1 , a2 [
f (x) = y2 si x ∈ [a2 , a3 ]
y3 si x ∈]a3 , a4 [
y
0 si x ∈ [a4 , a5 ],
avec a0 = a et a5 = b.
ESATIC 15 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
On a :
Z b 4
X
I(f ) = f (x)dx = yk (ak+1 − ak )
a k=0
= y0 (a1 − a0 ) + y1 (a2 − a1 ) + y2 (a3 − a2 )
+y3 (a4 − a3 ) + y4 (a5 − a4 )
Propriété 1.2.1.
Supposons que a < b.
Rb
1 f 7→ a f (x)dx est une forme linéaire sur l’ensemble des fonctions en escalier sur
le segment [a, b]. c’est-à-dire, pour f et g deux fonctions en escalier sur le segment
[a, b] et α, β ∈ K, on a
Z b Z b Z b
(αf + βg)(x)dx = α f (x)dx + β g(x)dx.
a a a
4 Pour f et g deux fonctions en escalier sur le segment [a, b] telles que f ≤ g sur
[a, b],
Z b Z b
f (x)dx ≤ g(x)dx.
a a
ESATIC 16 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
Elle est donc subordonnée à la fois à f et à g. Supposons que τ est telle que
a = x0 < x1 < ... < xn = b et que
∀i ∈ {0, ..., n − 1}, f = ci et g = di .
]xi ,xi+1 [ ]xi ,xi+1 [
On a alors
Z b n−1
X
(αf + βg)(x)dx = (αci + βdi )(xi+1 − xi )
a i=0
n−1
X n−1
X
= α ci (xi+1 − xi ) + β di (xi+1 − xi )
i=0 i=0
Z b Z b
= α f (x)dx + β g(x)dx.
a a
2 Soit τ une subdivision de [a, b] subordonnée à f . Supposons que τ est telle que
a = x0 < x1 < ... < xn = b et que ∀i ∈ {0, ..., n − 1}, f = ci .
]xi ,xi+1 [
Comme f est positive, pour tout i ∈ {0, ..., n − 1}, on a ci ≥ 0. Par conséquent,
Rb
α a f (x)dx = n−1
P
i=0 ci (xi+1 − xi ) ≥ 0
4 Soit τ une subdivision de [a, b] subordonnée à f telle que a = x0 < x1 < ... <
xn = b. On peut supposer, quitte à considérer la subdivision τ 0 = τ ∪ {c} qui est
plus fine que τ que c est un point de τ . On suppose de plus que c est le m-ième
élément de τ . Si pour tout i ∈ {0, ..., n − 1}, f = di alors
]xi ,xi+1 [
Z b n−1
X
f (x)dx = di (xi+1 − xi )
a i=0
m−1
X n−1
X
= di (xi+1 − xi ) + di (xi+1 − xi )
i=0 i=m
Z c Z b
= f (x)dx + g(x)dx.
a c
ESATIC 17 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
Exemple 1.2.6.
1) Une fonction en escalier est continue par morceaux.
2) Une fonction continue est continue par morceaux.
3) La fonction f définie sur [-1,1] par : f (0) = 0 et ∀x 6= 0, f (x) = e1/x n’est pas
continue par morceaux, car elle n’a pas de limite finie à droite en 0.
4) La fonction f définie sur [-1,1] par : f (0) = 0, ∀x > 0, f (x) = ex et ∀x < 0,
f (x) = x2 + 1 est continue par morceaux.
Proposition 1.2.1.
Une fonction continue par morceaux sur le segment [a, b] est bornée sur [a, b].
Démonstration. Soit f une fonction continue par morceaux sur [a, b]. Prenons une subdi-
vision τ = (xk )0≤k≤n adaptée à f . Pour i ∈ {l, ..., n}, la restriction de f à ]xi−1 , xi [ se
ESATIC 18 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
prolonge en une fonction continue qui est alors bornée sur le segment [xi−1 , xi ].
Par suite, la fonction f est bornée sur ]xi−1 , xi [ et, en posant Mi = sup |f |, la fonction
]xi−1 ,xi [
f est donc bornée sur [a, b] par :
n o
max M1 , M2 , ..., Mn , |f (x0 )|, |f (x1 )|, ..., |f (xn )| .
Théorème 1.2.1 (Approximation d’une fonction continue par morceaux par une fonction
en escalier).
Soit une fonction f : [a, b] → R continue par morceaux sur le segment [a, b]. Soit un réel
ε > 0. Il existe une fonction en escalier ϕ : [a, b] → R telle que
Démonstration. Puisque la fonction f est continue sur le segment [a, b], elle est unifor-
mément continue sur ce segment (théorème de Heine). ∀ε > 0, il existe donc δ > 0 tel
que ∀(x, y) ∈ [a, b]2 , |x − y| ≤ δ ⇒ |f (x) − f (y)| ≤ ε. Considérons alors un entier
n suffisamment grand pour que (b−a) n
≤ δ et définissons la subdivision de pas constant
(b−a)
h = n ≤ δ, xi = a + ih pour i ∈ {0, ..., n − 1}. Définissons ensuite la fonction en
escalier ϕ en posant ∀i ∈ {0, ..., n − 1}, ∀x ∈ [xi , xi+1 [, ϕ(x) = f (xi ) et ϕ(b) = f (b).
Soit x ∈ [a, b[, il existe i ∈ {0, ..., n − 1} tel que xi ≤ x < xi+1 et comme |x − xi | ≤ δ,
|f (x) − ϕ(x)| = |f (x) − f (xi )| ≤ ε. Si x = b, on a également |f (b) − ϕ(b)| = 0 ≤ ε. En
passant à la borne supérieure, on a bien kf − ϕk∞ ≤ ε.
Exemple 1.2.7.
ESATIC 19 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
Corollaire 1.2.1 (Encadrement d’une fonction continue par morceaux par deux fonctions
en escalier).
Soit f une fonction continue par morceaux sur [a, b]. Alors, pour tout ε > 0, il existe deux
fonctions en escalier ϕ et ψ sur [a, b] telles que :
(
∀x ∈ [a, b]; ϕ(x) ≤ f (x) ≤ ψ(x)
∀x ∈ [a, b]; 0 ≤ ψ(x) − ϕ(x) ≤ ε.
Démonstration. Soit f une fonction continue par morceaux sur [a, b]. Prenons une subdi-
vision τ = (xk )0≤k≤n adaptée à f . Pour i ∈ {l, ..., n}, la restriction fi de f à ]xi−1 , xi [ se
prolonge en une fonction continue sur [xi−1 , xi ].
Soit ε > 0 fixé. D’après la proposition précédente, on peut trouver une fonction θi en
escalier sur [xi−1 , xi ] telle que |fi − θi | < ε. La fonction 0 définie par :
ϕ≤f ≤ψ et 0 ≤ ψ − ϕ ≤ ε.
Exemple 1.2.8.
Notation 1.2.1. Si f est continue par morceaux sur [a, b], on note :
n o
A(f ) = ϕ | ϕ est en escalier sur [a, b] et ϕ ≤ f
ESATIC 20 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
n o
B(f ) = ψ | ψ est en escalier sur [a, b] et ψ ≥ f .
Démonstration. Soit f une fonction continue par morceaux sur [a.b]. D’après la proposi-
tion 1.2.1, la fonction f est bornée ; notons m = inf f et M = sup f .
[a,b] [a,b]
nZ b o
L’ensemble ϕ(x)dx | ϕ ∈ A(f ) est une partie non vide majorée de R et possède
a
donc une borne supérieure α.
nZ b o
De même, l’ensemble ψ(x)dx | ψ ∈ B(f ) est une partie non vide minorée de R et
a
possède donc une borne inférieure β.
Toute fonction ϕ de A(f ) est inférieure à toute fonction ψ de B(f ) et par suite :
Z b Z b
ϕ(x)dx ≤ ψ(x)dx.
a a
nZ b o Rb
Soit ψ ∈ B(f ) fixée. L’ensemble ϕ(x)dx | ϕ ∈ A(f ) étant majoré par a ψ(x)dx,
a
sa borne supérieure α est plus petite que cette intégrale. Le réel α est donc un minorant
nZ b o
de l’ensemble ψ(x)dx | ψ ∈ B(f ) , par conséquent il est plus petit que la borne in-
a
férieure de ce dernier. On en déduit donc α ≤ β.
ESATIC 21 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
Soit ε > 0. D’après le corollaire 1.2.1, on peut trouver ϕ ∈ A(f ) et ψ ∈ B(f ) telles
que ψ − ϕ ≤ ε. On a alors :
Z b Z b Z b
ψ(x)dx − ϕ(x)dx = (ψ − ϕ)(x)dx ≤ ε(b − a)
a a a
On a donc :
∀ε > 0, 0 ≤ β − α ≤ ε(b − a)
ce qui prouve α = β.
Définition 1.2.7.
On définit l’intégrale de Riemann de la fonction continue par morceaux f sur [a, b] par
Z b
f (x)dx = sup I − (f ) = inf I + (f ).
a
Notation 1.2.2. Soit f une fonction continue par morceaux sur J. Soit (a, b) ∈ J 2 . On
note
Rb R
1 Si a ≤ b, a f (x)dx = [a,b] f
Rb R
2 Si b ≤ a, a f (x)dx = − [a,b] f
Rb
3 Si a = b, a f (x)dx = 0.
Soit une fonction f continue par morceaux sur [a, b]. Alors il existe une suite (ϕn ) de
fonctions en escalier telle que
Propriété 1.2.2.
(P1) Soit f une fonction continue par morceaux sur [a, b],
Z a Z b Z a
f (x)dx = − f (x)dx et f (x)dx = 0.
b a a
ESATIC 22 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
(P2) (Linéarité)
Pour f et g deux fonctions continues par morceaux sur le segment [a, b] et α, β ∈
R, on a Z b Z Z b b
(αf + βg)(x)dx = α f (x)dx + β g(x)dx.
a a a
(P4) Une fonction continue et positive sur un segment [a, b] est nulle si, et seulement si,
son intégrale sur [a, b] est nulle.
(P5) (Majoration d’intégrales)
Soient f et g deux fonctions continues par morceaux sur le segment [a, b].
a Si f ≤ g sur [a, b], alors
Z b Z b
f (x)dx ≤ g(x)dx.
a a
c f est bornée et
Z b Z b
| f (x)dx| ≤ |f (x)|dx ≤ (b − a) sup |f (x)|;
a a x∈[a,b]
d On a l’inégalité de la moyenne :
Z b Z b
| f (x)g(x)dx| ≤ sup |f (x)| |g(x)|dx;
a x∈[a,b] a
e On a l’inégalité de Cauchy-Schwarz :
s s
Z b Z b Z b
| f (x)g(x)dx| ≤ 2
(f (x)) dx (g(x))2 dx;
a a a
ESATIC 23 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
ϕ1 ≤ f ≤ ψ1 , ψ1 − ϕ1 ≤ ε et ϕ 2 ≤ g ≤ ψ2 , ψ2 − ϕ2 ≤ ε.
On a donc
Il vient alors
Z Z Z
(αϕ1 + βϕ2 ) − α ψ1 − β ψ2 ≤ I − (αI1 + βI2 )
[a,b] [a,b] [a,b]
Z Z Z
≤ (αϕ1 + βϕ2 ) − α ϕ1 − β ϕ2
[a,b] [a,b] [a,b]
donc
Z Z
(α(ϕ1 −ψ1 )+β(ϕ2 −ψ2 )) ≤ I −(αI1 +βI2 ) ≤ (α(ψ1 −ϕ1 )+β(ψ2 −ϕ2 ))
[a,b] [a,b]
ESATIC 24 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
(P4) Si f est nulle, alors son intégrale est évidemment nulle. Pour la réciproque, suppo-
sons f continue, positive et non nulle. On peut alors trouver un élément c ∈ [a, b]
tel que f (c) > 0.
ESATIC 25 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
R
Si [a,b] g 2 = 0 alors P est une fonction affine. Vu qu’elle est positive ou nulle,
il est nécessaire que le coefficient de son terme de degré 1 est nul, c’est-à-dire
R
[a,b]
(f g) = 0. L’inégalité de Cauchy-Schwarz est alors démontré dans ce cas
particulier.
ESATIC 26 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
Démonstration. Comme f est continue sur [a, b], elle admet un minimum m et un maxi-
mum M sur [a, b]. De la propriété P5 b, on peut écrire
Z b
m(b − a) ≤ f (x)dx ≤ M (b − a).
a
Par suite, Z b
1
m≤ f (x)dx ≤ M.
b−a a
Proposition 1.3.1.
Deux primitives de f sur I sont égales à une constante près.
ESATIC 27 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
xα+1
Z Z
α dx
α ∈ R, α 6= −1, x dx = = ln |x|
Z α+1 Z x
ex dx = ex ln xdx = x ln x − x
Z Z
cos xdx = sin x sin x = − cos x
Z Z
dx dx
= tan x = − cotan x
Z cos2 x Z sin2 x
tan xdx = − ln | cos x| cotan xdx = ln | sin x|
Z Z
dx x dx x π
= ln tan = ln tan +
sin x 2 cos x 2 4
Z Z
dx
= ln | tan x| tan2 xdx = tan x − x
sin
Z x cos x Z
ch xdx = sh x sh xdx = ch x
Z Z
dx dx
= th x = coth x
Z ch2 x Z sh2 x
th xdx = ln ch x coth xdx = ln | sh x|
Z Z
dx x dx
= ln th = 2 arctan ex
Z sh x 2 Z ch x
dx
= ln | th x| th2 x = x − th x
sh x ch x
Z Z
dx 1 x dx x x
a 6= 0, 2 2
= arctan a > 0, √ = arcsin = − arccos
Z x +a a a Z a2 − x 2 a
√
a
dx 1 x − a dx
a 6= 0, = ln a 6= 0, √ = ln |x + x2 + a|
x 2 − a2 2a x + a
2
Z Z x +a
dx x dx x
α 6= 0 2 3/2
= √ α > 0, 2 3/2
= √
(x + α) α x2 + α (α − x ) α α − x2
Z
dx x
In = 2 n
Formule de récurrence 2nIn+1 = + (2n − 1)In
Z (1 + x ) (1 + x2 )n
dx x
Jn = 2 n
Formule de récurrence 2nJn+1 = + (2n − 1)Jn
(1 − x ) (1 − x2 )n
ESATIC 28 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
où A est l’aire hachurée (en rouge). Mais cette aire est presque un rectangle, si x est
suffisamment proche de x0 , donc l’aire A vaut environ (x − x0 ) × f (x0 ) ; lorsque x → x0
le taux d’accroissement tend donc vers f (x0 ). Autrement dit F 0 (x0 ) = f (x0 ).
Rx
Passons à la preuve rigoureuse. Comme f (x0 ) est une constante alors x0 f (x0 ) dt =
(x − x0 )f (x0 ), donc
Z x Z x
F (x) − F (x0 ) 1 1
− f (x0 ) = f (t) dt − f (x0 ) dt
x − x0 x − x 0 x0 x − x 0 x0
Z x
1
= f (t) − f (x0 ) dt
x − x 0 x0
Fixons > 0. Puisque f est continue en x0 , il existe δ > 0 tel que (|t − x0 | < δ =⇒
|f (t) − f (x0 )| < ). Donc :
Z x
F (x) − F (x0 ) 1
− f (x0 ) = f (t) − f (x0 ) dt
x − x0 x − x 0 x0
Z x
1
≤ f (t) − f (x0 ) dt
|x − x0 | x0
Z x
1
≤ dt =
|x − x0 | x0
ESATIC 29 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
Maintenant on sait que F est une primitive de f , F est même la primitive qui s’annule
Ra
en a car F (a) = a f (t) dt = 0 et si G est une autre primitive qui s’annule en a, on a
F = G + c avec c ∈ R, (a)F = G(a) + c ⇒ c = 0. Si H est une autre primitive on sait
H = F + d avec d ∈ R. Ainsi
Z b
H(b) − H(a) = F (b) + c − F (a) + c = F (b) − F (a) = F (b) = f (t) dt.
a
Démonstration. Comme f est de classe C 1 sur I, f 0 est continue et est donc bien inté-
grable sur tout segment [a, b]Zde I. De plus f est une primitive de f 0 sur I. Appliquant le
x
résultat précédent, on a bien f 0 (t)dt = f (x) − f (a).
a
G:J → R
Z v(x)
x 7→ f (t)dt
u(x)
Puisque G = F ◦v−F ◦u et que la fonction F est dérivable sur I, que u et v sont dérivables
sur J à valeurs dans I, d’après le théorème de dérivation des fonctions composées, la
fonction G est dérivable sur J et ∀x ∈ J, G0 (x) = F 0 (v(x))v 0 (x) − F 0 (u(x))u0 (x) d’où
la formule du théorème puisque F 0 = f .
ESATIC 30 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
Exemple 1.3.1.
Étudions les variations de la fonction
g :]1, +∞[ → R
Z x2
dt
x 7→
x t2 −1
La fonction g est définie et dérivable sur l’intervalle ]1, +∞[. Notons J =]1, +∞[ et
définissons les fonctions
u:J → I v:J → I f :I → R
1
x 7→ x x 7→ x2 x 7→
x2 −1
Les fonctions u, v sont dérivables de J vers I et la fonction f est continue sur l’intervalle
I. D’après le théorème précédent, g est dérivable sur l’intervalle J et pour x ∈ J,
x2 − 2x + 1
g 0 (x) = 2xf (x2 ) − f (x) = −
(x2 − 1)(x2 + 1)
Le trinôme −(x2 − 2x + 1) est strictement négatif sur I. On en déduit que g est strctement
décroissante sur I =]1, +∞[.
Démonstration. Comme F est une primitive de f alors F 0 (x) = f (x) et par la formule
de la dérivation de la composition F ◦ ϕ on a
ESATIC 31 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
Exemple 1.3.2.
Z
Calculons la primitive F = tan t dt.
Z Z
sin t
F = tan t dt = dt .
cos t
0
On reconnaît
Z ici une forme uu (avec u = cos t et u0 = − sin t) dont une primitive est ln |u|.
0
u
Donc F = − = − ln |u| = − ln |u| + c = − ln | cos t| + c.
u
Nous allons reformuler tout cela en terme de changement de variable. Notons ϕ(t) = cos t
alors ϕ0 (t) = − sin t, donc
ϕ0 (t)
Z
F = − dt
ϕ(t)
Si f désigne
Z la fonction définie par f (x) = x1 , qui est bijective tant que x 6= 0 ; alors
F = − ϕ0 (t)f (ϕ(t)) dt. En posant x = ϕ(t) et donc dx = ϕ0 (t)dt, on reconnaît la
formule du changement de variable, par conséquent
Z Z
−1 1
F ◦ ϕ = − f (x) dx = − dx = − ln |x| + c .
x
Exemple 1.3.3.
Z 1/2
x
Calcul de dx.
0 (1 − x2 )3/2
Soit le changement de variable u = ϕ(x) = 1 − x2 . Alors du = ϕ0 (x) dx = −2x dx.
1
Pour x = 0 on a u = ϕ(0) = 1 et pour x = on a u = ϕ( 12 ) = 34 . Comme ϕ0 (x) = −2x,
2
1 3
ϕ est une bijection de 0, sur 1, . Alors
2 4
1/2 3/4 −du
1 3/4 −3/2
Z Z Z
x dx 2
= =− u du
0 (1 − x2 )3/2 1 u 3/2
2 1
1 3/4 1 3/4
= − − 2u−1/2 1 = √ 1
2 u
1 2
= q − 1 = √ − 1.
3 3
4
ESATIC 32 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
Exemple 1.3.4.
Z 1/2
1
Calcul de dx.
