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ENSTP Chapitre 2 Le globe terrestre 2018/2019

Sommaire
............................................................................... 9
2.1 Introduction ................................................................................................................. 9
2.2 Le globe terrestre ......................................................................................................... 9
2.2.1 Coupe de la Terre ............................................................................................... 10
2.2.2 Comment a-t-on obtenu cette structure interne ? ............................................... 12
2.2.3 La Terre, une planète vivante ............................................................................. 15
2.3 GEODYNAMIQUE TERRESTRE ........................................................................... 16
2.3.1 LA GÉODYNAMIQUE INTERNE DE LA TERRE ........................................ 16
2.3.2 GEODYNAMIQUE EXTERNE DE LA TERRE ou EROSION ...................... 21

2.1 Introduction
Dans ce chapitre nous nous intéresserons à la structure interne du globe terrestre
dans le détail. Ces notions sont nécessaires pour comprendre les grands phénomènes
géologiques qui nous entourent (séismes, mouvements de terrains, accidents
géologiques…etc). Nous commencerons par des questions sur cette planète sur laquelle
nous vivons et avec laquelle nous avons des liens très étroits.
Ces questions sont les suivantes :
• Nous connaissons relativement bien la surface de la Terre, mais que peut-on dire
de sa composition en profondeur?
• Comment étudier la Terre en profondeur ?
• Quelle est la structure interne de la Terre? Homogène? Liquide ? solide?
gazeuse… ?
• Nous savons que la surface de la Terre est en changement constant, quel est le cas
en profondeur ? elle change ? elle ne change pas ?...
• Quelle est l’influence de la structure interne de la Terre sur sa surface ? C’est-à-
dire sur les ouvrages du BTP?
• Qu’est ce que va nous apporter de connaître la Terre en profondeur ?

Dans les paragraphes qui suivent nous répondrons à ces questions avec des illustrations
et des exemples.
Remarque : le sujet de la composition interne de la terre est encore à l’état de recherche.
C’est pourquoi nous nous contenterons parfois d’hypothèses émises par les chercheurs
afin d’expliquer certains phénomènes.

2.2 Le globe terrestre


La Terre est une planète parmi les neuf planètes du système solaire;
Elle est âgée d’environ 4,5 milliards d’années. C’est une sphère aplatie aux pôles ayant la
forme d’un ovoïde d’un rayon moyen de 6400km.

A l’intérieur, la Terre n’est pas vide, mais remplie de matière solide, liquide et gazeuse…
sous forme de couches concentriques et successives. On parle de composition interne de
la Terre.

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Cette composition interne a été établie par différentes méthodes et techniques,


notamment:
 Des observations directes en surface : efficaces mais limitées à quelques milliers
de mètres de profondeur (profondeur maximum de 5 à 13km).
 Des méthodes géophysiques (sismique, gravité, magnétisme, flux chaleur…) : ce
sont les plus efficaces et donc les plus utilisées à cet effet. Ces techniques sont
dites indirectes car elles déduisent leurs résultats à partir de mesures de
paramètres indirectes. Par exemple, les méthodes sismiques étudient la
propagation des ondes dans les profondeurs de la Terre pour en déduire la
nature, le nombre… des terrains traversés. L’une de ces techniques sera étudiée
en détail en séance de TP.

2.2.1 Coupe de la Terre


D’après les résultats des études géophysiques, notamment sismiques, l'intérieur de
la Terre est globalement constitué d'une succession de couches concentriques aux
propriétés physico-chimiques et mécaniques différentes (Figure ‎0-1 et Figure ‎0-2).
De l’extérieur vers l’intérieur ces couches sont :

1. LA CROUTE TERRESTRE : appelée aussi lithosphère, elle est solide et


représente environ 2% du volume total de la Terre. Il faut distinguer 2 croûtes,
selon que l’on soit sur les continents ou dans les océans:
a. la croûte continentale, d’épaisseur moyenne de 30 à 150 km.
b. la croûte océanique, très mince (5 à 15km).

Remarque : ces deux types de croûtes sont très différents de par la nature de leurs
matériaux et de leurs compositions chimiques (tabl.1-1).
La croûte continentale est plus riche en silice (SiO2) que la croûte océanique.
Ces deux croûtes sont riches en alumine (Al2O3)
Parfois on les rassemble sous le nom de SIAL (SIlice - ALumine).

