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STEFAN VON JANKOVICH

LA MORT
MA PLUS BELLE EXPÉRIENCE

Tiaduit de l'allemand par


Francine Yesudian-Aegerter

EDITIONS DU SIGNAL
TABLE DES MATIÈRES

Préface d'Elisabeth KUBLER-ROSS 9


Avant-propos 11
Introduction 15
I Important pour le lecteur 21
II L'accident 37
III L'expérience vécue 45
IV Réflexions après l'accident 57
V Réflexions sur le sens de la vie 75
VI Réflexions sur une vie positive 95
VII Réflexions sur la mort et sur l'assistance aux mourants 137
VIII Conclusion 161
llibliographie 165
l-cctures recommandées par l'auteur 167
Note préliminaire à l'édition française

Ce qui donne un sens à la uie donne un sens à la mort


Saint-Fxwpéry

Pourquoifrissonne-t-on à ce mot si simple? comme disait Chateaubriand.


Depuis tout jeune j'ai pensé que la mort n'était qu'un passage, une
ouverture vers un au-delà immatériel, sans que le concept de vie
éternelle du christianisme me satisfasse tel qu'il était enseigné en ce
XX'siècle dans le catéchisme. Il aura fallu la lecture des ouvrages de
Jean E. Charon pour que je trouve une réponse à la mesure de mes
interrogations.
Et c'est parce que le livre de Stefan von Jankovich va dans ce sens,
avec l'expérience personnelle en plus ce qui lui donne un caractère
unique, que l'éditeur en moi s'est décidé à en publier la traduction
française.ll -', paru être un livre nd'honnête homme», un témoignage
sincère dépourvu de dogmatisme mais au contraire empreint d'esprit
de tolérance. Puisse-t-il être compris et son message aider le lecteur à
se présenter avec sérénité à l'examen final qui est ie lot inéluctable de
chacun de nous.

René Gaiilard, Vercorin mai 1988


pnÉrecE PAR ELISABETH rÜnrrR-RoSS

Stefan von Jankovich appartient à cette catégorie d'individus qui,


sans avertissement et soudainement, sont victimes d'un grave accident.
Cela lui a permis de vivre, pendant sa mort clinique, des événements
c<tranges qui ont laissé des marques profondes et l'ont amené à changer
complètement sa conception de la vie.
I)ans son livre La mofi, ma plus belle expnence,l'auteur nous présente
scs antécédents, sa personnalité et son attitude devant la vie avant et
après la collision. Il ressort que cet accident, avec les événements et les
cxpériences vécues, n'ont pas seulement changé sa vie de tous les jours
rrvec ses problèmes mais aussi sa philosophie de la vie.
J'ai rencontré Stefan von Jankovich pendant l'un de mes ateliers et
n()Lls avons pu constater que son opinion sur la mort et son processus
t(tait en parfaite concordance avec mes recherches. Parmi les partici-
pants, des médecins et des spécialistes ont pu lui poser des questions : ses
r'éponses sur le phénomène de la MORT furent très directes et firent
qrande impression.
L'auteur, homme intelligent, de formation technique et curieux de
tor.lt, a tenté, avec sa raison, de comprendre ce qui lui était arrivé. Puis,
il a évalué les expériences vécues pour essayer d'en faire son propre
rrrodc\le de pensée. Les personnes qui ont vécu des circonstances
sirrrilaires ne sont pas toutes d'accord avec ses interprétations mais cela
t'st tout à fait secondaire. L'important est que l'auteur fasse ici une
tlt'scription claire et objective de l'événement et de ses constatations.
ll cst significatif de noter que tous ceux qui ont éprouvé la mort
,lirriclue et des réalités spirituelles vécues hors de la conscience physi-
tltrc txrt rencontré la «lumière, claire et intense. I1 en a été de même
[)()ur I'atttcur qui a ressenti comme des réalités physiques de la vie tout
, r' tltri s'cst passé en lui et autour de lui, bien que cela se soit joué au
(r oisiù'rrrc nivcau des perceptions spirituelles que I'on doit attribuer au

tlrr;rrlr:rrrt intcllcctucl dc l'hornme. La manière d'interpréter et de


r,nr[)rcr'rc{rc ccs pcrccptions, lcs images du film biographique ainsi que
It'rrr t'lrrorrolosic clc<Pcncl clc la qtrantitc< mesurable dcs diffërcntcs
rrt rt't'git's Plrysirltrcs, psyr'lrirltrcs ct spirittrcllcs.
10 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPÉRIENCE

Les expériences de Stefan vonJankovich n'étant pas la conséquence


d'une longue maladie, on ne peut les considérer comme les hallucina
tions d'une conscience ou d'un subconscient détériorés ni comme le
résultats d'influences d'ordre chimique. Ce qu'il a vécu dans cet éta
hors du corps a pu être confirmé par des témoins de l'accident, pa
exemple par le médecin qui l'a réanimé.
Des livres comme celui de Stefan vonJankovich sont une aide pou
tous ceux qui ont vécu des événements semblables. Ils les libèrent d
la peur de «n'être pas compris» et d'être psychiquement mal jugés. C
livre devrait donc les encouragff à faire connaître leurs propres expé
riences.
Je suis certaine que ce cas et tous les autres semblables - on e
connaît des milliers dans le monde provenant d'individus de tous le
âges, de toutes cultures et religions - ouvriront la porte sur de nouvel
les connaissances qui, pour la nouvelle génération déjà, feront partie d
savoir universel.
J'espère que ce livre contribuera à éloigner la crainte de la mort d
tous ceux qui, au XX" siècle, sont prêts à comprendre ces réflexions
Cet exposé se révèle comme une aide précieuse à cet effet.
D. Elisabeth Kübler-Ross
AVANT.PROPOS

J'ai toujours été sportif un être sain et très actif Elevé dans une
rcligion très belle, il m'a été demandé de croire tout simplement. Cette
liri ne m'a jamais posé de problèrnes d'ordre religieux ni philosophi-
c1ue. La vie de tous ies jours avec ses buts matériels m'occupait pleine-
rrrent. Il a fallu une tragédie pour qu'en moi les forces divines s'éveil-
lcnt.
L'énorme choc subi lors d'un accident de voiture m'a conduit à la
rrrort clinique: mon esprit et mon âme s'étaient détachés de mon
('orps. C'est ainsi que je me suis trouvé confronté aux problèmes de la
vic, des hommes, de la mort et du divin.Je pense qu'il est essentiel pour
ulr homme de commencer à chercher la lumière d'une manière
r'onsciente. Dès que l'on sait que l'on ne sait rien et que l'on ressent le
bcsoin de connaître quelque chose, on a déjà franchi un pas important.
(l'cst pourquoi je prétends être mort le 16 septembre 7964 et être
r-cssuscité quelques minutes plus tard comme un être tout neuf nanti
rl'icléaux, d'expériences et de connaissances d'une qualité toute diffë-
rcnte.
I-a vérité se cherche en soi-même car elle est ce qui est, donc la
rdalité unique. Utiiisons le nom symbolique et simpie de «Dieu» : «Où
l)icu est, la vérité est». Puisque Dieu est partout, la vérité se trouve
.rtrssi partout, car lL est dans l'air, le soleil, les étoiles, la mer, les
nr()ntagnes, la puszta hongroise, dans les profondeurs de la Forêt Noire,
It' torrent tumultueux, les prairies et les fleurs, dans les oiseaux et les
rrrystères des cellules du corps humain, dans les minéraux. I)ieu et sa
vérité sont en tout.
[.a science traditionnelle tente de sonder cette vérité par des expé-
r it'rrccs et des moyens matériels, et de la traduire en lois, s'imposant par

li-rrrônre des limites qu'il lui est difficile de dépass er, car eile ne possède
1'':rs l'inrpulsion nécessaire du pouvoir de l'esprit. Elle ne s'intéresse qu'à
l,r rrtetic\rc perccptible avec nos organes sensorieis primitifs et reste ainsi
,'rrt'lraînc<c au nrr>nde quadridimensionnel limité dans le temps et
I't'sp:rt'c. Err cl'eutrcs tcrnrcs, la science l1c se pcnche que sllr les princi-
Pt's lrlrysiclttcs ct rnrrtéricls au lictr c]c s'c<lcvcr vcrs lcs tnt>ndcs clc la
T2 LA MoRT, MA PLUS BELLE EXPERIENCE

cinquième et de la sixième dimension. Or, ce n'est qu'après avoir forcé


les barrières de la science traditionnelle que nous pouvons nous hisser
vers ces hauteurs par la réflexion, la méditation et tout autre moyen
philosophique propre à nous faire avancer et progresser.
Ma première expérience capitale fut de reconnaître que je devais
tout chercher en moi-même puisque l'étincelle divine est dans mon
âme, dans mon esprit, et que c'est ce JE divin en moi qui me montre
le chemin.
Plus je médite sur certains problèmes et mieux j'apprends à connaî-
tre le SOI divin en moi et à rn'en approcher. Il ne faut, pour cela, que
la volonté de se développet car, dans la solitude et le silence, on entend
cette voix intérieure divine dont on peut comprendre les messages.
J'admets que cela n'est pas facile car il faut beaucoup d'énergie, de
patience et de temps pour apprendre à percevoir notre voix intérieure.
Je suis heureux d'avoir été condamné à cette longue période d'immo-
bilisation à l'hôpital. J'ai ainsi eu tout loisir de me plonger dans ces
problèmes, ce qui constitue la base même de mon évolution. Pour
pouvoir répondre à la question fondamentale de la vie à la lumière de
mes connaissances actuelles, je dois expliquer certains principes dont j'ai
reconnu la validité à la suite de mon expérience de la mort et des
méditations sur ma voix intérieure.
C'est ainsi que la mort m'a conduit à moi-même et à une vie
positive.

«La mort apprend à vivre». La portée des problèmes concernant la


vie et la mort est incommensurable. Une étude exhaustive n'en est pas
possible. Je me limite donc à une esquisse modeste de mes pensées,
dans l'espoir que celles-ci susciteront chez le lecteur réceptif d'autres
réflexions. Les pensées positives engendrent d'autres pensées positives.
Les constatations philosophiques et leur application n'ont de validité
que pour moi. Je ne demande ni reconnaissance ni approbation. Elles
ne sont 1à que pour l'exemple, pour montrer un chemin, pour illustrer
une interprétation personnelle. L'analyse de ces expériences vécues ne
repose sur aucune religion particulière, ni sur aucun courant philoso-
phique, mystico-ésotérique, de l'Orient ou de I'Occident.J'ai essayé de
ne tirer des conclusions que de mes expériences vécues hors du temps
et de l'espace et, plus spécialement, de l'enseignement du ofilm de la
vie».
AVANT-PROPOS 13

Cet accident a été pour moi l'étincelle qui a mis en mouvement le


processus de la pensée; j'ai développé ma propre philosophie pour
vcnir à bout des problèmes de la vie terrestre et pouvoir acquérir un
r:ornportement harmonieux. Je ne désire nullement recueillir l'appro-
bation générale mais j'espère que mes réflexions aideront le lecteur à
trouver la voie de sa propre évolution.
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Lraer- pr_ ToüTL EE-<-I'Riar,oN Hurtn rNeJ
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LHo-T3rU
INTRODUCTION

A rnes lectrices et lecteurs


N'attendez de ce livre aucune révélation sensationnelle sur ce récit
,lc la mort ni des expériences vécues dans l'au-delà par ce «défunt» qui
,(rcssuscita». Non, comprenez cet exposé comme un rapport sur des
llits réels et les réflexions qui s'ensuivent, écrit par un être sincère et
Irrcide.
-fc ne suis ni Élourou, ni prophète, saint, prêtre, savant, ni un homme
t'xtraordinaire qui pourrait se permettre de faire des déclarations
rrrfàillibles.Je suis rr, êtr. simple -pareil aux autres -un être à qui a
t:tc( accordée la grâce divine de vivre la mort clinique et les expérien-
. t's, inhérentes à cet état, de l'âme et de l'esprit libérés des contraintes
,ltr corps. C'est pourquoi ce récit n'est que le fruit de mes réflexions
1''t'rsonnelles.
Mes lecteurs ne doivent pas nécessairement croire ce que j'écris car
l(' nc prétends pas avoir touché à la vérité finale ni être un maître ou
rrrr suide infaillible.
Ne me croyez pas ! -J'ai pourtant un souhait: Réservez un accueil
l,rvorable à ce que je vous présente avec sincérité et qui est devenu
rrr()lt chemin. Suivez-moi dans mes réflexions et accordez-leur votre
,rttcntion dans le calme de votre chambre ou la tranquillité de la nuit.
I lr(vcloppez vos pensées et trouvez la voie qui mène à votre propre
Car chacun a son chemin pour parvenir à la même vérité, à
'tirité.
I )ictr.J'airnerais provoquer des chocs de pensées, j'aimerais stimuler vos
rt:llcxions.

Iin ce qui me concerne


l'}ltrs jc pense et plus j'en arrive à me dire qu'au fond je ne sais rien.
lirtrt rr'c:st que l'interprétation d'un honnête chercheur, de ce qu'il dit,
r('ssc'r)t ou appréhende. En fait, je ne sais rien. Enfermé dans la camisole
,k' lirrcc' qu'cst lc corps rnatériel, il est impossible d'accéder au
\AV( )il{. (l'cst pourqtroi la scicnce traditionnelle se perd dans I'obscu-
ttlt: tl'ttttt'itttp:rssc. I)lrrs lc lrr«rtrillarc'l dc l'ignorancc çlc cc rn«rncic
76 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPERIEN(]E

matériel, les expériences que j'ai vécues et la connaissancc cluc j'crr rri
retiré sont de véritables phares qui balaient le chemin dcvant nroi,
m'indiquant une direction, éclairant un peu en avant de moi Lur pass:rqc
que je n'aurais pu apercevoir sans eux. C'est ainsi que j'ai pu nr'crrtta{rcr
dans une voie qui est praticable pour moi, pour f instant du nroirrs. ()t\
me conduit-elle ? Qui sait ? Mais chacun de nous doit parcourir lc
chemin qui iui est propre en restant à l'écoute de ses pensécs ct clc sa
voix intérieure. La lumière des phares, notre JE divin, éclaircra tou-
jours une nouvelle parcelle du chemin. L'intuition liée à la pcnséc nous
permet de nous ouvrir à l'éternei, au Tout-Puissant, à la lunrièrc ct à
l'amour.

Pourquoi ce livre ?

En réalité, je ne voulais pas faire un livre de cet accident tragiquc et


des expériences vécues pendant ma mort clinique. Cela revôt un
caractère tellement personnel, tout s'étant joué dans des sphèrcs si
privées, si intimes qu'il me semblait impossible d'en faire un exposé
destiné au grand public.
J'^, souvent parlé de ces événements au cours de confërences,
ateliers ou séminaires. Mes conférences ont été enregistrées puis trans-
crites. Des brochures et des feuillets poiycopiés ont été distribués à
ceux que cela intéressait. Pourtant, de mon propre chef je n'aurais pas
osé écrire un livre sur un thème bien éloigné de mes préoccupations
professionnelles (architecture, urbanisme, préfabrication). Mais des
amis spécialisés en thanatologie, sciences humaines, parapsychologie et
philosophie de la vie positive me pressèrent de réunir toutes mes
expériences vécues lors de cet accident en ulle documentation cohé-
rente et de la publier.

Mon but
Déjà pendant le déroulement du film de ma vie, il m'était claire-
ment apparu que je ne devais pas garder pour moi ces expériences si
nouvelles, insoupçonnées, mais au contraire les faire connaître d'une
manière ou d'une autre. Ce sentiment, de plus en plus précis, devint un
devoir: je devais parler et écrire sur cette chance d'évolution qui
nr'avait été donnée afin d'aider mon prochain à trouver son chemin
vcrs la vérité. En écrivant ce livre, jc nre suis fixé trois buts :
INTRODUCTION 17

Premièrement, .;'airnerais que le récit de mon accident


aucun cas, ne fut u. hasard - provoque un choc, donne
- qui, en
,r" i-pilsion
dans le processus de la pensée de celui qui cherche
sincèrement. Il faut
hélas reconnaître qu'aujourd'hui, notre environnement
tente de nous
i,fluencer de mille manières, de nous programmer, de
nous manipurer
ct.de nous éloigner de notre propre pensée. Grâce à
des foutes
fàites, au lieu de nous penchèr zur lès faits réels, "piri*
nous ne réfléchissons
plus. 11 ne nous est plus nécessaire de penser, il faut
suivre. c,est
pcr-rt-être co,fortable mais cela nous cànduit
à une impasse dans
I.cI,rclle il n'est pas exagéré de prétendre que nous
nous trouvons
:rujourd'hui cn crompagnie de toute l,humanià.
[-a sc'ulc issue possiblc: ia réflexio, indépendante.
Nous devons
rt<viscr ll()trc jtt{crrtcnt sur rnainte chose bien
etablie jusqu'à rnainte-
tt;ttt[' t't pcrt-t'r Ia vt>fitc qui avait c<te< si solidcnrcllt
construite au-dessus
r lt' rrt rt rt' t.ôtc.
18 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPERIENCE

C'est la réflexion qui nous permettra de développer de nouvelles


théories, des hypothèses et des réponses possibles aux questions fonda-
mentales. Il n'est pas facile de penser. C'est un travail ardu, un chemin
propre à chacun de nous. J'aimerais présenter la pensée comme un
chemin. C'est pourquoi mon premier but est d'inciter à penser.
Deuxièmement, je désirerais que le lecteur comprenne que des
impressions et des pensées originales peuvent engendrer une transfor-
mation qui montre à chacun des voies nouvelles et personnelles vers
l'évolution et nous poussent à oser le prochain pas. Ces chemins
conduisent à une réévaluation des normes éthiques et spirituelles
valables jusqu'à maintenant dans le domaine de l'absolu, nous libèrent
du syndrome du péché et font reculer les limites imposées par des
manipulations d'ordre dogmatique. Mon chemin a été créé pour moi
et aujourd'hui, il me semble bon. Mon développement se poursuit
mais la base reste la même. Il est comme un exemple, que j'aimerais
présenter au lecteur, de ma transformation; il témoigne de la possibi-
lité d'évolution et de la nécessité d'un revirement pour parvenir à la
rédemption. Quand la pensée montre le chemin, le processus de
transformation vers la rédemption est alors stimulé par la décision de
la volonté.
Tfoisièmement, j'ai le désir de me mettre à la disposition de la
recherche avec une documentation détaillée et contrôlée sur des
expériences vécues, qui ne sont pas expliquées ni applicables aux
méthodes de la science du monde du temps et de I'espace. Mes
dépositions révèlent beaucoup de choses nouvelles et inexpliquées qui
pourraient être la source d'un savoir nouveau: relier la réaltté du
monde matériel aux réalités non-matérielles et appréhender l'homme
comme un tout. Ce rapport pourrait également entrer dans une
statistique comparative avec d'autres «cas». La statistique - méthode
scientifique reconnue - me semble très importante car c'est par la loi
des grands nombres que des récits vécus comme le mien seront de plus
en plus dignes de foi. La recherche se verra également obligée de
s'orienter dans des directions toujours plus osées. De nouvelles relations
sur-matérielles seront ainsi découvertes et les mystères dévoilés ouvri-
ront à l'homme des perspectives insoupçonnées jusqu'ici. I1 me semble
également capital d'analyser avec rigueur tous ces récits afin de pou-
voir en tirer les conséquences qui s'imposent dans les domaines de la
médecine, de la psychologie et de la philosophie de la vie positive.
INTRODUCTION 19

C'est dans cet esprit que j'aimerais offïir ce livre comme ouvrage de
réfërence à la recherche thanatologique. Car ce n'est que par une
meilleure compréhension de la mort que nous parviendrons à une
meilleure compréhension de Ia vie.
C'est donc dans le but de servir ces trois causes que j'ai écrit ce livre
sur mon accident, mes expériences vécues pendant la mort clinique et
ma transformation.
I. IMPORTANT POUR LE LECTEUR

Qui étais-je

Je suis né sous le signe du Verseau, ascendant Balance, dans une


famille bourgeoise de Budapest. C'est avec amour que mes parents
nous élevèrent, mes plus jeunes sæurs et moi-même, dans la stricte foi
catholique. Avant la première guerre mondiale, mon père avait été un
athlète célèbre, ce qui avait stimulé mon intérêt pour tous les sports.
Performances et victoires devinrent pour moi les buts à atteindre. Ma
mère, issue d'une famille d'architectes réputés, était artiste peintre (son
père était également artiste et architecte). Ce monde de mon enfance a
laissé ses empreintes sur toute ma formation: j'ai moi-même étudié
I'architecture à Budapest, Munich et Londres jusqu'à l'obtention de
mon diplôme. Mes loisirs se partageaient entre les sports et différentes
méthodes de peinture. Mon sens du devoir et mon zèle me valurent
d'obtenir toujours d'excellents résultats à l'école. Ce sont les études
techniques qui façonnèrent ma manière de penser et c'est le travail
avec les réalités des nombres et les lois physiques qui définit ma voie.
Peu après la deuxième guerre mondiale déjà, tout au début de ma
carrière, j'avais eu beaucoup de succès dans ma profession en Hongrie.
Après la prise du pouvoir par les communistes avec l'aide soviétique, à
la manière d'un putsch, je me suis retiré à la Haute Ecole Têchnique,
très célèbre à cette époque, où j'ai travaillé comme assistant, puis
chargé de cours, en urbanisme et aménagement du territoire. En
automne 7956, plus précisément Ie 22 octobre, mes étudiants et moi
avons joué un rôle décisif dans la révolution hongroise et dans le
combat pour la liberté qui s'ensuivit. Après la répression de cette
révolution par l'armée soviétique, j'ai fui à l'Ouest avec ma famille,
choisi la Suisse pour seconde patrie et me suis installé à Zurtch comme
rc<fugié. A nouveau, j'ai travaillé dans une étude d'architectes renom-
nréc jusqu'en janvier 1968, date à laquelle j'ai pu ouvrir mon propre
btrrcau. L'adaptation me corita beaucoup d'efforts et de volonté mais,
crrfin, nra bonne étoilc recommença à briller. Puis ce fut I'accident qui
('()upe littc<ralcrncnt cn dcux nra carrièrc et m'cnleva'tout moycn
22 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPÉRIENCE

d'existence. Je perdis pratiquement tout. J'avais été un véritable sportif


avec, à mon actif, plusieurs victoires dans des joutes nationales et
internationales. Cet accident mettait une fin brutale à tout cela.

Mon attitude avant l'accident


Ayant beaucoup de succès comme architecte, commerçant, sportif
et homme du monde, j'étais très centré sur moi-même, très conscient
de mon JE, tout imprégné de l'importance des performances et des
succès. Les louanges, l'argent, le confort et les plaisirs étaient devenus
mes buts les plus élevés. Vu de I'extérieur, j'étais un être bon, capable et
qui réussit mais qui n'évoluait que dans les sphères d'ici-bas avec des
objectifs purement terrestres..
Il est important de savoir cela pour comprendre que je n'étais pas
programmé pour vivre des expériences supra-terrestres et cela contri-
bua à prouver mon objectivité lors de l'évaluation de ces expériences
et de la préparation de ce dossier.

a) J'étais un technicien réaliste pour qui seuls les faits comptaient,


quelqu'un qui ne croyait pas aux contes de fëes, qui analysait tout
selon des méthodes de pensée scientifiques, qui cherchait la cause
première de tout phénomène, qui évaluait et classait chaque chose
selon le bien-fondé des lois et des règles établies. Ce qui ne reposait pas
sur une base terrestre et matérielle ne signifiait rien pour moi.

b) Mon enfance avait baigné dans une foi catholique très stricte. Mais
après le baccalauréat, alors que je me plongeais dans les activités de
la vie, ce sentiment religieux plus ou moins puéril se vit refoulé par les
préoccupations quotidiennes. Survivre pendant la guerre, devoir cons-
tamment lutter pour son existence avait relégué la présence de Dieu
vers une dirnension irréelle. Je vivais sans prier, sans méditer ni me
rendre à l'église. Je n'étais pas d'un narurel religieux. C'est pourquoi
l'expérience divine, «vivre Dieur, me fut une surprise totale.

c) Jamais, avant ma mort accidentelle, je ne m'étais préoccupé de


questions extra-terrestres, hors de la matière. Je vivais intensément
ma vie de ce monde et réussissais dans tous les domaines. Je n'étais
aucunement préparé à vivre des événements extra-sensoriels.
IMPORTANT POUR LE LECTEUR 23

d) Je n'ai jamais été influencé par aucune théorie dogmatique, idéolo-


gique, philosophique ou parapsychologique de tendance orientale
ou occidentale.Je ne m'étais pas penché sur les problèmes de Dieu, de
l'au-delà, de la mort, de ce que j'étais, etc. Jamais, je n'avais lu ni
entendu quoi que ce firt au sujet de telles expériences. Ce que je vécus
alors fut donc spontané et authentique. Et c'est pourquoi ce fut un
choc pour moi de me trouver confronté à une toute autre Éaltté.

Mes expériences deviennent source de connaissance


a) Ces événements m'ont teliement marqué qu'immédiatement, j'ai
tenté de les fixer. C'est pourquoi je les ai tout de suite dictés sur
bande. J'essayais ainsi de les relater d'une manière aussi fidèle que
possible. Je ne peux expliquer ce besoin de dicter et dicter jusqu'à
l'épuisement alors que, souffrant énormément, j'étais dans le plâtre de
la tête aux pieds.
Je sentais tout simplement qu'en dépit de toutes ces difEcultés, je
devais retenir ces expériences dans leur plénitude, ou au moins dans
tout ce qu'il m'était possible d'en raconter avant qu'elles ne s'enfoncent
dans f inconscient et tombent dans l'oubli. En plus de la dictée, je me
suis appliqué à répéter certains souvenirs de manière à en imprégner
ma mémoire pour pouvoir en faire, dès que je le pourrais, des esquis-
ses, des dessins, des notes. Je voulais que tout cela s'enregistre dans ma
conscience à l'état de veille afin que plus tard, je puisse tout avoir à rna
disposition sur simple rappel.

b) Le hongrois est ma langue maternelle. C'est pourquoi mes enregis-


trements et mes notes sont en grande partie en hongrois ou en un
rnélange d'allemand, de suisse allemand, d'anglais et d'italien. LJn vrai
pêle-mêle, une confusion, un désordre à I'image de ce que j'étais alors.
La langue en est simplc, presque primitive, truffée d'erreurs grammati-
cales. Cela témoigne de l'authenticité et exclut toute falsification des
fàits.

c) Il cst intércssant de remarquer ici qu'à ce moment-là, bien des


conccpts ct dcs notions m'échappaient totalement. C'est pourquoi
.j':ri cu rcc()rlrs à dcs cxprcssions, syrnboles ct comparaisons arbitraires
[)()rrr dét'rirc clcs irrrprcssions ct dcs phc<nt>nrc\trcs n(juvcaux. Ccla
24 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPERIENCE

confirme aussi que je me trouvais alors en terrain étranger et que je ne


possédais aucune connaissance d'ordre psychologique ou parapsycho-
logique.

d) Il est bien connu que même les rêves les plus marquants s'oublient
vite. Le vécu onirique fait brusquement surface pour disparaître
dans la brume de l'inconscient. C'est pourquoi il faut fixer le rêve dès
le réveil, c'est-à-dire l'écrire ou le dicter pour en garder la trace,
l'empreinte dans le monde des réalités matérielles. Les expériences
vécues pendant la mort cliniqr-re sont infiniment plus fortes que dans
un rêve. Elles vivent donc plus longtemps en soi. Au début, tout était
bouleversant, subjuguant; les nouvelles impressions m'atteignaient à la
manière d'un raz de marée. Puis, cela se cahna et commença à glisser
dans f inconscient. C'est pourquoi je ressentais un besoin irrépressible
de saisir, de fixer autant de choses que possible avant qu'elles ne se
dissipent et s'oublient. Je comprends maintenant pourquoi j'avais été
pris d'une telle hâte.

e) Beaucoup de personnes ramenées à la vie ont fait le récit de leurs


impressions au mieux de leurs comaissances, au plus près de leur
conscience, mais peu de déclarations ont été faites immédiaterxent
après la réanimation.
Et lorsque plus tard, beaucoup plus tard, peut-être môme après
plusieurs années, elles ont tenté de faire revivre ces impressions, elles
ont été involontairement influencées par l'imagination. Leurs expé-
riences avaient bien été authentiques mais la description ne pouvait
plus en être aussi fidèle que si elle avait été recueillie juste après la
réanimation. L'objectivité est primordiale pour la recherche. A l'épo-
que, on ne connaissait que de rares récits «tout frais». Aujourd'hui, les
chercheurs essaient de questionner les réanirnés aussi rapidement que
possible et pour autant que faire se peut, afin de garantir un rnaximum
d'authenticité.

0 Ces événements vécus entre l'arrêt de mon cæur et mon retour


dans ce monde matériel sont pour moi autant de faits réels.J'ai parlé
de cet état comme de «mort» et non de «mort clinique». Je n'ai rien
imaginé, rien brodé. C'est pourquoi ces expériences ont scrvi de basc
pour mes réflexions et mes recherches. C'est à partir de ce support que
IMPORTANT POUR LE LECTEUR 25

j'ai élaboré mon propre chemin vers la connaissance de la vérité.Je n'ai


pas eu de «maître». C'est avec moi-même que j'ai discuté mes pensées
et rnes réflexions, mes doutes et mes luttes.
Mon «maître» était et reste mon «surconscient»,
,-o, propre JE.
J'essaie de penser mieux et d'écouter ma VOIX INTERIEURE. C'est
le résultat de ce que j'ai vécu, ce vécu que j'utilise et utiliserai toujours
comme une source.

Systèrne d'élaboration de I'ouvrage


Cette collection de notes spontanément écrites et presque incom-
préhensibles, de dictées, de dessins et d'esquisses, resta en suspens
jusqu'à ce que mon état de santé me permît de me mettre au travail,
ce que je fis par étape.

1.. pas: Tout au début, à l'hôpital, il m'arriva de douter de mes


possibilités de revenir dans ce monde terrestre comme un
être normal.J'étais dans un état physique déplorable et mon psychisme
avait tendance à toujours se 5çlisser hors de ce monde. Mon esprit ne
pouvait assimiler toutes les impressions et expériences nouvelles.J'étais
désespéré car je n'étais plus certain d'être normal. Mes sentiments et
mes pensées n'avaient plus rien de commun avec ce qu'ils avaient été
auparavant. Je me demandais si cette déviation de la voie qui avart été
conforme aux norrnes avant ma «mort» me permettait encore de
rester dans le cadre de ce que l'on peut appeler «normal» ou si déjà,
j'étais un étranger, un outsider, digne de mépris seulement, malade
dans son âme et son esprit, un être diminué. Il est très difficile de se
Juger soi-même d'après les normes et les règles sociales en vigueur. Je
me suis appliqué à lire en plusieurs langues, à écouter la radio. Je me
suis effbrcé de résoudre des problèmes mathématiques, de citer de
trrétnoire des poésies, de faire des exercices de raisonnement logique.
'lout marchait bien.
Je pensais alors que ma perception était aussi
bonne qu'auparavant, que je pouvais appréhender les choses, les éva-
Itrcr, prendrc des décisions, réfléchir à des problèmes tant concrets
cltr'abstraits.
l)ctit à pctit, jc me convainquais que j'étais normal. Pourtant, j'ai
cltralrcl tttôtrtc consultc< un psychiatre :je voulais qu'il fît tous les tests
rtét't'ss:tircs à pr()uvcr cltrc .j'étais vrainrcnt norrnal. tc re<sultat fut
26 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPÉRIENCE

rassurant. J'étais capable d'accepter, d'évaluer ces «expériences vécues»


comme un homme normal, de les assimiler, de les classer et d'en tirer
les conséquences.
Je faisais des exercices d'équilibre pour m'assurer que je n'étais pas
sujet au vertige. Enfin I'idée me vint de vivre une expérience d'apesan-
teur, voler même dans la lourdeur des conditions terrestres. Quelques
années plus tard, je m'inscrivais à l'Ecole suisse de pilotage à Lugano-La
théorie et les exercices de vol étaient accompagnés de contrôle médi-
caux très stricts qui confirmèrent mon excellent état de santé physique
et psychique. Le médecin attitré de l'OfÏice suisse de l'Air me jugea
même apte pour le vol aux instruments (IFR) avec passagers.
2^, pas: Pendant la même période, je m'efforçais de classer et d'écrire
dans un allemand simple les expériences vécues pendant cette
mort clinique qui avait duré entre 5 1/2 et 6 minutes. Le médecin
m'en avait jugé capable.Je pouvais donc me mettre à l'ouvrage et c'est
ainsi que naquit le récit de ces événements.

3*. pas: Mais, mes expériences étaient-elles vraiment authentiques


(par exemple souvenirs des faits visionnés dans le film de ma
vie, perception à l'état immatériel, réalités concrètement enregistrées)
ou n'étaient-elles qu'hallucinations, fantaisies, inventions, impressions
presque oniriques, surgies de f inconscient ?

La logique voulait que le plus grand nombre de ces déclarations fût


contrôlé avec l'aide de témoins et de documents.
Mon rapport comprenait deux sortes de déclarations. La première se
concentrait sur l'endroit de l'accident et sur ce qui se passa pendant les
5 1/2 à 6 minutes qui s'écoulèrent entre l'arrêt de mon cceur et la
réanimation. La seconde est consacrée à l'assimilation, au «traitement»
de certaines scènes du film de ma vie.
En ce qui concerne I'endroit de l'accident, j'ai pu tout vérifier dans
le rapport de police, auprès des témoins oculaires, dans des documents
photographiques, en discutant avec le médecin qui me réanima:
- la position de mon corps déjà mort,
- la position de notre voiture dont j'avais été éjecté,
- la perception des paroles et pensées de personnes se trouvant sur les
lieux,
- la personne, le visage, les vêtements, la serviette et les instruments
(seringue) du médecin.
IMPORTANT POUR LE LECTEUR 27

J'ai également tenté de discuter des diffërentes scènes du film de ma


vie avec des protagonistes et de les vérifier. Noms, adresses et numéros
de téléphone longtemps oubliés, circonstances et évaluation des évé-
nements ont ainsi pu être contrôlés. Malheureusement, le témoin
principal, mon père et meilleur ami, étart décédé entretemps.

4-" pas: Ce n'est qu'après avoir été convaincu d'être normal, physi-
quement et psychiquement, certain que mes expériences
n'avaient pas été un produit de mon imagination, sûr d'avoir bien
contrôlé mes déclarations spontanées et vérifié ce qui s'était produit au
moment de l'accident puis pendant le déroulement du film de ma vie,
que je me mis à écrire un article sur ma mort.
Bien que, dans la mesure du possible, je m'en sois tenu à la version
originale, il s'est avéré très difficile de relater les événements de
manière à en donner un reflet fidèle; il en est de même pour décrire
cet état «hors du corpsr.
Il est extrêmement ardu de recevoir, d'assimiler des impressions
ressenties à un niveau immatériel avec des organes sensoriels propres à
percevoir des réalités des troisième et quatrièrne dimensions du monde
terrestre, et de les ordonner avec des cellules cervicales, matérielles
elles aussi. Il est pratiquement impossible de formuler, d'exprimer au
travers d'organes qui ne sont en réalité que des instruments grossiers
ces impressions d'un monde dont les vibrations sont fondamentale-
ment diffërentes. Je me sens à l'étroit dans la camisole de force du
monde de quatre dimensions après avoir eu la chance d'évoluer dans
des dimensions supérieures.
Il est pratiquement impossible, pour un homme, de parler des
niveaux supra-humains dont les vibrations sont tellement différentes.
Tout, tout était vibrations. Avec nos yeux et nos oreilles, nous n'appré-
hendons, dans le monde matériel, qu'une infime partie des «omni-
vibrations». Là-bas, tout n'était que vibrations impossibles à traduire
par des mots. Le langage est trop pauvre, fade et inapte. On peut tout
au plus pressentir, deviner ce qui se cache derrière les mots. La langue
rraduit difÏicilement ce qui se passe au niveau du cerveau lié à l'au-delà.
[.'irnagination permettrait de raconter beaucoup d'histoires. Mais celui
tlui, conrrnc moi, désire faire un récit authentique et exempt de toute
fàrrtaisic clc c-e clui sc passe dans l'au-delà, reste muet. Seul bavarde
I'iqttoruttt l)ape[ctto. _fc rcsscns tout cc qllc j'ainrcrais tânt cxprinrcr
28 LA MORI, MA PLUS BELLE EXPÉRIENCE

mais je bégaie et ne peux rendre comme je le désirerais toutes les


impressions reçues.
I"Jn autre grand problème est que, dans le monde entier, on a
l'habitude d'utiliser divers termini technicus pour désigner les mêmes
phénomènes selon leur provenance idéologique. Or, si j'utilise une
certaine terminologie, cela ne veut aucunement dire que je m'identifie
à une philosophie déterminée orientale ou occidentale. Efforcez-vous
de saisir le sens de ce que je vous dis. Les mots, les définitions, les
expressions ne sont pas importants.

