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Introduction à la thermodynamique
physique.
I- Approche microscopique
a) Introduction
(a) (b)
Il est évident que (b) précède (a). Il y a manifestement eu une paroi à un certain
moment, paroi qui a été retirée avant la série de photos. Nous sommes donc en
mesure de donner sans ambiguïtés un sens d’évolution à la transformation.
Cependant, si la paroi est calorifugée, l’énergie interne ne varie pas et
l’application du premier principe ne permet pas de dire que la transformation de
(a) vers (b) est impossible spontanément.
Pour un système isolé, le premier principe stipule que l’énergie interne doit se
conserver au cours d’une transformation mais il ne donne aucune information sur
la faisabilité de cette transformation. Le second principe de la thermodynamique
permet de définir le devenir des systèmes isolés en précisant quelles sont les
transformations qui ont lieu spontanément et celles qui sont interdites :
Il existe une fonction d’état, notée S et appelée entropie, qui obéit à un principe
d’extremum. Pour un système isolé :
* l’entropie est maximale à l’équilibre thermodynamique
* l’entropie augmente (€
ΔS > 0) au cours d’une évolution irréversible
* l’entropie reste constante (ΔS = 0) si la transformation est réversible.
€ €
€ €
II- Calcul macroscopique des variations d’entropie
€ Pour évaluer
€ cette densité d’états ω , nous pouvons€ remarquer qu’il suffit de
€déterminer le nombre d’états microscopiques Ω(U ) caractérisés par une énergie
interne inférieure à une valeur U donnée. En effet :
€ dΩ
ω dU = Ω(U + dU ) − Ω(U ) et donc ω = .
€ dU
€
€ €
Calcul de Ω(U )
A priori, chaque molécule est décrite par ses 3 coordonnées ( x, y,z) et par les
r
composantes
€ (v x ,v y ,v z ) de son vecteur vitesse v . Mais, chaque mesure de la
position ou de la vitesse est entachée d'une certaine erreur, chaque molécule sera
δV € ( x, y,z)
en réalité repérée par un petit volume€ pos. autour d'un point de
€ δVvit. (v x ,v y ,v z )
positions
l'espace des
vitesses
€ €
δVpos. δVvit.
€ €
r x r v x
ez r ez r
r y v v y
r r z r r
ex ey ex ey vz
Ainsi, le nombre d'états accessibles à une molécule dans l'espace des positions
est simplement V δVpos. . Par conséquent, il y a donc V δVpos. façons de placer une
2
molécule dans le volume total V, (V δV )
pos. manières d'en placer 2 et
N
Ω pos. = (V δV pos. ) répartitions possibles des N particules dans l'espace des
€ €
positions. En effectuant un tel raisonnement, nous n'avons toutefois pas veillé à
€ €
ce que chacune de ces répartitions corresponde à une énergie interne inférieure à
€ la valeur U que l’on s’est fixé. Mais,€ dans un gaz parfait monoatomique, U se
réduit à l'énergie cinétique totale et elle est donc indépendante des positions des
molécules. Par conséquent, sa donnée ne modifie en rien le dénombrement dans
l'espace
€ des positions. En revanche, la valeur de U va contraindre€le nombre de
configurations accessibles dans l'espace des vitesses de toutes les molécules.
€
N
1
Précisément, avoir une énergie interne inférieure à U se traduit par ∑ 2mv 2
i <U
i=1
N
2U
et donc ∑ (v 2
ix + v iy2 + v iz2 ) < . Géométriquement, dans l’espace à 3N dimensions des
i=1 m €
composantes du vecteur vitesse de chaque particule, le point € de coordonnées
(v1x ,v1y ,v1z ,L,v ix ,v iy ,v iz ,L,v Nx ,v Ny ,v Nz ) doit se trouver à l’intérieur
€ de la sphère de
€ 2U
rayon R = . Le volume associé s’écrit Cte C × R 3N et correspond à un nombre de
m
3N 2
€ C.R 3N C 2U
répartitions possibles donné par Ωvit. (U ) = N = N .
(δ V ) (δ V ) m
€ vit. vit.
€
Ainsi, le nombre total recherché Ω(U ) de réalisations microscopiques avec une
énergie interne inférieure
€ à U s’écrit :
V N 2U 3N 2
Ω(U ) =€Ω pos. × Ωvit. (U ) = C.
