LA MORT
MA PLUS BELLE EXPÉRIENCE
EDITIONS DU SIGNAL
TABLE DES MATIÈRES
J'ai toujours été sportif un être sain et très actif Elevé dans une
rcligion très belle, il m'a été demandé de croire tout simplement. Cette
liri ne m'a jamais posé de problèrnes d'ordre religieux ni philosophi-
c1ue. La vie de tous ies jours avec ses buts matériels m'occupait pleine-
rrrent. Il a fallu une tragédie pour qu'en moi les forces divines s'éveil-
lcnt.
L'énorme choc subi lors d'un accident de voiture m'a conduit à la
rrrort clinique: mon esprit et mon âme s'étaient détachés de mon
('orps. C'est ainsi que je me suis trouvé confronté aux problèmes de la
vic, des hommes, de la mort et du divin.Je pense qu'il est essentiel pour
ulr homme de commencer à chercher la lumière d'une manière
r'onsciente. Dès que l'on sait que l'on ne sait rien et que l'on ressent le
bcsoin de connaître quelque chose, on a déjà franchi un pas important.
(l'cst pourquoi je prétends être mort le 16 septembre 7964 et être
r-cssuscité quelques minutes plus tard comme un être tout neuf nanti
rl'icléaux, d'expériences et de connaissances d'une qualité toute diffë-
rcnte.
I-a vérité se cherche en soi-même car elle est ce qui est, donc la
rdalité unique. Utiiisons le nom symbolique et simpie de «Dieu» : «Où
l)icu est, la vérité est». Puisque Dieu est partout, la vérité se trouve
.rtrssi partout, car lL est dans l'air, le soleil, les étoiles, la mer, les
nr()ntagnes, la puszta hongroise, dans les profondeurs de la Forêt Noire,
It' torrent tumultueux, les prairies et les fleurs, dans les oiseaux et les
rrrystères des cellules du corps humain, dans les minéraux. I)ieu et sa
vérité sont en tout.
[.a science traditionnelle tente de sonder cette vérité par des expé-
r it'rrccs et des moyens matériels, et de la traduire en lois, s'imposant par
li-rrrônre des limites qu'il lui est difficile de dépass er, car eile ne possède
1'':rs l'inrpulsion nécessaire du pouvoir de l'esprit. Elle ne s'intéresse qu'à
l,r rrtetic\rc perccptible avec nos organes sensorieis primitifs et reste ainsi
,'rrt'lraînc<c au nrr>nde quadridimensionnel limité dans le temps et
I't'sp:rt'c. Err cl'eutrcs tcrnrcs, la science l1c se pcnche que sllr les princi-
Pt's lrlrysiclttcs ct rnrrtéricls au lictr c]c s'c<lcvcr vcrs lcs tnt>ndcs clc la
T2 LA MoRT, MA PLUS BELLE EXPERIENCE
matériel, les expériences que j'ai vécues et la connaissancc cluc j'crr rri
retiré sont de véritables phares qui balaient le chemin dcvant nroi,
m'indiquant une direction, éclairant un peu en avant de moi Lur pass:rqc
que je n'aurais pu apercevoir sans eux. C'est ainsi que j'ai pu nr'crrtta{rcr
dans une voie qui est praticable pour moi, pour f instant du nroirrs. ()t\
me conduit-elle ? Qui sait ? Mais chacun de nous doit parcourir lc
chemin qui iui est propre en restant à l'écoute de ses pensécs ct clc sa
voix intérieure. La lumière des phares, notre JE divin, éclaircra tou-
jours une nouvelle parcelle du chemin. L'intuition liée à la pcnséc nous
permet de nous ouvrir à l'éternei, au Tout-Puissant, à la lunrièrc ct à
l'amour.
Pourquoi ce livre ?
Mon but
Déjà pendant le déroulement du film de ma vie, il m'était claire-
ment apparu que je ne devais pas garder pour moi ces expériences si
nouvelles, insoupçonnées, mais au contraire les faire connaître d'une
manière ou d'une autre. Ce sentiment, de plus en plus précis, devint un
devoir: je devais parler et écrire sur cette chance d'évolution qui
nr'avait été donnée afin d'aider mon prochain à trouver son chemin
vcrs la vérité. En écrivant ce livre, jc nre suis fixé trois buts :
INTRODUCTION 17
C'est dans cet esprit que j'aimerais offïir ce livre comme ouvrage de
réfërence à la recherche thanatologique. Car ce n'est que par une
meilleure compréhension de la mort que nous parviendrons à une
meilleure compréhension de Ia vie.
C'est donc dans le but de servir ces trois causes que j'ai écrit ce livre
sur mon accident, mes expériences vécues pendant la mort clinique et
ma transformation.
I. IMPORTANT POUR LE LECTEUR
Qui étais-je
b) Mon enfance avait baigné dans une foi catholique très stricte. Mais
après le baccalauréat, alors que je me plongeais dans les activités de
la vie, ce sentiment religieux plus ou moins puéril se vit refoulé par les
préoccupations quotidiennes. Survivre pendant la guerre, devoir cons-
tamment lutter pour son existence avait relégué la présence de Dieu
vers une dirnension irréelle. Je vivais sans prier, sans méditer ni me
rendre à l'église. Je n'étais pas d'un narurel religieux. C'est pourquoi
l'expérience divine, «vivre Dieur, me fut une surprise totale.
d) Il est bien connu que même les rêves les plus marquants s'oublient
vite. Le vécu onirique fait brusquement surface pour disparaître
dans la brume de l'inconscient. C'est pourquoi il faut fixer le rêve dès
le réveil, c'est-à-dire l'écrire ou le dicter pour en garder la trace,
l'empreinte dans le monde des réalités matérielles. Les expériences
vécues pendant la mort cliniqr-re sont infiniment plus fortes que dans
un rêve. Elles vivent donc plus longtemps en soi. Au début, tout était
bouleversant, subjuguant; les nouvelles impressions m'atteignaient à la
manière d'un raz de marée. Puis, cela se cahna et commença à glisser
dans f inconscient. C'est pourquoi je ressentais un besoin irrépressible
de saisir, de fixer autant de choses que possible avant qu'elles ne se
dissipent et s'oublient. Je comprends maintenant pourquoi j'avais été
pris d'une telle hâte.
4-" pas: Ce n'est qu'après avoir été convaincu d'être normal, physi-
quement et psychiquement, certain que mes expériences
n'avaient pas été un produit de mon imagination, sûr d'avoir bien
contrôlé mes déclarations spontanées et vérifié ce qui s'était produit au
moment de l'accident puis pendant le déroulement du film de ma vie,
que je me mis à écrire un article sur ma mort.
Bien que, dans la mesure du possible, je m'en sois tenu à la version
originale, il s'est avéré très difficile de relater les événements de
manière à en donner un reflet fidèle; il en est de même pour décrire
cet état «hors du corpsr.
Il est extrêmement ardu de recevoir, d'assimiler des impressions
ressenties à un niveau immatériel avec des organes sensoriels propres à
percevoir des réalités des troisième et quatrièrne dimensions du monde
terrestre, et de les ordonner avec des cellules cervicales, matérielles
elles aussi. Il est pratiquement impossible de formuler, d'exprimer au
travers d'organes qui ne sont en réalité que des instruments grossiers
ces impressions d'un monde dont les vibrations sont fondamentale-
ment diffërentes. Je me sens à l'étroit dans la camisole de force du
monde de quatre dimensions après avoir eu la chance d'évoluer dans
des dimensions supérieures.
Il est pratiquement impossible, pour un homme, de parler des
niveaux supra-humains dont les vibrations sont tellement différentes.
Tout, tout était vibrations. Avec nos yeux et nos oreilles, nous n'appré-
hendons, dans le monde matériel, qu'une infime partie des «omni-
vibrations». Là-bas, tout n'était que vibrations impossibles à traduire
par des mots. Le langage est trop pauvre, fade et inapte. On peut tout
au plus pressentir, deviner ce qui se cache derrière les mots. La langue
rraduit difÏicilement ce qui se passe au niveau du cerveau lié à l'au-delà.
[.'irnagination permettrait de raconter beaucoup d'histoires. Mais celui
tlui, conrrnc moi, désire faire un récit authentique et exempt de toute
fàrrtaisic clc c-e clui sc passe dans l'au-delà, reste muet. Seul bavarde
I'iqttoruttt l)ape[ctto. _fc rcsscns tout cc qllc j'ainrcrais tânt cxprinrcr
28 LA MORI, MA PLUS BELLE EXPÉRIENCE
5'. pas: C'est à titre d'essai que parut le premier article dans la revue
spécialisée allemande ESOTERA de décembre 7972 et jan-
vrer 7973, en deux parties, sous le titre «La plus belle expérience de ma
vie fut ma mort». La réaction aussi extraordinaire qu'inattendue que
souleva cette publication dans les diffërents pays, témoigna de f intérêt
pour ce thème et cela m'encouragea à poursuivre mes efforts dans la
voie qui m'avait été tracée.
Généralités
Les récits de la mort sont connus depuis que l'homme vit sur cette
terre. Dès lors, il n'est pas nouveau de prétendre qu'à la mort, ou mieux
exprimé encore, qu'au cours d'une sorte d'expérience mystique à la
mort ou à l'agonie, on reçoit des impressions nouvelles, on appréhende
des réalités difÏërentes, on vit même f illumination. L'esprit se libérant
des contraintes du corps et l'ouverture vers la vérité originelle permet-
tent au processus d'individuation de se dérouler dans I'homme même.
Beaucoup de religions mystiques et de mouvements ésotériques
enseignent aujourd'hui encore, par les rites de f initiation, que la per-
ception de la vérité et l'accomplissement de la rédemption ne se font
que par la mort du corps. Le christianisme, par le mystère de la mort
et de la résurrection du Christ, en fait autant.
L'homme, dans la mort, fait une expérience tout à fait particulière,
comparable à aucune autre, qui présente une réalité toute diffërente.