0 (1 − x2 )3/2
On effectue le changement de variable x = ϕ(t) = sin t et dx = cos t dt. De plus t =
1 1 π
arcsin x donc pour x = 0 on a t = arcsin(0) = 0 et pour x = on a t = arcsin( ) = .
h πi 2 2 6
1
Comme ϕ est une bijection de 0, sur 0, ,
6 2
Z 1/2 Z π/6 Z π/6
dx cos t dt cos t dt
= 2 3/2 =
0 (1 − x2 )3/2 0 (1 − sin t) 0 (cos2 t)3/2
Z π/6 Z π/6
cos t 1
= 3
dt = dt
0 cos t 0 cos2 t
π/6 1
= tan t 0 = √ .
3
Exemple 1.3.5.
Z
1
Calcul de dx.
(1 + x2 )3/2
dt
Soit le changement de variable x = tan t donc t = arctan x et dx = (la fonction
i π πh cos2 t
tangente établit une bijection de − , + sur R). Donc
2 2
Z Z
1 1 dt
F = 2 3/2
dx = 2 3/2
(1 + x ) (1 + tan t) cos2 t
Z
dt 1
= (cos2 t)3/2 2
car 1 + tan2 t =
cos t cos2 t
Z
= cos t dt = sin t = sin t + c = sin(arctan x) + c.
Par suite, Z
1
dx = sin(arctan x) + c.
(1 + x2 )3/2
En manipulant un peu les fonctions on trouverait que la primitive s’écrit aussi
x
F (x) = √ + c.
1 + x2
ESATIC 33 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
Remarque 1.3.1.
Cette relation est souvent utilisé pour diminuer successivement le degré d’un polynôme
g(x) qui multiplie une fonction f 0 (x) que l’on sait intégrer.
Elle sert aussi pour l’intégration des expressions faisant intervenir les fonctions trigono-
metriques, où l’on retombe sur la fonction d’origine après deux intégrations.
Exemple 1.3.6.
ESATIC 34 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
Z 1
1 Calcul de xex dx. On pose u(x) = x et v 0 (x) = ex . Nous aurons besoin de
0
savoir que u0 (x) = 1 et qu’une primitive de v 0 est simplement v(x) = ex . La
formule d’intégration par parties donne :
Z 1 Z 1
x
xe dx = u(x)v 0 (x) dx
0 0 Z 1
1
u0 (x)v(x) dx
= u(x)v(x) 0 −
Z 1 0
x 1
= xe 0 − 1 · ex dx
0 1
= 1 · e1 − 0 · e0 − ex 0
= e − (e1 − e0 )
= 1
Z e
2 Calcul de x ln x dx.
1
1 x2
On pose cette fois u = ln x et v 0 = x. Ainsi u0 = et v = . Alors
x 2
Z e Z e
e
Z e
ln x · x dx = uv 0 = uv 1 − u0 v
1 1
Z e 1
2 e 1 x2
ln x · x2 1 −
= x 2
dx
1
1 e
Z
e2 12
= ln e 2 − ln 1 2 − 2 x dx
1
e2 1 h x2 i e e 2 e 2 1 2
= 2
− 2
= 2 − 4 + 4 = e 4+1
2 1
ESATIC 35 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
Z
3 Calcul de arcsin x dx.
Pour déterminer une primitive de arcsin x, nous faisons artificiellement apparaître
un produit en écrivant arcsin x = 1 · arcsin x pour appliquer la formule d’intégra-
tion par parties. On pose u = arcsin x, v 0 = 1 (et donc u0 = √1−x 1
2 et v = x)
alors
Z Z
x
1 · arcsin x dx = x arcsin x − √ dx
1 − x2
√
= x arcsin x − − 1 − x2
√
= x arcsin x + 1 − x2 + c
Z
4 Calcul de x2 ex dx. On pose u = x2 et v 0 = ex pour obtenir :
Z Z
x e dx = x2 ex − 2
2 x
xex dx
D’où Z
x2 ex dx = (x2 − 2x + 2)ex + c.
.
En particulier f (x)dx = 0.
−a
ESATIC 36 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
(
u = −x
Par le changement de variable , on obtient
du = −dx
Z 0 Z 0 Z a
f (x)dx = − f (−u)du = f (−u)du.
−a a 0
Ra Ra
◦ Supposons que f est paire. On a alors 0 f (−u)du = 0 f (u)du et donc
Z a Z a
f (x)dx = 2 f (x)dx.
−a 0
Ra Ra
◦ Supposons que f est impaire. On a alors 0 f (−u)du = − 0
f (u)du et donc
Z a
f (x)dx = 0.
−a
Théorème 1.3.5.
Soit f : [a, b] → R une fonction intégrable, alors
n b
b−aX b − a
Z
Sn = f a+k −−−−→ f (x) dx
n k=1 n n→+∞ a
Définition 1.3.2.
La somme Sn s’appelle la somme de Riemann associée à l’intégrale et correspond à une
subdivision régulière de l’intervalle [a, b] en n petits intervalles. La hauteur de chaque
rectangle étant évaluée à son extrémité droite.
Remarque 1.3.3.
b−a 1 b − a k
Le cas le plus utile est le cas où a = 0, b = 1 alors = et f a + k =f
n n n n
et ainsi n Z 1
1 X k
Sn = f −−−−→ f (x) dx.
n k=1 n n→+∞ 0
Remarque 1.3.4.
Soit f : [a, b] → R une fonction intégrable, alors
n b
b − a
Z
1X 1
Sn0 = f a+k −−−−→ f (x) dx
n k=1 n n→+∞ b−a a
ESATIC 37 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
Exemple 1.3.7.
n
1 X
Calculer la limite de la somme Sn = .
k=1
n+k
1 1 1 1 1 1
On a S1 = , S2 = + , S3 = + + , . . .
2 3 4 4 n5 6
1X 1 1
La somme Sn s’écrit aussi Sn = k
. En posant f (x) = , a = 0 et b = 1,
n k=1 1 + n 1+x
on reconnaît que Sn est une somme de Riemann. Donc
n n
1X 1 1X k
Sn = k
= f n
n k=1 1 + n
n k=1
Z b Z 1
1 1
−−−−→ f (x) dx = dx = ln |1 + x| 0 = ln 2 − ln 1 = ln 2.
n→+∞ a 0 1+x
Ainsi Sn → ln 2 (lorsque n → +∞).
ESATIC 38 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
Z
dx
A)
(x − a)n
dx
R
si n = 1, alors x−a
= ln |x − a|
dx 1
R
si n ≥ 2, alors (x−a)n
= (1−n)(x−a)n−1
Z
ax + b
B) dx avec p2 − 4q < 0
(x2 + px + q)n
◦ si n = 1, alors
Z Z
ax + b a 2x + p
2
dx = dx +
x + px + q 2 x2
+ px + q
Z
ap dx
(b − ) 2
2 p
(x + 2 )2 + 4q−p
4
a
= ln(x2 + px + q) +
2 !
2b − ap 2x + p
p arctan p
4q − p2 4q − p2
◦ si n ≥ 2,
Z
ax + b
dx
(x2
Z + px + q)
n
Z
a 2x + p ap dx
= 2 n
dx + (b − ) p 4q−p2 n
2 (x + px + q) 2 2
[(x + 2 ) + ]
4
a
= +
2(1 − n)(x2 + pxZ+ q)n−1
ap 4 n dx
(b − )( ) " #n
2 4q − p2 2
√2x+p +1
4q−p 2
2x + p
Dans la dernière intégrale, le changement de variable défini par t = p ramène
4q − p 2
Z
dt
alors au calcul de .
(1 + t2 )n
ESATIC 39 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
C) Exemples
Exemple 1.4.1.
x4
Déterminons une primitive de f : x 7→
(x + 1)2 (x2 + 1)
Exemple 1.4.2.
ESATIC 40 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
x+1
Soit f (x) = . Dans un premier temps on fait apparaître une fraction du type
2x2
+x+1
u0
(que l’on sait intégrer en ln |u|).
u
(4x + 1) 14 − 14 + 1 1 4x + 1 3 1
f (x) = 2
= · 2 + · 2
2x + x + 1 4 2x + x + 1 4 2x + x + 1
4x + 1
On peut intégrer la fraction :
2x2
+x+1
Z Z 0
4x + 1 u (x) 2
dx = dx = ln 2x + x + 1 + c
2x2 + x + 1 u(x)
1 1
Occupons nous de l’autre partie 2 , nous allons l’écrire sous la forme 2
2x + x + 1 u +1
(dont une primitive est arctan u).
1 1 1
= 1 2 1 =
2x2 +x+1 2(x + 4 ) − 8 + 1 2(x + 14 )2 + 87
8 1 8 1
= · 8 1 2 = ·
7 7 2(x + 4 ) + 1 7 √4 (x + 1 ) 2 + 1
7 4
4 4
On pose le changement de variable u = √ (x + 41 ) (et donc du = √ dx) pour trouver
7 7
Z Z Z √
dx 8 dx 8 du 7
2
= 2 = 2
·
2x + x + 1 7 √4 (x + 1 ) + 1 7 u +1 4
7 4
2
= √ arctan u + c
7
2 4 1
= √ arctan √ x + +c.
7 7 4
Finalement :
Z
1 2
3 4 1
f (x) dx = ln 2x + x + 1 + √ arctan √ x + + c.
4 2 7 7 4
ESATIC 41 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
A) F est un polynôme
ESATIC 42 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
B) Règles de Bioche
Règle 1.4.1.
On étudie si f (x)dx est invariant quand on remplace x par −x ou par π − x ou par π + x.
a) si f (x)dx est invariant quand on remplace x par −x, le chagement de variable
défini par x = arccos t, donc t = cos x, ramène au calcul d’une primitive d’une
fonction rationnelle en t.
b) si f (x)dx est invariant quand on remplace x par π − x, le chagement de variable
défini par x = arcsin t, donc t = sin x, ramène au calcul d’une primitive d’une
fonction rationnelle en t.
c) si f (x)dx est invariant quand on remplace x par π + x, le chagement de variable
défini par x = arctan t, donc t = tan x, ramène au calcul d’une primitive d’une
fonction rationnelle en t.
Règle 1.4.2.
Si deux au moins des changements a) ou b) ou c) laissent invariant f (x)dx, le chagement
de variable défini par x = 21 arccos t donc t = cos 2x, ramène au calcul d’une primitive
d’une fonction rationnelle en t.
Règle 1.4.3.
Dans tous les cas, le changement de variable x = 2 arctan t donc t = tan x2 , ramène au
calcul d’une primitive d’une fonction rationnelle en t.
Remarque 1.4.1.
Pour avoir les calculs les plus simples possibles, il faut utiliser ces règles dans l’ordre
préférentiel 1.4.2, puis 1.4.1 puis 1.4.3.
Remarque 1.4.2.
x
Le changement de variable t = tan .
2
Les formules de la « tangente de l’arc moitié » permettent d’exprimer sinus, cosinus et
x
tangente en fonction de tan .
2
x
Avec t = tan on a
2
1 − t2 2t 2t
cos x = 2
sin x = 2
tan x =
1+t 1+t 1 − t2
2 dt
et dx = .
1 + t2
ESATIC 43 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
C) Exemples
Exemple 1.4.3.
Déterminons une primitive de f : x 7→ sin5 (x)
sin5 (x) = (1 − cos2 (x))2 sin(x) donne avec le changement de variable défini par t =
cos(x) : Z Z Z
sin (x)dx = − (1 − t ) dt = − (t4 − 2t2 + 1)dt.
5 2 2
Soit F une primitive de f sur R. On obtient alors F (x) = − 15 cos5 (x)+ 23 cos3 (x)−cos(x).
Exemple 1.4.4.
Z
Déterminons cos4 (x) sin2 (x)dx
On a cos4 (x) sin2 (x) = cos4 (x) − cos6 (x). En utilisant les formules d’Euler, on a
1 ix 1
cos4 (x) = 4
(e + e−ix )4 = 3 (cos(4x) + 4 cos(2x) + 3)
2 2
1 ix −ix 6 1
cos6 (x) = (e + e ) = (cos(6x) + 6 cos(4x) + 15 cos(2x) + 10).
26 25
1 1 1 1
Ainsi cos4 (x) − cos6 (x) = − 32 cos(6x) − 16 cos(4x) + 32 cos(2x) + 16 . Par suite,
Z
1 1 1 1
cos4 (x) sin2 (x)dx = − sin(6x) − sin(4x) + sin(2x) + x.
192 64 64 16
Exemple 1.4.5.
Z
cos x dx
Calcul de la primitive
2 − cos2 x
cos x dx
On note ω(x) = . Comme
2 − cos2 x
cos(π − x) d(π − x) (− cos x) (−dx)
ω(π − x) = = = ω(x)
2 − cos2 (π − x) 2 − cos2 x
alors le changement de variable qui convient est u = sin x pour lequel du = cos x dx.
Ainsi :
Z Z
cos x dx cos x dx
=
2
2 − cos x 2 − (1 − sin2 x)
Z
du
= = [arctan u]
1 + u2
= arctan(sin x) + c .
ESATIC 44 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
Exemple 1.4.6.
Z 0
dx
Calcul de l’intégrale .
−π/2 1 − sin x
x
Le changement de variable t = tan définit une bijection de [− π2 , 0] vers [−1, 0] (pour
2
π 2t 2 dt
x = − , t = −1 et pour x = 0, t = 0). De plus on a sin x = 2
et dx = .
2 1+t 1 + t2
Z 0 Z 0 2 dt Z 0
dx 1+t2 dt
= 2t = 2 2
π 1 − sin x
−2 −1 1 − 1+t2 −1 1 + t − 2t
Z 0 0
dt 1 1
= 2 2
= 2 = 2 1 − =1
−1 (1 − t) 1 − t −1 2
Règle 1.4.4.
On examine F (cos x, sin x) et quel changement de variable permet, le plus efficacement
possible (voir les priorités annoncées pour les règle de Bioche) de se ramener à une
primitive de fonction rationnelle.
Z Z
a) Si F (cos(x), sin(x))dx se calcule avec t = cos(x), alors F (ch(x), sh(x))dx
se calcule avec t = ch(x).
Z Z
b) Si F (cos(x), sin(x))dx se calcule avec t = sin(x), alors F (ch(x), sh(x))dx
se calcule avec t = sh(x).
Z Z
c) Si F (cos(x), sin(x))dx se calcule avec t = tan(x), alors F (ch(x), sh(x))dx
se calcule avec t = (x).
Z
d) Si F (cos(x), sin(x))dx se calcule avec t = cos(2x), alors
Z
F (ch(x), sh(x))dx se calcule avec t = ch(2x).
Règle 1.4.5.
x
Dans les autres cas, on peut utiliser le changement de variable défini par t = th( ), mais
2
la il est en général préférable d’utiliser t = ex .
ESATIC 45 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
Exemples
Exemple 1.4.7.
sh3 (x) sin3 (x)
Z
Calculer F (x) = dx. En notant ω(x) = , on
ch(x)(2 + sh2 (x)) cos(x)(2 + sin2 (x))
a ω(−x) = ω(x), ω(π − x) = ω(x) et ω(π + x) = ω(x). On peut utiliser plusieurs
changements de variables :
t3
Z
1 t = sh(x) donne G(t) = dt.
(1 + t2 )(2 + t2 )
t2 − 1
Z
2 t = ch(x) donne G(t) = dt.
t(1 + t2 )
t3
Z
3 t = th(x) donne G(t) = dt.
2 − t2
(t2 − 1)3
Z
x
4 t = e donne G(t) = dt.
t(t2 + 1)(t4 + 6t2 + 1)
Les fractions rationnelles à primitiver ne sont pas toutes agréables ! Le mieux ici est
d’utiliser le changement de variables t = (x) pour calculer
t2
G(t) = − ln |t2 − 2|
2
puis
th2 (x)
F (x) = − − ln(2 − th2 (x)) + C.
2
Exemple 1.4.8.
Z ln(2)
dx
Calculer dx.
0 5 sh(x) − 4 ch(x)
5 sh(x) − 4 ch(x) = 0 lorsque 5(ex − e−x ) − 4(ex + e−x ) = 0 c’est-à-dire ex − 9e−x = 0
ou encore e2x = 9, soit enfin x = ln(3).
1
La fonction f : x 7→ est donc continue sur [0, ln(2)].
5 sh(x) − 4 ch(x)
Nous utilisons le changement de variable t 7→ et , bijectif de [0, ln(2)] sur [1, 2]. Il vient
alors Z ln(2) Z ln(2) Z 2
dx dx dt
dx = 2 dx = 2 ,
0 5 sh(x) − 4 ch(x) 0 ex − 9e−x 2
1 t −9
et donc
ln(2)
1 h t − 3 i2 1
Z
dx 2
dx = ln = ln( ).
0 5 sh(x) − 4 ch(x) 3 t+3 1 3 5
ESATIC 46 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
r
n ax + b
1 f (x) = F x,
cx + d
√
2 f (x) = F (x, ax2 + bx + c)
Z r
n ax + b
A) F x, dx, ad − bc 6= 0
cx + d
Règle 1.4.6.
Le changement de variable défini par
r
n ax + b
t=
cx + d
Z r
n ax + b
ramène le calcul de F x, dx à celui d’une primitive de fonction rationnelle
cx + d
en t. Avec
−dtn + b ad − bc n−1
x= et dx = n t dt.
ctn − a (ctn − a)2
Z √
B) F (x, ax2 + bx + c)dx a 6= 0 b2 − 4ac 6= 0
Règle 1.4.7.
Z √
Avec a > 0, le calcul de F (x, ax2 + bx + c)dx se ramène à celui d’une primitive de
fonction rationnelle au moyen du changement de variable défini par
√ √
ax2 + bx + c = x a + t.
On a alors √ √
t2 − c −2t2 a + 2bt − 2c a
x= √ et dx = √ dt.
b − 2t a (b − 2t a)2
ESATIC 47 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
Règle 1.4.8.
Avec 4 > 0, le polynôme ax2 + bx + c admet des racines α et β, avec α 6= β. En écrivant
r
p x−β
a(x − α)(x − β) = |x − α| a ,
x−α
r
x−β
on est face à une primitive de fonction rationnelle de x et de a .
x−α
Règle 1.4.9.
2 b 2 4
Avec a > 0 et 4 > 0, en écrivant ax + bx + c = a (x + ) − 2 , le changement
√ 2a 4a
b 4
de variable défini par t ≥ 0, x + = cosh(t) ramène au calcul d’une primitive
2a 2a
de fonction rationnelle de fonctions hyperboliques.
Règle 1.4.10.
2 b 2 −4
Avec a > 0 et 4 < 0, en écrivant ax +bx+c = a (x + ) + 2 , le changement de
√ 2a 4a
b −4
variable défini par x + = sinh(t) ramène au calcul d’une primitive de fonction
2a 2a
rationnelle de fonctions hyperboliques.
Règle 1.4.11.
2 4 b 2
Avec a < 0 et 4 > 0, en écrivant ax + bx + c = (−a) − (x + ) , le change-
√ 4a2 2a
i π πh b 4
ment de variable défini par t ∈ − , x+ = sin(t) ramène au calcul d’une
2 2 2a 2a
primitive de fonction rationnelle de fonctions trigonométriques.
ESATIC 48 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
C) Exemples
Exemple 1.4.9.
Z r
1 + x dx
Calculer F (x) = sur l’intervalle I =]0, 1[. On effectue le changement de
1−x x
variables r
1+x y2 − 1 4y
y= , x= 2 dx = 2 dy
1−x y +1 (y + 1)2
et on se ramène à calculer la primitive
y2
Z
G(y) = 4 dy.
(y 2 − 1)(y 2 + 1)
x2 dx
Z
1/4 1/4 1/2
4 2 2
= − + 2 ,
(x − 1)(x + 1) x−1 x+1 x +1
y − 1
et on trouve que G(y) = ln + 2 arctan(y). Après simplifications :
y+1
√1 + x − √1 − x r !
1+x
F (x) = ln √ √ + 2 arctan .
1+x+ 1−x 1−x
Exemple 1.4.10.
