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Chapitre II Cours Structure et propriétés des solides (LFC2) Houda Marouani(FSB)

Cristaux métalliques

I- Liaison métallique : Chaque atome transmet un ou plusieurs électrons, qui


forment alors « une liaison géante », la liaison métallique. Les électrons sont
délocalisés sur tout le métal. Ils sont situés dans une zone appelée bande de
conduction, et peuvent se déplacer sous l’effet d’un champ électrique. Le cristal
métallique est donc conducteur. Les ions immobiles de ce cristal forment la structure
cristalline.

II- Empilement dans les cristaux métalliques


Un métal peut être assimilé à un réseau tridimensionnel d’ions positifs,
immergeant dans un gaz d’électrons libres ou semi-libres. En première
approximation, on assimile les atomes métalliques à des sphères dures de rayon R.
Les atomes ou les ions formant de préférence des empilements à compacité élevée
décrits à partir d’un empilement compact de sphères d’égal diamètre.
Considérons une boite à fond rectangulaire et nous voulons y loger des
sphères de diamètre inférieur au côté de cette boite. Dans un plan A, l’empilement le
plus compact possible est celui qui correspond à des sphères adjacentes. On
remarque que les centres de ces sphères ordonnent des triangles équilatéraux de
coté a = 2R. En vue éclaté, les 6 sphères entourant celle au centre forment un
hexagone.

A en vue éclaté

Au dessus du plan A, un seul choix, plan B, dans lequel chaque sphère B est
en contact de 3 sphères du plan A. les sphères B sont circonscrites à la verticale des
centres de gravité des triangles équilatéraux rencontrés dans le plan A.
A

B
Au dessus du plan B, on distingue deux choix :
1) soit on retrouve un plan de type A dans lequel les sphères vont être strictement à
la verticale de celles du plan A. On exprime alors l’empilement ABAB… et la maille
hexagonale compacte (HC).

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2) soit on occupe les positions à la verticale des centres du plan A non usités par le
plan B. On nomme alors l’empilement ABCABC…et la maille cubique à faces
centrées (CFC).

A
B
C
1) Cubique à faces centrées (CFC)
Cette structure est celle de quelques alcalino-terreux (Ca, Sr), de l’aluminium,
de certains métaux de transition (Fe, Ni, Cu, Pd, Ag, Yb, Au)…
 Représentation de la maille :

 Coordonnées réduites : (0, 0, 0) ; (½,½, 0) ; (½, 0, ½) ; (0, ½, ½)


 Nombre d’atomes : aux sommets : 8 x 1/8 = 1
Aux centres des faces : 6 x ½ = 3 ; soit n = 4
 Paramètre :
a B

4R
a
C A
2 2 2
On a : AB + AC = BC
a2 + a2 = BC2
BC = a √2 = 4R donc a = 4R/√2 = 2√2 R
a = 2√𝟐 R
 Coordinence : s’exprime par un nombre entre crochets, définit pour un atome
donné, le nombre de voisins les plus proches dans l’espace considéré.
Dans le CFC il y a 12 voisins à la distance 2R.

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d = 2R
a/2
a/2

Triangle rectangle: d2 = (a/2)2 + (a/2)2 = a2/2


d = a/√2 or a = 2√2 R
d = 2√2 R/√2 = 2R
4 atomes voisins sur la même face par rapport à l’atome au centre de la face.

2R

Ce résultat est général à un atome quelconque du réseau. D’où, pour


l’élément E vis-à-vis de lui-même, l’écriture symbolique de sa coordinence :
E/E = [12].
 Compacité :

Nombre d’atomes x volume atome n 4/3 π R3 n 4/3 π R3 π


C= = = = ≈ 0,74
3 3
Volume de la maille a (2√2 R) 3√2

La compacité C constitue donc, pour cette structure CFC, une véritable


constante qui exprime le fait que l’espace, bien qu’occupé au maximum n’est rempli
qu’à 74%. Il existe donc des portions vides de l’espace qui sont susceptibles d’être
occupées par la suite par d’autres atomes.
 Sites cristallographiques :
- Sites octaédriques : de coordinence [6]
Les sites octaédriques se situent au centre du CFC et au milieu des arêtes.

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Positions des sites octaédriques : (½, ½, ½) ; (½, 0, 0) ; (0, ½, 0) ; (0, ½, 0) ;


(0, 0, ½).
Nombres de sites : 1 au centre : 1
12 aux demi-arêtes : 12 x ¼ = 3
O = 4 (O : nombre de sites octaédriques).
Soit r0, le rayon maximum d’une sphère susceptible d’être introduite en
site octaédrique.

a = 2R + 2 r0 = 2√2 R
r0 = √2 R – R = R (√2 - 1)
r0 / R = √𝟐 – 1 = 0,414
C’est la condition géométrique d’insertion d’un atome de rayon r0.
- Sites tétraédriques : le tétraèdre est un polyèdre à 4 sommets, de
coordinence [4].