5'. pas: C'est à titre d'essai que parut le premier article dans la revue
spécialisée allemande ESOTERA de décembre 7972 et jan-
vrer 7973, en deux parties, sous le titre «La plus belle expérience de ma
vie fut ma mort». La réaction aussi extraordinaire qu'inattendue que
souleva cette publication dans les diffërents pays, témoigna de f intérêt
pour ce thème et cela m'encouragea à poursuivre mes efforts dans la
voie qui m'avait été tracée.

Généralités
Les récits de la mort sont connus depuis que l'homme vit sur cette
terre. Dès lors, il n'est pas nouveau de prétendre qu'à la mort, ou mieux
exprimé encore, qu'au cours d'une sorte d'expérience mystique à la
mort ou à l'agonie, on reçoit des impressions nouvelles, on appréhende
des réalités difÏërentes, on vit même f illumination. L'esprit se libérant
des contraintes du corps et l'ouverture vers la vérité originelle permet-
tent au processus d'individuation de se dérouler dans I'homme même.
Beaucoup de religions mystiques et de mouvements ésotériques
enseignent aujourd'hui encore, par les rites de f initiation, que la per-
ception de la vérité et l'accomplissement de la rédemption ne se font
que par la mort du corps. Le christianisme, par le mystère de la mort
et de la résurrection du Christ, en fait autant.
L'homme, dans la mort, fait une expérience tout à fait particulière,
comparable à aucune autre, qui présente une réalité toute diffërente.
Ces expériences et ces impressions nouvelles restent vivantes pour
toujours chez celui qui revient à la vie après avoir été déclaré clinique-
ment mort, présentes dans son for intérieur le plus intime, dans sa
conscience de soi. Elles se manifestent dans sa manière de penser et
IMPORTANT POUR LE LECTEUR 29

l'imprègnent tout entier. Ces expériences se teintent d'une nuance


mystique, elles représentent f illumination. C'est avec une intensité
inconcevable qu'elles bouleversent l'âme, l'esprit et tout l'être matériel
et humain de celui qui est attaché à la vie terrestre. Ce souvenir -
seulement effacéjusque-là - transforme complètement un être et sa
façon de penser. Il ouvre la porte à l'épanouissement de la conscience
de Sol, met en mouvement le processus d'individuation, d'intégration
du JE. Le visionnement du film de la vie permer d'approfondir la
connaissance de soi et de mieux se réaliser: il donne un élan vers
l'absolu toujours présent que nous pouvons nommer «principe origi-
nel divin» ou simplement Dieu. Ce choc de la mort devient un moyen
curatif un but, car il active le processus de maturation de celui qui sait
saisir cette chance.
Si l'homme s'engage dans cette voie, il va connaître la spiritualisation
de par la force de transformation de la présence de la cons-
ses sens
cience de SOI et il va prendre une part et une responsabilité consciente
dans sa rédemption. Ce processus constitue une véritable «initiation»
qui oblige à transposer les expériences vécues pour les mettre en
pratique dans la vie de chaque jour.

La mort
Le 16 septembre 7964, à 13 heures 15, je suis décédé, déclaré
cliniquement mort, à la suite d'un accident de voiture dans laquelle
j'étais passager, à Claro, près de Bellinzone (Tessin, Suisse). Que signifie
«cliniquement mort» ? Qu'est-ce que mourir ? Qu'est-ce que la mort ?
La mort, l'angoissante faucheuse, n'existe plus pour moi. J'ai vécu la
mort comme un passage, une fin et un commencement, comme
quelque chose de beau.
Qu'est-ce que la mort réellement ? Je vais tenter de développer
quelques idées fondamentales à ce sujet afin de permettre au lecteur de
nrieux comprendre les expériences que j'ai vécues dans cet état de
mort clinique.

La nrort - fut d'abord TABOU


- devint ensuire IGNORÉE
- plus tard encore CRAINTE
- rnais jarnais ÉfU»tÉE...
30 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPÉRIENCE

Il est Surprenant de constater tout Ce que nous apprenons sur la vie,


et tout ce que nous taisons sur la mort. C'est triste et tragique, d'autant
plus que nous savons tous avec la plus grande certitude que nous ne
pouvons lui échapper. Dans la vie, tout est aléatoire, seule la mort est
inéluctable. C'est la mort qui met un terme à cette vie mais:

POURQUOI VIVONS-NOUS ?
COMMENT DEVONS-NOUS VIVRE ?
QUEL EST LE BUT DE NOTRE VIE ?
Tânt de questions se pressent à notre esprit: Si la mort est vraiment
inévitable, devons-nous la faire reculer aussi loin que possible ? Ou
devons-nous nous y soumettre ? La mort est-elle la fin ou un tournant
de la conscience de notre JE ? Est-elle un commencement ? Et si elle
est une fin, que termine-t-elle ? Si elle est un commencement, qu'est-
ce qui commence ? Si elle est un tournant, qu'est-ce qui change avec
elle ?

Par le jeu de l'incarnation ou de la réincarnation de l'esprit, notre


naissance est un passage entre une existence quelconque dans l'au-delà
et le plan matériel. La mort est-elle un passage vers un autre niveau de
conscience ? Est-elle une naissance ? Cas échéant, pouvons-nous lui
donner une form e ? La diriger ? L'influencer ? Et alors se pose la toute
grande question : comment devons-nous vivre jusqu'à cette mort ?
La mort, lorsqu'on se préoccupe Constamment de tous ses problè-
mes, devient le grand maître de la vie.
Vue sous l'angle médical, la mort n'est pas expliquée de manière
définitive. Ses critères sont sujets aux changements. La médecine a
d'abord déterminé la mort à I'arrêt de la respiration, puis plus tard à
l'arrêt du cceur. Aujourd'hui, c'est l'arrêt des fonctions cérébrales,
mesurables grâce à l'encéphalographe, qui fait foi et il existe certaine-
ment d'autres critères que nous devons encore explorer. La médecine
traditionnelle doit fournir un immense effort si elle veut sortir de son
impasse actuelle et considérer l'homme dans son intégralité, doté d'une
structure complexe. Quant la médecine, l'art de guérir, voudra bien se
développer en médecine intégrale, nous obtiendrons alors de meilleu-
res explications sur la mort. Pour moi, elle est une transformation, une
séparation des composants non matériels de l'homme de ses parties
matérielles brutes, que nous appelons le corps vivant. C'est de ce corps
qu'est retirée l'énergie de vie, et le corps «meurt». Mais cela n'est pas
IMPORTANT POUR LE LECTEUR 31

subit. Il est en effet prouvé aujourd'hui que le processus de la mort


commence à l'arrêt du cceur, puisque cela inhibe l'alimentation vitale
des cellules en oxygène. Une réanimation est encore possible à ce
premier palier de la mort, mais il existe un point de non retour d'où
l'on ne peut plus faire revenir le patient car l'instrument de la coNS-
CIENCE de SoI, le cerveau, est détruit et le corps, partie matérielle et
grossière de l'être, se sépare définitivement de la partie immatérielle.
La mort est précisément ce processus de séparation. L'homme cesse
d'exister en qualité d'HoMME et ses deux diffërentes parties compo-
santes commencent à exister indépendamment I'une de l'autre.
D'un côté, la matière du corps réintègre le cycle de la rnatière:
Memento homo quia puluer est et in puluerem reyerteris (homme, souviens-
toi que tu es poussière et que tu retourneras à la poussière). Ainsi dit
l'Eglise. De l'autre côté, la part immatérielle de l'homme, la personna-
lité, la conscience de SOI commence son existence selon de tout autres
principes qui n'ont rien de matériel. Rien ne disparaît, tout est trans-
formé.

L'état de mort clinique


Qu'est donc cet état de mort clinique ? En fait, I'homme est mort
dès que le cæur s'arrête, c'est-à-dire lorsque la circulation cesse. Les
cellules du cerveau ne recevant plus d'oxygène, le processus de la mort
s'amorce. Le cerveau fait une dernière tentative en utilisant tout le
potentiel vital, toutes les réserves d'oxygène encore à disposition
jusqu'à épuisement total et rupture complète des courants céiébraux.
C'est à cette seconde précise - encéphalogramme piat - que la méde-
cine fixe actuellement la mort. C'est après l'arrêt des fonctions cérébra-
les - en fait déjà juste avant - qu'esr situé le point critique à partir
duquel plus aucune réanimation n'est possible.
Le docteur G. Hôssli, directeur de l'Institut d'Anesthésiologie des
cliniques universitaires du canton de Zunch a écrtt ce qui suit au sujet
rlc l'arrêt cardiaque et de la réanimation:
«L'arrêt cardiaque subit est un événement particulièrement tragique
rltri peut se déclarer n'importe où et n'importe quand, lors dtun
infàrctus, au travail, pendant une activité sportive, à la maison, au lit, en
routc, dans un cabinct rnédical, à l'hôpital, lors d'une électrocution,
tl'ttlt ét«rttfTL'lttcrtt (noyaclc, avalanchc, accident dc la roüte) ctc. I)ans
oMNt-coN SCIENCE
I
1," phase
V
2'" phase 3." phase
sortie Obser- film auto-
«Je meurs» vation de biographi-
sa propre que avec
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Veille Mort des dernières


attentive cellules3à4jours
R4

Acti-
vité du cerveau

Circu-
lation sanguine

Sque-
lette. Muscles Ouelques heures
Cel-
lules dermiques Jusqu'à3à4jours
IMPORTANT POUR LE LECTEUR 33

Explications en relation avec !e diagramme

L'axe horizontal représente l'axe du temps. Les lignes verticales indiquent le choc,
l'arrêt cardiaque, la réanimation, la limite de réanimation possible et l'arrêt des fonc-
tions cérébrales (électro-encéphalogramme plat).

Au-dessous de l'axe du temps, les phénomènes suivants sont notés en fonction du


temps: veille attentive, activité cérébrale, circulation sanguine, activité musculaire, vie
des cellules dermiques.

Au-dessus de l'axe du temps sont indiquées les fonctions de la CONSCIENCE DU SOI


dans les niveaux supérieurs de conscience dans lesquels cette CONSCIENCE DU SOI
est active. Nous pouvons la définir par P E S (perception extra-sensorielle).

Le vécu pqr la dilatation de la conscience dans l'état de mort clinique se passe aux
niveauxRS-R6+-
Les trois phases du déroulement de l'expérience vécue sont indiquées à titre
symbolique.

des cas spéciaux, il est parfois provoqué artificiellement par les chirur-
giens qui se préparent ainsi un champ d'action parfaitement calme
pour procéder à des opérations particulièrement difficiles. Il est évi-
dent que, dans ces cas, à I'aide de moyens techniques, on maintient la
vie des cellules du corps pendant toute la durée de I'arrêt cardiaque. Les
théories pour réanimer le coeur par un choc mécanique, dont on
trouve les traces dans la littérature depuis le moyen-âg., ont connu un
rcgain d'intérêt surtout pendant ces dernières années. Les progrès
rc(alisés en cardiologie et chirurgie du cæur ont permis aux procédés
tlc rc<animation cardiaque de sortir du domaine de l'empirisme et des
lrypothèses de travail, souvent géniales, mais quelquefois d'une objecti-
vrtti«rtt très rclative. Bien des détails du processus classique, pourrait-on
tlirc, dc réanimation du c(rur sont aujourd'hui fondés sur la base
,l':urrrlyscs ct dc contrôles scientifiques. C'est ainsi que, par exemple, le
l('r))[)s clc la survic dcs divers tissus et de l'organisrne entier a pu être
,ltltcrtttittt<. Si I'alirtrctrtation du ccrvcau cn oxygène est brutalemcnt
tttlt'l'rt)ll)[)l.t(', I'ltottttnc pcrul c«rnscicncc cn qtrclqucs scc()irdcs di'jà, lcs
34 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPÉRIENCE

cellules grises présentent les premières lésions irréversibles. Si l'appro-


visionnement en oxygène peut être rétabli, dans les délais les plus
courts, les séquelles se limiteront à quelques dérangements d'ordre
neurologique ou psychique. Si cette situation de manque se prolonge,
ce sont les couches plus profondes du système nerveux central qui en
souffiiront. Après 8 à 10 minutes, tous les mécanismes de coordination
dirigés par le cerveau sont hors d'usage et, dans la meilleure des
hypothèses, seule une survie végétative limitée, sans aucune fonction
supérieure (conscience, pensée, sensation, etc) peut être envisagée pour
autant que la circulation ait pu être rétablie. Pour provoquer une
réaction spontanée et vigoureuse du Cæur, c'est-à-dire pour la
deuxième phase décisive de la réanimation cardiaque, le médecin ne
dispose que de deux techniques: l'injection d'un médicament directe-
ment dans le cæur (injection intracardiale) et le courant électrique
pour provoquer un choc dans la région cardiaque (défibrillation élec-
trique). Parfois, l'administration directe d'un médicament dans le cceur
permet à la pharmacologie de triompher d'un cæur qui ne bat plus et
de rétablir spontanéme+t son activité par un véritable coup de fouet.
Mais cela ne suffit pas à la réanimation totale : jour après jour, les soins
médicaux les plus rninutieux dans une clinique spécialisée dotée des
moyens techniques de surveillance et d'alarme les plus sophistiqués, le
contrôle et l'équilibrage éventuel de la chimie sanguine restent indis-
pensables, de même que l'analyse de la cause de l'arrêt circulatoire et la
thérapie causale correspondante.»
Selon les dires du médecin, il se passa 5 1/2 à 6 minutes entre l'arrêt
de mon cæur, l'effondrement total de mon système circulatoire et la
réanimation par une injection intracardiale. Les expériences vécues
pendant la mort clinique sont du ressort des sub- et sur-conscients
puisque la conscience à l'état de veille s'était trouvée annihilée. Une de
mes plus importantes constatations est, qu'après la mort clinique, la
conscience de soi a enregistré une abondance d'expériences, un élargis-
sement de la conscience dans des dimensions nouvelles et dans un état
de vibrations tout à fait difÏérent.
Il faut remarquer que, pendant la mort clinique, il existe encore une
relation difficile à définir entre la conscience du JE, l'âme et l'esprit,
avec le corps matériel pendant que le cerveau, pas encore détruit, met
en mouvement le processus de séparation. La conception occidentale
et l'approche chrétienne du problème de la mort ne permettent pas
IMPORTANT POUR LE LECTEUR 35

d'expliquer ni de comprendre ce phénomène. La conception tibétaine


et bouddhiste qui parle d'un retrait progressif des forces vitales nous
ouvre la porte sur une meilieure compréhension du processus.
La mort ne représente pas la fin de la conscience du JE dont la
continuité est assurée par la succession d'incarnations. A un certain
moment, cette conscience de soi flotte entre deux vies terrestres, dans
un état diffërent de vibrations, puis elle replonge dans les vibrations
infërieures du monde matériel. La mort est une transformation du
mode vibratoire ou la naissance dans une autre forme d'existence.
Dans la nature, on trouve un exemple évident de ce processus: la
vie et la mort d'une chenille.
[Jne vilaine chenille sort d'un æuf qu'a pondu une mère pleine de
sollicitude, pas une chenille laide mais un papillon frémissant dans les
airs. Elle se.cache pour se développer au mieux de ses possibilités. Elle
vit selon les lois que la nature lui impose. Elle mange, se nourrit, croît
et se protège des influences néfastes du monde extérieur. Elle s'enve-
loppe d'une peau épaisse qui, un jour, devient trop étroite. Elle adopte
une position particulière, met au repos toutes les fonctions organiques
vitales jusque-là, et fait sauter cette peau dont sort une chenille toute
neuve, plus forte et plus belle. A son tour, celle-ci se développe
jusqu'au moment où une nouvelle métamorphose s'impose. ce pro-
cessus se répète trois fois, jusqu'à ce qu'enfin la chenille soit arrivée à sa
rnaturité. Elle a atteint son but, elle a réussi son examen : elle a survécu.

S. v. J.
36 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPERIENCE

Elle est donc assez mûrre pour terminer ce type d'existence, en d'autres
mots, pour mourir. Elle sent que son temps de chenille est achevé,
qu'en cette qualité, elle a rempli sa mission. Sa vie est terminée. Elle
s'enferme pour laisser s'accomplir la mort de la chenille et se préparer
au passage dans un monde tout diffërent. Elle devient cocon. [Jn jour,
ce cocon s'ouvre, et de cette enveloppe usée, sort une créature toute
nouvelle. Tête en bas, elle pend à une branche, se sèche, puis, déployant
ses ailes, s'envole haut dans les airs, libérée des contraintes du monde
de deux dimensions de sa vie larvaire. Papillon éclatant, il vole dans les
airs tridimensionnels vers le soleil.
Ce n'est pas par hasard que, chez les anciens Egyptiens et ies Grecs,
le papillon symbolisait l'âme. «Psyché» signifie aussi bien l'âme que le
papillon. Psychon - battre, pulsations, respirer. Quel est le but d'une
chenille ? - Vivre et se préparer à son existence de papillon. Le but de
savie est la mort de la chenille. Le but de tout individu est la MORT
en sa qualité d'être attaché à la matière et la résurrection à un niveau
d'existence supérieur.
II. L'ACCTDENT

Circonstances et déroulernent *
Mon ami V., relation d'affaires, m'avait téléphoné au sujet d'une
transaction immobilière possible comprenant un travail d'architecte.
Nous avions donc prévu de visiter les lieux dans les environs de
Lugano le 76 septembre 7964 et nous étions donné rendez-vous au
Cafe Federale sur la Piazza Riforma à Lugano, à 74 heures. Afin d'y
être bien à l'heure, j'avais pris un billet pour le train Zurrch-Lrrgano
partant dans la matinée, comptant ainsi avoir le temps de déjeuner sur
place. Plus tard dans l'après-midi, j'avais encore d'autres rendez-vous à
Morcote et le soir, je devais recevoir, chez moi à Cadro, le célèbre
chanteur d'opéra Alexander Sved et sa femme. Je voulais en profiter
pour faire quelques enregistrements. Tout était magnifiquement pré-
paré.
Mais la main divine en avait décidé autrement. Le temps était arrivé
de me secouer dans ce monde matériel et de me faire progresser dans
des voies tout à fait différentes. Les rails avaient déjà été posés «là-haut».
Mais je n'en savais rien encore. C'est ainsi que le soir précédant notre
rendez-vous, mon arni m'appela pour me demander comment j'allais
me rendre à Lugano. Il m'invita à descendre au Tessin avec lui puisque,
parcourant la même route, il était absurde d'adopter deux moyens de
transport diffërents. Nous pourrions ainsi déjà nous entretenir de
l'affane qui nous intéressait.J'hésitai un instant car j'avais pensé mettre à
profit ces trois heures de train pour travailler sur un autre projet.
Finalement, ne désirant pas lui ôtre désagréable, j'acceptai sa proposi-
tion.

* L'auteur habite Zurrch et dispose d'une résidence secondaire au Tessin,


canton de la Suisse méridionale où l'on parle italien et dont le cheÊlieu est
Ilcllinzonc. La Reuss, rivière provenant du col du St-Gotthard, s'écoule vers
lc Nord dans le bassin du Rhin. Le Ticino, sur le versant Sud du même rnassif
va sc jctcr dans lc Pô cn ltalic. Lc val dc la Trernola est célèbre par la beauté
sauvasc clc sa trorgc. (Notc c]c I'c<ditcur français)
38 LA MORI, MA PLUS BELLE EXPERIENCE

Le lendemain matin à t heures, il vint me chercher avec un


cabriolet Alfa Romeo rouge et rapide. C'était donc le 16 septembre
1964. Nous nous mîmes en route et longtemps encore je fis des signes
à ma femme.
Le temps étart magnifique, le voyage très agréab\e. Très souvent,
j'avais parcouru cette route du Gotthard aussi rapidement que possible
en dépassant autant de voitures qu'il m'était permis de le faire et je
n'avais jamais eu l'occasion d'admirer le paysage. Le passage de la
Tremola me causait beaucoup de joie: performance sportive, bons
résultats (temps et nombre de voitures dépassées) composaient mon
menu de plaisirs d'alors. Cette fois, cependant, je découvrais avec
surprise la beauté de cette route, les montagnes coiffëes de neige, les
forêts, la Reuss et le Ticino. Nous ne roulions pas à une allure
excessive ce qui nous permettait de nous entretenir efficacement de
l'affaire qui nous occupait.
Près de Claro, avant Bellinzone, la circulation venant du Sud s'inten-
sifia. Mon ami circulait à 110 kmh, j'étais tout à fait décontracté et
laissais mon regard errer sur la droite.

Tout à coup, j'entendis jurer. Je tournai la tête et vis un gros camion


en face de nous, sur notre côté de la chaussée. De toute évidence, il
voulait dépasser une colonne militaire qui se déplaçait à 60 kmh.Je me
mis également à jurer. Mon chauffèur fit des appels de phares,
klaxonna, jura encore et, le camion ne se rangeant pas dans la colonne
entre deux voitures qui pourtant avaicnt gardé entre elles la distance
réglementaire, freina de toutes ses forces. Les roues ainsi bloquées nous
firent faire une terrible embardée sur la gauche d'où arrivaient plu-
sieurs véhicules militaires et ce «fou». Tout cela se passa en environ 20
secondes.
Le camion voulut encore dépasser la voiture de tête, ce qu'il ne put
faire. Reconnaissant le terrible danger de mort, je criai de désespoir.
Devant mes yeux, une quantité de scènes dansèrent : la guerre, la voile,
Budapest et le visage effaré de ma femme réfléchi de manière étrange
dans l'aile gauche du camion.Je m'arc-boutai contre le tableau de bord
(les ceintures de sécurité n'existaient pas à cette époque) et je huriai. I1 y
eut un immense fracas et une force énorme me projeta en avant. f)e la
tête, j'enfonçai le pare-brise. Puis tout devint calme - tout était fini -
il n'y avait plus rien.
L'ACCII)ENT 39

Docurnents de l'accident
En un quart d'heure, la police fut sur les lieux. Elle avait immédiate-
ment marqué les traces, entendu les témoins, pris des photos et quel-
ques semaines plus tard, étart venue me trouver à l'hôpital. Tout avait
été consigné dans un rapport digne d'une gendarmerie suisse. De ce
rapport de quatre pages de la police cantonale tessinoise, gendarmerie
de Bellinzone, daté du 13 novembre 1964, j'extrais ces quelques
phrases:

o... V., prêt à ÿeiner, klaxonnait et fakait des appek de phares pour bien
signaler sa position. Malheureusement, B. n'a pas tenu compte de ces auertisse-
ments et ne s'est pas rangé dans la colonne. V freina uiolemment.., B. continua
sa route. V *oppa sa uoiture. Le camion de B. était encore sur la piste de gauche
lorsque la uoiture de V commença à déraper. Auec I'auant droit de sa uoiture, V
heurta I'auant gauche du camion Sorzs la puissance du choc, la uoiture se
retouma etfut proletée en I'air... C'est à ce moment que le passager, Stefan uon
Jankovich,fut éjecté de la uoiture et attewit sur la chaussée... Les premiers secours
lui ont été donnés par le Dr D. qui procéda également à sa réanimation... 11 a
été conduit à lhôpital San Giouanni à Bellinzone dans un état lrau€».
ÀJB.; B. = chauffeur du carnion
V = le chaffiur de la uoiture dans laquelle Stefan u.Jankouich auait
pris place.

Annexée au rapport, une esquisse indiquait la position (N" 8) de


mon corps blcssé au momcnt de l'arrêt cardiaque.
L'expert, M. Fritz Speun de Berne, délégué officiel, a reconstifué
tout le processus de l'accident et établi un long rapport d'expertise. LJn
dessin de la situation montrait la trajectoire que mon corps avait
effectuée ainsi que le point de choc.
Les photographies prises par la police après l'accident sont très
instructives (voir la photo de la voiture accidentée et celle où l'on voit
r11on siège et le pare-brise enfoncé).
I)ans le rapport médical officiel, l'accident est décrit succintement.
En voici un extrait:

nPassaqer de la uoiture d'un de ses clients, M. Stefan uon Jankouich,


arclitcctt' diplônü SIA, Hônogerstrasse 142, 8037 Zurich (nommé Jankouich
d-a1trùs) o ttttt uictirw d'un accidcnt en data tlu 16 septembre 1964, sur la routt'
40 LA MoRI, MA PLUS BELLE EXPÉRIENCE

cantonale entre Airolo et Bellinzone, un camion sorti de la colonne uenant en


sens inuerse étant à I'ongine d'une collision frontale. Le chauffeur du camion a
été condamné à I jours de prison après auoir été reconnu coupable de uiolation
de sept dispositions de la loi sur la circulation routière. Jankouich s'est trouué en
danger de mort et doit sa uie à la présence d'un témoin de l'accident, un dentiste
allemand,le Dr Helmwth Dindinger, qui lui donna les premiers soins et procéda
à sa réanimation.Jankouichfut ensuite acheminé sur I'hôpital San Giouanni de
Bellinzone pour y être opéré par le chef de l'hôpital,le Dr Clemento Molo, qui
a dénombré 18 ÿactures et une quantité de blessures diuersesr.

La déposition du docteur Helmuth Dindinger qui me réanima est


très importante. Le passage qui suit est extrait du protocole du 8.10.64
de la gendarmerie allemande de Constance RFA, chargée de commis-
sion rogatoire:
o... la uoiture de sport rouge a fait des appels de phares, klaxonné et ÿeiné
pour ralentir sensiblement. Le camion TI 11940 a continué sa route sans
réintégrer sa colonne entre les deux uéhicules militaires qui auaient laissé assez
de place entre eux,
L,ACCIDENT 41

La uoiture rouge freina alors uiolemment ce qui l'afait déraper sur la gauche,
entrer en collision auec l'aile gauche du camion et se retoumer autour de son
axe. Le chocfit uoler la uoiture uers la droite où elle heurta encore un pylône de
la uoie de chemin de fer qui longe la rowte. Entre-temps, le passager auait été
éjecté de la uoiture comme une balle de caoutchouc et auait exécuté un uol plané
dans la direction du point de choc.
Moi, Dr Helmuth Dindinger, m'empressai auprès du blessé, M. Stefan uon
Janleouich, qui gkait au milieu de la chaussée, pour lui donner les premiers soins.
A la craie, je marquai sa position et, Auec l'aide de solda* awiués entre-temps, je
le transpofiai sur I'herbe en bordure de la route. Mes premiers soins consistèrent
à lui administrer une injection de Carinazol pour soutenir le rystème circulatoire
qui s'était totalement ffindré. Cela se passa 5 1/2 à 6 minutes après l'arrêt
cardiaque. Le patient soffiait, entre autres, de blessures extemes au crâne (cuir
cheuelu ouuert, déchirure de la galea aponeurotica), os crânien à nu, on pouuait
aux extrémités, une lésion au bassin, éventuelle-
constater plusieurs ÿactures
ment une ÿacture; plusieurs côtes étaient cassées aggrauant les dfficultés
respiratoires. L'état du patient pouuait être dértni comme très grauer.

VA
DOCUMENTAZ IONE FOTOGRAFICA

dell- ' inci-dente de ll-a circoLazione avvenuto


iI 16.9.1964 verso le ore 13.15, sul rettj--
f i 1o in terri-torio di Castione.

Protagonisti l
VERESS Ba].int 1935, Zurigo , autista.
BL ANK Agostino, 1905, Arbedo, autista

COMANDO
POLrzrA olt ceNroNE TtctNo
Servlzlf ldentificszlone e
lRlcerche
vlsth: Capo SIR

üv,
DOCU M ENTATION PHOTOG RAPH IOU E

de l'accident de la circulation intervenu le 16.9.1964 à 13 h. 15, sur la


rectiligne en la commune de Castione.

Protagonistes:

VERESS Balint, 1935, Zurich, conducteur

BLANK Agostino, 1905, Arbedo, conducteur


44 LA MoRI, MA PLUS BELLE EXPÉRIENCE

Séquelles de l'accident
Plus de quarante médecins ont procédé à des examens et à des
expertises. L'accident a laissé des marques profondes sur mon corps
physique que j'ai pu traiter et guérir en partie grâce à mes propres
forces et à des méthodes de mon crir qui s'apparentent au training
autogène, à l'auto-hypnose, à la méthode Coué.
Une expertise de trente pages datée du 77.7. 69, soit cinq ans après
l'accident, est révélatrice : j'allais rester invalide à 33 1/3 Vo.
III. L'EXPÉNTTNCE VÉCUE

Ce qui se passa
Passager d'une voiture, j'avais été victime d'un accident. Ejecté de
l'auto, j'étais resté inanimé sur la chaussée avec dix-huit fracfures.
Mon expérience de la mort débute certainement à I'instant précis où
mon cæur s'arrêta, c'est-à-dire après l'effondrement du système circu-
latoire. Manquant d'oxygène, les cellules cérébrales commencèrent à
se transformer; c'est alors que mon corps astral (corps d'énergie,
biocorps, corps fin, peu importe le nom qu'on lui donne) soit la
substance fine porteuse de l'âme, des principes supérieurs, ainsi que
mon esprit se détachèrent de mon corps physique. Pendant ce temps,
j'avais perdu toute sensation. En tout cas, je ne me souviens de rien.
Toute ma conscience et les fonctions inconscientes s'étaient arrêtées. A
ce stade, j'étais un homme encore vivant mais dont la conscience était
paralysée.
Au début de cette première phase de Ia mort clinique, alors que
mon corps astral et la partie supérieure de mon être se détachaient de
mon corps grossier, temporel et grièvement blessé, commença pour
moi une véritable représentation théâtrale pendant laquelle je faisais
l'expérience de la vie terrestre et de l'existence astrale qui continuait.
Cette «représentation» comprenait des actes, des étapes ou des phases
en grand nombre dont je «vivais» les trois premiers. Cela m'a fait une
telle impression que j'en at été transformé.
Au commencement de cet état de mort clinique, c'est-à-dire en
sortant du corps, dans cette condition out of body, 1e ressentais un
élargissement de ma conscience. Cette extension ne se produisait pas
au niveau matériel, mais dans le domaine de f immatériel.J'ai vécu trois
étapes ou phases. A l'étude d'autres rapports, on constate que ces étapes
sc rctrouvent avec constance :

1. l)risc de conscience de la mort


2. ()bscrvati<>n de sa propre mort
i. [:ilnr bir>erap]ric1r-rc et jugement
S'y rrrôl:ricnI cr)c()rc clcs obscrvations quc jc nomrnais'interm(zzo.
46 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPEI\IENCE

Prise de conscience de la rnort


L'expérience de la mort commence avec l'arrêt cardiaque causé par
le manque d'oxygène dans le cerveau qui ne peut alors plus être
considéré comme le véhicule parfait de la conscience de soi. Mes
composants non matériels se séparaient de mon corps matériel
Et tout à coup, la conscience rne revint. Je me sentais délivre< d'un
état angoissant, oppressant, étouffant. Beaucoup de personnes réani-
mées racontent avoir passé par un tunnel avant de se trouver libérées.
C'est donc soulagé, qu'à nouveau conscient je me dis: <,J'ai survécu à la
collisionr. Pourtant mon «réveil» ne se passait pas comme d'habitude,
puisqu'en même temps je sentais très clairement que: «MAINTE-
NANTJE MEURS».Je fus surpris de constater que la mort ne m'était
pas désagréable et que je n'en avais aucune peur.
C'était tout naturel pour moi de mourir maintenant et de quitter
enfin ce monde. Pendant ma vie, je n'avais jamais imaginé pouvoir
quitter cette existence si agréablement, si simplement et sans m'y
cramponner désespérément. C'est l'ignorance des choses de la mort qui
nous fait tant tenir à la vie. Notre religion chrétienne nous propose
bien peu de choses sur la mort et sur ce qui vient ensuite.
Grâce à l'accident, je n'avais pas dûr endurer une longue agonie. Sous
le choc, mon corps astral, mon âme et mon esprit s'étaient séparés
brusquement de mon corps matériel. Personnellement, je me sentais
soulagé et trouvais cet état fort beau, naturel, cosmique. Je me sentais
délivré et j'avais le sentiment «d'y être enfin arrivé». Sans la moindre
angoisse, je pensais: <,Je suis heureux de mourir». C'est quand même
avec une certaine curiosité que j'attendais de voir ce qui allait se passer.
J'étais heureux et curieux comme un enfant à la veille de Noël.

Je me sentais flotter et j'entendais un merveilleux concert. Je perce-


vais les harmonies entre les sons, les mouvements et les couleurs.J'avais
le sentiment de n'être pas seul, pourtant je ne voyais pcrsonnc. [Jne
paix divine et une harmonie comme je n'en avais ellcore jamais
éprouvées emplissaient ma conscience.J'étais heureux sans réserve, sans
plus aucun problème.J'étais seul: aucun être terrestre (parents, épouse,
enfants, amis ou ennemis) ne troublaient ma paix divine.
Il m'est ensuite souvent arrivé de réfléchir si un problèrne terrestre
ou une personne rn'étaient venus à l'esprit à ce moment-là, mais je n'en
ai aucune souvenance.
L'EXPÉRIENCE VÉCUE 47

Comme je le disais, j'étais seul, parfaitement heureux, dans un état


harmonieux comme jamais auparavant. La seule sensation distincte que
j'avais peut se définir un peu comme dans le choral «Plus près de Tôi,
mon Dieu, plus près de Toi...»Je flottais vers la lumière.

Le Soleil S. v. J.

Cette première phase de la mort heureuse, du contentement, se


Itrrrrdit en un intermezzo : je ressentais une harmonie divine toujours
plus parfaite. Les sons musicaux devenaient plus fins, plus transparents,
plus enveloppants i plus amples, ils s'accompagnaient de couleurs, de
firrrncs et de mouvements. Les couleurs, brillantes et pures comme du
r'ristll, c<tincclaicnt, apparaissaient aussi dans les tons pastels et étaient
rl'ttrrc bcatrtc< saisissantc. Je pourrais lcs comparer à celles que j'avais
vttcs lors d'utr c«rtrchcr dc solcil, arl corlrs d'trn vol (]cnève-Ncw Yrlrk,
48 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPERIENCE

à plus de dix mille mètres d'altitude. Les couleurs telles que je les ai
perçues dans ces formes et apparitions m'ont tellement impressionné
que depuis, je cherche à les retrouver et les recréer dans ma peinture
sur verre. La couleur claire et pure du verre, à la cassure, envahie par
la lumière me rappelle toujours ces apparitions extraordinaires. (Terre
dans le cosmos - 1969 - 3m x 3m - Lugano - Palazzo Massonico.
Peinture sur verre de I'auteur, voir couverture).