Croûte Croûte Manteau


continentale océanique
SiO2 60% 49% 44%
Al2O3 15% 16% 2%
Mg0 3% 7% 37%
Tableau 0-1 : Compositions chimiques comparées des croûtes continentale, océanique et du manteau.

2. LE MANTEAU : représente environ 82% du volume terrestre. Le manteau est


séparé de la croûte par la discontinuité majeure de MOHO (du nom du sismologue
croate Mohorovicic, 1857-1936). L’épaisseur du manteau est estimée à 2900 km.
Il se divise en 2 unités.
a. Manteau supérieur principalement plastique mais dont la partie tout à fait
supérieure est solide (jusqu’à 700km) ;
b. Manteau inferieur solide (de 700 à 2900km),
3. LE NOYAU (environ 17% du volume terrestre). Il est séparé du manteau par la
discontinuité de Gutenberg. Il se divise également en 2 parties :

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a. Noyau externe (jusqu' à 5155 km). Il a un comportement liquide et


principalement composé de fer, de sulfures et un peu de silicium.
b. Noyau interne solide; appelé aussi la graine. Il a un comportement solide,
principalement composé de Ni et Fe, il porte le nom abrégé de NIFE (pour
NIckel et FEr).

Figure 0-1 Composition interne de la Terre (dimensions) (Figure P. A. Bourque)

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Figure 0-2 Composition interne de la Terre (Discontinuités) (Figure P. A. Bourque)

2.2.2 Comment a-t-on obtenu cette structure interne ?


Compte tenu de ces détails sur la structure interne de la Terre il est normal de
se demander comment a-t-on obtenu cela sachant qu’il s’agit de milliers de km de
profondeur ?
Comme indiqué ci-dessus, la solution est venue grâce aux méthodes indirectes, c'est-à-
dire l’étude des propagations des ondes sismiques. Notamment les propriétés de
propagation et de réfraction-réflexion.

2.2.2.1 Les ondes sismiques et leurs caractéristiques :


Rappelons qu’un séisme est un ébranlement du sous-sol terrestre suite au
déplacement brutal de deux compartiments rigides (à venir dans le chapitre :
Géophysique et sismologie).
A partir du foyer du séisme, plus ou moins profond, des ondes élastiques ou vibrations
se propagent dans la Terre dans toutes les directions.
La caractéristique importante de ces ondes est qu’elles se propagent à des vitesses qui
varient en fonction des propriétés physico-chimiques des milieux traversés. Par
exemple, plus le milieu est dense plus la vitesse de l’onde sismique est élevée, et vice-
versa.
A la surface du globe, des stations sismiques, ou sismographes qui sont en écoute
permanente, enregistrent des courbes appelées sismogrammes qui rendent compte de
l’activité sismique de notre planète (Figure 0-3).

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Figure 0-3 Schéma de localisation d’une dicontinuité en profondeur de ka terre, exemple le Moho

Remarque : Vitesses des ondes sismiques :


Les vitesses de propagation des ondes sismiques de compression et de cisaillement Vp et Vs
dans un solide dépendent de trois paramètres qui sont :
La masse volumique ρ (ou densité)
Le module d’incompressibilité K (lié à l’élasticité des matériaux)
Le module de cisaillement μ (lié à la rigidité des matériaux, nul dans les liquides) :

K  43  
Vp  Vs 
 et

2.2.2.2 Comportement des ondes sismiques dans le globe terrestre


On assimile le trajet des ondes sismiques à des rayons, équivalents des ondes
lumineuses, auxquelles on applique les lois de la réflexion et de la réfraction de la
lumière (Lois de Descartes).
L’onde sismique est une ligne perpendiculaire à la surface du front d’ondes, le long de
laquelle l’énergie se déplace.
Lorsqu’une onde sismique rencontre une surface de discontinuité, entre un milieu1 et un
milieu2, (Figure 0-4), une partie de l’énergie qu’elle transporte est repoussée par
réflexion vers le milieu 1, l’autre partie passe dans le milieu 2 avec une déviation claire
par réfraction.
Il en résulte deux éléments importants, qui ont permis aux scientifiques d’établir le
modèle actuel de la structure interne de la planète Terre, ce sont :
1. La variation de la vitesse de propagation et
2. l’existence de réflexions et de réfractions.