Ces expériences et ces impressions nouvelles restent vivantes pour
toujours chez celui qui revient à la vie après avoir été déclaré clinique-
ment mort, présentes dans son for intérieur le plus intime, dans sa
conscience de soi. Elles se manifestent dans sa manière de penser et
IMPORTANT POUR LE LECTEUR 29
La mort
Le 16 septembre 7964, à 13 heures 15, je suis décédé, déclaré
cliniquement mort, à la suite d'un accident de voiture dans laquelle
j'étais passager, à Claro, près de Bellinzone (Tessin, Suisse). Que signifie
«cliniquement mort» ? Qu'est-ce que mourir ? Qu'est-ce que la mort ?
La mort, l'angoissante faucheuse, n'existe plus pour moi. J'ai vécu la
mort comme un passage, une fin et un commencement, comme
quelque chose de beau.
Qu'est-ce que la mort réellement ? Je vais tenter de développer
quelques idées fondamentales à ce sujet afin de permettre au lecteur de
nrieux comprendre les expériences que j'ai vécues dans cet état de
mort clinique.
POURQUOI VIVONS-NOUS ?
COMMENT DEVONS-NOUS VIVRE ?
QUEL EST LE BUT DE NOTRE VIE ?
Tânt de questions se pressent à notre esprit: Si la mort est vraiment
inévitable, devons-nous la faire reculer aussi loin que possible ? Ou
devons-nous nous y soumettre ? La mort est-elle la fin ou un tournant
de la conscience de notre JE ? Est-elle un commencement ? Et si elle
est une fin, que termine-t-elle ? Si elle est un commencement, qu'est-
ce qui commence ? Si elle est un tournant, qu'est-ce qui change avec
elle ?
a
z
@
I
F- J\ T
(L
ü7
cc/
o "r-"/lilllli 2/
I
(o
ül \*
ô
É.
:l \I s
o
tll i7
-?/
o)
o
c
a
.q)
o
o uJ
Z
UJ
EI -i,%
\qJ /
fr7
t-/
c z
tl.l ct/
o
o o
!
q)
z t-- tr7
th
(o -È a/
F/
.q)
E
o
o)
Ë
zuJ I
fr^
'i
/lt L
o) (J
,q) @
z
c o
o
L
t-L
Acti-
vité du cerveau
Circu-
lation sanguine
Sque-
lette. Muscles Ouelques heures
Cel-
lules dermiques Jusqu'à3à4jours
IMPORTANT POUR LE LECTEUR 33
L'axe horizontal représente l'axe du temps. Les lignes verticales indiquent le choc,
l'arrêt cardiaque, la réanimation, la limite de réanimation possible et l'arrêt des fonc-
tions cérébrales (électro-encéphalogramme plat).
Le vécu pqr la dilatation de la conscience dans l'état de mort clinique se passe aux
niveauxRS-R6+-
Les trois phases du déroulement de l'expérience vécue sont indiquées à titre
symbolique.
des cas spéciaux, il est parfois provoqué artificiellement par les chirur-
giens qui se préparent ainsi un champ d'action parfaitement calme
pour procéder à des opérations particulièrement difficiles. Il est évi-
dent que, dans ces cas, à I'aide de moyens techniques, on maintient la
vie des cellules du corps pendant toute la durée de I'arrêt cardiaque. Les
théories pour réanimer le coeur par un choc mécanique, dont on
trouve les traces dans la littérature depuis le moyen-âg., ont connu un
rcgain d'intérêt surtout pendant ces dernières années. Les progrès
rc(alisés en cardiologie et chirurgie du cæur ont permis aux procédés
tlc rc<animation cardiaque de sortir du domaine de l'empirisme et des
lrypothèses de travail, souvent géniales, mais quelquefois d'une objecti-
vrtti«rtt très rclative. Bien des détails du processus classique, pourrait-on
tlirc, dc réanimation du c(rur sont aujourd'hui fondés sur la base
,l':urrrlyscs ct dc contrôles scientifiques. C'est ainsi que, par exemple, le
l('r))[)s clc la survic dcs divers tissus et de l'organisrne entier a pu être
,ltltcrtttittt<. Si I'alirtrctrtation du ccrvcau cn oxygène est brutalemcnt
tttlt'l'rt)ll)[)l.t(', I'ltottttnc pcrul c«rnscicncc cn qtrclqucs scc()irdcs di'jà, lcs
34 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPÉRIENCE
S. v. J.
36 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPERIENCE
Elle est donc assez mûrre pour terminer ce type d'existence, en d'autres
mots, pour mourir. Elle sent que son temps de chenille est achevé,
qu'en cette qualité, elle a rempli sa mission. Sa vie est terminée. Elle
s'enferme pour laisser s'accomplir la mort de la chenille et se préparer
au passage dans un monde tout diffërent. Elle devient cocon. [Jn jour,
ce cocon s'ouvre, et de cette enveloppe usée, sort une créature toute
nouvelle. Tête en bas, elle pend à une branche, se sèche, puis, déployant
ses ailes, s'envole haut dans les airs, libérée des contraintes du monde
de deux dimensions de sa vie larvaire. Papillon éclatant, il vole dans les
airs tridimensionnels vers le soleil.
Ce n'est pas par hasard que, chez les anciens Egyptiens et ies Grecs,
le papillon symbolisait l'âme. «Psyché» signifie aussi bien l'âme que le
papillon. Psychon - battre, pulsations, respirer. Quel est le but d'une
chenille ? - Vivre et se préparer à son existence de papillon. Le but de
savie est la mort de la chenille. Le but de tout individu est la MORT
en sa qualité d'être attaché à la matière et la résurrection à un niveau
d'existence supérieur.
II. L'ACCTDENT
Circonstances et déroulernent *
Mon ami V., relation d'affaires, m'avait téléphoné au sujet d'une
transaction immobilière possible comprenant un travail d'architecte.
Nous avions donc prévu de visiter les lieux dans les environs de
Lugano le 76 septembre 7964 et nous étions donné rendez-vous au
Cafe Federale sur la Piazza Riforma à Lugano, à 74 heures. Afin d'y
être bien à l'heure, j'avais pris un billet pour le train Zurrch-Lrrgano
partant dans la matinée, comptant ainsi avoir le temps de déjeuner sur
place. Plus tard dans l'après-midi, j'avais encore d'autres rendez-vous à
Morcote et le soir, je devais recevoir, chez moi à Cadro, le célèbre
chanteur d'opéra Alexander Sved et sa femme. Je voulais en profiter
pour faire quelques enregistrements. Tout était magnifiquement pré-
paré.
Mais la main divine en avait décidé autrement. Le temps était arrivé
de me secouer dans ce monde matériel et de me faire progresser dans
des voies tout à fait différentes. Les rails avaient déjà été posés «là-haut».
Mais je n'en savais rien encore. C'est ainsi que le soir précédant notre
rendez-vous, mon arni m'appela pour me demander comment j'allais
me rendre à Lugano. Il m'invita à descendre au Tessin avec lui puisque,
parcourant la même route, il était absurde d'adopter deux moyens de
transport diffërents. Nous pourrions ainsi déjà nous entretenir de
l'affane qui nous intéressait.J'hésitai un instant car j'avais pensé mettre à
profit ces trois heures de train pour travailler sur un autre projet.
Finalement, ne désirant pas lui ôtre désagréable, j'acceptai sa proposi-
tion.
Docurnents de l'accident
En un quart d'heure, la police fut sur les lieux. Elle avait immédiate-
ment marqué les traces, entendu les témoins, pris des photos et quel-
ques semaines plus tard, étart venue me trouver à l'hôpital. Tout avait
été consigné dans un rapport digne d'une gendarmerie suisse. De ce
rapport de quatre pages de la police cantonale tessinoise, gendarmerie
de Bellinzone, daté du 13 novembre 1964, j'extrais ces quelques
phrases:
o... V., prêt à ÿeiner, klaxonnait et fakait des appek de phares pour bien
signaler sa position. Malheureusement, B. n'a pas tenu compte de ces auertisse-
ments et ne s'est pas rangé dans la colonne. V freina uiolemment.., B. continua
sa route. V *oppa sa uoiture. Le camion de B. était encore sur la piste de gauche
lorsque la uoiture de V commença à déraper. Auec I'auant droit de sa uoiture, V
heurta I'auant gauche du camion Sorzs la puissance du choc, la uoiture se
retouma etfut proletée en I'air... C'est à ce moment que le passager, Stefan uon
Jankovich,fut éjecté de la uoiture et attewit sur la chaussée... Les premiers secours
lui ont été donnés par le Dr D. qui procéda également à sa réanimation... 11 a
été conduit à lhôpital San Giouanni à Bellinzone dans un état lrau€».
ÀJB.; B. = chauffeur du carnion
V = le chaffiur de la uoiture dans laquelle Stefan u.Jankouich auait
pris place.
La uoiture rouge freina alors uiolemment ce qui l'afait déraper sur la gauche,
entrer en collision auec l'aile gauche du camion et se retoumer autour de son
axe. Le chocfit uoler la uoiture uers la droite où elle heurta encore un pylône de
la uoie de chemin de fer qui longe la rowte. Entre-temps, le passager auait été
éjecté de la uoiture comme une balle de caoutchouc et auait exécuté un uol plané
dans la direction du point de choc.
Moi, Dr Helmuth Dindinger, m'empressai auprès du blessé, M. Stefan uon
Janleouich, qui gkait au milieu de la chaussée, pour lui donner les premiers soins.
A la craie, je marquai sa position et, Auec l'aide de solda* awiués entre-temps, je
le transpofiai sur I'herbe en bordure de la route. Mes premiers soins consistèrent
à lui administrer une injection de Carinazol pour soutenir le rystème circulatoire
qui s'était totalement ffindré. Cela se passa 5 1/2 à 6 minutes après l'arrêt
cardiaque. Le patient soffiait, entre autres, de blessures extemes au crâne (cuir
cheuelu ouuert, déchirure de la galea aponeurotica), os crânien à nu, on pouuait
aux extrémités, une lésion au bassin, éventuelle-
constater plusieurs ÿactures
ment une ÿacture; plusieurs côtes étaient cassées aggrauant les dfficultés
respiratoires. L'état du patient pouuait être dértni comme très grauer.
