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De nombreux acteurs institutionnels ou privés concourent au développement

économique sous une forme différente selon les compétences qu’ils exercent et selon leurs
champs d’intervention.
Le territoire apparaît comme construit social, économique et spatial faisant appelle à
une organisation particulière, Il est reconnu comme une entité active qui puise son potentiel
de développement dans ses ressources locales, c’est-à-dire avec ses activités, ses acteurs, ses
réseaux…Cette organisation d’acteurs à l’échelle territoriale entraîne une mutation: la
décision s’autonomise en partie par rapport au pouvoir central public; on assiste à une certaine
polycentralité des formes de régulation, qui s’élargissent au social, au culturel et à
l’économique.

Définition des concepts

a- Qu’appelle-t-on un acteur ?

Le mot « acteur » signifie au sens large toute personne qui joue un rôle essentiel et
déterminant dans une action et qui a une part active dans la conduite d’une affaire, on prend
par exemple le cas d’un dirigent qui est l’un des acteurs de la réussite de l’entreprise.
D’après son étymologie le mot acteur est formé à partir de  nom  latin actor qui dérive
du verbe ago,is,ere ,  jouer une pièce se disant en latin fabulam agere  ; à partir de ce verbe  on
a formé un nom par adjonction du suffixe nominal -tor, qui donne  -teur en français. Il signifie
donc "celui qui fait/joue (une pièce)"
Ce mot est apparu en français en 1610 soit au XVII ème siècle.
En sociologie des organisations l’acteur peut être une personne, un groupe
d’individu, une organisation ou une institution, avec un ou plusieurs porte-parole. D’après M.
Crozier1, cet acteur est un acteur stratégique. Donc il a une certaine liberté dans l’organisation
qui lui permette de conjuguer ses intérêts personnels sous forme de stratégies, ce qui veut dire
que cet individu est actif et il a une liberté d’agir et coordonner avec des autres acteurs.
D’ailleurs, la notion de l’acteur a repris sa place dans la sociologie dans les années 80
où on parlé du « retour de l’acteur » qui est un renouvellement des idées qui sur le plan
théorique est marqué par la réhabilitation de l'action.

1
Michel CROZIER et ERhard FRIEDBERG, L’Acteur et le système, Le seuil, 1977
En 1982, Raymond Boudon et François Bourricaud publient un "Dictionnaire critique
de la sociologie". Les auteurs tentent d'y imposer le paradigme de « l'individualisme
méthodologique » en sociologie, contre le structuralisme dominant incarné par Pierre
Bourdieu. « Certains sociologues partent du postulat selon lequel l'individu, étant le produit
des structures sociales, peut être négligé dans l'analyse. »(Holisme). R. Boudon affirme que la
démarche de la sociologie doit s'appuyer sur le principe de « l'individualisme méthodologique
» qu'il attribue à Max Weber, Alexis de Tocqueville et bien d'autres auteurs classiques. Dès
1983, le sociologue Alain Touraine consacre un ouvrage entier à la question du « retour de
l'acteur ».
Raymond Boudon défend, plus que jamais, son « individualisme méthodologique », et
il est d’ailleurs plus écouté. Parallèlement, l'héritage de la sociologie compréhensive de
Wilhelm Dilthey, de George Simmel et surtout de Max Weber défendu par Raymond Aron
dans les années 60 est activement revisité ou redécouvert dans les sciences sociales françaises,
au cours des années 80.
En effet, l’acteur est une notion qui renvoie à des individus particuliers ou encore à des
groupes qui, adoptent le même comportement, "jouent" de la même manière et qui peuvent
bien évidemment ne pas recouvrir les mêmes appartenances catégorielles ou professionnelles
car plus que les appartenances, c'est le projet personnel ou collectif qui définit l'acteur. Il va
de soi qu’elles jouent dans les choix stratégiques et les déterminent plus ou moins. Cependant,
le positionnement des acteurs concernés peut faire apparaitre une hiérarchie informelle :
acteurs gagnants, acteurs perdants et mettre en lumière des systèmes de rapprochements ou
d'oppositions qui ne recoupent pas toujours les clivages traditionnels2.

