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Trois projets sont en cours de réalisation pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable de la région
Casablanca-Settat. L'enjeu est aussi de développer une offre qui ne soit pas dépendante des aléas
climatiques.
Le Comité de veille économique de la région de Casablanca-Settat a tenu sa première réunion mercredi 3 juin
au siège de la wilaya de Casablanca. Parmi les chiffres vertigineux qui ont été annoncés, certains ont fait état
du niveau de sécheresse enregistré dans la région, qui impacte l'eau potable et l'irrigation.
En effet, le taux de remplissage des barrages de la région est tombé entre 16% et 17% début juin. En
septembre prochain, il sera de 13% environ. La région est donc en proie au stress hydrique, c'est-à-dire que sa
demande en eau dépasse ses ressources disponibles. ''La demande en eau est effectivement très forte et se
conjugue avec une baisse des ressources. La baisse de la pluviométrie se répercute sur le débit de nos rivières'',
nous explique Omar Benjelloun, directeur de la recherche et de la planification de l'eau au ministère de
l'Équipement, du transport, de la logistique et de l'eau, joint par Médias24.
Néanmoins, Omar Benjelloun ne se montre pas pessimiste sur la disponibilité des ressources en eau : ''Nous
avons suffisamment anticipé pour ne pas avoir de pénurie. Dans la région du Grand Casablanca, la demande
en eau potable actuellement se situe aux alentours de 200 millions de m³ par an. Rien qu'au niveau du barrage
de Bouregreg, qui alimente la région Casablanca-Settat et la zone côtière entre Rabat et Casablanca, nous
disposons actuellement de près de 800 millions de m³.'' Et d'ajouter : ''Notre stratégie au niveau du ministère,
c'est de sécuriser l'approvisionnement en eau potable ? la priorité ?, d'assurer un approvisionnement correct de
l'irrigation pour l'agriculture et d'alléger la pression sur le bassin de l'Oum Errabia.'' Situé dans la région de
Khénifra, le bassin de l'Oum Errabia fait l'objet d'une forte pression en eau potable et en irrigation (pour les
besoins agricoles) car il approvisionne Casablanca et toute la côte Atlantique jusqu'à El Jadida. Il alimente
aussi la ville de Marrakech.
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Une batterie de barrages et des projets en cours
Des dispositions sont en cours afin de ''développer des offres qui ne soient pas dépendantes des aléas
climatiques'', explique Omar Benjelloun. ''On s'oriente aussi vers des projets comme la réutilisation des eaux
usées pour l'arrosage des espaces verts à Casablanca, afin de réduire les effets du stress hydrique : d'une part
pour augmenter l'offre ; d'autre part pour maîtriser la demande'', souligne-t-il.
Trois projets sont actuellement en cours de réalisation : un projet de sécurisation entre le sud et le nord de
Casablanca pour pouvoir assurer l'approvisionnement de toute la ville à partir du bassin du Bouregreg, qui
consiste à raccorder le nord et le sud de la ville ''en cas de besoin'' ; un projet de station de dessalement de l'eau
mer au sud de Casablanca, ''dont les études sont en cours pour assurer la diversification des sources
d'approvisionnement de Casablanca-Settat'' ; un projet d'interconnexion entre trois bassins : le barrage de
garde au niveau du bassin de Sebou, le barrage de Sidi Mohamed Ben Abdellah au niveau du Bouregreg et le
barrage Al Massira au niveau du bassin de l'Oum Errabia. ''Comme nous avons un excédent au niveau du
bassin de Sebou et que nous avons une forte pression au niveau du bassin de l'Oum Errabia, qui alimente la
ville de Casablanca et d'autres villes, notamment Marrakech, nous allons alléger cette pression grâce à
l'interconnexion entre les trois bassins. Sur le long terme, il y aura une interconnexion entre le barrage Sidi
Mohamed Ben Abdellah et le barrage Al Massira'', explique encore Omar Benjelloun.
Ces trois nouveaux projets viendront s'ajouter aux deux grands barrages de stockage de la région
Casablanca-Settat que sont les barrages Hansali et Al Massira : à ce jour, le premier possède une réserve
disponible de 166 millions de m³, contre 446 m³ pour le second. Al Massira fournit en eau potable les
provinces et villes de Casablanca, Settat, Berrechid, Sidi Bennour et El Jadida, ce qui nécessite 250 millions
de m³ par an.
''Ces deux grands barrages permettent la régularisation interannuelle des apports : en d'autres termes, ils
permettent de faire des stocks en cas d'importants apports en eau pour avoir suffisamment d'eau pendant les
périodes de pénuries'', détaille Omar Benjelloun.
En aval des barrages Hansali et Al Massira, se tiennent les trois barrages Imfout, Sidi Said Maachou et
Daourat. ''Ils ne permettent pas la régularisation interannuelle, mais c'est à partir de ces complexes que partent
les systèmes d'approvisionnement et les conduits d'eau potable qui se répandent dans la région
Casablanca-Settat. Il y a donc une batterie de barrages à partir des deux grands barrages de stockage.''
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