VA
DOCUMENTAZ IONE FOTOGRAFICA
Protagonisti l
VERESS Ba].int 1935, Zurigo , autista.
BL ANK Agostino, 1905, Arbedo, autista
COMANDO
POLrzrA olt ceNroNE TtctNo
Servlzlf ldentificszlone e
lRlcerche
vlsth: Capo SIR
üv,
DOCU M ENTATION PHOTOG RAPH IOU E
Protagonistes:
Séquelles de l'accident
Plus de quarante médecins ont procédé à des examens et à des
expertises. L'accident a laissé des marques profondes sur mon corps
physique que j'ai pu traiter et guérir en partie grâce à mes propres
forces et à des méthodes de mon crir qui s'apparentent au training
autogène, à l'auto-hypnose, à la méthode Coué.
Une expertise de trente pages datée du 77.7. 69, soit cinq ans après
l'accident, est révélatrice : j'allais rester invalide à 33 1/3 Vo.
III. L'EXPÉNTTNCE VÉCUE
Ce qui se passa
Passager d'une voiture, j'avais été victime d'un accident. Ejecté de
l'auto, j'étais resté inanimé sur la chaussée avec dix-huit fracfures.
Mon expérience de la mort débute certainement à I'instant précis où
mon cæur s'arrêta, c'est-à-dire après l'effondrement du système circu-
latoire. Manquant d'oxygène, les cellules cérébrales commencèrent à
se transformer; c'est alors que mon corps astral (corps d'énergie,
biocorps, corps fin, peu importe le nom qu'on lui donne) soit la
substance fine porteuse de l'âme, des principes supérieurs, ainsi que
mon esprit se détachèrent de mon corps physique. Pendant ce temps,
j'avais perdu toute sensation. En tout cas, je ne me souviens de rien.
Toute ma conscience et les fonctions inconscientes s'étaient arrêtées. A
ce stade, j'étais un homme encore vivant mais dont la conscience était
paralysée.
Au début de cette première phase de Ia mort clinique, alors que
mon corps astral et la partie supérieure de mon être se détachaient de
mon corps grossier, temporel et grièvement blessé, commença pour
moi une véritable représentation théâtrale pendant laquelle je faisais
l'expérience de la vie terrestre et de l'existence astrale qui continuait.
Cette «représentation» comprenait des actes, des étapes ou des phases
en grand nombre dont je «vivais» les trois premiers. Cela m'a fait une
telle impression que j'en at été transformé.
Au commencement de cet état de mort clinique, c'est-à-dire en
sortant du corps, dans cette condition out of body, 1e ressentais un
élargissement de ma conscience. Cette extension ne se produisait pas
au niveau matériel, mais dans le domaine de f immatériel.J'ai vécu trois
étapes ou phases. A l'étude d'autres rapports, on constate que ces étapes
sc rctrouvent avec constance :
Le Soleil S. v. J.
à plus de dix mille mètres d'altitude. Les couleurs telles que je les ai
perçues dans ces formes et apparitions m'ont tellement impressionné
que depuis, je cherche à les retrouver et les recréer dans ma peinture
sur verre. La couleur claire et pure du verre, à la cassure, envahie par
la lumière me rappelle toujours ces apparitions extraordinaires. (Terre
dans le cosmos - 1969 - 3m x 3m - Lugano - Palazzo Massonico.
Peinture sur verre de I'auteur, voir couverture).
La Lumière S. v. J.
L,EXPÉRIENCE vÉcug 51
La résurrection
Malheureusement, ce moment euphorique se vit abruptement
interrompu.J'ai soudain aperçu, venant du sud, un homme assez jeune,
élancé, en costume de bain noir et pieds nus, tenant une petite trousse
à la main, accourir vers mon corps inanimé. Cette personne, s'expri-
mant de manière concise et en allemand, s'entretint avec l'autre méde-
cin. Cette scène ne m'intéressant plus particulièrement, je ne l'ai pas
observée avec attention. Le plus jeune demanda quelques précisions
sur mon état, s'agenouilla près de moi, constata mon décès, marqua à
la craie la position de mon corps et me fit transporter en bordure de la
route. On demanda encore à un soldat s'il avait une couverture pour
rccouvrir lnon cadavre.
L,EXPÉRIENCE VÉCUP 55
C'est ainsi que l'histoire de ma vie terrestre dut reprendre son cours.
f)epuis cette époque, j'ai pris l'habitude de dire que la plus belle
cxpérience de ma vie avait été rna mort. C'est un fait que, durant toute
rna vie, je n'avais jamais été aussi heureux que pendant ma mort. Et là,
lc rnot mort doit être mis entre guillemets car je sais aujourd'hui qu'il
nc s'était agi que d'une «mort» clinique. Mais à l'époque, j'avais tout
pcrçu ct cnrcgistré ct>tntle l'expéricnce authentique dc la nltlrt !
.,. ,,
.:j
Le Soleil noir S. v. J.
Iv RÉFLExIoNS APRÈS L'ACCIDENT
- Qri suis-je ?
Est-il possible d'avoir des modèles de pensées exacts dans cette vie ?
Quelle doit être notre attitude dans cette vie pour pouvoir arriver à
la mort avec un jugement positif ?
I1 n'est pas possible de donner ici le reflet de toutes les pensées qui
m'ont tourmenté, de tous les combats avec moi-même, de tous les
doutes qui m'ont assailli, des tensions intérieures, des démêlés, des
études et des recherches. C'est pourquoi je préfère me limiter à
exposer quelques points dérivés des conséquences tirées de mon expé-
rience pour expliquer comment un être superficiel et préoccupé
cxclusivement de ses intérêts terrestres est devenu profondément
croyant, libéré de tout dogme et chercheur sincère.
L'hornrne
L'honrme est composé de deux parties: l'une matériclle, l'autrc non
rrratéricllc. Lcs dcux cnscmble fornrcnt l'individu tcl qu'il a c<tc< c()nçr.r
60 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPÉRIENCE
Je
La personnalité s'imprègne de la conscience de Soi. Selon Descartes,
COGITO ERCO SLIM. - <,Je pense donc je suisr. Pourtant, après être
sorti de mon corps, je pouvais aussi penser, percevoir, évaluer, décider ;
pour moi, ce n'est donc pas le corps matériel ou l'une ou l'autre de ses
parties, le cerveau par exemple, qui est le porteur authentique de la
conscience de Soi, mais bien les composants non matériels avec toutes
les caractéristiques d'un individu, d'une personnalité, telles que le libre
arbitre, la conscience des responsabilités, le pouvoir de décision et de la
pcnsée. Sommairement, l'ârne et l'esprit sont les porteurs de la cons-
cience de Soi; mais plus on y réfléchit, plus on arrive à la conclusion
que le JE dépend de quelque chose de profondément intérieur, du
principe divin. Il y prend sa source et son action domine I'esprit, l'âme
ct le corps vivant de l'homme. LeJE sorti du corps peut tout percevoir
du monde matériel, comme s'il était doté d'organes sensoriels.
Le plus étrange encore est que j'avais la faculté de connaître les
pensées des spectateurs, processus qui se déroule dans d'autres dimen-
sions, hors du secteur R4 (espace-temps), d, monde matériel. C'est
pourquoi je crois que l'âme et l'esprit existent à des niveaux supérieurs
ct correspondent aux plus hautes vibrations.
J'ai aussi constaté que la conscience de Soi continue à exister hors du
corps. Il s'agit d'un état out of body (OOB) auquel on peut d'ailleurs
purvenir grâce à un certain entraînement et à des manipulations spécia-
lcs. J'ai très clairement senti que JE n'étais pas mon corps. J'avais bien
un c()rps vivant mais j'en étais sorti et pourtant «JE SUIS» encore.
Il cn était dc rnôrne pour les sentiments ct les émotions quc jc
t'orrsirlémis c()nrnc lcs nricns. JE tr'c<tais pas rlrcs scntilncnts, tnais
62 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPÉRIENCE
JE SUIS JE
JE SUIS MOI.
C'est ainsi que j'ai pu résoudre tous les phénomènes vécus. La
formule JE SUIS me permettait de définir mon corps vivant, mon
âme ou corps émotionnel et mon pouvoir de pensée ou esprit, comme
mes parties composantes et toutes intégrées en moi.
Je sentais que même sans corps, je continuais à Êfnp MOI et que
lorsqu'un jour je quitterai mon âme avec mes sentiments, je resterai
MOI. Peut-être devrai-je également me défaire de mon esprit mais
aujourd'hui, je crois que JE continuerai à être MOI. En d'autres
tennes:JE SUIS MOI est une conscience divine absolue, mon unique
réalité cosrnique. Tout le reste appartient simplement à cette cons-
cience de Soi.
Maintenant, pendant cette vie terrestre, JE possède un corps maté-
riel, une âme et un esprit. Mais je peux très bien imaginer qu'à un autre
moment, il y ait une autre forme d'existence du JE dans laquelle seuls
l'âme et l'esprit agissent. Ainsi, je pourrais donc définir monJE comme
une entité psychique émotionnelle. Cependant, leJE ne peut exister en
tant qu'entité spirituelle pensante qu'avec l'aide de l'esprit et, éventuel-
lement libéré du fardeau de la pensée, s'élever vers les vibrations
supérieures en qualité de conscience de Soi. N'est-ce pas 1à, la voie vers
la perfection, vers Dieu ?