Observation de sa propre mort


Après ce merveilleux intermezzq le rideau se releva brusquement
sur un nouvel acte. C'était étrange de me sentir flotter. Oui... je flottais
vraiment.Je rne trouvais au-dessus des lieux de l'accident et je vis nlon
corps grièvement blessé, sans vie, dans la position qu'ont décrite
médecins et policiers. Je voyais très clairement toute la scène de divers
côtés, par transparence. Je voyais notre voiture et les gens qui s'étaient
rassemblés sur les lieux et toute la colonne de voitures qui s'était
formée.
Les gens s'étaient agglutinés autour de moi. J'observai alors un
homme, petit et trapu, d'environ 55 ans, qui tentait de me ramener à
la vie. J'entendais tout ce que les gens disaient, je «n'entendais, pas
vraiment puisque j'étais en haut et que mon corps sans vie gisait en bas
sur la chaussée. Pourtant, je percevais ce que ces personnes disaient,
même ce qu'elles pensaient - probablement par une sorte de transmis-
sion de pensées, selon des perceptions possiblcs au-delà du système du
monde matériel. L'homme s'était agenouillé à ma droite et m'avait
administré une injection dans le bras gauche. Deux personnes me
tenaient de l'autre côté et me déshabillaient. Je vis le médecin ouvrir
ma bouche avec un morceau de bois pour en sortir des débris de verre.
Quand le médecin voulut me bouger, je constatai également que mes
membres étaient cassés et qu'à droite, une tache de sang s'élargissait.
J'observai aussi les tentatives du médecin pour me réanimer; voyant
que mes côtes étaient cassées, il dit: <,Je ne peux pas faire des massages
cardiaques». Quelques minutes plus tard, il se releva en disant : «Cela ne
va pas, on ne peut plus rien faire, il est mort». Il parlait en dialecte
bernois et en un italien très approximatif,
J'ai presque ri de cette scène «amusante» car je savais que je vivais,
que JE n'étais pas mort. Ce qui gisait en bas n'était que le corps quc
L'EXPÉRIENCE VÉCUP 49

j'avais emprunté. Je trouvais tout cela amusant et je n'en étais aucune-


ment affecté. Au contraire, c'était intéressant de voir tous les efforts de
ces gens. J'aurais voulu les interpeller depuis en haut pour leur dire :
«Eh !je suis ici...» Mais, ils ne me comprenaient pas, aucun son ne sortait
de ma bouche car ici, en haut, je n'avais ni bouche ni gorge.
C'était étrange pour moi de constater que je pouvais non seulement
entendre les paroles exprimées à haute voix mais encore percevoir les
pensées de ceux qui étaient présents sur les lieux de l'accident. par
exemple, il y avait une femme tessinoise accompagnée d'une fillette
d'environ sept ans, très effrayée à la vue de mon cadavre. La petite
voulut s'enfuir immédiatement mais la femme la retint quelques
minutes, récita en pensée un lÿotre Père et un Aue Maria et pria pour la
rémission des péchés de cet infortuné. Ces prières me touchèrent
beaucoup et me causèrent une joie réelle. J'en ressentis une vibration
positive.
un vieil homme à moustaches, par contre, nourrissait des pensées
très négaïives à mon égard. «Cette fois, il s'est fait avoir. Mais c'est
certainement de sa faute; avec sa voiture de sport, il conduisait sfire-
ment d'une manière inconsidérée». D'en haut, je voulus l'interrompre :
«Arrête donc tes balivernes. Ce n'était pas moi qui conduisais.Je n'étais
que passager». Et je percevais les vibrations négatives et méchantes de
cet homme.
Dans l'ensemble, c'était intéressant de me regarder mourir de «1à-
haut, en spectateur dénué de toute émotion et empli d'harmonie
divine, de pouvoir tout observer puisque je continuais à vivre. Mes
organes sensoriels non matériels fonctionnaient bien et ma mémoire
enregistrait tout. Je pouvais également penser et décider. Je ne sentais
plus aucun obstacle d'ordre terrestre.Je flottais à une hauteur d'environ
trois mètres au-dessus de l'endroit de l'accident, dans un espace multi-
dimensionnel.
Puis vint le deuxièrne intermezzo. La dernière scène s'était achevée et
les phénomènes qui avaient commencé auparavant reprenaient leur
cours. Je m'écartais du lieu de l'accident car cela ne m'intéressait plus.
-[c voulais m'en aller plus loin, et... déjà je m'envolais. Tout étart
rassLlrant, harmonieux, merveilleux. Les sons, les jeux de lumière
rlcvcruicnt plus intenses, plus amples; ils inondaient mon être et tout
t'c cltri rn'cntourait. L'harmonie était toujours plus pénétrante. puis, je
vis lc solcil cltrclqtrc part cn haut à drcitc.Jc nc sais pourquoi mais jc. lc
50 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPERIENCE

vis vibrer en haut à droite, pas directement au-dessus de moi. Je volais


dans cette direction. Le soleil devenait toujours plus lumineux, tou-
jours plus radieux. I1 vibrait de plus en plus.Je comprends aujourd'hui
pourquoi tant d'individus et de religions prennent le soleil pour
symboliser Dieu ou adorent un dieu soleil.
Seul je volais toujours plus loin en ayant pourtant la sensation de ne
précisément pas être seul mais entouré d'êtres bénéfiques. Tout était si
rassurant, harmonieux et magnifique.
Cette sensation d'apesanteur et de vol libre m'a si fortement marqué
qu'après ma guérison, je m'inscrivis à l'Ecole suisse de pilotage et obtins
ma licence de pilote privé. Et lorsque j'en ai le temps, je vole au-desssus
des vallées enfouies sous le brouillard où les gens vivent accablés par
leurs problèmes.Je vole, par exemple, de Lugano jusqu'à la Méditerra-
née, passant au-dessus de la plaine du Pô. Quand l'après-midi le soleil
brille en haut à droite au-dessus de moi, je sens à nouveau que tout est
illuminé et baigné de lumière, d'énergie et de vérité divines. Lorsque
j'ai des problèmes, je pratique cette thérapie de vol pour reprendre de
nouvelles forces.

La Lumière S. v. J.
L,EXPÉRIENCE vÉcug 51

Filrn biographique et jugement

Cet intermezzo fut relativement court ; puis commença une pièce de


théâtre fantastique, en quatre dimensions, composée d'innombrables
images et restituant des scènes de ma vie passée. Pour donner une idée
du nombre des images perçues, j'avais mentionné à l'époque le nom-
bre de deux mille mais cela pourrait tout aussi bien être cinq cents ou
vingt mille.
Pendant les premières semaines qui suivirent l'accident, j'avais pu
m'en rappeler quelques centaines. Malheureusement, je n'ai pu toutes
les enregistrer.
Le nombre n'est au fond pas important. Chaque scène formait un
tout. Le régisseur avait choisi de présenter cette pièce en commençant
par le présent et en remontant dans le temps. Ce que je vis donc en
premier fut ma mort sur la route alors que le dernier acte fut celui de
rna naissance à Budapest, dans notre maison, à la lueur des bougies.
Je revécus donc ma mort, la deuxième scène me vit sur la route du
Gotthard, passager de la voiture de mon ami. Le soleil était radieux, les
montagnes coiffëes de neige. J'étais heureux et me sentais bien.
Je voyais toutes les scènes si bien que j'en étais non seulement le
personnage principal mais aussi simultanément le spectateur. En
d'autres termes, j'avais l'impression de planer au-dessus de moi-même
et de mon entourage dans un espace quadri- ou multidimensionnel, et
de vivre en même temps tout cet épisode d'en haut, d'en bas et de tous
les côtés à la fois.Je planais au-dessus de moi-même.
Je m'observais sous tous les angles et écoutais ce que je disais. Mes
organes sensoriels enregistraient tout ce que je voyais, entendais, res-
sentais et également ce que je pensais. Et les pensées devenaient réalités.
Mon âme ou plutôt ma conscience était un appareil sensible. Sur le
champ, elle évaluait mon comportement et mes pensées et m'appre-
nait si telle ou telle action avait été bonne ou mauvaise. Il était très
intéressant de constater que des faits qui, selon nos critères sociaux,
rnoraux ou religieux, devraient être qualifiés de mauvais, de péchés ou
tnême de péchés mortels, faisaient surface d'une manière harmonieuse
ct positive. Par contre, beaucoup de «bonnes actions» terrestres cons-
cictnment commises faisaient pencher la balance du mauvais côté si
lcttr caLlsc prcmière était négative, cosmiquement inhannonicusc,
t''cst-à-clirc si lc but cn avait c<té égctistc.
L'EXPÉRIENCE VÉCUE 53

Le second phénomène que je trouvais remarquable était que les


actions et les pensées estimées négatives selon ces critères absolus
étaient effacées sitôt après le jugement. Seules restaient les scènes dans
lesquelles tous les participants et moi-même avions été heureux, dans
lesquelles l'harmonie régnait non seulement en moi mais en tout ce
qui m'entourait, dans lesquelles tous les participants s'étaient montrés
positifs vis-à-vis de, et dans mes actions.
Je pense qu'il s'agit également d'une grâce divine, de l'amour par-
fait: le pardon par le bien absolu, par le positif infini. Nous devons
chercher à nous élever vers ce principe et libérer notre conscience de
toute pensée et action discordante, en d'autres termes, de notre karma
alors que, pareils aux gouttes d'eau dans l'atmosphère, nous pouvons
retourner dans l'océan infini de Dieu pour nous y fondre comme
Goethe le disait si bien.
Ce critère absolu d'évaluation des faits me parut d'abord étrange.
Mais après bien des années de réflexion, j'ai dri admettre que cela était
une manifestation de la parfaite justice divine conformément au prin-
cipe fondamental des mondes.

Après cette extraordinaire représentation théâtrale de mon exis-


tence, à quatre ou même cinq dimensions, l'heure du dernier bilan
sonna pour moi et je dus le faire seul. Je ne serais plus capable d'en
rapporter ie contenu mais je compris alors que j'allais encore bénéficier
d'excellentes chances de progresser.

Puis ce fut le troisième intermezzo.La lurnière, véhicule de bonheur,


m'inondait, me pénétrait une fois encore. La musique céleste résonnait
comme si elle était transmise par une chaîne stéréophonique dotée de
quatre ou cinq haut-parleurs, voire plus encore. Tout n'était que
h-rmière, musique, vibration. Le soleil vibrait et je sentais qu'il était le
syrnbole du principe originel,I'alpha etl'omega,la source de toutes les
énergies. Ce principe est l'origine de toutes les formes manifestées de
l'énergie.Je pressentais que ce principe était DIEU lui-même.
Ce que je voyais n'était même pas le soleil, mais une apparition
rrragnifique, chaude, lumineuse, pareille ar"r soleil. C'était une expé-
ricncc merveilleuse :vivre le principe originel qui régit tout l'univers,
fàirc l'cxpéricncc de Dieu. Tout n'était que pulsations intcnses: lcs
vibrations dc rrron ârnc sans corps ct dc nlon csprit cotittttctrcèrcnt à
54 LA MoRT, MA PLUS BELLE ExPÉRIENC]E

s'harmoniser avec ces pulsations. Plus ma conscience accélérait ses


vibrations pour s'élargir et s'adapter à ces nouvelles dimensions, mieux
je me sentais et tout à fait heureux.
Je pense aujourd'hui que le moment de la mort du cerveau appro-
chait. Selon la terminologie orientale, la corde d'argent, la vcine de vie,
qui rattachait encore mon corps astral aux chakras de lnon cerveau
s'afÏinait et s'étirait de plus en plus. L'instant approchait où ce cordon
d'argent, tendu à l'extrême, allait se rompre. Cela signifiait qu'après la
mort clinique, la mort définitive du cerveau allait suivre et qu'ensuite,
le seuil du non-retour aurait été franchi.
Je ne sais combien de temps se serait encore écoulé jusqu'à la rupture
de la corde d'argent, quelques minutes peut-être, quelques secondes ou
dixièmes de secondes selon le temps terrestre. Mais à ce niveau, le
temps et les lois de l'espace quadridimensionnel n'ont plus cours. C'est
ainsi que pendant les quelques minutes de ma mort clinique, il m'avait
semblé que plusieurs jours ou même des semaines avaient passé tant
j'avais vécu d'événements en peu de temps.
Ma vie terrestre dans le monde à quatre dimensions, au niveau du
principe espace-temps soumis à la loi de la matière, avait cessé au
moment précis de ma mort accidentelle. J'étais déjà dans une phase
transitoire, celle de la naissance dans un monde de dimensions supé-
rieures dans lequel la vibration n'est plus d'essence matérielle. En
d'autres termes: dans un monde diffërent où l'esprit et l'âme, libérés
des contraintes du corps, continuent à exister selon des lois nouvelles.

La résurrection
Malheureusement, ce moment euphorique se vit abruptement
interrompu.J'ai soudain aperçu, venant du sud, un homme assez jeune,
élancé, en costume de bain noir et pieds nus, tenant une petite trousse
à la main, accourir vers mon corps inanimé. Cette personne, s'expri-
mant de manière concise et en allemand, s'entretint avec l'autre méde-
cin. Cette scène ne m'intéressant plus particulièrement, je ne l'ai pas
observée avec attention. Le plus jeune demanda quelques précisions
sur mon état, s'agenouilla près de moi, constata mon décès, marqua à
la craie la position de mon corps et me fit transporter en bordure de la
route. On demanda encore à un soldat s'il avait une couverture pour
rccouvrir lnon cadavre.
L,EXPÉRIENCE VÉCUP 55

Puis le jeune médecin se tournant vers l'autre, lui dit :


«Sivous n'y voyezpas d'inconvénient, cher confrère...». C'est alors qu'il
m'administra une injection d'adrénaline directement dans le cceur. Le
visage de cet homme resta très précis en moi.

Quelques jours plus tard, un homme vint me trouver à l'hôpital. I1


était vêtu d'un costume de ville. Je reconnus immédiatement son
visage et, le saluant avec peine, je lui dis : «Bonjour, docteur, pourquoi
m'avez-vous fait cette injection diabolique ?» J'avais également
reconnu sa voix sans erreur possible. Perplexe, il me demanda d'où je
le connaissais. Je lui ai alors raconté mon histoire. Par la suite, nous
sommes devenus de bons amis. Il fut décoré «chevalier de la route» car
il m'avait * «malheureusement», je dois dire - ramené à la vie terrestre.
Après l'injection d'adrénaline, certainement à l'instant même où mon
cæur se remit à battre, il se passa pour moi une chose épouvantable :je
sombrai dans un abîme obscur. Dans un sursaut et un choc affieux, je
réintégrai mon corps grièvement blessé. Le merveilleux avait cessé
pour moi. Je sentais que je devais retourner dans le monde matériel.
Je retrouvai ma conscience de l'état de veille et fus submergé par
des
souffrances indescriptibles, ce qui me fit immédiatement perdre
connaissance, mais j'étais redevenu un être vivant. L'art d'un bon
médecin qui, «par hasard, m'avait administré la bonne injection,
m'avait ramené de force dans ce monde. La réanimation avait réussi
«par hasard». On avait fait venir l'ambulance et MOI, individu vivant à
nouvcau, doté d'un esprit, d'une âme et d'un corps intégrés, je fus
transporté à I'hôpital san Giovanni de Bellinzone au son des sirènes et à
la lumière des gyrophares bleus. «Par hasardr, le brillant chef chirur-
gien, le docteur Clemente Molo, était présent. I1 avait interrompu
brièvement ses vacances pour visiter ses patients. Il m'opéra immédia-
tement et me sauva la vie une seconde fois.

C'est ainsi que l'histoire de ma vie terrestre dut reprendre son cours.
f)epuis cette époque, j'ai pris l'habitude de dire que la plus belle
cxpérience de ma vie avait été rna mort. C'est un fait que, durant toute
rna vie, je n'avais jamais été aussi heureux que pendant ma mort. Et là,
lc rnot mort doit être mis entre guillemets car je sais aujourd'hui qu'il
nc s'était agi que d'une «mort» clinique. Mais à l'époque, j'avais tout
pcrçu ct cnrcgistré ct>tntle l'expéricnce authentique dc la nltlrt !
.,. ,,

.:j

Le Soleil noir S. v. J.
Iv RÉFLExIoNS APRÈS L'ACCIDENT

Cette expérience, ou plutôt cette abondance d'expériences vécues


pendant les 5 1/2 à 6 minutes de ma mort clinique ont eu une telle
influence sur ma vie qu'elles l'ont complètement transformée. Pendant
de longues années passées en milieu hospitalier, j'ai eu le temps de
beaucoup réfléchir, de classer et d'évaluer les choses, d'en tirer des
conséquences tout à fait personnelles tout en me gardant volontaire-
ment libre de toute empreinte idéologique. Je voulais chercher moi-
même mon chemin et trouver seul mes explications.
J'ai donc commencé par me poser de nouveiles questions :
- Comment le monde s'est-il créé ?
- Comment sommes-nous faits I
- Qu'est-ce que la vie ?
- Qr" se passe-t-il après la mort ?

- Qri suis-je ?

- Qu'est-ce que l'hornme ?

- Avons-nous une âme et un esprit ?

Quel est le sens de la vie ?

Est-il possible d'avoir des modèles de pensées exacts dans cette vie ?
Quelle doit être notre attitude dans cette vie pour pouvoir arriver à
la mort avec un jugement positif ?

I1 n'est pas possible de donner ici le reflet de toutes les pensées qui
m'ont tourmenté, de tous les combats avec moi-même, de tous les
doutes qui m'ont assailli, des tensions intérieures, des démêlés, des
études et des recherches. C'est pourquoi je préfère me limiter à
exposer quelques points dérivés des conséquences tirées de mon expé-
rience pour expliquer comment un être superficiel et préoccupé
cxclusivement de ses intérêts terrestres est devenu profondément
croyant, libéré de tout dogme et chercheur sincère.

L'hornrne
L'honrme est composé de deux parties: l'une matériclle, l'autrc non
rrratéricllc. Lcs dcux cnscmble fornrcnt l'individu tcl qu'il a c<tc< c()nçr.r
60 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPÉRIENCE

Mais qui l'accomplit ? L'homme lui-môme, c'est-à-dire la conscience


duJE, de Soi, qui dominel'àrne/esprit et le corps vivant, qui contrôle
et décide de tout, qui assume aussi la responsabilité. LeJE devrait donc
pouvoir trouver un équilibre harmonieux entre les aspects corps/âme
et l'esprit.
Jésus l'exprimait ainsi:«Donne à César ce qui appartient à César et à
Dieu ce qui appartient à l)ieu».
Pour s'exprimer dans la terminologie scientifique, nous dirons que
les vibrations inférieures de la matière doivent s'harmoniser aux vibra-
tions supérieures de l'esprit (comme l'octave harmonique en musique).
C'est donc une résonance qui devrait maintenir cohérente la structure
«homme».
Tfouver son propre équilibre harmonieux entre les différents
aspectsde l'âme et de l'esprit originaires de I'au-delà et du corps
matériel ancré en-deçà constitue un art de vivre authentique
Cet équilibre n'est d'ailleurs pas stationnaire, fixé pour toujours, pas
plus qu'il ne se laisse définir. C'est pour l'homme un défi terrible que
de constamment redéterminer cet équilibre pour l'adapter à chaque
situation. C'est un effort de tous les instants, une épreuve et un
contrôle ininterrompus. Or, on ne peut apprendre cet art que lors-
qu'on est délivré de toutes les contraintes d'un corps exigeant, des
sentiments incontrôlés et des pensées négatives et malhonnêtes, de tous
les préjugés et de tout le poids du passé. Cette libération permet de
prendre des décisions indépendantes et d'acquérir un équilibre harmo-
nieux. Par la connaissance de Soi on reconnaît la possibilité de se libérer
et ainsi on peut aspirer à des accords consonants entre le corps, l'âme et
l'esprit et trouver sa propre voie de développement.
L'homme se manifeste dans le monde matériel (R4), dans le conti-
nuum espace-temps quadridimensionnel selon Einstein, par le corps,
que nous «percevons» grâce à nos organes sensoriels matériels. Quant
aux composants non rnatériels tels que l'âme et l'esprit, nous nc
pouvons les appréhender directement. Pour cela, nous aurions besoin
d'autres récepteurs. L'âme nous permet de «ressentir» les émotions et
les sentiments. L'esprit «reconnaît» les idées, les pensées et les principes
du domaine de I'esprit. Et nous ne pouvons que pressentir ce qu'est ie
divin en nous, ce qui est au-dessus de nous, comme Dieu lui-même.
Que I'homme soit le seul être vivant capable de prendre sciemment
des décisions me paraît être une constatation d'importance. C'est à ccla
RÉTTgxIoNS APRÈS L'ACCIDENT 61

que nous reconnaissons l'essence de l'homme, que nous voyons dans


l'homo sapiens comme une personnalité individuelle qui pense, qui
décide et qui est consciente de ses responsabilités, une personnalité à la
triple structure intégrée dans I'homme en une unité.
Pourtant, dans la vie terrestre, l'homme ne connaît pas les lois de
cette intégration, f interaction et les règles du jeu de la rédemption. Il
n'y a ni modèle ni règle... car chacun est l'artisan de son propre principe
d'intégration. Chacun pour soi. C'est une tentative périlleuse et auda-
cieuse qui semble être la mission de tout individu.

Je
La personnalité s'imprègne de la conscience de Soi. Selon Descartes,
COGITO ERCO SLIM. - <,Je pense donc je suisr. Pourtant, après être
sorti de mon corps, je pouvais aussi penser, percevoir, évaluer, décider ;
pour moi, ce n'est donc pas le corps matériel ou l'une ou l'autre de ses
parties, le cerveau par exemple, qui est le porteur authentique de la
conscience de Soi, mais bien les composants non matériels avec toutes
les caractéristiques d'un individu, d'une personnalité, telles que le libre
arbitre, la conscience des responsabilités, le pouvoir de décision et de la
pcnsée. Sommairement, l'ârne et l'esprit sont les porteurs de la cons-
cience de Soi; mais plus on y réfléchit, plus on arrive à la conclusion
que le JE dépend de quelque chose de profondément intérieur, du
principe divin. Il y prend sa source et son action domine I'esprit, l'âme
ct le corps vivant de l'homme. LeJE sorti du corps peut tout percevoir
du monde matériel, comme s'il était doté d'organes sensoriels.
Le plus étrange encore est que j'avais la faculté de connaître les
pensées des spectateurs, processus qui se déroule dans d'autres dimen-
sions, hors du secteur R4 (espace-temps), d, monde matériel. C'est
pourquoi je crois que l'âme et l'esprit existent à des niveaux supérieurs
ct correspondent aux plus hautes vibrations.
J'ai aussi constaté que la conscience de Soi continue à exister hors du
corps. Il s'agit d'un état out of body (OOB) auquel on peut d'ailleurs
purvenir grâce à un certain entraînement et à des manipulations spécia-
lcs. J'ai très clairement senti que JE n'étais pas mon corps. J'avais bien
un c()rps vivant mais j'en étais sorti et pourtant «JE SUIS» encore.
Il cn était dc rnôrne pour les sentiments ct les émotions quc jc
t'orrsirlémis c()nrnc lcs nricns. JE tr'c<tais pas rlrcs scntilncnts, tnais
62 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPÉRIENCE

ceux-ci m'appartenaient. JE riais. JE trouvais amusante la scène qu1 se


déroulait en bas.JE me suis réjoui en entendant la prière d'une femme
sur les lieux de l'accident.JE me suis fâché en lisant les pensées stupides
d'un spectateur. JE me suis senti bien, et ainsi de suite. En d'autres
termes : ces sentiments qui représentent des phénomènes psychiques et
qui sont liés à ce qu'on nomme l'âme ou corps émotionnel m'appar-
tiennent également. Mes pensées aussi et le processus logique de la
pensée dans cet état «OOB» étaient liés à mon esprit. SeulementJE ne
suis pas mon esprit, mais J'ai un esprit.
Tout cela était nouveau pour moi. Et après bien des nuits sans
sommeil, il devint clair que

JE SUIS JE
JE SUIS MOI.
C'est ainsi que j'ai pu résoudre tous les phénomènes vécus. La
formule JE SUIS me permettait de définir mon corps vivant, mon
âme ou corps émotionnel et mon pouvoir de pensée ou esprit, comme
mes parties composantes et toutes intégrées en moi.
Je sentais que même sans corps, je continuais à Êfnp MOI et que
lorsqu'un jour je quitterai mon âme avec mes sentiments, je resterai
MOI. Peut-être devrai-je également me défaire de mon esprit mais
aujourd'hui, je crois que JE continuerai à être MOI. En d'autres
tennes:JE SUIS MOI est une conscience divine absolue, mon unique
réalité cosrnique. Tout le reste appartient simplement à cette cons-
cience de Soi.
Maintenant, pendant cette vie terrestre, JE possède un corps maté-
riel, une âme et un esprit. Mais je peux très bien imaginer qu'à un autre
moment, il y ait une autre forme d'existence du JE dans laquelle seuls
l'âme et l'esprit agissent. Ainsi, je pourrais donc définir monJE comme
une entité psychique émotionnelle. Cependant, leJE ne peut exister en
tant qu'entité spirituelle pensante qu'avec l'aide de l'esprit et, éventuel-
lement libéré du fardeau de la pensée, s'élever vers les vibrations
supérieures en qualité de conscience de Soi. N'est-ce pas 1à, la voie vers
la perfection, vers Dieu ?
Encore une chose étonnante:pendant le déroulement de mon film
biographique, c'est moi-même qui devais, au fur et à mesure, en
établir le biian. Dans chaque scène, je vivais ct ressentais mes scnti-
nrcnts, l'amour ou la haine, je jugeais mcs actcs et mes pensées. Ils ne
RÉrrExroNS APRÈS L'ACCTDENT 63

Léonard de Vinci: fHOMME

pouvaient donc être MOI, mais ils étaient en moi. Je suis aujourd'hui
convaincu du fait que la conscience de Soi domine tout et a la
possibilité de tout garder sous contrôle. C'est pourquoi je crois que s'il
rcssent et reconnaît consciemment le JE, l'homo sapiens peut être défini
cromme un être divin doté d'une conscience très prononcée de JE
SUIS MOI. Le JE est également responsable de toutes les pensées, de
toutcs les émotions, de tous les actes. C'est ainsi que l'homme apparaît
('()nlmc le seul être doté d'une conscience de Soi et enveloppé de
rliflircnts principes vibratoires comme formes d'énergie telles que: la
pcrrsc(r', lc scrrtirrrcnt, la vic, la nratièrc.
64 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPERIENCE

La rnort
Sitôt que la relation entre les composants matériels et non matériels
de l'homme est rompue, celui-ci cesse d'exister en tant que tel: il
meurt. En d'autres termes, la conscience du JE, l'entité authentique se
sépare du corps. L'apport d'énergie est interrompu et le potentiel
d'énergie vitale des cellules épuisé. Dépourvues d'énergie, les cellules
cessent de fonctionner. La vie, soit l'énergie vitale se retire petit à petit
des cellules.
C'est pourquoi la mort ne signifie pas pour moi une fin, mais un
tournant dans la conscience de Soi, une transformation: la délivrance
de l'âme et de l'esprit des contraintes matérielles, de la camisole de
force du corps. Elle représente un passage de ce monde quadridimen-
sionnel, le continuum espace-temps d'Einstein, aux fréquences de
vibrations bien spécifiques, à un autre état vibratoire, soit une remodu-
lation de notre JE poui l'adapter à un monde non matériel.

important que ce passage d'un état vibratoire, d'un monde


I1 est très
à un autre, soit quelque chose de beau, d'élevé. On ne ressent aucune
douleur puisque celle-ci est liée au corps. Il n'y a aucune peur. Au
contraire, il s'agit d'une sorte d'euphorie dans une harmonie parfaite.Je
n'ai plus aucune peur de la mort. Mais que se passe-t-il jusque-là,
jusqu'à ce que le cæur s'arrête ? On peut craindre le moment qui
précède la mort, c'est-à-dire la période antérieure à l'arrêt du cæur. En
d'autres termes : nous avons tous peur de la souffrance, du processus de
la mort. Celui-ci peut être lent s'il s'agit d'une maladie, ou rapide s'il
s'agit d'un choc. Quoi qu'il en soit, le corps, chaque cellule possédant
encore un potentiel d'énergie vitale, combat pour la survie et s'efforce
de maintenir le métabolisme jusqu'à ce que toute énergie vitale soit
finalement épuisée.

Devant la mort qui s'annonce, on peut en ressentir les affres. Deux


fois, il m'est arrivé d'avoir cette angoisse mortelle alors que j'étais
réellement en danger: la première fois, pendant la révolution hon-
groise à Budapest, alors que les Russes me tiraient dessus et la seconde,.
juste avant le choc, lorsque j'avais vu le camion foncer sur nous. A ce
stade-là, on a des hallucinations. Des scènes de la vie remontent de
notre inconscient mais elles n'ont aucune réalité plastique, nc sc dérc>u-
lcnt pas chronologiquernent et n'appellent aucun jrqc-e,rt.
REFLEXIONS APRÈS L'ACCIDENT 65

comparées au fihn biographique, ces apparitions ne sont que des


projections de diapositives relief Elles n'ont rien de .o--6 avec
sans
le film autobiographique dans la mort. Ces hallucinations ont plutôt
une valeur onirique et peuvent également être évaluées comme un
rêve, par exemple des rêves d'espoir de revoir des parents ou des amis
décédés, qui plongent leurs racines dans l'inconscient. Nombreux sont
ceux qui confondent ces hallucinations avec le film de leur vie qui, lui,
est irnmanquablemenr lié au JUGEMENT.

Le jugernent
Dans ce jugement, le plus intéressant est le fait que c'est moi qui ai
drl le rendre, non pas un dieu ou quelque juge astral. Ce n'est pas le
dieu tout puissant peint par Michel-Ange dans la chapelle sixtine ni
le juge de feu apocalyptique de Jean, non, c'était moi, soit ma cons-
cience de Soi, par l'intermédiaire de ma conscience qui devait établir
le bilan. Grâce au principe divin qui, en chacun de nous, constitue le
noyau et l'origine, et qui s'était soudainement sensibilisé en moi, il
m'avait été donné de reconnaître avec certitude si, dans une situation
donnée, j'avais bien agi, m'étais bien comporté, si j'avais su résoudre le
problème, passer l'examen, ou non.
Le jugement me fit faire l'une des expériences les plus importantes:

<,Je ne juge pas selon les règles de la morale terrestre mais


selon la loi de I'harmonie cosmique de I'amour»
couché sur mon lit d'hôpital, j'ai consacré des heures et des heures à
chercher à comprendre ces phénomènes. Pourquoi avais-je jugé poSI-
'rlVE une action qui, de toute évidence, violait les lois morales
du
clrristianisme, de l'Etat et de la société ?
Pourquoi avais-je condamné des «bonnes actions» qui m'avaient
[)()Llrtant corité des sacrifices, une sorte d'ascèse ? Comment cela était-il
1',ossible ? Ai-je commis souvent de teiles erreurs dans ma vie ? Mon
ttvaluation de la situation basée sur les lois morales en vigueur avait-
cllc c<té fausse ou étaient-ce les lois faites par les hommes qui l'étaient ?
-fc suis aujourd'hui convaincu que tous les actes et les pensées dictés
l):lr ull antoLlr désintéressé sont évalués positivement et que ceux-ci
sotl[ clcvclttls tlnc partic intégrante de mon évolution, un enrichissc-
trtr'rrI tlc rurln.[E.
66 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPÉRIENCE

L'amour, }e dévouement, la disponibilité et la spontanéité,I'équité,


les bonnes pensées, la bonne volonté et l'harmonie sont les critères
capitaux d'après lesquels j'ai pu juger des situations et les qualifier de
bonnes et positives.
L'originè de ces décisions, les solutions, se trouvaient dans mon
propre Jf qui tirait son pouvoir d'initiative de l'étincelle divine pro-
io.ràe*.nt cachée en moi, de ma conscience suprême divine-
Par contre, les pensées et les actes dictés par l'égoisme' manquant de
sincérité o, .rr.ôre par lesquels j'avais nui à autrui, ont été jugés
négatifs même s'ils avaient été approuvés par la société.Le fait d'impo-
,.i r.t. idée ou une opinion à quelqu'un ou de le forcer à faire
quelque chose était tout aussi négatif car cela représentait une inter-
,r.rrtùr, dans la vie d'autrui et limitait son libre arbitre. Cela s'étendait
d'ailleurs à moi-même lorsque, pour n'importe quelle raison, je
m'imposais quelque chose, je me faisais violence, et empêchais ainsi
mon àestin d. ,'r..o-plir. Toute décision découlant de la haine, de la
vengeance, de l'envie, de l'avidité de pouvoir et d'argent, de la cupi-
dité; de h vanité, de la jalousie, de l'orgueil... a été jugée mauvaise car
j'avais agi contre Ia loi de l'harmonie cosmique.
-
Lorsque je repense maintenant aux scènes vécues dans la mort et
jugées
"egrti".i .j. dois admettre avoir été effrayé: combien de
obtn.r.r actions» avais-je commises dans lesquelles mon sens du devoir
avait «bien» joué et par lesquelles j'avais voulu rendre quelqu'un
heureux, soit par des actes faits avec renoncement et considération
envers autrui, èt qui n'allaient pas entrer dans la catégorie des actions
harmonieuses ? J'y beaucoup réfléchi et soudainement compris que
^i
l'on dérange l'harmonie divine lorsqu'on force une «bonne action» car
le divin est toujours sans contrainte.
J'^i également dfi reconnaître que nos concepts
moraux n'ont
aucune valeur dans l'au-delà. Depuis lors, je suis très méfiant vis-à-vis
des critères humains.
genre de problèmes et conti-
Je me suis beaucoup préoccupé de ce
nue à le faire. Il me semble aujourd'hui que mes pensées et actions
négatives étaient le reflet de mon incompétence à passer 1es examens
dela vie, à venir à bout des épreuves du passé et à me libérer de ces
fardeaux.
Pendant le jugement, je me suis rendu compte que la vie entièrc
r-r'était qu'une épreuve pleine de problèmes, d'obstacles et de haics' Ce
RÉTTTxIoNS APRÈS L,ACCIDENT 67

qui importait, dans l'optique de l'harmonie, c'était la manière dont


j'avais réglé ces problèmes et ces situations. Si j'avais réussi, j'étais rempli
de joie ; sinon, je regrettais très profondément l'échec. La confession et
le repentir, cependant, ouvraient la porte vers le pardon divin.
Ensuite, les pensées et les actes qui avaient violé les règles de
l'harmonie et de l'amour étaient effacés, ils disparaissaient.
Pourquoi ? Parce gue, comme je le crois, le principe divin ne
comprend rien de mauvais.
Seuls les événements positifs heureux et harmonieux, les épreuves
réussies restaient et je pus les revivre ensemble, c'est-à-dire en «temps
zéro»>, comme la plus belle illusion. on peut dire que l'on ne prend
avec soi que les bonnes notes, pour faire une comparaison scolaire. Les
examens ratés dans l'une ou l'autre des branches devront être repassés
jusqu'à ce que nous les réussissions. Cela pourrait bien consticuer notre
fardeau karmique.

Les concepts chrétiens du ciel, du purgatoire et de l'enfer n'ont,


d'après moi, qu'une valeur symbolique; ils n'existent pas en tant que
tels. Ce ne sont pas des endroits mais bien des états de la conscience de
Soi. Cela me tente beaucoup aujourd'hui d'inclure la réincarnation
dans mon édifice de pensée. Cette hypothèse m'aide à résoudre bien
des problèmes et à comprendre le sens de la vie. La réincarnation ne
peut être prouvée par des méthodes scientifiques traditionnelles. Mais
elle fait partie de ce que j'ai appris pendant ma mort clinique. Il me
semble impossible de parcourir tout le chemin de l'évolution requise
en une seule vie. Notre parcours terrestre est donc un maillon de la
chaîne de notre conscience de Soi incarnée dans le monde matériel.
combien de fois ? Je ne le sais. Mais depuis ma mort, je sens avoir
vécu plusieurs fois déjà.
Le film biographique a été l'expérience capitale. observateur, j'ai pu
distinctement discerner quiJE suis et commentJE suis !
cela a été également une présentation dramatique de mon propre
caractère avec toutes les qualités et défauts enracinés dans le MOI. Une
connaissance de Soi, comme elle n'est pas possible autrement, m'a été
offerte. Un réveil douloureux: suis-je vraiment ainsi ? Ai-je raté tant
dc chc-rscs, ai-je été si faible ?
Excuscs, prétextes et échappatoires, même basés sur des principes
rcligictrx, sttr dcs lois civilcs, sur des dons et dispositions, sûr ltérédlté,
68 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPERIENCE

sur des signes zodiacaux, sur l'éducation, sur l'influence de l'environne-


ment... n'ont aucune valeur, aucune incidence. On se tient nu devant
soi-même : «Malheureusement, JE SUIS ainsi».
Le film de ma vie m'a montré que nous devons assumer la responsa-
bilité de toutes nos pensées, de tous nos actes. Les pensées que je
cherche à concrétiser sont déjà réalité dans l'au-delà. Comme c'est la
conscience de Soi qui juge, ce sont ces pensées qui sont importantes et
non pas le résultat escompté car la causalité n'a cours que dans le
-orrà. matériel et n'est d'aucune valeur dans le domaine mental
spiriruel. Les pensées sont importantes !
Le film biographique est l'école duJE la plus extraordinaire qui soit,
le dernier et lL plrt i-portant défi après la vie, la station capitale du
processus d'individuation. I1 m'a montré que le développement spiri-
iuel est notre but. Tout ce qui se passe dans notre vie peut servir à
notre évolution spirituelle, à progresser pas à pas.
Le film biogriphique m'a fait comprendre que le principe divin
représente l'absolu, le positif le bon que nous pouvons définir comme
l'Àour absolu. Dans sa prernière Ëpître aux Cointhiens, chap\tre 23,
Paul a merveilleusement formulé cet amour-
D'après moi, le mal n'existe pas dans ce monde créé par Dieu, pas
plus d'ailleurs que l'obscurité. L'obscurité est un manque de lumière
.o-ttt. le mal est un manque de bien. Nous devrions sciemment
stimuler en nous le bon, le principe de l'amour, évinçant ainsi automa-
tiquement le négatif,, le mal. Par le truchement de notre esprit, nous
devrions sciemment renforcer et mobiliser en nous les vibrations
positives.
Une analogie: la couleur noire n'existe pas. Le noir est un manque
total de couleurs. Toutes les couleurs ensemble produisent la merveil-
leuse couleur blanche, claire, lumineuse. Celui qui, dans la mort, a
aperçu et fait l'expérience de la lumière blanche en reste fasciné et
cherche toujours à la retrouver.

La vie
En ce qui concerne la vie terrestre, j'en stlis arrivé à la conclusion,
après avoir jrgé mes pensées et mes actes, qu'il fallait lui dire OUI.
Nous devrions éviter toute pensée et toute action négatives ce qui ne
signifie pas devoir renoncer aux choses agréables de la vie. L'ascèse
RÉpTgXIoNS APRÈS L'ACCIDENT 69

n'est pas naturelle ni humaine, c'est quelque chose de forcé, d'imposé.


