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COURS DE DROIT DU TRAVAIL
INTRODUCTION GENERALE
Le droit du travail est la branche du droit qui régit les rapports individuels et collectifs
existant entre les travailleurs et les employeurs. C’est un droit qui peut prêter à confusion
en ce sens qu’il donne l’impression de s’appliquer à tout travail humain.
Cependant, le droit du travail ne vise pas toute relation de travail, mais uniquement le
travail dépendant.
Ainsi, la personne qui travaille moyennant rémunération, pour le compte et sous l’autorité
d’une autre personne voit ses rapports avec cette dernière régis par le droit du travail. Le
travail salarié est donc marqué par la dépendance du travailleur vis-à-vis de son
employeur qui est fondé, de par son autorité, à donner les ordres, à surveiller et contrôler
le travail effectué par le salarié et éventuellement à infliger des sanctions en cas de
faute.
Aussi, sera-t-il question dans ce cours de donner aux étudiants les rudiments
nécessaires pour une meilleure insertion dans le monde du travail.
Les sources internes du droit du travail se subdivisent, d’une part, en sources d’origine
étatiques et en sources professionnelles d’autre part.
C’est le droit élaboré par les organes de l’Etat avec ou sans la participation des
employeurs et des travailleurs. On peut retenir : La Constitution, la Loi, les Actes
Règlementaires, la Jurisprudence.
Section 2 : les sources professionnelles
Le droit du travail présente cette particularité que de nombreuses règles ne sont pas
élaborées par les organes de l’Etat, mais par les professionnels eux-mêmes. Ces règles
sont, soit l’œuvre des représentants des organisations syndicales d’employeurs et de
travailleurs, soit celle du chef d’entreprise.
Il s’agit :
- le règlement intérieur ;
Il est obligatoire dans tout établissement employant au moins dix (10) salariés et doit être
communiqué aux délégués du personnel et à l’inspection du travail avant sa mise en
vigueur.
Ce sont des pratiques habituellement suivies dans une entreprise, se traduisant par
l’attribution aux salariés d’un avantage supplémentaire.
Pour être source de droit, ils doivent remplir trois (3) conditions : la généralité, la
constance et la fixité.
2. la constance : un usage ne peut résulter d’un fait isolé. Ainsi, sans qu’il existe une
durée minimale durant laquelle doit être octroyé l’avantage ou de mises en œuvre de la
pratique, l’avantage doit toutefois être attribué un certain nombre de fois et de manière
continue.
3. la fixité : l’avantage accordé doit obéir à des règles prédéterminées qui définissent
ses conditions d’octroi.
NB. Le droit d’origine professionnel ne peut déroger à la loi que dans un sens favorable
au salarié.
CHAPITRE 2 : les sources internationales
Ce sont des traités signés entre deux (2) Etats déterminés, qui portent sur un point
précis de droit ou sur les conditions de travail de leurs travailleurs migrants.
Exemple :
Ce sont des accords généralement conclus entre des Etats-Unis par une solidarité
géographique en vue de renforcer leur sécurité mutuelle, soit en matière de travail ou de
sécurité sociale, soit dans le cadre de coopération plus large.
Exemple : le traité de l’UEMOA.
Les conventions de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) sont les plus importants
accords multilatéraux, par leur nombre mais aussi par leurs influences sur les accords
bilatéraux et régionaux.
Les conventions sont des normes universelles destinées à la ratification et comportant
pour les Etats les ayant ratifiées l’obligation d’en appliquer les dispositions.
PREMIERE PARTIE : LE CONTRAT DE TRAVAIL
Au terme de l’article 29, alinéa 1er du code du travail du Burkina Faso « le contrat de
travail est toute convention écrite ou verbale par laquelle une personne appelée
travailleur, s’engage à mettre son activité professionnelle, moyennant rémunération,
sous la direction et l’autorité d’une autre personne physique ou morale, publique ou
privée appelée employeur ».