Z √
Calculer F (x) = x2 + x + 1dx. On réduit le trinôme à l’intérieur de la racine :
√ s
√ p 3 2x + 1 2
x2 + x + 1 = (x + 1/2)2 + 3/4 = [ √ ] +1
2 3
2x + 1
et par le premier changement de variables y = √ , on se ramène au calcul de G(y) =
Z 3
3 p 2
y + 1dy. Ensuite, avec la changement de variables y = sh(z), dy = ch(z)dz, on
4
se ramène à Z
3
H(z) = ch(z)dz.
4
ch(2z) + 1
Il suffit de linéariser ch2 (z) = pour calculer
2
ESATIC 49 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
3 3
H(z) = sh(2z) + z
16 8
3 p
G(y) = y 1 + y 2 + argsh(y)
8
√
(2x + 1) x2 + x + 1 3 √
F (x) = + ln(2x + 1 + 2 x2 + x + 1) + C.
4 8
où f1 = R(f ) et f2 = I(f ).
Propriété 1.5.1.
(P’1) Soit f : [a, b] → C une fonction continue par morceaux,
Rb Rb
| a f (x)dx| ≤ a |f (x)|dx ;
(P’2) Pour f : [a, b] → C deux fonctions continues par morceaux sur le segment [a, b] et
α ∈ C, on a
Rb Rb Rb
a
(f + αg)(x)dx = a f (x)dx + α a g(x)dx.
(P’3) Soit f : I → C une fonction continue sur un intervalle I. Soit a ∈ I. La fonction
F :I → C
Rx
x 7→ a f (t)dt
est l’unique primitive de la fonction f qui s’annule en a.
(P’4) Soit f : I → C une fonction de classe C 1 sur le segment [a, b] ⊂ I. Alors
Rx
∀x ∈ [a, b], f (x) = f (a) + a f 0 (t)dt,
et par majoration, on en déduit l’inégalité des accroissements finis :
|f (b) − f (a)| ≤ (b − a) sup |f 0 (x)|.
x∈[a,b]
Exemple 1.5.1.
1
Soit α ∈ C \ R. Calculer une primitive t 7→ définie sur R. On pose α = a + ib.
t−α
Pour tout t ∈ R, on a
1 t−a ib
= 2 2
+ .
t−α (t − a) + b (t − a)2 + b2
ESATIC 50 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
Or
t−a ln((t − a)2 + b2 )
Z Z
b
dt + i dt = +
(t − a)2 + b2 (t − a)2 + b2 2
t−a
i arctan( )+K
b
En revenant aux notations de départ,
Z
1 t − R(α)
dt = ln(|t − α|) + i arctan + K.
t−α I(α)
1.6 Approximation
1.6.1 Méthodes numériques de calcul d’intégrales.
Théorème 1.6.1 (Méthode des rectangles).
Soit une fonction f de classe C 1 sur le segment [a, b].
b n−1
b−aX (b − a)2
Z
| f (x)dx − f (xk )| ≤ sup |f 0 (x)|,
a n k=0 2n x∈[a,b]
avec xk = a + k b−a
n
.
ESATIC 51 UP Maths
CALCUL INTEGRAL
ESATIC 52 UP Maths
Chapitre 2
EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES
ORDINAIRES
2.1 Introduction
Les équations différentielles ordinaires se rencontrent dans tous les domaines de la
physique (électricité, mécanique, thermique...). C’est une relation entre une fonction in-
connue et ses dérivées. La fonction inconnue ne dépend que d’une seule variable, par
exemple f (x). Nous allons présenter quelques exemples :
— En mécanique
L’application des principes et théorèmes généraux conduit dans la pluspart des
cas à une équation différentielle dont les solutions permettent d’établir la nature
du mouvement ; c’est en particulier le cas des oscillateurs harmoniques que leurs
oscillations soient libres, amorties ou entretenues.
— En électricité
Elles intervient dans :
— l’étude des circuits en régime transitoire ou soumis à des oscillations entrete-
nues ;
— la propagation d’une onde de courant le long d’une ligne électrique ;
— les circuits oscillants couplés
— les phénomènes d’induction électromagnétique et l’électromécanique.
— En thermodynamique
Elles permettent d’établir des expressions caractérisant l’état d’un fluide. On les
rencontre également dans les problèmes de propagation de la chaleur dans une
barre ou un milieu conducteur
53
EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES
2.2 Définitions
Définition 2.2.1.
Une équation différentielle est une relation du type
Définition 2.2.2.
[Solution.] On appelle solution (ou intégrale) d’une équation différentielle d’ordre n sur
un certain intervalle I de R, toute fonction y définie sur cet intervalle I, n fois dérivable
en tout point de I et qui vérifie cette équation différentielle sur I. On notera en général
cette solution (y; I).
Si I contient sa borne inférieure α, (resp. sa borne supérieure β), ce sont des dérivées
à droite (resp. à gauche) qui interviennent au point t = α (resp. t = β). Intégrer une
équation différentielle consiste à déterminer l’ensemble de ses solutions.
Définition 2.2.3.
Soient (y; I) et (y1 ; I1 ) deux solutions d’une même équation différentielle. On dit que
(y1 ; I1 ) est un prolongement de (y; I) si et seulement si I ⊂ I1 et y1 |I = y.
Définition 2.2.4.
[ Solution maximale, solution globale.] Soient I1 et I2 , deux intervalles sur R tels que
I1 ⊂ I2 . On dit qu’une solution (y; I1 ) est maximale dans I2 si et seulement si (y; I1 )
n’admet pas de prolongement (e e solution de l’équation différentielle telle que I1 ⊂
y ; I)
Ie ⊂ I2 . On dit qu’une solution (y; I1 ) est globale dans I2 si et seulement si (y; I1 ) admet
un prolongement (e y ; I2 ) solution.
ESATIC 54 UP Maths
EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES
Proposition 2.3.2.
1
On suppose que h ne s’annulle pas sur J. Si W est une primitive de , et si G est une
h
primitive de g, alors l’équation y 0 (x) = g(x)h(y(x)), x ∈ I et y ∈ J est équivalente à
W (y(x)) = G(x) + C, C ∈ R.
Remarque 2.3.1.
si la fonction W admet une fonction réciproque, on pourra exprimer y comme fonction de
x.
Exemple 2.3.1.
Considérons l’équation
2y(x)
y 0 (x) = , x > 0. (2.1)
x
Nous avons
2
g(x) = et h(x) = x.
x
Comme h(0) = 0, (2.1) admet la solution y(x) = 0.
1
W (x) = ln |x| est une primitive de , et si G(x) = 2 ln |x| est une primitive de g(x)
h(x)
(2.1) admet aussi pour solutions les solutions de ln |y(x)| = 2 ln x + C qui sont
y(x) = kx2 , k ∈ R.
Exemple 2.3.2.
Résoudre sur I =]1, +∞[ l’équation différentielle
On peut diviser par x ln x, ce qui est permis car x ln x > O d’après l’énoncé. On a
(3 ln x + 1)
(2.2) ⇔ y 0 (x) = y(x).
x ln x
Nous avons
1
(3 ln x + 1) 3
g(x) = = + x et h(x) = x.
x ln x x ln x
Comme h(0) = 0, (2.2) admet la solution y(x) = 0.
1
W (x) = ln |x| est une primitive de , et si G(x) = 3 ln |x| + ln | ln x| est une primitive
h(x)
de g(x) (2.2) admet aussi pour solutions les solutions de ln |y(x)| = 3 ln |x|+ln | ln x|+C
qui sont
y(x) = kx3 ln x, k ∈ R.
ESATIC 55 UP Maths
EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES
v(x) = Cerx ,
−b
avec r = et C une constante arbitraire. Elles forment un espace vectoriel de
a b
dimension 1 dont une base est la fonction e− a x .
2 Si l’on fixe une condition y(x0 ) = y0 , alors cette solution est unique.
3 En particulier, si y s’annule en un point, y est identiquement nulle.
ESATIC 56 UP Maths
EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES
v(x) = CeG(x) , ∀x ∈ I
−b(x) −b(x)
où G est une primitive de , c’est-à-dire G0 (x) = . Elles forment un
a(x) a(x)
espace vectoriel de dimension 1 dont une base est la fonction eG(x) .
2 Si l’on fixe une condition y(x0 ) = y0 , alors cette solution est unique.
3 En particulier, si y s’annule en un point, y est identiquement nulle.
ESATIC 57 UP Maths
EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES
Exemple 2.4.2.
Soit l’équation différentielle suivante :
Exemple 2.4.4.
ESATIC 58 UP Maths
EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES
Par identification, on a 5a = 1 et a + 5b = 0
a = 1
(
5a = 1 5
⇒ 1
a + 5b = 0 b = −
25
1 1
v0 (x) = ( x − )e3x .
5 25
Exemple 2.4.5.
1
Une solution particulière de l’équation 2y 0 + y = (x2 + x)e− 2 x .
1 1
On a r = − , λ = − et p2 (x) = x2 + x. Donc λ = r. Par suite, une solution est
2 2 1 1
sous la forme v0 (x) = (ax2 + bx + c)xe− 2 x = (ax3 + bx2 + cx)xe− 2 x . On a aussi
1 1
v00 (x) = (3ax2 + 2bx + c)e− 2 x − 21 (ax3 + bx2 + cx)e− 2 x
1
v0 est solution ⇔ ∀x ∈ R, v00 (x) + 2v0 (x) = xe− 2 x
1 1
⇔ ∀x ∈ R, 2((3ax2 + 2bx + c)e− 2 x − 12 (ax3 + bx2 + cx)e− 2 x )+
1 1
(ax3 + bx2 + cx)xe− 2 x = (x2 + x)e− 2 x
1
⇔ ∀x ∈ R, (6ax2 + 4bx + 2c − ax3 − bx2 − cx + ax3 + bx2 + cx)e− 2 x
1
= (x2 + x)e− 2 x
1 1
⇔ ∀x ∈ R, 2(3ax2 + 2bx + c)e− 2 x = (x2 + x)e− 2 x
⇔ ∀x ∈ R, (6ax2 + 4bx + 2c) = (x2 + x)
Par identification, on a 6a = 1, 4b = 1 et 2c = 0
1
a =
6a = 1
6
4b = 1 ⇒ 1
b =
2c = 0
4
c = 0
1 3 1 2 −1x
v0 (x) = x + x e 2 .
6 4
ESATIC 59 UP Maths
EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES
Exemple 2.4.6.
Déterminons une solution particulière de l’équation y 0 + y = 2 cos(4x).
On a η1 = 2, η2 = 0 et ω = 4. Par suite, une solution est sous la forme v0 (x) =
µ1 cos(4x) + µ2 sin(4x). On a aussi v00 (x) = −4µ1 sin(4x) + 4µ2 cos(4x)
ESATIC 60 UP Maths
EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES
f (x)
C 0 vérifie alors : C 0 (x) = .
a(x)eG(x)
Exemple 2.4.7.
Résolvons l’équation différentielle xy 0 (x) + y(x) = x pour x ∈ R∗+ .
C
Solution de l’équation homogène : v(x) = , C ∈ R.
x
C(x)
Solution particulière : on cherche donc une solution sous la forme v0 (x) = , cela
x
x2
donne C 0 (x) = x et C(x) = .
2
x
Donc une solution particulière de l’équation est v0 (x) = .
2
C x
Solution gènérale :y(x) = + 2 , C ∈ R
x
Exemple 2.4.8.
Soit l’équation différentielle (2.7). Les solutions de
l’équation homogène associée, sont de la forme yh (t) = Ae−2t . Recherchons une solution
particulière yp de l’équation (2.7) :
utilisant la méthode de la variation de la constante : On pose donc yp (t) = A(t)e−2t .
ESATIC 61 UP Maths
EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES
y00 + y0 = ex + 1
⇐⇒ (C 0 (x)e−x − C(x)e−x ) + C(x)e−x = ex + 1
⇐⇒ C 0 (x)e−x = ex + 1
⇐⇒ C 0 (x) = e2x + ex
⇐⇒ C(x) = 21 e2x + ex + c
y 0 + ay = b2 .
y 0 + ay = b
où b = λ1 b1 + λ2 b2 .
Exemple 2.4.10.
ESATIC 62 UP Maths
EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES
y 0 + ay = b (E).
Puisque la fonction a est continue sur I, la fonction a admet des primitives sur I. On note
A une primitive de la fonction a sur I. Enfin, on fixe un réel x0 de I.
Soit f une fonction dérivable sur I. Puisque la fonction exponentielle ne s’annule pas sur
R,
Maintenant, la résolution ci-dessus a été éffectuée sous l’hypothèse « soit f une fonction
derivable sur I ». Il reste donc à se préoccuper de la dérivabilite des solutions obtenues
puis d’éliminer parmi les solutions obtenues celles qui ne sont pas dérivables sur I.
Puisque la fonction a est continue sur I, la fonction A est definie et derivable sur I et il en
est de même des fonctions x 7→ Ce−A(x) . D’autre part, puisque la fonction b est continue
sur I et que la fonction A est continue sur I (car dérivable sur I), la fonction t 7→ b(t)eA(t)
Rx
est continue sur I. Mais alors, la fonction x 7→ x0 b(t)eA(t) dt est derivable sur I et il en
Rx
est de même de la fonction x 7→ e−A(x) x0 b(t)eA(t) dt. Finalement, pour tout C ∈ R, la
Rx
fonction x 7→ Ce−A(x) + e−A(x) x0 b(t)eA(t) dt est derivable sur I et par suite solution de
(E) sur I.
Remarque 2.4.1.
ESATIC 63 UP Maths
EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES
Le moment clé de la resolution est le moment où on multiplie les deux membres de l’égalité
par eA(x) . On fait ainsi apparaftre la derivee du produit eA f ((eA f )0 = eA f 0 + A0 eA f =
eA f 0 +aeA f ). On passe ainsi d’une equation ou l’inconnue f apparaft deux fois (f 0 +af =
b) a une équation ou l’inconnue f apparaft une seule fois (eA f )0 = beA ). Il n’y a plus
alors qu’a parcourir le chemin en sens inverse pour remonter à f (c’est-à-dire intégrer
puis multiplier les deux membres par e−A ).
On peut enoncer :
Théorème 2.4.1.
Soient a et b deux fonctions continues sur un intervalle I de R à valeurs dans R. Soit
x0 ∈ I. Les solutions sur I de l’équation différentielle y 0 + ay = b sont les fonctions de
la forme Z x
x 7→ Ce−A(x) + e−A(x) b(t)eA(t) dt, C ∈ R,
x0
Exemple 2.4.11.
Soit (E) l’équation différentielle y 0 + y = 1 sur I = R. Soit f une fonction dérivable sur
R. On a a : x 7→ 1 et b : x 7→ 1. Donc, on a A : x 7→ x
Exemple 2.4.12.
ESATIC 64 UP Maths
EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES
Proposition 2.4.4.
La solution générale v de l’équation (2.3) sur I telle que v(x0 ) = y0 pour un certain x0
dans I est donnée par
Z x b(s) Z x
f (s)
Z s
b(σ)
v(x) = exp − ds y0 + exp dσ ds .
x0 a(s) x0 a(s) x0 a(σ)
Exemple 2.4.13.
Soit l’équation différentielle suivante :
Z t Z t Z s
v(t) = exp − 2ds 1 + exp 2dσ ds ;
Z0 t
0 0
ESATIC 65 UP Maths
EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES
2.4.7 Exercices
Exercice 2.4.1. Résoudre l’équation y 0 + y = e2x
• La solution de l’équation homogène est yh (x) = Ce−x avec C ∈ R.
1
• Une solution particulière est de la forme yp (x) = e2x .
3
−x 1 2x
• La solution générale est donc y(x) = Ce + e .
3
Exercice 2.4.2. On considère l’équation différentielle (E) : x3 y 0 + (2 − 3x2 )y = x3 .
1 Résoudre l’équation différentielle (E) sur ]0, +∞[ et ] − ∞, 0[.
2 Peut-on trouver une solution sur R ?
3 Trouver la solution sur ]0, +∞[ vérifiant y(1) = 0.
Correction.
1 a Résolution de l’équation homogène (E0 ) : x3 y 0 + (2 − 3x2 )y = 0. Pour
2
x 6= 0, on a y 0 = − 2−3x
x3
y. Donc la solution générale de (E0 ) est y(x) =
2−3x2
R
ke − x3 dx = ke3 ln |x| e1/x = k|x|3 e1/x . Donc la solution générale de (E0 )
2 2
2 2
sur ]0, +∞[ est : y(x) = k1 x3 e1/x ; et sur ] − ∞, 0[ : y(x) = k2 x3 e1/x .
b Résolution de l’équation avec second membre (E) par la méthode de variation
2
de la constante. On cherche une solution sous la forme y(x) = k(x)x3 e1/x . En
2
dérivant et en remplaçant dans l’équation différentielle, on obtient k 0 (x)x3 e1/x =
R e−1/x2 2
1. Donc k(x) = x3
dx = 12 e−1/x + c. D’où une solution particulière de
2
(E) sur ]0, +∞[ ou ] − ∞, 0[ : y0 (x) = k(x)x3 e1/x = 12 x3 .
2
c Solution générale sur ]0, +∞[ : y(x) = 21 x3 + k1 x3 e1/x .
2
Solution générale sur ] − ∞, 0[ : y(x) = 12 x3 + k2 x3 e1/x .
2
2 x3 e1/x tend vers +∞ (resp. −∞) lorsque x → 0+ (resp. 0− ), donc pour k1 ou
k2 non nul, y ne peut pas être prolongée par continuité en 0. Pour k1 = k2 = 0,
y(x) = 21 x3 est continue et dérivable sur R. C’est la seule solution sur R.
3 Si l’on cherche une solution particulière vérifiant y(1) = 0, alors on a y(x) =
1 3 2 1 1 3 1/x2
2
x +kx3 e1/x , y(1) = 1/2+ke = 0, donc k = − 2e . Donc y(x) = 12 x3 − 2e xe .
ESATIC 66 UP Maths
EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES
x2 2 2
est y(x) = keA(x) = ke2 ln |x|−ln |x+1| = keln |x+1| = k |x+1|
x x
= ±k x+1 . Cette solu-
tion est bien définie en x = 0. On obtient donc la solution générale de l’équation
x2
homogène : y(x) = k x+1 sur ] − ∞, −1[ ou sur ] − 1, +∞[.
2 Solution particulière.
On cherche une solution de l’équation non homogène sous la forme y0 (x) =
x2
k(x) x+1 par la méthode de variation de la constante. En remplaçant dans l’équa-
tion, on obtient k 0 (x)x3 = 2x. Donc pour x 6= 0, on a k 0 (x) = x22 , et k(x) = − x2 .
2x x2
D’où la solution générale de l’équation non homogène y(x) = − x+1 + k x+1 .
Cette solution est définie sur ] − ∞, −1[ ou ] − 1, +∞[.
3 Existe-t-il une solution définie sur R ?
On a y(x) = x(kx−2)
x+1
. Donc pour k 6= −2, on ne peut prolonger y en −1. Pour
k = −2, on peut prolonger y en −1. On obtient une solution définie sur R :
y = −2x.
Définition 2.5.2.
Une équation différentielle linéaire du second ordre à coefficients constants est du type :
Définition 2.5.3.
Une solution de (2.8) est une fonction y de classe C 2 sur un intervalle I vérifiant (2.8)
pour tout x ∈ I.
Définition 2.5.4.
ESATIC 67 UP Maths
EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES
ar2 + br + c = 0. (2.9)
avec A, B ∈ R.
−b
3 Si ∆ = 0 alors l’équation caractéristique admet une unique solution r =
2a
(racine double) et les solutions de (Ec) s’écrivent :
y(x) = (A + Bx)erx ,
ESATIC 68 UP Maths
EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES
Exemple 2.5.1.
1 Résoudre sur R l’équation y 00 − y 0 − 2y = 0.
L’équation caractéristique est r2 − r − 2 = 0, qui s’écrit aussi (r + 1)(r − 2) = 0
(∆ > 0). D’où, pour tout x ∈ R, y(x) = λe−x + µe2x , avec λ, µ ∈ R.