La notion d’acteur recouvre des significations différentes permettent d’éclairer les


utilisations possibles de la notion. On peut les repérer dans 2 dimensions distinctes :

 Les caractéristiques des acteurs:

Cette dimension renvoie sans doute à la prise en compte de la multiplicité des scènes
sur lesquelles interviennent les acteurs et de leurs appartenances. Cela correspond à des objets
réels mais aussi au souci de raffiner l’analyse des acteurs ne se limitant pas à la formation
mais portant sur les modes de vie, les appartenances, l’identité, etc. Les thématiques restent
classiques (famille, habitat, profession, etc.)

2
Mobiliser l'encadrement -Les stratégies d'acteurs ; www.coherences.net
Se pose alors la question qui s’invite à toutes les étapes du travail sociologique la
problématique de l’unicité ou de la pluralité de l’acteur, de son, ou ses, identités, de la
cohérence de ces comportements dans des contextes diversifiés.

 Logiques d’action
CROZIER & FRIEDBERGE stipulent dans leur ouvrage L'acteur et le système que :
"L'acteur n'existe pas au-dehors du système qui définit la liberté qui est sienne et la rationalité
qu'il peut utiliser dans son action. Mais le système n'existe que par l'acteur qui seul peut le
porter et lui donner vie, et qui seul peut le changer"3.

Il s’agit alors de voir comment les acteurs justifient leurs actions, choix et
comportements, et comment ils les rendent acceptables pour la réalisation d’accords, la
coopération, ou simplement l’action individuelle, dans des réseaux dits réseaux sociaux qui
ont également pris une place considérable, dans les travaux sociologiques :

 La problématique de l’action collective :


Au cœur de l’action collective, on rencontre des effets contre-intuitifs dus au décalage
entre les orientations et les intentions des acteurs. C’est que l’organisation serait un champ de
coopération et d’interdépendance entre acteurs avec des intérêts même contradictoires, c’est à
dire un ensemble de "jeux structurés"4 .

Dans cette perspective, les problèmes de coopération et d’intégration des acteurs


sociaux poursuivant des objectifs multiples, et d’incertitude liée au caractère indéterminé des
ressources (technologiques, économiques) seraient redéfinis et résolus en vue d’objectifs
communs mais qui, simultanément, orientent leur comportement et circonscrit leur liberté
d’action.

 La problématique de l’action individuelle :

La sociologie de l'action individuelle relève de l'individualisme méthodologique


différent de l'action collective qui relève du holisme méthodologique. Au sens large, on peut
caractériser l'individualisme méthodologique par trois propositions qui postulent que :

- seuls les individus ont des buts et des intérêts ;

3
CROZIER (M) & FRIEDBERG (E), op cit Page 11.
4
Idem ; p20
- le système social, et ses changements, résultent de l'action des individus ;

- tous les phénomènes socio-économiques sont explicables ultimement dans les termes
de théories qui se réfèrent seulement aux individus, à leurs dispositions, croyances, ressources
et relations.

On comprend alors que l’acteur est libre, autonome, il est à la base du système. Il a ses
propres objectifs, qui correspondent à sa façon de résoudre les problèmes concrets du travail
quotidien. Donc se sont les acteurs qui construisent, au moins en partie, les règles qui
produisent le système.

 La problématique de l’action individuelle :

La sociologie de l'action individuelle relève de l'individualisme méthodologique


différent de l'action collective qui relève du holisme méthodologique. Au sens large, on peut
caractériser l'individualisme méthodologique par trois propositions qui postulent que :

- seuls les individus ont des buts et des intérêts ;

- le système social, et ses changements, résultent de l'action des individus ;

- tous les phénomènes socio-économiques sont explicables ultimement dans les termes
de théories qui se réfèrent seulement aux individus, à leurs dispositions, croyances, ressources
et relations.