Lorsqu'animé de pensées positives, on mange, on boit, on prend du
plaisir, on mène une vie sexuelle normale, on soigne son corps, on rit
et on plaisante, on remplit ainsi son rôle d'être humain. L'important,
c'est que cela soit harmonieux et se fasse naturellement. «I)onne à
César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu»
comme il est dit dans la Bible.
Nous vivons dans le monde matériel de I'espace et du temps dans
lequel nous ne trouverons pas le bonheur auquel nous aspirons. C'est
pourquoi nous devrions vivre sur cette terre aussi bien, aussi agréable-
ment que possible, laisser les difficultés, les soucis et les peines glisser
sur nous, n'y pas penser, les oublier.
Les épreuves de la vie . sont souvent difficiles et nous donnent
l'impression qu'elle dépassent nos forces et que nous devons puiser
l'énergie ailleurs. Mais c'est nous qui devons passer les examens et nous
avons toute l'énergie nécessaire pour réussir. La force divine est cette
étincelle divine en nous, le noyau duJE. Nous devons être conscients:
EN MOI REPOSE LA FORCE DIVINE grâce à laquelle je peux tout
résoudre de manière positive. Nous devrions sciemment stimuler cette
force en nous : elle doit façonner notre vie sous le signe de l'amour. Le
négatif est un manque de POSITIF, le mal une carence de BIEN,
I'inharmonie une absence d'HARMONIE.
Il est nafurel que nous ayons des désirs; mais ceux-ci doivent être
positifs, ne pas aller à I'encontre de la raison ni violer les lois harmo-
nieuses de la nature. Des désirs qui seraient contraires au but de notre
incarnation présente et que nous voudrions forcer à tout prix, seraient
tout à fait inopportuns et représenteraient un fardeau au moment de
notre mort. Nous ne devrions jamais convoiter quelque chose qui
porterait préjudice à autrui, jamais essayer de changer le destin de
quiconque contre sa volonté. C'est pourquoi nous devons tenter de
savoir ce que nous voulons. Nous ne voulons pas obtenir quoi que ce
soit qui nous appauvrisse spirituellement mais bien au contraire stimu-
lcr notre évolution spirituelle par des actes positifs.
En réalité, rien de ce qui est en relation avec le monde matériel n'est
csscntiel : richesse, succès, gloire, etc. Ceux qui s'efforcent de les acqué-
rir sont, vus sous I'angle de l'évolution spirituelle, de pauvres hères,
prisonrricrs dc la rnatière, qui ne travaillent que pour le monde exté-
rictrr. [.c vrai b«rnhcur nc sc trouve pas dans le monde nratériel mais
70 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPERIENCE

en nous-mêmes. Plus nous nous libérons des contraintes et des biens


matériels pour nous en remettre à l'amour divin et plus nous avons de
chances de vivre heureux et harmonieusement. Ecoutons le poète:
«Plus profondément tu descends en toi et plus haut tu t'élèves vers le
ciel».
Nous ne devrions accomplir que ce qui est positif constructif qui
apporte joie et bonheur. Modelons notre vie sur des principes positifs !
Tout ce qui crée lajoie est positif et apporte du bonheur. A chaque âge,
dans chaque situation, nous devons savoir reconnaître la beauté de la
vie. En d'autres mots: dire oui à la vie, ne pas s'en plaindre. Nous
devons en retirer un maximum de beauté et de valeurs positives. La
fin en est inexorablement la mort comme conclusion et comme
commencement.

Le but de la vie
Tous, nous allons mourir un jour. La mort vient à notre rencontre
sans aucun doute possible. Nous devons vivre avec I'idée de la mort,
nous devons l'inclure dans notre vie terrestre. Elle n'est pas étrangère,
effrayante et contre nature ; au contraire: nous devons dire OUI à la
mort comme nous disons oui à la vie puisqu'elle en est une compo-
sante, son complément.

La MORT n'est pas la FIN de la CONSCIENCE DE SOI.


Elle ne constitue pas une transformation dc la personnalité car la
personnalité n'est pas liée au corps mortel. Pour la conscience de Soi,
seuls les moyens de perception sont diffërents puisque les portes vers
de nouvelles dimensions dans des domaines d'existence non matériels
lui sont ouvertes.
Dans l'une de mes thèses sur la vie et la mort, il est dit:
«Pendant la mort, leJE fait l'expérience d'un énorme élargissement de
sa conscience à d'autres niveaux, ce qui n'est possible qu'après s'être
libéré du corps matériel».
Je me suis trouvé au seuil de la mort. La porte s'est entr'ouverte et
j'ai pu jeter un coup d'ceil à f intérieur. Une lumière resplendissante
brillait et illuminait les problèmes jusqu'alors enveloppés dans le
brouillard de l'ignorance. J'ai compris que le but était de passer les
épreuves de la vie de manière à ne causer aucun domrnage à autrui ct
RÉTTpxIoNS APRÈS L,ACCIDENT 71

à ne pas déranger la loi cosmique de I'amour. Tous les actes et les


pensées doivent être motivés par le désintéressement. L'amour est le
principe de l'harmonie.
Dans cette optique, si nous réussissons à résoudre les problèmes de
la vie, nous pouvons nous délivrer du monde matériel et nous élever
pour vivre dans des sphères supérieures pour y faire nos preuves à
nouveau. Si nous n'y réussissons pas, ou partiellement seulement, il est
probable que nous devrons prendre un nouveau départ, d'une manière
ou d'une autre. Dans l'incarnation prochaine, nous nous retrouverons
confrontés aux mêmes problèmes dans les mêmes situations que nous
devrons résoudre. I1 n'existe aucune échappatoire.
Toute la création est née d'énergie insaisissable et le cosmos est
maintenu grâce à cette énergie divine. Libéré de mon corps, j'ai pu
appréhender cette énergie que j'appelle AMOUR.
«Aime ton prochain comme toi-même». C'est là le grand enseigne-
ment de Jésus.
Cette pensée inclut: «Aime-toi toi-même, ne fais rien contre toi,
rien de ce qui pourrait nuire à ton corps, à ton âme ou à ton esprit».
Puis: «Aime ton prochain. Ne fais rien de mal aux autres, rien qui
puisse leur porter préjudice».
Si nous essayons, nous pourrons refaire de la terre le Jardin d'Eden
qu'elle fut jadis.
Si, dans la vie, on tente de laisser dominer l'amour, on commet
moins d'erreurs et on s'approche du but plus facilement. A la mort, le
jugement sera meilleur.

Le cosrnos
Le principe vibratoire est I'une des grandes révélations qui me fut
faite dans la mort et pendant les heures de méditation.I)ans I'astral, soit
dans le domaine des vibrations à cinq dimensions, j'ai senti que nous
avons tous notre origine dans 1'«Omni-Divinité».
Je suis certain que tout ce que nous pouvons percevoir avec nos
organes sensoriels limités et notre âme est de nature vibratoire. Cette
réalité fait partie de nombreuses philosophies, de rites, dans lesquels le
rnot Dieu, c'est-à-dire sa signification, a été perdue. Et les hommes
chcrchcnt consciemment ou non, à comprendre ce principe originel et
à lc rctrt>uvcr.
72 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPERIENCE

Qu'est-ce que cette énergie vibratoire ? Dieu lui-même ! Ce secret


caché m'a été révélé.
Mais nous devons être conscients du fait que nous ne pouvons
jamais appréhender, comprendre ce principe originel avec nos organes
sensoriels ordinaires et notre cerveau normal. Nous ne pouvons que le
sentir avec notre âme, avec notre esprit.
Depuis lors, «Dieu» représente pour moi la source énergétique
originelle. Cette source est inépuisable, hors du temps, elle radie
d'énergie, absorbe également de l'énergie, vibre sans cesse. Elle est
absolue en soi. Elle a autour d'elle et en elle une vibration d'une
harmonie infinie, c'est-à-dire qu'elle est l'harmonie parfaite.

Tout -que ce soit la matière, les émotions, les pensées, les idées
- n'est qu'un petit réseau de fréquences de
créatrices, l'énergie de vie...
cette vibration originelle et ne représente qu'une petite partie de cette
énergie originelle.

Ici se pose la problématique de I'essence de la matière.


Par exemple, qu'est-ce que la matière ? Nous savons déjà que les
atomes ne sont pas des petites boules matérielles mais qu'ils consistent
en énergie électromagnétique. Ils forment des petits systèmes solaires
dont les corps ne sont, d'après la thèse de Bohr, rien d'autre que de
l'énergie concentrée.
L'atome d'une matière quelconque - que ce soit même celle de
I'uranium, la plus lourde et la plus compliquée - n'est pas de nature
solide, mais un espace vide. Probablernent se trouve-t-il à l'intérieur
des concentrations d'énergie très espacées. Regardons le firmament:le
cosmos est également composé d'innombrables systèmes solaires. Mais
quel1e en est la concentration ? Le système solaire est aussi vide que
l'est l'atome de la matière. La matière n'est pas solide, on peut la
pénétrer. Cela n'est cependant possible qu'à des objets ou entités
multidimensionnels.
Chaque atome a une fréquence vibratoire spécifique qui détermine
les caractéristiques physiques d'une certaine matière. C'est ainsi que
nous pouvons définir les éléments chimiques. Ces éléments sont com-
posés de combinaisons chimiques de différentes natures ;et ces combi-
naisons, à leur tour, ont d'autres vibrations. {.Jn être très sensible peut,
simplement en les touchant, discerner et reconnaître diverses matières.
REFLEXIONS APRES L'ACCIDENT 73

Je suis certain que tout le cosmos est composé de vibrations. La


divinité est la source de toutes les énergies. En d'autres termes Dieu
EST la vibration. Tout est Dieu ou tour est vibration.
Les longueurs d'ondes de toutes les vibrations existantes sont
innombrables tout comme les ondes et les fréquences elles-mêmes.
Toutes ces vibrations s'interpénètrent sans s'influencer. Chaque champ
de vibrations pourrait créer un monde spécifique. C'est ainsi que le
monde matériel est construit sur un groupe de vibrations qui ne
représente qu'une partie infime des possibilités infinies des fréquences.
Puisque les diffërents champs de vibrations représentent des mondes
diffërents et que certaines vibrations incompatibles ne s'influencent
pas, on peut très bien imaginer que des mondes diffërents puissent
exister en mêmc temps au même endroit. Cela semble paradoxal mais
ce n'en est pas moins tout à fait possible. Cela devient d'ailleurs
compréhensible dès que I'on se souvient que notre monde matériel est
envahi de vibrations électromagnétiques que nous ne remarquons pas.
L'éther est tout entier pénétré d'ondes radiophoniques et si nous
imaginons un être dont l'existence serait électromagnétique, nous
devrions admettre que celui-ci pourrait pénétrer et traverser notre
corps, nos maisons, la nature... sans causer le moindre domrnage.

Ce n'est qu'avec des organes ou des instruments appropriés qu'il est


possible de détecter et reconnaître toutes ces vibrations. Mais ces
instruments n'ont été développés que pour percevoir certains champs
de fréquences. Ils restent inefficaces pour tous les autres. C'est ainsi que
nous n'avons pas de preuves de l'existence d'autres champs de vibra-
tions, c'est-à-dire de mondes particulièrement éloignés. Ceux-ci ne
sont donc perceptibles que par la logique, la connaissance philosophi-
que et l'esprit éclaté d'intelligences supérieures.
Dans certaines gammes de fréquences (que ce soit dans les domaines
matériels, psychique ou spirituel), les vibrations sont très variées et
soumises aux lois de l'harmonie. Comme en rnusique dans laquelle
certains sons s'accordent en formant une relation, comme la tierce,
l'octave, etc. il existe, dans chaque champ vibratoire, des vibrations
harmonieuses, discordantes ou neutres.
Cela nous permet de comprendre l'affinité chimique nécessaire à la
ft>rmation de la matière. Certains éléments présentent une très grandc
affinité, c'cst-à-dirc Llne force d'attractic>n puissantc ; lcs rn«llc<culcs
7 4 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPERIENCE

constituées par ces éléments sont très stables. D'autres constructions


moléculaires sont instables car la force d'attraction, c'est-à-dire la
coexistence manque entre certains éléments.
L'harmonie et l'inharmonie se rencontrent non seulement dans la
matière, mais aussi dans le monde psychique. Dans le domaine de
l'âme, nous connaissons les sentiments tels que la sympathie, l'antipa-
thie, l'amour, l'affinité, la répulsion, la haine, entre autres- Nous en
faisons chaque jour l'expérience. I1 est donc également possible que,
dans des sphères supérieures, des esprits puissent se comprendre; ils
n'ont qu'à penser et déjà ils s'entendent car, d'une manière ou d'une
autre, ils vibrent en harmonie.
Le principe fondamental de la théorie des vibrations est que des
vibrations différentes créent des mondes diffërents. Leurs niveaux,
c'est-à-dire les fréquences, déterminent les caractéristiques de ces
diverses sphères. C'est ainsi que nous avons des mondes d'une, deux,
trois, quatre et cinq dimensions et que nous pouvons en concevoir
d'autres de six, sept, et plus. Par exemple, la cinquième dimension est
concevable mathématiquement mais nous pouvons difficilement nous
la représenter car, pour la pressentir, nous ne possédons que notre
cerveau de quatre dimensions. LJn être quadridimensionnel ne peut
s'élever à la cinquième dimension ni d'ailleurs descendre à la troisième.
Chaque monde obéit à ses lois spécifiques. Le passage d'une dimension
à l'autre n'est possible que par le changement de vibrations ce qui
transforme également le principe de l'être. Ou bien la fréquence des
vibrations est augmentée et on s'élève au niveau supérieur, ou la
fréquence est réduite et on descend au niveau infërieur. La Bible et
d'autres livres sacrés nous offrent de nombreux exemples d'âmes qui
s'élèvent, ou d'êtres supérieurs qui redescendent dans notre monde
quadridimensionnel pour y naître eh qualité d'être humain.
J'ai pressenti que j'allais revenir à la vie, tout de suite ou plus tard,
pour y larre mieux les choses. Et cette naissance sera reliée à un
changement de vibrations. La mort est également une modification,
une adaptation de ses propres vibrations aux vibrations de base du
monde non matériel «supérieur».
V. REFLEXIONS SUR LE SENS DE LA VIE

Permettez-rnoi de développer quelques idées sur le sens de la vie et


sur le comportement adéquat à adopter pendant cette existence terres-
tre. Einstein a dit un jour: «Nous ne faisons sur la terre qu'un court
séjour, mais nous ne savons pas pourquoi».
Personnellement, j'ai eu pendant ma mort clinique f idée, la sensa-
tion que j'allais devoir revenir et - comme je I'ai formulé - avec la
chance de mener une «vie juste».
Le problème le plus grand et le plus important n'est pas l'idée que
nous nous faisons de la structure cosmique ni comment nous formu-
lons le concept divin;pas plus d'ailleurs comment nous appréhendons
le principe de Dieu par la recherche scientifique dans le macro- et le
microcosme. C'est bien plus la question pratique: Quel est le but de
ma vie ? Ou: «Comment dois-je vivre pour atteindre ce but ?» Notre
existencc nc pcut être dénuée de sens puisque nous faisons partie d'un
univers extraordinaire et sensé.
Depuis que j'ai dûr ou pu revenir, j'accorde un sens à tout ce qui se
formation
passe, que ce soit dans les particules les plus petites ou dans la
et la disparition des galaxies. Que nous connaissions ce sens ou non est
sans importance. Chaque chose a son propre sens ! Ce sens obéit au
plan, à l'idée du Maître Bâtisseur tout puissant de l'univers.
Réduisons les énormes perspectives à nous-mêmes et tentons de
déterminer ce que pourrait être le but de notre vie terrestre actuelle.
Notre naissance a été un passage, par l'incarnation de l'esprit, entre
une existence dans l'au-delà et ce niveau matériel. La mort serait-elle
donc un passage vers une autre conscience ? Le cas échéant, une
question se pose : Comment vivre jusque-là ? Comment diriger notre
vic ?
l)ans le cockpit d'un avion, il y a beaucoup de leviers, de boutons et
d'instruments. Le capitaine doit être compétent, savoir à quelle fonc-
tion chacun d'eux correspond, comment s'en servir pour pouvoir
volcr dans I'espace-temps multidimensionnel et atterrir correctement
(voir illtrstratiorl page 78). Ce n'est pas si simple.
(]trcstiorr : (lornnrcrrt dcvcnir lc capitainc de ma vie
.?
E=mc2
RÉTTpxIoNS SUR LE SENS DE LA VIE 77

Pendant les diffërentes époques, de nombreuses personnes à des


niveaux d'évolution divers, de toutes nations et origines, se sont
penchées sur la grande question du but de la vie: des prophètes, des
saints, même Jésus; tout comme les grands penseurs de l'Occident,
Platon, Paul, Erasme, Thomas Morus, Luther, Teilhard de Chardin, de
grands savants comme Descartes, Einstein, Bohr, Jeans, Planck et
-W'ernher
von Braun. Nous connaissons quantité d'opinions, de Léo-
nard de Vinci à Goethe. Des sages de l'Orient, tels Confucius,
Bouddha, Krishna et de nombreux gourous et yogis nous ont apporté
maintes réflexions enrichissantes.

I)ans la réalité, nous devons malheureusement admettre que notre


destin «ici», notre combat pour l'existence, notre vie sociale présente
un équilibre précaire. C'est pourquoi elle ne peut s'épanouir en une
harmonie et une beauté toujours croissantes.
Nous devons reconnaître que la vie apporte avec elle beaucoup
d'événements inattendus et de changements dramatiques ; il n'est alors
plus question de bonheur durable ni d'harmonie. Il est vrai que nous
pouvons encore, de temps en temps, nous sentir oheureux» pendant
quelques instants mais notre vie, d'heure en heure, de jour en jour,
d'année en année, n'est qu'une suite ininterrompue de problèmes et
d'incidents. Ce sont les conséquences de désordres dans notre existence
humaine, à notre niveau matériel-osychique-spirituel, ou celles de
rclations humaines inharmonieuses dans lcsquelles nous avons été
attirés et dont nous ne pouvons nous libérer.
Nous devons lutter pour exister, pas seulernent biologiquement,
nrais en notre qualité d'individu, d'être humain qui conçoit un but. l)e
t()ute évidence, notre vie est un destin d'auto-afÏirmation. VIVRE est
lc nom que nous donnons à ia lutte pour notre survie biologique pour
n()us développer un tant soit peu spirituellcment et exister en accord
llvcc nos sentiments. En d'autres termes, il semble que la vie elle-
rrrônre soit ie seul but de notre existence. Est-elle si belle, si précieuse, si
tlc<sirable que notrc seul objectif soit de la conserver ? A côté du
rrr:rinticn biologique et matériel, le principal facteur est le déveioppe-
rucnf spirituel vers la connaissance.J'ose même dire que le but de la vie
t'sr l:r r)lrlrt, cc passagc vers dcs sphères supéricurcs. Ou en d'autrcs
t('nr)cs cnc()rc: lairc scs prcllvcs p()ur quc lc bilan soit positif et quc la
nrorf r)()us tlélivrc défiritivcrrrcnt dc ccttc vic tcrrcstrc.'
REFLEXIONS SUR LE SENS DE LA VIE 79

Nous avons déjà vu que, pour la conscience duJE, la mort est le défi
le plus important de la vie. Il en est aussi l'ultime. Et le film biographi-
que, à la mort, représente dans l'évolution la plus grande école du
processus d'individuation.
L'expérience répétée de l'existence donne à la personnalité, à la
conscience duJE, une chance unique de se remettre en question, de se
connaître, de confirmer son individualité et de s'élever à un état
supérieur. On ne devrait voir, dans la mort, le résultat d'une
pas
mauvaise fonction biologique, la fin de l'existence, mais bien une
grande mission personnelle. Après ma réanimation, j'ai dit: «La mort
est INITIATION».
Le savoir acquis par mes expériences personnelles me permet de
définir très simplement le but de ma vie terrestre:
<,Je dois essayer de façonner toutes mes journées, mes heures
et mes minutes, de prendre toutes les décisions qui s'impo-
sent de manière à ne plus devoir revenir sur cette terre dans
un corps physique et à pouvoir, lors de ma prochaine mort,
hisser mon JE libéré du corps vers des plans d'existence
supérieurs».

En termes imagés, disons que nous - c'est-à-dire notre conscience


de soi - sommes entourés de plusieurs enveloppes ou coquilles, dont
l'extérieure actuellement est représentée par le corps matériel soumis à
l'ordre physique. Puis le corps, jusqu'alors écorce extérieure, ayant été
déposé, c'est la prochaine enveloppe qui apparaît: l'âme, domaine des
émotions. Après avoir passé les épreuves propres à ces plans d'exis-
tence, nous pouvons aussi, par le truchement de ces réincarnations,
nous défaire de ces enveloppes, jusqu'à ce que nous parvenions aux
niveaux supérieurs, jusqu'à ce que I'esprit «enfermé», l'authentique
SOI divin se révèle et soit libre.
Cette illustration sommaire comprend trois principes fondamen-
taux:
1) notre vie actuelle est un épisode précis de notre existence cosmique
qui apparaît comme une réalité unique. C'est pourquoi les matéria-
-
listcs prétcndent à tort naturellement -que la vie est «unique». Les
rôlcs qLlc rlous evons joués précédemment ne sont d'aucune impor-
trrrrcc p()ur la vic actuclle. Nous avons assez de forcc pour sortir
LES DIFFERENTES «ENVELOPPES» DE L'HOMME
CONSCIENCE û)
DIVINE
en mor
CONSCIENCE
DE SOl, du JE €
décision
responsabilité
solidaire
pensée abstraite,
évaluation
L'ESPRIT, LOGOS â
assimilation,
traitement objectif
L,ÂME
sentiments subjectifs
LA VrE p
processus
d'auto-programmation
développement dyna mique
LA MATIERE a
état d'être perceptible,
statique

L,EXISTENCE DU «JE» DURANT PLUSIEURS VIES:

Niveau vibratoire «supérieur» - monde non-matériel: l'au-delà = R 5, 6+ -

Niveau vibratoire «inférieur» - monde matériel manifesté, «l'en decà» = R 4


RÉTTpxIoNS SUR LE SENS DE LA VIE 81

vainqueurs des épreuves de notre état présent. C'est une chance qui
nous est donnée. Le but de la vie terrestre est de façonner notre
existence actuelle de manière à passer aussi rapidement et aussi bien
que possible tous les examens afin de recevoir un «diplôme» avec la
mention «Réussi. Promu dans la classe supérieure».
Ici-bas, nous avons une occasion que nous devons pleinement exploi-
ter: la chance de nous améliorer, de nous affiner.
2) La vie actuelle est l'un des maillons d'une chaîne de passages, de
réincarnations. Pourquoi en est-il ainsi ? Personne ne le sait avec
certitude. La logique humaine prétend que nous devons nous réincar-
ner jusqu'à ce que nous soyons dignes de nous élever à des niveaux
d'existence supérieurs. Le but de cette chaîne d'incarnations est l'évolu-
tion spirituelle.
3) Sur chacun de ces plans d'existence, nous devons accomplir une
progression similaire. C'est ainsi que nous pouvons nous élever
spirituellement de palier en palier. A la fin de chaque parcours il y a
toujours une promotion: «Plus haut, plus près de Tol, mon Dieu»,
vers I'oRIGINE, vers l'esprit pur, avec lequel la FUSIoN ORIGI-
NELLE peut enfin s'accomplir. La goutte d'eau de Goethe est ainsi
retournée à l'océan infini comme nous retournons à DIEU. Cet état est
le CIEL, le but final de notre existence.
Essayons maintenant de transposer ces trois principes fondamentaux
sur un plan pratique pour les utiliser dans notre monde actuel.

Situons le problèrne

Quel sens pouvons-nous reconnaître à notre vie ?


Si nous acceptons les trois principes énoncés, nous pouvons suivre
trrrc direction, un fil rouge - ce que j'ai clairement ressenti lors du
tléroulement du film autobiographique - toute l'organisation de notre
tlcstinée terrestre présente jusqu'à la fusion avec Dieu est orientée vers
I't(v.lution, le développement spirituel. Le but final est l'union avec
l)ictr, alors que celui de la vie actuelle est de s'en approcher pas à pas
t'rr t(voluant. A la question «Comment ?» il n'y a qu'une réponse:

ul)ar un justc comportement cosmique, faire ses preuves dans


[orrtcs lcs situations que la vie nous prépare, et réussir autant
tl'cx:urrcns (luc possiblc».
§=
\U : ltrtlrrl llt

rJlfrtrlrltlrJ,

;3\*

W
-:
==lJrctUrrffi
But de la vie: L'Evolution spirituelle (Gravure sur bois).
RÉrrrxtoNs suR LE sENS DE LA vrE 83

Tôutefois, nous ne devons pas oublier que nous, êtres humains,


évoluons dans le monde quadridimensionnel de l'espace et du temps et
que, de ce fait, nous sommes soumis à des épreuves incessantes à tous
les niveaux - corps, âme, esprit - et que notre bon comportement est
constamment testé et enregistré par notre conscience de soi.
L'analyse du processus «BIEN FAIRE» fait apparaître une méthode
logique pour parcourir certaines étapes jusqu'à ce que nous soyons
capables de penser et d'agir cosmiquement juste. Ces étapes sont liées à
des connaissances qui nous permettent de progresser spirituellement.
c'est dans la méditation, en plongeant profondément en soi, que l'on
peut acquérir ce savoir.

J'ai défini pour moi sept paliers de «reconnaissance» et ce schéma me


sert de plan de travail:

1. Reconnaissance de l'existence de Dieu


2. Reconnaissance de la loi cosmique universelle de l'amour
3. Reconnaissance de l'évolution comme but de la vie
4. Reconnaissance de son propre JE : la connaissance de soi
5. Reconnaissance des tâches et des épreuves à surmonter dans la vie
présente
6. Reconnaissance du sens des maladies, souffrances et difficultés
7. Reconnaissance des chances qui nous sont données de réussir, ainsi
que des possibilités de faire le bien.

Les reconnaissances colrrme base


Ces marches se gravissent l'une après l'autre. Ce ne sont pas des jours,
rnais des années, des décennies, qui sont nécessaires pour que le brouil-
lard dans lequel nous évoluons se dissipe lentement et permette à ia
Iunrière de pénétrer. Cette lumière vient «d'en hautr, de l'unique
s()Lrrce de tout ce qui est positif de DIEU.

I{econnaissance de l'existence de Dieu


l.c plus itnportant est donc de croire à I'existence de l'intelligencc
sttprôtrrc ct totttc-pttissantc ct dc terlter cnsuite de comprcndrc la
r't't(lttitllt. (l'cst airtsi qtrc n()us cn vcr)()ns à rccr>nnaîtrc I'insigrrifiarrr-c clc
84 LA MORI, MA PLUS BELLE EXPÉRIENCE

nous autres, êtres humains. Lorsque nous considérons le macrocosme


insaisissable pour nous ou essayons de déchiffrer le microcosme, nous
découvrons que tout s'accomplit selon un plan sublime dont les lois
nous échappent. I1 y a une idée, une ligne fondamentale que nous ne
comprenons pas, c'est vrai, mais que nous pressentons.
La première phrase de I'Evangile de Jean «Au commencement était
la parole» - en latin in pincipium erat uerbum devrait plutôt être traduite
par «au commencement était f idée».
L'homme qui observe le macro- et le microcosme ne peut que
s'incliner humblement.
Dans le cas particulier, la «parole» f idée ou le plan ne pouvait avoir
été élaboré que par une intelligence supérieure et inaccessible, avec
une énergie toute-puissante et incroyable pour le mettre et le mainte-
nir en mouvement. Qui est cette intelligence ? Elle a plusieurs noms
qui tous signifient la même chose. Dans le monde chrétien, nous la
nommons Dieu.
Si nous méditons sur le principe divin et tentons d'expliquer la
création de l'homme, nous devons bien admettre que nous sommes
une partie de l'univers et, par conséquent, une partie du principe divin,
part infime, mais une partie qui a quand même sa place, sa signification
et sa mission dans le principe originel.
Pendant ma mort clinique, l'expérience de Dieu fut le sentiment le
plus extraordinaire, le plus sublime qu'il me ffit donné de connaître.Je
me suis senti porté par le divin. «Plus près de Toi, mon Dieur, c'est ainsi
qu'après la réanimation, j'ai spontanément défini cette émotion. J'ai su
que la conscience de mon JE, ma conscience de soi, était une micro-
partie, si petite soit-elle, de la conscience universelle inexplicable,
toute-puissante, de Ia conscience divine. Cette merveilleuse expérience
ne peut s'exprime f par des mots. C'est par symboles que j'y pense, dans
le calme. Dieu est insaisissable, insondable, incompréhensible, inexpli-
infini et tout-puissant. A l'état de mort clinique, il ne m'a été
cable,
donné que de pressentir très humblement ce qu'était la substance
divine sous sa forme d'amour absolu. La soumission devant Dieu n'est
pas humiliante, c'est au contraire un sentiment très noble.
A la manière du soleil que nous ne pouvons regarder car il nous
éblouit, nous donne trop de chaleur et d'énergie, nous ne pouvons
faire l'expérience de Dieu, vivre Dieu, car pour nous, IL radie trop
tl'alrtour.
REFLEXIONS SUR LE SENS DE LA VIE 85

Je me suis senti enveloppé, rntégré, d'un amour infini, d'une bonté


parfaite et d'un «positif» absolu; une sensation de bien-être, de totale
sécurité au sein de l'amour divin.
Connaissance, compréhension, dévouement, intégration, humble
osmose avec l'amour divin forment un sentiment très élevé. C'est en
s'ouvrant au divin que I'on parvient à pressentir DIEU en toute
HUMILITÉ.
Pratiquer l'humilité devant Dieu exige une certaine mafurité. Cette
modestie n'est pas faiblesse, bien au contraire, elle radie la force; elle
arme notre courage pendant cette vie terrestre. L'humilité est le canal
par lequel affluent la bénédiction, la grâce et l'amour de Dieu.
C'est ainsi que je reconnais Dieu comme «le Maître Bâtisseur tout
puissant de l'univers, libre de toute représentation humaine, libre de
tout dogme inventé. Cette connaissance, ou mieux encore, cette
croyance profonde est une base solide et belle, un fondement pour
toute réflexion humaine et philosophique. C'est pourquoi le premier
attribut est la CROYANCE, la FOI.

Reconnaissance de la loi cosrnique universelle de l'amour


Les énergies énormes qui maintiennent en mouvement tout le
système cosmique sont des rayonnements divins. Dieu est donc la
source de toutes les formes d'énergie, que ce soit la gravitation,
l'énergie nucléaire, les énergies électromagnétiques fortes ou faibles, la
matière, les difïërents rayons, l'énergie vitale ou les émotions, les
sentiments, les énergies spirituelles, la force de la pensée.
Cette force est positive, constructive, stimulante, comme celle qu'en
nous, nous nommons étincelle divine. Toutes ces forces sont celles de
l'amour. On peut donc prétendre que le monde entier est conçu par
I'irrtelligence omnipotente et réalisé par la force de l'amour.
En conséquence, l'amour est le principe divin qui, intarissable, nous
parvient de Dieu. Spontanément, j'ai reconnu dans l'amour la plus
qrandc force de l'univers. L'amour, une force cosmique ? Est-ce pensa-
lrlc ? Certes pas avec les méthodes scientifiques de la pensée. Mais
atr-cJclà dcs réalités physiques, l'amour est, pour moi du moins, une
ré:rlitc< cosnrique.

uAinrc trln prochain cornnrc toi-mônre».


86 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPÉRIENCE

Dans notre vie terrestre, cela représente la sagesse la plus profonde


et le guide le plus important. En évaluant mon film biographique, j'ai
ressenti, sans aucun doute possible, que cela était en parfart accord avec
cette loi cosmique. Toutes nos décisions devraient être prises au nom
de l'amour.
C'est pourquoi le deuxième attribut est I'AMOUR.

L'amour. S. v. J.

Reconnaissance de l'évolution cornrre but de la vie


Pourquoi sommes-nous ici sur terre ? Pourquoi devons-nous
vivre ?Pourquoi nous trouvons-nous constamment confrontés à des
situations difïiciles, à des épreuves ?
[Jne chose ressort de chaque vie dans son déroulement drarnatique :
la possibilité et le besoin, le désir d'évoluer. Nous ne savons, ni
n'apprendrons jamais, pourquoi nous devons tous progresser. La chute,
l'éloignement d'avec Dieu, nous en donne une vague idée.
REFLEXIONS SUR LE SENS DE LA VIE 87

Pourtant une chosc est certaine: nous devons gravir la montagne,


nous améliorer car le développement est notre voie. Cette perspective
nous permet de voir plus clair dans tout ce qui se passe autour de, et
avec nous.
Le film biographique m'a montré que mon but est l'évolution,
c'est-à-dire m'élever toujours plus haut. Donc tout ce qui arrive peut
être mis à profit pour ce développement. I1 est bon de savoir que nous
avons toujours de nouvelles chances pour continuer à progresser et
qu'ainsi nous approchons du but de notre vie.
L'escalade est difficile, pénible. Les bonds en avant n'y sont guère
possibles. Apprenons donc à être patients lorsque les choses ne nous
réussissent pas tout de suite. [Jn succès partiel peut également repré-
senter une grande victoire. Notre bonne volonté doit être constam-
ment stimulée, nos forces mobilisées. Nous ne devons jamais renoncer
mais toujours aller de l'avant.
L'évolution est relative ; admettons-le. A la naissance, chacun com-
mence sur une base déterminée, correspondant au niveau de dévelop-
pement spirituel acquis lors d'incarnations antérieures. C'est pourquoi
nous avons chacun nos propres tâches à remplir dans cette vie. Mais le
but est comrnun à tous: l'évolution spirituelle.

Reconnaissance de son propre JE : la connaissance de soi


La conscience duJE dit «rron corps, mon âme, lnon espritr.
Question légitime: «Qui est le propriétaire de ces trois composan-
tes ?»
Réponse évidente: «MOI». Mais qui suis-je ?
Je suisJE. Tout ce que je upossède» n'est que manifestations diverses
de moi-même, dans les différents niveaux vibratoires, domaines dans
lesquels je dois faire mes preuves. Mais JE suis au-dessus de ces
apparences, de ces projections.JE ne SUIS pas elles, rnais elles m'appar-
tiennent.

JE SUIS CELUI QUE JE SUIS: JE SI.JIS MOI_MÊME.

Après cettc constatation d'ordre fondamental, nous pouvons


tlcrrrandcr : oConrment suis-JE ?» J'ai déjà parcouru un certain chcmin
tlurrs rnorr c<volution. -['ai déjà flrit bcaucot-tp d'cxpérict-tccs qui, tttlttcs,
88 LA MoRT, MA PLUS BELLE ExPÉRIENCE

sont enregistrées et stockées dans les structures de mon sub- et sur-


conscient et qui vont me servir pour prendre des décisions et bien me
comporter dans cette vie. Les conditions posées par une vie antérieure
sont celles de ma vie présente. Ces caractéristiques, les épreuves réussies
jusqu'à ce jour, ne sont pas en évidence dans ma conscience vigile
actuelle. Nous devons les faire resurgir pour pouvoir prendre de
meilleures décisions.
Cela doit nous aider à nous considérer de manière plus neutre et à
décider plus objectivement. Notre JE a ainsi la chance de mieux
arbitrer.
La connaissance de soi est une entreprise périlleuse, mais ce n'est que
par elle que nous pouvons reconnaître nos erreurs et les corriger. Nous
âvons des idées préconçues envers nous-mêmes, nous cherchons des
excuses, nous ne voulons pas admettre nos fautes et nous désirons trop
souvent embellir les choses. Nous pensons de manière causale - typi-
quement matérielle - et avons des explications et des excuses pour
chacun de nos actes et pensées négatives, méfaits et erreurs. Le film
biographique m'a fait prendre conscience de façon éclatante que
là-bas, il n'y a aucune excuse pour une faute commise. C'est nu que
l'on se présente à soi-même.