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Figure 0-4 Trajectoire d'une onde à la surface discontinuité entre 2 milieux différents et loi de Descartes

2.2.2.3 Les données sismiques et les discontinuités majeures de la structure


de la terre :
Les études des ondes sismiques P et S à l’intérieur de la Terre ont montré que
leur vitesse augmente avec la distance parcourue en profondeur.
On en a déduit globalement que la densité des milieux traversés augmente avec la
profondeur. Ceci signifie que la Terre n’est pas homogène mais hétérogène. C'est-à-
dire plusieurs couches aux propriétés différentes, séparées par les principales
discontinuités de Moho, de Gutenberg et de Lehman (Erreur ! Source du renvoi
ntrouvable.).

2.2.2.4 Propriétés mécaniques:


La description qu’on vient de faire représente les discontinuités sismiques de la
Terre. Cependant, du point de vue rhéologique1 il y a une distinction importante à faire
entre la Lithosphère et l’Asthénosphère (Figure 0-2 et Figure 0-6) qui sont elles
caractérisées par leurs propriétés surtout mécaniques (contrainte / déformation). Ces
caractéristiques vont particulièrement nous intéresser dans les paragraphes et les
chapitres suivants (§2.3.1.1).
 La lithosphère est définie mécaniquement comme solide et cassante. C'est-à-dire
qu’elle résiste à la contrainte appliquée (rigidité) jusqu’à une limite, appelée
Résistance, où elle casse brusquement en donnant lieu à une libération d’énergie sous
forme de séismes et des failles…etc. Cela explique par exemple pourquoi nous
ressentons les séismes à surface de la Terre.

1
Branche de branche de la physique qui étudie l’écoulement ou la déformation des corps sous l’effet des
contraintes mécaniques.

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 L’asthénosphère possède une mécanique ductile : C'est-à-dire qu’elle ne casse pas


sous la contrainte mais se déforme indéfiniment. Il n y a donc pas de rupture
brusque ni de libération d’énergie mais simplement une déformation plastique. Cette
déformation permanente qui se passe sous la Lithosphère engendre des forces de
frottement
permanents sur celle-
ci qui résiste jusqu’à
la rupture comme
expliqué juste avant.

Les deux phénomènes de


déformation permanente
de l’Asthénosphère et de
rigidité accompagnée de
rupture brusque de la
Lithosphère sont
complémentaires et sont
à l’origine de tout ce qui
se passe et ce qui est
ressenti à la surface de
la Terre comme la
formation des chaînes de
montagnes, des océans,
des chaînes de volcans et
des tremblements de
Terre…etc.

Figure 0-5 Figure de Synthèse de la structure interne de la Terre:

2.2.3 La Terre, une planète vivante


Remarquons que cette brève description de la structure de la Terre donne une image
statique de notre planète. Mais la réalité est beaucoup plus complexe.
Par exemple, les dimensions données ne sont que des approximations, car elles
dépendent du lieu où ont été prises ces mesures et des moyens utilisés pour cela.
Ces dimensions telles qu’on les connaît aujourd’hui ont évolué et évoluent toujours dans
le temps car la planète est en activité permanente, on appelle la Terre : Planète vivante.

Cette vivacité se traduit par les tremblements de terre (séismes), les volcans, le
cycle de l’eau, le vent, la formation de chaînes de montagnes (orogenèses) etc.
Cette activité complexe de la Terre s'intègre dans un schéma thermodynamique
complexe de notre planète qui est communément appelé Géodynamique terrestre qu’on
va expliquer dans les paragraphes suivants.

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2.3 GEODYNAMIQUE TERRESTRE


Dans le dictionnaire2 de géologie on peut lire la définition suivante : « La
géodynamique est une branche de la géologie qui s’intéresse à l’étude des forces
mises en jeu dans les phénomènes géologiques (séismes, orogenèses, volcans…) ».
Ces forces sont de deux natures.
1. Géodynamique interne: ce sont les forces ou phénomènes qui ont lieu dans les
profondeurs de la Terre
2. Géodynamique externe: ce sont les forces et phénomènes qui ont lieu à la surface
de la Terre.
Ces deux types de géodynamiques sont très liées et parfois difficilement discernable
car elles agissent ensemble, souvent en harmonie, pour la modification constante et
continue de la Terre, en profondeur et surtout de sa surface.