Encore une chose étonnante:pendant le déroulement de mon film
biographique, c'est moi-même qui devais, au fur et à mesure, en
établir le biian. Dans chaque scène, je vivais ct ressentais mes scnti-
nrcnts, l'amour ou la haine, je jugeais mcs actcs et mes pensées. Ils ne
RÉrrExroNS APRÈS L'ACCTDENT 63
pouvaient donc être MOI, mais ils étaient en moi. Je suis aujourd'hui
convaincu du fait que la conscience de Soi domine tout et a la
possibilité de tout garder sous contrôle. C'est pourquoi je crois que s'il
rcssent et reconnaît consciemment le JE, l'homo sapiens peut être défini
cromme un être divin doté d'une conscience très prononcée de JE
SUIS MOI. Le JE est également responsable de toutes les pensées, de
toutcs les émotions, de tous les actes. C'est ainsi que l'homme apparaît
('()nlmc le seul être doté d'une conscience de Soi et enveloppé de
rliflircnts principes vibratoires comme formes d'énergie telles que: la
pcrrsc(r', lc scrrtirrrcnt, la vic, la nratièrc.
64 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPERIENCE
La rnort
Sitôt que la relation entre les composants matériels et non matériels
de l'homme est rompue, celui-ci cesse d'exister en tant que tel: il
meurt. En d'autres termes, la conscience du JE, l'entité authentique se
sépare du corps. L'apport d'énergie est interrompu et le potentiel
d'énergie vitale des cellules épuisé. Dépourvues d'énergie, les cellules
cessent de fonctionner. La vie, soit l'énergie vitale se retire petit à petit
des cellules.
C'est pourquoi la mort ne signifie pas pour moi une fin, mais un
tournant dans la conscience de Soi, une transformation: la délivrance
de l'âme et de l'esprit des contraintes matérielles, de la camisole de
force du corps. Elle représente un passage de ce monde quadridimen-
sionnel, le continuum espace-temps d'Einstein, aux fréquences de
vibrations bien spécifiques, à un autre état vibratoire, soit une remodu-
lation de notre JE poui l'adapter à un monde non matériel.
Le jugernent
Dans ce jugement, le plus intéressant est le fait que c'est moi qui ai
drl le rendre, non pas un dieu ou quelque juge astral. Ce n'est pas le
dieu tout puissant peint par Michel-Ange dans la chapelle sixtine ni
le juge de feu apocalyptique de Jean, non, c'était moi, soit ma cons-
cience de Soi, par l'intermédiaire de ma conscience qui devait établir
le bilan. Grâce au principe divin qui, en chacun de nous, constitue le
noyau et l'origine, et qui s'était soudainement sensibilisé en moi, il
m'avait été donné de reconnaître avec certitude si, dans une situation
donnée, j'avais bien agi, m'étais bien comporté, si j'avais su résoudre le
problème, passer l'examen, ou non.
Le jugement me fit faire l'une des expériences les plus importantes:
La vie
En ce qui concerne la vie terrestre, j'en stlis arrivé à la conclusion,
après avoir jrgé mes pensées et mes actes, qu'il fallait lui dire OUI.
Nous devrions éviter toute pensée et toute action négatives ce qui ne
signifie pas devoir renoncer aux choses agréables de la vie. L'ascèse
RÉpTgXIoNS APRÈS L'ACCIDENT 69
Le but de la vie
Tous, nous allons mourir un jour. La mort vient à notre rencontre
sans aucun doute possible. Nous devons vivre avec I'idée de la mort,
nous devons l'inclure dans notre vie terrestre. Elle n'est pas étrangère,
effrayante et contre nature ; au contraire: nous devons dire OUI à la
mort comme nous disons oui à la vie puisqu'elle en est une compo-
sante, son complément.
Le cosrnos
Le principe vibratoire est I'une des grandes révélations qui me fut
faite dans la mort et pendant les heures de méditation.I)ans I'astral, soit
dans le domaine des vibrations à cinq dimensions, j'ai senti que nous
avons tous notre origine dans 1'«Omni-Divinité».
Je suis certain que tout ce que nous pouvons percevoir avec nos
organes sensoriels limités et notre âme est de nature vibratoire. Cette
réalité fait partie de nombreuses philosophies, de rites, dans lesquels le
rnot Dieu, c'est-à-dire sa signification, a été perdue. Et les hommes
chcrchcnt consciemment ou non, à comprendre ce principe originel et
à lc rctrt>uvcr.
72 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPERIENCE
Tout -que ce soit la matière, les émotions, les pensées, les idées
- n'est qu'un petit réseau de fréquences de
créatrices, l'énergie de vie...
cette vibration originelle et ne représente qu'une petite partie de cette
énergie originelle.
Nous avons déjà vu que, pour la conscience duJE, la mort est le défi
le plus important de la vie. Il en est aussi l'ultime. Et le film biographi-
que, à la mort, représente dans l'évolution la plus grande école du
processus d'individuation.
L'expérience répétée de l'existence donne à la personnalité, à la
conscience duJE, une chance unique de se remettre en question, de se
connaître, de confirmer son individualité et de s'élever à un état
supérieur. On ne devrait voir, dans la mort, le résultat d'une
pas
mauvaise fonction biologique, la fin de l'existence, mais bien une
grande mission personnelle. Après ma réanimation, j'ai dit: «La mort
est INITIATION».
Le savoir acquis par mes expériences personnelles me permet de
définir très simplement le but de ma vie terrestre:
<,Je dois essayer de façonner toutes mes journées, mes heures
et mes minutes, de prendre toutes les décisions qui s'impo-
sent de manière à ne plus devoir revenir sur cette terre dans
un corps physique et à pouvoir, lors de ma prochaine mort,
hisser mon JE libéré du corps vers des plans d'existence
supérieurs».
vainqueurs des épreuves de notre état présent. C'est une chance qui
nous est donnée. Le but de la vie terrestre est de façonner notre
existence actuelle de manière à passer aussi rapidement et aussi bien
que possible tous les examens afin de recevoir un «diplôme» avec la
mention «Réussi. Promu dans la classe supérieure».
Ici-bas, nous avons une occasion que nous devons pleinement exploi-
ter: la chance de nous améliorer, de nous affiner.
2) La vie actuelle est l'un des maillons d'une chaîne de passages, de
réincarnations. Pourquoi en est-il ainsi ? Personne ne le sait avec
certitude. La logique humaine prétend que nous devons nous réincar-
ner jusqu'à ce que nous soyons dignes de nous élever à des niveaux
d'existence supérieurs. Le but de cette chaîne d'incarnations est l'évolu-
tion spirituelle.
3) Sur chacun de ces plans d'existence, nous devons accomplir une
progression similaire. C'est ainsi que nous pouvons nous élever
spirituellement de palier en palier. A la fin de chaque parcours il y a
toujours une promotion: «Plus haut, plus près de Tol, mon Dieu»,
vers I'oRIGINE, vers l'esprit pur, avec lequel la FUSIoN ORIGI-
NELLE peut enfin s'accomplir. La goutte d'eau de Goethe est ainsi
retournée à l'océan infini comme nous retournons à DIEU. Cet état est
le CIEL, le but final de notre existence.
Essayons maintenant de transposer ces trois principes fondamentaux
sur un plan pratique pour les utiliser dans notre monde actuel.
Situons le problèrne
rJlfrtrlrltlrJ,
;3\*
W
-:
==lJrctUrrffi
But de la vie: L'Evolution spirituelle (Gravure sur bois).
RÉrrrxtoNs suR LE sENS DE LA vrE 83
L'amour. S. v. J.
JE surs arnsr
nous avons tracé le chemin de notre destin tout pareil à une piste de
slalom. C'est pourquoi nous ne devons pas rendre Dieu, le destin ou
autrui responsables de nos difficultés et de nos épreuves. Au contraire
nous devons nous «réprimander, nous-mêmes, accepter ces examens
comme des étapes nécessaires à notre développement et reconnaître le
sens des épreuves que nous devons surmonter, quelles qu'elles soient.
Or c'est par la maîtrise de toutes les difficultés, souffrances et
douleurs de notre vie que nous allons progresser. une fois que nous
avons reconnu cette vérité, nous ne succombons plus sous le poids du
destin puisque chaque coup du sort a sa raison et son sens.
Chaque médaille a deux faces. Chaque recto a un verso. Où il y a de
l'ombre, il y a aussi de la lumière. Dans chaque situation, nous avons la
chance de pouvoir surmontcr le négatiî et de progresser. Il est donc
possible de «renverser la vapeur» et de transformer le négatif en positif,
Le symbole Homme S. v. J.
VI. REFLEXIONS SUR UNE VIE POSITIVE
Ma conscience du JE est au-dessus de mon esprit, de mon âme, de
mon corps. C'est 1à l'un des principaux enseignements reçus pendant
ma mort clinique. Cette conscience de soi immortelle, à I'existence
ininterrompue est dotée de facultés propres à l'homme seulement et
c'est elle qui, dans chaque situation, prend les décisions et en assume la
responsabilité.
Des informations objectives montent sans cesse de notre corps vers
notre âme et notre esprit de sorte que notre JE est toujours très
exactement renseigné sur ce qui s'y passe.
Le corps émotionnel, ou mieux l'âme, apprécie les informations du
corps et les teinte de sentiments. Par exemple, les influences sont
agréables, désagréables, neutres ou éveillent des émotions telles que le
refus, la répulsion, le contentement. L'âme transmet à l'esprit ses
opinions subjectives. C'est alors qu'intervient le pouvoir de la pensée
qui enregistre, contrôle et analyse les informations objectives du corps
doublées des renseignements subjectifs de l'âme. Il les classe, les com-
pare à d'autres modèles similaires, les évalue, les traite systématique-
ment et en tire les conséquences inhérentes à la situation, avant de les
soumettre au JE pour que celui-ci puisse se déterminer.
Le JE, réfléchit, évalue toutes les possibilités et prend une décision,
logique ou illogique, positive ou négative, constructive ou destructrice
qui, cosmiquement, pourra être jugée bonne ou mauvaise.
Le JE comprend donc une idée ou une pensée et établit un plan ; il
donne à l'esprit, à l'âme et au corps les ordres nécessaires à son
exécution.