On comprend alors que l’acteur est libre, autonome, il est à la base du système. Il a ses
propres objectifs, qui correspondent à sa façon de résoudre les problèmes concrets du travail
quotidien. Donc se sont les acteurs qui construisent, au moins en partie, les règles qui
produisent le système.

b- La discrimination
En étymologie, la discrimination vient du mot latin discriminatio (séparation), la
discrimination, c’est l’action « de séparer un groupe social des autres en le traitant plus mal ou
mieux. »5 On peut dire que ce terme est le plus souvent utilisé dans les cas de distinction
négative, comme le racisme. Il y a aussi ce qu’on appelle discrimination raciale qui toutes

5
M. Boucher, Discriminations et ethnicisation. Combattre le racisme en Europe, La Tour d’Aigues, éd. de
l’Aube, décembre 2005, pp. 381-394.
pratiques consistant à traiter inégalement des individus en fonction d’une « race6 » ou d’une
culture présumée. Selon Le Haut Conseil à l’Intégration en se basant sur le droit international
et le droit français avec l’article 225-1 du code pénal , « les discriminations (fondées sur
l’origine, l’appartenance ou la non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation,
une race ou une religion) sont passibles de sanctions pénales lorsque l’exercice normal d’une
activité sociale ou économique est ainsi entravée »7. En effet, Il existe une gradation en
matière de discrimination allant « de l’acte raciste à la discrimination résultant de systèmes de
décision collectifs dans lesquels les responsabilités individuelles sont diluées. »

Parmi les principales formes de discrimination, on trouve :

 des actes, attitudes et comportements clairement racistes affichant le rejet de


l’autre ;
 des actes discriminatoires expliqués et justifiés par le racisme supposé des
« autres ». Ainsi, un employeur ne va pas embaucher une personne de couleur au motif que
celui-ci pourrait déplaire à la clientèle ou braquer les autres salariés ;
 des actes résultant du renversement de discriminations positives ou du
détournement de bonnes intentions. Par exemple, au motif d’éviter de constituer des
« ghettos ethniques » dans les logements ou dans les équipes de travail, les bailleurs
sociaux ou des responsables d’entreprises appliquent aujourd’hui des quotas pour limiter
illégalement le nombre de personnes étrangères, et non pour garantir l’accès à un logement
bon marché ou pour rétablir l’égalité des chances au travail ;
 des actes de discrimination indirecte qui relèvent de mécanismes sociaux et
non directement d’une motivation individuelle. Ainsi, les parents cherchant un
environnement stimulant pour la réussite scolaire de leurs enfants conduisent, sans
intention xénophobe ou raciste, à une ségrégation de fait, la discrimination devenant un
résultat et non une motivation première.

Michel Wieviorka souligne que « la ségrégation raciale correspond à une logique de
différenciation, la discrimination correspondant plutôt à une logique de hiérarchisation. » En
fait, la discrimination consiste à accorder un traitement différencié à des personnes ou à un
6
Comme l’indique D. Schnapper, il s’agit de l’« ensemble des individus réunissant des caractères communs
héréditaires. Si la notion est encore en usage en zoologie, elle n’est plus acceptée par les sociologues pour
caractériser les groupes humains. » (Schnapper,, Allemand, 2000.)
7
M. Boucher, ibid.
groupe en fonction de leurs origines ethniques, sans pour autant les exclure complètement.
Les discriminations sont susceptibles de s’exercer dans de nombreux domaines de la vie
sociale comme l’éducation, la santé, l’emploi, le logement, la police, la justice, les loisirs, la
télévision, le cinéma. Cependant, alors que dans nos sociétés démocratiques, le racisme est
interdit par loi, la discrimination transite par des formes quelquefois voilées difficilement
quantifiables (Simon, 2003) qui ne permettent pas toujours une judiciarisation claire des actes
discriminatoires. Par conséquent, pour combattre les formes de discriminations et le racisme
institutionnel, il s’agit de mettre en œuvre une forme de « volontarisme politique » dans de
nombreuses sphères de la société, notamment dans le domaine de l'emploi qui reste un axe
central de l’intégration sociale (Schnapper, Bachelier, 2000).