€ δ V pos.δ Vvit. m
dΩ V N 3N 2 2U 3N 2−1
D’où la densité d’états ω = = C. puis l’entropie
€ dU δVpos.δVvit. 2 m m
S = kB ln(ω ) du gaz parfait monoatomique à l’équilibre :
€ 3
S = NkB lnV + lnU + Cte
€ 2
€
Pour calculer la variation totale d’entropie d’un système, il suffit d’intégrer dS
final
δQ
et donc ΔS = ∫ Trev. à condition d’emprunter une voie réversible. Puisque
initial
De plus, la relation δQrev = TdS montre que l’unité naturelle pour l’entropie est le
J.K −1 .
- Illustration :
€ détente de Joule et Gay-Lussac.
€
Il s’agit en réalité de l’expérience analysée au début de ce chapitre : un gaz
parfait est initialement dans l’un des compartiments d’un récipient dont les parois
sont rigides et calorifugées. Lorsqu’on supprime la cloison, le gaz occupe les 2
compartiments. Au cours de cette transformation irréversible, il n’y pas de
travail et de chaleur échangées ce qui se traduit par ΔU = 0 .
conséquent :
final
dV V
ΔS = ∫ nR = nRln final €> 0 puisque V final > Vinitial .
€ initial V Vinitial
b) Conséquence :
€ coefficients calorimétriques €
d’un fluide.
Nous avons également montré dans le chapitre précédent que l,h, λ, µ se déduisent
des 2 capacités calorifiques
€ CV , CP et de l’équation d’état :
€
€ €
∂T ∂T ∂T ∂T
l = (CP − CV ) , h = −(CP − CV ) , λ = CP et µ = CV
∂V P ∂P V ∂V P ∂P V
∂S C ∂S l ∂ ∂S ∂ ∂ S
Donc = V et = . Mais = et par suite :
∂T €
V T ∂V T T ∂T ∂V T V ∂V ∂T V T
l 1 ∂l 1 ∂C ∂l ∂C l
− 2
+ = V , soit − V =
€ € T T ∂T €
V T ∂V T ∂T V ∂V T T
Ainsi :
∂P
€ l = T (1ère Relation de Clapeyron)
∂T V
l ∂V
Or CP − CV = = l , ce qui implique :
(∂T ∂V ) P ∂T P
€
∂P ∂V
€ CP − CV = T (Relation de Mayer)
∂T V ∂T P
∂T
Finalement h = −(CP − CV ) se traduit par :
€ ∂P V
∂V
h = −T (2ème Relation de Clapeyron)
€ ∂T P
€
et pour la fonction d’état enthalpie H = U + PV ,
dH = dU + PdV + VdP = δQrev + VdP = CP dT + ( h + V )dV = CP dT
€
L’énergie interne et l’enthalpie d’un gaz parfait ne dépendent que de
€ sa température : dU = CV dT , dH = CP dT .
∂P ∂V nR nR
De plus, CP − CV = T € = T € et donc :
∂T V ∂T P V P
CP − CV = nR
€
∂T P ∂T V
Enfin, λ = CP = CP € et µ = CV = CV . Pour une transformation
∂V P nR ∂P V nR
adiabatique réversible, nous aurons :
CP PdV + CV VdP dP CP dV
€ δQrev = λ dV + µ dP
€ = CP PdV + =0⇒ + = 0,
nR P CV V
C
soit PV γ = Cte avec γ = P .
CV
€ €
Ces résultats généralisent ainsi à tous les gaz parfaits les relations établies
€ pour le cas monoatomique . Finalement seule la valeur
dans le chapitre précédent
€
γ = 3 2 (et donc CV = 3nR 2, CP = 5nR 2 qui en résultent) est spécifique aux gaz
parfaits monoatomiques. De façon générale, on montre en effet que le rapport
C
γ = P reflète la structure interne des molécules du gaz parfait : par exemple,
€ CV € €
5
γ = pour un gaz parfait diatomique.