D’un point de vue général, la géodynamique est bien la cause de tous les phénomènes
géologiques subits et observés sur la surface du globe (séismes, volcans, montagnes...).
C'est pourquoi il est très important, pour l'ingénieur en travaux publics (TP), de
connaître ces forces, leurs principes, leurs fonctionnements, leurs effets…
Cela afin de se préserver contre leurs effets quand cela est possible.

Par exemple: grâce aux connaissances acquises sur les séismes, il est devenu possible de
délimiter géographiquement les régions à risque sismique élevé. Où des règles de
construction spécifiques ont été établies (réglementations parasismiques). Ceci a
considérablement réduits les risques liés aux séismes par rapport aux passé.

Dans les paragraphes suivants, il s’agira de détailler ces deux types de géodynamiques et
leurs conséquences sur la surface de la terre.

2.3.1 LA GÉODYNAMIQUE INTERNE DE LA TERRE


Les forces réelles qui sont à l’origine de la géodynamique interne de la Terre sont
encore peu connues. Elles font toujours l'objet de recherche dans le monde scientifique.
Cela en raison des profondeurs de la Terre qui sont inaccessibles directement. Pour
expliquer ce qui se passe à très grande profondeur, plusieurs hypothèses ont été
proposées. Nous expliquerons dans ce qui suit le modèle le plus généralement accepté
par la communauté scientifique.

2.3.1.1 Modèle géodynamique


Nous venons de voir que la structure interne de la Terre est assimilée à une
succession de couches concentriques qui ont des propriétés physico-chimiques et
mécaniques différentes.
Par conséquent, l’interaction entre ces différentes couches aux comportements
rhéologiques différents crée une dynamique spectaculaire qu’on appelle la géodynamique
interne de la Terre.
En effet, on suppose que c'est dans le Manteau (80% du volume terrestre) que se joue
l’essentiel de cette dynamique. (Figure 0-6 et Figure 0-7).

2
Dictionnaire de Géologie, A. Foucault & J. F. Raoult ; éd. Masson 1980

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Figure 0-6 Structure géodynamique de la croûte et du manteau supérieur

Figure 0-7 Structure schématique du globe terrestre

Comme nous l’avons précédemment signalé, la partie la plus superficielle de la Terre a un


comportement mécanique solide et cassant (§2.2.2.3 ci-dessus). Rappelons que

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cette unité, qui comprend la croûte terrestre avec la partie supérieure du manteau, est
la lithosphère. Son épaisseur est variable de 70 à 150km, selon l'endroit.

Sous la lithosphère se trouve l'asthénosphère qui serait partiellement fondue (10%).


Cette caractéristique est très importante dans la compréhension des phénomènes de
convection que l’on va voir ci-dessous. De ce fait, l’asthénosphère a un comportement
mécanique en apparence solide, mais plastique et ductile, c'est à dire qui peut se
déformer sans se casser.

Faisons remarquer que la limite entre la Lithosphère et l’Asthénosphère est une zone où
on a relevé que les vitesses des ondes sismiques sont étrangement ralenties. Cette zone
étrange a pris l’acronyme de LVZ (de l’anglais Low Velocity Zone, c'est-à-dire zone à
faible vitesse sismique).

A cause de sa rigidité et des contraintes incessantes qu’elle subit, la Lithosphère s’est


brisée en plusieurs morceaux rigides appelés plaques (une douzaine). Ces plaques rigides
sont en mouvement les unes par rapport aux autres (quelque mm ou cm par an).

La Figure ‎0-9 montre les principales plaques connues à la surface de la Terre ainsi que
les directions dans lesquelles elles se déplacent.

Les géologues croient que cette dynamique et ce mouvement des plaques, plus connu sous
le nom de Tectonique des Plaques, est provoqué par l’Asthénosphère qui se déforme
sans cesse.

LVZ

Figure 0-8 Low Velocity Zone LVZ, limite entre Lithosphère et Asthénosphère (Figure P. A. Bourque)

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Figure 0-9 Répartition et mouvement relatif des plaques lithosphériques. Les flèches indiquent les
directions des mouvements. La longueur des flèches est proportionnelle à la vitesse des plaques. Ph:
plaque Philippines; Co: plaque Cocos; Ca: plaque Caraïbes. D'après Pomerol et al. (2000)

En réalité, on pense qu’il existe au sein de l’Asthénosphère des mouvements ascendants


(remontants) et des mouvements descendants de la matière liquide, qu’on appelle magma
(matériau liquide du Manteau). Ces mouvements de matière, qui provoquent ces
déplacements, sont appelés courants de convection (voir détails ci-dessous).