En effet, il entraîne des obligations réciproques pour les deux parties. Le travailleur
fournit la prestation de service et en contrepartie l’employeur verse le salaire convenu.
Le contrat de travail est celui qui place le travailleur sous « la direction et l’autorité » de
l’employeur. Il se crée ainsi un lien de subordination qui confère à l’employeur le droit de
donner des ordres concernant l’exécution du travail, de contrôler l’accomplissement, de
vérifier les résultats et d’infliger des sanctions disciplinaires.
Pour le travailleur, le contrat est donc conclu « intuitu personae » : c’est lui-même qui
doit la prestation de service, il ne peut pas en cas d’indisponibilité, la faire exécuter par
une autre personne.
Paragraphe 2 : les critères du contrat de travail
Ce sont les éléments qui permettent de dire que tel employeur et tel travailleur sont liés
ou non par un contrat de travail.
Tirés de la définition ci-dessus du contrat de travail, ces critères au nombre de trois (3)
sont cumulatifs pour la détermination de la qualité de travailleur salarié sans pour autant
avoir la même importance. Il s’agit :
Cependant, ce critère n’est pas déterminant car il n’est pas à lui seul suffisant dans la
mesure où d’autres types de contrats (contrat de mandat, contrat d’entreprise…)
supposent également une prestation de travail.
B. la rémunération ou salaire
C. le critère de la subordination
- le risque d’exploitation
- la fourniture exclusive du travail
Le contrat de mandat confère à l’une des parties, le mandataire, le pouvoir de faire des
actes juridiques pour le compte de l’autre partie, le mandant. Le mandataire est tenu de
respecter la volonté du mandant lorsqu’il le représente, mais il ne se trouve pas sous son
autorité pour la conduite générale de son activité alors que dans le contrat de travail le
travailleur est le préposé de l’employeur.
Le contrat de société est, selon l’article 1832 du Code Civil, le contrat par lequel deux ou
plusieurs personnes conviennent de mettre quelque chose en commun en vue de
partager les bénéfices qui pourront en résulter. La distinction entre le contrat de travail et
le contrat de société est que le salarié ne participe pas à la direction de l’entreprise alors
que l’associé a un droit de regard sur la marche de l’entreprise ; le salarié reçoit une
rémunération, l’associé prend part à la distribution des bénéfices et supporte les pertes
ou les risques de l’entreprise.
Pour clore cette section, il convient de noter que la distinction entre contrat de travail et
contrats voisins est importante en ce sens que lorsqu’il y a contrat de travail un régime
juridique particulier s’attache au rapport contractuel et l’inspection du travail est
compétente pour connaître des litiges qui pourraient en découler.
CHAPITRE 2 : LA CONCLUSION DU CONTRAT DE TRAVAIL
Paragraphe 1 : le consentement
L’échange des consentements ne produit d’effets qu’à condition d’être donné librement
et d’être exempt de vices. Il n’y a donc pas consentement si celui-ci a été obtenu par
erreur, violence ou dol.
Paragraphe 2 : la capacité
Paragraphe 3 : la licéité
Le contrat de travail doit être licite c'est-à-dire conforme aux lois et règlements en
vigueur.
La cause du contrat est illicite quand elle est prohibée par la loi, quand elle est contraire
aux bonnes mœurs ou à l’ordre public (article 1133 du C.civ.).
Paragraphe 4 : la forme
La forme du contrat est libre et est constatée dans les formes convenues par les parties
contractantes. Il peut être écrit ou verbal.
Des exceptions prévues par les dispositions des articles 55, 56 et 57 du code du travail6
sont apportées au principe de la libre conclusion du contrat de travail.
L’article 46 du code ira plus loin en disposant que les formes et les modalités
d’établissement du contrat de travail et de l’engagement à l’essai soient règlementées.
Le contrat de travail peut être frappé de nullité si l’une des conditions de forme ou de
fond n’est pas remplie.