2 Résoudre sur R l’équation y 00 − 4y 0 + 4y = 0.
L’équation caractéristique est r2 − 4r + 4 = 0, soit (r − 2)2 = 0 (∆ = 0). D’où,
pour tout x ∈ R, y(x) = (λx + µ)e2x , avec λ, µ ∈ R.
3 Résoudre sur R l’équation y 00 − 2y 0 + 5y = 0.
L’équation caractéristique est r2 −2r+5 = 0. Elle admet deux solutions complexes
conjuguées : r1 = 1 + 2i et r2 = 1 − 2i (∆ < 0). D’où, pour tout x ∈ R,
y(x) = ex (λ cos(2x) + µ sin(2x)), avec λ, µ ∈ R.
Exemple 2.5.2.
• Les solutions réelles sur R de l’équation différentielle y 00 − 4y 0 + 3y = 0 sont les
fonctions de la forme
x 7→ λex + µe3x ,
(λ, µ) ∈ R2 (l’équation caractéristique associée est r2 − 4r + 3 = 0).
• Les solutions réelles sur R de l’équation différentielle 4y 00 + 4y 0 + y = 0 sont les
fonctions de la forme
x
x 7→ (λ + µx)e− 2 ,
(λ, µ) ∈ R2 (l’équation caractéristique associée est 4r2 + 4r + 1 = 0).
• Les solutions réelles sur R de l’équation différentielle y 00 − 2y 0 + 2y = 0 sont les
fonctions de la forme
x 7→ ex (λ cos x + µ sin x),
(λ, µ) ∈ R2 (l’équation caractéristique associée est r2 − 2r + 2 = 0 et a pour
solutions 1 + i et 1 − i).
• Soit ω un réel strictement positif. Les solutions reelles sur R de l’équation diffé-
rentielle y 00 + ω 2 y = 0 sont les fonctions de la forme
x 7→ λ cos(ωx) + µ sin(ωx),
On commence toujours par regarder s’il n’y a pas de solution évidente, sinon on peut
appliquer l’une des méthodes suivantes
ESATIC 69 UP Maths
EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES
Exemple 2.5.3.
ESATIC 70 UP Maths
EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES
ESATIC 71 UP Maths
EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES
appelé Wronskien de y1 et y2 . Le système (S) a-t-il des solutions ? Oui car son déterminant
W(x) est non nul :
y2 0
W (x) = y1 (x)y20 (x) − y10 (x)y2 (x) = (y1 (x))2 ( ) (x) 6= 0,
y1
f f
−( )y2 ( )y1
A0 = a et B0 = a ,
W W
puis on integre pour trouver A(x) et B(x) et en déduire y0 (x).
Exemple 2.5.5.
ESATIC 72 UP Maths
EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES
En replacant l’expression de yp (t), yp0 (t) et yp00 (t) dans l’équation (2.10), on obtient :
Exemple 2.5.6.
ESATIC 73 UP Maths
EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES
1
y 00 + y =
cos x
Les solutions de l’équation homogène y 00 + y = 0 sont λ cos x + µ sin x où λ, µ ∈ R.
On cherche une solution particulière de l’équation avec second membre sous la forme
où cette fois λ(x), µ(x) sont des fonctions à trouver et qui vérifient (S) :
( (
λ0 y 1 + µ0 y 2 = 0 λ0 cos x + µ0 sin x = 0
donc
λ0 y10 + µ0 y20 = g(x)
a
−λ0 sin x + µ0 cos x = cos1 x .
c) principe de superposition
Exemple 2.5.7.
ESATIC 74 UP Maths
EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES
ESATIC 75 UP Maths
Chapitre 3
(x − x0 )2 00
f (x) = f (x0 ) + (x − x0 )f 0 (x0 ) + f (x0 ) + ... +
2!
x
(x − x0 )n (n) (x − t)n (n+1)
Z
f (x0 ) + f (t)dt.
n! x0 n!
Démonstration. Montrons cette formule de Taylor par récurrence sur k ≤ n :
f 00 (a) f (k) (a) b
(b − t)k
Z
0
f (b) = f (a) + f (a)(b − a) + (b − a)2 + · · · + (b − a)k + f (k+1) (t) dt.
2! k! a k!
(Pour éviter les confusions entre ce qui varie et ce qui est fixe dans cette preuve on rem-
place x par b.)
Rb
Initialisation. Pour n = 0, une primitive de f 0 (t) est f (t) donc a f 0 (t) dt = f (b) −
Rb
f (a), donc f (b) = f (a) + a f 0 (t) dt. (On rappelle que par convention (b − t)0 = 1 et
0! = 1.)
Hérédité. Supposons la formule vraie au rang k − 1. Elle s’écrit f (b) = f (a) +
(k−1) Rb k−1
f 0 (a)(b − a) + · · · + f (k−1)!(a) (b − a)k−1 + a f (k) (t) (b−t)
(k−1)!
dt.
R b (k) (b−t)k−1
On effectue une intégration par parties dans l’intégrale a f (t) (k−1)! dt. En posant
k−1 k
u(t) = f (k) (t) et v 0 (t) = (b−t)
(k−1)!
, on a u0 (t) = f (k+1) (t) et v(t) = − (b−t)k!
; alors
Z b b Z b
(b − t)k−1 (b − t)k (b − t)k
(k) (k)
f (t) dt = −f (t) + f (k+1) (t) dt
a (k − 1)! k! a a k!
Z b
(k) (b − a)k (k+1) (b − t)k
= f (a) + f (t) dt.
k! a k!
76
DEVELOPPEMENTS LIMITES
Ainsi lorsque l’on remplace cette expression dans la formule au rang k − 1 on obtient
la formule au rang k.
Conclusion. Par le principe de récurrence la formule de Taylor est vraie pour tous les
entiers n pour lesquels f est classe C n+1 .
(x − x0 )2 00
f (x) = f (x0 ) + (x − x0 )f 0 (x0 ) + f (x0 ) + ... +
2!
(x − x0 )n (n)
f (x0 ) + (x − x0 )n ε(x),
n!
où lim ε(x) = 0
x→x0
Démonstration. Pour la preuve nous montrerons la formule de Taylor pour f (b) en sup-
posant a < b. Nous montrerons seulement c ∈ [a, b] au lieu de c ∈]a, b[.
Etant donné un réel A, considérons la fonction :
n
X (b − x)k (b − x)n+1
g : x 7→ f (k) (x) + A
k=0
k! (n + 1)!
ESATIC 77 UP Maths
DEVELOPPEMENTS LIMITES
On a g(b) = f (b) et on peut choisir A pour que g(a) = g(b) = f (b), puisque b − a 6= 0. g
est continue sur [a, b] et dérivable sur ]a, b[.
Appliquons le théorème de Rolle : il existe c ∈]a, b[ tel que g 0 (c) = 0 avec
n n
0
X (b − x)k (k+1)
X (b − x)k−1 (b − x)n
g (x) = f (x) − f (k) (x) − A.
k=0
k! k=0
(k − 1)! n!
Il vient
(b − x)n (n+1)
g 0 (x) = (f (x) − A).
n!
g 0 (c) = 0 donne A = f (n+1) (c) car b − c 6= 0.
x2 00
f (b) = f (0) + xf 0 (0) + f (0) + ... +
2!
xn (n) (x)n+1 (n+1)
f (0) + f (θx)
n! (n + 1)!
3.2 Définitions
Définition 3.2.1.
Soit une fonction f : I → R définie sur un intervalle I et un point x0 ∈ I. On dit que la
fonction f admet un développement limité ou DL à l’ordre n en x0 s’il existe un polynôme.
F (x) = a0 + a1 (x − x0 ) + ... + an (x − x0 )n
n
X
Le polynôme F (x) = ak (x − x0 )k est la partie régulière ou partie principale du DL
k=0
tandis que (x − x0 )n h(x) noté encore o((x − x0 )n ) est le reste du DL.
Définition 3.2.2.
ESATIC 78 UP Maths
DEVELOPPEMENTS LIMITES
On dit qu’une fonction réelle f admet au voisinage de 0 un DL d’ordre n s’il existe des
constantes a0 , a1 , · · · , an telles que
n
X
f (x) = ak xk + xn h(x) avec lim h(x) = 0.
x→0
k=0
n
X
Le polynôme P (x) = ak xk est la partie régulière du DL tandis que xn h(x) noté encore
k=0
o(xn ) est le reste du DL.
Définition 3.2.3.
On dit qu’une fonction f admet un développement limité à droite (respectivement à
gauche) à l’ordre n au voisinage de x0 si la restriction de f à Df ∩ [x0 , +∞[ (respective-
ment à Df ∩] − ∞, x0 ]) admet un développement limité à l’ordre n en x0 .
Proposition 3.2.1.
Si Df est tel que :
∃h > 0 : [x0 − h, x0 + h]\{x0 } ⊂ Df ,
il est équivalent de dire :
(i) la fonction f admet un développement limité à l’ordre n en x0 ,
(ii) la fonction f admet des développements limités à droite et à gauche à l’ordre n en
x0 et les coefficients de ces derniers développements limités sont égaux.
Définition 3.2.4.
La fonction f admet un développement limité à l’ordre n au voisinage de +∞ (respec-
1
tivement au voisinage de −∞) si la fonction g : h 7→ g(h) = f possède un dé-
h
veloppement limité à l’ordre n en 0 à droite (respectivement à gauche), c’est-à-dire s’il
existe une (n + 1)−listes de réels (a0 , a1 , · · · , an ) telle que l’on ait, au voisinage de +∞
(respectivement au voisinage de −∞) :
n
X ak 1
f (x) = +o .
k=0
xk xn
Remarque 3.2.1.
1
Par un changement de variable h = x − x0 si x0 ∈ R, ou h = si x0 = ±∞, on peut
x
toujours se ramener au cas où x0 = 0. Dorénavant, nous parlerons plus de DL en 0.
3.3 Propriétés
Propriété 3.3.1.
Toute fonction continue en 0 et admettant un DL d’ordre 1 au voisinage de 0 est dérivable
en 0.
ESATIC 79 UP Maths
DEVELOPPEMENTS LIMITES
Propriété 3.3.2.
Pour n ∈ N∗ , si f (n) existe et est continue, dans I, alors f admet le DL d’ordre n suivant :
x2 00 xn
f (x) = f (0) + xf 0 (0) + f (0) + ... + f (n) (0) + o(xn ).
2 n!
Démonstration. C’est la formule de Taylor-Young (voir 3.1.2)
Propriété 3.3.3.
Si f admet un DL d’ordre n, au voisinage de 0, alors ce DL est unique.
(d0 − c0 ) + (d1 − c1 )(x − a) + · · · + (dn − cn )(x − a)n + (x − a)n (2 (x) − 1 (x)) = 0.
Lorsque l’on fait x = a dans cette égalité alors on trouve d0 − c0 = 0. Ensuite on peut
diviser cette égalité par x − a : (d1 − c1 ) + (d2 − c2 )(x − a) + · · · + (dn − cn )(x − a)n−1 +
(x − a)n−1 (2 (x) − 1 (x)) = 0. En évaluant en x = a on obtient d1 − c1 = 0, etc. On
trouve c0 = d0 , c1 = d1 , . . . , cn = dn . Les parties polynomiales sont égales et donc les
restes aussi.
Propriété 3.3.4.
Soit f une fonction admettant pour DL au voisinage de 0
n
X
f (x) = ak xk + xn h(x)
k=0
Propriété 3.3.5.
Si f admet un DL d’ordre n, au voisinage de 0, alors f admet au voisinage de 0 un DL
d’ordre p (p ≤ n).
ESATIC 80 UP Maths
DEVELOPPEMENTS LIMITES
f (x) = a0 + a1 x + a2 x2 + a3 x3 + · · · + an xn + xn (x)
= a0 + a1 x + a2 x2 + a3 x3 + · · · + ap xp + ap+1 xp+1 + · · · + an xn + xn (x)
= a0 + a1 x + a2 x2 + a3 x3 + · · · + ap xp + xp ap+1 x + · · · + an xn−p + xn−p (x)
= a0 + a1 x + a2 x2 + a3 x3 + · · · + ap xp + xp ε0 (x),
x2 xn
ex = 1 + x + + ... + + o(xn )
2! n!
x 3 x5 x2n+1
sin x = x− + + ... + (−1)n + o(x2n+2 )
3! 5! (2n + 1)!
2 4
x x x2n
cos x = 1− + + ... + (−1)n + o(x2n+1 )
2! 4! (2n)!
x3 x5 x2n+1
sh x = x+ + + ... + + o(x2n+2 )
3! 5! (2n + 1)!
x2 x4 x2n
ch x = 1+ + + ... + + o(x2n+1 )
2! 4! (2n)!
x 2 x3 x4 xn
ln(1 + x) = x− + − + ... + (−1)n+1 + o(xn )
2 3 4 n
x2 x3 x4 xn
ln(1 − x) = −(x + + + + ... + ) + o(xn )
2 3 4 n
x 3 x5 x 2n+1
arctan x = x− + + ... + (−1)n + o(x2n+2 )
3 5 2n + 1
x3 1.3...(2n − 1) 2n+1
arcsin x = x+ + ... + x + o(x2n+2 )
6 n!2n (2n + 1)
π
arccos x = − arcsin x
2
π x3 1.3...(2n − 1) 2n+1
= −x− − ... − x + o(x2n+2 )
2 6 n!2n (2n + 1)
Pour x ∈] − 1; +∞[ et α ∈ R,
α(α − 1) 2 α(α − 1)(α − 2) 3
(1 + x)α = 1 + αx + x + x + ...+
2 3!
α(α − 1)...(α − n + 1) n
x + o(xn )
n!
ESATIC 81 UP Maths
DEVELOPPEMENTS LIMITES
En particulier : Pour α = 12 ,
√ 1 1 1 (−1)n−1 1.3....(2n − 3) n
1 + x = 1 + x − x2 + x3 + ... + x + o(xn )
2 8 16 2.4.6.....2n
Pour α = − 21 ,
1 1 3 5 (−1)n 1.3....(2n − 1) n
√ = 1 − x + x2 − x3 + ... + x + o(xn )
1+x 2 8 16 2.4.6.....2n
Pour α = −1,
1
= 1 − x + x2 + ... + (−1)n xn + o(xn )
1+x
et
1
= 1 + x + x2 + ... + xn + o(xn ).
1−x
Exemple 3.5.1.
DL de f (x) = exp x en 1.
On pose h = x − 1. Si x est proche de 1 alors h est proche de 0. Nous allons nous ramener
à un DL en 0 de exp h en h = 0. On note e = exp 1.
où lim (x − 1) = 0.
x→1
Exemple 3.5.2.
DL de g(x) = sin x en π/2.
Sachant sin x = sin( π2 + x − π2 ) = cos(x − π2 ) on se ramène au DL en 0 de cos h quand
h = x − π2 −→π 0. On a donc
x→ 2
(x − π2 )2 (x − π2 )2n π π
sin x = 1 − + · · · + (−1)n + (x − )2n+1 (x − ),
2! (2n)! 2 2
π
où lim (x − ) = 0.
x→π/2 2
ESATIC 82 UP Maths
DEVELOPPEMENTS LIMITES
Exemple 3.5.3.
DL de `(x) = ln(1 + 3x) en 1 à l’ordre 3.
Il faut se ramener à un DL en p du type ln(1 + h) en h = 0. On pose h = x − 1 (et donc
x = 1 + h). On a
3h
`(x) = ln(1 + 3x) = ln 1 + 3(1 + h) = ln(4 + 3h) = ln 4 · (1 + )
4
3h 3h 1 3h 2 1 3h 3
= ln 4 + ln 1 + = ln 4 + − + + h3 (h)
4 4 2 4 3 4
3(x − 1) 9 9
= ln 4 + − (x − 1)2 + (x − 1)3 + (x − 1)3 (x − 1)
4 32 64
où lim (x − 1) = 0.
x→1
Exemple 3.6.1.
Développement limité à l’ordre 2 au voisinage de l’infini de la fonction f définie sur
x
R \ {1} par f (x) = x−1 Si pour x ∈ R∗ , on pose u = x1 , on a :
1
u 1
f (x) = 1 = .
u
−1 1−u
1
La fonction u 7→ 1−u
a pour développement limité à l’ordre 2 en 0
1
= 1 + u + u2 + o(u2 )
1−u
ce qui, en revenant à la variable x, donne :
1 1 1
f (x) = 1 + + 2 + o( 2 ).
x x x
ESATIC 83 UP Maths
DEVELOPPEMENTS LIMITES
λF (x) + µG(x).
Démonstration. Par hypothèse, il existe des fonctions ε1 et ε2 définies sur I telles que :
Exemple 3.7.1.
Trouver un developpement limité de x 7→ ex − ln(1 + x) à l’ordre 3 en 0. On a
et
ln(1 + x) = x − (1/2)x2 + (1/3)x3 + o(x3 ).
Donc
Exemple 3.7.2.
ESATIC 84 UP Maths
DEVELOPPEMENTS LIMITES
x2 5x3
f (x) = + + o(x3 ).
2 6
Exemple 3.7.3.
A partir des développement limités à l’ordre 5 en 0 de ex et de e−x , déterminer le déve-
loppement limité à l’ordre 5 en ch(x) et celui de sh(x).
3.7.2 Produit
Théorème 3.7.2.
Soient I une partie de R, ainsi que f et g deux applications de I dans R admettant en 0
des développements limités à l’ordre n, alors f g admet un DL d’ordre n au voisinage de
0 dont la partie régulière s’obtient en prenant dans le produit des parties régulières de f
et g les monômes de degré inférieur ou égal à n.
Démonstration. Par hypothèse, il existe des fonctions ε1 et ε2 définies sur I telles que :
ce qui donne :
f (x)g(x) = R(x) + xn ε(x)
avec :
ε(x) = xT (x) + F (x)ε2 (x) + G(x)ε1 (x) + xn ε1 (x)ε2 (x).
Comme lim ε(x) = 0, on en déduit que la fonction f g admet R comme développement
x→0
limité à l’ordre n en 0.
ESATIC 85 UP Maths
DEVELOPPEMENTS LIMITES
Exemple 3.7.4.
sin(x)
Trouver un developpement limité de x 7→ à l’ordre 4 en 0. On a
1−x
x3
sin(x) = x − + o(x4 )
6
et
1
= 1 + x + x2 + x3 + x4 + o(x4 ).
1−x
x3 5 5 5 1 1
(x − )(1 + x + x2 + x3 + x4 ) = x + x2 + x3 x + x4 + x5 − x6 − x7
6 6 6 6 6 6
Donc
sin(x) 5 5
= x + x2 + x3 + x4 + o(x4 )
1−x 6 6
Exemple 3.7.5.
ex
Montrer que Le DL d’ordre 3 de √ , au voisinage de 0 est
1+x
ex
√ = 1 + (1/2)x + (3/8)x2 − (1/48)x3 + o(x3 ).
1+x
Exemple 3.7.6.
√
1 2 2 1 1 2 2
cos x × 1 + x = 1 − x + o(x ) × 1 + x − x + o(x )
2 2 8
1 1 2 1
= 1 + x − x + o(x2 ) − x2 + o(x2 ) + o(x2 )
2 8 2
1 5 2 2
= 1 + x − x + o(x )
2 8
Remarque 3.7.1.
Le théorème 3.7.2 permet de calculer les développement limités des puissances des fonc-
tions
Exemple 3.7.7.
Au voisinage de 0, on a
1 7 3 3 1
cos3 x = 1 − x2 + x4 + o x4 = 1 − x2 + x4 + o x4
2 8 2 24
1 3 1
sin3 x = x − x3 + o x4 = x3 − x5 + o(x6 )
6 2
ESATIC 86 UP Maths
DEVELOPPEMENTS LIMITES
3.7.3 Composée
Théorème 3.7.3.