JE surs arnsr

Ce fut pour moi la révélation choquante de mes faiblesses. C'est


pourquoi il est si important de se connaître et de s'évaluer de manière
neutre afin d'éviter d'autres fautes dans l'avenir.
Gnothi sauton * «Connais-toi toi-même» est gravé à l'entrée du
temple d'Apollon à Delphes où la pythie rendait ses oracles.
Seuls pouvaient les comprendre ceux qui s'étaient libérés des pen-
sées matérielles de la causalité et qui s'étaient reconnus
Pendant une méditation, prenons un miroir et fixons, pendant une,
deux ou trois minutes le regard de notre reflet. Tentons de saisir
l'essence de l'être qui nous fart face, de l'analyser, de le définir. Quels
sont ses væux et ses buts ? Quels sont ses souffi'ances, ses soucis, ses
passions, ses tendances, ses faiblesses, ses points forts ? Quelles sont ses
caractéristiques positives sur lesquelles il peut construire ? On sera très
surpris d'apprendre: <«Je suis ainsi».
REFLEXIONS SUR LE SENS DE LA VIE 89

Reconnaissance des tâches et des épreuves à surrnonter


dans la vie présente
Lorsqu'on sait que l'évolution spirituelle est le but de la vie et que
l'on a acquis une certaine connaissance de soi, on sait reconnaître les
tâches de notre vie présente. Celles-ci nous sont présentées sous forme
de diverses situations et d'examens que nous devons maîtriser.
Si nous comptons et analysons nos problèmes, nous aurons peut-être
de quoi nous effrayer. Dans les situations difficiles, nous avons ten-
dance à nous plaindre amèrement:
- pourquoi l'un n'a jamais de problèmes pécuniaires alors que je me
débats dans les difÏicultés financières ?
- pourquoi I'un a-t-il toujours de la compagnie alors que je reste seul ?
- pourquoi l'un a-t-il un corps sain alors que je souffre constamment,
ou que je suis en partie invalide ?
- pourquoi... pourquoi... pourquoi... on peut multiplier les exemples à
l'envi.
La solution, la réponse à ces questions, à ces plaintes, est toujours la
même : parce que c'est MOI qui ai choisi ces dfficultés à titre d'épreuues. C'est
moi qui ai placé piquets de cette piste de slalom, les haies de cette course
les
d'obstacles qu'est ma uiecar j'ai espéré, en les uainquant, pouuoir éuoluer
spirituellement et employer cette uie à bon escient.
Fixer ces objectifs donne un but à ma vie.

Les examens à passer, les problèmes à résoudre, les difficultés à


surmonter, les haies à sauter doivent être considérés comme des outils
nécessaires à notre évolution. Quand nous y serons parvenus, nous
connaîtrons alors l'origine de nos problèmes. Tout deviendra transpa-
rent, reconnaissable, sensé.

Reconnaissance du sens des maladieso souffiances et difficultés


Nous ne devons jamais oublier que les épreuves qui nous sont
soumises sous forme de diflicultés, catastrophes, douleurs, souffrances
ct dépressions ne sont pas le fruit du hasard, le bon plaisir du destin
rrrais quc nous les avons déjà choisies avant notre naissance. Dans cet
état transitoire entre deux incarnations, libérés des contraintes maté-
ricllcs, ll()us avolls été capables de reconnaître le niveau atteint
itrsrltr'ukrrs ct cc quc nous devions encore rnaîtriser. C'est ainsi que
LA MORT, MA PLUS BELLE EXPÉRIENCE

nous avons tracé le chemin de notre destin tout pareil à une piste de
slalom. C'est pourquoi nous ne devons pas rendre Dieu, le destin ou
autrui responsables de nos difficultés et de nos épreuves. Au contraire
nous devons nous «réprimander, nous-mêmes, accepter ces examens
comme des étapes nécessaires à notre développement et reconnaître le
sens des épreuves que nous devons surmonter, quelles qu'elles soient.
Or c'est par la maîtrise de toutes les difficultés, souffrances et
douleurs de notre vie que nous allons progresser. une fois que nous
avons reconnu cette vérité, nous ne succombons plus sous le poids du
destin puisque chaque coup du sort a sa raison et son sens.
Chaque médaille a deux faces. Chaque recto a un verso. Où il y a de
l'ombre, il y a aussi de la lumière. Dans chaque situation, nous avons la
chance de pouvoir surmontcr le négatiî et de progresser. Il est donc
possible de «renverser la vapeur» et de transformer le négatif en positif,

La sagesse dit que chaque situation cache une chance positive. Si


nous savons la saisir, nous comprenons également la signification de
cette difficulté. Le hasard n'existe pas. Tout est sensé, tout peut être
positif bon et constructif A celui qui ne reconnaît pas cette chance,
tout paraît insensé.
C'est ainsi que mon accident est un enseignement plein de sens et
n'est aucunement arrivé «par hasard». Il m'a permis de trouver Ia voie
de mon évolution philosphique.J'ai payé cette conversion au prix fort,
les dommages ont été catastrophiques.
Mais chaque coup du sort porte en soi la possibilité de faire quelque
chose de bien. Comment ? Par le fait de reconnaître les difÏicultés et de
les accepter comme faisant partie de son propre destin. Inutile de
dramatiser, mais relativiser et supporter. Le caractère aigu en est ainsi
adouci et le processus de maîtrise peut s'amorcer. Même si la chance
n'est qu'entrevue, celle-ci sera utilisée d'une manière positive et spiri-
tuelle.
Si, à l'école, un élève n'est jamais interrogé, s'il ne doit jamais
présenter ses devoirs, il ne se sentira aucunement motivé pour pro-
duire quoi que ce soit de positif ni pour apprendre et il y a de fortes
chances pour qu'il échoue à ses examens.
Tout ce qui nous arrive dans la vie fait partie de nos études. Nous
amessons sans cesse de nouvelles expériences cosmiques dont nous
avons besoin pour notre évolution.
REFLEXIONS SUR LE SENS DE LA VIE 91

Reconnaissance des chances qui nous sont données


de faire le bien
Notre vie est multiple, colorée, variée, mouvementée, fascinante.
Nous sommes constamment confrontés à de nouvelles situations et
chacune d'elles nous offre la possibilité de laire quelque chose de bien,
de penser à quelque chose de bon, d'affèctueux et de le réaliser. Ce
sont 1à des perles et, en un jour, nous pouvons en confectionner tout
un collier. C'est l'origine même de la B.A. des éclaireurs : chaque jour
une bonne action librement consentie.

Or, qu'en est-il dans la Éahté ? La plupart du temps, nous oublions


la bonne action ; nous sommes trop paresseux, nous ne saisissons pas la
chance offerte. Mais en cherchant sciemment la possibilité de faire le
bien, nous acquérons une certaine habileté à reconnaître la chance et
nous en trouverons certainement plus d'une par jour. Si nous réfléchis-
sons à tout le potentiel existant de faire le bien, nous constatons que
l'offre est très riche. LJne action est aussi bonne que l'amour qui la
suggère. I1 n'est pas important qu'elle soit grandiose. L'intention, l'idée
fondarnentale est déterminante et elle doit prendre sa source dans le
désintéressement. Chaque acte qui se déroule dans la réalité de ce
monde est la conséquence causale d'une idée, d'une pensée.
Si nous maîtrisons assez nos pensées pour n'en avoir plus que de
propres et sincères, nous aurons la possibilité de reconnaître les choses
positives pour accomplir plusieurs «bonnes actions» par jour. Nos jours
seront dorés et emplis d'amour.

L'importance de faire le bien


J'aimerais ici rappeler au lecteur qu'au début de mon film biogra-
phique, quelque chose m'avait paru incompréhensible, quelque chose
c1ui, par la suite, se révéla être la manifestation la plus parfaite du BIEN
absolu:

Après avoir été admis et profondément regrettés, les mauvaises


ructions ct les examens ratés sont «effacés», c'est-à-dire qu'ils sont
:rtrsous, ils nc comptent plus. Il ne m'est resté à revivre avec bonheur
t;rrc k's borrncs pcnsécs, les actcs positifs ct les épreuves réussies.
92 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPÉRIENCE

C'est ici une manifestation du BIEN absolu. Dieu ne connaît ni le


négatif ni la vengeance. Dieu ne veut pas nous punir pour nos fautes,
nos prétendus «péchés» fie n'aime pas ce mot !), pour les examens ratés
et les haies par-dessus lesquelles nous n'avons pas su sauter, mais IL
nous donne la chance de reprendre notre élan.

C'est pourquoi je me refuse à considérer la terre comme un enfer,


une prison pour âmes déchues, mais j'y vois bien plutôt un lieu de cure,
un camp d'entraînement, une maison d'éducation, un purgatoire pour
chacun.

Au cas où nous ne pourrions réussir les examens de notre vie


présente, il est normal que nous ayons la possibilité de les repasser. Or,
cela ne se peut que dans les même conditions, soit dans la dimension
espace-temps du monde matériel, ici, sur cette terre. Nous nous réin-
carnons pour faire mieux que précédemment. C'est là que se manifeste
la bonté infinie de Dieu. I1 pense et agit exclusivement d'une manière
positive. Punition, vengeance, récompense sont des concepts négatifs.
Par contre, il est positif d'accorder une nouvelle chance. Dieu, en sa
qualité de PRINCIPE ORIGINEL est le bon absolu. Il n'y a pas
«d'anti-Dieu». Le dualisme n'existe que dans Ia ftalité quadridimen-
sionnelle comme rnatrèr e / antimatière, homrn e fernme, et autres.

l'LINIfÉ ORTCINELLE, susciter


La création c'est, par la scission de
de nouvelles formes d'énergie qui édifient tout le système et le
maintiennent en mouvement. La création se produit en R4 (voir
illustration page 97). Au-dessus de R4, les concepts fondamentaux sont
d'une autre nature : l'unité sans temps. Je l'ai déjà dit : il n'y a pour moi
rien de mauvais, il n'y a qu'une absence de bon, tout comme l'obscu-
rité est une absence de lumière. Ce principe que j'ai clairement
reconnu «là-haut» m'a permis d'acquérir une nouvelle vision du
monde, d'élaborer de nouvelles théories philosophiques, de repenser et
réévaluer toutes les religions, les concepts moraux et les idées que l'on
se fait de l'homme. On devient ainsi plus croyant mais aussi moins
dépendant des dogmes, des diffërentes religions, des prétentions des
diverses philosophies et assemblées, loges et groupes ésotériques même
si, comme je le crois, ils représentent tous l'effort humain pour recher-
cher et formuler la vérité, le principe, le but de I'homme.
REFLEXIONS SUR LE SENS DE LA VIE 93

Le bien absolu nous irradie de sa lumière infinie. C'est grâce à cette


force, que nous pouvons activer en nous, que nous nous approchons
de l'épanouissement et reconnaissons le sens de la vie pendant notre
évolution. Celle-ci est émaillée d'épreuves difficiles qui pourtant nous
donnent la possibilité d'accumuler des expériences. Les difficultés aussi
nous permettent de progresser cosmiquement. Par conséquent, nous
pouvons reconnaître le sens de tout ce qui nous arrive et façonner
notre vie d'une manière intelligente.
Il n'y a rien qui n'ait un sens !

Le symbole Homme S. v. J.
VI. REFLEXIONS SUR UNE VIE POSITIVE
Ma conscience du JE est au-dessus de mon esprit, de mon âme, de
mon corps. C'est 1à l'un des principaux enseignements reçus pendant
ma mort clinique. Cette conscience de soi immortelle, à I'existence
ininterrompue est dotée de facultés propres à l'homme seulement et
c'est elle qui, dans chaque situation, prend les décisions et en assume la
responsabilité.
Des informations objectives montent sans cesse de notre corps vers
notre âme et notre esprit de sorte que notre JE est toujours très
exactement renseigné sur ce qui s'y passe.
Le corps émotionnel, ou mieux l'âme, apprécie les informations du
corps et les teinte de sentiments. Par exemple, les influences sont
agréables, désagréables, neutres ou éveillent des émotions telles que le
refus, la répulsion, le contentement. L'âme transmet à l'esprit ses
opinions subjectives. C'est alors qu'intervient le pouvoir de la pensée
qui enregistre, contrôle et analyse les informations objectives du corps
doublées des renseignements subjectifs de l'âme. Il les classe, les com-
pare à d'autres modèles similaires, les évalue, les traite systématique-
ment et en tire les conséquences inhérentes à la situation, avant de les
soumettre au JE pour que celui-ci puisse se déterminer.
Le JE, réfléchit, évalue toutes les possibilités et prend une décision,
logique ou illogique, positive ou négative, constructive ou destructrice
qui, cosmiquement, pourra être jugée bonne ou mauvaise.
Le JE comprend donc une idée ou une pensée et établit un plan ; il
donne à l'esprit, à l'âme et au corps les ordres nécessaires à son
exécution.
LJn simplc cxemple pcut facilement illustrer ce processus. Mon
index de la main droite touche une plaque de cuisson brfilante.Lapeau
sent une chaleur énorme qui peut détruire les cellules (brrilure). L'âme
reçoit le message: désagréable, chaleur douloureuse. Elle l'annonce à
l'esprit qui dit auJE : mon index est sur une plaque de cuisson, c'est très
désagréable et douloureux. I1 réfléchit, analyse la situation et recom-
rnande au JE de retirer immédiatement f index de cette plaque sinon
la pcau va brfiler. Il y aurait une alternative: laisser fe doigt sur la
\o
o\

,I +i aü r Ë rE iassâilË +ârîEËgÊîâf riiË


;âarrsi [âr [ ËâiËxtti§ï -
c
F
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âï,ïiï* i,ïgïËttgggiï+iËïgâlË fffiït -a
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ESSENCE
O RIGIN ELLE
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\' = DIEU ô CONSCIENCE DE DIEU
o COSMIOUE

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oo R*
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A)

LIBHE ARBITRE
G
(D.
o c\/
Io
LA CONSCIENCE décider, proposer CONSCIENCE DU JE
a. DU JE concevoir R7
ol LA PERSONNE activer la volonté
o rlle-uÊrue programmation de projets

o-
combinaison de la pensée
pensée abstraite, évaluation
processus de la pensée
ESPRIT
créatrice: programmes SURCONSCIENCE
pensée instinctive R6
processus de la pensée
ta
lZ automatique : program mes
-o
,-
(n
ul E sentiÇ ressentir
rÉ Er SUBCONSCIENT
AME
to o/
lr, R5
\cc
LIMITE DE LA \o vrrESSE DE LA luutÈnE
=l
programme dynamique MoNDE ruRrÉnrer
CONSCIENCE VIGILE
métabolisme, développement
IOTRE MONDE
programme statique, fonction d'« être »

COMPOSANÏES L'HOMME
98 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPERIENCE

Ce sont les trois composants de l'homme. La conscience du JE (c),


d'origine divine, prend les décisions et en assume la responsabilité. Elle
domine toute la structure.

c.DTT
t' ,\/
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\ 4

/c-È I 5T
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FÔ.R PE À
ÿo §tÈ §§TS, ,_14 Ë+DÈ-

Première esguisse réalisée à l'hôpital.


RÉpTExIoNS SUR UNE VIE PoSITIVE 99

Ces trois composants sont soumis à des lois différentes qui n'ont que
très peu de chose en commun. Pourtant, ces dimensions se touchent et
s'interpénètrent même. Nous pouvons donc dire que nous évoluons à
la limite de quatre dimensions diffërentes et que nous devons encore
nous y comporter correctement. Ce défi est difficile, presque insoluble.
Simplifions le problème et limitons-nous à I'analyse des aspects maté-
riels et non matériels, par exemple : e+8, y+6.

L'art de diffërencier les besoins du corps, de la vie matérielle, et ceux


de l'âme, de l'esprit, de la vie non matérielle, est extrêmement com-
plexe.

Nous voyons un voilier en pleine course glisser sur la mer. Seuls les
bons navigateurs savent combien il est difficile de garder en équilibre
un bateau qui se trouve à la frontière de deux éléments (air/eau) tout
en le faisant avancer contre le vent et atteindre la vitesse maximale.
Quelques mètres au-dessus du niveau de l'eau, nous rencontrons les
lois aérodynamiques de l'air; quelques mètres au-dessous de la surface,
un élément tout à fait diffërent, nous sommes dans le domaine des lois
hydrodynamiques. Notre voilier capte, dans l'air, I'énergie éolienne et
il nage dans I'eau; il vogue à la frontière de deux éléments dans
lesqueis les conditions physiques sont difficilement définissables er se
contrarient.
Nous connaissons très bien les lois de l'aérodynamique auxquelles
les oiseaux obéissent, puisque nous avons construit des avions sub- et
supersoniques. Nous connaissons également les lois physiques de l'eau,
selon lesquelles nagent les poissons, puisque nous avons construit des
sous-marins. Mais les effets de l'air et de I'eau à leur point de rencontre
- par exemple sur un voilier - nous restent encore cachés. C'est
pourquoi l'art d'un navigateur en course réside dans la faculté de tout
«sentir»; la manæuvre et le pilotage de son bateau dépendant davan-
tage de son «flair» que de ses connaissances des lois physiques. Il doit
s'efforcer de
naviguer aussi rapidement que possible
garder balance et équilibre
chercher l'énergie éolienne autant que faire se peut et l'utiliser de
manière optimale
réduire au maximum la résistance de l'eau et des vagues.
Voilier N'2O79 «Garaboncias» en régate de championnat avec l'auteur à la barre.
STRATOSPHÈRE-

10 000
R6
TROPOSPHÈRE

æ,*
AERODYNAM IOUE
102 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPERIENCE

Le problème du comportement au point de rencontre de deux


principes diffërents est épineux. C'est un vrai casse-tête pour l'homme.
Jésus l'a exprimé ainsi: «Donne à César ce qui appartient à César et à
Dieu ce qui appartient à Dieu».
C'est là la définition biblique de l'équilibre harmonieux. Aucun des
trois composants de l'être humain ne doit prévaloir au détriment des
autres. Il est aussi faux de vouloir tout spiritualiser en niant les besoins
du corps par une ascèse contraire à la nature que de vivre pour le corps
uniquement sans aucune spiritualité. L'aft de vivre authentique con-
siste à savoir déterminer cet équilibre. Le problème est qu'il n'existe
aucune règle valable pour tous pouvant nous servir de schéma et nous
indiquer ce qui est bon et bien puisque l'équilibre reste une chose
individuelle - comme toutes nos tâches sur cette terre - et qu'il doit
être constamment réadapté. Toujours remettre en question notre
comportement et l'approprier à chaque circonstance, voilà une exi-
gence de tous les instants. Nous devons être conscients du fait qu'ici
nous sommes constamment en examen.

Et comme nous ne pouvons déterminer cet équilibre d'après des


règles imaginables il est donc impossible d'en établir, d'élaborer des
méthodes et de s'appuyer sur une aide extérieure. Nous sommes forcés
de toujours prendre de nouvelles décisions individuelles pour garder
l'équilibre entre les trois principes.

LJn corps sain


La santé du corps fait partie de notre devoir. Nous devons le soigner
et le protéger des maladies. L'homme étant une unité psychosomati-
que, nous devons, par l'esprit et par l'âme, stimuler le corps et toutes
ses fonctions à l'aide de vibrations fondamentales harmonieuses. Si l'on
exclut certains «accidents mécaniques», les maladies, au fond, n'existent
pas; il n'y a que des vibrations dérangées dans l'homme ou l'un ou
l'autre de ses organes. On dit, et c'est juste : <,Je suis malade» lorsqu'on a
des maux de tête, des calculs biliaires, des brûlures d'estomac, ou autres,
ce qui signifie que l'afflux harmonieux d'énergie à la tête, au foie, à
l'estomac, est irrité à la suite d'un mauvais état spirituel et psychique.
On souffre de douleurs, de brfilures ou même d'un ulcère à l'estomac
parce qu'un problème vous reste «sur l'estomac». La guérison ne
s'acquiert pas en avalant des comprimés d'aspirine, en opérant la
REFLEXIONS SUR UNE VIE POSITIVE 103

vésicule biliaire ou à l'aide de tablettes effervescentes mais bien en


résolvant le problème en question. C'est ainsi que disparaîtront tous les
symptômes.
L'origine de toutes les maladies est de nature psychique. Si l'harmo-
nie de la vibration globale de l'homme est dérangée, il s'ensuit immé-
diatement un dérèglement quelque part. Le psychisme produit de
mauvaises fonctions mais comme cela se passe au niveau du subcons-
cient, nous ne le remarquons pas. Le psychisme envoie aux organes des
informations erronées, de faux «bits», des données incorrectes. Consé-
quemment, ceux-ci réagissent mal, commettent des erreurs et tom-
bent malades.
La médecine d'aujourd'hui ne traite pas l'homme dans son intégra-
lité mais se borne à analyser et à faire disparaître les symptômes de la
maladie. C'est une aide somatique mais en aucun cas une guérison du
tout.
104 LA MoRT, MA PLUS BELLE ExPÉRIENCE

La médecine traditionnelle peut et accomplit beaucoup mais elle


devrait être complétée par d'autres courants thérapeutiques sur les-
quels elle pourrait s'appuyer pour guérir la cause des maladies. De nos
jours, plusieurs méthodes orientales de traitement intégral ont déjà été
assimilées et nombreux sont les étudiants avisés qui tentent d'associer
la médecine analytique occidentale et l'art oriental de guérir par les
énergies. C'est là que nous pouvons entrevoir une voie vers la théra-
peutique et la guérison intégrales.
Autrefois, les médecins étaient magiciens, sorciers, chamans ou prê-
tres. En latin, le mot prêtre se dit Pontlfex,le constructeur de pont qui
rétablit les rapports harmonieux entre le corps et l'esprit et qui libère
ainsi l'homme de la douleur.
Comme il est probable que l'énergie vitale vienne de notre corps
astral vers notre corps physique par l'entremise des chakras, la guérison
peut aussi souvent apparaître dans ce corps énergétique. C'est ainsi qu'il
faut comprendre certains «miracles» et trouver une explication possi-
ble aux opérations exécutées par la force de l'esprit.
La guérison spirituelle, également efhcace à grande distance, s'expli-
que par la vibration harmonieuse du corps énergétiqr-re.

Polarité
Nous devons connaître la loi de la polarité. C'est du principe
originel (JN que, par la création, la polarité est née:

- jour et nuit
- positif et négatif
- en haut et en bas
- Yin et Yang
- homme et femme
- matière et antimatière... et ainsi de suite.
La créatron représenre la scission de I'UNITÉ ORIGINELLE, du
PRINCIPE ORIGINEL, et avec elle, la formation d'une tension.
Où que nous regardions, nous constatons que la polarité est le
principe de base et le moteur de toute action. La vibration, la double
hélice de la structure biologique de I'ADN dans le code génétique -
naissance et mort - nous prouve que tout ce qui existe sur tcrre a un
pôle positif et un pôle négatif,
(D'après M. Schônberger)

La double hélice de IADN.


Composée de quatre bases: la thymine (T),
l'adénine (A), la cytosine (C), la guanine (G). Ce
sont toujours les trois «lettres» qui forment le
mot codé. ll existe 64 mots codés dans le code
génétique.

Les 64 symboles (signes) du


YI KING

ldéogramme original chinois


du Yl KING

Le Yl KING comprend 4
«lettres» dont 3 forment à
chaque fois un symbole.
C'est ainsi que les «transfor-
mations» comportent 64 si-
gnes.

R eproduction photog ra phiq u e


de la double hélice du code
génétique.
106 LA MoRT, MA PLUS BELLE ExPÉRIENCE

L'unité qui n'est «pas de ce monde» se cache derrière cette polarité,


cet aspect double. L'unité résulte de la fusion des deux pôles. Nous
devrions savoir que ces deux pôles s'attirent comme des aimants mais
sont gardés séparés de par la volonté divine. I1 est nécessaire de
reconnaître cette polarité et de vivre avec elle. Nous ne pouvons pas
toujours vivre en plein jour, la nuit appartient au jour. Chaque porte a
une entrée et une sortie. Chaque action produit une réaction. Nous-
mêmes ne pouvons être toujours «bons» ou «justes». Nous avons tous
des crises, des moments difficiles. Où il y a de la lumière, il y a aussi de
I'ombre. C'est pourquoi ces phases négatives ne sont pas alarmantes et
il est tout à fait normal que nous commettions des erreurs. Mais les
fautes sont corrigibles. C'est consciemment que nous n'employons pas
le mot «péché». Les péchés appellent une punition et représentent un
lourd fardeau, une damnation même.
Actif positif dispensateur d'énergie, dynamique, penseur, program-
mateur s'opposent à passif négatif réceptif statique, pensif sensible et
caractérisent les deux parties du UN qui se scinde en une dualité.
I1 est important de savoir que, dans ce monde, il n'existe rien de
parfaitement positif ni de parfaitement négatif, Chaque attribut com-
prend en soi une part de l'autre : l'homme a toujours quelque chose de
féminin en lui et la femme quelque chose de masculin.

Le principe vibratoire
La vibration, que ce soit la vibration énergétique de la matière ou la
vibration de l'esprit, naît entre deux pôles: tout se passe rythmique-
ment. Notre vie est tout aussi rythmique que notre respiration, notre
pouls, nos périodes de sommeil et d'éveil, les périodes biorythmiques,
les sept périodes de l'année, les hauts et les bas psychiques, les hauts et
les bas sprirituels.
La sagesse dit que lorsqu'on est tout en bas, on ne peut que remon-
ter et que quand on est tout en haut, cela ne peut durer toujours. Forts
de cette loi des up and down, nous savons alors qu'aucun «bas» n'est si
désespéré et tragique, et que le succès ne doit pas nous monter à la tête.
Rudyard Kipling, dans son merveilleux poèm e E, l'exprime si
bien:
If you can meet with Triumph and Disaster
and treat these two imposters just the same.-
§

14
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108 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPERIENCE

Raison et pondération sont les mots d'ordre pour ne pas dramatiser


les ornauvais, nroments et nc pas afficher d'insolence dans les «bonsr.
La connaissance du principc vibratoire peut nous éviter bien des
difîcultés. Ce changement constant nous enseigne qu'il existe quatre
phases dont la sagesse et la raison peuvent triompher:
1. Au pclint culminant, au maximum de la courbe, l'accomplissement,
que rlous dcvons vivre avcc modestie,
2. s'cnsuit la descente, la diminution, la réduction auxquelles nous
devclns fàire face avec sagesse.
3. Unc fois le rninimum atteint, le point le plus bas, il est alors temps
dc stirnulcr l'cspoir.
4. pour ensuite rernplir d'activité positive toute la phase de l'édifica-
tion de la montée.
I)es trois arrriburs FOI - AMOUR - ESPÉRANCE, c'esr parfois
l'espérance le plus important. Car si nous ne pouvons plus croire, si
l'arnour s'cst étcint, il nous reste une flamme minuscule d'espoir qui
noLls pennct d'cnvisager un avenir rneilleur; nous allons pouvoir
surrnontcr nos difficultc<s actuelles, l'arnour renaîtra et nous allons à
nouveall croirc cn l)ieu. Cl'cst cette confiance qui nous aide à maîtriser
la firrec dtr déscspoir.

Monde vibratoire SvJ


REFLEXIONS SUl\ UNE VIE POSITIVE 109

C'est pourquoi nous devons vivre avec la polarité, stirnuler l'espoir


quand nous allons rnal, et remplir les phases positives de bonnes
pensées et de bonnes actions.

Pensée positive

La pensée positivc est une mesure prophylactique. Celui qui vit dans
une profonde harmonie intérieure, avec optirnisme et amour, est
mieux protégé contre les maladies physiques et psychiques, son poten-
tiel de défense est supérieur. La pensée positive aide à rétablir des
vibrations harmonieuses, à supporter les dérangemcnts, à dénoucr les
«næuds» ancrés dans l'âme, le subconscient ou dans ia structt-tre de
l'esprit, le surconscient.
L'harmonie des vibrations permet au programme de travail qui se
déroule dans chaque cellule du corps humain, commc un programnre
de carte perforée dans le code génétique, d'être pleinement efficace et
l'homme peut fonctionner sans problème. On peut alors réparer les
cartes perforées endomnragées et usées. La pensée positive et la recher-
che de I'harmonie intérieure sont ies rneillcurs médecin ct psychiatre.

Influencer, dirigcr et proqrammer par la pcnsée positive nous


revient dc manière positive, c'est-à-dire qu'ainsi notre attitude' est
fondamentalement solide. Nous pou\./ons supporter davantage tant
physiquelnent, psychiquement que spirituellerncnt, nous porlvons
nous dire OUI, supporter plus et sunuontcr mieux.

Flarrnonie
L'harmonie intérieure ainsi qu'une attitude optirniste ct positivc
dans chaque situation aident I'homme à s'afïirmer, à se de<veloppcr ct à
s'épanouir.
Cela nous permet dc puiser les énersies divines de la sur-conscience
toujclurs présentes en nous, c1'en aninrcr notre esprit et notre âme pour
rcnforcer notre radiation positive. Par contrc, les tensions, la clyshar-
rrronie, les problèmes oppressants et ur1 déséquilibrc dans l'entité
«corps-ânrc-csprit» condniscnt infailliblement à des clérèglernents dc
s:lrrtr<, li unc crispation physiquc et à la rnaladie, sans parlcr clc dédou-
blcrrrcrrt dc la pcrs()nnalitc< ct pcrtc dc cc>ntcnellcc t'nctrtalc. Ocla pctrt
n r('r)('r I'ltotturtc' à slt cicstrtt«'tiott.
RÉprexroNs suR UNE vrE PosrrrvE 111

Un équilibre harmonieux évite aussi bien la partialité unilatérale


que les généralisations et l'extrêmisme. Dans ce sens, l'harmonie signi-
fie la voie du milieu. Les trois aspects de l'homme «corps-âme-esprit,
devraient refléter le contentement. C'est un travail de tous les instants,
nécessitant réflexion et décisions efficaces pour toujours y satisfaire au
mieux. L'art de vivre est la moderatio,l'équilibre juste, intelligent et
conscient. Nous ne devons pas oublier que nous nous observons
constamment et que toutes nos actions et nos pensées sont enregistrées.
Seules les décisions qui engendrent un équilibre harmonieux sont
jugées positivement.
Comme j'ai pu l'apprendre après un travail de plusieurs années, on
peut, avec une âme consciemment sensibilisée, «sentir, l'harmonie, Ie
positif les bonnes vibrations, ou la tension, le négatif,la dissonance des
vibrations.

Joie de vivre
Sachons nous réjouir des petites choses dans la vie quotidienne.
Partout, ou presque, on peut trouver quelque chose de beau, de bon
et de positif, Le mécontentement et le pessimisme sont de véritables
poisons qui agissent négativement sur notre programmation. Bien des
choses apparemment insignifiantes peuvent nous aider à créer chaque
jour la beauté. Il faut consciemment chercher et reconnaître les forces
positives qui se cachent derrière les petites choses. Dans Little things,Ie
poète dit:
Little signs of kindness
little deeds of loue
make of Earth an Eden
as the Heauen aboue.

Les minutes pleines de contentement, de bonnes pensées et d'actions


positives deviennent des heures qui bientôt forment les beaux jours.
Puis, ce seront des semaines, des mois et des années que nous pourrons
façonner positivement. Si cela nous réussit, nous serons CONTENTS.
La joie de vivre donne une radiation positive qui nous ramène égale-
ment à nous-mêmes. Grâce à notre joie intérieure, nous nous envelop-
pons d'une vibration harmonieuse et positive que nous pourrons à
ll()Llvcerl radicr vcrs J'cxtérieur.
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f \-r ( rrl

Unité tantrique. S.v.J


RÉrrpxroNs suR UNE vrE posrrrvE 113

Voûte étoilée. S. v. J.

Le bonheur
Le mot «bonheur» a pour moi une connotation toute terrestre.
Auparavant, je prétendais qu'obtenir un diplôme, gagner une régate,
cotrclure de bonnes affaires, vivre une expérience sexuelle intense ou
l)esscr de bons moments avec mes filles m'apportaient le bonheur.
Mais depuis l'expérience de ma mort clinique, je sais que tout cela
rrc pcut procurer ce sentiment de bonheur absolu et sans réserve.
f:rrruris, jc r-r'ai été aussi heureux que délivré de mon corps. C'est
porrrcltroi lc bctnhcur est, sur cette terre, un idéal, un but plutôt qu'un
tit;tt.
114 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPERIENCE

Pourtant, il est nécessaire de rechercher ce bonheur terrestre


comme il I'est de rendre les autres heureux.
En réalité, la vie dans ce monde matériel espace-temps ne peut nous
offrir le bonheur absolu que nous recherchons. Mais il faut quand
même dire OUI à la vie, nous efforcer de vivre des événements
harmonieux, nous en réjouir consciemment et laisser passer au-dessus
de nous les difÏicultés, les soucis et les chagrins, nous en libérer et n'y
plus penser, ne pas les porter comme des fardeaux. Nous devons faire
de notre vie quelque chose d'aussi bon et réjouissant que possible, d'en
recueillir autant de beau et de positif que permis. Cet effort n'est pas
égoiste car il est naturel. Le but de toute créature est de continuer à
vivre dans les meilleures conditions possibles. L'homme le fait cons-
ciemment, les autres créatures instinctivement. Le plan de la nature est
d'essence divine. Dieu n'est pas l'ennemi de la vie - au contraire. |ésus
était aussi un homme joyeux.

Fixer un but
Au commencement était la parole - le plan, l'idée - et comme nous
avons été conçus à f image de Dieu, nous pouvons donc aussi créer.
L'homme a des pensées, des concepts créateurs (constructifs ou des-
tructifs). Nous avons en nous l'énergie adéquate et devons donc
également avoir des objectifs, des désirs. Mais il s'agit de préciser ces
buts ! Ce que nous imaginons est déterminant.
Les projets doivent être définis de manière optimiste mais réaliste.
Optimiste dans l'espoir que ces résultats pouwont être obtenzs, réaliste
afin d'être certain qu'une partie au moins poulra être réalkée. Si d'avance
on sait que le but à atteindre ne pourra jamais l'être, il faut admettre
que cet objectif n'en est pas un, mais plutôt une chimère qui relève du
monde onirique.
Pour tracer un plan, il faut user de sagesse, c'est-à-dire programmer
des intentions optimistes et réalistes, et surtout pas d'une manière
définitive mais pour une tranche de vie précise. I1 faut également
déterminer le temps nécessaire pour parvenir à ce résultat. Il faut aussi
savoir corriger ces objectifs pour les adapter aux conditions qui chan-
gent sans cesse.
Les buts sont des éperons; ils nous font agir, progresser dans les
d«rrnaincs rnatéricl, psychiquc ct spiritucl. Nous dcvrions v<>ir cn ccux
REFLEXIONS SUR UNE VIE POSITIVE 115

que nous nous fixons des plans directeurs que nous suivons pas à pas
jusqu'à leur réalisation. Cela donne un sens, un contenu à la vie ou à la
tranche de vie. Trouver ce sens ressortit au processus de la pensée et
nous stimule positivement. Ce potentiel d'énergie nous aide à surmon-
ter les difficultés.

Mais que se passe-t-il lorsque nous ne pouvons pas atteindre ce but ?


Admettre que l'objectif n'était pas réaliste et la barre placée trop haut ?
ou encore que nous ne pouvons en faire bon usage pour notre
développement spirituel ? Nous devons donc continuer à lutter, à
travailler, terminer un autre apprentissage. C'est ainsi que même le fait
de ne pouvoir aboutir à la fin désirée peut avoir un sens.

Contenterrrent
Le contentement est un état de f intelligence et de la sagesse. Si nos
prétentions ne sont pas trop élevées, qu'elles soient d'ordre physique,
moral ou spirituel, la déception et le désespoir n'en seront que moins
tragiques si elles ne peuvent être satisfaites.
Notre JE étant de nature non matérielle, I'attachement aux biens
terrestres n'est pas aussi essentiel qu'on le prétend.
Dans le dornaine psychique également, il ne faut pas programmer
des choses trop difliciles. Notre chemin spirituel est escarpé, les progrès
sont pénibles, nous ne pouvons bondir en avant et en haut. C'est
pourquoi nos désirs doivent être à notre mesure. En ne désirant rien,
tout devient cadeau et motif de contentement.
Par contre, les désirs irréalistes, les objectifs placés trop haut, les
grands rêves ne sont que des fardeaux et des hypothèses qui nous
influencent négativement et nous préparent de véritables fiascos, des
échecs. on dit avec raison : <,Je suis comblé» (Trad. lit. Je suis heureux
sans désirs). Etre sans désirs relève d'une attitude intérieure. De Boud-
dha à saint François d'Assise, nombreux ont été les grands maîtres qui
ont enseigné cette méthode: renoncer aux désirs. La propriété et les
désirs terrestres ne sont pas opposés à la volonté divine; mais là aussi,
il faut trouver une juste mesure, ne pas devenir les esclaves de nos
désirs ni nous cramponner aux biens terrestres, mais au contraire nous
en libérer. Le fait d'être sans désirs supprime la pesanteur liée à la
matière du JE.
116 LA MoRT, MA PLUS BELLE EXPERIENCE

Le fait d'être sans désirs se rattache toujours à une situation précise


et déterminée dans le temps. «Maintenant, je suis sans désirs» ce qui
signifie qu'en ce moment, je n'ai aucun désir... ce qui n'exclut pas qu'en
général j'en aie.

Le poète E. Môrike priait ainsi:

Que Dieu m'accorde l'intelligence


d'accepter ce que je ne peux change4
la force de changer ce qui peut l'être
et la sagesse de reconnaître la dfférence.