Le contenu du contrat de travail varie selon qu’il soit à durée déterminée, indéterminée
ou qu’il concerne un travailleur étranger. Toutefois, il est à noter que la mention de
certaines clauses est jugée obligatoire par le législateur. Ces clauses obligatoires sont
données par l’article 6 de l’arrêté N°2009-000021/MTSS/SG/DGT/DER du 18 décembre
2009 fixant les modalités d’établissement, les formes du contrat de travail et de
l’engagement à l’essai.
L’engagement à l’essai qui ne peut être renouvelé qu’une seule fois et pour la même
durée peut cesser à tout moment, sans préavis ni indemnité, par la volonté de l’une ou
l’autre des parties, sauf dispositions particulières prévues expressément au contrat.
La durée de la période d’essai est prise en compte dans l’ancienneté du travailleur.
B. Le contrat de stage
Le contrat de stage peut, dans une certaine mesure, s’assimiler à un contrat de travail
bien que son objet ne soit pas la fourniture d’une prestation contre rémunération, mais
l’acquisition d’une qualification professionnelle ou le développement d’aptitude au travail.
Au terme de l’article 11 alinéa 1er du code du travail du Burkina Faso : « le contrat de
stage est une convention par laquelle un maître de stage s’engage à donner ou à faire
donner à une personne appelée stagiaire, une formation professionnelle pratique ».
Conclu impérativement avant l’entrée du stagiaire dans l’entreprise, le contrat de stage
doit être constaté par écrit sous peine de nullité. Sa durée est de trois mois maximum
renouvelable une fois.
La rémunération du stagiaire est laissée à l’appréciation du chef d’établissement.
Le contrat de stage peut prendre fin avant terme, d’accord parties ou à l’initiative d’une
des parties pour un motif valable.
C. Le contrat d’apprentissage
- une copie d’acte de naissance ou de jugement supplétif en tenant lieu pour le maître et
pour l’apprenti ;
Le contrat de travail à durée déterminée est le contrat de travail dont le terme est précisé
à l’avance par la volonté des deux parties.
Le contrat de travail à durée déterminée peut être renouvelé sans limitation. En effet,
l’article 52 du code du travail de 2008 dispose que : « le contrat de travail à durée
déterminée est renouvelable sans limitation sauf cas d’abus laissé à l’appréciation de la
juridiction compétente ».
Il ne peut être conclu pour une durée supérieure à deux ans pour les travailleurs
nationaux et à trois ans pour les travailleurs non nationaux sauf dans le cas où son
terme est imprécis ».
Le contrat de travail à durée indéterminée est le contrat de travail conclu sans précision
de terme. Il peut être écrit ou verbal.
Le contrat de travail à temps partiel peut être à durée déterminée ou indéterminée. Il est
alors conclut, exécuté et résilié dans les mêmes conditions que ces contrats.
CHAPITRE 3 : EXECUTION DU CONTRAT DE TRAVAIL
Les obligations et les droits de l’employeur sont plus complexes parce qu’ils ne se
limitent pas seulement au terme du contrat. En effet, l’employeur a de multiples
obligations qui se rattachent à l’exécution du contrat de travail ou qui sont simplement
d’origine légale.
L’employeur doit :
payer les salaires et indemnités aux taux prévus par la loi, la convention collective ou
le contrat individuel de travail ;
payer les salaires dans les délais prévus par les textes en vigueur.
traiter le travailleur avec dignité et veiller au maintien des bonnes mœurs et à
l’observation de la décence publique ;
interdire toute forme de violence physique ou morale ou tout autre abus en raison des
relations de travail, notamment le harcèlement sexuel.
Les droits de l’employeur viennent essentiellement des pouvoirs qui lui sont reconnus du
fait de son droit de propriété et de l’existence du contrat de travail caractérisé par le lien
de subordination juridique. Le pouvoir de direction et de gestion de l’entreprise confère à
l’employeur le droit de prendre les décisions concernant :
- la création de l’entreprise ;
- le recrutement du personnel qu’il désire ;
- l’organisation et la réorganisation des ateliers et service de son entreprise ;
- la politique de la gestion financière ;
- la fusion, la cession, la vente voire la fermeture de l’entreprise.
