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II- Le photon:

 Le nom photon vient du grec et signifie « lumière » ,


 L’énergie de la lumière est divisée en paquets bien définis que l’on
appelle quanta (quantum au singulier).
 Les photons sont donc les particules élémentaires qui composent la
lumière.
 Le photon est une particule élémentaire, de masse et de charge
électrique nulle, le photon représente l’aspect corpusculaire de la
lumière.
 Le photon n’est cependant pas uniquement associé à la lumière, mais à
toutes les ondes électromagnétiques.
 Le photon est un concept difficile à définir car il présente
simultanément des propriétés d’ondes électromagnétiques et de
corpuscule. On dit du photon qu’il a une dualité onde-corpuscule
(généralisée en « dualité onde-corpuscule » lorsqu’on considère tous les
objets de l’univers microscopique). On peut considérer que le quantum
d’énergie est porté par une particule appelée photon.
III- Caractéristiques des photons:

C’est la relation de Planck


 Sa fréquence ν exprimée en Hertz (Hz),

 Son intensité I représentant l’énergie traversant l’unité

d’angle solide par unité de temps et exprimée en Watt par

stéradian

 Sa période T Ou: T = 1/ν,

 Sa longueur d’onde λ qui est la distance que parcourt l’onde

pendant une période, exprimée en m ou en Angströms, soit:

λ = cT = c / ν
IV- Classes des photons:

Regroupés, les photons forment un rayonnement que l’on classe, selon


leurs origines, en quatre catégories:
 Les rayons Gamma γ : ils sont émis lors de certaines
désintégrations radioactives de radionucléides (exemples : 99mTc, 123I,
etc.…).
 La rayons X d’annihilation : l’annihilation positon-électron dans
la matière produit l’émission de deux photons de directions
diamétralement opposées (180° ± 0,5°).
 Le rayonnement de freinage ou rayons X de Bremsstrahlung : ils
sont issus des interactions électrons-noyaux. En radiothérapie,
l’origine des rayons X est de type Bremsstrahlung. Ils sont produits
par des accélérateurs linéaires de particules.
 Les rayons X caractéristiques ou fluorescence : ils sont émis lors
des transitions d’électrons de leur orbite aux orbites vacants d’énergie
inférieure.
V- Interaction des photons avec la matière:

 Les photons sont des rayonnements indirectement ionisants qui créent


des particules chargées dans le milieu, qui vont à leurs tours, ioniser le
milieu. L’interaction d’un faisceau de photons avec la matière conduit
à l’absorption de photons et à l’émission de particules secondaires.
 Le transfert d’énergie est soit complet (absorption) soit partiel et là on
parle de diffusion du rayonnement incident.
 Le comportement des rayonnements électromagnétiques dans la
matière est fondamentalement différent de celui des particules
chargées. En une seule interaction, le photon peut être complètement
absorbé et disparaître. Mais à l’inverse, il est susceptible de traverser
des quantités importantes de matières, par exemple un centimètre
d’épaisseur de plomb sans interagir, ce qui est exclu pour les particules
chargées qui, en pénétrant dans un milieu, cèdent immédiatement de
l’énergie à un grand nombre d’électrons du milieu.
 A énergie égale, les photons ont dans la matière un pouvoir de
pénétration bien supérieur à celui des particules chargées.
 Pour qu’un faisceau de photons soit atténué par le milieu, il faut que de
multiples interactions se produisent entre les photons et la matière.
 Lors de ces interactions, les photons déposent leur énergie selon un
processus en deux étapes :
Première étape : des particules chargées (électrons et/ou positons)
sont libérées dans la matière.
Deuxième étape : les particules chargées libérées déposent une
partie de leur énergie dans le milieu par interactions coulombiennes
avec les électrons périphériques des atomes du milieu.

 Les photons de plus grande énergie et donc de plus courte longueur


d’onde sont moins absorbés, par conséquent il sont plus pénétrant que
les photons de plus faible énergie.