Rencontre avec autrui


Nous exigeons tout du destin quand nous pensons de manière
égoiste. Nous demandons qu'autrui travaille à la réalisation de nos
désirs et il nous paraît naturel que nous avancions et que nous attei-
gnions notre but... quel égoisme ! Tout le monde devrait s'intégrer à
notre modèle de pensée et s'y conformer. Et plus nous remarquons
que cela ne marche pas, plus nous nous cramponnons à cette idée
la grande déception, nous sommes déçus de nous-
fausse. C'est alors
mêmes et nos rapports avec autrui deviennent conflictuels. Cette
déception intérieure et l'opposition avec le monde extérieur peuvent
dégénérer en agressions. Nous sommes de plus en plus malheureux,
désespérés même et ne voyons pas que nous sommes en faute, que
nous agissons négativement vis-à-vis de nos semblables et que nos buts
sont trop égoïstes.
Il faut accepter les gens comme ils sont. Chacun de nous a une
bonne raison d'être comme il est. Cela signifie que nous ne devons pas
adapter les gens à nos désirs, ni changer leur personnalité selon notre
idée. Toute rencontre aimable avec un individu conduit à la tranquil-
lité et à la paix. C'est pourquoi il est bon de mettre en pratique l'amour
de l'humanité : «Aime ton prochain comme toi-même».

Le monde des sentirnents


En ce qui concerne notre âme, nous devons consciemment faire
l'expérience, vivre et ressentir le monde de nos sentiments. Comme
nous I'avons déjà mentionné, ce sont les activités de l'âme atrribuées au
subconscient. Nous croyons souvent qu'ils nous domincnt, noLts
RÉTTpxIoNS SUR UNE VIE POSITIVE 117

emportent et déterminent nos actions, que nous en sommes les escla-


ves, qu'ils soient positifs ou négatifs. De nombreux exemples illustrent
leur influence sur le destin ou sur la politique mondiale ; envie, haine,
orgueil, racisme, fanatisme et intolérance comme on les trouve acfuel-
lement en Iran ou en Irlande du Nord. La jalousie et l'amour -
moteurs du livret des opéras italiens - les sentiments représentent un
énorme potentiel d'énergie
Vivre avec ses pulsions mais les garder sous contrôle, c'est à nouveau
tout un art de vivre.

Aujourd'hui, nous sommes constamment influencés de l'extérieur.


Nos sentiments sont de véritables cibles pour le monde. Leur manipu-
lation est devenue une pratique tant économique que politique. C'est
pourquoi nous avons perdu la mesure de ce qui est juste ou faux, et
par conséquent, la confiance en nos propres sentiments, perdu notre
confiance en soi, notre assurance. Mais tout cela peut être corrigé. Il
existe bien des moyens. I1 faut d'abord comprendre la raison de ces
dérangements, puis essayer de retrouver nos propres émotions et en
tenir compte. La faculté de ressentir ne peut se développer que lorsque
nous nous efforçons de laisser parler, résonner un sentiment. Or cela
peut être lors d'une promenade, d'une course, de la contemplation
d'une ceuvre d'art, en écoutant de la musique ou au contact de la
nature. Pour l'un ce sera la montagne, pour I'autre l'horizon infini de
la mer qui déclencheront les impressions.

L'important est de développer notre confiance en notre propre


monde positif des sentiments.
JE SUIS JE et je dois les accepter. Ce sont mes sentiments, ils
m'appartiennent.Je peux les diriger et les développer positivement. La
relaxation est une excellente méthode pour ouvrir la porte sur notre
monde affectif, sur notre subconscient. Elle nous permet aussi de
trouver le contact avec le surconscient, avec le JE, qui perçoit les
sentiments, les évalue - une quasi-expertise - stimule les éléments
positifs et fait disparaître les négatifs.

Le refoulement mène souvent à la crispation, à la schizophrénie et


aux rnaladies rnentales. La relaxation nous conduit à l'harmonie, à la
libération.
118 LA MoRT, MA PLUS BELLE ExPÉRIENCE

Se libérer de la peur
La peur est un phénomène important de la vie humaine, un facteur
d'influence constante, de manipulation et de fausse programmation.
Un enfant, dans sa candeur, ne connaît ni souci, ni problème, ni
peur est programmée en nous dès notre
angoisse. Je suis d'avis que la
prime jeunesse, crainte de l'action, de la punition, d'autrui et finale-
ment de nous-mêmes, ce qui en fait un fardeau pour toute l'humanité.
Les diverses religions elles-mêmes nous dépeignent un DIEU que
nous devons craindre lorsque nous n'avons pas été «bons». Nous
redoutons les conséquences de nos actes, des maladies, de l'avenir, dc la
vie et de la mort. La psychologie scientifique nous enseigne que
chaque crainte représente en réalité une inquiétr-rde de notre personna-
lité secrète, de notre JE, suscitée par une crise d'identité. La peur
s'installe et grandit quand la rnanif,estation harmonieuse du JE, de ia
personnalité est dérangée, lorsqu'il y a dissociation et rupture entre la
raison (esprit - intellect) et les sentiments (âme). La racine et l'origine
de la peur doivent être recherchées dans la désorientation et l'harmo-
nie rompue. En fait, elle représente une anxiété vis-à-vis de nos
propres sentiments qui ne sont plus driment reconnus, ou devant la
faiblesse d'un esprit incapable de prendre de bonnes décisions.
Le monde actuel est hostile aux sentiments, il ne permet plus de les
vivre normalement. C'est ainsi que les hommes se sont éloignés de leur
monde affectrf, qu'ils apprennent à juguler leurs émotions, d'où source
de crispations intérieures. Cette anomalie psychique, cette séparation
d'avec son âme, d'avec son propre JE est souvent à l'origine de la peur.

La hantise ancestraie de son propre monde affectif déjà refoulé peut


se manifester sous plusieurs formes: anxiété cardiaque, agoraphobie,
timidité excessive devant ses semblables, terreur de I'orage, crainte de
toute nouveauté et innovation, angoisse devant tout ce qui n'est pas
parfaitement clair. La peur est un fardeau, une ombre psychique ; elle
fausse notre jugement et nous fait prendre de mauvaises décisions.
Reconnaissant notre erreur, nous en retirons une peur plus grande
encore.- C'est un cercle vicieux.
C'est pourquoi il est impératif de noub en libérer. Mais comment ?
Non pas en la refoulant, elle n'en deviendrait que plus fortc nrais
plutôt en nous appliquant à ne pas la prendre au séricux. Au bout cltr
chemin - chacun a le sien - nous rcccvr()lls l)()trc rc<c()nrpcr)sc p()ur
n.ÉTTExIoNS SUR UNE VIE POSITIVE 119

tous les efforts consentis: une confiance en soi renforcée. La confiânce


en soi correspond à une véritable assurance en notre propre JE.
Je me souviens très bien que, pendant la guerre et les combats de la
révolution hongroise, mon père avait coutume de dire: «Tu n'as pas à
avoir peur, DIEU te protégera». Il affermissait ainsi ma foi dans
l'action, il projetait en moi une confiance en Dieu. Et il en était
vraiment ainsi. Certains de mes camarades qui affichaient une panique
bien humaine - pendant les tirs ou des explosions - étaient incorrecte-
ment programmés à cause de l'effroi qui les terrorisait, leurs réactions
de survie étaient fausses et ils tombaient. D'autres, dont la faculté de
réaction n'était pas aveuglée par l'angoisse réagissaient sainement, rapi-
dement et correctement. Ceux-ci ont survécu à de nombreuses situa-
tions critiques. La confiance en DIEU, la confiance en notre JE divin
nous permet de nous libérer de la peur.

Les problèmes de la vie


L'évolution, qui sous-entend des processus d'apprentissage, est le
cadeau le plus extraordinaire de la vie. On apprend à reconnaître les
énigmes et difEcultés et, par là-même, à les résoudre. Seul celui qui n'a
pas entrevu la solution a encore un doute. Les problèmes, en réaltté,
n'existent pas, il n'y a que des situations que nous ne savons ni
reconnaître ni comprendre.
Les divers processus d'apprentissage résolvent les incertitudes c'est-
à-dire qu'ils nous donnent la possibilité d'évaluer une situation et d'en
éliminer les difficultés. No problem... quelle belle parole dans la bouche
de celui qui a compris vraiment !

I1 est inutile de vouloir désespérément résoudre en bloc les difficul-


tés ou les situations douteuses, il faut plutôt chercher à les contourner
en les décortiquant. Rien que de l'entendre ou le prononcer, le mot
«problème» devient un fardeau car il signifie quelque chose d'inconnu,
de négatif de dangereux, de difficile, quelque chose qui nous fait peur.
Il ne faut donc pas dramatiser les obstacles, mais les aborder avec des
pensées positives, avec confiance en soi et les surmonter. La résistance
engendre la résistance, les problèmes créent les problèmes. Avec une
confiance positive et de la sérénité nous pouvons les résoudre TOUS.
Lcs questions à résoudre sottt souvent notre propre création. Nom-
brcux sont ceux qui, ne pratiquant pas encore la relaxation de l'esprit
120 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPÉRIENCE

par la foi en Dieu, sont accablés de difficultés qui ne sont pas réelles, à
dire vrai. La plupart des gens à problèmes ne sont en général pas
d'authentiques croyants. Chercher partout des conflits pour ensuite
s'en plaindre, alors qu'on les a «bricolés» soi-même, relève d'une sorte
de masochisme. Ces pauvres âmes ont bien peu dans la vie. On devrait
avoir confiance en Dieu, esquiver les problèmes, les éviter, ne pas s'en
charger et ne pas s'occuper l'esprit avec de telles pensées négatives.
Les problèmes ne concernent pas toujours le présent. I1 arrive
souvent que ceux qui n'en trouvent plus dans le moment, les recher-
chent dans le futur (peur de l'avenir) ou dans le passé. Ils ressassent alors
de vieux conflits, leur redonnent sans cesse vie et les «soignent» dans le
seul but d'avoir des problèmes ! Quel chemin à parcourir encore, pàt
ces âmes, dans les domaines du développement, de la pensée positive
et de la foi profonde. Pourtant, leur seule vraie question est leur
manière négative de penser. «Connais-toi toi-même !» Le conseil que
je leur donne est: «Crois fermement que Dieu t'aide à tout résoudre ;
délivre-toi de la pensée négative et libère-toi ainsi des embarras.»

Epreuves
La vie est une chaîne d'examens, une suite ininterrompue de tests.
Symboliquement, je me la représente un peu de la façon suivante. A la
naissance, nous passons une porte que nous refermons derrière nous.
Nous nous trouvons alors dans une sorte de très grande halle, garnie
d'obstacles. Nous sommes décontenancés. Nous devons nous orienter
ce qui nous prend environ six à sept ans. Pendant cette période, nous
oublions tout ce que nous étions avant notre naissance. Nous com-
mençons à avancer lentement. Nous voyons les diffërentes haies. Nous
pouvons essayer de franchir la première. Cela nous réussit - ou non.
Nous avons même la possibilité de laisser ce premier obstacle et de
renoncer à passer cette épreuve. Puis, la deuxième barrière se présente
à nous, exigeant une nouvelle décision: élan... sauter... ou éviter... Il en
est ainsi jusqu'au bout de la halle où nous trouvons Ia porte de sortie -
la mort.
Soudainement, nous nous trouvons sur le seuil, jetons un regard en
arrière sur Ia piste, sur les difficultés surmontées, sur les obstacles
renversés, sur les épreuves refusées. Nous regardons en arrière et
récapitulons le tout en un film biographique ; nous regrettons lcs haics
REFLEXIONS SUR UNE VIE POSITIVE 121

renversées et les épreuves consciemment évitées les occasions man-


quées. Nous établissons un bilan et passons la porte pour retrouver
l'environnenent originel de l'âme. Et là, nous faisons face à un grand
tableau noir sur lequel sont inscrits tous les examens que nous aurions
dri maîtriser. Avec joie, nous biffons ceux que nous avons passés.
Malheureusement, il en reste beaucoup en suspens. Tout en regrettant
cette situation, nous devons l'admettre et, tout aussitôt, nous nous
mettons à forger un plan pour le prochain passage. Il y a encore bien
des haies, des attributs négatifs, des situations archétypiques à dominer.

PORTE
AU-DELA DE LA
/ , oe MORT

CONCOURS HIPPIOUE
CHAMP DE COURSE:
PORT LA VIE
DE LA NAISSANCE
Nous en sélectionnons une certaine quantité et déterminons les épreu-
ves auxquelles nous nous soumettrons lors de notre prochaine incarna-
tion sur terre. Afin que tous les décors nécessaires soient parfaitement
plantés, nous choisissons un signe zodracal dont les bons et les mauvais
aspects généraux servent notre but, notre groupe sanguin, nos problè-
rncs physiques et psychiques qui donnent un profil aux examens
sélcctir>nnc<s. Puis nous déterrninons le pays, les situations sociale et
r(r'orrorrric-1uc, la Itarrrillc ct lcs autres paramètres.
122 LA MOT{I, MA PLUS BELLE EXPÉRIENCE

Nous attendons une seconde, ou cent ans selon le temps terrestre. Et


nous recommençons Lln nouveau parcours. C'est ainsi que se préparent
les destins individuels et les circonstances si diverses de la vie de chacun.
D'après la terrninologie orientale, les épreuves, les examens à passer,
le fardeau que nous avons pris sur nous, se nomment karma. I1 est très
important, à mon avis, de savoir reconnaître le karma que chacun de
nous doit maîtriser. Ces épreuves ayarrt été déterminées avant la
naissance, ayartt la conception - dans une existence non matérielle *
c'est donc 1à qu'il faut en rechercher les origines.
l)ans ies heures tranquilles, nous devrions essayer de méditer sur le
sulet: «Quels sont nos devoirs pendant ce «parcours» ? Ce n'est que
lorsque, parfaitement décontractés, nous arrivons à nous «ouvrir» que
d'éventuelles pensées, des signes peuvent nous atteindre. Nous pour-
rons sauter les obstacles bien plus facilement si nous sommes conscients
de quelques - ou de toutes - les épreuves karmiques.
Les dangers et les tests que nous ne savons pas reconnaître nous sont
souvent fatals car nous réagissons alors de manière émotionnelle - sans
l'aide de la raisorr

Libération
Dispositions, hérc<dité, formule sanguine, milieu, signe zodiacal, la
période dans laqr-relle vit f individu, son pays de résidence, entre autres,
sont des facteurs très importants dont il peut cependant se libérer plus
ou rnoins bien selon son niveau de maturité.
Les influences extérieures ne sont que des fardeaux dont on doit se
débarasscr consciemment. L'homme n'est pas libre, il le devient car
chacun ne peut atteindre qu'un certain degré de liberté - le degré qui
correspond très précisérnent à sa propre évolution intérieure.
A mon avis, tous ces facteurs déterrninant le cadre d'une vie ne
peuvent aucunement constituer des excuses pour expliquer nos
erreurs dans cette existence. Nous les avons choisis nous-mêmes pour
combattre nos erreurs de comportement, non pas pour les accentuer. Il
est donc faux de justifier nos propres impairs, nos décisions incorrectes,
nos actes négatifs par de tels arguments pour diminuer notre responsa-
biiité. Cc subtcrfug" peut éventuellement marcher pendant la vie mais
ccrtaitrcntcnt pas dans la mort. Nous nc pouvons anesthésier et bercer
rrotrc r:otrscicncc rrvcc c-lc fàusscs irrraqcs. Mon cxpéricncc rlrc prouvc
REFLEXIONS SUR UNE VIE POSITIVE 123

que le jugement se fait indépendamment du groupe sanguin, du signe


zodiacal, de l'ascendant, du milieu, de la structure, des dispositions, de
l'hérédité, il est exclusivement basé sur les principes cosmiques.

Douleurs, souffiances et coups du sort


Si nous arrivons à reconnaîtie notre karma - les devoirs fixés dès
avant notre naissance - nous pouvons également évaluer le degré de
maturité à atteindre, le bonheur terrestre auquel nous devrons renon-
cer en favettr de cette évolution, le comportement à changer et tout
ce que nous devons spiritualiser.
C'est à cela que servent les épreuves, les difficultés, les malheurs de
la vie ici bas, les catastrophes naturelles, la souffrance, les douleurs
physiques et psychiques.
Oui, tout ce qui, à la mini-échelle des valeurs terrestres, s'appeile
«coup du sort» a quand même une signification, un but, un côté positif
du point de vue cosmique. Cela fait partie de la vie, du destin.
C'est pourquoi l1ous devons accepter l'adversité et les souffrances
physiques et psychiques dans la perspective suivante: <<Je ne me laisse
pas anéantir par ces catastrophes, je les surmonterai, elles contribueront
à ma maturité et à mon développement». Et iorsque nous arriverons à
nous identifier à notre destin, nous pourrons alors sincèrement dire,
comme dans le Notre Père: «Que ta volonté soit faite !»
Les catastrophes et les coups du sort sont très marqués dans ma
propre vie : carrière anéantie, fuite à l'étranger, pertes, douleurs physi-
ques, souffrances et autres. Aujourd'hui, je suis convaincu que mon
accident fait partie intégrante de mon destin.
Mais l'adversité est plus que mon compagnon de voyage, elle est
devenue mon amie. Les douleurs physiques et toutes les pertes subies
m'ont amené à élaborer une philosophie positive. Sans peines ni
tourments je n'aurais jamais tant progressé ni n'aurais pu écrire sur ce
sujet. La souffrance est une composante de la vie:il ne faut donc pas la
maudire mais lui faire face de manière positive, la spiritualiser, la
sublimer afin de la dominer et de la transformer en quelque chose de
positifl D'individus qui souffrent, nous deviendrons des êtres de rneil-
lcure cssence. C'est aussi par le feu et les coups de marteau du forgeron
qr-rc lc Itcr sc durcit, s'ennoblit, se façonne. Il en est de rnônrc pour lloLts
sur ccttc tcrrc.
124 LA MORI. MA PLUS BELLE EXPÉRIENCE

Le sens de la souffrance devient compréhensible lorsque notre


conscience du JE regarde vers le haut.

Force
Nous devrions également être prêts à prendre sur nous les difficul-
tés karmiques - choisies par nous-mêmes - à résoudre seuls nos
problèmes et à en assumer la responsabilité sans aide extérieure. Nous
facilitons ainsi la vie de notre prochain.
Les épreuves sont parfois bien difEciles, on a I'impression qu'elles
dépassent nos possibilités et que, quelque part, nous devons pouvoir
puiser des forces ailleurs. Mais c'est seuls que nous passons les examens.
Les ressolrrces nécessaires sont enfouies en nous. L'énergie divine est
l'étincelle qui nous anirne, le noyau du JE. Nous devons être cons-
cients: C'est en moi, DANS MON SURCONSCIENT QUE SE
TROUVE LA FORCE DIVINE, avec laquelle je peux tout résoudre
positivement. En préparant les obstacles à maîtriser pendant cette phase
d'évolution, nous savions de quel potentiel d'énergie nous aurions
besoin. C'cst pourquoi nous disposons toujours d'assez de forces pour
passer ces examcns. Nous devons donc les activer et les stimuler, tout
accepter et toLlt résoudre à l'aide de cette énergie divine. Celui qui
connaît les lois cosmiques et accepte la règle cosmique de I'amour se
voit délivré des ombres, du fardeau du karma - et il triomphe des
épreuves.

Tolérance
Chacurn de nous dispose de moyens qui lui sont propres pour
accéder à ia vérité puisque chaque individu est né avec d'autres devoirs
à exécuter dans des ordres diffërents. C'est pourquoi il est donné à
chaque être diverses possibilités d'épanouissement. Nous devons donc
accepter avec tolérance f individualité de chacun, en faciliter l'épa-
nouissement et non pas le compliquer. Personne n'a le droit d'imposer
à quiconque des avis, des idéologies, des modèles de pensée, des
religions, des systèmes ou structures politiques qui restreignent sa
liberté. Au contraire, nous devons tolérer les idées d'autrui. Personne,
dans ccttc vic, ne sait ce qui est cosmiquement juste ni pourquoi il est
c()lnnrc il cst. Notrc chcnrin n()us cst pr()prc. L'individualité équivaut à
ll tligrritr( lrtrnurirrc.
REFLEXIONS SUR UNE VIE POSITIVE 125

Nous savons que l'amour est la force la plus grande, que «Aime ton
prochain comme toi-même» est le principe le plus important qui doit
nous permettre d'aller à la rencontre du prochain avec amour.
Accepter l'autre, le tolérer et ne pas le combattre est une forme
d'amour.
Or, si nous reconnaissons la liberté et f individualité de l'autre, nous
devons aussi savoir nous libérer des influences extérieures et paralysan-
tes telles que les dogmes, les modèles de pensée, les schémas et le passé.
Cela va nous permettre de faire face consciemment à la pré-program-
mation et à la manipulation auxquelles nous somrnes quotidiennement
soumis, et de garder notre liberté de pensée et de décision dans la
même mesure que nous l'accordons à autrui. Le libre-arbitre doit
pouvoir se pratiquer en toute liberté et chacun doit en assumer
soi-même la pleine responsabilité.

Décisions
Si nous sommes conscients du fait que nous devons assumer person-
nellement la responsabilité de chacun de nos actes et de nos pensées,
nous pouvons les contrôler avant de les exécuter, soit dès leur concep-
tion. Nous devons constamment prendre des décisions, multipies étant
les chemins s'ouvrant devant nous; c'est un véritable réseau de voies
et nous devons toujours actionner les aiguillages. C'est un énorme défi.
Ma méthode personnelle est d'irnaginer que je meurs et que je me
jrg.. C'est pourquoi je me dis souvent : «Attention Stefan, tu devras te
revoir ! Comment vas-tu te juger ? Est-ce vraiment bien, ce que tu
fais ?» - Alors souvent, il m'arrive de rectifier le tir.

La plupart des individus se laissent emporter par les événements de


la vie, de la routine quotidienne. Ils ne se rendent pas compte que lcur
vie est le résultat de la manière dont iis se laissent influencer par le
monde extérieur dont ils suivent les ordres automatiquernent. Ces
personnes ne réalisent pas qu'elles doivent également assumer la res-
ponsabilité de ces pensées ou actes «autornatiques». La conscience duJE
reste pour toujours la protagoniste des décisions.
Toutes nos pensées et actions devraient être conscientes. Nous ne
devons pas nous contenter de glisser à toute vitesse sur les rails sans
apercevoir toutes les possibilités qui nous sont offertes et qui nous
pcrn-lcttcnt de changer éventucllemerrt la direction dc'notre voyage.
126 LA MORI, MA PLUS BELLE EXPÉRIENCE

C'est une véritable grâce divine que, seuis parmi les créatures vivantes,
nous soyons dotés d'une conscience supérieure et jouissions du libre-
arbitre que nous pouvons utiliser pour prendre des décisions.
REFLEXIONS SUR UNE VIE POSITIVE 127

Nous devons prendre conscience de l'étonnante facuité qui nous est


propre de pouvoir diriger notre destin par le pouvoir de décision.
Quand nous saurons placer cette pensée au centre de notre JE, nous
aurons fait alors un grand pas vers l'épanouissement. La maturité de
l'homme se reconnaît à la qualité de ses décisions.

L'évolution
Lorsque le sens de la vie devient un sujet constant de méditation, on
en arrive à la conclusion que I'esence même de l'homrne ne vise que
l'évolution et que la progression sur terre consiste en un démêlé sans
pitié avec la matière. La question est alors de savoir si une seule
incarnation sufÏit à la phase de développement terrestre. L'expérience
personnelle de chacun montre de façon évidente que l'existencc dans
la matière engendre tant de problèmes et de confrontations que
l'homme pendant cette courte période terrestre, ne peut être à la
hauteur de sa tâche - ne parlons même pas de la maîtriser. Observons-
nous, de même que nos semblables et nous constatons qu'une vie
terrestre offre des possibilités relativement restreintes d'expéricnces
pour vivre dans le monde matériei, pour pénétrer la matière, la
spiritualiser ou la sublimer quelque peu. La difficulté des devoirs et des
problèmes à résoudre est telle qu'elle fait plutôt penser à la tcrre
comme à un laboratoire d'expériences que l'homme ne peut traverser
en une seule incarnation. Si son devoir, pendant la phasc tcrrestre en
tout cas, consiste vraiment à résoudre les problèmes du mondc maté-
riel, les chances lui en seront données. La phase terrestre de l'existencc
est donc composée d'une suite d'incarnations. Une seule vie passée sur
terre ne permet à aucun individu d'en tirer la leçon qui s'irnpose, de'
vivre toutes les variantes de l'existence terrestre, de se réaliser en tant
qu'être physique, psychique et spirituel lié à la matière, d'imprégner
cet être de son essence - le SOI - et ainsi de se libérer spirituellement
des contraintes de la terre, de la matière.
Le film biographique m'a enseigné de rnanière rnagistrale que, dans
la vie, chaque situation rn'avait offert de nouvelles occasions de rnc
développer. Tout, vraiment tout dans la vie de chaque jour peut être
utilisé pour notre évolutiorl, pour autant que nous y pensions cons-
ciemment. Chaque jour, à chaque heure, à chaque minutc, llous
pollvons faire quelque chosc pour NOUS; dc chaquc.situation nolls
128 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPERIENCE

pouvons tirer quelque chose de positif qui nous aide à progresser, à


nous approcher de la rédemption, de l'épanouissement spirituel.
Le développement qui s'accomplit au cours des nombreuses incar-
nations permet auJE de s'ouvrir à d'autres principes vibratoires, d'exis-
ter dans d'autres sphères, à d'autres niveaux, pouf ensuite ne plus
devoir se réincarner dans la chair, dans la matière.

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'"ïxse
* s. v' J'

Pour mc confornlcr à mon modèle de pensée psychique, je peux


c:()nrparer le positif attcint, le bicn accornpli à l'cntropic ; les bonnes
RÉpTTxIoNS SUR UNE VIE POSITIVE 129

actions sont irréversibles, elles nous restent attachées. Par contre, les
négatives sont effacées, ce qui nous accorde une nouvelle chance d'en
faire également quelque chose de bien. L'évolution spirituelle est la
seule direction à suivre.

La vie
La vie que je vis maintenant est ma vie.J'ai choisi mon destin et, dans
son cadre, je dois faire mes preuves. Chacun de nous est un cas
particulier qui atteint un certain degré d'évolution et qui est incarné
dans ce monde pour y résoudre ses problèmes personnels.
C'est pourquoi il faut nous intégrer à la société que nous avons
choisie comme terrain d'expériences, ne pas fermer les yeux sur
I'actualité. C'est dans la vie de tous les jours que la société nous montre
nos devoirs. [Jne intégration positive et active dans le monde d'aujour-
d'hui va dans le sens de la voionté divine.
Nous vivons aux frontières des trois dimensions corps, âme et
esprit; nous devons constamment harmoniser l'équilibre entre ces
trois états vibratoires et l'adapter à chaque situation. La meilleure
recette est dans la mesure. Ne rien exagérer. Tout ce qui est utile, bon
et stimulant devient catastrophique si c'est exagéré.
Un cocktail est quelque chose de bon. Composé d'excellents ingré-
dients, nous le buvons avec plaisir. Le mélange est réussi. Mais si nous
en modifions la recette en faveur ou au détriment de l'un ou de I'autre
des composants, le cocktail sera gâté. Il en est de même pour nous. Le
JE, doit s'efforcer de toujours obtenir un bon mélange, un équilibre
harmonieux.

Le ternps dans lequel nous vivons


Ici-bas, nous vivons dans le temps, nous avons le passé, le présent et
l'avcnir. Le présent est le plus important des trois. Le passé est pareil à
la ccndre. Bon ou rnauvais, il est révolu, il est passé. I1 ne faut donc pas
cn traîner les problèmes, il faut s'en défaire. Ce sont les déceptions qui
rr()us accablent le plus. La miséricorde divine se manifeste dans la grâce
tltri nous cst accordée d'oublier lentement les mauvais souvenirs et les
tristcs cxprc<rir:nccs. C'est évidemment avec plaisir que nous nous rap-
lcs c<vc<ncrlrcnts heureux qui nous laissent de bonnes réminis-
ïli:::
130 LA MORI, MA PLUS BELLE EXPERIENCE

La quatrième dimension: le TEMPS

Mais, nombreux sont ceux qui se cabrent devant cette grâce divine
et raniment sans cesse les impressions négatives d'un passé qui les
cnchaîne. Leur excuse, sempiternellement répétée, est: <<Je n'y peux
ricn,-jc suis ainsir. Ccs êtrcs sont progranrnrés par lc passé et la vole de
I'ivoltrtion vcrs Ia prourcssi«»r s'cn trouvc obstruc<c.
RÉpTExIoNS SUR UNE VIE POSITIVE 131

Dans l'avenir, nous projetons l'idée de notre objectif, Nous ne


savons pas ce que l'avenir nous réserve et c'est bien ainsi. Si nous
savions ce qui va nous arriver, nous n'aurions plus à prendre aucune
décision et la chance de progresser nous serait enlevée. Pour moi, le fait
que l'avenir nous reste voilé relève aussi de la grâce divine. Notre
situation est pareille à celle d'un conducteur dans le brouillard et dont
les phares n'éclairent que juste quelques mètres devant son véhicule.
Ce sont les informations que nous pouvons récolter sur cette courte
distance qui déterminent nos décisions.
Le chernin change lentement et nous obtenons d'autres renseigne-
ments, ce qui nous oblige constamment à prendre de nouvelles orien-
tations. C'est la voie ardue du développement.
Les décisions se prennent toujours ici et maintenant. Nous assumons
la responsabilité pour l'instant présent précisément. Nous sommes
toujours dans le maintenant, jamais dans le passé ni dans le futur. Nous
sommes ici et maintenant. Le MAINTENANT est notre épreuve,
l'examen à réussir, notre chance d'évolution.

Nous vivons aujourd'hui. Je me trouve maintenant sur le point de


prendre de nouvelles déterminations, c'est-à-dire qu'il m'est donné
maintenant la possibilité de changer quelque chose, de commencer
quelque chose de nouveau, d'orienter mon chemin dans une nouvelle
dircction. Le défi qui nous est lancé de toujours devoir décider MAIN-
TENANT et ICI est également un cadeau divin. La chance nous est
constamment offerte de développer des pensées positives et d'accom-
plir des actes au nom de l'amour.

Le chetnin vers Dieu


L'évolution est pareille à l'échelle deJacob : elle s'appuie sur le sol du
rrrr>ndc matériel et son sommet disparaît dans les sphères supérieures
tlc la lumière et de l'amour, il n'est plus visible. Le but de toutes les
lirnrrcs d'existence possibles dans le monde matériel peut se traduire
plr la fbnnule «Plus près de Toi, mon Dieu !» Plus près d'un Dieu que
r)()us nc pollvons comprendre ni décrire, ni nous représenter.
l)uns la lliblc, il est dit : oTu ne feras point d'image taillée». (Exode
20: ,1). Mlis lcs hornrrrcs sont fascinés et ne se lassentjamais de vouloir
,,t'\[rlor-r'r-, I)ictr - ils n'y réttssirotrt jamais.
132 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPERIENCE

Pourtant, chacun d'entre nous a son idée sur l'intelligence infinie et


Le développement mental, psychique et spiriruel, soit la
insaisissable.
marurité intérieure de I'homme, détermine l'image qu'il se fait de
Dieu et sa manière de l'appréhender avec son propre JE. Il ne fait
aucun doute que tout individu est influencé par la tradition dans
laquelle il a été élevé et qui lui a transmis une certaine image de Dieu,
mais il f interprète à sa façon et selon son degré d'évolution. On peut
donc en conclure qu'il existe autant de représentations de Dieu que
d'individus.
L'expérience que l'on fait de Dieu n'est vraiment authentique et
vivante que si elle pénètre tout le JE et si toute la vie est basée sur cette
expérience. Celui qui est convaincu de la signification du développe-
ment intérieur, sait également apprécier à sa juste valeur l'importance
de chaque existence terrestre, chaque incarnation, car il y reconnaît
une chance d'évolution. Ce n'est pas l'image «construite» de Dieu qui
est importante pour I'homme mais bien l'expérience vécue de son
existence. Ceux qui, par la mort, ont passé ce genre d'initiation, qui ont
été cliniquement morts puis réanimés, savent évaluer très exactement
la signification de la vie ; ils tentent alors de la continuer sur la base des
principes cosmiques. Après avoir fait l'expérience de la mort clinique,
nombreux sont ceux qui ont complètement changé leur vie ;je ne suis
pas le seul. La cause repose sur l'expérience vécue, transcendentale et
mystique de DIEU, la plus belle, la plus forte, la plus vivante qu'il m'ait
été donné de vivre.
Les hommes parlent de DIEU comme de l'expérience de la
LUMIÈRE . La grandeur infinie des sphères supéiieures, champ
d'action de l'âme et de l'esprit, ne laisse pas de nous surprendre. Ce sont
à des lois connues et scientifiquement éprouvées que le monde maté-
riel soumet notre corps. Mais, sans Ia camisole de force du corps, les
composants non matériels en nous, ceux qui viennent d'en haut, ont la
nostalgie de la «maison» et recherchent le contact avec le suprahumain,
avec la substance originelle non matérielle. Ces efforts sont canalisés,
définis et organisés sous la forme de Religio soit le rattachement à la
substance originelle. La rétroaction se fait par Ia prière et la méditation.
«Méditation» est un mot à la mode pour exprimer une recherche de
contact consciente avec le monde non matériel, ou une excursion de
notre JE dans les plans d'existence R5 et R6, voire plus, dans les
domaines du sub- et surconscient.
RÉTTTxIoNS SUR UNE VIE PoSITIVE 133

S. v. J.

La prière agit de même, toutes deux sout une manière de couper


scicmment le flux de la conscience vigile. Chaque enseignement,
chaque méthode a son système à l'aide duquel, par des attitudes
r-orporelles, imposition des mains, certains sons, mantrams ou chants,
()ll apprend avec des «images» programmées à arrêter les impressions
rlc I'cnvironnement matériel et à activer le sub- et même le surcons-
r-icnt. Cela peut aller de 1'auto-suggestion, de la suggestion à l'état de
vcillc, cle la demi-transe à la transe ou à l'extase religieuse. Le but est
tlc libc<rer l'ârne et le «pneuma, (âme, esprit) du corps matériel,
rl'otrvrir unc fcnêtre, un canal, ou d'établir une liaison avec le potentiel
t(rrcruc<ticluc suprahunrair-r et nous-rnêmes, avec le cosmos ou avec
I )it'rr.
134 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPERIENCE

Les désirs également - la plupart des prières en sont - peuvent y être


projetés et c'est ainsi que nous pouvons puiser des idées ou la force de
les réaliser dans le surconscient. Je pense qu'ii n'est pas bon d'exagérer
les exercices de méditation et de prière: il y a danger, si nous gardons
toujours nos yeux vers le haut, de trébucher sur cette terre où nous
devons vivre, remplir nos devoirs et réussir l1os examens. Or, si nous
attendons constamrnent de l'aide d'en haut - que ce soit une aide
surconsciente ou une source d'aide personnifiée telle que la Vierge,
saint Antoine, des parents ou des amis décédés - nous inhibons notre
sens des responsabilités. Le but de la méditation, de la prière, du
training autogène, des exercices ZEN, du training Aipha ou quel que
soit le nom que l'on donne à la méthode utilisée, est d'activer le JE, de
recharger l'esprit pour que nous nous efforcions de poursuivre des
objectifs positifs et actifs sans attendre passivement une aide extérieure.

Le chernin vers soi


JE SUIS JE et en moi, Dieu repose.
Le noyau de la conscience duJE est le surconscient, l'étincelle divinc
qui est en nous, et avec lequel nous devrions nous identifier.
Le poète dit:

Homme, ne cherche pas ton bonheur dans le grouillement du rnonde.


Pks profondément tu plonges entoi, plus haut tu t'élèues uers le ciel.

Ce n'est que là-haut, dans notre surconscient que se trouve la


lumière. Il est extrêmement difficile d'y parvenir et d'y appréhender
une parcelle de vérité. Ce qu'on appelle la VOIX INTERIEURE nous
transmet des messages intuitifs spontanés. Nous devrions essayer de
percevoir cette voix et d'en suivre les conseils.
C'est de 1à, des profondeurs de la conscience de soi que, sans cesse,
jaillissent des idées positives et de bonnes pensées. C'est 1à qu'habite la
muse, source d'inspiration de l'artiste. C'est de 1à que nous parvient la
grâce divine sous la forme de I'amour.
L'amour est la force la plus grande. Lorsqu'on vit l'amour, on en
arrive à surmonter toute tendance d'égoisme et à supporter davantage
pcndant la vie terrestre. On ne peut compter sur les égoistes. Mais on
pcut s'appLlycr sur ccux qui font vivre en t:ux la FOI, I'AMC)U[\ ct
I'ESI'EI{AN(]E.
RÉTTpxToNS SUR UNE VIE PoSITIVE 735

C'est par cela même que nous est donnée la possibilité de modeier
notre vie d'une manière positive. Notre JE est le pilote qui conduit Ie
bateau jusqu'au phare, jusqu'au terme, en se jouant des dangers et des
écueils.