Il convient de rappeler que la liberté de l’employeur est presque absolue et tout au plus,
il doit informer ou consulter soit l’inspecteur du travail, soit les délégués du personnel
dans les cas où la législation du travail en vigueur l’exige.
Pour assurer la bonne marche de son entreprise, l’employeur a le droit de donner les
ordres aux travailleurs, de contrôler l’application effective de ses ordres et d’infliger des
sanctions s’il y a lieu.
Paragraphe 2 : Les obligations et les droits des travailleurs
Les obligations des travailleurs constituent également les droits des employeurs et
réciproquement.
Pour respecter les clauses contractuelles et éviter la détérioration des relations avec
l’employeur, le travailleur doit :
- Fournir le travail pour lequel il a été embauché, l’exécuter lui-même et avec soin. Il doit
toute son activité professionnelle à l’employeur sauf convention contraire. Cela exige de
lui : assiduité, ponctualité et exercice effectif de son activité ;
- Exécuter son travail avec conscience professionnelle et bonne foi : la perte de temps,
la baisse de rendement, la négligence dans l’utilisation et l’entretien du matériel ou de
l’outillage constituent des manquements à cette obligation et sont passibles de sanction
disciplinaire ;
- Exécuter le travail selon les ordres et les techniques qui lui sont données et non selon
ses propres méthodes ;
- Exécuter loyalement sa prestation ;
- Observer les consignes d’hygiène et de sécurité et le règlement intérieur de l’entreprise
en général ;
- Obéir et respecter le chef d’entreprise, sa hiérarchie et ses autres collaborateurs.
A. Les cas de suspensions du contrat de travail
Le code du travail a énuméré quelques cas légaux pendant lesquels le contrat de travail
est suspendu. Son article 93 stipule en effet que : « le contrat de travail est suspendu
durant :
6) le congé sans solde du salarié bénéficiaire des dispositions de l’article 160 (cas du
congé sans solde du salarié, d’une durée de six mois renouvelables une fois, pour
l’entretien de son enfant) du code du travail ;
11) le congé payé, augmenté éventuellement des délais de route et des périodes
d’attente et de départ du travailleur ;
14) la détention du travailleur qui n’a pas commis de faute professionnelle et dans la
limite de six mois ;
15) la détention du travailleur, aux fins d’enquête et d’instruction judiciaires pour faute
professionnelle présumée et ce, dans la limite de six mois ;
16) la survenance de cas de force majeure et dans la limite de cinq mois, renouvelable
une seule fois.
L’employeur peut résilier les contrats de travail avec paiement des droits légaux si à
l’expiration du renouvellement de la suspension, la force majeure persiste ;
17) l’absence du travailleur en vue d’assister son conjoint malade, dans la limite de trois
mois ;
Au-delà de cette durée, les rapports de travail peuvent cesser sur l’initiative de l’une ou
l’autre des parties avec paiement des droits de rupture.
La résiliation de ces contrats ne peut intervenir que dans les formes et conditions
prévues par le code du travail comme si la modification dans la situation juridique de
l’employeur n’était pas intervenue ».
Aussi, le nouvel employeur est-il tenu au respect des obligations qui incombent à
l’ancien employeur à l’égard des travailleurs dont les contrats de travail subsistent, à
compter de la date de modification de la situation juridique de ce dernier.
La modification proposée par l’employeur peut porter sur les conditions de travail, le
salaire ou le lieu de travail.
Le travailleur peut également demander une modification de son contrat de travail, mais
si l’employeur refuse il n’aura guère de recours car soumis au pouvoir disciplinaire de ce
dernier et contraint à l’obéissance.
6. le licenciement ;
7. la retraite ;
8. l’incapacité permanente totale de travail telle que définie par la réglementation ;
9. le décès (décès du travailleur).
Que le contrat soit à durée déterminée ou indéterminée, il est appelé à prendre fin un
jour. Le mode de cessation du CDD diffère de celui du CDI.