Partant du postulat que la discrimination redouble l’inégalité des chances entre les
individus et les acteurs, cet inegalité negendre des conflits en meme temps des cooperations et
entre les groupes ce qui permet de créer une sorte de dynamisme dans la société et le territoire
à qui appartient ces groupes ce qui rendre cette discrimination positive qui consiste à « donner
plus aux territoires qui ont moins » et, de manière indirecte, aux populations qui y résident 8
c'est-à-dire que dans un territoire, les groupes d’acteurs se construit et se coopere afin
d’atteindre des buts communs ce qui crée une discrimination entre les « appartenants »
(insiders) et les « extérieurs » (outsiders). Ce mouvement de création de dedans et de dehors
constitue une dynamique forte du développement et interroge les politiques économiques
publiques. On parle là de la territorialisation qui le processus de discrimination.

En effet, « le processus de discrimination (à l’instar du « search » d’H.A Simon) agit


comme un filtre cognitif qui permet de limiter autant que possible l’incertitude radicale subie
par chaque individu »9.

c- La térritorialisation

8
Thomas KIRSZBAUM, La discrimination positive territoriale : de l'égalité des chances à la mixité urbaine,
Revue Française de Gestion, Le Seuil/Pouvoirs, 2004/4 - n° 111 , pages 101 à 118

9
Quel  « tournant territorial » de l’economie
Comme on a déjà signalé la territorialisation est le processus de discrimination
construit par une coordination en créant des groupes d’acteurs ayant un but commun et
appartenant à un territoire donnée, dans ce sens comment peut on expliquer ce processeus ?

Dans sa définition large, la territorialisation est une approche des politiques publiques
qui met l'accent sur les spécificités de chaque territoire, par opposition à une approche
verticale divisant l'action publique en secteurs d'activités cloisonnés.

Dans une première acception limitée du terme, la territorialisation est synonyme de


décentralisation ou de déconcentration. Il s’agit d’être « au plus près » des usagers, réactif vis-
à-vis des demandes des habitants, en créant des services locaux auxquels des compétences se
voient déléguées : mairies de quartier, maisons de départements… L’ambition de
transversalité y est parfois présente, dès lors que l’on ne se contente pas d’installer des
antennes pour chaque service mais que les équipes de proximité deviennent polyvalentes. Ces
restructurations organisationnelles s’effectuent au sein des administrations territoriales.

Le deuxième niveau est celui des zonages, « qui permettent d’adapter avec une
certaine souplesse les différentes politiques sectorielles soit par des incitations, soit par des
restrictions. Par le ciblage qu’ils permettent, les zonages sont une façon de rapprocher les
politiques publiques des besoins spécifiques de certains territoires. »10 La territorialisation
consiste à traiter des lieux à problèmes ; elle est « normative ».11 Elle définit des zones
d’intervention prioritaires, certes négociées localement mais selon un calibrage national.

La territorialisation « pragmatique », pour sa part, ne considère plus le territoire


comme un problème mais comme une solution. L’appréciation fine des besoins, l’adaptation
des modes d’intervention, l’établissement de diagnostics partagés facilitant
l’interconnaissance entre acteurs, permettent de « coller » au territoire. « En quelques années,
la gestion territoriale est passée d’incertitudes structurées à des incertitudes non structurées
[…]. Le territoire, plus que l’appareil de l’Etat, constitue désormais le lieu de définition des
problèmes publics […]. Les problèmes mal structurés se caractérisent notamment par
l’interaction d’un nombre important de variables dont les comportements sont perçus comme

10
Alexandre Siné, « Zonages territoriaux : du procès aux projets », Pouvoirs locaux, 48, mars 2001, p.
20-27, p. 20.
11
Les notions de territorialisation normative et pragmatique sont empruntées à Daniel Béhar,
« Habitat : pour une nouvelle approche territoriale », Pouvoirs locaux, 45, juin 2000, p. 54-58.
aléatoires, ce qui engendre une forte imprévisibilité et exige en retour une connaissance
locale, donc décentralisée. »
La question des problèmes à construire localement se complète de l’insistance sur les
effets des politiques, qui confèrent également au territoire un statut essentiel. « Pourquoi dit-
on aujourd’hui qu’il faut partir du territoire, sinon parce que ce dernier est bien le lieu
d’inscription des conséquences de toute action. […]. Le territoire définit en fait l’espace des
conséquences d’une politique. »