LJn simplc cxemple pcut facilement illustrer ce processus. Mon
index de la main droite touche une plaque de cuisson brfilante.Lapeau
sent une chaleur énorme qui peut détruire les cellules (brrilure). L'âme
reçoit le message: désagréable, chaleur douloureuse. Elle l'annonce à
l'esprit qui dit auJE : mon index est sur une plaque de cuisson, c'est très
désagréable et douloureux. I1 réfléchit, analyse la situation et recom-
rnande au JE de retirer immédiatement f index de cette plaque sinon
la pcau va brfiler. Il y aurait une alternative: laisser fe doigt sur la
\o
o\
$
oo R*
o
A)
LIBHE ARBITRE
G
(D.
o c\/
Io
LA CONSCIENCE décider, proposer CONSCIENCE DU JE
a. DU JE concevoir R7
ol LA PERSONNE activer la volonté
o rlle-uÊrue programmation de projets
,À
o-
combinaison de la pensée
pensée abstraite, évaluation
processus de la pensée
ESPRIT
créatrice: programmes SURCONSCIENCE
pensée instinctive R6
processus de la pensée
ta
lZ automatique : program mes
-o
,-
(n
ul E sentiÇ ressentir
rÉ Er SUBCONSCIENT
AME
to o/
lr, R5
\cc
LIMITE DE LA \o vrrESSE DE LA luutÈnE
=l
programme dynamique MoNDE ruRrÉnrer
CONSCIENCE VIGILE
métabolisme, développement
IOTRE MONDE
programme statique, fonction d'« être »
COMPOSANÏES L'HOMME
98 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPERIENCE
c.DTT
t' ,\/
,\
\
\ 4
/c-È I 5T
.\\ \, §,.,.'
\ - ____-rOO
6- -
\\
't \ Ç
,\r
U NTER B
FÔ.R PE À
ÿo §tÈ §§TS, ,_14 Ë+DÈ-
Ces trois composants sont soumis à des lois différentes qui n'ont que
très peu de chose en commun. Pourtant, ces dimensions se touchent et
s'interpénètrent même. Nous pouvons donc dire que nous évoluons à
la limite de quatre dimensions diffërentes et que nous devons encore
nous y comporter correctement. Ce défi est difficile, presque insoluble.
Simplifions le problème et limitons-nous à I'analyse des aspects maté-
riels et non matériels, par exemple : e+8, y+6.
Nous voyons un voilier en pleine course glisser sur la mer. Seuls les
bons navigateurs savent combien il est difficile de garder en équilibre
un bateau qui se trouve à la frontière de deux éléments (air/eau) tout
en le faisant avancer contre le vent et atteindre la vitesse maximale.
Quelques mètres au-dessus du niveau de l'eau, nous rencontrons les
lois aérodynamiques de l'air; quelques mètres au-dessous de la surface,
un élément tout à fait diffërent, nous sommes dans le domaine des lois
hydrodynamiques. Notre voilier capte, dans l'air, I'énergie éolienne et
il nage dans I'eau; il vogue à la frontière de deux éléments dans
lesqueis les conditions physiques sont difficilement définissables er se
contrarient.
Nous connaissons très bien les lois de l'aérodynamique auxquelles
les oiseaux obéissent, puisque nous avons construit des avions sub- et
supersoniques. Nous connaissons également les lois physiques de l'eau,
selon lesquelles nagent les poissons, puisque nous avons construit des
sous-marins. Mais les effets de l'air et de I'eau à leur point de rencontre
- par exemple sur un voilier - nous restent encore cachés. C'est
pourquoi l'art d'un navigateur en course réside dans la faculté de tout
«sentir»; la manæuvre et le pilotage de son bateau dépendant davan-
tage de son «flair» que de ses connaissances des lois physiques. Il doit
s'efforcer de
naviguer aussi rapidement que possible
garder balance et équilibre
chercher l'énergie éolienne autant que faire se peut et l'utiliser de
manière optimale
réduire au maximum la résistance de l'eau et des vagues.
Voilier N'2O79 «Garaboncias» en régate de championnat avec l'auteur à la barre.
STRATOSPHÈRE-
10 000
R6
TROPOSPHÈRE
æ,*
AERODYNAM IOUE
102 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPERIENCE
Polarité
Nous devons connaître la loi de la polarité. C'est du principe
originel (JN que, par la création, la polarité est née:
- jour et nuit
- positif et négatif
- en haut et en bas
- Yin et Yang
- homme et femme
- matière et antimatière... et ainsi de suite.
La créatron représenre la scission de I'UNITÉ ORIGINELLE, du
PRINCIPE ORIGINEL, et avec elle, la formation d'une tension.
Où que nous regardions, nous constatons que la polarité est le
principe de base et le moteur de toute action. La vibration, la double
hélice de la structure biologique de I'ADN dans le code génétique -
naissance et mort - nous prouve que tout ce qui existe sur tcrre a un
pôle positif et un pôle négatif,
(D'après M. Schônberger)
Le Yl KING comprend 4
«lettres» dont 3 forment à
chaque fois un symbole.
C'est ainsi que les «transfor-
mations» comportent 64 si-
gnes.
Le principe vibratoire
La vibration, que ce soit la vibration énergétique de la matière ou la
vibration de l'esprit, naît entre deux pôles: tout se passe rythmique-
ment. Notre vie est tout aussi rythmique que notre respiration, notre
pouls, nos périodes de sommeil et d'éveil, les périodes biorythmiques,
les sept périodes de l'année, les hauts et les bas psychiques, les hauts et
les bas sprirituels.
La sagesse dit que lorsqu'on est tout en bas, on ne peut que remon-
ter et que quand on est tout en haut, cela ne peut durer toujours. Forts
de cette loi des up and down, nous savons alors qu'aucun «bas» n'est si
désespéré et tragique, et que le succès ne doit pas nous monter à la tête.
Rudyard Kipling, dans son merveilleux poèm e E, l'exprime si
bien:
If you can meet with Triumph and Disaster
and treat these two imposters just the same.-
§
1ô
14
G
a.
q)
s
§
a
q)
§o p
()
Ë3 q)
.p§ ()
.s §.
\§
'ip G
§.y
\Ù o
V
s
.§
a
Q
q)
§
sG
§
a
i,l,:§
\ I
;\
r,+xË\
108 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPERIENCE
Pensée positive
La pensée positivc est une mesure prophylactique. Celui qui vit dans
une profonde harmonie intérieure, avec optirnisme et amour, est
mieux protégé contre les maladies physiques et psychiques, son poten-
tiel de défense est supérieur. La pensée positive aide à rétablir des
vibrations harmonieuses, à supporter les dérangemcnts, à dénoucr les
«næuds» ancrés dans l'âme, le subconscient ou dans ia structt-tre de
l'esprit, le surconscient.
L'harmonie des vibrations permet au programme de travail qui se
déroule dans chaque cellule du corps humain, commc un programnre
de carte perforée dans le code génétique, d'être pleinement efficace et
l'homme peut fonctionner sans problème. On peut alors réparer les
cartes perforées endomnragées et usées. La pensée positive et la recher-
che de I'harmonie intérieure sont ies rneillcurs médecin ct psychiatre.
Flarrnonie
L'harmonie intérieure ainsi qu'une attitude optirniste ct positivc
dans chaque situation aident I'homme à s'afïirmer, à se de<veloppcr ct à
s'épanouir.
Cela nous permet dc puiser les énersies divines de la sur-conscience
toujclurs présentes en nous, c1'en aninrcr notre esprit et notre âme pour
rcnforcer notre radiation positive. Par contrc, les tensions, la clyshar-
rrronie, les problèmes oppressants et ur1 déséquilibrc dans l'entité
«corps-ânrc-csprit» condniscnt infailliblement à des clérèglernents dc
s:lrrtr<, li unc crispation physiquc et à la rnaladie, sans parlcr clc dédou-
blcrrrcrrt dc la pcrs()nnalitc< ct pcrtc dc cc>ntcnellcc t'nctrtalc. Ocla pctrt
n r('r)('r I'ltotturtc' à slt cicstrtt«'tiott.
RÉprexroNs suR UNE vrE PosrrrvE 111
Joie de vivre
Sachons nous réjouir des petites choses dans la vie quotidienne.
Partout, ou presque, on peut trouver quelque chose de beau, de bon
et de positif, Le mécontentement et le pessimisme sont de véritables
poisons qui agissent négativement sur notre programmation. Bien des
choses apparemment insignifiantes peuvent nous aider à créer chaque
jour la beauté. Il faut consciemment chercher et reconnaître les forces
positives qui se cachent derrière les petites choses. Dans Little things,Ie
poète dit:
Little signs of kindness
little deeds of loue
make of Earth an Eden
as the Heauen aboue.
Voûte étoilée. S. v. J.
Le bonheur
Le mot «bonheur» a pour moi une connotation toute terrestre.
Auparavant, je prétendais qu'obtenir un diplôme, gagner une régate,
cotrclure de bonnes affaires, vivre une expérience sexuelle intense ou
l)esscr de bons moments avec mes filles m'apportaient le bonheur.
Mais depuis l'expérience de ma mort clinique, je sais que tout cela
rrc pcut procurer ce sentiment de bonheur absolu et sans réserve.
f:rrruris, jc r-r'ai été aussi heureux que délivré de mon corps. C'est
porrrcltroi lc bctnhcur est, sur cette terre, un idéal, un but plutôt qu'un
tit;tt.
114 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPERIENCE
Fixer un but
Au commencement était la parole - le plan, l'idée - et comme nous
avons été conçus à f image de Dieu, nous pouvons donc aussi créer.
L'homme a des pensées, des concepts créateurs (constructifs ou des-
tructifs). Nous avons en nous l'énergie adéquate et devons donc
également avoir des objectifs, des désirs. Mais il s'agit de préciser ces
buts ! Ce que nous imaginons est déterminant.
Les projets doivent être définis de manière optimiste mais réaliste.
Optimiste dans l'espoir que ces résultats pouwont être obtenzs, réaliste
afin d'être certain qu'une partie au moins poulra être réalkée. Si d'avance
on sait que le but à atteindre ne pourra jamais l'être, il faut admettre
que cet objectif n'en est pas un, mais plutôt une chimère qui relève du
monde onirique.