Si f et g admettent des DL d’ordre n au voisinage de 0, de parties régulières respectives
F (x) et G(x), et si f (x) −−→ 0 , alors la fonction gof admet un DL d’ordre n au voisi-
x→0
nage de 0 de partie régulière obtenue en ne gardant que les termes de degré inférieur à n
dans le polynôme (GoF )(x).
ou encore
n
X n
X
f (x) = k n
ak x + x ε(x) et g(x) = bk xk + xn ε0 (x)
k=0 k=0
où ε et ε0 sont des fonctions telles que lim ε(x) = lim ε0 (x) = 0. On remarque que a0 = 0
x→0 x→0
car lim f (x) = 0. On a donc
x→0
n
X
g(f (x)) = bk (f (x))k + (f (x))n ε0 (f (x))
k=0
mais n
hX in
(f (x))n ε0 (f (x)) = xn ak xk + xn ε(x) ε0 (f (x))
k=0
et n
hX in
lim ak xk + xn ε(x) ε0 (f (x)) = 0.
x→0
k=0
De plus, d’après la remarque 3.7.1, chacune des fonctions (f (x))k possède un développe-
ment limité d’ordre n. Il résulte du théorème 3.7.1 que g ◦ f possède un développement
limité d’ordre n au voisinage de 0.
Exemple 3.7.8.
ESATIC 87 UP Maths
DEVELOPPEMENTS LIMITES
1
Cherchons le développement limité à l’ordre 3 en 0 de h(x) = . Posons g(x) =
1 − sin x
1
et f (x) = sin(x) de sorte que h(x) = g(f (x)). On a sin 0 = 0. De plus,
1−x
3
g(x) = 1 + x + x2 + x3 + o(x3 ), f (x) = x − x6 + o(x3 )
x3
et G(x) = 1 + x + x2 + x3 , F (x) = x − 6
.
x3 x3 x3
(GoF )(x) = 1 + (x − ) + (x − )2 + (x − )3
6 6 6
1 9 1 7 1 6 1 5 1 4 5 3
= − x + x + x − x − x + x + x2 + x + 1.
216 12 36 2 3 6
Par suite,
1 5x3
= 1 + x + x2 + + o(x3 ).
1 − sin x 6
Exemple 3.7.9.
Calcul du DL de h(x) = sin ln(1 + x) en 0 à l’ordre 3.
— On pose ici f (u) = sin u et g(x) = ln(1 + x) (pour plus de clarté il est préférable
de donner des noms différents aux variables des deux fonctions, ici x et u). On a
bien (f ◦ g)(x) = sin ln(1 + x) et g(0) = 0.
3
— On écrit le DL à l’ordre 3 de f (u) = sin u = u − u3! + u3 1 (u) pour u proche de
0.
2 3
— Et on pose u = g(x) = ln(1 + x) = x − x2 + x3 + x3 2 (x) pour x proche de 0.
— On aura besoin de calculer un DL à l’ordre 3 de u2 (qui est bien sûr le produit
2 3 2
u × u) : u2 = x − x2 + x3 + x3 2 (x) = x2 − x3 + x3 3 (x) et aussi u3 qui est
u × u2 , u3 = x3 + x3 4 (x).
3
— Donc h(x) = (f ◦ g)(x) = f (u) = u − u3! + u3 1 (u) = x − 21 x2 + 13 x3 − 16 x3 +
x3 (x) = x − 12 x2 + 16 x3 + x3 (x).
Exemple 3.7.10.
ESATIC 88 UP Maths
DEVELOPPEMENTS LIMITES
√
Soit h(x) = cos x. On cherche le DL de h en 0 à l’ordre 4.
√
On utilise cette fois la notation « petit o ». On connaît le DL de f (u) = 1 + u en u = 0
√
à l’ordre 2 : f (u) = 1 + u = 1 + 12 u − 81 u2 + o(u2 ).
Et si on pose u(x) = cos x − 1 alors on a h(x) = f u(x) et u(0) = 0. D’autre part
le DL de u(x) en x = 0 à l’ordre 4 est : u = − 12 x2 + 24 1 4
x + o(x4 ). On trouve alors
u2 = 14 x4 + o(x4 ).
Et ainsi
1 1
h(x) = f u = 1 + u − u2 + o(u2 )
2 8
1 1 2 1 4 1 1 4
=1+ − x + x − x + o(x4 )
2 2 24 8 4
1 1 1
= 1 − x2 + x4 − x4 + o(x4 )
4 48 32
1 2 1 4
= 1 − x − x + o(x4 )
4 96
3.7.4 Quotient
Théorème 3.7.4.
Soit une fonction u telle que lim u(x) = 0. Si u admet un développement limité à l’ordre
x→0
n au voisinage de 0 de partie régulière un polynôme P.
1
Alors la fonction x 7→ admet un développement limité à l’ordre n au voisinage
1 − u(x)
de 0 de partie régulière obtenue en ne gardant que les termes de degré inférieur à n dans
le polynôme 1 + P + P 2 + ... + P n .
Théorème 3.7.5.
Soit I une partie de R ainsi que f et g deux applications de I dans R admettant des
développements limités à l’ordre n en 0. Si g a une limite non nulle en 0, alors la fonction
f /g admet un développement limité à l’ordre n en 0.
ESATIC 89 UP Maths
DEVELOPPEMENTS LIMITES
Remarque 3.7.2.
Une méthode de calcul du DL d’un quotient f /g. Soient
Remarque 3.7.3.
Si f et g admettent des DL d’ordre n au voisinage de 0, alors f /g admet un DL d’ordre n
au voisinage de 0 dont la partie régulière est le quotient de degré n de la division d’ordre
n suivant les puissances croissantes de la partie régulière de f par la partie régulière de
g.
Exemple 3.7.11.
Calculer le DL d’ordre 5 de tan x au voisinage de 0.
1) Méthode 1 :
sin x
tan(x) =
cos x
1 3 1 5 1 1 5 −1
= x− x + x + o x5 1 − x2 + x + o x4
6 120 2 24
1 3 1 5 1 1 4 1 1
x + o x5 1 + x2 − x + ( x2 + x4 ) 2 + o x5
= x− x +
6 120 2 24 2 24
1 3 1 5 1 5 4
x + o x5 1 + x2 + x + o x5
= x− x +
6 120 2 24
x3 5x5 x3 x5 x5
+ o x5
= x+ + − − +
2 24 6 12 120
3 5
x 2x
+ o x5
= x+ +
3 15
ESATIC 90 UP Maths
DEVELOPPEMENTS LIMITES
2) Méthode 2 : Effectuons la division suivant les puissances croissantes sans écrire les
termes de degré supérieur à 6.
1 3 1 5 1 1
x − x + x 1 − x 2 + x4
6 120 2 24
x3 x5 1 2
−(x − + ) x + x3 + x5
2 24 3 15
1 3 1 5
x − x
3 30
1 1 5
− ( x3 − x)
3 6
2 5
x
15
sin x x3 2x5
+ o x5 .
On a donc tan(x) = =x+ +
cos x 3 15
Remarque 3.7.4.
L’hypothèse g a une limite non nulle en 0 dans le théorème 3.7.5 n’est pas indispensable,
f
il suffit de supposer que la foncttion possède une limite quand x tend vers 0.
g
Exemple 3.7.12.
sin x
Si l’on souhaite calculer le DL de en 0 à l’ordre 4 alors on écrit
sh x
x3 x5 x2 x4
sin x x− 3!
+ 5!
+ o(x5 ) x 1− 3!
+ 5!
+ o(x4 )
= x3 x5
= x2 x4
sh x x+ 3!
+ 5!
+ o(x5 ) x 1+ 3!
+ 5!
+ o(x4 )
2 4
x x 1
+ o(x4 ) ×
= 1− + x2 x4
3! 5! 1+ 3!
+ 5!
+ o(x4 )
2 4
x x
= 1− + + o(x4 )
3 18
ESATIC 91 UP Maths
DEVELOPPEMENTS LIMITES
3.7.5 Dérivation
Théorème 3.7.6.
Si f admet un DL d’ordre n au voisinage de 0, et si f est indéfiniment dérivable au
voisinage de 0, alors f 0 admet un DL d’ordre (n − 1) obtenu (à l’exception du terme
constant) en dérivant terme à terme le DL d’ordre n de f .
Alors
f 0 (x) = a1 + 2a2 x + 3a3 x2 ... + nan xn−1 + o(xn−1 ).
Exemple 3.7.13.
Au voisinage de 0, on a
1 1 5 x2n+1
sin x = x − x3 + x + · · · + (−1)n + o (xn ) donc
6 120 (2n + 1)!
1 1 x2n
cos x = sin0 (x) = 1 − x2 + x4 + · · · + (−1)n + o (xn )
2 24 (2n)!
3.7.6 Primitivation
Théorème 3.7.7.
Soit un intervalle I contenant 0 et une fonction f : I → R de classe C 1 sur I. On suppose
que la fonction f 0 admet un DL d’ordre n au voisinage de 0 de la forme
ESATIC 92 UP Maths
DEVELOPPEMENTS LIMITES
1 Z x 1 Z x
1
n
|η(x)| ≤ n+1 |t | · sup |(t)|dt = n+1 · sup |(t)|· |tn |dt = sup |(t)|.
x 0 t∈[0,x] x t∈[0,x] 0 n + 1 t∈[0,x]
Mais supt∈[0,x] |(t)| → 0 lorsque x → 0. Donc η(x) → 0 quand x → 0.
Exemple 3.7.14.
Calcul du DL de arctan x au voisinage de 0.
1 1
On sait que arctan0 x = 2
. En posant f 0 (x) = et f (x) = arctan x, on écrit
1+x 1 + x2
n
0 1 X
arctan x = = (−1)k x2k + x2n (x).
1 + x2 k=0
Pn (−1)k 2k+1
Et comme arctan(0) = 0 alors arctan x = k=0 2k+1 x + x2n+1 (x).
Exemple 3.7.15.
Calcul du DL de ln(1 + x) au voisinage de 0.
1
Soit f (x) = ln(1 + x). On a f 0 (x) = . On écrit
1+x
1
f 0 (x) = = 1 − x + x2 − · · · + (−1)n xn + o(xn ).
1+x
x2 x3 (−1)n xn+1
Par suite, ln(1 + x) = x − + − ··· + + o(xn+1 ).
2 3 n+1
Exemple 3.8.1.
ESATIC 93 UP Maths
DEVELOPPEMENTS LIMITES
1
Déterminer le développement limité généralisé à l’ordre 3 en 0 de .
tan x
En formant
1 x cos x
x = ,
tan x sin x
nous pouvons utiliser les développements limités à l’ordre 4 en 0 de x cos x et sin x.
x2 x4
1 x cos x + + o(x4 )
1−
x = = 2 24
tan x sin x x2 x4
1− + + o(x4 )
6 120
x2 x4
= 1− − + o(x4 ).
3 45
Donc
1 1 x x3
= − − + o(x3 ).
tan x x 3 45
alors :
f (x) ∼ ap (x − x0 )P .
x0
Exemple 3.9.1.
Déterminer un équivalent au voisinage de 0 de la fonction f définie sur R par :
ESATIC 94 UP Maths
DEVELOPPEMENTS LIMITES
On a : x2 1
x(1 + cos x) = x 2 − + o(x ) = 2x − x3 + o(x3 )
2
2 2
2
−2 tan x = −2x − x3 + o(x3 ).
3
7 3
ce qui donne f (x) = − x + o(x3 ), et donc :
6
7
f (x) ∼ − x3 .
0 6
Exemple 3.9.2.
ex 1 1 ex
Cherchons lim ( 2 − 2 − ). Comme lim ( 2 ) = +∞, cette fonction n’admet
x→0 sin x x x x→0 sin x
pas de développement limité au voisinage de 0.
x2 ex
On remarque que l’on a lim ( 2 ) = 1. Le développement limité au voisinage de 0 de
x→0 sin x
x2 ex
sin2 x
donne
2 2
x2 ex x2 (1 + x + x2 + o(x2 )) 1 + x + x2 + o(x2 )
= =
sin2 x
3 2
(x − x6 + o(x4 ))2 (1 − x6 + o(x3 ))2
5x2
= 1+x+ + o(x2 )
6
ex 1 1 5
On a donc 2 = 2 + + + o(1) et la limite cherchée est 65 .
sin x x x 6
ESATIC 95 UP Maths
DEVELOPPEMENTS LIMITES
Remarque 3.9.1.
Le théorème précédent ne se généralise pas aux dérivées d’ordre supérieurs comme le
montre l’exemple suivant.
Exemple 3.9.4.
Soit f : x 7→ x3 sin x1 . f admet en 0 un DL d’ordre 2. sa partie régulière d’ordre 2 est le
polynôme nul.
f admet donc un prolongement par continuité en 0 que nous notons g. On a g(0) = 0 et
g 0 (0) = 0.
1 1
∀x 6= 0, g 0 (x) = 3x2 sin − x cos .
x x
0
Ainsi g admet un DL d’ordre 0 au voisinage de 0 de partie régulière 0 à l’ordre 0.
Mais
g 0 (x) − g 0 (0) 1 1
= 3x sin − cos
x x x
n’admet pas de limite en 0. Il s’en suit que g admet un DL à ordre 2 en 0 mais qu’elle
n’admet pas de dérivée d’ordre 2 en 0.
ESATIC 96 UP Maths
DEVELOPPEMENTS LIMITES
Règle 3.9.2.
Si
ap 1
f (x) = g(x) + p
+ o( p ),
x x
∗
avec p ∈ N , ap 6= 0 et g une fonction définie au voisinage de +∞ ou de −∞, alors (Cg)
est asymptote à (Cf ) en +∞ ou −∞.
Exemple 3.9.5.
2 −1)
Etudier les branches infinies de la courbe représentative de f (x) = x2 ex/(x . Posons
x = u1 . On a
1
1 1 2 ( 1()u2)−1
f (x) = f ( ) = ( ) e u
u u
2 1
Le développement limité à l’ordre 3 de u f ( u ) au voisinage de 0 donne
1 1 7
u2 f ( ) = 1 + u + u2 + u3 + o(u3 ).
u 2 6
Par suite au voisinage de 0 on a
1 1 1 1 7
f ( ) = 2 + + + u + o(u).
u u u 2 6
Ce qui donne
1 71 1
f (x) = x2 + x +
+ + o( )
2 6x x
2 1
au voisinage de ±∞. Soit g(x) = x + x + 2 . (Cg) est asymptote à (Cf ) en +∞ et en
−∞.
ESATIC 97 UP Maths
DEVELOPPEMENTS LIMITES
f (x) = a0 + a1 (x − x0 ) + ak (x − x0 )k + o((x − x0 )k ), ak 6= 0.
Alors
1 l’équation de la tangente en x0 est Y = a0 + a1 (X − x0 ) ;
2 f (x) − [a0 + a1 (x − x0 )] = ak (x − x0 )k + o((x − x0 )k ), et en fonction du signe
de ak et de la parité de k, on en déduit la position locale de la courbe par rapport
à sa tangente.
Démonstration.
Exemple 3.9.6.
π
Soit f (x) = ln(tan x). Déterminer une équation de la tangente T à (Cf ) en 4
et donner
les positions relatives de T et (Cf ).
Posons x = π4 + h. Nous avons
π 1 + tan h 2
tan(x) = tan( + h) = = − 1.
4 1 − tan h 1 − tan h
h3 2 4h3
Avec tan h = h + 3
+ o(h3 ), on a 1−tan h
= 1 + h + h2 + 3
+ o(h3 ). Par suite,
π 8h3
tan( + h) = 1 + 2h + 2h2 + + o(h3 ).
4 3
Ce qui donne
π 4h3
ln tan( + h) = 2h + + o(h3 ),
4 3
et donc
π 4(x − π4 )3 π
f (x) = 2(x − ) + + o((x − )3 ),
4 3 4
π π
T a pour équation y = 2x − 2 . A gauche de 4 , la courbe (Cf ) est en dessous de T , a
droite de π4 , la courbe (Cf ) est au dessus de T .
ESATIC 98 UP Maths
Chapitre 4
4.1 Normes-Ouverts
4.1.1 Normes
Définition 4.1.1.
Une application N de R2 dans R est une norme si
— ∀u ∈ R2 , N (u) ≥ 0 ;
— ∀u ∈ R2 , N (u) = 0 ⇒ u = 0 ;
— ∀(u, v) ∈ R2 × R2 , N (u + v) ≤ N (u) + N (v) ;
— ∀λ ∈ R, ∀u ∈ R2 , N (λu) = λN (u).
Exemple 4.1.1.
p
— L’application u = (x, y) 7→ x2 + y 2 est une norme sur R2
— L’application u = (x, y) 7→ |x| + |y| est une norme sur R2
— L’application u = (x, y) 7→ sup{|x|; |y|} est une norme sur R2
99
NOTIONS SUR LES FONCTIONS A DEUX VARIABLES
4.1.2 Ouverts
Définition 4.1.2 (Boules ouvertes - Boules fermées - Sphères).
Soit a ∈ R2 et r > 0. On appelle :
1 boule ouverte de centre a et de rayon r,
B(a, r) est tout simplement le disque de centre a et de rayon r, cercle non compris.
2 boule fermée de centre a et de rayon r, l’ensemble :
B(a; r) = {x ∈ R2 / kx − ak ≤ r}.
Exemple 4.1.2.
Remarque 4.1.1.
V ⊂ R2 est un ouvert ⇔ U est un voisinage de chacun de ses points.
4.2 Graphe
Définition 4.2.1 (Fonction reèlle de deux variables).
On appelle fonction reèlle de deux variables toute fonction f : D → R ou D ⊂ R2 ,
c’est-à-dire toute fonction définie sur une partie de R2 et à valeurs dans R.
Exemple 4.2.1.
f R2 → R
(x; y) 7→ 32 sin( 12 x2 − y)
Remarque 4.2.1.
Le graphe d’une fonction d’une variable est une courbe dans R2 ; celui d’une fonction de
deux variables est une surface dans R3 .
Exemple 4.2.2.
f1a R → R f2a R → R
et
t 7→ f (t; a2 ) t 7→ f (a1 ; t)
Exemple 4.3.1.
Soit f : R2 → R définie par f (x, y) = x2 + x + y 2 . Soit a = (0; 1). les deux applications
partielles au point a sont :
f U → R
(x; y) 7→ f (x; y)
4.4.1 Limite
Dans la suite, sauf mention expresse, U un ouvert de R2 .
Remarque 4.4.1.
— Si elle existe, la limite d’une fonction est unique.
— Pour prouver qu’une fonction de deux variables n’admet pas de limite en a, il suffit
d’expliciter une restriction à une courbe continue passant par a qui n’admette pas
de limite, ou deux restrictions qui conduisent à des limites différentes.
— Pour prouver l’existence d’une limite, il faut considérer le cas général. Dans le
cas de deux variables, lorsque (x, y) tend vers (0, 0) , il peut être intéressant de
passer en coordonnées polaires.
Exemple 4.4.1.
x2 − y 2
Montrer que lim n’existe pas.
(x;y)→(0;0) x2 + y 2
Si f admettait une limite l ∈ R lorsque (x; y) → (0; 0), alors on aurait
x2 −y 2
l= lim =1 et l= lim = −1,
(x;0)→(0;0) x2 (0;y)→(0;0) y 2
une absurdité.
Exemple 4.4.2.
Soit f la fonction définie sur R2 par :
x2 y
si (x, y) 6= (0, 0)
f (x, y) = x4 − 2x2 y + 3y 2
0 si (x, y) = (0, 0)
1 Montrez que la restriction de f à toute droite passant par l’origine est continue.
2 Montrez que la fonction f n’est pas continue à l’origine.
Remarquons tout d’abord que la fonction est bien définie dans R2 puisque
x4 − 2x2 y + 3y 2 = (x2 − y)2 + 2y 2 ne s’annule qu’en (0,0).
1 La restriction de f aux droites x = 0 et y = 0 est la fonction nulle. La restriction
de f à la droite y = mx, avec m 6= 0, donne :
mx
f (x, mx) =
x2 − 2mx + 3m2
et tend vers 0 quand x tend vers 0. Comme f (0, 0) = 0, la restriction de f à toute
droite passant par l’origine est donc continue.