Remarque : si les plaques, en mouvement, se séparent le long des dorsales, il risque d’y avoir une
dilatation infinie de la surface de la Terre !! Pour éviter cela, il y a convergence des et destruction des
plaques ailleurs, où la lithosphère d’une plaque passe sous l’autre plaque, en plongeant dans le
Manteau (voir zones de subduction, Figure 0-10).

2.3.1.2 Les courants de convection :


Ces courants sont supposés ascendants (ou remontant) sous les océans et
descendants sous les continents (voir Figure ‎0-10 et Figure ‎0-11). Ils seraient les
moteurs de la Dérive des continents.

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Figure 0-10 Courants de convection et subduction entre 2 plaques lithosphériques (Figure P. A. Bourque)

Comme tous les processus internes de la Terre, les courants de convection sont le fruit
d’hypothèses scientifiques qui étudient toujours ces phénomènes.

Mais ce que nous pouvons dire à présent, c’est qu'il existe plusieurs évidences d’un flux
de chaleur (exemple : les volcans…) qui provient du centre de la Terre vers l'extérieur.

On suppose que ce flux est causé par la désintégration radioactive de certains éléments
chimiques dans le Manteau. Cette désintégration ou explosion est accompagnée de
libération d'énormes quantités d'énergie et de chaleur. La matière solide du Manteau
absorbe cette chaleur et devient ainsi en partie visqueuse et sa densité diminue. Cette
matière moins dense va subir les lois de la physique terrestre et se retrouvera en
mouvement ascendant vers le haut (partie supérieure du Manteau); tandis que la matière
froide, plus dense, va se mouvoir vers le bas (partie inférieure du Manteau). Ce
mouvement ascendant de matière moins dense et descendant de matière plus dense
constitue un cycle interminable qu'on appelle "Cellule de Convection" (Figure ‎0-10 et
Figure ‎0-11). C'est pourquoi le Manteau est dit plastique (asthénosphère).

En outre, la forte concentration de chaleur en permanence conduit à une fusion partielle


du manteau qui produit du Magma (Figure ‎0-10).

La convection produit des forces de tension, par frottements et dilatation de la partie


inférieure de la Lithosphère, qui poussent deux plaques à diverger (voir Figure ‎0-11).

La convection est considérée comme le moteur du « tapis roulant », entraînant la


Lithosphère océanique de part et d'autre de la dorsale. Le vide créé par l’éloignement
des plaques est rapidement comblé par la venue de magma, qui refroidit pour donner de
la nouvelle croûte océanique.

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dorsale

Figure 0-11 Courants de convection, convergence et subduction des plaques lithosphériques


(Figure P. A. Bourque)

2.3.2 GEODYNAMIQUE EXTERNE DE LA TERRE ou EROSION3


Comme il existe une géodynamique interne, il y a aussi une géodynamique externe
de la Terre qui est très importante. Elle est responsable de la re-modélisation et la
modification sans arrêt de la surface de la Terre. On parle tout simplement d'érosion.

Il existe un lien de complémentarité entre la géodynamique interne et la géodynamique


externe. La première est responsable de la formation du relief terrestre alors que la
seconde s’occupe de l’éroder.
Les outils principaux de l'érosion sont l'eau, la glace, le vent… qui sculptent sans cesse
la surface terrestre. On parle d'évolution dynamique de la surface de la planète.
Bien que nous ayons consacré un chapitre entier à la notion de géodynamique externe,
nous anticipons déjà ce phénomène dont nous voyons les effets sur la surface du globe.

D’un point de vue global, les continents ont toujours tendance à se décomposer en petits
morceaux. Les matériaux détachés par ce processus d’érosion sont transportés par
l'eau, le vent… pour finir leur course au fond des mers et des océans.

Nous allons voir ci-dessous comment agissent les principaux outils de l'érosion qui sont:
l'eau, le vent et la glace.