Pour tracer un plan, il faut user de sagesse, c'est-à-dire programmer
des intentions optimistes et réalistes, et surtout pas d'une manière
définitive mais pour une tranche de vie précise. I1 faut également
déterminer le temps nécessaire pour parvenir à ce résultat. Il faut aussi
savoir corriger ces objectifs pour les adapter aux conditions qui chan-
gent sans cesse.
Les buts sont des éperons; ils nous font agir, progresser dans les
d«rrnaincs rnatéricl, psychiquc ct spiritucl. Nous dcvrions v<>ir cn ccux
REFLEXIONS SUR UNE VIE POSITIVE 115
que nous nous fixons des plans directeurs que nous suivons pas à pas
jusqu'à leur réalisation. Cela donne un sens, un contenu à la vie ou à la
tranche de vie. Trouver ce sens ressortit au processus de la pensée et
nous stimule positivement. Ce potentiel d'énergie nous aide à surmon-
ter les difficultés.
Contenterrrent
Le contentement est un état de f intelligence et de la sagesse. Si nos
prétentions ne sont pas trop élevées, qu'elles soient d'ordre physique,
moral ou spirituel, la déception et le désespoir n'en seront que moins
tragiques si elles ne peuvent être satisfaites.
Notre JE étant de nature non matérielle, I'attachement aux biens
terrestres n'est pas aussi essentiel qu'on le prétend.
Dans le dornaine psychique également, il ne faut pas programmer
des choses trop difliciles. Notre chemin spirituel est escarpé, les progrès
sont pénibles, nous ne pouvons bondir en avant et en haut. C'est
pourquoi nos désirs doivent être à notre mesure. En ne désirant rien,
tout devient cadeau et motif de contentement.
Par contre, les désirs irréalistes, les objectifs placés trop haut, les
grands rêves ne sont que des fardeaux et des hypothèses qui nous
influencent négativement et nous préparent de véritables fiascos, des
échecs. on dit avec raison : <,Je suis comblé» (Trad. lit. Je suis heureux
sans désirs). Etre sans désirs relève d'une attitude intérieure. De Boud-
dha à saint François d'Assise, nombreux ont été les grands maîtres qui
ont enseigné cette méthode: renoncer aux désirs. La propriété et les
désirs terrestres ne sont pas opposés à la volonté divine; mais là aussi,
il faut trouver une juste mesure, ne pas devenir les esclaves de nos
désirs ni nous cramponner aux biens terrestres, mais au contraire nous
en libérer. Le fait d'être sans désirs supprime la pesanteur liée à la
matière du JE.
116 LA MoRT, MA PLUS BELLE EXPERIENCE
Se libérer de la peur
La peur est un phénomène important de la vie humaine, un facteur
d'influence constante, de manipulation et de fausse programmation.
Un enfant, dans sa candeur, ne connaît ni souci, ni problème, ni
peur est programmée en nous dès notre
angoisse. Je suis d'avis que la
prime jeunesse, crainte de l'action, de la punition, d'autrui et finale-
ment de nous-mêmes, ce qui en fait un fardeau pour toute l'humanité.
Les diverses religions elles-mêmes nous dépeignent un DIEU que
nous devons craindre lorsque nous n'avons pas été «bons». Nous
redoutons les conséquences de nos actes, des maladies, de l'avenir, dc la
vie et de la mort. La psychologie scientifique nous enseigne que
chaque crainte représente en réalité une inquiétr-rde de notre personna-
lité secrète, de notre JE, suscitée par une crise d'identité. La peur
s'installe et grandit quand la rnanif,estation harmonieuse du JE, de ia
personnalité est dérangée, lorsqu'il y a dissociation et rupture entre la
raison (esprit - intellect) et les sentiments (âme). La racine et l'origine
de la peur doivent être recherchées dans la désorientation et l'harmo-
nie rompue. En fait, elle représente une anxiété vis-à-vis de nos
propres sentiments qui ne sont plus driment reconnus, ou devant la
faiblesse d'un esprit incapable de prendre de bonnes décisions.
Le monde actuel est hostile aux sentiments, il ne permet plus de les
vivre normalement. C'est ainsi que les hommes se sont éloignés de leur
monde affectrf, qu'ils apprennent à juguler leurs émotions, d'où source
de crispations intérieures. Cette anomalie psychique, cette séparation
d'avec son âme, d'avec son propre JE est souvent à l'origine de la peur.
par la foi en Dieu, sont accablés de difficultés qui ne sont pas réelles, à
dire vrai. La plupart des gens à problèmes ne sont en général pas
d'authentiques croyants. Chercher partout des conflits pour ensuite
s'en plaindre, alors qu'on les a «bricolés» soi-même, relève d'une sorte
de masochisme. Ces pauvres âmes ont bien peu dans la vie. On devrait
avoir confiance en Dieu, esquiver les problèmes, les éviter, ne pas s'en
charger et ne pas s'occuper l'esprit avec de telles pensées négatives.
Les problèmes ne concernent pas toujours le présent. I1 arrive
souvent que ceux qui n'en trouvent plus dans le moment, les recher-
chent dans le futur (peur de l'avenir) ou dans le passé. Ils ressassent alors
de vieux conflits, leur redonnent sans cesse vie et les «soignent» dans le
seul but d'avoir des problèmes ! Quel chemin à parcourir encore, pàt
ces âmes, dans les domaines du développement, de la pensée positive
et de la foi profonde. Pourtant, leur seule vraie question est leur
manière négative de penser. «Connais-toi toi-même !» Le conseil que
je leur donne est: «Crois fermement que Dieu t'aide à tout résoudre ;
délivre-toi de la pensée négative et libère-toi ainsi des embarras.»
Epreuves
La vie est une chaîne d'examens, une suite ininterrompue de tests.
Symboliquement, je me la représente un peu de la façon suivante. A la
naissance, nous passons une porte que nous refermons derrière nous.
Nous nous trouvons alors dans une sorte de très grande halle, garnie
d'obstacles. Nous sommes décontenancés. Nous devons nous orienter
ce qui nous prend environ six à sept ans. Pendant cette période, nous
oublions tout ce que nous étions avant notre naissance. Nous com-
mençons à avancer lentement. Nous voyons les diffërentes haies. Nous
pouvons essayer de franchir la première. Cela nous réussit - ou non.
Nous avons même la possibilité de laisser ce premier obstacle et de
renoncer à passer cette épreuve. Puis, la deuxième barrière se présente
à nous, exigeant une nouvelle décision: élan... sauter... ou éviter... Il en
est ainsi jusqu'au bout de la halle où nous trouvons Ia porte de sortie -
la mort.
Soudainement, nous nous trouvons sur le seuil, jetons un regard en
arrière sur Ia piste, sur les difficultés surmontées, sur les obstacles
renversés, sur les épreuves refusées. Nous regardons en arrière et
récapitulons le tout en un film biographique ; nous regrettons lcs haics
REFLEXIONS SUR UNE VIE POSITIVE 121
PORTE
AU-DELA DE LA
/ , oe MORT
CONCOURS HIPPIOUE
CHAMP DE COURSE:
PORT LA VIE
DE LA NAISSANCE
Nous en sélectionnons une certaine quantité et déterminons les épreu-
ves auxquelles nous nous soumettrons lors de notre prochaine incarna-
tion sur terre. Afin que tous les décors nécessaires soient parfaitement
plantés, nous choisissons un signe zodracal dont les bons et les mauvais
aspects généraux servent notre but, notre groupe sanguin, nos problè-
rncs physiques et psychiques qui donnent un profil aux examens
sélcctir>nnc<s. Puis nous déterrninons le pays, les situations sociale et
r(r'orrorrric-1uc, la Itarrrillc ct lcs autres paramètres.
122 LA MOT{I, MA PLUS BELLE EXPÉRIENCE
Libération
Dispositions, hérc<dité, formule sanguine, milieu, signe zodiacal, la
période dans laqr-relle vit f individu, son pays de résidence, entre autres,
sont des facteurs très importants dont il peut cependant se libérer plus
ou rnoins bien selon son niveau de maturité.
Les influences extérieures ne sont que des fardeaux dont on doit se
débarasscr consciemment. L'homme n'est pas libre, il le devient car
chacun ne peut atteindre qu'un certain degré de liberté - le degré qui
correspond très précisérnent à sa propre évolution intérieure.
A mon avis, tous ces facteurs déterrninant le cadre d'une vie ne
peuvent aucunement constituer des excuses pour expliquer nos
erreurs dans cette existence. Nous les avons choisis nous-mêmes pour
combattre nos erreurs de comportement, non pas pour les accentuer. Il
est donc faux de justifier nos propres impairs, nos décisions incorrectes,
nos actes négatifs par de tels arguments pour diminuer notre responsa-
biiité. Cc subtcrfug" peut éventuellement marcher pendant la vie mais
ccrtaitrcntcnt pas dans la mort. Nous nc pouvons anesthésier et bercer
rrotrc r:otrscicncc rrvcc c-lc fàusscs irrraqcs. Mon cxpéricncc rlrc prouvc
REFLEXIONS SUR UNE VIE POSITIVE 123
Force
Nous devrions également être prêts à prendre sur nous les difficul-
tés karmiques - choisies par nous-mêmes - à résoudre seuls nos
problèmes et à en assumer la responsabilité sans aide extérieure. Nous
facilitons ainsi la vie de notre prochain.
Les épreuves sont parfois bien difEciles, on a I'impression qu'elles
dépassent nos possibilités et que, quelque part, nous devons pouvoir
puiser des forces ailleurs. Mais c'est seuls que nous passons les examens.
Les ressolrrces nécessaires sont enfouies en nous. L'énergie divine est
l'étincelle qui nous anirne, le noyau du JE. Nous devons être cons-
cients: C'est en moi, DANS MON SURCONSCIENT QUE SE
TROUVE LA FORCE DIVINE, avec laquelle je peux tout résoudre
positivement. En préparant les obstacles à maîtriser pendant cette phase
d'évolution, nous savions de quel potentiel d'énergie nous aurions
besoin. C'cst pourquoi nous disposons toujours d'assez de forces pour
passer ces examcns. Nous devons donc les activer et les stimuler, tout
accepter et toLlt résoudre à l'aide de cette énergie divine. Celui qui
connaît les lois cosmiques et accepte la règle cosmique de I'amour se
voit délivré des ombres, du fardeau du karma - et il triomphe des
épreuves.