2 Considérons la restriction de f à la parabole y = x2 . On a :
x4 1
f (x, x2 ) = = .
2x4 2
Par conséquent, f (x, x2 ) ne tend pas vers 0 quand x tend vers 0.
|f (M ) − l| ≤ s(kM − M0 k) ≤ ε.
Corollaire 4.4.1.
S’il existe l ∈ R et une fonction s : R → R telle qu’au voisinage de a = (a1 , a2 ) ∈ U la
fonction f : U → R vérifie
Exemple 4.4.3.
x3 y
Calculer lim .
(x;y)→(0;0) x2 + y 2
Introduisons des coordonnées polaires x = r cos θ, y = r sin θ,
x3 y
| | = r2 cos2 θ| cos θ|| sin θ| ≤ r2
x2 + y 2
x3 y
r2 −→ 0, par conséquent, lim = 0.
r→0 (x;y)→(0;0) x2 + y 2
Proposition 4.4.1.
Si lim f (x) = l, alors ∀an = (xn , yn ) → a = (x0 , y0 ), on a lim f (an ) = l.
x→a n→+∞
Démonstration. Soit ε > 0. Comme lim f (x) = l, il existe δ > 0 tel que ∀x ∈ U ,
x→a
kx − ak ≤ δ = |f (x) − l| ≤ ε. Puisque an = (xn , yn ) → a = (x0 , y0 ), il existe N ∈ N
tel que n ≥ N , kan − ak ≤ δ. Alors pour n ≥ N , |f (an ) − l| ≤ ε.
Remarque 4.4.2.
On se sert souvent de cette propriété séquentielle pour montrer qu’une fonction n’a pas
de limite.
Exemple 4.4.4.
xy
Etudier l’existence de lim .
(x;y)→(0;0) x2
+ y2
xy
Supposons qu’il existe l ∈ R tel que lim = l. Considérons les suites
(x;y)→(0;0) x2
+ y2
Xn = (1/n, 0) et Yn = (1/n, 1/n). Comme Xn −→ (0, 0) et Yn −→ (0, 0), on a
n→+∞ n→+∞
f (Xn ) −→ l et f (Yn ) −→ l. Or ∀n ∈ N, f (Xn ) = 0 et f (Yn ) = 1/2. On aboutit à
n→+∞ n→+∞
l’absurdité l = 0 = 1/2. Par suite f n’admet pas de limite en (0, 0).
Proposition 4.4.2.
Soit f une fonction définie sur U . Si f admet une limite en a ∈ U , alors cette limite est
f (a).
4.4.2 Continuité
Définition 4.4.2 (Continuité).
— On dit que la fonction f est continue au point a ∈ U si et seulement si lim f (x) =
x→a
f (a) ;
— On dit que la fonction f est continue sur l’ouvert U si et seulement si elle est
continue en tout point de U .
Exemple 4.4.5.
Soit f la fonction de R2 dans R définie par :
Proposition 4.4.3.
Si une fonction f : U → R est continue en a = (x0 , y0 ), alors les fonctions f1a définie
par f1a (x) = f (x; y0 ) et f2a ) définie par f2a (y) = f (x0 ; y) sont respectivement continues
en x0 et y0 .
Démonstration. Soit ε > 0. Comme U est ouvert, les deux applications partielles f1 et f2
sont définies respectivement sur un voisinage de x0 , f1 :]x0 − α, x0 + α[→ R et sur un
voisinage de y0 : f2 :]y0 − α, y0 + α[→ R. Puisque f est continue au point a = (x0 , y0 ),
il existe 0 < δ ≤ α tel que ∀x ∈ U , kx − ak ≤ δ ⇒ |f (x) − f (a)| ≤ ε. Soit alors
x ∈]x0 − δ, x0 + δ[ vérifiant |x − x0 | ≤ δ. Posons b = (x, y0 ), k(x, y0 ) − (x0 , y0 )k =
|x − x0 | ≤ δ d’où
Remarque 4.4.3.
La réciproque de la Proposition 4.4.3 est fausse en général.
Exemple 4.4.6.
Soit la fonction f : R2 → R définie par
xy
f (x; y) = pour (x; y) 6= (0; 0)etf (0; 0) = (0; 0).
x2 + y2
Les deux applications partielles en a = (0; 0) définies par : f1a (x) = f (x; 0) = 0 et
f2a (y) = f (0; y) = 0 sont continues mais f n’admet pas de limite en (0 ;0) donc n’est pas
continue en (0 ;0).
Remarque 4.5.1.
On considère dans cette définition la restriction de f à la droite passant par a dirigée par
→
− →
− →
−
le vecteur h : φ(t) = f (a + t h ) et la dérivée selon le vecteur h est la dérivée en t = 0
de la fonction d’une variable φ(t).
Exemple 4.5.1.
Soit la fonction f définie par f (x; y) = xy, U la boule ouverte de R2 de centre a = (0; 0)
→
−
et de rayon 2 et h = (1; 1). Déterminer si elle existe D− → f (a).
h
→
−
f (a + t h ) − f (a) (0 + t)(0 + t) t2
lim = lim = lim = lim t = 0.
t→0 t t→0 t t→0 t t→0
Exemple 4.5.2.
x2 y
Soit la fonction f définie par f (x; y) = 2 pour (x; y) 6= (0; 0) et f (0; 0) = (0; 0).
x + y2
→
−
Soit H = (h; k) avec (h; k) 6= (0; 0). Montrer que f possède une dérivée selon le vecteur
→
− h2 k
H en (0,0) et D H f (0; 0) = 2
−
→ .
h + k2
Exemple 4.5.3.
Notation 4.5.1. Les dérivées partielles de f en a lorsqu’elles existent, sont notées respec-
tivement
∂f
De1 f (a) ou (a) ou ∂x f (a) ou fx0 (a);
∂x
∂f
De2 f (a) ou (a) ou ∂y f (a) ou fy0 (a).
∂y
Remarque 4.5.2.
Soit f : U → R et a = (a1 ; a2 ) ∈ U . Les dérivées partielles de f en a sont lorsqu’elles
existent, les dérivées en a1 et a2 respectivement des applications partielles f1a et f2a . On
les définit par
Définition 4.5.3.
Si De1 f (a) et De2 f (a) existent en tout point a de U , on définit les fonctions dérivées
partielles de f sur U par :
∂f ∂f
∂x
:U → R ∂y
:U → R
et
a 7→ ∂f
∂x
(a) a 7→ ∂f
∂y
(a).
Exemple 4.5.4.
Déterminons les dérivées partielles de la fonction f définie sur R2 par la formule :
f (x; y) = x3 + 4xy 2 − x2 y 5
Exemple 4.5.5.
Soit f (x; y) = x cos(xy 2 ) + yex . Montrer que
∂f
∀(x; y) ∈ R2 ; (x; y) = cos(xy 2 ) − xy 2 sin(xy 2 ) + yex
∂x
et
∂f
∀(x; y) ∈ R2 ; (x; y) = −2x2 y sin(xy 2 ) + ex .
∂y
Définition 4.5.4.
Une fonction f : U → R est de classe C 1 sur U si
∂f ∂f
1 ∀(x; y) ∈ U , (x; y) et (x; y) existent dans R.
∂x ∂y
∂f ∂f
2 Les fonctions : U → R et : U → R sont continues sur U .
∂x ∂y
Remarque 4.5.3.
L’existence des dérivées partielles en un point n’est pas suffisante pour que la fonction
soit continue en ce point.
Exemple 4.5.6.
Soit la fonction f définie par
xy
f (x; y) = pour (x; y) 6= (0; 0) et f (0; 0) = (0; 0).
x2 + y2
f n’est pas continue en (0 ;0). Cependant, en (0 ;0), les applications partielles sont nulles
et donc dérivables.
Théorème 4.5.1 (Théorème d’opérations sur les fonctions de classe C 1 ).
Si f, g : U → R sont de classe C 1 sur U et α, β ∈ R, alors :
1 αf + βg et f g sont de classe C 1 sur U ;
2 Si de plus g 6= 0 sur U , f /g est de classe C 1 sur U .
Corollaire 4.5.1.
1 Les fonctions polynomiales sont de classe C 1 sur R2 .
2 Les fonctions rationnelles sont de classe C 1 sur leur ensemble de définition.
Théorème 4.5.2 (Dl d’ordre 1).
Soit f : U → R une fonction de classe C 1 sur U et M0 = (x0 , y0 ) ∈ U . Alors f admet un
DL d’ordre 1 en M0 i.e
∂f ∂f
f (x0 + h; y0 + k) = f (x0 ; y0 ) + h (x0 ; y0 ) + k (x0 ; y0 ) + o(k(h; k)k).
∂x ∂y
Corollaire 4.5.2.
Si f : U → R est une fonction de classe C 1 sur U , alors est continue sur U .
4.5.2 Différentielle
Définition 4.5.5 (Différentielle).
f ∈ C 1 (U, R) et M0 = (x0 , y0 ) ∈ U . La différentielle de f en M0 est la forme linéaire
∂f ∂f
dfM0 : R2 → R; (h; k) 7→ dfM0 (h; k) = h (x0 ; y0 ) + k (x0 ; y0 )
∂x ∂y
Définition 4.5.6 (Gradient).
Le gradient de f : U → R en M0 = (x0 , y0 ) ∈ U est le vecteur
→
− ∂f ∂f
∇f (M0 ) = (x0 ; y0 ); (x0 ; y0 ) .
∂x ∂y
Théorème 4.5.3 (Dérivation d’une composée).
Soit f : U → R de classe C 1 sur U et u, v : I ⊆ R → R de classe C 1 sur I. ϕ : I → R2 ;
t 7→ (u(t); v(t)) telle que ϕ(t) ∈ U , ∀t ∈ I. Alors f ◦ ϕ : I → R est de classe C 1 sur I
et on a :
∂f ∂f
(f ◦ ϕ)0 (t) = u0 (t) (u(t); v(t)) + v 0 (t) (u(t); v(t)).
∂x ∂y
∂F ∂x ∂F ∂y ∂F
(u; v) = (u, v) (x(u; v); y(u, v)) + (u, v) (x(u; v); y(u, v))
∂u ∂u ∂x ∂u ∂y
et
∂F ∂x ∂F ∂y ∂F
(u; v) = (u, v) (x(u; v); y(u, v)) + (u, v) (x(u; v); y(u, v)).
∂v ∂v ∂x ∂v ∂y
Exercice 4.5.1. La température en un point (x; y) est notée T (x; y) et mesurée en degré
Celsius. Supposons que T est de classe C 1 sur [1; +∞[×[2; +∞[. Un insecte en train de
√
ramper se trouve après t secondes en x = 1 + t et y = 2 + t/3 où x et y sont mesurés
en centimètres.
On donne ∂x T (2, 3) = 4 et ∂y T (2, 3) = 3. A quelle vitesse (◦ C.s−1 ) croît la température
sur la trajectoire, après 3 secondes ?
T : [1; +∞[×[2; +∞[→ R est de classe C 1 sur [1; +∞[×[2; +∞[ et x, y : [0; +∞[⊂
R → R de classe C 1 sur [0; +∞[.
ϕ : [0; +∞[→ R2 ; t 7→ (x(t); y(t)) est telle que ϕ(t) ∈ [1; +∞[×[2; +∞[, ∀t ∈ [0; +∞[.
Alors T ◦ ϕ : [0; +∞[→ R est de classe C 1 sur [0; +∞[ et on a :
∂T ∂T
(T ◦ ϕ)0 (t) = x0 (t) (x(t); y(t)) + y 0 (t) (x(t); y(t)),
∂x ∂y
1 1
avec ∀t ∈ [0; +∞[, x0 (t) = √ et y 0 (t) = . Pour t=3, on a
2 1+t 3
1 ∂T √ 3 1 ∂T √ 3
(T ◦ ϕ)0 (3) = √ ( 1 + 3; 2 + ) + ( 1 + 3; 2 + ),
2 1 + 3 ∂x 3 3 ∂y 3
1 ∂T 1 ∂T 1 1
(T ◦ ϕ)0 (3) = (2; 3) + (2; 3) = × 4 + × 3 = 2.
4 ∂x 3 ∂y 4 3
4.6 Extrémums
4.6.1 Définition
Définition 4.6.1.
Soit M0 ∈ U . Soit f : U → R.
1 f admet un maximum local en M0 si et seulement si
∃V ∈ v(M0 ) ⊆ R2 / f (M ) ≤ f (M0 ), ∀M ∈ V ∩ U.
∃V ∈ v(M0 ) ⊆ R2 / f (M ) ≥ f (M0 ), ∀M ∈ V ∩ U.
∀M ∈ U, f (M ) ≤ f (M0 ).
∀M ∈ U, f (M ) ≥ f (M0 ).
Démonstration. Supposons par exemple qu’il existe un voisinage V de M0 tel que M0 est
un maximum de f sur V . Considérons la première fonction partielle f1 de f au point M0
définie sur un voisinage de x0 par f1 (t) = f (t, y0 ). Puisque x0 est un maximum de f1,
∂f
on sait que f10 (x0 ) = 0, c’est-à-dire (x0 , y0 ) = 0. On fait de même avec la deuxième
∂x
∂f
fonction partielle pour montrer que (x0 , y0 ) = 0.
∂y
Remarque 4.6.1.
Un point vérifiant la condition ci-dessus i.e
∂f ∂f
(x0 ; y0 ) = 0 et (x0 ; y0 ) = 0.
∂x ∂y
est appelé point stationnaire ou point critique de f .
Exemple 4.6.1.
La fonction définie sur R2 par
f (x, y) = x2 + xy + y 2 + x − y + 3.
a pour dérivées partielles
∂f ∂f
(x, y) = 2x + y + 1 et (x, y) = x + 2y − 1.
∂x ∂y
- Le seul point critique est (−1, 1). En faisant un changement d’origine, on étudie, pour
tout (h, k) ∈ R2 ,
f (−1 + h, 1 + k) = h2 + hk + k 2 + 2.
2 2
Comme h + hk + k 2 = h + k2 + 3k4 ≥ 0, on a f (−1 + h, 1 + k) ≥ 2,
i.e. f (−1 + h, 1 + k) ≥ f (−1, 1), ce qui montre que f admet un minimum global en (-1,
1).
Exemple 4.6.2.
La fonction définie sur R2 par
f (x, y) = x3 − y 3 + 3x2 − 3y 2 .
Ses points critiques sont (0, 0), (−2, 0), (0, −2) et (−2, −2).
◦ On a f (0, 0) = 0 et au voisinage de 0,
Pour h et k assez petits et non nuls, on obtient f (h, 0) > 0 et f (0, k) < 0 : la
fonction n’admet pas d’extremum en (0, 0).
◦ On obtient de même f (−2, −2) = 0 et, pour h et k assez petit non nuls,
On obtient de même que, pour tout (x, y) ∈ B(B, 3), on a f (x, y) ≥ f (0, −2). La
fonction f présente un minimum local en (0, -2).
Remarque 4.6.2.
Si f est définie sur un ensemble fermé borné Ω, on sait que f possède un maximum et un
minimum sur Ω. Mais, comme Ω n’est pas ouvert, on ne peut pas dire que ces extremums
sont atteints en des points critiques de f . On peut alors considérer l’ensemble des points
X de Ω pour lesquels il existe une boule ouverte de centre X incluse dans Ω. C’est un
ouvert appelé intérieur de Ω, sur lequel ce qui précède s’applique.
Exemple 4.6.3.
Soit f la fonction définie sur Ω = {(x, y) ∈ R2 | x2 + y 2 ≤ 1} par
f (x, y) = x2 − xy + y 2 .
Comme elle est continue, f possède un maximum et un minimum sur le fermé borné Ω
(c’est le disque fermé de centre (0, 0) et de rayon 1).
— Sur le disque ouvert, f possède des dérivées partielles
∂f ∂f
(x, y) = 2x − y + 1 et (x, y) = −x + 2y.
∂x ∂y
et un seul point critique (0, 0). On obtient f (0, 0) = 0.
— Sur le cercle, on peut poser x = cos θ, y = sin θ, θ ∈ [−π, π]. On obtient
∂ 2f ∂ ∂f ∂ 2f ∂ ∂f
2
(M ) = ( )(M ), 2
(M ) = ( )(M ),
∂x ∂x ∂x ∂y ∂y ∂y
∂ 2f ∂ ∂f ∂ 2f ∂ ∂f
(M ) = ( )(M ) et (M ) = ( )(M ).
∂x∂y ∂x ∂y ∂y∂x ∂y ∂x
Remarque 4.6.3.
∂ 2f
? (M ) se note aussi fxx (M ) ;
∂x2
∂ 2f
? (M ) se note aussi fxy (M ) ;
∂y∂x
∂ 2f
? (M ) se note aussi fyx (M ) ;
∂x∂y
∂ 2f
? (M ) se note aussi fyy (M ).
∂y 2
Démonstration. On pose A = (a, b). Comme D est ouvert, il existe r > 0 tel que
r
B(A, r) ⊂ D. Si 0 < h, k < √ , alors [a, a + h] × [b, b + k] est inclus dans D. On
2
pose
∆(h, k) = f (a + h, b + k) − f (a + h, b) − f (a, b + k) + f (a, b).
La fonction ϕ : x 7→ f (x, b + k) − f (x, b) est dérivable sur [a, a + h] et sa dérivée est
∂f ∂f
ϕ0 : x 7→ (x, b + k) − (x, b).
∂x ∂x
On peut lui appliquer la formule des accroissements finis : il existe c ∈ [a, a + h] tel que
∂f ∂f
∆(h, k) = ϕ(a + h) − ϕ(a) = hϕ0 (c) = h (c, b + k) − (c, b) .
∂x ∂x
∂f ∂ 2f
La fonction y 7→ (c, y) est dérivable sur [b, b + k] de dérivée y 7→ (c, y). On peut
∂x ∂y∂x
donc lui appliquer le théorème des accroissements finis : il existe d ∈ [b, b + k] tel que
∂ 2f
∆(h, k) = hk (c, d).
∂y∂x
En considérant la fonction ψ : y 7→ f (a + h, y) − f (a, y), on montre de même qu’il existe
c0 ∈ [a, a + h] et d0 ∈ [b, b + k] tels que
∂ 2f 0 0
∆(h, k) = hk (c , d ).
∂x∂y
On en déduit que
∂ 2f ∂ 2f 0 0
(c, d) = (c , d ) (4.1)
∂y∂x ∂x∂y
∂ 2f
Quand h et k tendent vers 0, (c, d) et (c0 , d0 ) tendent vers (a, b) = A. Les fonctions
∂y∂x
∂ 2f
et étant continues en A, on obtient par passage à la limite dans (4.1), l’égalité
∂x∂y
∂ 2f ∂ 2f
(A) = (A).
∂y∂x ∂x∂y
Exemple 4.6.4.
Soit f : R2 → R définie par
f (x, y) = 2x2 y + y 2 − x3 y 4 .
On obtient
∂f ∂f
(x; y) = 4xy − 3x2 y 4 ; (x; y) = 2x2 + 2y − 4x3 y 3 ;
∂x ∂y
puis
∂ 2f ∂ 2f
(x; y) = (x; y) = 4x − 12x2 y 3 .
∂x∂y ∂y∂x
Théorème 4.6.3.
Soient U un ouvert de R2 , f : U → R de classe c2 , a ∈ U un point critique de f . Notons
Q la forme quadratique définie sur R par :
X
∀h = (h1 , h2 ), Q(h) = hi hj fx00i xj (a).
1≤i,j≤2
α2 1 1
∀h ∈ R2 , khk ≤ η ⇒ |o(khk2 )| ≤ khk2 ≤ Q(h) ⇒ o(khk2 ) ≥ − Q(h).
4 4 4
On a alors :
1 1
∀h ∈ R2 −{0}, khk ≤ η ⇒ f (a+h)−f (a) = Q(h)+o(khk2 ) ≥ Q(h) > 0.