M
OM2 = OC2 + CM2
= 2a2 + a2
= 3a2
I C OM = a√3

O
Positions des sites tétraèdriques : (¼, ¼, ¼) ; (¼,¼,3/ 4)
(¼, 3 4, ¼) ; (¼,3 / 4, 3 /4)
(3 / 4, ¼, ¼) ; (3/4, ¼, 3 / 4)
(3 / 4, 3 / 4, ¼) ; (3/4, 3 / 4, 3/ 4)
Nombres de sites : T = 8.
Soit rt, le rayon maximum d’une sphère susceptible d’être introduite en site
tétraédrique.
Soit I la position d’un site tétraédrique,
On a OI = OM/4 (OM : diagonale du cube)
R + rt = a√3/4 or a = 2√2 R
R + rt = 2√2 R √3/4 = √3/√2 R rt = R (√3/√2 - 1)
rt / R = √𝟑/√𝟐 – 1 = 0,225
C’est la condition géométrique d’insertion d’un atome de rayon rt.

Remarque : Un site tétraédrique ne pourra être occupé que par un atome plus petit
que celui qui s’insère dans un site octaédrique.

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2) Hexagonal compact (HC) : Exemple : Mg


 Représentation de la maille :
𝑐
A 𝑎 =𝑏 =a
 = 2π/3

a 𝑏
𝒂 A

 Coordonnées réduites : (0, 0, 0) ; (1/3, 2/3, 1 2)


 Nombres d’atomes : aux sommets : 8 x 1/8 = 1
Couche B : 1
n=2
 Coordinence : 12 atomes (6 atomes dans la couche A et 3 au dessus dans
B et 3 au dessous dans B).
E/E = [12]
 Relation entre a et c :
B a = 2R
A H M C Soit M : milieu de l’arête
c/2 BC AMC rectangle en M.
a a AM2 + MC2 = AC2
D AM2 = AC2 - MC2 = a2 – (a/2)2
= ¾ a2
AM = √3/2 a
a

La projection de D dans le plan ABC est le point H (centre de gravité du triangle


ABC)
HD = c/2
AH = 2/3 AM = 2/3 √3/2 a = a/√3
AHD rectangle en H: AH2 + HD2 = AD2
a2/3 + c2/4 = AD2 = a2
2/3 a2 = c2/4
c2 = 8/3 a2 soit c = √(8/3) a
c = 2√(𝟖/𝟑) R

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 Volume de la maille :
V = a2 c sin = a2 c sin (2π/3) = a2 √(8/3) a √3/2 = √2 a3
V = √𝟐 a3
 Compacité:
2 x 4/3 π R3 8 π R3 π
C= = = = 0,74
3 3
√2 a 3 √2 8R 3 √2
 Sites cristallographiques:
- Sites octaédriques : O = 2 ; r0/R = √2 - 1 = 0,414
- Sites tétraédriques : T = 4 ; rt/R = 3/2 - 1 = 0,225
3) Cubique centré (CC) non compact : Exemples : fer α et chrome.
 Représentation de la maille :

d = 4R

Maille élémentaire Représentation des atomes

 Coordonnées réduites : (0, 0, 0) ; (1/2, 1/2, 1/2)


 Nombre d’atomes : n = 2
 Coordinence : E/E = [8]
 Paramètre : Sur la diagonale d = 4R = √3 a a = 4R / √𝟑
N 4/3 π R3 2 4/3 π R3 π √3
 Compacité : C = = = ≈ 0,68
3 3
a (4R / √3 ) 8
Valeur inférieur à celle trouvée dans les systèmes CFC et HC
Empilement non compact.

III- Alliages :
On appelle alliage le résultat d’une combinaison entre un métal avec un ou
plusieurs autres métaux. Dans certains cas, on obtient des alliages par addition à un
métal d’un non-métal tel que le carbone. A titre d’exemple, le duralumin est un alliage
d’acier et d’aluminium.

On distingue deux types d’alliages : Solution solide de substitution et solution


solide d’insertion.

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1) Solution solide de substitution : Si les deux métaux cristallisent dans le


même système et possèdent des rayons atomiques voisins. Dans ce cas, le
réseau conserve la même structure mais il comporte des atomes de l’un et de
l’autre métal répartis au hasard.

2) Solution solide d’insertion : Dans un réseau métallique, il existe, entre les


atomes, des interstices (ou sites interstitiels) qui sont les sites octaédriques et
tétraédriques. Un atome de rayon qui respecte certaines conditions, peut
s’insérer dans les interstices.
Soit rt (ro) le rayon maximum d’une sphère susceptible d’être introduite en site
tétraédrique (octaédrique).

Pour CFC : r0 / R = √𝟐 – 1 = 0,414 et rt / R = √𝟑/√𝟐 – 1 = 0,225


Pour HC : r0/R = √𝟐 - 1 = 0,414 et rt/R = 𝟑/𝟐 - 1 = 0,225

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