Aujourd’hui, le territoire est donc censé fournir tout à la fois le cadre de l’action et de
son évaluation, son sens et son organisation 12, vision que le slogan de la Datar : « Un
territoire, un projet, un contrat » résume bien. Cette approche renouvelée de l’action publique
implique-t-elle ou permet-elle une mise en cohérence des politiques sur un même territoire,
comme le supposait la politique de la ville à ces débuts 13 ? Peut-il y avoir consolidation sur un
même périmètre des divers territoires de l’action ? Non.

Territorialiser des dynamiques d’action successives pour constituer des systèmes de


ressources spécifiques conduit à une invention permanente des territoires. « Chaque territoire
local est partiel, transitoire et flou, l’essentiel est qu’il fonctionne pour les objectifs qui lui
sont assignés, qu’il donne satisfaction et qu’il ne perdure pas une fois qu’il aura perdu son
intérêt. »14 C’est en quelque sorte le projet qui fait le territoire et non l’inverse. Les logiques
de territorialisation diffèrent selon les champs d’action. La pluralité domine. « Aux scènes
généralistes balisées que tracent les circonscriptions électorales et administratives se
substituent des scènes spécialisées par types d’enjeux et par modes d’échange, chacun
connaissant une composition spécifique d’acteurs […]. La gestion publique est confrontée à
des issues areas dont l’espace de référence est de plus en plus variable. »15

L’ambition initiale de cohérence liée aux processus de territorialisation n’est pas pour
autant totalement absente. Car il y a bien réorganisation partielle des secteurs de l’action
publique locale, ou émergence de nouveaux domaines d’intervention pour les collectivités
locales. Des formes d’intégration partielle existent, autour de réseaux d’acteurs ad hoc, mais

12
Voir à propos du domaine social les analyses de Bruno Palier, « La référence aux territoires dans les nouvelles
politiques sociales », Politiques et management public, 16 (3), septembre 1998, p. 13-41.
13
Jacques Donzelot et Philippe Estèbe, L’Etat animateur. Essai sur la politique de la ville, Paris, éditions Esprit,
1994.
14
Alain Bourdin, La question locale, Paris, PUF, 2000, p. 236.
15
Patrice Duran et Jean-Claude Thoenig, op. cit., p. 611.
l’intégration des scènes locales dans l’eldorado d’une maille territoriale totale,
monopolistique, fait long feu. Le sectoriel ne s’est pas subsumé dans le territorial.
d- Territoire
Etymologiquement le mot territoire vient du mot latin terra, terre, sol qui signifie
étendue de terre, en général, un territoire est une étendue de terre occupée par un groupe
humain ou qui dépend d'une autorité (Etat, province, ville, juridiction, collectivité
territoriale, etc.). Exemple : le territoire national.
La notion de territoire prend en compte l'espace géographique ainsi que les réalités
politiques, économiques, sociales et culturelles. Elle inclut l'existence de frontières, pour un
territoire politique ou administratif, ou de limites pour un territoire naturel. La notion de
territoire est utilisée en géographie humaine et politique, mais aussi dans d'autres sciences
humaines comme la sociologie. "Le territoire est une appropriation à la fois économique,
idéologique et politique (sociale, donc) de l'espace par des groupes qui se donnent une
représentation particulière d'eux-mêmes, de leur histoire."16
Selon Leloup, Moyart et Pecqueur, le territoire est vu comme un espace d'acteurs
où se génèrent une production et une appropriation des ressources. autrement dit, le
territoire est considéré comme une entité active, constitue un changement radical dans
l’approche de l’espace dans le processus de production. Le territoire devient une émanation
d’acteurs publics ou privés dont les action de coopération ne peuvent être réduite à une
politique publiique au sens classique du terme mais à une action publque. Le territoire ainsi
constitué a donc une fonction particuliere de repoussoir des acteurs qui ne veinnent pas de
l’interieur de ses limites, c’est un système aux limiites auto-construites et dés lors fluctuantes
en fonction d’appropriation des acteurs, dans la société de la connaissance, la première
ressource nécessaire, objet de cette production et appropriation, sera la connaissance existante
du territoire ainsi que les processus qui se développent au sein de celui-ci. Mise en relation
avec la gouvernance territoriale, en tant qu’un système, le territoire se définit par rapport à son
environnement, il resulte d’un processus de discrimination d’une dynamque de discrimination
d’une dynamique de construction d’un dedans par rapport à un dehors. Le syste :e teerritoire
evolue donc en fonction des interactions unissant ses acteurs, les echange avec
l’environnement , l’evolution meme de ces variables.