2 4
Ceci montre que f admet un minimum local strict en a.
2 L’étude du cas où Q est négative et non dégénérée se déduit de 1) appliqué à −f
au lieu de f .
3 Supposons Q ni positive ni négative. Il existe donc x0 , x” ∈ R2 tels que : Q(x0 ) < 0
et Q(x”) > 0. On a alors, pour λ ∈ R dans un voisinage de 0 :
f (a + λx0 ) − f (a) = λ2 Q(x0 ) + o (λ2 ) ∼ λ2 Q(x0 )
λ→0 λ→0
f (a + λx00 ) − f (a) = λ2 Q(x”) + o (λ2 ) ∼ λ2 Q(x”),
λ→0 λ→0
ce qui montre que, sur tout voisinage de a, f prend des valeurs < f (a) et des
valeurs > f (a). On conclut que f n’admet pas d’extremum local en a.
Théorème 4.6.4.
Soit f : U → R une fonction admettant des dérivées partielles secondes continues en
M0 = (x0 , y0 ) ∈ U . Soit q la forme quadratique définie sur R2 par
1 ∂ 2f 2 ∂ 2f 1 ∂ 2f
q(x, y) = (x 0 , y0 )x + (x 0 , y0 )xy + (x0 , y0 )y 2
2 ∂x2 ∂x∂y 2 ∂y 2
— Si la signature de q est (2,0) i.e q est définie positive, alors M0 est un minimum.
— Si la signature de q est (0,2) i.e q est définie négative, alors M0 est un maximum.
— Si la signature de q est (1,1) , alors M0 est un point selle ou un point col.
Remarque 4.6.4.
Si la signature de q est (1,0) ou (0,1), on ne peut rien conclure.
Remarque 4.6.5.
La signature d’une forme quadratique q est le couple d’entiers (p, s) où p est le nombre de
coefficients positifs dans une décomposition de q en carrés et s le nombre de coefficients
négatifs.
Corollaire 4.6.1.
Soit f : U → R une fonction de classe C 2 sur U et M0 = (x0 , y0 ) ∈ U . Posons :
∂ 2f ∂ 2f ∂ 2f
r= (x0 , y0 ), s= (x0 , y0 ) et t= (x0 , y0 ).
∂x2 ∂x∂y ∂y 2
On a :
∂ 2f ∂ 2f ∂ 2f
r= (x0 , y0 ), s= (x0 , y0 ) et t= (x0 , y0 ).
∂x2 ∂x∂y ∂y 2
Méthode 4.6.2. Pour montrer qu’une fonction f de deux variables réelles x, y n’a pas
d’extremum global, on peut essayer de construire une fonction composée, par exemple
x 7→ f (x, x), x 7→ f (x, x2 ), ... de limite +∞ ou −∞.
Méthode 4.6.3. Pour trouver les extremums globaux d’une fonction f de deux variables
réelles, on peut commencer par rechercher les extremums locaux de f , car, si f admet un
extremum global en (x0 , y0 ). Pour montrer que f admet, par exemple, un minimum global
en un point (x0 , y0 ), former f (x0 + h, y0 + k) − f (x0 , y0 ) et montrer que cette expression
est ≥ 0 pour tout (h, k).
Exemple 4.6.5.
f (x; y) = x2 + y 2 . Le point stationnaire est (0 ;0) et q(x; y) = x2 + y 2 donc la signature
est (2 ;0), par suite f présente un minimum en (0 ;0),
ou r = 2 ; s = 0 ; t = 2 c’est-à-dire s2 − rt = −4 < 0 et r > 0, donc f présente un
minimum en (0,0).
Exemple 4.6.6.
f (x; y) = xy. Le point stationnaire est (0 ;0) et q(x; y) = 21 (x + y)2 − 21 (x − y)2 , donc la
signature est (1 ;1). f présente un point-selle en (0 ;0),
ou r = 0 ; s = 1 ; t = 0 c’est-à-dire s2 − rt = 1 > 0, donc f présente un point-selle en
(0 ;0).
Exemple 4.6.7.
On a
∂f ∂f ∂ 2f ∂ 2f ∂ 2f
(x; y) = 2x−2y; (x; y) = 3y 2 −2x−1; (x; y) = 2; (x; y) = −2 et (x; y) = 6y.
∂x ∂y ∂x2 ∂x∂y ∂y 2
(
2x − 2y = 0
Par la résolution du système 2
Les points stationnaires sont ( −1
3
; −1
3
)
3y − 2x − 1 = 0
et (1 ;1)
Pour (x; y) = (1; 1), on a r = 2, s = −2, t = 6 et s2 − rt = −8. Donc f présente un
minimum en (1 ;1).
Pour (x; y) = ( −13
; −1
3
), r = 2, s = −2, t = −2 et s2 − rt = 8. Donc f présente ni
minimum, ni maximum en ( −1 3
; −1
3
).
Est-elle de classe C 2 .
3 2 3 3
∂f x − 3xy − 2y(yx − xy ) si (x, y) 6= (0, 0)
(x; y) = x2 + y 2 (x2 + y 2 )2
∂y
0 si (x, y) = (0, 0).
On a
∂f ∂f
∂x
(0; t) − ∂x
(0; 0)
lim = lim − 1 = −1,
t→0 t t→0
ANNEXE : DECOMPOSITION EN
ELEMENTS SIMPLES
avec :
(i) E ∈ K[X]
(ii) Aij ∈ K(X) et ∀j, deg Aij < deg(Di ).
On appelle partie entière de F le polynôme E.
Remarque 5.1.1. L’erreur la plus fréquemment commise (qui vient tpute fois après «
l’oubli » pur et simple de la partie entière dans l’écriture de la décomposition), porte sur
le degré des polynômes Aij .
Beaucoup pensent (à tort) qu’il doit être inférieur à j. Or c’est à deg(Di ) qu’il est infé-
rieur, ce qui n’est pas du tout la même chose.
122
DECOMPOSITION EN ELEMENTS SIMPLES
Exemple 5.1.1. Supposons qu’on cherche à dêcomposer dans R[X] une fraction dont le
dénominateur comporte le facteur : (x2 + x + 1)3 (qui est premier).
La décomposition s’écrira sous la forme :
ax + b cx + d ex + f
+ 2 + 2
x2 + x + 1 (x + x + 1) 2 (x + x + 1)3
a bx + c dx2 + ex + f
+ + ,
x2 + x + 1 (x2 + x + 1)2 (x2 + x + 1)3
Le théorème, pour essentiel qu’il soit, nous laisse dans un embarras des plus profonds :
Il nous dit que cette décomposition existe, mais ne nous donne pas vraiment de moyen de
la calculer. N’ayant sans doute rien de mieux à faire. certaines personnes se sont propo-
sées de trouver des façons de calculer les coefficients de la décomposition. Nous nous
faisons leur interprète en livrant les méthodes de calcul.
Terminons simplement en disant qu’il y a souvent plusieurs façons de faire, que cer-
taines d’entre elles peuvent être équivalentes en temps, mais que le but recherché est dans
la mesure du possible d’éviter les calculs trop longs qui conduiraient forcément à des
erreurs.
Pour une raison totalement indéterminée, la plupart des candidats qui ont la chance de
plancher sur une décomposition omettent purement et simplement la partie entière, ce qui
a naturellement des conséquences fâcheuses sur la suite des opérations. C’est pourtant la
chose la plus simple à calculer dans la décomposition : Il suffit de calculer le quotient de
la division euclidienne de N par D. Notons d’ailleurs que si le degré de N est strictement
inférieur à celui de D, le problème est vite réglé : E est nulle.
X 4 − 2X 3 − 2X 2 + 9X − 10
Exemple 5.2.1. Partie entière de F (X) = .
(x − 2)(x + 3)
Nous félicitons tous ceux qui ont remarqué que 2 était "racine évidente" du numérateur,
ce qui simplifie la fraction en :
x3 − 2x + 5
F (X) = .
x+3
Quant aux autres, ils ont du s’en apercevoir un peu plus tard ! La division euclidienne se
déroule sans encombre et donne facilement :
16
F (X) = x2 − 3X + 7 −
x+3
et du coup la décomposition est terminée : Malheureusement, cela n’est jamais aussi
simple dans " la réalité"
Si D n’est pas sous forme factorisée (cela arrive) il faut factoriser D pour connaître
les dénominateurs qui apparaissent dans la décomposition.
Là, c’est un peu au petit bonheur ; généralement, les racines sont assez simples à trou-
ver : ce n’est pas là que se situe la difficulté de l’exercice. Rappelons à toutes fins utiles
qu’il existe une méthode systématique de recherche des racines rationnelles d’un poly-
nôme à coefficients entiers. Cela permet généralement de trouver les racines " évidentes"
qu’on n’aurait pas vu, et de rabaisser suffisamment le degré pour déterminer les autres
racines par des méthodes usuelles (discriminant en degré 2, · · · ). Il peut aussi être utile de
se rappeler la méthode de résolution des équations bicarrées ou réciproques.
1
Exemple 5.2.2. F (x) = 2 .
x −1
Cet exemple est trivial et tout le monde peut trouver mentalement la décomposition.
Notre but n’est pas là, mais de montrer comment on raisonne pour retrouver les propriétés
des coefficients à partir de la parité de F . F s’écrita priori :
a b
F (x) = + (5.1)
x−1 x+1
Ecrivons "F (−x)" (notation à la limite de la légalité) :
a b
F (x) = +
−x − 1 −x + 1
ce qui se réécrit :
−b −a
F (x) = + (5.2)
x−1 x+1
En égalant (5.1) et (5.2) et en invoquant l’unicité de la décomposition. Il vient : a = −b
ce qui fait qu’on n’a plus qu’un coefficient à calculer.
Si D admet des racines complexes conjuguées et que la fraction rationnelle est à co-
efficients réels. alors les parties principales relatives à ces pôles seront conjuguées. Cela
économise quelques coefficients, et c’est toujours ça de pris...
X2 + 1
Exemple 5.2.3. F (x) = (sur C)
(x2 + x + 1)2
π
Les racines du dénominateur sont j = e 3 et j = j 2 . La décomposition s’écrit à priori :
a b c d
F (X) = + 2
+ +
x − j (x − j) x − j (x − j)2
En conjuguant les deux membres, compte-tenu du fait que F est réelle et par unicité de la
décomposition. Il vient : a = c et b = d
Il n’y a "que" deux coefficients à calculer.
L’idée est toute simple et très bête : il suffit d’évaluer les deux membres de l’égalité
αi
N X
X Aij
F =E+
i=1 j=1
Dij
en un point bien choisi (éviter les pôles !) ; cela fournit une équation du premier degré à
une inconnue qu’on résoud sans peine.
Remarque 5.2.2. Cette démarche peut être généralisée aux cas où l’on cherche deux,
voire trois coefficients (mais pas trop quand même) ; Il suffit de choisir autant de points
qu’on a de coefficients à calculer et d’égaler les deux membres en ces points-là ce qui
fournit un système linéaire. Le seul problème qui peut survenir est que les équations obte-
nues ne soient pas indépendantes, si le choix des points a été "mal" fait. Dans la pratique,
on n’utilise pas cette méthode pour plus de deux ou trois coefficients, car la résolution
d’un système linéaire n’est pas toujours chose aisée.
1
Exemple 5.2.4. F (x) = .
x2
−1
D’après ce qu’on a vu à la méthode 3, la décomposition de F se présente sous la forme
a a
F (x) = −
x−1 x+1
donc il ne nous manque effectivement plus qu’un coefficient. Si on évalue les deux membres
1
en zéro ; il vient facilement : a = .
2
m = j · deg(Dk ) − p
et en faisant tendre x vers +∞, on peut, dans certains cas en déduire la valeur de λ. Ce
n’est cependant pas toujours possible, mais il faut y penser.
1
Exemple 5.2.5. F (X) = (dans R)
(x2− 1)(x2 + 1)2
Nous allons essayer sur cet exemple d’illustrer les méthodes 3. 5 et 6. Commençons par
remarquer que la partie entière est nulle. la décomposition de F (dans R[X]) s’écrit à
priori :
a b cx + d ex + f
F (x) = + + 2 + 2
x − 1 x + 1 x + 1 (x + 1)2
Il est évident que F est paire ; évaluons "F (−x)" :
a b −cx + d −ex + f
F (−x) = + + 2 + 2
−x − 1 −x + 1 x +1 (x + 1)2
a = −b et c=e=0
1 est un pôle-simple donc on va savoir (cf. méthode 7 ou 8) calculer facilement son résidu :
1
on trouve : a = .
8
Pour trouver d, on peut multiplier les deux membres par x2 ; en faisant tendre x vers +∞,
Il vient :
1
d=− .
4
Reste à calculer f : Il suffit d’évaluer les deux membres en un point quelconque. par
exemple 0 (ça donne les calculs les plus simples) pour trouver :
1
f =− .
2
Remarque 5.2.3. Les méthodes ne sont pas "commutatives", en ce sens qu’on ne peut pas
calculer f avant d par la méthode de la limite : on serait obligé de multiplier les deux
termes par x4 et on se retrouverait avec des termes à priori divergeants à droite (vu qu’on
ne connait pas d).
La principale difficulté de la décomposition en éléments simples n’est donc pas de trouver
les méthodes (on les connait) mais de les appliquer dans le bon ordre pour limiter au
maximum les calculs.
En fait, même le cas complexe peut se révéler pénible, notamment lorsque le pôle est
multiple.
Si D se met sous la forme D(x) = (x − a)D1 (X) avec D1 (a) 6= 0 alors la partie
principale relative à a se met sous la forme :
λ
x−a
où :
N (a)
λ=
D1 (a)
Pour le voir facilement, il suffit d’écrire :
λ
F = +G
x−a
et de multiplier les deux membres par (x − a) ce qui donne :
N
= λ + (x − a)G
D1
qui foumit le résultat en évaluant les deux membres en a.
Remarque 5.3.1. Lorsque le dénominateur est donné sous forme developpée et que sa
décomposition ne comporte pas "trop" de termes, elle s’applique bien.
x+1
Exemple 5.3.1. F (x) = .
(x − 2)(x − 3)
La partie entière est nulle.
Les deux pôles 2 et 3 sont simples donc la décomposition s’écrit à priori
a b
F (x) = + .
x−2 x−3
La formule précédente donne :
2+1 3+1
a= = −3 et b= = 4.
2−3 3−2
En supposant toujours que D(x) = (x − a)D1 (x) avec D1 (0) 6= 0 alors la partie p
relative à a se met sous la forme :
λ
x−a
où
N (a)
λ= 0
D (a)
En effet en dérivant D comme un produit :
et en évaluant en.a :
D0 (a) = D1 (a).
On utilise alors la méthode précédente pour conclure.
Remarque 5.3.2. Dons le cas où le dénominateur est donné sous forme compacte non
factorisée et qu’on peut accéder "autrement" que par factorisation aux racines. Cette for-
mule est plus performante que la précédente.
En fait. les deux formules s’appliquent pratiquement toujours. Mais ce qui change c’est
la forme plus ou moins explicite et compacte du résultat qu’on obtient.
Pour être parfaitement clair, nous allons vous montrer un test comparatif des deux les-
sives :
1
Exemple 5.3.2. F (x) = n .
x −1
La partie entière est nulle. Le dénominateur est sous forme compacte. non développée. et
on connaît parfaitement ses n racines : ce sont les racines n-ièmes de l’unité :
2kπ
ak = e n
où
1 ak
λk = n−1 =
nak n
Si l’on avait utilisé la formule du quotient. on aurait trouvé :
1
λk = Q
j6=k (aj − ak )
qui n’est pas fausse (on voit mal pourquoi elle le serait) mais qui reste néanmoins beau-
coup moins explicite que la précédente (évidemment on peut toujours s’amuser à simpli-
fier cette expression et retrouver l’autre : on est sûr d’y arriver par unicité).
Si le pôle est multiple mais pas trop, c’est-à-dire de multiplicité égale à 2 où 3. Il est
déconseillé de se précipiter sur la méthode 10. Il vaut mieux procéder par identification.
• Principe :
On pose à priori la décomposition (on va expliquer le "pire" cas. c’est-à-dire la multiplicité
3) :
N (x) λ µ ν
F (x) = 3
= + 2
+ + G(x)
(x − a) D1 (x) x − a (x − a) (x − a)3
le dernier coefficient. c’est-à-dire ν peut se calculer exactement comme expliqué dans la
méthode 7, modulo les modifications adhoc : en multipliant les deux membres par (x−a)3
et en évaluant en a il vient :
N (a)
ν=
D1 (a)
Remarque 5.3.3. Il n’y a pas d’équivalent simple à la méthode 8 dons ce cas-là.
C’est une horreur, c’est une catastrophe d’avoir à l’appliquer, car on est absolument
certain de commettre au moins une erreur dans cette méthode. C’est pourquoi il faut ab-
solument chercher à l’éviter, mais ce n’est hélas pas toujours possible.
• Cas d’emploi :
Recherche de la partie principale relative à un pôle multiple d’ordre supérieur ou égal à 4
(pour 3. il vaut mieux l’éviter à notre avis).
• Rappel :
Si A et B sont deux polynômes avec B(0) 6= 0 et k un entier non nul, alors il existe un
unique couple de polynômes (Qk , Rk ) tels que :
A = BQk + Rk · X k+1
et deg(Rk ) ≤ k. On dit que l’on a effectué la division selon les puissances croissantes de
A par B à l’ordre k.
• Principe :
Soit a un pôle de multiplicité n. On a donc :
N (x) N (x) α1 α2 αn
F (x) = = n
= + 2
+ ··· + + G(x)
D(x) (x − a) D1 (x) x − a (x − a) (x − a)n
ce quI donne :
N (x + a) N (x + a) α1 α2 αn
F (x + a) = = n
= + 2 + · · · + n + G(x + a)
D(x + a) (x) D1 (x + a) x x x
donc :
N (x + a)
= α1 xn−1 + α2 xn−2 + · · · + αn xn + G(x + a).
D1 (x + a)
Les coefficients de la décompositfon relative à a apparaissent donc comme ceux de la
division selon les puissances croissantes de N (X + a) par D1 (X + a) à l’ordre n − 1.
• Erreurs classiques :
o Il faut commencer par "translater" la fraction : ce n’est pas N qu’on divise par D1 .
mais N (x + a) par D1 (x + a). Ce qui veut dire qu’on doit commencer par se farcir le
développement de (x + a) à toutes les puissances ...
o Enfin, il faut remarquer que l’on obtient les coefficients à l’envers, c’est-à-dire
que le premier qu’on obtient en effectuant la division selon les puissances croissantes est
αn , et non pas α1 . Les erreurs de retranscription (c’est-à-dire passage de la division à la
décomposition) sont quasi-svstématiques· · ·
A part ça. c’est une méthode très bien
x+1
Exemple 5.3.4. Soit F (x) = .
(x − 1)4 (x − 2)2
La partie entière est nulle. Il n’y a pas de pôle simple. Deux coefficients se calculent
instantanément d’après la méthode 9. Il s’agit de ceux relatifs aux termes de plus haut
degré pour 1 et 2. c’est-à-dire :
α4 β2
et .
(x − 1)4 (x − 2)2
En vertu de cette méthode, on trouve :
2 3
α4 = =2 et β2 = =3
12 14
En fait, Il est inutile de calculer (α4 à part puisque c’est le premier coefficient qui va
apparaître dans la division selon les puissances croissantes. Les polynômes qu’on doit
faire intervenir sont donc :
N (x + a) = N (x + 1) = x + 2
D1 (x + a) = D1 (x + 1) = (x + 1 − 2)2 = (x − 1)2 = 1 − 2x + x2
et on doit effectuer cette division à l’ordre 3. On va la poser une fois pour toutes, car on
a remarqué que beoucoup ne savaient pas faire.