S. v. J.
136 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPERIENCE

Le but de la vie positive


Notre but est donc de nous ennoblir sans cesse, de maîtriser petit à
petit tous les aspects matériels physiques afin de toujours mieux spiri-
tualiser notre conscience. Consciemment ou non, chaquc être créé
tend vers la lumière, vers l'amour divin parfart. Le chernin cst toujours
plus raide. Le sentier que nous devons parcourir est asscz étroit et le
devient toujours davantage, resserré qu'il est cntre deux murs. A
droite, tout est positif ; à gauche, tout est négatif, et nous oscillons entre
1es deux, entre la lumière et l'obscurité, parfois en avant, parfois en
arrière, nous frayant une voie vers la lumière. En rcstant au milieu,
nous pouvons presque aller tout droit. Si nous oscillons cntre le positif
et le négatif, notre route devient un véritable zrg-zag et llotrc avance
bien lente.
Notre libre arbitre est la source de notre tragédic. Malheureuse-
ment, en raison de nos faiblesses humaines, nous ne choisissons pas
toujours bien.
Imaginons le sentier raide et étroit bordé des principcs positifs et
négatifs et, loin devant et au-dessus de nous, la lumière. Plus nous
approchons de cette lumière et plus nous pouvons en recevoir des
forces. Cela affermit notre courage pour continuer l'ascension. Par le
jeu des forces entre le positif et le négatif nous pouvons aussi trébu-
cher et la vie s'arrête brusquement. Alors nous avons atteint un certain
niveau et, lors de notre prochaine incarnation, nous commencerons
très exactement 1à où nous nous étions arrêtés. C'est ainsi que nous
nous élevons toujours plus haut.
VII. RÉFLEXIONS SUR LA MORT
ET L'ASSISTANCE AUX MOURANTS

Le processus de la rnort
Depuis toujours, les êtres humains ont pensé à la mort et à ce que
«mourir» représentait. On trouve les traces de ces réflexions non
seulement dans la littérature, la peinture et la musique mais aussi dans
les sciences traditionnelles, la médecine, la théologie et la philosophie.
Je dois pourtant constater que les rapports scientifiques au sujet de la
mort et de son processus sont très pauvres et tout à fait insatisfaisants.
Ils s'arrêtent en général au décès. Les sciences plus nouvelles, telles que
la sociologie et la psychologie, ne se sont pas encore penchées assez
avant sur ce problème.
Pourtant, depuis que les déclarations de personnes réanimées sont
connues, l'exploration de ce domaine connaît un regain d'activité.
L'homme se libère lentement d'un concept moyenâgeux du trépas et
s'intéresse toujours plus à la mort. I1 pose de nouvelles questions sur le
«comment», le «pourquoi» et le rnoment. Il exige une réponse scienti-
fiquement élaborée.
La science ne pourra jarnais tout découvrir de la problématique de
la mort car il s'agit ici de l'homme dans toute son intégralité; mais le
résultat des recherches nous offre des idées de valeur qui nous seront
utiles pour nous y préparer ou pour assister les mourants.
La mort biologique est en fait la conclusion d'un processus de
préparation qui concerne non seulement ie corps mais s'étend à l'être
tout entier avec ses substances intégrées âme-esprit. Le mourant tra-
verse lentement plusieurs phases psychiques-spirituelles, ce qu'il est
capitai de connaître pour les personnes qui l'assistent. Depuis des
milliers d'années, on a élaboré des théories sur la mort que l'on a
reprises dans la pratique. Les Egyptiens, les anciennes cultures dc'
Mésopotamie, les peuples primitifs de Polynésie, d'Afrique, d'Améri-
que du Sud et du Nord ainsi que les nombreuses religions ont défini
138 LA MORT, MA PLUS BELLE ExPÉRIENCE

leur propre représentation de la mort. Ces réflexions, ces idées et


théories comportent toutes quelque chose de juste, mais aucune d'elles
ne peut être acceptée comme vérité définitive.
Les chercheurs en thanatologie essaient de définir à l'aide de points
de repère la situation-type psychique-spirituelle du mourant afin de
pouvoir comprendre l'état toujours changeant du patient.
Elisabeth Ktibler-Ross a accompli un travail de pionnier dans ce
domaine en étudiant et en analysant le processus de la mort et du
comportement psychique-spirituel. Dans son livre Viure auec la Mort et
les Mourants elle décrit les diverses phases que traverse le mourant.
Celles-ci sont plus ou moins longues selon f individu et ses tendances
personnelles.

Les cinq phases sont les suivantes:

1. Refus :

On conteste l'approche de la mort et on refuse toute information


défavorable.

2. Colère et révolte:
On accuse le destin, on se comporte d'une manière agressive vis-à-vis
des bien portants.

3. Négociations avec le destin:


On essaie, par un bon comportement, d'obtenir un sursis de la
maladie.

4. Dépression:
On réalise que la mort approche inexorablement.
5. Acceptation:
On reconnaît que la mort est une épreuve et un espoir pour une
autre existence.

J'en ajoute personnellement une sixième:


6. Accomplissement - Euphorie:
C'est l'état «heureux» dans lequel le mourant attend de faire l'cxpé-
ricnce de Dieu.
Les conséquences de nos actes
se manifestent éternellement
à travers l'espace et le temps

Die Folgen unserer Taten


wirken elYig durch Raum
und Zeit
AN,\XACClll^S
140 LA MORT] MA PLUS BELLE EXPÉRIENCE

La grande question est donc : que se passe-t-il à la mort ? La réponse


de la médecine ne considère pas l'homme dans son intégralité, elle se
limite au corps.
Selon elle, les causes de la mort sont par exemple l'accident (choc),
la maladie ou les faiblesses dues à l'âge. Ce sont ces cas qui provoquent
l'arrêt du cceur, ce qui mène à un manque d'oxygène et à la mise en
mouvement du processus de la mort. Celui-ci se termine lorsque le
dernier échange métabolique s'est fait dans la dernière cellule vivant
encore. I1 est extrêmement difficile de déterminer les différentes
phases de ce processus pour l'homme dans son intégralité, pour les
divers groupes d'organes, pour les organes, pour les groupes de cellules
et les cellules.
Comme je l'ai déjà mentionné, on ne peut déterminer avec préci-
sion le moment de la mort car le corps vivant doit toujours passer par
toutes les phases du dépérissement. Celles-ci vont de l'arrêt du cæur
jusqu'au moment où l'énergie de vie se retire de la dernière cellule et
que celle-ci «meurt» à son tour.

Ce sont ies maîtres tibétains qui, à mon avis, ont le mieux cerné et
représenté le problème, le mystère de la mort. C.G. Jung étart égale-
ment de cet avis, et dans son exposé sur le Liure des Morts Tibétain, 1l
écrit, entre autres choses :...les enseignements sont tellement minutieux et si
parfaitement adaptés aux transformations apparentes de l'état du mort que
chaque lecteur sérieux se pose la question de sauoir si ces anciens lamas, ces sages
n'ont pas jeté un regard dans la quatrième dimension, leuant ainsi un coin du
uoile qui cache les grands mystères de la uie.

Cela vaudrait la peine d'étudier ces informations et de les intégrer


dans notre image scientifique de l'homme et de la mort.
I1 s'agit en premier lieu des diffërentes phases du retrait de l'énergie
de vie et de l'état de la conscience du JE.
Les Tibétains nous enseignent qu'à la mort, le JE retire toutes les
énergies du corps matériel terrestre. C'est pourquoi il faut mourir en
méditant, dans la sérénité et avec la bénédiction divine. A la mort, les
Tibétains accordent beaucoup d'importance aux quatre éléments ori-
ginels feu, eau, terre et air auxquels notre corps est soumis.
f)ans ses conférences, Klara Stadlin décrit ainsi ce processus sel<.>n
l'crrscigrrcrncnt tibétain :
RÉrrpxIoNS SUR LA MoRT 141

1. Feu (quand les énergies se retirent de l'élémenr feu)


Signes extérieurs : le mourant perd le sens du toucher, l'odorat et le goût. La
langue se paralyse. 11 perd toute Jaculté de discemement et ne peut plus
reconnaître les siens. Laforce de uolonté s'estompe.
Etat intérieur: la mémoire des mots et des noms s'éuanouit. Le mourant perçoit
I'espace plein de fumée.

2. Eau (quand les énergies se retirent de l'élémenf eau)


Signes extérieurs : les muqueuses perdent leur humidité, se dessèchent. L'oui'e
s'ffiiblit.
Etat intérieur: Le mourant perçoit I'enuironnement tel un mirage. I-es ensei-
gnements se mélangent et se neutralisent. La perception des sons disparaît.

i. Terre (quand les énergies se retirent de l'élément terre)


Signes extérieurs: les mouuements des membres échappent lentement au
contrôle, deuiennent toujours plus lents, jusqu'à I'immobilité, à la raideur. Le
mourant ne peut plus bouger ses paupières. La couleur de la peau change, la
pâleur mortelle s'installe (bout du nez, bouche),
Etat intérieur: le moribond éprowue la même sensation que s'il était sous tewe.
Ses yeux ne perçoiuent bientôt plus les couleurs et les objets. A ce moment, il

faut le laisser en paix, ne pas le troubler en lui parlant.

4. Air (quand les énergies se retirent de l'élément ar)


Si.gnes extérieurs : le rythme de la respiration s'altère. Dfficultés de respira-
ti<tn, courte inspiration, expiration plus longue. Qwand les énergies de l'éléruent
air se retirent de la région du cæur, la respiration cesse et le corps gît sans uie,
pareil à une pierre. La mourant a I'air d'un mort car les énergies qui auaient
onimé son corps sont maintenant en repos. C'est une image de calme et de paix
t1ui s'en dégage.
l:tat intérieur : le ruourant se uoit entouré d'étincelles de lumière.

Lcs signes extérieurs et les états intérieurs s'interpénètrent tout naturellement.


'littrtt's les énergies qui animaient les quatre
éléments du corps sont donc
tortcctûrées dans le cæur. Mais la conscience n'A pas encore quitté I'organisme.
l.t's .fitrces uont donc se retirer depuis les attributs les plus grossiers de la
(onsdut«'.jusqu'aux
-fônnes les plusfines, les plus subtiles. Pendant que les
,:rttr.qics rrllucnt depuis lc chakra in-ferieur de la lune jusqu'au chalera du cæur,
l'lmtttttt' y'rçoil trnr lurtrii'r( drQ(nt(!( «tiltnt( si la lune, elle-même uoilée,
142 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPEIIIENCE

éclairait le ciel. Lorsque lesforces se retirent du chakra supérieurjusqw'au chakra


du cæur, l'homme perçoit une lumière rougeâtre comtne si le soleil, encore
inukible, éclairait le ciel. Maintenant, les énergies ne coulent plus dans /es nadis
(canaux) et l'homme pantient à un état dans lequel il peut appréhender le
rayonnement de la lumière claire de la réalité pure ou le grand uide. Les
Tibétains affirment qwe uiure consciemrnent cet état constitue la grande chance
dans le processus de la rnort
Ceux qui sont très auancés dans la pratique de la ruéditation peuuent uider
/es nadis et uiure cet état sans mourir.
Lorsque, chez le mourant, cette conscience subtile est apparue, elle s'éclipse au
moindre changement pour laisser le processus bardo se déuelopper.

Voilà ce qu'il est dit de la conception tibétaine.


Dans notre monde, notnbreux furent et sont encore ceux qui, à des
époques diffërentes, de tous niveaux de développement, issus de toutes
les nations et origines, Se posent des questions sur la mort et ce qui
vient après. Pensons aux traditions égyptiennes et cabalistiques, aux
philosophes grecs, aux mystiques de la chrétienté, aux saints ou aux
savants.

Je suis d'avis que ceux qui ont été déclarés cliniquement morts puis
réanirnés sont les plus capables de rendre des témoignages dignes de foi
sur ce qui se passe entre l'arrêt du cceur (mort cardiaque) et l'électro-
encéphalograrnme plat. Mes expériences personnelles s'accordent avec
les milliers de déclarations faitcs à ce jour, enregistrées et scientifique-
ment étudiées. Elles sont donc représentatives. Certains décrivent un
peu diffëremment les phases que j'ai vécues mais la chronologie est
pareille pour tous.

1. L'expérience de la sortie
Elle signifie la fin d'un état angoissant et oppressant. Beaucoup de
réanimés ont raconté qu'iis avaient dû passer un tunnel - comme à ia
naissance - pour parvenir à la lumière. Ils sont attirés vers cette
lumière.
Les mourants doivent donc se préparer à rnaîtriser cette angoisse
éventuelle et Se concentrer sur ccttc lumière. Ils ne doivent pas
s'occupcr de l'obscurité ni sc laisscr troubler par cllc rnais voir la
lunric\rc c()llrnc lcur but.
RÉpTTxIoNS SUR LA MoRT 143

2. L1béré du corps, le mourant se sent soulagé, délivré. Il ne ressent


plus de douleurs. Il retrouve sa conscience - qu'il prend d'abord
pour sa conscience vigile. Pourtant, très vite, il remarque que cette
conscience-là est beaucoup plus claire, plus transpare.ri. q,r,r,, para-
vant: c'est alors qu'il se rend compte qu'il meurt.
Pour qu'il réalise qu'il meurt, le mourant doit aussi être prêt à recon-
naître que la conscience retrouvée n'est pas la veille attentive. Ensuite,
il peut franchir le portail de la mort sans rester lié au domaine frontière
de la terre.

3. L'expérience de la lumière
celle-ci plonge la conscience du JE dans un état heureux. Tous les
réanimés parlent de bonheur, d'harmonie, de calme, de sons magnifi-
ques, de merveilleuses couleurs et d'une lumière inondant tout. Nom-
breux sont ceux qui identifient cette lumière à Dieu. Pendant cette
phase, j'ai aussi pressenti le Dieu Eternel.
Le mourant doit prendre pleine conscience de cette lumière et I'ac-
cueillir en lui.

4. Prendre congé de la terre


Cela s'accomplit en étant le spectateur de sa propre mort et en
s'identifiant à la lumière et non plus au corps usé ei déjà sans vie. Avec
toute sa conscience de soi, on est dehors et on considère son ancien
corps sans grand intérêt. On se libère ainsi de ce qui est terrestre.
Le mourant doit s'y préparer afin de ne pas se cramponner au corps
inanimé mais s'en séparer consciemment, ne pas s'ata;her à ce qui est
terrestre mais s'en libérer, s'en détourner pour aller dans Ia directi,cn de
la lumière.

5. Film biographique er jugemenr


c'est la prochaine étape que le mourant va vivre. ce qui est
important ici c'est d'accepter ce film de manière positive. Le sujèt doit
donc se réjouir très sincèrement de toutes les épreuves réussies mais
également reconnaître ses erreurs et les regretter tout aussi sincère-
ment. Ce repentir lui ouvre la porte du pardon et de la délivrance. Les
Tibétains nonlment bardo cet état qui ressemble à un rêve. Le film
biographique, bien accepté, constitue la meilleure école pour le
JE.
144 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPERIENCE

' ?i::fi:ifffJï:: rautes commises suir ra séparation nnare


et la rupture
d,avec le corps, .'.r,-à-dire I'arrêt des fonctions cérébrales
du JE déjà
de la corde à'rrg..tt. L'euphorie gagne toute la conscietlce
état vibratoire'
libérée et qui, ,"-ior, ,on pLr, .o'Àiq'", passeà un autre
Je 1'ai décritainsi : ules vibrations *o'
J. JE commetrcèrent à s'har-

moniser aux vibrations de la lumière"'»


Ces états et ces phases que nous traverserons tous
devraient être
les lnou-
consciemment pris en .o.riidé.rtion par ceux qui assistent
rants. L'assurance de savoir ce qui va Se passer délivre
dc l'angoisse'
Notre profonde conviction devrait ètt., «I1 ne nt'arrivera rien

monJE)r^- je vais naître à un rlonde nouveau (état vibratoire)'

Thanatologie
de l'étude
Encore quelques mots sur la thanatologie. C'est la science
n'est pas du goût
de la mort. C.tt. définition donnée par Roswell Park
de tous. Pourtant ce concept ,'.ri bi"t introduit et au cours des
dernières décennies, c'est ,ori ." nom que de notnbreuses et intenses
sérieuses dans les
discussions ont été organisées ainsi que des recherches
do,raines biologiqu.l pry.hologique, psychanalytique, parapsycholo-
quelques idées o:rt fait
**., médical .a,ireotàglque. S[otadiquement, de Freud'
surf,ace. La mort est tout a ait au centre de l'enseignement
Au-delà
Je ne citerai que quelques-unes de ses æuvres : Totem et Tabou,
'du ()uewe la entre
Irinrip,ai ptiitir, Considérations sur la et sur IVIott,

autres. c.c.;ung - qui a également survécu à un


arrêt cardiaque et pu
l'a i'tégrée dans
faire des constalatio.r, ,rr1àgues - a analysé la mort et
ses réflexions de psychologi.. Drrrs ces quarante dernières annécs'
quelques orr.rr.g"r^ piorrrri"it d. divers auteurs ont été
publiés' Ils
Montan-
traitÂt de la rn*t ,t.. beaucoup de circonspection: Raoul
don: I\,[essages de l'Au-delà, I-a Mort, cette Inconnue; Ladislas Boros
:

L'Homme et son ultnne OPtion'


Après plusieurs essais de valeur dans cette direction, le docteur
un
Ramond Moody a réussi une percée très involontaire en écrivant
eu ull retentissement interrratio-
bestseller , La uie'après la uie. Sop-livre a
tottjours
nal et a été traduii en plusieurs langues, rendant ce problèmc
plus actuel.
REFLEXIONS SUR LA MORT 145

Mais c'est le docteur Elisabeth Kubler-Ross qui a secoué le monde


avec son livre [,'it,re auec la A,[ofi et les Mourants. Elle a non seulement
écrit des livres scientifiques sur lc phénomène de la mort mais elle la
conçoit comme un but et tente de faire comprendre aux gens que
l'assistance aux mollrants est l'une des plus belles missions d'amour que
I'on puisse renrplir. L'assistance à la naissance et à la mort sont en fait
une même chose. La prcmière aide à terminer cette existence maté-
rielie pour en comnlencer rlne autre dans un monde nouveau. C'est
pourqugi nous tous qui solrmes en bonne santé devrions toujours
vivre avec I'idée de la mort.
Le travail pratique de la psychothérapie est constamment confronté
à l'au-delà et à ses problèn1cs : l'angoisse de la mort, les réactions devant
elle, le désir de nrourir, la peur de la nuit, etc. Ces problèmes sont
c<normes pour les mourants car, durant toute sa vie, l'homme reçoit de
fausses inforrnations sur la mort. C'est pourquoi, pendant ses derniers
jours et ses dernières heures, il devient urgent de lui accorder toute
l'assistance nécessaire afin qu'il puisse vivre de manière harmonieuse
cette phase qui précède son trépas. La dernière heure, l'ultime pas sur
un lons chernin terrcstre alors que f individualité hurnaine et son
dcstin revêtent une grande irnportance, méritc une attention soutenue.
C'est ce que la thanatoiogie s'efforce d'explorer. Le récit d'expériences
vécues nous a donné la réponse sur cc qui se passe à l'état de mort
clinique. Mais nous ne faisons qu'appréhender, par la réflexion philo-
st>phique ou la pratique rnéditative, ce qui vicnt après i'arrêt des
firnctions cérébrales.
L'assistance psychothérapeutiqr-rc ou religieuse aux rnourants devrait
s'cflorcer d'adoucir la souffrance morale pendant les derniers instants
ct lcur prêter main-forte pour qu'ils puissent pleinement profiter de
t()utcs les nouvelles possibilités qui leur sont alors offertes d'opérer des
t'r1'rériences dans le domaine psychiquc.

Lc docteur KUbler-Ross analyse les cinq phases que la plupart des


p:rticnts travcrscnt avant de mourir: depuis la révolte devant la mort
1t rsrltr'r) l'acceptation parfaite.

ll cst toutcfi>is fondanrental de se défaire de cette idée bornée qui


\'('ut (luc l'on considc\re la nrort corxrne le résultat d'un défàut fonc-
t rorrrrt'1, tlc problt\nrcs phvsic>logiclucs ou morphologiques ; cela consti-

tttr' I'ttrt r.lt's plus tlr:urtls obst:rr-lcs pottr c()ntpr('l)drc ccttc cnigrtrc.
146 LA MORI, MA PLUS BELLE EXPEI\IENCE

Dans son ouvrage Psychologie des Todes, Eissler part du principe que
la mort est toujours un événement bien fondé dans l'histoire de la vie
humaine qui facilite beaucoup l'individuation.
La mori représente le plus grand défi, et peut-être la seule occasion
au cours de laquelle f individualité peut prouver sa nature propre ;
d'une part, derrière la mort, se dresse l'énergie biologique la plus forte
de tout l'univers humain et, d'autre part, le JE n'est guère préparé à
cette rencontre. L'individualité, confrontée à la mort, ne peut rester
impassible, comme d'ailleurs devant les autres événements marquants
de la vie.
la
Quand, notre dernière heure venue, se pose question
suivante:
«Comment dois-je mourir ?» Ou bien, «dois-je lutter pour la vie
jusqu'au dernier instant ?» Est-il toujours bon de prolonger la vie par
â.r-.rroyens artificiels ? L'analyse et l'évaluation de mes expériences
personnelles m'obligent à répondre NON. Entre le choc et l'arrêt
iardiaque, je suis resté inconscient... je ne ressentais rien, je ne percevais
rien, le temps n'existait plus-.. le vide était total.
jour ou une année n'a
eue cet état dure ,rrrà r..orde, une heure, un
,r.rr. importance pour le mourant. I1 ne distingue pas les appareils
ultramod"ir., et sophistiqués auxquels il est relié dans cette salle des
soins intensifs... Sa c6t science du JE est paralysée- C'est pourquoi il ne
-
peut penser ni prendre des décisions pourtant deux manifestations
caractérisriques àu JE. La prolongation biologico-végétative de la vie
ne lui sert t rien. Cette manipulation est très onéreuse et inutile s'il ne
subsiste aucun espoir de guérison. C'est pourquoi je dis OUI aux soins
intensifs s'il ne s agit que de surmonter des difficultés momentanées
jusqu'à la guérison, mais NON si ce n'est que pour prolonger une vie
végétative.
i)r.r, notre passé récent, nous avonsvu que les soins intensifs étaient
devenus instrument politique, par exemple pour des dictateurs comme
Franco et Tito. On les a maintenus «en vie végétative» jusqu'à ce que
leur successeur art été choisi. LJne fois cette succession assurée, l'ordre
fut donné aux médecins d'arrêter les appareils"'
Est-ce 1à une mort digne ?
On souhaite une mort digne et individuelle. Mais de quoi s'agit-il ?
Le mourant a besoin d'une aide individuelle et motivée' I1 faut
I'amener à admettre que de nouvelles portes s'ouvrent à lui et quc rien
n'arrivera à son JE Il peut alors acccptcr la rnort avcc cotrfiancc ct
REFLEXIONS SUR LA MORT 147

franchir facilement ce passage transitoire, changer de modulation sans


problème. En acceptant la mort et en voyant dans le film biographique
la meilleure occasion de se connaître, le mourant verra se concrétiser
les possibilités d'individuarion de son propre
JE, condition nécessaire à
son développement spirituel, but de la vie terrestre qui s'achève.

La rnort corrrne initiation


Nous devrions nous préparer à mourir, c'est-à-dire à ne pas refuser
la mort mais la considérer comme le BUT de notre existerrce. Elle est
le plus grand défi de la vie et nous devons l'attendre en l'acceptant
totalement. Dans la mort, le film biographique constitue le pas le plus
important à faire vers le processus d'individuation. C'est là que le
JE a
encore une chance exceptionnelle de se trouver confronté à lui-
même, de développer son individualité et de s'élever. La mort est donc
une épreuve individuelle à la fin d'une existence terrestre. Nous
devrions donc toujours y penser lorsque les problèmes quotidiens nous
assaillent.
comment vais-je être jugé ? - devrait être la question permanente.
La mort est une véritable «initiation» telle qr'o, la retrôuve dans de
nombreux cultes, rites, au sein de groupes mystiques et ésotériques:
nMourir, se retirer, se détacher de tout ce qui est terrestre, sublimer,
trouver son identité spirituelle par I'épanouissement, par l'élargisse-
rnent de la conscience, reconnaître son propre chemin comme la voie
vers la vérité, et ainsi arriver à la mort, à la résurrection avec des
structures intérieures changées avant de revenir dans le monder.
Nous ne devrions pas pleurer les «morts» mais au contraire nous
rcjouir qu'ils aient été rappelés par Dieu puisqu'ils avaient tout accom-
pli dans leur vie. Par contre, la compassion doit aller à ceux qui restent
r-ar ils ont perdu une âme, un soutien. Notre devoir karmique est de
tàirc face à la vie, seul.
l)crsonnellement, je suis reconnaissant d'avoir pu vivre l'expérience
tlc c:c terrible accident, en dépit des douleurs, des problèmès, de la
pcrtc dc biens matériels et de l'effondrement de ma carrière, car il m'a
orrvcrt la portc du développement intérieur.
Il rt'c'st pas accordé à chacun de parvenir à la connaissance, à I'illumi-
tt:t[irltl plrr la tttort ct la réaninration, la résurrcction. Nous devons
t:ttttlit'r lcs tlc(cllrations dcs pcrsonr)cs rc<anirnécs ct, par la réflcxion, la
148 LA MORT, MA PLUS tsELLE EXPÉRIENCE

méditation et la prière, nous imaginer nous-mêmes dans cet état de


mort, tenter de nous représenter notre film biographique, explorer
notre conscience et nous exercer à une «répétition générale, afin de
parvenir à la connaissance de soi. I1 nous viendra srirement une idée,
une intuition pendant ces heures calmes, qui nous montrera un nou-
veau chemin vers la réalisation et le développement de soi. La mort ou
sa représentation deviendra ainsi une INITIATION dramatique: «Par
la mort que je me représente, je vais vers une vie nouvelle plus riche !»
Ce processus n'est-il pas une initiation un ennoblissement:
N'oublions pas que c'est en écoutant notre VOIX INTÉRIEURE, par
notre soi supérieur, que nous recevons des impulsions dircctes... pour Ia
mort et, jusque 1à, pour la vie !

Etats successifs de la conscience duJE


pendant la rnort clinique

Dans leur essence personnelle, les événements vécus pendant l'état


de mort clinique sont une réalité inéluctable. Je sais, moi, que cela s'est
passé ainsi et je suis convaincu que, lors de ma prochaine expérience de
la mort, je traverserai à nouveau ces états de conscience.
Il importe de savoir si mes propres constatations se recoupent avec
celles d'autres réanimés. Mes différentes rencontres avec ces personnes,
l'étude de nombreux rapports ainsi que l'état actuel de la recherche
thanatologique rn'ont prouvé que mes expériences n'ont pas de carac-
tère personnel et spécifique, mais sont bien plutôt un exemple repré-
sentatif entre des milliers d'autres, qui ont été étudiées à ce jour. C'est
pourquoi je crois que nous solrlmes ici sur les traces de l'étude de la
mort.
Mes observations sont celles de monJE qui domine la conscience de
f individu. Lors de l'arrêt cardiaque, la conscience du JE SUIS quitte le
corps avec toutes les composantes non matérielles, membres essentiels
de l'ancien individu. 11 ne reste plus ici que la matière sans vie, le corps,
le cadavre, puisque les énergies de vie ne coulent plus mais se retirent
peu à peu, selon un schéma qui restc à découvrir, de toutes ies cellules
auparavant vivantes (voir le Liure des Morts Tibétain). L'individu cesse
donc d'ôtre un homme. Pourtant, le JE libéré conservc scs strtlctures
psychiclucs, spiritucllcs ct intuitivcs.
RÉpTTxIoNS SUR LA MoRT 149

I1 reste donc une entité incorporelle, sensible, chargée d'émotions,


intelligente et pensante, ,rr". ,o., libre arbitre et son pouvoir discrimi-
natoire, qui tend vers la transcendance.
Dans les diverses philosophies et religions d'hier et d'aujourd'hui, ces
transformations s'exprirnent sous leur forme syrnbolique:le passage de
portails, la descente dans des vallées, l'ascension de montagnes, la
traversée d'étendues d'eau ou la victoire sur certains obstacles.
Très vite après ma réanimation, j'avais décrit les étapes, les phases, les
paliers de cette transformation dans des termes qui, comme je devais
i'apprendre plus tard, coincidaient de manière surprenante avec ceux
d'anciennes sagesses et de divers récits sur la mort (Tibétains, Egyp-
tiens, Mayas, etc - Liures des Morts).

J'ai défini ces paliers, ces phases comme douze états de conscience,
ou phénomènes vécus duJE, lors du changement de modulation, de la
transfiguration dans la mort. Ces situations typiques de la mort clinique
sont:

1. Sortie: passer par un tunnel, un goulet ou un tuyau obscur i peur


de rester coincé; tentative désespérée vers la lumière.

2. Passage: arrivée du côté de la lumière, reprise de la conscience:j'ai


survécu, j'ai eu de la chance - sentiment de joie. La conscience est
plus claire, plus transparente, élargie, plus aiguë car elle n'est plus
lirnitée aux horizons matériels. Curiosité: que va-t-il encore se passer ?
3. Reconnaissance de la mort: <,Je suis sorti - je n'ai plus de corps -
je suis mort». Une constatation toute naturelle, une évidence sans
lngoisse, sans émotion.

4. Sensation de libération - constatation de l'absence de douleur.


Soulagemcnt, bien-être, bonheur. Tout est vibration. Prise de
t'onscience de couleurs, de formes et de sons harmonieux. - Eventuel-
lcs rcncontres avec des êtres décédés, sensation de sécurité parfaite dans
l'lrrrr>ur divirl

5. ()bscrvatir>n de sa propre mort. Qu'advient-il du corps aban-


tlorrrrc< ? l)risc clc conscicncc dc l'environnernent, tout voir et tout
t'rrtcrrrlrc, rrrôrrrc lcs 1'rcnsc<cs dcs pcrs()nncs présentes, sans l'aide des
( )t-Lî:lttt's tlt's st'ns.
150 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPERIENCE

6. Absence d'intérêts terrestres: abandon du corps et dc ses problè-


mes. Biens matériels, personnes aimées, pensées et projets terres-
tres, tout est consciemment abandonné.

7. Intense expérience de la lumière ; pour les croyatrts: l'expérience


de Dieu. Le seul souhait que l'on ressent est de voler vers ia
lurnière, de retrouver Dieu, de fusionner avec Lui et de fondre ainsi
son JE - sensation de bonheur (tshi-hai bardo)

8. Choc: «Stop ! tu ne peux voler vers cette iurnièrc car tu n'es pas
encore assez mûr ni assez pur.» Profonde déception. Il faut rendre
des comptes de sa vie.

9. Film biographique et jugernent: il englobe toutcs les pensées.


Nous jugeons nous-mêmes la motivation de nos décisions d'après
la loi de l'harmonie cosmique. Grande surprise; connaissance de soi:
tout devient clair.
10. Conséquence: d'une partlajoie d'avoir réussi les examens, d'autre
part le regret, le chagrin devant les fautes commises. Expérience
du «paradis et de l'enfer» sous leur forme d'états de conscience.
11. Regret et pardon: profond sentiment de regret au vu des erreurs
commises, il n'y a ni échappatoire, ni excuse. On ne ressent ni
punition ni damnation, mais on est reconnaissant de la nouvelle chance
offerte par la réincarnation.
72. «Initration personnelle»: on acquiert des connaissances d'ordre
cosmique, la compréhension de problèmes dont la solution nous
était restée voiiée, un regard sur des vies passées et sur les examens
encore à passer.

Puis tombe le verdict:

A. Purification totale réussie par le regret et le pardon; on est autorisé


à voler vers la lumière (correspond à tschoenid bardo,la libération du
cycle des réincarnations).

B. Seule une partie de la purification est réussie, on doit se réincarner,


dans le cas particulier être réanimé (correspond au sipa bardo, néces-
sité de se réincarner). Mission, karrna et réeie de la nouvcllc vie sont
choisies.
RÉrTpXIONS SUR LA MORI 151

Ces phases de la transfiguration de la conscience du JE SUIS repré-


sentent pour moi des réalités qui peuvent être utilisées, comme modè-
les de pensée, dans l'expérience du processus de modulation vers la
transcendance.

Par exemple:

- dans la préparation à sa propre mort par la méditation


- dans la thérapie psychologique pour combattre la peur de la mort
- dans la formation des assistants aux mourants
- dans la recherche psychologique
- dans le développement d'une philosophie de vie positive
- dans la formation des médecins, du personnel infirmier, des théra-
peutes, des guérisseurs
- dans la formation des directeurs de conscience
- pour les conseillers psychologiques
- etc.

Ces douze phases ont été intégrées au programme d'étude en


vigueur dans mes diffërents séminaires de l'école de la vie ou ateliers
pour assister les mourants. Il faut relever ici que la phase «verdict»
n'appartient pas aux expériences de la mort, car elle fait déjà allusion à
l'état post mortem quLe le JE perçoit entre deux vies terrestres.
Quelques personnes réanimées m'ont déclaré ne pas avoir vécu
leur
film biographique car, à peine sorties, elles avaient été rappelées à la
vie. Je préîérerais dire que leur JE n'avait pas encore eu besoin de
l'expérience du film biographique. Le simple fait d'être sorties leur
avait fait une impression assez vive pour les motiver à se déveloPPer, à
travailler sur elles-mêmes et se diriger vers la perfection.
Certaines de ces douze phases n'entrent pas dans le récit de person-
nes réanimées. Mais les conversations que j'ai eues avec elles tendent à
démontrer qu'elles les ont très vraisemblablement vécues. Cela man-
quait au récit parce que ces expériences avaient été oubliées ou parce
qu'elles n'avaient pu être correctement formulées. Il est très difficile,
pour le réanimé, de fixer l'expérience vécue, de la formuler, de
I'cxprimer.
La connaissance de ces diffërentes situations de conscience est de
prcnric\rc intprtrtance pour la préparation à sa propre mort. L'étude et
lc fàit rlc sc l)lcttrc rrrcntalcrtrcnt dans ccs douze situations permet
152 LA MOI{I, MA PLUS BELLE EXPÉRIENCE

d'approcher la rnort d'une manière pius familière et elle cn devient


moins effrayante, cela aide l'homme à traverser cc passagc. Queile
qu'elle soit, la connaissance libère de la peur et de l'inconnu. Par cette
préparation, l'homme peut acconrplir un pas important dans le déve-
loppement de son propre JE.

L'amour a plusieurs visages. S. v. J.


RÉTTpxIoNS SUR LA MoRT 153

Assistance aux rnourants

Qr,re faire pour mieux les aider ?


La rneilleure préparation à la mort est de vivre correctement afin
qu'eiie fasse partie de la vie de tous les jours, qu'elle ne soit ni étrangère
ni effrayante, mais qu'elle soit le but même de la vie.
C'est donc aussi dans ce sens que l'assistance aux mourants est de
première importance. Ils doivent être motivés pour pouvoir se déta-
cher du monde matériel et des problèmes terrestres et se préparer à la
transition.
A la rnort, c'est-à-dire à la naissance dans des sphères supérieures, il
se passe pour l'homme bien des choses que nous ne conllaissons pas. De
leur vingt-huitième à leur trente-cinquiènre année, soit durant sept
ans, les moines tibétains étudient très sérieusement le problème de la
mort. Ils y sont donc préparés, la connaissent et ne la craignent plus. En
d'autres mots, ils ont la faculté de rcconnaître dans la mort leur grande
chance de rédemption et de la saisir. Ils peuvent donc vivre la mort
conlnle une initiation et se libérer de la contrainte des réincarnations
puisque cette possibilité existe selon la doctrine tibétaine.
Nous devons nous préparer à la mort. Il est très difficile de le faire
pendant le court instant qui la précède pour un homme qui, pendant
des décennies, a toujours vécu et fait ses preuves dans une société ne
considérant que les résultats matériels. I1 est déterminant, à ce moment
précis, d'être en HARMONIE avec le cosmos, de S'ABANDON-
NER à Dieu. C'est 1à notre devoir individuel dans la morr.
Si nous posons la question: comrrent donner la possibilité à un
mourant de vivre sa mort de façon individuelle, il est évidemment
difficile d'en trouver la réponse. Lorsque quelqu'un lutte pour sa
propre rédemption, il n'y a ni règles ni méthodes. Les besoins à
combler et l'aide à apporter doivent être devinés.
J'ai beaucoup réfléchi à ce problème en rne mettant à la place du
nrourant. Le principe fondanrental est : le JE continue, la personnalité
rrc se modifie pas. Il n'y a qu'un changement de moduiation, une sortie,
c'cst-à-dire qu'on ne quitte que le corps.