Dans le contrat à durée déterminée, les obligations des parties ne peuvent
normalement prendre fin qu’avec l’arrivée du terme ;
Dans le contrat à durée indéterminée, chacune des parties peut mettre fin
unilatéralement au contrat de travail.
Section 1 : la rupture du contrat de travail à durée indéterminée
Le CDI se caractérise par une faculté de résiliation unilatérale et réciproque sous réserve
des dispositions relatives au préavis, aux licenciements pour motif économique, aux
délégués du personnel, aux délégués syndicaux et de tout autre travailleur protégé
(article 64 du code du travail).
Le droit de résiliation est communément appelé licenciement lorsqu’il est exercé par
l’employeur et démission lorsqu’il est exercé par le travailleur.
Le licenciement est dit irrégulier lorsqu’il n’a pas été notifié par écrit ou lorsque le motif
ne figure pas dans la lettre de licenciement.
Il peut se présenter sous la forme d’un délai dont le point de départ est la réception de la
notification de la résiliation du contrat ou lorsque ce délai n’a pas été respecté, d’un
versement par la partie responsable, à l’autre partie, d’une indemnité dont le montant
correspond à la rémunération et aux avantages de toute nature dont elle aurait bénéficié
durant le délai de préavis.
- le cas d’engagement à l’essai où le contrat peut être rompu sans préavis ni indemnités ;
- le cas de faute lourde où la rupture peut intervenir sans préavis et
- le cas de force majeure.
- huit jours pour les travailleurs dont le salaire est fixé à l’heure ou à la journée
- un mois pour les employés autre que les cadres, les agents de maîtrise, les techniciens
et assimilés ;
- trois mois pour les cadres, les agents de maîtrise, les techniciens et assimilés.
Toutefois, en cas de licenciement et lorsque le travailleur licencié se trouve dans
l’obligation d’occuper immédiatement un nouvel emploi, il peut, après avoir informé
l’employeur, quitter l’établissement avant l’expiration du délai de préavis sans avoir de ce
fait à payer une indemnité compensatrice.
En effet, l’employeur doit avoir un motif légitime de licenciement pour que la rupture
unilatérale du contrat de travail ne soit pas entachée d’abus.
Tout licenciement effectué sans motif légitime est abusif. Sont notamment abusifs, au
terme des dispositions de l’article 71 du code du travail, les licenciements effectués dans
les cas suivants :
b) lorsque le licenciement est motivé par les opinions du travailleur, son activité
syndicale, son appartenance ou non à un syndicat, son statut sérologique à VIH réel ou
supposé ;
d) lorsque le licenciement est motivé par le fait que le travailleur sollicite, exerce ou a
exercé un mandat de représentation des travailleurs ;
e) lorsque le licenciement est motivé par le dépôt une plainte du travailleur ou de tout
recours contre l’employeur et/ou des autorités administratives ;
Aussi, tout employeur qui envisage se priver des services d’un travailleur protégé doit-il,
même s’il a un motif légitime, demander l’autorisation à l’Inspecteur du Travail du
ressort.
D. Le respect des dispositions relatives au licenciement pour motif économique
Outre les règles applicables à tout licenciement, le licenciement pour motif économique
est soumis à des règles propres.
Elle est due en cas d’absence de faute lourde et lorsque le délai de préavis n’a pas été
respecté par celui qui prend l’initiative de la rupture.
2) L’indemnité de licenciement.
Elle n’est due que si le travailleur a fait l’objet d’un licenciement, ce qui exclut la
démission du travailleur ou la retraite du travailleur.
Elle n’est pas due lorsque le travailleur a commis une faute lourde.
Son attribution est subordonnée à une certaine durée de présence continue dans
l’entreprise (minimum un an de service).
Le montant de l’indemnité :
Il est représenté, pour chaque année de présence accomplie dans l’entreprise, par un
pourcentage déterminé du salaire global mensuel moyen des six mois d’activité qui ont
précédé la date de licenciement.