16
Guy Di Méo - Les territoires du quotidien, 1996, p.40
1- Le territoire comme système dynamique organisé
Dans les évolutions portées par les notions de développement local et territorial, le
territoire n’est pas conçu comme un simple échelon spatial parmi d’autres, où s’applique
selon une démarche hiérarchique descendante et s’élaboreraient, par l’application d’une bonne
subsidiarité, des politiques de proximité et d’interface adéquates.
Le territoire est au contraire s’entend comme un construit social permanent. Dans cet
ordre il peut être associé à un système dynamique complexe (F. Leloup et L. Moyart, 2003). Il
se construit ainsi grâce aux relations durables de proximité géographique développée entre
une multiplicité d’acteurs; ces relations de « voisinage » peuvent mener à des actions
concrètes voire à l’élaboration commune de règle.
La construction du territoire s’appuie donc sur une proximité géographique qui
circonscrit un espace particulier. La cohérence et le développement de ce territoire entraînent
nécessairement la mise en place d’une organisation, basée sur une certaine proximité
organisationnelle.
a- Le territoire est un groupe d’acteurs
Entant que système le territoire devient un tout, cohérent et construit, développant sa
propre identité, sa propre histoire, sa propre dynamique différenciée des autres espaces; une
certaine autonomisation et auto-organisation en résultent.
cependant, il devient potentiellement un acteur du système global qui ne peut évoluer
qu’ouvert et non replié sur lui-même, son évolution dépend notamment des échanges qu’il
entretient avec les autres acteurs du système, national et international, économique, politique
et social.
La coordination rendue nécessaire pour faire évoluer le territoire vers les objectifs
visés amène à créer de nouveaux lieux de concertation, de nouvelles techniques d’action et de
décision et de nouveaux processus de régulation.
Dès lors, l’emboîtement des diverses échelles de décision, la coordination
indispensable entre le locale et le globale et l’hybridation des règles qui en résulte entraînent
des décalages voire des contradictions entre les normes et les prescrits; des modes
d’articulation et de régulation particuliers sont alors à inventer en vue de réaliser un avantage
compétitif territorial.
L’analyse de la constitution des coordinations d’acteurs pour assurer aussi bien le
développement du territoire que sa stabilité relève d’une approche méso-économique visant à
la formation de groupes qui sont les territoires.
2- Traitement des groupes et territoire
La perspective des ressources, qui considère le territoire comme un patrimoine de
ressources spécifiques (françois et al., 2006), permet de poser un premier constat. Le territoire
est une entité qui opère comme une organisation spatiale complexe, économique, sociale et
politique et comme mode d’organisation des relations entre en ensemble d’agents situés
localement. Il n’est donc pas réduit à sa seule dimension spatiale… un espace neutre, mais il
doit être considéré comme un vecteur indissociable de leur émergence et leur développement.
Il ne s’agit en aucun cas de s’inscrire dans une sorte de préjugé localisé qui définirait le
territoire comme un donné composé d’acteurs dotés de ressources qu’ils mobilisent dans un
cadre territorial. Tout au contraire, il s’agit de considérer une organisation territoriale qui
point ou joint différents acteurs porteurs de rationalités diverses et limitées, différents niveaux
d’intervention(le local, le national, le global…), différentes institutions et organisations dont
les logiques d’action peuvent parfois de révéler incompatibles… autour des projets et
d’intérêts commun (Lauriol, 2006, p .367)17
Dans un territoire en pleine mutation économique de tertiarisation, la juxtaposition des
interventions d’acteurs locaux contribue au déficit de lisibilité extérieure et de stratégie de