Tolérance
Chacurn de nous dispose de moyens qui lui sont propres pour
accéder à ia vérité puisque chaque individu est né avec d'autres devoirs
à exécuter dans des ordres diffërents. C'est pourquoi il est donné à
chaque être diverses possibilités d'épanouissement. Nous devons donc
accepter avec tolérance f individualité de chacun, en faciliter l'épa-
nouissement et non pas le compliquer. Personne n'a le droit d'imposer
à quiconque des avis, des idéologies, des modèles de pensée, des
religions, des systèmes ou structures politiques qui restreignent sa
liberté. Au contraire, nous devons tolérer les idées d'autrui. Personne,
dans ccttc vic, ne sait ce qui est cosmiquement juste ni pourquoi il est
c()lnnrc il cst. Notrc chcnrin n()us cst pr()prc. L'individualité équivaut à
ll tligrritr( lrtrnurirrc.
REFLEXIONS SUR UNE VIE POSITIVE 125
Nous savons que l'amour est la force la plus grande, que «Aime ton
prochain comme toi-même» est le principe le plus important qui doit
nous permettre d'aller à la rencontre du prochain avec amour.
Accepter l'autre, le tolérer et ne pas le combattre est une forme
d'amour.
Or, si nous reconnaissons la liberté et f individualité de l'autre, nous
devons aussi savoir nous libérer des influences extérieures et paralysan-
tes telles que les dogmes, les modèles de pensée, les schémas et le passé.
Cela va nous permettre de faire face consciemment à la pré-program-
mation et à la manipulation auxquelles nous somrnes quotidiennement
soumis, et de garder notre liberté de pensée et de décision dans la
même mesure que nous l'accordons à autrui. Le libre-arbitre doit
pouvoir se pratiquer en toute liberté et chacun doit en assumer
soi-même la pleine responsabilité.
Décisions
Si nous sommes conscients du fait que nous devons assumer person-
nellement la responsabilité de chacun de nos actes et de nos pensées,
nous pouvons les contrôler avant de les exécuter, soit dès leur concep-
tion. Nous devons constamment prendre des décisions, multipies étant
les chemins s'ouvrant devant nous; c'est un véritable réseau de voies
et nous devons toujours actionner les aiguillages. C'est un énorme défi.
Ma méthode personnelle est d'irnaginer que je meurs et que je me
jrg.. C'est pourquoi je me dis souvent : «Attention Stefan, tu devras te
revoir ! Comment vas-tu te juger ? Est-ce vraiment bien, ce que tu
fais ?» - Alors souvent, il m'arrive de rectifier le tir.
C'est une véritable grâce divine que, seuis parmi les créatures vivantes,
nous soyons dotés d'une conscience supérieure et jouissions du libre-
arbitre que nous pouvons utiliser pour prendre des décisions.
REFLEXIONS SUR UNE VIE POSITIVE 127
L'évolution
Lorsque le sens de la vie devient un sujet constant de méditation, on
en arrive à la conclusion que I'esence même de l'homrne ne vise que
l'évolution et que la progression sur terre consiste en un démêlé sans
pitié avec la matière. La question est alors de savoir si une seule
incarnation sufÏit à la phase de développement terrestre. L'expérience
personnelle de chacun montre de façon évidente que l'existencc dans
la matière engendre tant de problèmes et de confrontations que
l'homme pendant cette courte période terrestre, ne peut être à la
hauteur de sa tâche - ne parlons même pas de la maîtriser. Observons-
nous, de même que nos semblables et nous constatons qu'une vie
terrestre offre des possibilités relativement restreintes d'expéricnces
pour vivre dans le monde matériei, pour pénétrer la matière, la
spiritualiser ou la sublimer quelque peu. La difficulté des devoirs et des
problèmes à résoudre est telle qu'elle fait plutôt penser à la tcrre
comme à un laboratoire d'expériences que l'homme ne peut traverser
en une seule incarnation. Si son devoir, pendant la phasc tcrrestre en
tout cas, consiste vraiment à résoudre les problèmes du mondc maté-
riel, les chances lui en seront données. La phase terrestre de l'existencc
est donc composée d'une suite d'incarnations. Une seule vie passée sur
terre ne permet à aucun individu d'en tirer la leçon qui s'irnpose, de'
vivre toutes les variantes de l'existence terrestre, de se réaliser en tant
qu'être physique, psychique et spirituel lié à la matière, d'imprégner
cet être de son essence - le SOI - et ainsi de se libérer spirituellement
des contraintes de la terre, de la matière.
Le film biographique m'a enseigné de rnanière rnagistrale que, dans
la vie, chaque situation rn'avait offert de nouvelles occasions de rnc
développer. Tout, vraiment tout dans la vie de chaque jour peut être
utilisé pour notre évolutiorl, pour autant que nous y pensions cons-
ciemment. Chaque jour, à chaque heure, à chaque minutc, llous
pollvons faire quelque chosc pour NOUS; dc chaquc.situation nolls
128 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPERIENCE
t(
\"i
t
t
i$ffi
*\ ""'{Ë
'"ïxse
* s. v' J'
actions sont irréversibles, elles nous restent attachées. Par contre, les
négatives sont effacées, ce qui nous accorde une nouvelle chance d'en
faire également quelque chose de bien. L'évolution spirituelle est la
seule direction à suivre.
La vie
La vie que je vis maintenant est ma vie.J'ai choisi mon destin et, dans
son cadre, je dois faire mes preuves. Chacun de nous est un cas
particulier qui atteint un certain degré d'évolution et qui est incarné
dans ce monde pour y résoudre ses problèmes personnels.
C'est pourquoi il faut nous intégrer à la société que nous avons
choisie comme terrain d'expériences, ne pas fermer les yeux sur
I'actualité. C'est dans la vie de tous les jours que la société nous montre
nos devoirs. [Jne intégration positive et active dans le monde d'aujour-
d'hui va dans le sens de la voionté divine.
Nous vivons aux frontières des trois dimensions corps, âme et
esprit; nous devons constamment harmoniser l'équilibre entre ces
trois états vibratoires et l'adapter à chaque situation. La meilleure
recette est dans la mesure. Ne rien exagérer. Tout ce qui est utile, bon
et stimulant devient catastrophique si c'est exagéré.
Un cocktail est quelque chose de bon. Composé d'excellents ingré-
dients, nous le buvons avec plaisir. Le mélange est réussi. Mais si nous
en modifions la recette en faveur ou au détriment de l'un ou de I'autre
des composants, le cocktail sera gâté. Il en est de même pour nous. Le
JE, doit s'efforcer de toujours obtenir un bon mélange, un équilibre
harmonieux.
Mais, nombreux sont ceux qui se cabrent devant cette grâce divine
et raniment sans cesse les impressions négatives d'un passé qui les
cnchaîne. Leur excuse, sempiternellement répétée, est: <<Je n'y peux
ricn,-jc suis ainsir. Ccs êtrcs sont progranrnrés par lc passé et la vole de
I'ivoltrtion vcrs Ia prourcssi«»r s'cn trouvc obstruc<c.
RÉpTExIoNS SUR UNE VIE POSITIVE 131
S. v. J.
C'est par cela même que nous est donnée la possibilité de modeier
notre vie d'une manière positive. Notre JE est le pilote qui conduit Ie
bateau jusqu'au phare, jusqu'au terme, en se jouant des dangers et des
écueils.
S. v. J.
136 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPERIENCE
Le processus de la rnort
Depuis toujours, les êtres humains ont pensé à la mort et à ce que
«mourir» représentait. On trouve les traces de ces réflexions non
seulement dans la littérature, la peinture et la musique mais aussi dans
les sciences traditionnelles, la médecine, la théologie et la philosophie.
Je dois pourtant constater que les rapports scientifiques au sujet de la
mort et de son processus sont très pauvres et tout à fait insatisfaisants.
Ils s'arrêtent en général au décès. Les sciences plus nouvelles, telles que
la sociologie et la psychologie, ne se sont pas encore penchées assez
avant sur ce problème.
Pourtant, depuis que les déclarations de personnes réanimées sont
connues, l'exploration de ce domaine connaît un regain d'activité.
L'homme se libère lentement d'un concept moyenâgeux du trépas et
s'intéresse toujours plus à la mort. I1 pose de nouvelles questions sur le
«comment», le «pourquoi» et le rnoment. Il exige une réponse scienti-
fiquement élaborée.
La science ne pourra jarnais tout découvrir de la problématique de
la mort car il s'agit ici de l'homme dans toute son intégralité; mais le
résultat des recherches nous offre des idées de valeur qui nous seront
utiles pour nous y préparer ou pour assister les mourants.
La mort biologique est en fait la conclusion d'un processus de
préparation qui concerne non seulement ie corps mais s'étend à l'être
tout entier avec ses substances intégrées âme-esprit. Le mourant tra-
verse lentement plusieurs phases psychiques-spirituelles, ce qu'il est
capitai de connaître pour les personnes qui l'assistent. Depuis des
milliers d'années, on a élaboré des théories sur la mort que l'on a
reprises dans la pratique. Les Egyptiens, les anciennes cultures dc'
Mésopotamie, les peuples primitifs de Polynésie, d'Afrique, d'Améri-
que du Sud et du Nord ainsi que les nombreuses religions ont défini
138 LA MORT, MA PLUS BELLE ExPÉRIENCE
1. Refus :
2. Colère et révolte:
On accuse le destin, on se comporte d'une manière agressive vis-à-vis
des bien portants.
4. Dépression:
On réalise que la mort approche inexorablement.
5. Acceptation:
On reconnaît que la mort est une épreuve et un espoir pour une
autre existence.