Le pourcentage est fixé à :
- 25% pour les 5 premières années ;
- 30% pour la période allant de la 6ème à la 10ème année incluse ;
- 40% pour la période s’étendant au-delà de la 10ème année.
6) Le certificat de travail.
Paragraphe 2 : cas de la démission
La démission est l’acte par lequel le salarié rompt unilatéralement son contrat de travail à
durée indéterminée.
Le travailleur qui désire démissionner n’est pas obligé de justifier sa démission mais doit
respecter le délai de préavis.
- une indemnité compensatrice de congé payé s’il n’a pas jouis de tous ses congés.
Si le contrat de travail à durée indéterminée peut cesser à tout moment par une rupture
unilatérale de chacune des parties (résiliation devant satisfaire à certaines conditions de
fond et de forme), le contrat à durée déterminée doit, en principe, être maintenu jusqu’à
l’arrivée du terme sauf dans les cas d’accord des parties constaté par écrit, de force
majeure ou de faute lourde.
L’arrivée du terme du CDD donne droit au travailleur le bénéfice d’une indemnité de fin
de contrat calculée sur les mêmes bases que l’indemnité de licenciement.
Lorsque le travailleur cesse définitivement son service pour entrer en jouissance de son
allocation règlementaire de retraite, il n’a pas, en principe, droit à une indemnité de
licenciement dans la mesure où cette rupture n’est pas imputable à l’employeur.
Cependant, il lui sera versé dans ce cas, une allocation spéciale dite « indemnité de
départ à la retraite » calculée sur les mêmes bases et suivant les mêmes règles que
l’indemnité de licenciement.
Paragraphe 2 : le décès du travailleur
En cas de décès du travailleur, ses ayants droits qui étaient effectivement à sa charge
peuvent prétendre :
1) au salaire de présence ;
2) à l’indemnité compensatrice de congé acquise à la date du décès ;
3) aux frais funéraires jusqu’à concurrence de cinq fois le taux mensuel du SMIG ;
4) à une indemnité d’un montant équivalent à celui de l’indemnité de licenciement si le
travailleur comptait, au jour du décès, au moins un an d’ancienneté ;
L’inspecteur du travail convoque les parties à une date bien déterminée pour une
tentative de conciliation au cours de laquelle le débat est contradictoire.
La tentative de conciliation peut aboutir aux situations suivantes :
- Un accord définitif est trouvé entre les parties : l’inspecteur du travail établit un procès-
verbal de conciliation qui consacre le règlement à l’amiable du litige.
- Un accord partiel est trouvé entre les parties : dans ce cas, un procès-verbal de
conciliation partielle est signé par l’inspecteur du travail, son délégué ou son suppléant
légal et par les parties sur les points d’accord et un procès- verbal de non- conciliation
est dressé par l’inspecteur du travail et les parties pour le surplus de la demande.
En cas de refus de signer le procès-verbal par l’une des parties, une mention expresse
de ce refus est faite par l’inspecteur du travail.
- Aucun accord n’a été trouvé entre les parties : un procès-verbal de non-conciliation est
dressé et signé par l’inspecteur du travail, son délégué ou son suppléant légal et les
parties au litige.
- Une des parties n’a pas comparu après deux convocations : un procès-verbal de non
conciliation par défaut est dressé et signé par l’inspecteur du travail, son délégué ou son
suppléant légal et par la partie présente.
Si le demandeur ne comparaît pas au jour fixé, et s’il est prouvé qu’il a reçu la
convocation et ne justifie pas d’un cas de force majeure, la cause est rayée du rôle.
Si le défendeur ne comparaît pas et ne justifie pas d’un cas de force majeure, défaut est
donné contre lui et le tribunal statue sur le mérite de la demande.
Paragraphe 1 : l’opposition
C’est la voie de recours qui permet au défendeur jugé par défaut, de faire revenir l’affaire
devant la même juridiction pour un nouvel examen. Le défendeur a dix (10) jours après
la signification du jugement pour faire opposition.