Vrici rncs idées fondamentales.

l'rcrrricr principc : FAII\E nÉCXpI\ L'AMOUR


l,'rrrrrour dtant l'éncrgic la plus f,crrtc, t()ut cc qui sc p?ssc autour dtr
154 LA MORT, MA PLUS tsELLE EXPERIENCE

mourant doit se faire sous ce signe. Il doit sentir qu'il n'est pas seul,
qu'on prend soin de lui, qu'il est entouré, enrobé d'amour.
Deuxième principe : SUSCITER UN SENTIMENT DE SÉCURITÉ
Le mourant doit se sentir protégé comme dans Ia chaleur d'un nid.

Troisième principe: OFFRIR UNE PRÉSENCE


Le mourant doit sentir qu'il est accompagné par des êtres désintéressés
et prêts à lui accorder une aide inconditionnelle.

Quatrième principe : RESPECTER L'INDIVIDUALITÉ


Le mourant se trouve devant la tâche importante dc réaliser, par le
truchement de la connaissance de soi, le processus d'individuation, la
rédemption. C'est une tâche personnelle, particulière. Il est nécessaire
que, pendant cette phase importante de sa vie, le mourant garde Son
entière personnalité. En conséquence, c'est donc d'une rnanière indivi-
duelle que l'on devrait pouvoir modeler sa mort, sa transition, son
ascension.

Cinquième principe: AIDER À nÉSoupRE DES PROBLÈMES


TERRESTRES
Le mourant, sachant qu'il va quitter la vie, va certainement être
désireux de mettre en ordre certaines affàires encore en suspens.
L'aider à le réaliser lui permettra de s'en libérer.
Sixième principe: FACILITER LE DÉVETOPPEMENT SPIRI-
TUEL, ALLEGER LA SPIRITUALISATION DU MOURANT
L'aspect spirituel est le plus important pendant la dernière phase de la
vie humaine car la conscience du JE sublime tout.

S'appuyant sur ces principes, les réflexions suivantes sont très impor-
tantes sur le plan pratique d'approche de la mort:

1. Libre choix du médecin: le mourant doit avoir pleine confiance


dans le médecin qui s'occupe de son corps pendant cette dernière
phase de l'union du corps avec l'âme-esprit.

2. Llbre choix de son guide spirituel : Le mourant voudra certaine-


ment discuter ses problèmes moraux-spirituels avec une personne
de confiance. Cela peut être un parent, un ami ou précisémcnt une
personne volontaire qui sait comment assistcr les mourauts.
RÉrrgxIoNS SUR LA MoRT 155

3. Libre choix de i'endroit où il désire mourir: Chaque fois que cela


est possible, le mourant doit pouvoir choisir s'il désire mourir à la
maison, au sein de sa famille ou à l'hôpital.

4. Assistance affectueuse: Comme, dans cette dernière phase, le côté


physique-biologique perd de son importance au profit des domai-
nes psychiqr-re puis spirituel, c'est donc des aspects émotionnels et
spirituels du mourant dont il faut tenir compte. LJne assistance médi-
cale parfaite est souvent moins importante que l'amour de ses proches.

5. Environnement agréable: il est important que le mourant baigne


dans une atmosphère qui lui soit agréable. Tântôt, il demandera de
la lumière, tantôt de l'ombre ; tantôt de la musique légère, tantôt du
silence ; tantôt il fera trop chaud, tantôt trop froid... L'important est que
le patient puisse se sentir bien dans son environnement qui ne doit en
aucun cas devenir un facteur de dérangement.

6. Combler ies vceux du mourant: de plus en plus, il se rend compte


que son corps perd de son importance et que ses besoins biologi-
ques se réduisent donc. Nous devons admettre ce fait et accéder à ses
désirs en ce qui concerne la nourriture et la boisson. Ne jarnais le
forcer. Donnons-lui les gourmandises qu'il demande même si la méde-
cine ne les lui recommande pas !

7. Faire régner l'amour sans réserve: le mourant doit sentir notre


amour. Des paroles affectueuses, lui tenir la main, le caresser,
l'écouter ou simplement être présent sont des actes qui influencent
fortement son SOI. Un tel arrière-plan l'aide à s'occuper des problè-
mes beaucoup plus importants pour lui, tels que l'exploration de sa
conscience. Tout signe d'arnour est important.

8. Faire plaisir: par un geste, un mot, des pensées positives, une aide
aflectueuse, il est possible de faire plaisir au mourant. L'intuition
rlous permet de comprendre ses besoins.

9. Aider à résoudre les problèmes terrestres : ceux qui voient la mort


approcher désirent souvent régler encore certains problèmes tels
que succession, dettes, modification de testament, transmission d'infor-
mations, de salutations, conseils à donner... Ils désirent faire table rase
pour nc plus sentir le poids de ces problèmes en suspens de ce côté-ci
dtt tnouclc trratc<ricl. Il faut donc les y aidcr cn leur facilitânt cette tâche.
156 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPERIENCE

10. Derniers souhaits: Nous pouvons éventuellernent aider le mou-


rant à les exprimer et les combler aussi bien que possible. Il nr'est
arrivé, juste après la réanimation et encore à moitié conscient, d'émet-
tre des désirs tout à fait fous. Par exemple, je voulais boire un verre de
Lacryma-Christi, vin auquel je n'avais jamais gorité auparavant. On
aspire à entendre ur1 morceau de musique, un poème, à conteurpler un
tableau, à manger un fruit ou. à recevoir des informations du monde.
Tout cela contribue au bien-être du patient.
11. On doit pouvoir assurer au mourant la possibilité de prendre
congé de ceux qu'il aime. Les parents, les amis et ceux qu'il désire
encore voir doivent pouvoir lui rendre une visite affectueuse. Pour la
plupart des malades, c'est un soulagement, une satisfaction de pouvoir
rencontrer ces personnes une fois encore pour leur exprimer, directe-
ment ou indirectement, clairement ou symboliquement, sa reconnais-
sance pour l'amour reçu.
1.2. Faclhter la réconciliation: pendant la phase qui précède la ntort,
l'homme éprouve le besoin de se réconcilier avec ses
ennemis. Il
aimerait se libérer du fardeau résultant d'aspects négatifs
comme I'envie, la haine, i'avidité... et s'excuser auprès de ceux à qui il
a nui. Il désire aussi souvent pardonner à ceux qui lui ont causé
douleur, souffrance, injustice, pertes, etc. Il est très important qu'il
puisse se débarrasser de tout cela et s'en soulager; cela va l'aider à
s'élever dans la mort, à se repentir pendant le film biographique.

13. Adoucir ses souffrances sans le droguer: nous devons nous effor-
cer de calmer ses douleurs. Si elles sont trop fortes, elles l'empê-
chent de parvenir au calme de l'esprit. Mais la douleur a sa signification.
La supporter fait partie de l'épreuve devant la mort. Patience - aban-
don - se détourner du corps - sublimer la douleur, ce .sont 1à des
moyens qui aident au développement spirituel. C'est pourquoi le
patient ne devrait pas être drogué, dans la mesure du possible, car on
lui enlève cette ultime chance de progrès.
14. Dominer le sentiment d'impuissance, de dépendance: il est très
difficile, pour un être jusque-là fort, actif et indépendant, d'admet-
tre ses faiblesses. Avec beaucoup de compréhension, il faut l'aider à
surmonter cette situation qu'il ressent soLlvent comnlc une hunrilia-
tion.
REFLEXIONS SUR LA MORT 157

15. Solitude: elle est souvent angoissante pour le mourant, on ne


devrait donc pas le quitter. Mais, selon le degré psychique-spirituel
qu'il a atteint, il arrive que ce dernier la réclame. Il faut donc s'efflorcer
de tenir compte de ses désirs dans ce domaine aussi.

16. Savoir écouter constitue une aide des plus appréciées. Le mourant
en arrive souvent à un point où il peut ouvrir son âme et vouloir
parler. Peut-être désire-t-il encore communiquer quelque chose à
quelqu'un pour ainsi s'en libérer. En l'écoutant avec amour, on favorise
cette ouverture et on peut l'aider à se défaire des fardeaux et des
pressions du passé. Ces déclarations prennent souvent la forme d'une
confession qui peut le conduire vers le pardon divin.

17. Méditation et prière: commc,dans la vie quotidienne, la plupart


des gens ne prient ni ne méditcnt, ils ne peuvent utiliser la liaison
directe avec le divin, ce qu'iis regrettent maintenant qu'ils aimeraient
l'obtenir; mais ils ne savent pas comment s'y prendre. Il est donc très
important de montrer au patient comment prier simplement, ou de
prier avec lui.
18. I1 est capital pour le mourant d'apprendre ce qui va se passer pour
lui dans la mort. Il doit savoir que son JE va sortir et que de
nouvelles portes vont s'ouvrir à lui. Il ne doit pas avoir peur puisqu'il
va «glisser, dans un monde nouveau pour y renaître. I1 doit considérer
sa sortie comme un but final et s'y préparer.La prière et la méditation
lui sont d'un grand secours.
Au seuil de la mort, le JE sort de la personne et, dans un état out of
body, va tout percevoir de ce qui se passe avec ce corps abandonné. Les
pensées étant aussi des réalités perceptibles, nous ne devons être animés
que de pensées positives. Nous devons prier pour lui, penser à lui avec
amour et nous réjouir qu'il puisse maintenant se consacrer au processus
de son individuation.
La conscience du JE qui s'est libérée du corps va percevoir ces
pensées et s'en réjouir.
Résumons-nous: Le mourant a besoin d'une assistance qui lui soit
propre, qui lui facilite ce changement de modulation, qui l'aide à
accepter cette «sortie» comme un but et à se préparer à «l'initiation»
cprc constituc l'cxpérience du film biographique. S'il est capable de
pcnscr ainsi, il lui scra facilc de quittcr cc t'uondc, d'abandotrtrcr cc
158 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPERIENCE

corps usé. I1 sera bien préparé à rencontrer la mort. Il la saluera, à


l'instar de saint François d'Assise, comme sa sæur. 11 est beau d'entendre
en plein moyen âge, alors que la ofaucheuse» était crainte de tous, saint
François dire: «Ma sceur, la mort, viens, je suis prêt à te suivre...»

Qui peut assister les rnourants ?


En réalité, chacun devrait être capable et prêt à aider I'un de ses
semblables, parent ou inconnu, dans la dernière phase de sa vie. Mal-
heureusement, nous en somlnes fort éloignés.
La mort est une rencontre inexorable pour tous et ceux qul nous
entourent meurent aussi. Il est donc important de se poser quelques
questions fondamentales :

* comment est-ce que je me représente ma propre mort ?

- comment aimerais-je rnourir ?


- qu'est-ce que j'attends de mon entourage au moment de la mort ?

- comment dois-je me préparer à la mort ?


C'est en réfléchissant à ces questions que l'on parvient à avoir une
attitude positive devant ce terme. Et c'est également la démarche qui
va nous permettre d'assister un mourant. La conception de notre
monde quotidien, matériel, et de ses performances doit laisser la place à
une attitude religieuse et métaphysique. Celui qui désire pouvoir
assister ses semblables dans leurs derniers moments doit s'y préparer en
s'ouvrant à Dieu à l'aide du sub- et du surconscient. Ensuite seulement,
il pourra vraiment comprendre la situation de celui qui est sur le point
de détourner de la terre sa conscience du JE, de faire de l'ordre dans
son monde émotionnel, de purifier ses pcnsées de toute souillure et de
s'ouvrir à Dieu. II faut pouvoir comprendre ce processus de sublima-
tion et l'accomplir avec ie mourant.
Les conditions préalables suivantes sont requises de celui qui veut
apprendre à assister les mourants:

1. Il doit voir clair en lui-même. I1 doit se préparer à cette tâche en


mettant sa vie intérieure dans ie meilleur ordre possibie. Seui celui
qui n'est pas soumis à des tensions intérieures trop fortes peut se
dévouer aux mourants. Les contraintes quotidiennes, le ternps, lcs
problèmes et le manquc d'harmonie intérieure programn)cnt
l'homme de telle manière qu'ils lui ôtent toutc libcrtc<.
RÉpTTxIoNS SUR LA MoRT 159

Cet état ne nous permet pas d'avoir une attitude parfaitement


désintéressée vis-à-vis du mourant puisque ces facteurs sont précisé-
ment ceux qui touchent au détachement des problèmes terrestres.
2. Si quelqu'un veut accompagner, aider autrui à sortir du monde
matériel et terrestre pour entrer dans un domaine de vibrations
supérieures, il est impératif qu'il soit lui-même convaincu de l'exis-
tence de ces sphères et de Dieu. Il va être l'intermédiaire, le medium du
supra-terrestre. Pour le mourant, il peut devenir l'oreille divine, le
centre de I'amour rayonnant.

3. I1 arrive souvent que l'assistant ne sache plus comment aider le


mourant. I1 est certain que les conseils n'ont plus aucune impor-
tance. Le mourant doit faire une expérience personnelle, la rencontre
individuelle avec l)ieu. Dans un tel moment, il arrive souvent que
l'assistant ne voie plus ce qu'il est opportun de faire. Il ne peut
consulter aucun ouvrage de réfërences, ni s'appuyer sur aucune théo-
rie. Mais il peut prier : «Mon Dieu, donne-moi une idée. Comment
aider au mieux de mes possibilités ? Que puis-je faire ?»
Notre voix intérieure, qui nous vient de LUI, va nous répondre par
un conseil, une idée. Mais lorsque la demande semble être au-dessus de
nos forces, il faut alors que l'assistant se tourne vers la source unique à
laquelle on peut toujours puiser: Dieu.

4. L'assistant doit se préparer à sa propre mort. A chaque instant, il


devrait être prêt à s'en aller. Tout le long du parcours on fait des
expériences qui peuvent être mises au profit de I'assistance aux mou-
rants. C'est pourquoi il est important de faire une répétition générale
de sa propre mort dans tous ses détails. Cette expérience imaginaire est
un excellent apprentissage qui nous permet de nous mettre physique-
ment, psychiquement et spirituellement à la place du mourant et de
l'assister.

5. «Aime ton prochain comme toi-même» est une réflexion que nous
a transmise Jésus. L'assistant doit donc aimer le mourant comme
lui-même. Cela ne va pas sans amour désintéressé. Si l'on reste attaché
aux choses matérielles, si l'on ne peut adopter une attitude intérieurc
désintéressée, il n'est pas possible de faire ce qui est juste : rayonrlcr
d'amour, donner de l'amour. Car la plus grande aide pour ttn mourant
est de sentir qu'il est accornpagné par l'amottr.
160 LA MORT, MA PLUS BELLE EXPÉRIENC]E

Elisabeth Kubler-Ross désigne comme inconditionnel l'amour que


l'assistant doit posséder en lui. Cet amour sunnonte toutcs les difficul-
tés, résout tous les problèmes et favorise une atmosphère harmonieuse,
disons même une vibration supra-terrestre qui portc et soutient le
mourant. L'assistant doit également être un guide. Et il dctit pouvoir
donner - c'est là le plus important.
6. La formation d'un assistant devrait également porter sur Llne
connaissance pratique, c'est-à-dire qu'il devrait pouvoir faire office
d'infirmier d'ocèasion, bien que cela ,re relève pas tout à fait de ses
compétences. Pourtant, des situations peuvent se présenter dans les-
quelles il faut agir vite et il serait opportun que l'assistant ait quelqucs
connaissances dans ce domaine.

J'aimerais ici souligner la situation très difficile de l'assistant aux


mourants. Médecins, infirmières, personnel soignant et nrême aurnô-
niers ont une tâche bien déterminée envers le patient. Cclle-ci s'appuie
sur le serment d'Hippocrate: combattre la maladie, adoucir les dou-
leurs et prolonger la vie. En d'autres termes: combattre la mort.
L'assistant ne fait aucunement concurrence aux personnes spéciali-
sées dont je viens de parler. Son devoir n'entre pas dans leurs compé-
tences. Lorsque tout espoir de guérison est perdu, c'est alors que
l'assistant entre enjeu pour accomplir un travail précieux : s'occuper du
mourant et lui assurer une mort individuelle pour qu'il puisse franchir,
à sa manière, le seuil vers une existence supramatérieile.
L'assistance aLrx mourants peut donc êtrc définie comme suit: c'est
la relation avec de grands malades et des mourants dans laquelie on
tente d'activer et de préserver l'individualité et la sincérité d'un
homme pendant les derniers instants de sa vie terrestre. La préparation
aux événements qui s'annoncent dans la mort et le bon usage dc ces
expériences pour le processus d'individuation sont d'une importance
capitale.
VIII. CONCLUSION

Plus je pense à mes expériences et plus il devient clair que la mort


est le grand maître de la vie. Dans la mort où il n'y a plus de limites
matérielles, le JE vit la réahté éternelle, il se reconnaît et relativise son
existence.
Dans la mort, on apprend que le but de la vie est la mort elle-même.
I1 est bien entendu que je parle ici de mort naturelle et non de mort
par suicide. Nos efforts doivent se concentrer sur les examens que nous
devons passer dans cette vie et non les éviter comme cela serait le cas
avec un suicide. D'ailleurs, que nous ne les réussissions pas ou que nous
les évitions, nous les retrouverons dans une prochaine incarnation.
I)onc, nous devons:

- dire oui, accepter notre JE avec ses qualités positives et négatives


- dire oui à la vie telle qu'elle est
- accepter la mort comme le but et la plus grande école de la vie.

Pour parvenir à cette attitude positive, il est irnportant de s'impré-


gner des pensées suivantes:

- reconnaître et accepter les trois diffërentes composantes de


I'homme:
le corps et la vie biologique
l'âme et la vie émotionnelle
l'esprit et la vie spirituelle,
- reconnaître f importance d'un équilibre harmonieux,
- reconnaître que le JE authentique se situe dans la surconscience
spirituelle d'où il peut maîtriser l'âme et le corps,
- par la connaissance de soi, estimer sa propre personnalité,
- reconnaître les obstacles placés sur le parcours de notre vie, c'est-à-
dire les devoirs, ies douleurs, la souffrance... et leur faire front, les
surmonter à l'aide de pensées positives,
- ne pas attendre l'aide d'autrui, mais puiser sa force en Dieu, en son
Soi suprônre,
CONC]LUSION 163

- sans égoïsme aucun, farre régner la loi cosmique de l'harmonie


envers ses semblables. L'amour vrai, l'amour du Christ, est incondi-
tionnel et désintéressé.
A Dublin, le 30 septembre 1980, le pape Jean-Paul II disait : Les
relations humaines doiuent être fondées sur la nolyne morale qui est, comme
Jésus le prêchait, de respecter I'autre auec amour. Cela ne constitue pas un
obstacle sur la uoie de la réalisation de soi. Ce n'est pas dans les biens matériels
que l'on se réalise mais dans l'amour.
Ne pas dire <,Je t'aime» mais <,Je te veux du bien» comme en italien
«Ti voglio bene».
- On devrait toujours être attentif à sa voix intérieure intuitive, le
meilleur des guides.
- On devrait prendre consciemment ses décisions et en assumer la
responsabilité:
JE SUIS UN HOMME
et en ma qualité d'homme, j'ai la force de vivre et de me
développer selon le plan divin.
Mon père disait autrefois, ce qu'aujourd'hui je considère comme
une sagesse symboliquement exprimée :

Monfils,
Comme un homme, tu dois penser auec une têtu rtoide,
Sentir auec un cæur chaud,
Agir auec des mains propres.
S. v. J.
BIBLIOGRAPHIE

Boros, Ladislas -
L'Homme et son ultime Option. 1966. Salvator Mul-
house et Casterman Paris.

Charon,Jean E. -J'ai uécu quinze milliards d'années. 1983.


Albin Michel Paris.

Charon, Jean E. - Mort, uoici ta defaite. 1979. Albin Michel Paris.

Eissler - Der Sterbende Patient '. zur Psychologie des Todes. (The Psycha-
nalist and the dyins Patient),

Ford, Arthur - Bericht uom Leben nach dem'Ibde, Scherz Bern. (Unknown
but Known -'l-he llfe beyond Death).

Freud Sigmund - Au-delà du Principe de Plaisir et Considérations sur la


guewe et la h[oft, in Essak de Prychanalyse. 1982. Payot Paris.

Freud, Sigmund - Toteru et Tabou. 1981. Payot Paris.


Kübler-Ross, Elisabeth - ï,'iure auec la Mofi et les Mourants. 1976. Ed. du
Tlicorne Genève.
Kopaktchy, Grégoire - Liure des Morts des Anciens Ë,gyptiens. 1979.
Dervy Paris.
Kopaktchy, Grégoire - Le l-fure des Mor4s des Anciens Eg,ptiens. 1978.
Stock Paris.

Montandon, Raoul - Messages de l',Au-delà. 1946. Attinger Neuchâtel.


Montandon, Raoul - La l,[0rt, cette Inconnwe. 1945. Attinger Neuchâtel.
Moody, Raymon d - La uie après la We. 1977 . Laffont Paris.
Le Liure des lv[orts tibétains ou les Expériences après la Mort dans le Plan du
Rardo. 1979. A. Maisonneuve. Paris.
OUVRAGES RECOMMANDÉS PAR L'AUTEUR

Elisabeth HAICH - II'JITLATION


Coauteur de célèbres livres sur le Yoga, Elisabeth Haich donne dans
le cadre de ce roman mystique et biographique la description de ia
grande initiation dans l'Ancienne Egypte avec d'irnportants extraits de
l'enseignement du Grand Prêtre qui dévoile les lois occultes de I'uni-
vers, de l'âme humaine et du destin. Le lecteur trouvera dans ce livre
un grand nombre de pensées, d'événements et d'expériences touchant
à tout le domaine mystique et illustrant de manière exceptionnelle les
lois du karma et de la réincarnation.
Tout ce récit extraordinaire et authentique est dominé par la très
fè,rte personnalité de l'auteur qui a su émerger de la confusion pour
élevcr sa conscience au niveau de l'unité, aussi diverses que soient les
sphères mises en lumière: l'étrange sensibilité d'une jeunc fille, les
coups du sort qui accélèrent sa maturité d'esprit et conduisent à la
révélation d'une existence antérieure offrant un contraste éclatant avec
les horreurs de la dernière guerre mondiale.
Ce livre dans lequel se confondent roman, biographie et enseigne-
ment occulte donne une image captivante des mystères de f initiation
dont la vérité profonde a de tout temps séduit f imagination.

Elisabeth HAICH - S^4CȧSË DU TAROT-


Dans ce cheÊd'æuvre de psychologie, l'auteur révètre et commente
en toute clarté la signification profonde tant mystique que philosophi-
que des larnes de l'antique jeu de Târot, à la fois ancêtre et source de
tous les jeux de cartes. La connaissance de diffërentes étapes dans
l'évolution de l'âtne et de l'esprit humain peut être avérée grâce à
certains archétypes du symbolisme. Le simple établissement de niveaux
de conscience de l'être humain développe chezle lecteur une intuition
qui peut le conduire à la reconnaissance des relations entre le plan de
vie de l)ieu et le déroulement du destin humain.
Après avoir lu ce livre l'homme d'aujourd'hui saura encore mieux
qu'il a entre ses propres mains les petites pierres colorées avec lesquel-
lcs il construira sa vie soit cornme une belle mosaique toute de clarté
lunrirreusc, soit cornnle un chat>s désordonné sans lendemain.
Elisabeth HAICH * FORCE SEXUELLE ET YOGA
Il n'y a qu'une énergie créatrice - Logos - qui de sa forme infe-
rieure, la force sexuelle, jusqu'à sa forme suprême, la force spirituelle
divine, se manifeste à tous les niveaux de l'échelle de Jacob dans le
macrocosme, l'univers, comme dans le microcosrne que constitue
l'homme. Grâce à elle ce dernier peut atteindre l'objectif de son
évolution à un rythme accéIéré par rapport à celui qu'élabore la nature.
I1 a en lui la faculté de manifester consciernment cette énergie créa-
trice. Dès qu'il utilise sa force sexuelle comme un combustible vivant
afin d'animer peu à peu ses centres nerveux et cérébraux encore
endormis, il acquiert la maîtrise de forces magiques spirituelles et
parvient au but de la vie: l'omni-conscience en Dieu. Les exercices de
Yoga consciemment choisis ct exécutés sont ses meilleurs assistants
dans cette voie.

E. HAICH et S. YESUDIAN - LAJA-YOCA, la Voie spirituelle


Le Yoga royal, écrit pour l'occidental, dévoile la «Terre promise»
souvent cachée au cæur de chacun de nous. Pont spirituel entre l'Est et
l'ouest, il relie enseignements chrétiens et préceptes de l'orient.

E. HAICH et S. YESUDIAN - SPORT'Ef YOCA


Ce traité de hatha-yoga enseigne la respiration intégrale er la néces-
sité d'une alimentation saine. Il favorise la concentration mentale. Le
sport, conception occidentale, a besoin du complément de la science
philosophique et de la sagesse orientales.

Selvarajan YESUDIAN - I{4TI{4-Y)GA, exercices pratiques


Programme d'exercices pour les cinquante-deux semaines de l'an-
née, pensées directrices correspondantes et description détaillée des
exercices complémentaires à ceux de SPORT ET YOGA.

selverajan YESUDIAN - colÿFIANCE EÀJ so/ PAR r.E yoGA


Aspects de la sagesse yoguique, conseiis pour comprendre le yoga,
réflexions sur le développement de soi, l'ambition de ces pages est de
rendre cette science ancestrale de la maîtrise de soi accessible à tous, à
l'hr>nrnrc d'action conlrrle au philosophe et au conternplatif
Je ne veux pas d'un maître qui m'influence,
je veux un maître gui m'enseigne
à ne pas me laisser influencer.
(Selvarajan Yesudian)

EXTRAIT DU CATALOGUE

Les Editions du Signal se vouent à la publication d'ouvrages


consacrés aux recherches sur la synthèse du corporel et du
mental, sur les relations entre la matière et l'esprit, chacun de
ces termes étant considéré comme une représentation d'énergie.
En parallèle, mais dans un domaine plus directement concret,
elles proposent un traité sur le rayonnement tellurique envisagé
dans son appartenance à l'univers et une introduction à l'utilisa-
tion de l'énergie solaire pratique.
Qu'est-il de plus enrichissant que de chercher à cultiver en
soi la possibilité de s'épanouir de retrouver au plus profond de
son être les valeurs qui s'y trouvent ? C'est le seul chemin qui
mène à un développement harmonieux et qui permette de trans-
former les difficultés et les obstacles de la vie de tous les jours
pour les rendre surmontables.
voilà en quelques mots ce qui m'a poussé à pubrier à l'enseigne
des Editions du Signal des textes conduisant à élever la personna-
lité, sans charlatanisme, sans fanatisme surtout. Les apprécient
ceux qui ne se satisfont plus de parlotes ni de velléités et qui
souhaitent poursuivre pas à pas la quête aboutissant à leur propre
épanouissement. Ces livres sont édités à l'intention de tous ceux
qui veulent jouer positivement les cartes qu'ils ont choisies au
départ, et que l'on nomme destin, pour arriver à faire vraiment
ce qu'ils aiment et à aimer ce qu'ils font.
Les Editions Randin ont pour ambition première de publier
des ouvrages éclairant la Tradition, voie millénaire par laquelle
l'homme prend conscience du sens profond de sa vie. Cette
démarche s'apparentant à la vocation des Editions du Signal.
les livres de ces deux maisons sont présentés en Suisse en un
catalogue commun qui en expose le contenu. ll s'obtient gratuite-
ment en librairie ou chez l'éditeur. R. G.
D' Raymond Abrezol * Sophrologie - On entend sous ce terme
l'étude de tous les changements dans l'état de conscience de
l'homme obtenus par des moyens psychologiques, physiques
ou chimiques ainsi que leurs possibilités d'applications en thé-
rapeutique médicale. La sophrologie ne conçoit l'homme que
dans son unité corps-psyché, ce deux éléments ne pouvant en
aucun cas être séparés.

Sophrologie et évolution - Demain l'homme - L'homme


contemporain devenant de plus en plus l'esclave de notre
société, l'auteur démontre comment stimuler le cerveau et ptus
spécialement l'hémisphère droit, responsable de l'intuition, afjn
de retrouver une identité propre et structurer un être harmo-
nieux.

Sophrologie et sports Les multiples techniques de la


sophro-pédagogie utilisées dans le domaine sportif. D'intéres-
sants témoignages de concurrents. Le comportement dans les
difficultés, le maintien du moral, le contrôle de la douleur, le
traitement des problèmes personnels.

Raymond Bruckert - Le soleil pour tous - lnitiation à l'énergie


solaire pratique - Cet excellent traité de vulgarisation part de
solides bases techniques présentées sous forme de théories
simples. ll se distingue par sa qualité didactique et son constant
souci de présenter des applications possibles dans nos régions.
ll développe de manière progressive divers procédés de conver-
sion thermique du rayonnement solaire.

J.-P. Bruneau et J. et Y. Ropars - Relaxation et créativité:


votre biosynergie - synthèse de techniques orientales et occi-
dentales permettant l'harmonie du corps, du cæur et de l'esprit
dans le respect du libre arbitre de chacun, ce livre regroupe
diverses recherches telles que la rééducation psychosensorielle
Vittoz, l'étude des ondes cérébrales alpha, l'énergétique chi-
noise et indotibétaine, le yoga, la morphopsychologie, les tem-
péraments, entre autres.
J. de Coulon - Eveil et harmonie de I'enfant - Le Yoga à
l'Ecole - Outre une partie théorique, des exercices simples,
attrayants, directement utilisables en vue du mieux-être de
l'enfant, praticables n'importe où, à l'école ou à la maison,
favorisant la concentration, la mémorisation, le maintien corpo-
rel. lls permettent de lutter efficacement contre la déstabilisa-
tion que la vie moderne entraîne souvent pour le jeune écolier.
lls méritent de retenir l'attention des parents et des éducateurs.

J. de Coulon - Paix et Yoga - La force créatrice de l'Amour -


Photos et graphiques à l'appui l'auteur enseigne quarante exer-
cices pratiques pour faire de l'ordre dans sa tête et dans son
corps. Concentration, respiration, relaxation participent aux
énergies créatrices d'accord. Cet ouvrage aborde le problème
de la paix sous un angle nouveau relevant de la philosophie. ll
montre que l'apaisement intérieur de la personne est source de
concorde dans le monde.

Michel Deverge - TaîJi O.uan - Méthode de jouvence, théra-


peutique de longévité, méditation en mouvement, art de
défense individuelle, telles sont quelques-unes des multiples
définitions que l'on peut donner du Taï Ji Ouan qui se pratique à
tout âge et en toute condition encore maintenant en Chine et
chez les Chinois émigrés. Ancêtre du yoga et du judo, son
origine remonte à des temps immémoriaux.

Robert Endrôs - Le rayonnement de la terre et son influence


sur la Vie - Une recherche de moyen pour remédier aux causes
multiples de dégradation de notre milieu vital. Beaucoup de
processus énergétiques se manifestent à la surface de notre
globe sous l'action du champ magnétique cosmique. Leur expli-
cation résulte des investigations de l'auteur qui, partant de
perceptions sensorielles, aboutit par un cheminement physico-
biologique à des solutions logiques qui brisent de nombreux
tabous, accessibles à un public disposant d'une culture techni-
co-scientifique de base.

____l
.Jean Rofidal - Cours de DO.IN - Règles de vie en harmonie
avec les rythmes de l'énergie universelle, l'enseignement de
Jean Rofidal forme un tout cohérent. Son originalité consiste à
être basé essentiellement sur le principe Yin-Yang (tension-
détente), cette loi cosmique qui règle le jour et la nuit, l'été et
l'hiver et qui conditionne toute vie.

I- DO.IN - Massagles asiatigues, Yoga complet - Cette


technique traditionnelle japonaise est utilisée pour rétablir le
flux harmonieux de l'énergie dans le corps, la libérant où elle est
bloquée et l'amenant où elle fait défaut. 93 photos illustrent le
déroulement d'une séance d'auto-massages. Un court dévelop-
pement théorique en explique les principaux effets. Outre par
l'étude des livres le DO.IN s'apprend au cours de séminaires.

ll - Pour bien comprendre le DO.IN - L'auteur développe ici


les relations de l'homme avec l'univers. ll explique comment
l'énergie incommensurable du cosmos intervient jusque dans
notre corps à travers les systèmes galaxique et planétaire et
pourquoi la pratique du DO.IN requiert des règles strictes.

lll - Ki - DO.IN - Hara - Votre condition physique - Exercices


de base et pratiques complémentaires au DO.IN pour fortifier
son corps par absorption de Kl (le prâna des Hindous) et par
renforcement du HARA, centre de l'équilibre, « réservoir»
d'énergie essentielle. Un chapitre important décrit la technique
du massage familial traditionnel japonais.

lV - Shiatsu et Yoga - Votre corps peut vous guérir - Le


shiatsu conduit à la détente et à la relaxation. ll constitue en
outre une merveilleuse technique thérapeutique par pressions
sur des points précis du corps, déterminées par une observation
méticuleuse de notre état physique. Notre corps nous adresse
des messages prémonitoires: soyons attentifs à ces avertisse-
ments qui nous permettent d'organiser notre défense. Nous
pouvons ainsi entreprendre nous-mêmes notre régénération
quotidienne.
Jean Roost - Le Yoga, science de la connaissance - Après une
initiation tant aux lndes qu'en Europe, puis au cours d'une quin-
zaine d'années d'enseignement, l'auteur a mis au point page par
page, ligne par ligne, un condensé d'expérience et de réflexion, un
texte d'une qualité rcre, véritable Somme de connaissance du
Yoga. Comprendre le monde et les hommes, tel est son objectif
final.

Annamaria Wadulla - Respirer conscient - Vivre mieux - Cet


ouvrage précieux pour qui saisit l'importance de la respiration au
sens de l'énergie vitale et spirituelle constitue un guide efficace,
une introduction à la pratique du Yoga. Monitrice de yoga très
connue en Allemagne, l'auteur analyse ici les forces invisibles
liant la respiration à la vie.

Elisabeth Haich - Force sexuelle et Yoga - De l'instinct primitif


au sublime.

tnitiation - Les mystères de Ia réincarnation.

Sagesse du Tarot - Les vingt-deux niveaux de conscience de


l'être humain.

E. Haich et S. Yesudian - Sport et Yoga


Raja-Yoga - La Voie

Sevarajan Yesudian - Hatha-Yoga - Exercices pratiques'

Confiance en soi par le Yoga - Aspects de la sagesse yoguique.

Voir ouvrages recommandés par l'auteur de La mort, ma plus


belte expérience, en pages 167 et 168 précédemment.

Les livres des Editions du Signal sont diffusés en librairie en


France par les Editions cHlRoN - 40, rue de seine - 75006
Paris, en Belgique par SERVEDI - 44, rue Otlet - 1O7O Bruxelles,
au Canada par PROLOGUE - 2975, rue Sartelon - St-Laurent
H4R 1 E6.
L. Bron-Velay - Nos Jours Contés - Trois clés pour nos
impasses - Contes, récits, voire paraboles... Ce recueil nous
propose un peu de tous les trois : le merveilleux y habille le
réel, l'image une vérité, avec quelques libertés de style pour
mieux frapper l'attention.

ï. Dethlefsen - Le Destin, une Chance à Sarcir - Psycho-


logie ésotérique - La Connaissance traditionnelle au
seruice de l'accomplissement humain - Une somme de
connaissances condensées en neuf chapitres traitant cha-
cun un thème différent. Le destin de l'homme est son
collaborateur le plus proche; travailler avec lui, c'est saisir sa
chance de participer à son évolution personnelle.

R. Halfon - Le Zodiaque des Nombres - Tome t - Monter


son thème Astro-Numérologique ne demande aucune for-
mation préalable et ne donne lieu à aucune opération diffi-
cile. Une clé permettant à chacun d'entre nous de mieux
comprendre son individualité.

R. Halfon - Le Zodiaque du Corps - Tome // - Suivant la


Tradition dans laquelle il existe de nombreuses correspon-
dances entre nombres, planètes, arcanes et lettres de
I'alphabet, l'Horoscope du Corps est basé sur la gamme
numérologique allant de un à dix.

B. et L. Huber - Astro-Psychologie - l.es Maisons de


l'Horoscope Méthode d'interprétation englobant les
connaissances de la psychologie contemporaine et celles de
l'astrologie traditionnelle, pour mieux comprendre les lois du
cosmos en rapport avec l'univers de l'homme.

J. Love - Les Dieux de la Cabale - Ces Dieux quantiques,


Créateurs du Ciel et de la Terre - La Cabale, métaphysique
qui était Ia psychologie des civilisations antérieures au XlX"
siècle, révèle des clés importantes pour comprendre la
nature de l'homme du XX" siècle. La dernière partie de cet
ouvrage présente la méthode de Charles Berner, l'lllumina-
tion lntensive, que Jeff Love a introduite en Europe en 1972.

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