3
érosion : destruction, effritement, décomposition

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2.3.2.1 L’action de l’eau


La Figure ‎0-12 présente de façon simplifiée le bilan hydrique de la surface
terrestre. L'évaporation totale des eaux est d'environ 505.000km3. Ces eaux sont à
nouveau renvoyées vers la Terre sous forme de pluies sur les continents (~107.000km3)
et sur les océans (~398.000km3).
Dans les précipitations sur les continents on voit qu’environ 36.000km3 circulent sur la
surface des continents (environ 7% de la masse totale) sous forme de ruisseaux,
rivières, fleuves…. Ces eaux de surface transforment et modélisent en continu les
surfaces des continents et remplissent les mers de sédiments…. Il s'agit d'un agent
très efficace.
Le principe de l’action de l’eau est très simple, en mouvement sous l’effet de la
pesanteur, les eaux de ruissellement creusent les vallées et emportent en suspension les
particules détachées pour les déposer dans les mers sous forme de sédiments. La
profondeur, la largeur et les formes de ces cours d’eau sont modifiées avec le temps.

Figure 0-12 Bilan hydrique de la surface de la Terre (Figure P. A. Bourque)

2.3.2.2 L’action de la glace


Si les eaux de ruissellement constituent un agent d'érosion très important, l'eau
sous sa forme solide, la glace, est aussi très efficace pour modeler les surfaces
continentales.
Cependant son action est limitée aux régions froides du globe, où le gel de l’eau se
maintient dans le temps. Les températures moyennes de ces régions se situent sous 0°C.
Les précipitations se font le plus souvent sous forme de neige, alors que les fontes ne
sont pas suffisantes pour empêcher l’accumulation de la neige et de la glace.

Sur le globe terrestre, il existe deux grandes régions où s’accumulent les glaces : les
régions polaires et les régions en hautes altitudes (haute montagne). Par conséquent il

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existe deux grands groupes de glaciers : les calottes polaires, aux pôles nord et sud et
les glaciers de montagne en hautes altitudes (appelés glaciers alpins).

On estime que les glaces couvrent aujourd'hui à peu près 10% des masses continentales.

Les calottes polaires:


La calotte polaire de l'Antarctique (pôle sud) est la plus grande et la plus épaisse.
A son centre, la glace atteint une épaisseur de 4 000 m. L'autre calotte polaire (pôle
nord), celle du Groenland, est un peu plus mince, 3 000 m au centre.
Ces masses énormes de glace forment une surcharge importante sur la croûte
continentale qui s’enfonce sous l’effet de ce poids dans l’asthénosphère.
Exemple: le poids d’une couche de glace de 2700m d’épaisseur est équivalent au poids d’une
couche de roche de 1000m d’épaisseur (la densité de la glace étant 2,7 inférieure à celle des roches).

Les glaciers alpins : « alpins », car c’est dans les Alpes (chaîne de montagnes entre la
France et l’Italie) que ce type de glaciation a d'abord été décrit.

Dans les secteurs montagneux ou les températures sont en dessous de 0°C en moyenne,
l'eau s'accumule sous forme de neige qui se compacte en glace dans les vallées étroites
entre les montagnes. Sous l’effet de son poids toute la masse de glace s'écoule. (à une
vitesse de 90 à 180 m/an). Ce mouvement gratte la roche en dessous et la casse pour la
réduire en petits débris.

Figure 0-13 Schéma illustrant le système glaciaire alpin (Figure P. A. Bourque)

2.3.2.3 L'action du vent


Le vent constitue aussi un facteur important dans la géodynamique externe. Son
action peut se résumer dans l’érosion et le transport des particules solides à la surface
de la planète. Il est particulièrement actif dans les régions sèches où la végétation est
quasi-absente, comme les déserts.

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Si le vent peut agir si efficacement pour éroder et transporter les particules, c'est
qu'il n'y a ni humidité, ni végétation pour les retenir et les stabiliser. Le vent qui balaie
la surface du sol entraîne donc facilement ces particules.
Les régions désertiques, qui reçoivent moins de 20 cm de précipitations/an, couvrent
près du tiers de la surface terrestre. Les grands déserts du monde (Sahara, Kalahari,
Gobi, les déserts d'Australie) se trouvent entre les latitudes 10° et 30° de part et
d'autre de l'équateur (voir Figure 0-14).

Figure 0-14 Répartition des régions désertiques dans le monde (Figure P. A. Bourque)

Ces régions sont constamment sous des conditions de haute pression atmosphérique où
descend l'air sec, ce qui est aussi vrai pour les régions polaires qui sont aussi
considérées comme désertiques compte tenu qu'elles reçoivent moins de 20 cm/an de
précipitations (en équivalent pluie).

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