Paragraphe 2 : L’appel
Les jugements du tribunal du travail sont définitifs et sans appel, sauf du chef de la
compétence, lorsque le montant de la demande n’excède pas deux cent mille francs. Au-
dessus de cette somme, les jugements sont susceptibles d’appel devant la cour d’appel.
Le délai d’appel est de (15) jours à compter du prononcé du jugement.
Paragraphe 3 : Le pourvoi
C’est une voie de recours formée contre les jugements des Tribunaux du Travail rendus
en dernier ressort et les Arrêts de la Cour d’Appel statuant en matière sociale. Le délai
du pourvoi est de deux (02) mois à compter de la signification/notification du jugement
rendu en dernier ressort ou de l’arrêt d’appel.
Au terme de l’article 367 du code du travail : « le conflit collectif est un différend qui naît
en cours d’exécution d’un contrat de travail et qui oppose un ou des employeurs à un
groupe organisé ou non de travailleurs pour la défense d’un intérêt collectif »
Il convient de noter que dans le conflit collectif, la revendication met en jeu un intérêt
collectif alors que le conflit individuel met en cause un intérêt individuel.
Il est question d’intérêt collectif quand, ce dont il s’agit appartient ou concerne une partie
ou l’ensemble des travailleurs : textes de loi, convention collective, accord
d’établissement ou statut du personnel, avantages salariaux ou sociaux etc.
Toutefois, pour que l’atteinte à un intérêt collectif soit un conflit collectif, il faut que ladite
action provoque la réaction non pas d’un seul travailleur mais de plusieurs travailleurs à
la fois. C’est dire qu’il peut y avoir violation de dispositions portant atteinte à un intérêt
collectif sans qu’il ait conflit collectif.
Section 2 : la procédure de règlement du différend collectif de
travail
Paragraphe 1 : la conciliation
Les articles 369 et 370 du code du travail stipulent que : « Tout différend collectif doit
être immédiatement notifié par les parties :
A l’inspecteur du travail, lorsque le conflit est limité au ressort territorial d’une inspection
du travail ;
Au directeur du travail, lorsque le conflit s’étend sur les ressorts territoriaux de plusieurs
inspections du travail.
Dans un délai de quinze jours à compter de la date à laquelle il a été saisi, l’inspecteur
du travail ou le directeur du travail est tenu de dresser un PV constatant soit l’accord
total, soit l’accord partiel soit le désaccord des parties, lesquelles contresignent le PV.
En cas d’échec, le conciliateur rédige un rapport sur l’état du conflit qu’il adresse au
ministre chargé du travail.
Paragraphe 2 : l’arbitrage
Le refus d’application de la sentence arbitrale est notifié par déclaration écrite remise
dans les quarante huit heures francs qui suivent la communication de la sentence au
ministre chargé du travail qui en délivre récépissé. (Articles 376 du code du travail).
La sentence du conseil d’arbitrage peut faire l’objet d’un recours devant la chambre sociale de
la cour de cassation.
Paragraphe 3 : le règlement de force des conflits collectifs de travail
A- La grève
La grève s’exerce dans le cadre du conflit collectif de travail. Elle doit intervenir après
épuisement de la procédure de conciliation et d’arbitrage prévue par le code du travail.
Au terme de l’article 382 du code du travail « la grève est une cessation concertée et
collective du travail en vue d’appuyer des revendications professionnelles et d’assurer la
défense des intérêts matériels ou moraux des travailleurs ».
La grève ne rompt pas le contrat de travail, sauf faute lourde imputable au travailleur.
Constitue notamment une faute lourde, le fait pour le travailleur gréviste de s’opposer au
travail d’autrui et/ou à ce que sa tâche soit effectuée par d’autres travailleurs, même
ceux qui n’y sont pas habituellement affectés.
B. Le lock-out
Au terme de l’article 387 du code du travail : « le lock-out est une décision par laquelle
un employeur interdit au salarié l’accès de l’entreprise à l’occasion d’un conflit collectif de
travail ».