2 + X 1 − 2X + X 2
−(2 − 4X + 2X 2 ) 2 + 5x + 8x2 + 11x3
5X − 2X 2
− (5X − 10X 2 + 5X 3 )
8X 2 − 5X 3
− (8X 2 − 16X 3 − 8X 4 )
11X 3 − 8X 4
En n’oubliant pas d’inverser les coefficients (enfin ici on sait que 2 doit correspondre au
plus haut degré donc on limite les risques) :
11 8 5 2 β1 3
F (x) = + 2
+ 3
+ 4
+ +
x − 1 (x − 1) (x − 1) (x − 1) (x − 2) (x − 2)2
Il ne nous reste qu’un coefficient à calculer : le plus simple est de multiplier par x et de
passer à la limite et +∞. ce qui donne facilement :
β1 = −11
Pour vérifier que c’est cohérent, on peut évaluer les deux membres en 0 et on vérifie que
ça marche.
N (x)
F (x) =
(x2 + px + q)n D1 (x)
• Cas d’emploi :
ax + b
Pour les éléments simples de la forme (n = 1).
x2 + px + q
• Principe :
Dans C, tout est scindé donc le polynôme (x2 + px + q), qui est à coefficients réels, admet
deux racines complexes conjuguées α et α.
A partir de là, on calcule les coefficients relatifs à α et α, qui sont des pôles simples
(puisque on a supposé k = 1). En fait, Il n’y a qu’un calcul à faire puisque les deux
coefficients seront conjugués (cf. méthode 4).
Remarque 5.4.1. Cette méthode peut parfaitement s’appliquer au cas n > 1 mais nous
pensons qu’il vaut mieux l’éviter car le pôle complexe (non réel devient alors multiple, et
qu’il faut faire une division selon les puissances croissantes dont les coefficients vont être
complexes. ce qui est une horreur sans nom. A fuir.
• Cas d’emploi :
Dans le cas où n > 1.
• Principe :
C’est grosso modo le même que celui exposé à la méthode 9. La décomposition de F en
éléments simples s’écrira :
n
X ak x + b k
F (x) = + G(x)
k=1
(x2 + px + q)k
a2 = −1 et b2 = 0
• Cas d’emploi :
Avec les notations précédentes, cette méthode s’applique si D1 = 1, c’est-à-dlre si F se
présente sous la forme :
N (x) N (x)
F (x) = =
(x2 + px + q)n P (x)n
• Principe :
La décomposition s’écrit à priori :
N (x) a1 x + b 1 a2 x + b 2 an x + b n
n
= + 2
+ ··· +
P (x) p(x) p(x) p(x)n
N = P.Q + R
et R est de degré 1.
Ce qui veut dire que la fraction s’écrit sous la forme :
N R
F = n−1
+ n.
P P
Le dernier terme est le dernier terme de la décomposition en éléments simples. On en
déduit qu’en faisant des divisions euclidiennes successives des quotients obtenus par P
on obtient la décomposition en éléments simples (les parties principales sont les restes
successifs). Pour le coup, il n’y a pas trop de calculs horribles à faire, et il faut absolument
penser à cette méthode quand elle peut s’appliquer.
x7 + 1
Exemple 5.4.2. Soit F (x) = .
(X 2 + X + 1)3
On fait comme préconisé :
x7 + 1 = (x2 + x + 1)(x5 − x4 + x2 − x) + x + 1,
et enfin :
(x3 − 2x2 + x − 2) = (x2 + x + 1)(x − 3) + 3x + 5.
Ce qui donne finalement :
3x + 5 4x + 2 x+1
F (x) = x − 3 + + 2 + 2
x2 + x + 1 (x + x + 1) 2 (x + x + 1)3
TRAVAUX DIRIGES
1 Toute fonction qui possède des primitives sur un intervalle I est continue sur I.
Z π Z π
2 2 du
2 sin(2x)dx = sin(u) .
0 0 2
3 L’intégrale sur [0, 1] d’une fonction paire est positive ou nulle.
4 Toute fonction intégrable sur [a, b] est continue.
5 Toute primitive d’une fonction rationnelle est rationnelle.
3 n1 n nk=1 (n + k)
p Q
1
4 −n + n1 e n+k
P
Exercice 6.1.4.
−x3 − x2 + 2x + 3
On veut déterminer unr primitive de f (x) = sur [2; +∞[.
(x − 1)2 (x2 + x + 1)
1 Décomposer f (x) en éléments simples dans R[X]
2 vérifier que
ax + b a 2x + p ap 1
= ( )( 2 ) + (b − )( 4q−p2
)
x2 + px + q 2 x + px + q p
2 (x + ) +
2
2 4
138
TRAVAUX DIRIGES
Exercice 6.1.5.
Exercice 6.1.6.
n
X 1
Déterminer la limite de la suite définie par le terme général suivant : √
k=1
x2 + 2kn
Exercice 6.1.7.
x4
On veut déterminer unr primitive de f (x) = sur [0; +∞[.
(x + 3)2 (x2 + x + 3)
1 Décomposer f (x) en éléments simples dans R[X]
2 Déterminer unr primitive de f sur [0; +∞[.
Exercice 6.1.8.
Z
(a) Calculer (sin(x)(sin(x) − cos(x)))dx.
ln 13
ex √
Z
(b) Calculer x
√ x dx en posant t = 21 ex − 1
ln 5 (3 + e ) e − 1
Exercice 6.1.9.
4x2
(I) Soit f (x) = .
1 − x4
Décomposer f (x) en éléments simples dans R[X] ;
r
1 x−1
(II) Soit g(x) = . Déterminer unr primitive de g sur [2; +∞[.
x x+1
Exercice 6.1.10.
4
(I) Soit f (x) = .
x4
− 16
1 Décomposer f (x) en éléments simples dans R[X]
Z 1
1 1 1
2 Montrer que f (x)dx = arctan 2 − ln 3 − π.
0 4 8 8
n−1
X −4n3
(II) Déduire la limite de la suite (un ) définie par : un = .
16n4 − k 4 )
k=0
Exercice 6.1.11.
6x + 6
(I) Soit f (x) = .
(2x + 1)2 (x2 + x + 1)
1 Décomposer f (x) en éléments simples dans R[X]
1 √
Z 1
4
2 Montrer que f (x)dx = ln(3) − π 3 + .
0 9 3
n−1
X 6n2 (k + n)
(II) Déduire la limite de la suite (un ) définie par : un =
(2k + n)2 (k 2 + kn + n2 )
k=0
Exercice 6.1.12.
Calculer les intégrales suivantes
Z √3
1
1 I= √ dx
2 2
−1 (1 + x ) 1 + x
Z 1
x
2 J= 2
dx
−2 x + 4x + 13
Z 1
2 1
3 K= dx
1 x(x − 1)2
4
Exercice 6.1.13.
ax + b
(I) Soit g(x) = dx avec p2 − 4q < 0.
x2 + px + q
1 vérifier que
a 2x + p ap 1
g(x) = ( )( 2 ) + (b − )( 4q−p2
)
2 x + px + q 2 (x + p )2 +
2 4
a 2b − ap 2x + p
G(x) = ln(x2 + px + q) + p arctan( p )
2 4q − p2 4q − p2
1
1 √
Z
4
2 Montrer que f (x)dx = ln(3) − π 3 + .
0 9 3
n−1
X 6n3 (k + n)
(III) Déduire la limite de la suite (un ) définie par : un =
(2k + n)2 (k 2 + kn + n2 )
k=0
Exercice 6.1.14.
Exercice 6.1.15. Soient a et x deux nombres réels strictement supérieurs à 1 et tels que a < x.
Calculer les intégrales des fonctions rationnelles suivantes.
Z x 3
3t + 10t2 − 2t
1 I= dt
a (t2 − l)2
Z x
1
2 J= 3 (1 + t3 )
dt
a t
Exercice 6.1.16.
1
1 Déterminer une primitive de f sur ]0; π2 [, avec f (x) = .
1 + cos x
sin 2x
2 Déterminer une primitive de g sur ]0; π2 [, avec g(x) = .
1 + cos x
Exercice 6.1.17.
Calculer
Z 3
1
1 K= √ dx
2 −x2 + 4x − 3
Z 1
1
2 L= t+1
dt.
0 e
Z 1p
3 N= 1 − x2 dx.
0
Exercice 6.1.18.
x
1 Déterminer une primitive de f sur [3; +∞[, avec f (x) = .
x3 − 3x + 2
cos x
2 Déterminer une primitive de g sur ]0; π2 [, avec g(x) = 2 .
sin x + 2 tan2 x
Exercice 6.1.19.
Z 1
1 Calculer e−x ln(1 + ex )dx
0
x3
2 Soit la fonction f définie sur R par f (x) = 3
(1 + x2 ) 2
1
3√
Z
a Montrer que f (x)dx = 2 − 2.
0 2
b Déterminer la limite de la suite (Sn )n∈N∗ , de terme général
n
1X k3
Sn = p
n (n2 + k 2 )3
k=1
π
sin x − cos x
Z
2
3 On considère l’intégrale J = p dx.
0 cos4 x + sin4 x
a Montrer que J = −J.
b En déduire la valeur de J.
Exercice 6.1.20. Z 2
dx
On considère l’intégrale I = √ .
1 2 + 4x − x2
Z 0
du
1) Montrer par un changement de variables que : I = √ .
1 + 1 − u2 −1
2
Z 0
du
2) Effectuer le changement de variable u = cos t dans l’intégrale √ .
−1 1 + 1 − u2
2
θ
3) (a) Exprimer sin θ en fonction de tan pour θ ∈] − π; π[.
2
Z √3
4t
(b) En déduire que I = dt.
1 (1 + t) (1 + t2 )
2
Exercice 6.1.21.
Calculer les intégrales suivantes
Z 0 Z 1
xdx dt
I= 2 + 2x − 3
et J=
−1 x 0 (1 + t2 )2
Exercice 6.1.22.
2x3 + x2 + 4x + 1
3 Soit f (x) = .
(x + 1)2 (x2 + 1)
Exercice 6.2.2. Résoudre sur des intervalles appropriés les équations différentielles suivantes :
a) y 0 + 2y = x2
yy 0 1
b) 1+y 2
= x
c) y 0 − y = (x + 1)ex
d) y 0 + y = x − ex + cos x
Exercice 6.2.3. Résoudre sur des intervalles appropriés les équations différentielles suivantes :
a) xy 0 − y = 2x2 , y(1) = 5,
b) (1 + ex )y 0 + ex y = (1 + ex )
c) (2 + cos x)y 0 + sin(x)y = (2 + cos x) sin x
Exercice 6.2.4. Résoudre sur des intervalles appropriés, les équations de Bernoulli et les équa-
tions de Riccati suivantes
1) y 0 + 2y = 4y 3
√
2) xy 0 − 2x2 y = 4y
2) y 0 − 2xy + y 2 = 2 − x2
π π
Exercice 6.2.6. Le but de l’exercice est de déterminer sur ] − ; [ la solution générale de l’équa-
2 2
tion différentielle (E) suivante.
et
(E) y 00 (t) − 2y 0 (t) + 2y(t) = (π − t)e−2t + .
cos2 (t)
π π
1 Déterminer l’ensemble des solutions sur ] − ; [ de l’équation homogène
2 2
y 00 (t) − 2y 0 (t) + 2y(t) = 0.
2 Sans utiliser la méthode de la variation des constantes, déterminer une solution particu-
lière de l’équation y 00 (t) − 2y 0 (t) + 2y(t) = (π − t)e−2t .
3 En utilisant la méthode de la variation des constantes, déterminer une solution particulière
et
de l’équation y 00 (t) − 2y 0 (t) + 2y(t) = .
cos2 (t)
π π
4 Déduire des questions précédentes la solution générale de (E) sur ] − ; [.
2 2
π π 0
5 Déterminer la solution f de (E) sur ] − ; [ telle que f (0) = 0 et f (0) = 0.
2 2
Exercice 6.2.7. Le but de l’exercice est de déterminer la solution générale de l’équation différen-
tielle (E) suivante.
1 Déterminer l’ensemble des solutions sur R de l’équation sans second membre y 00 (t) −
4y 0 (t) + 4y(t) = 0.
2 Déterminer les trois réels a, b, c tels que t 7→ (at2 + bt + c)et est solution de l’équation
y 00 (t) − 4y 0 (t) + 4y(t) = (t2 + 1)et .
3 Déterminer le réel a tel que t 7→ at2 e2t est solution de l’équation y 00 (t) − 4y 0 (t) + 4y(t) =
2e2t .
4 Déduire des questions précédentes la solution générale de (E).
5 Déterminer la solution f de (E) sur R telle que f (0) = 0 et f 0 (0) = 0.
Exercice 6.2.8.
Le but de l’exercice est de déterminer la solution générale de l’équation différentielle (E) suivante.
xa −ax
3 limx−→a arctanx−arctana , a > 0.
x
Exercice 6.3.8. Montrer que la fonction f (x) = ex −1 peut être prolongée de classe C 1 sur R.
Exercice 6.3.9. Soit f la fonction définie sur R par f (x) = ln(x2 + 2x + 2). Donner l’équation
de la tangente à la courbe représentative de f au point d’abscisse 0 et étudier la position relative
de la courbe et de la tangente au voisinage de ce point.
Exercice 6.3.11. p
On considère les fonctions g, h et f définies respectivement par g(x) = ln(1 + x2 ) + x, h(x) = 1 + x2 + x − 1
g(x)
et f (x) = .
h(x)
1 Déterminer le développement limité à l’ordre 6, au voisinage de 0 de g ;
2 Déterminer le développement limité à l’ordre 5, au voisinage de 0 de h ;
3 En déduire le développement limité à l’ordre 4, au voisinage de 0 de f ;
4 Montrer que f est prolongeable par continuité en 0 et que k la fonction ainsi prolongée
est dérivable en 0, on donnera k 0 (0) ;
5 Déterminer une équation de la tangente à la courbe de k (Ck) au point d’abscisse 0, et
préciser la position de la courbe de k par rapport à la tangente au voisinage de 0 ;
6 Déterminer (a1 ; a2 ; b1 ; b2 ; c1 ; c2 ) ∈ R6 et p ∈ N∗ tels que
h(x) = a1 x + b1 + xc1p + o( x1p ) au voisinage de +∞ et
h(x) = a2 x + b2 + xc2p + o( x1p ) au voisinage de −∞ ;
7 En déduire que (Ch) admet des asymptotes en +∞ et −∞ que l’on précisera, puis, étu-
dier leurs positions relatives par rapport à (Ch) ;
8 Déterminer le développement limité a l’ordre 2, au voisinage de 1 de g.
Exercice 6.3.12.
j(x) = (1 + sinx)x .
g(x) = ln(x).
Exercice 6.3.13.
1+x
On considère la fonction f définie sur R \ {−1; 1} par f (x) = (x2 − 1) ln | |,
1−x
Exercice 6.3.14.
1
On considère les fonctions g, h et f définies respectivement par g(x) = sin(x), h(x) = et
cos(x)
f (x) = g(x)h(x).
1 Déterminer le développement limité à l’ordre 5, au voisinage de 0 de g ;
2 Déterminer le développement limité à l’ordre 4, au voisinage de 0 de h ;
3 En déduire le développement limité à l’ordre 4, au voisinage de 0 de f ;
4 En déduire f (0) et f 0 (0) ;
5 Déterminer une équation de la tangente à la courbe de f (Cf ) au point d’abscisse 0, et
préciser la position de la courbe de f par rapport à la tangente au voisinage de 0 ;
f (2x) − 2f (x) − 2(f (x))3
6 Montrer que lim = 2.
x→0 x5
Exercice 6.3.15.
1
On considère les fonctions g, h et f définies respectivement par g(x) = (1 + x) x ,
1 h 1 1 2x 1 3x i
h(x) = (1 + )x et f (x) = x2 (1 + )x − 4(1 + ) + 3(1 + ) .
x x 2x 3x
1 Déterminer le développement limité à l’ordre 3, au voisinage de 0 de g ;
2 Montrer que g est prolongeable par continuité en 0 et que k la fonction ainsi prolongée
est dérivable en 0, on donnera k 0 (0) ;
3 Déterminer une équation de la tangente à la courbe de k (Ck) au point d’abscisse 0, et
préciser la position de la courbe de k par rapport à la tangente au voisinage de 0 ;
e 11e 1
4 Montrer que h(x) = e − + 2
+ o( 2 ) au voisinage de +∞. On pourra utiliser le
2x 24x x
resultat de la question 1 ;
5 En déduire lim f (x).
x→+∞
Exercice 6.3.16.
1
On considère les fonctions g, h et f définies respectivement par g(x) = (1 + x) x ,
1 h 1 1 2x 1 3x i
h(x) = (1 + )x et f (x) = x2 (1 + )x − 4(1 + ) + 3(1 + ) .
x x 2x 3x
2 En déduire :
a le nombre f (3) (1).
b l’équation de la tangente (D) au point d’abscisse 1 à la courbe de f , puis étudier
leurs positions relatives.
Exercice 6.3.18.
On considère les fonctions g, h et f définies respectivement par
2 g(x) − h(x)
g(x) = , h(x) = exp(1 − cos(x)) et f (x) = .
2 − x2 x4
1 Déterminer le développement limité à l’ordre 6, au voisinage de 0 de g ;
2 Déterminer le développement limité à l’ordre 6, au voisinage de 0 de h ;
3 En déduire le développement limité à l’ordre 2, au voisinage de 0 de f ;
4 Montrer que f est prolongeable par continuité en 0 ;
5 Soit k le prolongement par continuité de f en 0. Montrer que k est dérivable en 0 et
préciser k 0 (0) ;
6 Déterminer une équation de la tangente à la courbe (Ck) de k au point d’abscisse 0, et
préciser la position de la courbe de k par rapport à la tangente au voisinage de 0 ;
π
7 Déterminer le développement limité a l’ordre 2, au voisinage de de h
2
Exercice 6.4.2. Étudier l’existence et la valeur éventuelle d’une limite en (0,0) pour les fonctions
f de deux variables réelles définies par les formules suivantes :
g : R2 → R, (x, y) 7→ (x − y)2 + x3 + y 3 .
h : R2 → R, (x, y) 7→ (x − y)2 + x4 + y 4 .
Exercice 6.4.5. Soit D = {(x, y)) ∈ R2 / x > 0}. On recherche toutes les fonctions f ∈
C 1 (D, R) telles que :
∂f ∂f
∀(x, y) ∈ D, x +y = 0. (6.1)
∂x ∂y
y
1 Vérifier que ϕ : (x, y) 7→ x est solution du problème (6.1).
2 Soit g ∈ C 1 (R, R). Montrer que goϕ est solution de (6.1).
3 Soit f une solution de (6.1), montrer alors que f (u, uv) ne dépend que de v.
4 Donner l’ensemble des solutions de (6.1).
Exercice 6.4.6.
On considère la fonction F de deux variables définie sur R2 par :
( 2 2
x y−y x
x2 +y 2
si (x, y) 6= (0, 0)
F (x, y) =
0 si (x, y) = (0, 0).
2 Montrer que F admet des dérivées partielles en tout point de R2 et les calculer.
3 L’application F est-elle de classe C 1 sur R2 \{(0; 0)} ? sur R2 tout entier ?
4 Etudier la différentiabilité de l’application F au point (0 ; 0).
Exercice 6.4.7.
f (x, y) = y 3 − x2 − 4xy − 5y 2 − y.
Exercice 6.4.8.
1 Étudier la continuité de g ;
2 Étudier l’existence et la continuité des dérivées partielles premières de g.
Exercice 6.4.9.
1 Étudier la continuité de f ;
2 Étudier l’existence et la continuité des dérivées partielles premières de f.
Exercice 6.4.10.
On considère la fonction f de deux variables définie sur R2 par :
Exercice 6.4.11.
On cosidère la fonction définie sur R2 par
f (x, y) = x|x + y|
Etudier :
1 la continuité de f sur R2
2 la différentiabilité de f en (0; 1)
Exercice 6.4.12.
On considère la fonction f de deux variables définie sur R2 par :
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