Ce sont ies maîtres tibétains qui, à mon avis, ont le mieux cerné et
représenté le problème, le mystère de la mort. C.G. Jung étart égale-
ment de cet avis, et dans son exposé sur le Liure des Morts Tibétain, 1l
écrit, entre autres choses :...les enseignements sont tellement minutieux et si
parfaitement adaptés aux transformations apparentes de l'état du mort que
chaque lecteur sérieux se pose la question de sauoir si ces anciens lamas, ces sages
n'ont pas jeté un regard dans la quatrième dimension, leuant ainsi un coin du
uoile qui cache les grands mystères de la uie.
Je suis d'avis que ceux qui ont été déclarés cliniquement morts puis
réanirnés sont les plus capables de rendre des témoignages dignes de foi
sur ce qui se passe entre l'arrêt du cceur (mort cardiaque) et l'électro-
encéphalograrnme plat. Mes expériences personnelles s'accordent avec
les milliers de déclarations faitcs à ce jour, enregistrées et scientifique-
ment étudiées. Elles sont donc représentatives. Certains décrivent un
peu diffëremment les phases que j'ai vécues mais la chronologie est
pareille pour tous.
1. L'expérience de la sortie
Elle signifie la fin d'un état angoissant et oppressant. Beaucoup de
réanimés ont raconté qu'iis avaient dû passer un tunnel - comme à ia
naissance - pour parvenir à la lumière. Ils sont attirés vers cette
lumière.
Les mourants doivent donc se préparer à rnaîtriser cette angoisse
éventuelle et Se concentrer sur ccttc lumière. Ils ne doivent pas
s'occupcr de l'obscurité ni sc laisscr troubler par cllc rnais voir la
lunric\rc c()llrnc lcur but.
RÉpTTxIoNS SUR LA MoRT 143
3. L'expérience de la lumière
celle-ci plonge la conscience du JE dans un état heureux. Tous les
réanimés parlent de bonheur, d'harmonie, de calme, de sons magnifi-
ques, de merveilleuses couleurs et d'une lumière inondant tout. Nom-
breux sont ceux qui identifient cette lumière à Dieu. Pendant cette
phase, j'ai aussi pressenti le Dieu Eternel.
Le mourant doit prendre pleine conscience de cette lumière et I'ac-
cueillir en lui.
Thanatologie
de l'étude
Encore quelques mots sur la thanatologie. C'est la science
n'est pas du goût
de la mort. C.tt. définition donnée par Roswell Park
de tous. Pourtant ce concept ,'.ri bi"t introduit et au cours des
dernières décennies, c'est ,ori ." nom que de notnbreuses et intenses
sérieuses dans les
discussions ont été organisées ainsi que des recherches
do,raines biologiqu.l pry.hologique, psychanalytique, parapsycholo-
quelques idées o:rt fait
**., médical .a,ireotàglque. S[otadiquement, de Freud'
surf,ace. La mort est tout a ait au centre de l'enseignement
Au-delà
Je ne citerai que quelques-unes de ses æuvres : Totem et Tabou,
'du ()uewe la entre
Irinrip,ai ptiitir, Considérations sur la et sur IVIott,
tttr' I'ttrt r.lt's plus tlr:urtls obst:rr-lcs pottr c()ntpr('l)drc ccttc cnigrtrc.
146 LA MORI, MA PLUS BELLE EXPEI\IENCE
Dans son ouvrage Psychologie des Todes, Eissler part du principe que
la mort est toujours un événement bien fondé dans l'histoire de la vie
humaine qui facilite beaucoup l'individuation.
La mori représente le plus grand défi, et peut-être la seule occasion
au cours de laquelle f individualité peut prouver sa nature propre ;
d'une part, derrière la mort, se dresse l'énergie biologique la plus forte
de tout l'univers humain et, d'autre part, le JE n'est guère préparé à
cette rencontre. L'individualité, confrontée à la mort, ne peut rester
impassible, comme d'ailleurs devant les autres événements marquants
de la vie.
la
Quand, notre dernière heure venue, se pose question
suivante:
«Comment dois-je mourir ?» Ou bien, «dois-je lutter pour la vie
jusqu'au dernier instant ?» Est-il toujours bon de prolonger la vie par
â.r-.rroyens artificiels ? L'analyse et l'évaluation de mes expériences
personnelles m'obligent à répondre NON. Entre le choc et l'arrêt
iardiaque, je suis resté inconscient... je ne ressentais rien, je ne percevais
rien, le temps n'existait plus-.. le vide était total.
jour ou une année n'a
eue cet état dure ,rrrà r..orde, une heure, un
,r.rr. importance pour le mourant. I1 ne distingue pas les appareils
ultramod"ir., et sophistiqués auxquels il est relié dans cette salle des
soins intensifs... Sa c6t science du JE est paralysée- C'est pourquoi il ne
-
peut penser ni prendre des décisions pourtant deux manifestations
caractérisriques àu JE. La prolongation biologico-végétative de la vie
ne lui sert t rien. Cette manipulation est très onéreuse et inutile s'il ne
subsiste aucun espoir de guérison. C'est pourquoi je dis OUI aux soins
intensifs s'il ne s agit que de surmonter des difficultés momentanées
jusqu'à la guérison, mais NON si ce n'est que pour prolonger une vie
végétative.
i)r.r, notre passé récent, nous avonsvu que les soins intensifs étaient
devenus instrument politique, par exemple pour des dictateurs comme
Franco et Tito. On les a maintenus «en vie végétative» jusqu'à ce que
leur successeur art été choisi. LJne fois cette succession assurée, l'ordre
fut donné aux médecins d'arrêter les appareils"'
Est-ce 1à une mort digne ?
On souhaite une mort digne et individuelle. Mais de quoi s'agit-il ?
Le mourant a besoin d'une aide individuelle et motivée' I1 faut
I'amener à admettre que de nouvelles portes s'ouvrent à lui et quc rien
n'arrivera à son JE Il peut alors acccptcr la rnort avcc cotrfiancc ct
REFLEXIONS SUR LA MORT 147
J'ai défini ces paliers, ces phases comme douze états de conscience,
ou phénomènes vécus duJE, lors du changement de modulation, de la
transfiguration dans la mort. Ces situations typiques de la mort clinique
sont:
8. Choc: «Stop ! tu ne peux voler vers cette iurnièrc car tu n'es pas
encore assez mûr ni assez pur.» Profonde déception. Il faut rendre
des comptes de sa vie.
Par exemple:
mourant doit se faire sous ce signe. Il doit sentir qu'il n'est pas seul,
qu'on prend soin de lui, qu'il est entouré, enrobé d'amour.
Deuxième principe : SUSCITER UN SENTIMENT DE SÉCURITÉ
Le mourant doit se sentir protégé comme dans Ia chaleur d'un nid.
S'appuyant sur ces principes, les réflexions suivantes sont très impor-
tantes sur le plan pratique d'approche de la mort:
8. Faire plaisir: par un geste, un mot, des pensées positives, une aide
aflectueuse, il est possible de faire plaisir au mourant. L'intuition
rlous permet de comprendre ses besoins.
13. Adoucir ses souffrances sans le droguer: nous devons nous effor-
cer de calmer ses douleurs. Si elles sont trop fortes, elles l'empê-
chent de parvenir au calme de l'esprit. Mais la douleur a sa signification.
La supporter fait partie de l'épreuve devant la mort. Patience - aban-
don - se détourner du corps - sublimer la douleur, ce .sont 1à des
moyens qui aident au développement spirituel. C'est pourquoi le
patient ne devrait pas être drogué, dans la mesure du possible, car on
lui enlève cette ultime chance de progrès.
14. Dominer le sentiment d'impuissance, de dépendance: il est très
difficile, pour un être jusque-là fort, actif et indépendant, d'admet-
tre ses faiblesses. Avec beaucoup de compréhension, il faut l'aider à
surmonter cette situation qu'il ressent soLlvent comnlc une hunrilia-
tion.
REFLEXIONS SUR LA MORT 157
16. Savoir écouter constitue une aide des plus appréciées. Le mourant
en arrive souvent à un point où il peut ouvrir son âme et vouloir
parler. Peut-être désire-t-il encore communiquer quelque chose à
quelqu'un pour ainsi s'en libérer. En l'écoutant avec amour, on favorise
cette ouverture et on peut l'aider à se défaire des fardeaux et des
pressions du passé. Ces déclarations prennent souvent la forme d'une
confession qui peut le conduire vers le pardon divin.
5. «Aime ton prochain comme toi-même» est une réflexion que nous
a transmise Jésus. L'assistant doit donc aimer le mourant comme
lui-même. Cela ne va pas sans amour désintéressé. Si l'on reste attaché
aux choses matérielles, si l'on ne peut adopter une attitude intérieurc
désintéressée, il n'est pas possible de faire ce qui est juste : rayonrlcr
d'amour, donner de l'amour. Car la plus grande aide pour ttn mourant
est de sentir qu'il est accornpagné par l'amottr.
160 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPÉRIENC]E
Monfils,
Comme un homme, tu dois penser auec une têtu rtoide,
Sentir auec un cæur chaud,
Agir auec des mains propres.
S. v. J.
BIBLIOGRAPHIE
Boros, Ladislas -
L'Homme et son ultime Option. 1966. Salvator Mul-
house et Casterman Paris.
Eissler - Der Sterbende Patient '. zur Psychologie des Todes. (The Psycha-
nalist and the dyins Patient),
Ford, Arthur - Bericht uom Leben nach dem'Ibde, Scherz Bern. (Unknown
but Known -'l-he llfe beyond Death).
EXTRAIT DU CATALOGUE
____l
.Jean Rofidal - Cours de DO.IN - Règles de vie en harmonie
avec les rythmes de l'énergie universelle, l'enseignement de
Jean Rofidal forme un tout cohérent. Son originalité consiste à
être basé essentiellement sur le principe Yin-Yang (tension-
détente), cette loi cosmique qui règle le jour et la nuit, l'été et
l'hiver et qui conditionne toute vie.