 Les photons les plus pénétrants sont appelés rayons « durs », leur
longueur d’onde est inférieure à 18 nanomètre, et ceux moins
pénétrants sont appelés rayons « mous ». Ceci est la base de l’imagerie
à rayons X.
 Types d’interactions photons-matière:
1- L’effet Thomson-Rayleigh :
L’effet Thomson-Rayleigh traduit la diffusion d’un photon sans changement
d’énergie. Le photon, incident en traversant le nuage électronique qui constitue
la périphérie de l’atome, subit une collision dite élastique. Le photon ne subit
aucune perte énergétique (hυ = hυ’) et il est diffusé d’un angle faible. L’effet
Thomson-Rayleigh ne se produit que pour les faibles valeurs d’énergie des
photons. Sa probabilité d’apparition diminue très rapidement lorsque l’énergie
augmente. A titre indicatif, la région d’énergie significative de l’effet Thomson-
Rayleigh dans l’eau est inférieure à 20 keV. Dans les tissus humains,
l’importance relative de l’effet Thomson-Rayleigh en comparaison avec
d’autres types d’interactions est faible, sa contribution à l’atténuation totale est
de l’ordre de quelques pourcents.
 Diffusion Thomson:
 Photon absorbé par un électron atomique (a),
 Mise en oscillation forcée de l’électron (b),
 Réémission d’un photon (même E, direction ≠) (c).

 Diffusion Rayleigh:
 Photon interagit avec tous les électrons de l’atome (a),
 Oscillations en phase (b),
 Emission d’un photon (c)
2- L’effet photo-électrique:

 L’effet photo-électrique se conçoit comme l’interaction d’un photon


avec un atome. Ce dernier absorbe l’énergie du photon et passe dans
un état excité. Il revient à son état fondamental en éjectant un électron
de ses couches orbitales, ce qui conduit à son ionisation.
 Par commodité, l’interprétation de l’interaction photo-électrique est
généralement ramenée à une collision entre un photon d’énergie E et
un électron orbital d’un atome d’énergie de liaison w1 entraînant
l’absorption du photon et l’éjection de l’électron avec une énergie
cinétique : Ecin = E - w1
 La couche de l’électron éjecté est généralement celle dont l’énergie
de liaison est immédiatement inférieure à l’énergie E des photons.
 L’´électron éjecté, appelé photoélectron, laisse une orbite libre qui
est occupée par un électron d’énergie de liaison w2 provenant d’une
couche électronique plus externe c'est-à-dire, plus éloignée du noyau
donc d’énergie de liaison plus faible.
 Le saut de l’électron sur une couche plus interne libère une énergie
égale à la différence des énergies de liaison des deux orbites
considérées.
 Cette énergie libérée est rayonnée sous forme de photons appelés
photons de fluorescence où rayons X caractéristiques de l’atome ou
conduisant à l’éjection d’un autre électron : électron d’Auger.
 L’effet photoélectrique concerne en priorité les électrons les plus
liés, mais il ne peut se produire que si : E > w1 Réaction à
seuil.
Où : w1 est l’énergie de liaison de l’électron sur la couche i.

 Direction de l’émission du photoélectron varie avec l’énergie du


photon: Plus E est grande, plus grande sera la probabilité que le
photoélectron soit émis dans la même direction que le photon
incident.