développement économique à l’échelle territoriale amoindrit la réactivité du territoire face à
une demande exogène (inter)nationale et n’apporte pas l’image de dynamisme et d’attractivité
indispensable au développement du territoire.
Au travers de cette action, le Territoire a pour ambition d’identifier tous les acteurs, de
les faire se rencontrer et partager leurs connaissances de l’environnement économique local.
Cette action vise à faire émerger une connaissance commune en matière de
développement économique, une meilleure définition des rôles respectifs des acteurs, une
complémentarité des interventions pour la réussite des projets d’implantation.
Elle vise également à aboutir à un engagement de tous les acteurs du développement
économique dans l’élaboration et la mise en oeuvre d’une dynamique locale d’animation
exogènes et de son efficacité dans le suivi des demandes de relocalisation d’entreprises en
endogène.
17
J. LAURIOL, V.PERRET, F.TANNERRY « L’espace et le territoire dans l’agenda de recherche en
stratégie » ; revue Française de gestion n°184 ; 2008
La mise en place de cette coordination stratégique territoriale participera à la
valorisation des atouts économiques du territoire dans la mesure où l’objectif recherché vise à
ce que les acteurs puissent tisser des relations constructives, voire des coopérations entre
entreprises et/ou institutions.
Le territoire est par essence ouvert, nourri par les échanges et les relations, emboîté
dans un ensemble d’autres espaces qu’il influence et qui l’influencent réciproquement.
Dans ce contexte, les limites du territoire ne sont plus définies en référence à un
périmètre politico administratif (aspect politique) ou comme un fragment d’un système
productif national (aspect économique), elles définissent le lieu d’intersection de réseaux
(physiques ou humains, formels ou informels), de stratégies et d’interdépendances entre
partenaires reliés entre eux, le lieu de production, de négociation, de partage d’un devenir
commun. Le système est bâti sur la proximité géographique de ses acteurs mais aussi sur la
dynamique commune qui les rassemble, le construit — les actions — qui résultent de ces
relations, voire les règles, normes et principes acceptés et mis en œuvre ensemble.
En ce sens, le territoire est un système aux limites auto-construites et dès lors
fluctuantes en fonction du processus d’appropriation des acteurs.
Ce construit peut être révélé à un moment donné afin de résoudre un (ou des)
problème(s) productif(s) particulier(s) ou s’affirmer dans un processus long de reconnaissance
d’une identité ancrée dans la tradition, dans la coopération et en vue de réaliser un projet de
développement collectif (B. Pecqueur, 2001). Les acteurs ou groupes d’acteurs qui participent
à cette construction territoriale peuvent avoir des mobiles et des processus très divers pour se
regrouper en vue d’un avantage dont chaque membre serait bénéficiaire (groupe de pression,
syndicat, entreprise).
Le système-territoire évolue donc en fonction des interactions unissant ses acteurs, les
échanges avec l’environnement, l’évolution même de ces variables. Les processus
d’appropriation, de régulation, de construction sociale et identitaire amenant ou non la
pérennité et l’auto renforcement du territoire.
Un tel construit collectif ne se forme pas seulement par l’identification d’un problème
commun mais aussi à travers la transformation et l’appropriation des ressources non
valorisées des territoires. C’est dans ce sens que l’on parlera de métamorphose des ressources
comme un changement structurel avec une irréversibilité incomplète selon laquelle on ne peut
pas toujours revenir de l’actif vers la ressource et du spécifique au générique en retrouvant
l’état initial exact.

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