2
€
€
III- Le second principe pour les systèmes au contact d’un
thermostat.
a) Inégalité de Clausius
€ €
€
la chaleur fournie par le four au gâteau est donc Qgâteau = CV (Tfinal − Tinitial ) si l’on
suppose la capacité calorifique CV du gâteau constante. Pour évaluer la variation
d’entropie du gâteau, nous devons imaginer un chemin réversible entre les mêmes
états extrêmes et ainsi : €
€ final
δQrev.
final
CV dT T
ΔSgâteau = ∫ = ∫ = CV ln final
initial T initial T Tinitial
-1.5
€
-2
-2.5
-3
-3.5
x
0.5 1 1.5 2 2.5 3
Pour le gâteau, x = T Tfour ≤ 1 et x final > x initial ⇒ f ( x final ) > €f ( x initial ) et on retrouve
bien ΔSgâteau + ΔS four ≥ 0.
€ € €
€
- Généralisation
Q
€ ΔS ≥ où Q est la quantité de chaleur échangée par le système.
Tth.
−W 1 1
Il en résulte ≤ Q − avec TF ≤ TC et donc 1 TF. ≥ 1 TC . . Par conséquent
TF€.
C
TF . TC. €
TF .
QC ≥ 0 et QF = −W − QC ≤ QC 1− −1 < 0 : le moteur reçoit de la chaleur de la
€TC . €
part de€ la source chaude et il en fournit à la source froide. On définit alors
l’efficacité η comme le rapport des 2 transferts d’énergie, celui qui est utile et
€
celui
€ qui est dépensé pour la faire fonctionner : pour le moteur, η = −W QC .
QC + QF Q Q T T
€ ⇒η= = 1+ F avec F ≤ − F. , ce qui donne bien η ≤ 1− F
QC QC QC TC. € TC
Remarques :
€ € €
* Pour un réfrigérateur, le système reçoit de la chaleur de la source
1 1 W
froide : QF ≥ 0 avec aussi QF − ≤ . Cette inégalité prouve immédiatement
TF . TC . TC .
que W ≥ 0 : le réfrigérateur reçoit du travail et il fournit de la chaleur à la
source chaude puisque QC = −W − QF ≤ 0 . Concrètement, la source froide est
€
constituée de l’intérieur
€ du réfrigérateur et la source chaude est en général
€ l’atmosphère de la pièce où est placé le réfrigérateur. Le transfert thermique
qu’elle reçoit doit
€ être considéré comme une perte et nous définirons logiquement
l’efficacité comme le rapport de la grandeur valorisable QF sur la grandeur
Q
coûteuse W , soit η = F :
W
QF 1 Q T € 1
η=− =− avec C ≤ − C de sorte que η ≤ .
€ QF + QC 1+ QC QF QF TF TC TF −1
€
€
b) Systèmes évoluant à volume constant au contact d’un thermostat.
€
Dans ce cas, le travail échangé est nul et donc ΔU = Q et nous avons vu que
ΔS ≥ Q Tth. . D’où ΔU − Tth.ΔS ≤ 0.
€ €
l’état final, il y a équilibre avec le milieu extérieur et donc Tinitial = Tfinal = Tth. , soit
ΔF ≤ 0 :
€
Remarque : L’énergie libre présente également un intérêt pour les
transformations où le volume n’est pas constant. On doit alors écrire :
ΔU = W + Q ≤ W + Tth.ΔS
Le travail algébriquement reçu par le milieu extérieur étant donné par W ext = −W ,
on a W ext ≤ −ΔF : sa valeur
€ maximale est donc donnée par la diminution de l’énergie
libre.
€
€
c) Systèmes évoluant sous une pression constante et au contact d’un thermostat.
⇒ ΔU ≤ −PextΔV + Tth.ΔS
€ €
Comme précédemment, dans l’état initial et dans l’état final, il y a équilibre avec
le milieu extérieur : €Pinitial = Pfinal = Pth. , Tinitial = Tfinal = Tth. . Le critère d’évolution
peut donc aussi s’écrire Δ (U + PV − TS ) ≤ 0 , ce qui suggère d’introduire la fonction
état G = U + PV − TS = H − TS appelée enthalpie libre :
€ €
€
Toute transformation spontanée sous une pression extérieure constante et au
€
contact d’un thermostat s’accompagne d’une diminution de l’enthalpie libre
G = H − TS = U + PV − TS .
€
Cette formulation du second principe joue un rôle considérable où les variables
maîtrisées sont la température et la pression. Une manière de prévoir le sens
d’une réaction chimique est d’évaluer la variation ΔG dans un sens déterminé : si
ΔG < 0, le sens de la réaction est celui initialement choisi, sinon c’est le sens
opposé.
€
€