Remarque: L’interaction photo-électrique est prédominante dans les


tissus humains aux énergies inférieures à 100 keV.
3 - Diffusion Compton (C) :

 Lors de la diffusion Compton, un photon incident d’énergie élevée


hγ0 interagit avec un électron peu lié. L’électron est alors éjecté dans
une direction avec un angle φ compris entre 0 et 90°,
 Diffusion d’un photon avec un angle θ compris entre 0 et 180° par
rapport à l’angle d’arrivé du photon incident.
 L’énergie du photon incident est distribuée entre l’énergie cinétique
de l’électron et l’énergie du photon diffusé hγ’.

hγ0
La conservation de l’énergie totale et de la quantité de mouvement
pendant l’impact, rend compte de la relation qui existe entre la perte de
l’énergie subie par le photon incident et l’angle de direction dans laquelle
il est diffusé:

Ou : h : Constante de Planck.
hγ0 : Energie de photon incident.
hγ’ : Energie de photon diffusé.
C : Célérité de la lumière.
 : Angle de diffusion.
L’expression de l’énergie acquise par l’électron varie selon les angles  et
φ entre 0 et une valeur maximale de façon continue :
EcMax = hγ0 ⁄ (1+ (m0C2 / 2 hγ0))
L’effet Compton est prédominant pour les photons d’énergie allant de 1 à
5 MeV et pour les éléments de Z élevé. Tandis que pour les éléments de
Z relativement faible cette prédominance s’étend sur un domaine
d’énergie plus large. Dans les deux cas l’électron de recul est projeté
préférentiellement dans la direction du photon incident.
4- Production de paire (e-, e+):
A très haute énergie, lorsqu’un photon d’énergie supérieure ou égale à
2m0C² (1,022 MeV) pénètre dans le champ électrique très intense qui
règne au voisinage d’un noyau atomique, il peut se matérialiser pour
donner naissance simultanément à un électron (e-) et un positron (e+). Le
photon disparaît, son énergie est alors transférée à la paire créée (e-, e+).
Ou : m0C² : est l’énergie de l’électron au repos qui vaut 0.511Mev.
Quand le positon est suffisamment ralenti, il s’annihile avec un électron
du milieu donnant naissance à deux photons d’énergie 0.511 MeV
chacun et émis dans deux direction opposée.

Cet effet est majoritaire pour les photons de haute énergie, surtout pour
les éléments de Z élevé.
 Bilan des interactions:
Il est intéressant de regarder les valeurs relatives des trois processus de freinage
des photons.

On constate que :
 L’effet photoélectrique prédomine à basse énergie et à Z élevé.
 L’effet Compton prédomine à Z bas et énergie élevée.
 La création de paires prédomine à haute énergie et Z élevé.
En radiodiagnostic, l’effet photoélectrique est prédominant dans l’eau, tandis
qu’en médecine nucléaire et radiothérapie, c’est l’effet Compton qui est
dominant.
 L’atténuation d’un faisceau de photons:

Quand un photon traverse un matériel, il a toujours une certaine chance de passer au


travers sans perdre ses propriétés. Toutefois il y a aussi une certaine probabilité qu'il
interagisse au travers l'un des processus pédédents, et cette probabilité augmente avec
l'épaisseur à franchir. Pour décrire quantitativement l'atténuation d'un faisceau, le mieux
est d'imaginer un nombre N traversant un matériau homogène de très petite épaisseur
dx. La très petite diminution dN obtenue dépendra évidemment de N et de dx mais aussi
de l'efficacité avec laquelle le matériau traversé agit sur les photons, ce qu'on fait
apparaître au travers d'un paramètre noté µ appelé "coefficient d'atténuation" du
matériau concerné.
Le nombre de particules interagissant avec le matériau dans une épaisseur dx
représentant l’atténuation par la cible mince du faisceau incident est donné par :
dN = - µatt *N * dx
Avec : N : le nombre de particules incidentes (cm-3).
μatt : le coefficient d’atténuation du matériau cible (cm-1).
L’atténuation des photons est exponentielle:
Couche de demi-atténuation:

On appelle couche de demi-atténuation (CDA) ou épaisseur moitié


(X1/2), l'épaisseur de matériau nécessaire pour atténuer d'un facteur 2 le
nombre initial de photons (ou bien leur énergie initiale).
On a la relation : CDA = X1/2 = Ln2 / µ
Le tableau suivant donne quelques valeurs d'épaisseur moitié dont
l'unité est cm pour différents matériau:

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